Archives par étiquette : évangélisation

KTO très probablement candidate sur la TNT en 2012

KTO sera très probablement candidate pour le prochain appel de candidatures à l’obtention d’une fréquence pour la Télévision Numérique Terrestre (TNT). La ‘télévision catholique’ tenue par le diocèse de Paris pourrait officialiser sa candidature fin 2011, début 2012. Six nouvelles fréquences seront attribuées par le CSA et KTO a toutes ses chances d’obtenir une place dans le saint des saints du PAF. Retour en détails sur une bataille qui ne fait que commencer pour l’évangélisation par les ondes.

Un billet à lire sur Jésus prem’sle blog de Jean-Baptiste Maillard.

Benoît XVI : « L’unité des chrétiens, indispensable à l’évangélisation »

Message de Benoît XVI à Bartholomaios Ier

Evoquant la « responsabilité » commune des chrétiens, le pape Benoît XVI se réjouit des progrès des relations fraternelles avec le Patriarcat oecuménique et il se dit l’urgence de l’unité et de l’évangélisation : « L’avenir de l’évangélisation dépend du témoignage d’unité donné par l’Église et de la qualité de la charité ».

Le pape a en effet adressé un message au patriarche oecuménique Bartholomaios Ier à l’occasion de la fête du saint patron du patriarcat, saint André, frère de saint Pierre (cf. Ci-dessous, « Documents » pour le texte intégral en français). Un cadeau et le message autographe du pape ont été remis au patriarche par le cardinal Koch qui l’a lu lors de la célébration de cette fête.

« Les circonstances actuelles, qu’elles soient d’ordre culturel, social, économique, politique ou écologique, posent aux catholiques et aux orthodoxes exactement le même défi », fait observer le pape qui précise : « L’annonce du mystère du salut à travers la mort et la résurrection de Jésus Christ a aujourd’hui besoin d’être renouvelée avec force dans de nombreuses régions qui, les premières, accueillirent la lumière et subissent aujourd’hui les effets d’une sécularisation en mesure d’appauvrir l’homme dans sa dimension la plus profonde. »

C’est pourquoi Benoît XVI souligne l’urgence de l’unité et de la charité vécue. « Face à l’urgence d’une telle tâche, insiste Benoît XVI, nous avons le devoir d’offrir à l’humanité tout entière l’image de personnes ayant acquis une maturité dans la foi, capables de se rassembler malgré les tensions humaines, grâce à la recherche commune de la vérité, en ayant conscience que l’avenir de l’évangélisation dépend du témoignage d’unité donné par l’Église et de la qualité de la charité, comme nous l’a enseigné le Seigneur dans la prière qu’il nous a laissée : « Qu’ils soient un, afin que le monde croie » (Jn 17, 21). »

Le pape a présenté ses vœux au patriarche pour le XXe anniversaire de son élection, et il a fait remarquer leur communion : « C’est pour moi un très grand réconfort de constater que Votre Sainteté également, depuis quelle a été appelée au ministère d’Archevêque de Constantinople et de Patriarche œcuménique, il y a vingt ans, a toujours eu à cœur la question du témoignage de l’Église et de sa sainteté, dans le monde contemporain. »

Un échange de délégations est devenu traditionnel entre le Vatican et le Phanar pour les fêtes de saint Pierre et saint Paul, saints patrons de l’Eglise de Rome (29 juin), et saint André, saint patron de l’Eglise de Constantinople (30 novembre).

La délégation de Rome au Phanar ce 30 novembre est conduite par le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, accompagné de Mgr Brian Farrell, secrétaire de ce dicastère, et du P. Andrea Palmieri, de la section orientale de ce conseil pontifical. Le nonce apostolique, Mgr Antonio Lucibello a rejoint à Istanbul la délégation qui a assisté à la Divine liturgie présidée par le patriarche œcuménique qui fêtait également le XXe anniversaire de son élection.

La visite est aussi l’occasion d’échanges avec la Commission synodale du Phanar pour les relations avec l’Eglise catholique. Le cardinal Koch a également rencontré la communauté catholique locale, et il a parlé de l’œcuménisme avec les religieux et les religieuses.

Source : Zenit (texte intégral)

« La nouvelle évangélisation a besoin de témoins crédibles »

Marie Lussignol dans la vidéo de la Frassateam intitulée 'J'ai relancé ma vie spirituelle'

La nouvelle évangélisation a besoin de « témoins crédibles » capables de transmettre leur foi, indique d’un communiqué du secrétariat du synode des évêques à propos du prochain synode sur « La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne » qui aura lieu au Vatican en 2012, du 7 au 28 octobre.

Le secrétariat général du Synode des évêques a en effet tenu son conseil ordinaire les 22 et 23 novembre avec la participation de représentants des cinq continents. La prochaine réunion du conseil se tiendra les 16 et 17 février 2012, explique un communiqué publié le 1er décembre par la salle de presse du Saint-Siège.

La préparation du synode en est arrivé en effet à la synthèse des réactions reçues du mode entier au document de base : les « Lineamenta », dont le premier chapitre est « l’urgence d’une nouvelle évangélisation » Le document a été présenté au Vatican le 4 mars 2011. Il affirme notamment que la nouvelle évangélisation, c’est « une attitude, un style audacieux », pour manifester « la force transformatrice du message évangélique ».

Le conseil synodal a donc maintenant planché sur l’élaboration du plan du second document, l’ « Instrument de travail » de l’assemblée d’octobre prochain, l’Instrumentum laboris.

Les membres du conseil ont évoqué les défis du monde moderne – des mutations à l’agnosticisme en passant par la sécularisation – et ils ont évoqué des pistes de réponses : il faut certes des moyens et des langages nouveaux, mais surtout, des « témoins crédibles ».

C’est par ces témoins que la foi pourra être transmise aux nouvelles générations, notamment grâce au rôle irremplaçable de la « famille » et de « l’école » pour éduquer à la foi.

Le conseil synodal appelle aussi de ses vœux un « nouveau comportement missionnaire » pour rejoindre non seulement les baptisés qui ont abandonné la foi, mais aussi ceux qui se disent non-croyants, agnostiques ou disciples d’une autre religion.

Ce synode sera en outre l’occasion de célébrer des anniversaires significatifs : le 50e anniversaire de l’ouverture du concile Vatican II par le bienheureux Jean XXIII (10 octobre 1962), le 20e anniversaire de la promulgation par le bienheureux Jean-Paul II du Catéchisme de l’Eglise catholique (11 octobre 2012).

Ce sera aussi le début de l’Année de la Foi que le pape Benoît XVI a promulguée par la publication de la Lettre apostolique sous forme de motu proprio « La Porte de la Foi » – « Porta fidei », le 17 octobre dernier. « Elle commencera le 11 octobre 2012, explique le pape, lors du cinquantième anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II, et se terminera en la solennité de Notre Seigneur Jésus-Christ Roi de l’univers, le 24 novembre 2013 ».

Source : Zenit

Cantalamessa : « un grand acte de foi et d’espérance pour une nouvelle évangélisation »

« Allez dans le monde entier. La première vague d’évangélisation » : c’est le thème de la première prédication du Père Raniero Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale pour l’Avent 2011, donnée vendredi dernier au Vatican, en présence de Benoît XVI. Cette année, les prédications ont pour thème l’évangélisation. Dans celle-ci, le Père Cantalamessa est revenu sur la question de la nouvelle évangélisation, en soulignant qu’elle demande « un grand acte de foi d’espérance ».  Texte intégral.

