Euthanasie active : Axel Kahn contre de nouvelles dispositions

Le célèbre généticien Axel Kahn (lire ici) a été entendu aujourd’hui par la mission d’évaluation de la loi Leonetti sur le droit des malades et la fin de vie. Il s’est prononcé contre l’introduction de nouvelles dispositions législatives en matière d’euthanasie.

« Je trouve que l’interdiction de tuer est une très bonne disposition et qu’elle ne mérite pas qu’on y introduise des exceptions, dès lors qu’il semble patent que cela n’est pas nécessaire pour faire face de manière humaine à la diversité des situations », a-t-il affirmé.

La loi votée en 2005 à l’unanimité a instauré un droit au « laisser mourir » mais pas à l’euthanasie active. Jean Leonetti a été chargé d’une mission d’évaluation de ce texte à la suite de l’affaire Chantal Sébire.

La loi Leonetti « est un excellent compromis et sans doute la meilleure des législations des pays européens sur ce problème à ce jour », a déclaré Axel Kahn.

« Toute souffrance doit être soulagée, qu’elle soit physique ou qu’elle soit morale », a-t-il posé. « Il n’y a aucun problème moral posé par un acte médical qui soulage (…) quand bien même la conséquence de cet acte médical est d’abréger la vie », a-t-il jugé. (Note d’Anuncioblog : ce qui peut se discuter.)

Mais « il faut une fois pour toutes tordre le cou à cette idée selon laquelle le suicide, la demande d’euthanasie, serait une liberté », a-t-il poursuivi. « Faire ce ce que l’on est contraint à faire, demander d’être autorisé à faire ce que l’on est contraint à faire, est un cri d’une extraordinaire importance, mais n’est jamais l’expression d’une liberté ».

Dans les cas exceptionnels où une personne demande à mourir, et est entendue, « il faut considérer que cette mort donnée dans la solidarité est une transgression », a estimé le Pr Kahn. Une procédure doit être engagée, mais « sans acharnement juridique » a-t-il indiqué. La société doit avoir les moyens de considérer « que les circonstances atténuantes sont telles que la procédure ne doit pas aller très loin », a-t-il expliqué, comparant la situation avec celle du meurtre en légitime défense.

« La justice humaine dit des règles et ensuite la jurisprudence adapte ces règles à la particularité des cas », a poursuivi le Pr Kahn. (Note d’Anuncioblog : une mauvaise jurisprudence peut aussi être la porte ouverte à de nombreuses dérives.)

« Je préfère de loin ce système à une législation qui rentrerait dans les détails et se mettrait à énumérer de nouvelles exceptions à l’interdiction de tuer », a-t-il poursuivi. « Selon moi cette attitude est de loin la plus humaine et celle qui permet le mieux de répondre à la totalité des situations. »

Source : Romandie News

Voir aussi : Nousvoulonslavie.com

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