L’Avent 2011 à la Maison Pontificale
Première prédication

La première vague d’évangélisation

En réponse au Souverain pontife qui appelle à de nouveaux efforts d’évangélisation et en préparation du Synode des évêques de 2012 sur le sujet, je me propose de déterminer, dans ces médiations de l’Avent, quatre vagues de nouvelle évangélisation, soit quatre moments qui, dans l’histoire de l’Eglise, ont été marqués par une accélération ou une reprise de l’engagement missionnaire. Voici ces moments :
1. Les trois premiers siècles de l’expansion du christianisme, jusqu’à la veille de l’édit de Constantin où les personnages clefs sont d’abord les prophètes puis les évêques;
2. les VIe-IXe siècles où l’on assiste, grâce aux moines, à une nouvelle évangélisation de l’Europe après les invasions barbares;
3. le XVIe siècle avec la découverte et la conversion au christianisme des peuples du « nouveau monde », par les religieux;
4. l’époque actuelle qui voit l’Eglise engagée dans une nouvelle évangélisation de l’occident sécularisé, avec la participation déterminante des laïcs.

A chacune de ces époques, je tâcherai de mettre en évidence ce que nous pouvons apprendre pour l’Église d’aujourd’hui: quelles sont les erreurs à éviter et les exemples à imiter et quelle contribution spécifique les moines, les religieux de vie apostolique et les laïcs peuvent apporter à cette évangélisation.

1. La diffusion du christianisme, aux trois premiers siècles
Commençons aujourd’hui par une réflexion sur l’évangélisation chrétienne aux trois premiers siècles. Il y a surtout une raison qui fait de cette période un modèle pour tous les temps. C’est l’époque où le christianisme se fraye un chemin en ne comptant exclusivement que sur ses propres forces. Aucun « bras séculier » n’est là pour le soutenir ; les conversions ne sont le résultat d’aucun avantage extérieur, matériel ou culturel; être chrétien n’est pas une habitude ou une mode, mais un choix à contre-courant, au péril même souvent de la vie. En un certain sens, cette situation est celle que les chrétiens connaissent aujourd’hui certaines régions du monde.
La foi chrétienne naît avec une ouverture universelle. Jésus avait dit à ses disciples d‘aller « dans le monde entier » (Mc 16, 15), de « faire des disciples dans toutes les nations » (Mt 28, 19), d’être ses témoins « jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1,8), de « proclamer la conversion en son nom pour le pardon des péchés à toutes les nations » (Lc 24, 47).
L’application de ce principe d’universalité apparaît déjà dans la génération des apôtres, toutefois non sans difficultés ni déchirures. Le jour de la Pentecôte, la première barrière franchie est celle de la race (les trois mille convertis étaient de peuples différents, mais tous des prosélytes du judaïsme); dans la maison de Corneille et au Concile dit « de Jérusalem », surtout sous l’impulsion de Paul, c’est la barrière la plus tenace de toutes qui est franchie, la barrière religieuse qui divisait les juifs des païens. L’Evangile a désormais devant lui le monde entier, même si ce monde, selon la connaissance des hommes de l’époque, se limite au bassin méditerranéen et aux frontières de l’empire romain.
Suivre l’expansion concrète ou géographique du christianisme au cours des trois premiers siècles est plus complexe mais finalement moins nécessaire pour notre but. L’étude la plus complète, et toujours en vigueur, sur le sujet, est celle d’Adolph von Harnack, « Mission et expansion du Christianisme aux trois premiers siècles » .
Dans l’Eglise, l’activité missionnaire connaît une forte poussée sous l’empereur Commode (180-192) et puis dans la seconde moitié du IIIe siècle, c’est-à-dire à la veille de la grande persécution de Dioclétien (302). A part quelque persécution locale sporadique, ce fut une période où l’Eglise naissante, a pu se fortifier au plan interne et développer une activité missionnaire d’un genre nouveau.
Voyons en quoi consiste cette nouveauté. Au cours des deux premiers siècles, la propagation de la foi était confiée à l’initiative personnelle. Les prophètes itinérants, dont parle la Didaché, se déplaçaient d’un endroit à l’autre ; beaucoup de conversions étaient le résultat de contacts personnels, favorisés par l’exercice d’un même métier, par des voyages et des rapports commerciaux, par le service militaire ou d’autres circonstances de la vie. Origène nous offre une description émouvante du zèle de ces premiers missionnaires:
« Les chrétiens font tout leur possible pour répandre la foi dans le monde. Certains, à cette fin, se donnent formellement pour mission de vie, d’aller de ville en ville, mais aussi de bourg en bourg et de villa en villa pour gagner de nouveaux fidèles pour le Seigneur. Et l’on ne dira pas, je l’espère, que ceux-ci le font pour y gagner quelque chose, parce que souvent, ils refusent même d’accepter ce qui est nécessaire pour vivre » .

Maintenant, c’est-à-dire dans la seconde moitié du IIIe siècle, ces initiatives personnelles sont de plus en plus coordonnées et en partie remplacées par la communauté locale. L’évêque, ne serait-ce que par réaction face aux poussées destructrices de l’hérésie gnostique, arrive à prendre le dessus sur les maîtres, à jouer son rôle central dans la vie interne de la communauté, devenant aussi le moteur de son activité missionnaire. La communauté est désormais le sujet évangélisateur, au point qu’un expert comme Harnack, que l’on ne saurait soupçonner de sympathie pour l’institution, peut affirmer: « Nous devons tenir pour vrai que la seule existence et le travail constant de chaque communauté furent le facteur principal de la propagation du christianisme ».
Vers la fin du IIIe siècle, la foi chrétienne a pratiquement pénétré chaque couche de la société. Elle a désormais sa propre littérature en langue grecque et une autre, qui vient de commencer, en langue latine. Son organisation interne est solide. Elle commence à construire des édifices de plus en plus larges, signe que le nombre des croyants grandit. La grande persécution de Dioclétien, à part les nombreuses victimes, n’a fait que mettre en lumière la force désormais irrépressible de la foi chrétienne. Le dernier bras de fer entre l’empire et le christianisme en a donné la preuve.
Constantin ne fera, au fond, que prendre acte de ce nouveau rapport de force. Ce n’est pas lui qui imposera le christianisme au peuple, mais le peuple qui lui imposera le christianisme. Des affirmations comme celles de Dan Brown dans le roman : « Da Vinci code » et d’autres divulgateurs, selon lesquels Constantin, pour des raisons personnelles, aurait transformé, par un édit de tolérance et avec le concile de Nicée, une sombre secte religieuse judaïque en religion de l’empire, se fonde sur une totale ignorance de ce qui précéda de tels évènements.

2. Les raisons du succès
Une question qui a toujours passionné les historiens est celle des raisons du triomphe du christianisme. Un message né dans un coin obscur et méprisé de l’empire, au milieu de gens simples, sans culture et sans pouvoir, s’étend, en moins de trois siècles, au monde connu de l’époque, finissant par dominer la culture extrêmement raffinée des Grecs et la puissance impériale de Rome!
Parmi les différentes raisons de ce succès, certains insistent sur l’amour chrétien et l’exercice actif de la charité, jusqu’à faire de celui-ci « le plus puissant facteur, singulièrement pris, du succès de la foi chrétienne », au point d’induire, plus tard, l’empereur Julien l’Apostat à doter le paganisme des mêmes œuvres de charité pour s’opposer à un tel succès.
Harnack, pour sa part, donne une grande importance à ce qu’il appelle la nature « syncrétiste » de la foi chrétienne, c’est-à-dire à la capacité de concilier en soi des tendances opposées et les différentes valeurs présentes dans les religions et dans la culture de l’époque. Le christianisme se présente, en même temps, comme la religion de l’Esprit et de la puissance, c’est-à-dire accompagnée de signes surnaturels, de charismes et miracles, et comme la religion de la raison et du Logos intégral, « la vraie philosophie », aux dires du martyr St Justin. Les auteurs chrétiens sont « les rationalistes du surnaturel » , affirme Harnack en citant Paul et ses propos sur la foi décrite comme « l’adoration véritable » (Rm 12,1).
De cette façon, dans un équilibre parfait, le christianisme réunit en lui ce que le philosophe Nietzsche définit comme l’élément apollinien et l’élément dionysiaque de la religion grecque, le Logos et le Pneuma, l’ordre et l’enthousiasme, la mesure et l’excès. C’est ce que les Pères de l’Eglise entendaient, au moins en partie, avec le thème de la « sobre ivresse de l’Esprit ».
« Dès le début, écrit Harnack au terme de sa recherche monumentale, la religion chrétienne a révélé une universalité qui lui a permis d’assumer la vie tout entière, avec toutes ses fonctions, ses élévations et ses profondeurs, ses sentiments, ses pensées et ses actions. C’est cet esprit d’universalité qui a garanti sa victoire. C’est ce qui l’a conduite à professer que le Jésus qu’elle annonçait était le Logos divin … Une nouvelle lueur l’éclaire, et cette puissante attraction qui fait qu’elle est arrivée à absorber l’Hellénisme, à le subordonner à elle, se révèle presque comme une nécessité. Tout ce qui, d’une certaine façon, était encore capable de vie entra comme un élément dans sa construction… Comment une telle religion aurait-elle pu ne pas gagner ? »
L’impression que l’on a en lisant cette synthèse est que le succès du christianisme est dû à un ensemble de facteurs. Certains sont allés si loin dans la recherche des raisons d’un tel succès, qu’ils ont trouvé vingt causes en faveur de la foi et tout autant de causes allant en sa défaveur, comme si l’issue finale dépendait de la victoire des premières sur les secondes.
Je voudrais maintenant mettre en évidence la limite d’une telle approche historique, bien que celle-ci soit faite par des historiens croyants comme ceux que j’ai évoqués jusqu’à présent. Cette limite, due à la méthode historique même, est que l’on donne plus d’importance au sujet qu’à l’objet de la mission, aux évangélisateurs et aux conditions dans lesquelles celle-ci a lieu, plus qu’à son contenu.
La raison qui me pousse à le faire est que cette limite est aussi la limite et le danger que l’on retrouve dans beaucoup d’approches actuelles et médiatiques, quand on parle de nouvelle évangélisation. On oublie une chose très simple: que Jésus lui-même avait donné à l’avance une explication à la diffusion de son Evangile et c’est de là que l’on doit repartir à chaque fois que nous nous apprêtons à un nouvel effort missionnaire.
Réécoutons deux brèves paraboles évangéliques, celle du grain qui germe et qui grandit même la nuit et celle du grain de moutarde.
« Il disait: « Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette le grain dans son champ : nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, enfin du blé plein l’épi. Et dès que le fruit est prêt, on y met la faucille, car c’est le temps de la moisson » (Mc 4, 26-29).

Cette parabole, à elle seule, nous dit que la raison essentielle du succès de la mission chrétienne ne vient pas de l’extérieur mais de l’intérieur, qu’elle n’est pas l’œuvre du semeur ni même du sol, mais du grain semé. Le grain ne peut se semer tout seul, mais c’est néanmoins automatiquement et de lui-même qu’il germe. Après avoir jeté le grain, le semeur peut bien aller se coucher, la vie du grain ne dépend plus de lui. Lorsque ce grain est « le grain tombé en terre et qui meurt », autrement dit Jésus Christ, rien ne saurait l’empêcher de « porter beaucoup de fruit ». On peut donner toutes les explications que l’on veut à ces fruits, celles-ci resteront toujours en surface, elles ne saisiront jamais l’essentiel.

L’apôtre Paul est celui qui, avec lucidité, a saisi la priorité de l’objet de l’annonce par rapport au sujet : « J’ai planté, Apollos a arrosé: mais c’est Dieu qui a donné la croissance ». Ces paroles semblent commenter la parabole de Jésus. Il ne s’agit pas de trois opérations ayant le même degré d’importance; l’apôtre ajoute en effet: « Donc celui qui plante ne compte pas, ni celui qui arrose; seul compte celui qui donne la croissance! » (1 Co 3, 6-7). La même distance qualitative entre le sujet et l’objet de l’annonce est présente dans une autre parole de l’Apôtre: « Mais ce trésor, nous, les Apôtres, nous le portons en nous comme dans des poteries sans valeur ; ainsi, on voit bien que cette puissance extraordinaire ne vient pas de nous, mais de Dieu » (2 Co 4,7). Tout cela se traduit dans ces exclamations programmatiques: « Nous ne nous prêchons pas nous-mêmes, mais Jésus Christ notre Seigneur ! » ; ou encore : « Nous prêchons le Christ crucifié ».

Jésus a prononcé une seconde parabole fondée sur l’image du grain qui explique le succès de la mission chrétienne et dont on doit tenir compte aujourd’hui, devant cette tâche immense qui consiste à réévangéliser un monde sécularisé.

« Il disait : « A quoi pouvons-nous comparer le règne de Dieu ? Par quelle parabole allons-nous le représenter ? Il est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences du monde. Mais quand on l’a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre » (Mc 4, 30-32).

L’enseignement que le Christ nous donne par cette parabole est que son Evangile, sa personne même, est tout ce qu’il y a de plus petit sur terre car il n’existe rien de plus petit et de plus faible qu’une vie qui finit par une mort sur la croix. Pourtant, cette petite « graine de moutarde » est destinée à devenir un arbre immense, si grand que ses branches ont la capacité d’accueillir tous les oiseaux qui viendront s’y réfugier. Cela signifie que toute la création, vraiment toute, ira s’y réfugier.

Quel contraste par rapport aux reconstructions historiques évoquées plus haut! Là, tout paraissait incertain, aléatoire, suspendu entre le succès et l’échec ; ici, tout est décidé et garanti depuis le début! Dans l’épisode de l’onction à Béthanie, Jésus conclut par ces mots: « Amen, je vous le dis : partout où cette Bonne Nouvelle sera proclamée, dans le monde entier, on racontera, en souvenir d’elle, ce qu’elle vient de faire » (Mt 26,13). La même conscience tranquille qu’un jour son message aurait été diffusé « dans le monde entier ». Et ne s’agit, certes pas, d’une prophétie « post eventum », car à ce moment-là tout laissait présager le contraire.

En cela aussi, c’est Paul qui, entre tous, a le mieux saisi « le mystère caché ». Il y a un fait qui me frappe toujours : l’Apôtre a prêché à l’Aréopage d’Athènes et il a essuyé un refus du message, de façon polie, avec la promesse de l’écouter à une autre occasion. A Corinthe, où il s’est rendu aussitôt après, il a écrit sa Lettre aux Romains, y affirmant avoir reçu la tâche d’amener « toutes les nations à l’obéissance de la foi » (Rm 1, 5-6). L’insuccès n’a pas le moins du monde égratigné sa confiance dans le message : « Je n’ai pas honte, s’écrie-t-il, de l’Évangile, car il est la puissance de Dieu pour le salut de tout homme qui est devenu croyant, d’abord le Juif, et aussi le païen” (Rm 1, 16).

« Chaque arbre, dit Jésus, se reconnaît à son fruit » (Lc 6, 44). Cela vaut pour chaque arbre, à l’exception de l’arbre sorti de lui, le christianisme (et en effet, il parle ici des hommes); il est le seul arbre qui ne se reconnaît pas à ses fruits, mais à sa racine. Dans le christianisme, la plénitude n’est pas à la fin, comme dans la dialectique hégélienne du devenir (« le vrai c’est le tout » ), mais elle est au début; aucun fruit, voire même les plus grands saints, n’ajoute quelque chose à la perfection du modèle. Dans ce sens, celui qui a affirmé que « le christianisme n’est pas perfectible » a raison.

3. Semer et …aller dormir

Ce que les historiens des origines chrétiennes ne retiennent pas, ou qu’ils jugent peu important, est cette incontrôlable certitude que les chrétiens de jadis, du moins les meilleurs d’entre eux, avaient de la bonté et de la victoire finale de leur cause. « Vous pouvez nous tuer, mais nous nuire, jamais », avait dit le martyr St Justin au juge romain qui le condamnait à mort. A la fin, c’est cette tranquille certitude qui leur a garanti la victoire, qui a convaincu les autorités politiques de l’inutilité de leurs efforts pour supprimer la foi chrétienne.

C’est ce dont nous avons le plus besoin aujourd’hui: réveiller chez les chrétiens, au moins chez ceux qui entendent se consacrer à cette nouvelle œuvre d’évangélisation, la certitude intime de la vérité de ce qu’ils annoncent. « L’Eglise, a dit un jour Paul VI, a besoin de retrouver le souci, le goût et la certitude de sa vérité » . Nous devons être les premiers à croire en ce que nous annonçons ; mais y croire vraiment. Nous devons pouvoir dire avec Paul: « J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé. Et nous, les Apôtres, animés de cette même foi, nous croyons, nous aussi, et c’est pourquoi nous parlons » (2 Co 4, 13).

La tâche concrète que les deux paraboles de Jésus nous confie c’est de semer. Semer à pleines mains, « à temps ou à contretemps » (2 Tm 4,2). Le semeur de la parabole qui sort semer ne se préoccupe pas qu’une part de la semence finisse sur la route et une autre part dans les ronces, et dire que ce semeur, hors de parabole, c’est Jésus lui-même! Car, dans ce cas, on ne peut pas savoir à l’avance quel terrain se révélera être bon, ou bien dur comme de l’asphalte et étouffant comme un buisson. C’est ici qu’intervient la liberté humaine que l’homme ne peut prévoir et que Dieu ne veut pas violer. Que de fois ne découvre-t-on pas que, parmi les personnes qui ont écouté tel sermon ou lu tel livre, celle qui l’a vraiment pris au sérieux et en a eu sa vie changée, c’était celle à laquelle on s’attendait le moins, qui se trouvait là par hasard ou à contrecœur. Je pourrais moi-même raconter des dizaines de cas.

Donc semer, et ensuite … aller dormir! Autrement dit semer et ne pas rester là tout le temps à regarder, quand cela pousse, où cela pousse, de combien de centimètres cela pousse chaque jour. L’enracinement et la croissance ne sont pas notre affaire, mais l’affaire de Dieu et de celui qui écoute. Un grand humoriste anglais du XIXe siècle, Jerome Klapka Jerome, dit que le meilleur moyen de retarder l’ébullition de la cuisson dans une casserole est de rester au-dessus et d’attendre avec impatience.

Faire le contraire est une source inévitable d’inquiétude et d’impatience : ce sont des choses qui ne plaisent pas à Jésus et qu’il ne faisait jamais quand il était sur terre. Dans l’Evangile, il ne semble jamais être pressé. « Ne vous faites donc pas de souci pour demain, disait-il à ses disciples. Demain se souciera de lui-même : à chaque jour suffit sa peine » (Mt 6,34).

A ce propos, le poète croyant Charles Péguy met dans la bouche de Dieu des paroles sur lesquelles cela nous fait du bien à nous aussi de méditer:

« On me dit qu’il y a des hommes
Qui travaillent bien et qui dorment mal.
Qui ne dorment pas. Quel manque de confiance en moi !
C’est presque plus grave
Que s’ils ne travaillaient pas mais dormaient, car la paresse
N’est pas un plus grand péché que l’inquiétude …
Je ne parle pas, dit Dieu, de ces hommes
Qui ne travaillent pas et qui ne dorment pas.
Ceux-là sont des pécheurs, c’est entendu…
Je parle de ceux qui travaillent et qui ne dorment pas…
Je les plains. Je leur en veux. Un peu. Ils ne me font pas confiance …
Ils gouvernent très bien leurs affaires pendant le jour.
Mais ils ne veulent pas m’en confier le gouvernement pendant la nuit …
Celui qui ne dort pas est infidèle à l’Espérance … » .

Les réflexions faites dans cette méditation, nous encouragent, en conclusion, à mettre à la base de cet engagement pour une nouvelle évangélisation un grand acte de foi et d’espérance, à nous défaire de tout sens d’impuissance et de résignation. Nous avons devant nous, il est vrai, un monde enfermé dans son sécularisme, pris dans l’ivresse des succès de la technique et des possibilités qu’offre la science, réfractaire à l’annonce de l’Evangile. Mais, le monde qui se présentait aux premiers chrétiens – l’hellénisme avec son savoir et l’empire romain avec sa puissance – était-il par hasard moins réfractaire à l’évangile ?

S’il y a une chose que nous pouvons faire, après avoir « semé », c’est d’« arroser », par la prière, le grain jeté. Terminons donc sur cette prière que la liturgie nous fait réciter au cours de la Messe « pour l’évangélisation des peuples »:

Dieu, qui veux que tous les hommes soient sauvés
Et parviennent à la connaissance de la vérité;
Vois comme la moisson est grande et envoie des ouvriers,
Pour que l’Evangile soit annoncé à chaque créature
Et que ton peuple, rassemblé par la parole de vie
Et modelé par la force des sacrements,
Avance sur la voie du salut et de l’amour.
Par le Christ, Notre Seigneur. Amen.

Traduit en français par Zenit (Isabelle Cousturié)

 

Benoît XVI : « La nouvelle évangélisation est inséparable de la famille chrétienne »

Le pape a reçu jeudi matin l’assemblée plénière du Conseil pontifical pour la famille et son Président, le Cardinal Ennio Antonelli, qui viennent de travailler sur l’exhortation Familiaris consortio de Jean-Paul II. « Comme cela s’est déjà produit, a déclaré Benoît XVI, l’éclipse de Dieu, une idéologie contraire à la famille et la dégradation de la morale sexuelle semblent liées… Or la nouvelle évangélisation est inséparable de la famille chrétienne, voie de l’Eglise car elle est l’espace humain de la rencontre du Christ. Fondée sur le sacrement du mariage, émanation de l’Eglise, communauté sauvée et salvatrice, la famille est évangélisée et évangélisatrice. Comme l’Eglise, elle est appelée à diffuser et manifester au monde l’amour et la présence du Christ, qui se manifestent dans l’engagement des époux et dans la procréation responsable, l’éducation des enfants, les relations sociales et professionnelles, l’attention aux frères, la participation à la vie ecclésiale et civile ». La famille chrétienne doit refléter dans le monde la beauté du Christ et de la Trinité, qui se manifeste dans une vie d’amour, de communion et de service.
Puis Benoît XVI a évoqué la clôture à Ancône du récent Congrès eucharistique italien, où ecclésiastiques et laïcs ont montré que leurs mode de vie ont la même racine et une mission commune, celle « de témoigner et d’appliquer l’amour divin au service de la communauté et pour l’édification du peuple de Dieu. Ceci permet de dépasser une vision réductive de la famille qui ne la voudrait qu’une simple destinataire de l’action pastorale… La famille, qui est bien le lieu privilégié de l’éducation chrétienne, demeure pour cela la meilleure alliée du ministère sacerdotal ». Les époux chrétiens sont donc invités à « évangéliser par leur témoignage de vie et à travers la participation à des activités pastorales ».

Le Saint-Père a alors énuméré les terrains d’action privilégiés des familles et du clergé, l’éducation des jeunes à un amour de communion, la préparation au mariage et la formation des futurs époux, la participation aux associations caritatives et éducatives, la pastorale des familles pour la famille. Il a enfin évoqué la VII Rencontre mondiale des familles, qui se déroulera en juin prochain à Milan, et qui sera « pour nous tous une grande joie de rencontrer et de prier avec des familles du monde entier ».

Sources : Zenit et VIS

Famille et nouvelle évangélisation

Extrait d’un billet de Jean-Baptiste Maillard publié le 5 octobre dernier sur le blog du Jour du Seigneur, ayant pour thème la famille et la nouvelle évangélisation.

A Nazareth, en décembre 1994, pour la clôture de l’Année de la Famille, le cardinal Lopez Trujillo, le Président du Conseil pontifical pour la famille, prononçait une homélie en la basilique de l’Annonciation en soulignant le rôle missionnaire des familles chrétiennes. Citant la Lettre à Diognète (anonyme du IIe siècle), il rappelait : « Les chrétiens ne se distinguent des autres hommes ni par leur origine, ni par leurs institutions (leur genre de vie n’a rien de singulier). Ils suivent les coutumes du pays où ils vivent dans leurs façons de s’habiller, dans leur alimentation et dans toutes les choses de la vie, mais en toute chose ils font preuve d’un style de vie qui, de l’aveu de tous, est admirable et étonnant. Ils se marient comme tout le monde, ils ont des enfants, mais ils n’abandonnent pas leurs nouveau-nés. Ils mettent en commun la table, mais pas le lit, vivent dans la chair, mais pas selon la chair » (1).

Le cardinal expliquait : « Ils savaient, ces chrétiens, que le dessein de Dieu est le chemin du bonheur et de la dignité. Aujourd’hui comme hier, la vérité de la famille s’appuie sur le témoignage des foyers chrétiens, qui se transforme en une annonce pénétrante et attirante dans un monde qui court le risque de ‘tenir la vérité captive », comme l’observe Saint Paul, dans une humanité enténébrée, désorientée et humiliée (…) L ‘annonce de l’évangile de la famille, bien qu’il s’agisse d’une institution naturelle, prend à travers le témoignage des premières familles chrétiennes toute la force d’une annonce originale, nouvelle et surprenante par sa densité, et représente comme un défi pour les peuples païens » (2).

Dans son exhortation sur la famille chrétienne, Familiaris consortio, le pape Jean-Paul II rappelait que les premiers instants du mariage sont eux-mêmes évangélisation. « Le moment fondamental de l’expression de la foi des époux en tant que tels et celui de la célébration du sacrement de mariage, qui, par sa nature profonde, est la proclamation, dans l’Eglise, de la Bonne Nouvelle sur l’amour conjugal : il est Parole de Dieu qui ‘révèle’ et ‘accomplit’ le projet plein de sagesse et d’amour que Dieu a sur les époux, introduits dans la participation mystérieuse et réelle à l’amour même de Dieu pour l’humanité. Si la célébration sacramentelle du mariage est en elle-même proclamation de la Parole de Dieu, tous ceux qui sont, à des titres divers, protagonistes et célébrants, doivent en faire une ‘profession de foi’, accomplie au sein de l’Eglise et avec l’Eglise, communauté de croyants. Cette profession de foi demande à être prolongée tout au long de la vie des époux et de la famille. » (3)

Ainsi les époux sont témoins de ce que le Seigneur réalise dans leur vie. Leur amour et la vie qu’ils accueillent à leur tour sont une proclamation de « l’Evangile de la vie », pour reprendre l’expression de Jean-Paul II, qui précise que le ‘premier ministère’ des époux se situe au sein même de leur foyer. Il s’agit ici de l’évangélisation de leurs enfants : « la mission éducative est comme un vrai ministère, grâce auquel l’Evangile est transmis et diffusé, à tel point que la vie familiale dans son ensemble devient chemin de foi, et initiation chrétienne, école de vie à la suite du Christ ». Et le Pape d’ajouter : « en vertu de ce ministère, les parents, à travers le témoignage de vie, sont les hérauts de l’Evangile auprès de leurs enfants ». Mais cette évangélisation va plus loin, puisque les époux sont invités aussi à transmettre « à leurs frères » le même amour du Christ, en devant ainsi une communauté « qui sauve ». Cette mission se fait donc « en temps que couple, mais aussi en temps que famille, de façon communautaire » (4).

Jésus disait : « C’est à l’amour que vous aurez les uns et les autres que l’on reconnaîtra que vous êtes mes disciples » (5). Une famille qui s’aime rayonne, elle est témoin de l’amour de Dieu dans le monde qui l’entoure. Comme la vie en Eglise, elle est un chemin de sainteté, or « le plus grand missionnaire, c’est le saint », disait aussi Jean-Paul II (6).

Quel rapport avec la nouvelle évangélisation, me direz-vous ? Benoît XVI dit que « la nouvelle évangélisation est un premier engagement qui nous concerne tous » (7). Ce qu’a voulu Jean-Paul II en lançant cet appel à une nouvelle évangélisation « dans son ardeur, dans ses méthodes et dans son expression » n’est donc pas le monopole d’une supposée mouvance de catholiques. C’est un appel pour tous les baptisés. Or aujourd’hui l’Evangile de la vie, à travers le mariage et la famille, demande une annonce nouvelle, renouvelée, dans sa force, dans ses moyens, dans ses langages. Le monde a besoin du témoignage de couples qui s’aiment et celui-ci doit se proposer à frais nouveaux. Une méthode particulière pour cette nouvelle évangélisation de la famille : les parcours de préparation au mariage, dans les paroisses, qui accueillent de nombreuses personnes n’ayant pas encore vécu l’expérience d’une rencontre personnelle avec le Christ. Mais il y en a d’autres. Internet, avec les blogs, les discussions dans les forums et le contact de personne à personne via les réseaux sociaux, peut aussi participer à cette mission première de l’Eglise.

Notes

(1) Lettre à Diognète, V, 1-7

(2) Cardinal Alphonso Lopez Trujillo, Famille, vie et nouvelle évangélisation, éditions Tequi, octobre 2000.

(3) Jean-Paul II, Exhortation apostolique Familiaris Consortio, n°51

(4) Ibid, n°49

(5) Jean 13,25

(6) Jean-Paul II, Encyclique Redemptoris missio sur la mission du Christ rédempeur

(7) Benoît XVI, message pour la XXIVe Journée mondiale de la jeunesse, février 2009

 

Africa munus : la nouvelle évangélisation

Partie consacrée à la nouvelle évangélisation, extraite du texte intégral de l’exhortation apostolique Africa Munus de Benoît XVI sur l’Afrique, rendue publique samedi dernier, lors de son voyage au Bénin, et disponible sur le site du Vatican.

LA NOUVELLE EVANGELISATION

159. Avant de conclure ce document, je désire revenir à nouveau sur la tâche de l’Église en Afrique qui est celle de s’engager dans l’évangélisation, dans la missio ad gentes, ainsi que dans la nouvelle évangélisation, afin que la physionomie du continent africain se modèle toujours plus sur l’enseignement toujours actuel du Christ, vraie « lumière du monde » et authentique « sel de la terre ».

A. Porteurs du Christ, « Lumière du monde »

160. L’œuvre urgente de l’évangélisation se réalise de manière différente, selon la diversité des situations de chaque pays. « Au sens propre, il y a la mission ad gentes pour ceux qui ne connaissent pas le Christ. Au sens large, on parle d’ “évangélisation” pour ce qui concerne l’aspect ordinaire de la pastorale, et de la “nouvelle évangélisation” pour ceux qui ne suivent plus une conduite chrétienne ».[212] Seule l’évangélisation qui est animée par la force de l’Esprit-Saint, devient la « loi nouvelle de l’Évangile » et porte des fruits spirituels.[213] Le cœur de toute activité évangélisatrice est l’annonce de la personne de Jésus, le Verbe de Dieu incarné (cf. Jn 1, 14), mort et ressuscité, pour toujours présent dans la communauté des fidèles, dans son Église (cf. Mt 28, 20). Il s’agit d’une tâche urgente non seulement pour l’Afrique, mais pour le monde entier, car la mission que le Christ rédempteur a confiée à son Église n’a pas encore atteint sa pleine réalisation.

161. L’« Évangile de Jésus Christ, Fils de Dieu » (Mc 1, 1) est le chemin sûr pour rencontrer la Personne du Seigneur Jésus. Scruter les Écritures nous permet de découvrir toujours plus le véritable visage de Jésus, révélation de Dieu le Père (cf. Jn 12, 45), et son œuvre de salut. « Redécouvrir la centralité de la Parole divine dans la vie chrétienne nous fait retrouver la signification la plus profonde de ce que le Pape Jean-Paul II a rappelé avec force : poursuivre lamissio ad gentes et entreprendre de toutes nos forces la nouvelle évangélisation ».[214]

162. Conduite par l’Esprit-Saint, l’Église en Afrique doit annoncer – en le vivant – le mystère du salut à ceux qui ne le connaissent pas encore. L’Esprit Saint que les chrétiens ont reçu au Baptême est le feu d’amour qui pousse à l’action évangélisatrice. Après la Pentecôte, les disciples « remplis de l’Esprit Saint » (Ac 2, 4) sont sortis du Cénacle, où, par peur, ils s’étaient enfermés, pour proclamer la Bonne Nouvelle de Jésus Christ. L’évènement de la Pentecôte, nous permet de mieux comprendre la mission des chrétiens, « lumière du monde » et « sel de la terre » sur le continent africain. Le propre de la lumière est de se diffuser et d’éclairer de nombreux frères et sœurs qui sont encore dans les ténèbres. La missio ad gentes engage tous les chrétiens d’Afrique. Animés par l’Esprit, ils doivent être porteurs de Jésus-Christ, « lumière du monde », partout sur le continent, dans tous les domaines de la vie personnelle, familiale et sociale. Les Pères synodaux ont souligné « l’urgence et la nécessité de l’évangélisation qui est la mission et la véritable identité de l’Église ».[215]

B. Témoins du Christ ressuscité

163. Le Seigneur Jésus exhorte encore aujourd’hui les chrétiens d’Afrique à prêcher en son nom « à tous les peuples, la conversion et le pardon des péchés » (Lc 24, 47). Pour cela, ils sont appelés à être témoins du Seigneur ressuscité (cf. Lc 24, 48). Les Pères synodaux ont souligné que l’évangélisation « consiste essentiellement à rendre témoignage au Christ dans la puissance de l’Esprit par la vie, puis par la parole, dans un esprit d’ouverture aux autres, de respect et de dialogue avec eux, en s’en tenant aux valeurs de l’Évangile ».[216] Pour ce qui est de l’Église en Afrique, ce témoignage doit être au service de la réconciliation, de la justice et de la paix.

164. L’annonce de l’Évangile doit retrouver l’ardeur des débuts de l’évangélisation du continent africain, attribuée à l’évangéliste Marc, suivi par une « foule innombrable de saints, de martyrs, de confesseurs et de vierges ».[217] Avec gratitude, il faut se mettre à l’école de l’enthousiasme de nombreux missionnaires qui, pendant plusieurs siècles, ont sacrifié leur vie pour apporter la Bonne Nouvelle à leurs frères et sœurs africains. Au cours de ces dernières années, l’Église a commémoré en différents pays le centenaire de l’évangélisation. Elle s’est justement engagée à diffuser l’Évangile à ceux qui ne connaissent pas encore le nom de Jésus-Christ.

165. Afin que cet effort devienne toujours plus efficace, la missio ad gentes doit aller de pair avec la nouvelle évangélisation. En Afrique aussi, les situations qui requièrent une nouvelle présentation de l’Évangile, « nouvelle dans son ardeur, dans ses méthodes et dans ses expressions »,[218] ne sont pas rares. En particulier, la nouvelle évangélisation doit intégrer la dimension intellectuelle de la foi dans l’expérience vive de la rencontre avec Jésus-Christ présent et agissant dans la communauté ecclésiale. Car à l’origine du fait d’être chrétien, il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive. La catéchèse doit donc intégrer la partie théorique, constituée de notions apprises par cœur, à celle pratique, vécue au niveau liturgique, spirituel, ecclésial, culturel et caritatif, afin que la semence de la Parole de Dieu, tombée sur une terre fertile, laisse de profondes racines et puisse grandir et parvenir à maturité.

166. Pour que cela advienne, il est indispensable d’employer de nouvelles méthodes qui sont à notre disposition aujourd’hui. Quand il s’agit des moyens de communication sociale dont j’ai déjà parlé, il ne faut pas oublier ce que j’ai noté récemment dans l’Exhortation apostolique post-synodale Verbum Domini : « Saint Thomas d’Aquin, en mentionnant saint Augustin, insiste avec force : “Même la lettre de l’Évangile tue s’il manque, à l’intérieur de l’homme, la grâce de la foi qui guérit” ».[219] Conscients de cette exigence, il faut aussi toujours se rappeler qu’aucun moyen ne peut ni ne doit se substituer au contact personnel, à l’annonce verbale, ainsi qu’au témoignage d’une vie chrétienne authentique. Ce contact personnel et cette annonce verbale doivent exprimer la foi vive qui engage et transforme l’existence, et l’amour de Dieu qui touche et rejoint chacun tel qu’il est.

C. Missionnaire à la suite du Christ

167. L’Église qui chemine en Afrique est appelée à contribuer à la nouvelle évangélisation également dans les pays sécularisés, d’où provenaient auparavant de nombreux missionnaires et qui aujourd’hui manquent malheureusement de vocations sacerdotales et à la vie consacrée. Entre-temps, un grand nombre d’Africains et d’Africaines ont accueilli l’invitation du Maître de la moisson (cf. Mt 9, 37-38) à travailler à sa vigne (cf. Mt 20, 1-16). Sans diminuer l’élan missionnaire ad gentes dans les différents pays, et même sur le continent tout entier, les Évêques d’Afrique doivent accueillir avec générosité l’invitation de leurs confrères des pays qui manquent de vocations, et venir en aide aux fidèles privés de prêtres. Cette collaboration, qui doit être réglementée par des accords entre l’Église qui envoie et celle qui reçoit, devient un signe concret de fécondité de la mission ad gentes. Bénie par le Seigneur, Bon Pasteur (cf. Jn10, 11-18), elle soutient ainsi de façon précieuse la nouvelle évangélisation dans les pays d’ancienne tradition chrétienne.

168. L’annonce de la Bonne Nouvelle fait naître dans l’Église de nouvelles expressions,appropriées aux nécessités du temps, des cultures, et aux attentes des hommes. L’Esprit Saint ne manque pas de susciter aussi en Afrique des hommes et des femmes qui, rassemblés en différentes associations, mouvements, et communautés, consacrent leur vie à la diffusion de l’Évangile de Jésus-Christ. Selon l’exhortation de l’Apôtre des nations – « n’éteignez pas l’Esprit, ne dépréciez pas les dons de prophéties ; mais vérifiez tout : ce qui est bon, retenez-le ; gardez-vous de toute espèce de mal » (1 Th 5, 19-22) – les Pasteurs ont le devoir de veiller afin que ces nouvelles expressions de la fécondité pérenne de l’Évangile s’insèrent dans l’action pastorale des paroisses et des diocèses.

169. Chers frères et sœurs, à la lumière du thème de la deuxième Assemblée spéciale pour l’Afri-
que, la nouvelle évangélisation concerne, en particulier, le service de l’Église en vue de la réconciliation, de la justice et de la paix. Par conséquent, il est nécessaire d’accueillir la grâce de l’Esprit Saint qui nous invite : « Laissez-vous réconcilier avec Dieu » (2 Co 5, 20). Les chrétiens sont donc tous invités à se réconcilier avec Dieu. Alors, vous serez en mesure de devenir des artisans de la réconciliation au sein des communautés ecclésiales et sociales dans lesquelles vous vivez et œuvrez. La nouvelle évangélisation suppose la réconciliation des chrétiens avec Dieu et avec eux-mêmes. Elle exige la réconciliation avec le prochain, le dépassement des barrières de toutes sortes comme celles provenant de la langue, de la culture et de la race. Nous sommes tous fils d’un seul Dieu et Père « qui fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes » (Mt 5, 45).

170. Dieu bénira un cœur réconcilié, en lui accordant sa paix. Le chrétien deviendra ainsi un artisan de paix (cf. Mt 5, 9) dans la mesure où, enraciné dans la grâce divine, il collabore avec son Créateur à la construction et à la promotion du don de la paix. Le fidèle réconcilié deviendra aussi promoteur de la justice en tout lieu, surtout dans les sociétés africaines divisées, en proie à la violence et à la guerre, qui ont faim et soif de la vraie justice. Le Seigneur nous invite : « Cherchez d’abord le Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît » (Mt 6, 33).

171. La nouvelle évangélisation est une tâche urgente pour les chrétiens en Afrique, car eux aussi doivent ranimer leur enthousiasme d’appartenir à l’Église. Sous l’inspiration de l’Esprit du Seigneur ressuscité, ils sont appelés à vivre, au niveau personnel, familial et social, la Bonne Nouvelle et à l’annoncer avec un zèle renouvelé aux personnes proches et lointaines, en employant pour sa diffusion les nouvelles méthodes que la Providence divine met à notre disposition. En louant Dieu le Père pour les merveilles qu’il continue d’accomplir dans son Église en chacun de ses membres, les fidèles sont invités à vivifier leur vocation chrétienne dans la fidélité à la Tradition ecclésiale vivante. Ouverts à l’inspiration de l’Esprit Saint, qui continue de susciter différents charismes dans l’Église, les chrétiens doivent poursuivre ou entreprendre avec détermination le chemin de la sainteté pour devenir toujours plus apôtres de la réconciliation, de la justice et de la paix.

Benoît XVI lance la nouvelle évangélisation en Afrique

Les prêtres africains sont invités à devenir missionnaires de la nouvelle évangélisation dans les pays déchristianisés d’Occident, a affirmé le secrétaire spécial du synode pour l’Afrique, évoquant une des conclusions du texte que le pape a remis aux évêques africains.

« Les chrétiens d’Afrique, en particulier le clergé et les membres de vie consacrée, sont appelés à soutenir la nouvelle évangélisation même dans les pays sécularisés », a expliqué Mgr Nikola Eterovic, dans une présentation de ce texte de 135 pages publié samedi.

« Il s’agit d’un échange de dons, a-t-il noté, ajoutant que les missionnaires africains oeuvrent déjà dans les pays d’où, autrefois, provenaient les missionnaires venant annoncer la Bonne Bouvelle en Afrique ».

Cette forme de mission est suggérée aux prêtres africains, alors que le pape Benoît XVI est venu au Bénin signer et promulguer l’exhortation apostolique du synode sur l’Afrique, Africa munus, au 150e anniversaire de l’arrivée des missionnaires blancs au Bénin. La signature a eu lieu à Ouidah, village côtier à 40 km de Cotonou, où la société des missions africaines (SMA) de Lyon envoyait en 1861 ses premiers missionnaires.

Depuis des années déjà, des prêtres africains ou d’autres pays du Sud viennent fréquemment prêter main forte dans des paroisses d’Europe où les prêtres autochtones manquent, leur nombre se réduisant du fait à la fois de la chute des vocations et du vieillissement du clergé.

Le pape a également souligné la continuité avec l’exhortation apostolique post-synodale « Ecclesia in Africa » du bienheureux Jean-Paul II, qui indiquait « l’urgence de l’évangélisation du continent », qui « ne peut être dissociée de la promotion humaine ».

Africa munus consacre un chapitre entier à la nouvelle évangélisation, voulue par Jean-Paul II, que Benoît XVI lance maintenant en Afrique.

Avec AFP et Zenit. Pour en savoir plus : Africa munus sur le site du Vatican

« La nouvelle évangélisation, c’est l’annonce du Christ »

 

Entretien avec le sous-secrétaire du Conseil pontifical pour les laïcs

La nouvelle évangélisation n’est pas seulement la réponse à un défi mais l’« annonce » du Christ, fait observer M. Guzman Carriquiry, sous-secrétaire du Conseil pontifical pour les laïcs.

Une journée de réflexion, d’étude et de débat sur le synode et la nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi en Amérique latine a eu lieu vendredi 11 novembre au Vatican, au siège de la Commission pontificale pour l’Amérique latine, en présence de ses membres, les cardinaux Leonardo Sandri et Antonio Cañizares, du secrétaire de la Congrégation pour l’éducation catholique, Mgr Jean-Louis Brugues, et du chancelier de l’Académie pontificale des sciences, Mgr Marcelo Sanchez Sorondo.

Etaient également présents des responsables latino-américains de la curie romaine, des recteurs de collèges pontificaux, des supérieurs et religieuses latino-américaines à Rome, ainsi que des responsables de mouvements et communautés nouvelles présents sur le continent.

Dans cet entretien à Zenit, M. Carriquiry souligne que la conférence a permis de définir les défis et objectifs pour l’Amérique latine, rappelant le précieux témoignage que représente la tradition catholique dans la mosaïque des dévotions populaires.

C’est sur le nouveau continent que s’est diffusée la nouvelle évangélisation, non pas comme une réponse à la menace de sécularisation, des sectes ou de tous ceux qui considèrent la foi comme une anomalie, mais plutôt comme fidélité au Christ, à l’Eglise et à l’annonce du message chrétien.

Zenit – M. Carriquiry, de quoi a-t-on parlé durant cette journée d’étude, qui étaient les participants ?

G. Carriquiry – Nous étions un groupe de 50 personnes qui a passé toute la journée à développer ce thème pour se mettre sur la voie du prochain synode : cela signifie marcher ensemble, marcher en communion. Cela est d’ailleurs un rappel de la nouvelle évangélisation telle qu’elle a été proposée par Jean-Paul II en Amérique latine.

Quel a été le thème central de vos discussions?

Vendredi, Mgr Fisichella a tenu la première conférence sur la nouvelle évangélisation, l’expliquant selon le magistère de l’Eglise. Il a rappelé que le premier rendez-vous sur la nouvelle évangélisation a été la conférence de Puebla, aussitôt après le voyage en Pologne. Jean-Paul II revint sur la question à Port-au-Prince en 1983. Le 12 octobre 1984, en vue de la neuvaine de préparation au Vème centenaire de l’évangélisation du nouveau continent, le pape rappela qu’une nouvelle évangélisation était nécessaire, comme celle des origines, avec le même potentiel de sainteté et de zèle missionnaire.

A quel point ce terme de « nouvelle évangélisation » a-t-il un rapport avec l’Amérique latine ?

On a évoqué le processus de définition du terme « nouvelle évangélisation » même à travers une étude très profonde, voire analytique à certains moments. Et cela depuis le Concile Vatican II, en passant par Evangelii Nuntiandi de Paul VI, et maintenant avec le pontificat de Benoît XVI et l’institution du dicastère pour la nouvelle évangélisation. On a étudié le concept de nouvelle évangélisation dans le magistère de l’Eglise, avec une forte référence à l’Amérique latine.

En quoi consistera le défi concret ?

La deuxième étape a été de définir les défis et les objectifs pour l’Amérique latine, affirmant que le patrimoine le plus précieux de ces peuples c’est la tradition de la foi catholique et que cette tradition est vivante parmi nous. Elle l’est grâce au nombre des baptisés mais grâce aussi aux trésors de cette grande mosaïque qu’est la religion populaire.

Cela s’exprime aussi dans la sagesse de la vie, dans la passion pour la justice, dans toutes les nombreuses expressions de la vie et de la culture de notre peuple. C’est pourquoi, à Aparecida, les évêques ont affirmé que la tradition catholique est le fondement même de l’identité originelle et de l’unité de l’Amérique latine.

Indubitablement la tradition est très importante …

C’est vrai, mais nous ne saurions nous contenter d’un « souvenir romantique » de la première évangélisation. Depuis, l’appellation de « continent catholique » a traversé les océans de la sécularisation. En Amérique, notre tradition catholique vit un fort processus d’érosion. A Aparecida, le pape Benoît XVI a parlé d’un processus d’affaiblissement de la foi en Amérique latine.

Quels sont les facteurs négatifs?

Il y a certainement une partie de la marée de la sécularisation qui envahit partout les réseaux urbains de l’Amérique latine. Il y a l’émigration de nombreux catholiques vers d’autres communautés chrétiennes et des sectes. Surtout là où l’Eglise est absente et n’offre pas de réponses suffisantes aux besoins religieux car affaiblie par son auto-sécularisation.

Par ailleurs, même les pouvoirs internationaux et locaux considèrent la « persistance » catholique en Amérique latine comme une anomalie à guérir. Plus profondément, toutefois, il y a l’effet de la présence particulière de l’hédonisme et du relativisme qui étouffent peu à peu la tradition chrétienne et l’ethos culturel de notre peuple.

Quelle réponse apporter à ces difficultés?

Là n’est pas le danger principal. La nouvelle évangélisation, selon Mgr Fisichella, n’est pas une réponse aux menaces que nous subissons. Non, le problème plus grand est celui de rester fidèles au Seigneur : dans la célébration, dans l’annonce du message et dans la transmission de la foi. La nouvelle évangélisation ne naît pas comme une réponse mais plutôt comme une exigence de base de notre état de chrétien, de la mission de l’Eglise. Si bien que, pour pouvoir évangéliser avec ardeur, il est fondamental que l’Eglise soit continuellement évangélisée pour pouvoir évangéliser.

Quelles sont les priorités?

Ce scénario a fait apparaître de nombreux éléments. La nécessité de disposer de plus de prêtres et de plus de saints, de former à une nouvelle évangélisation dans la culture de notre peuple. On a parlé de l’évangélisation des jeunes, un objectif fondamental, des paradigmes éducatifs et évangélisateurs des Journées mondiales de la jeunesse et de la marche des jeunes latino-américains vers Rio de Janeiro. On a approfondi le thème de l’évangélisation de la famille – aujourd’hui agressée et remise en question – comme la première Eglise domestique et école de communion, en commençant par le témoignage de la beauté d’un amour fidèle, fécond et heureux comme partie intégrante du mariage et du noyau familial.

On a parlé aussi de la coresponsabilité des laïcs dans la formation des nouvelles générations, des responsables laïcs présents dans tous les secteurs de la vie publique, académique, des communications sociales, de la politique, etc.

Enfin nous avons échangé nos expériences et propositions pour l’évangélisation en Amérique latine qui, aujourd’hui, se traduit par des missions sur le continent.

Propos recueillis par Hernán Sergio Mora – traduction : Isabelle Cousturié

Europe : colloque à Rome sur la nouvelle évangélisation

Le CCEE, 40 ans au service de la communion des épiscopats

C’est par un colloque sur l’Europe et la nouvelle évangélisation qui sera organisé à Rome le 22 novembre que le Conseil des Conférences Episcopales d’Europe (CCEE) célèbre le 40e anniversaire de ses activités « au service de la communion entre les évêques en Europe », non sans une dimension oecuménique : à cette occasion, les actes du 2e Forum européen catholico-orthodoxe de Rhodes seront offerts à Benoît XVI, indique un communiqué du CCEE.

Cette rencontre, organisée par CCEE avec le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, se tiendra de 9h00 à 12h30 (Salle Saint Pie X – Palais Saint Pie X – Via della Conciliazione 5). Elle débutera par le salut du cardinal secrétaire d’État Tarcisio Bertone et la présentation du président du CCEE, le cardinal Péter Erdő, archevêque d’Esztergom-Budapest (Hongrie).

Au centre des travaux, les interventions du prof. Philippe Capelle-Dumont, professeur à la Faculté de Philosophie de l’Institut Catholique de Paris sur Le contexte culturel en Europe aujourd’hui et l’Évangile, et de M. Luca Volonté, parlementaire au Conseil de l’Europe sur L’apport des catholiques à la vie sociale et politique européenne.

La conclusion sera confiée à Mgr Salvatore Fisichella, président du dicastère du Vatican co-organisateur du colloque.

À cette rencontre ont été invités les présidents des Conférences épiscopales membres du CCEE, les responsables des dicastères du Vatican, les ambassadeurs des pays d’Europe près le Saint-Siège, et un certain nombre de personnalités du monde de la culture et de la communication. La rencontre se tiendra à huis-clos.

Dans l’après-midi, la présidence du CCEE – composée de son président, le cardinal Erdő, et de ses deux vice-présidents, le cardinal Angelo Bagnasco, archevêque de Gênes (Italie) et Mgr Józef Michalik, archevêque de Przemysl (Pologne), entameront la visite traditionnelle aux dicastères du Vatican.

Le mercredi 23 novembre, à l’issue de l’audience générale, la présidence du CCEE et une délégation de l’Église orthodoxe composée entre autres du Métropolite Gennadios de Sassima (Patriarcat Œcuménique), du Métropolite Hilarion di Volokolamsk (Patriarcat de Moscou) et des représentants des autres Églises orthodoxes en Europe, remettront au pape Benoît XVI une édition spéciale des actes du 2e Forum européen catholico-orthodoxe qui s’est tenu à Rhodes (18-22 octobre 2011) sur le thème des Rapports entre l’Église et l’État.

Enfin, le vendredi 25 novembre la présidence du CCEE sera reçue en audience privée par Benoît XVI, puis par le cardinal secrétaire d’État Tarcisio Bertone.

Le Conseil des Conférences épiscopales d’Europe (CCEE) réunit les Présidents des 33 Conférences épiscopales présentes en Europe représentées de plein droit par leur Président, ainsi que les Archevêques de Luxembourg, de la Principauté de Monaco et de Chypre des Maronites, et les Évêques de Chisinau (Moldavie) et de l’Éparchie de Mukachevo. Il est présidé par le Cardinal Peter Erdő, Archevêque d’Esztergom-Budapest, Primat de Hongrie. Ses vice-présidents sont le Cardinal Angelo Bagnasco, Archevêque de Gênes et Mgr Józef Michalik, Archevêque de Przemyśl. Le Secrétaire général du CCEE est le P. Duarte da Cunha. Le siège du secrétariat se trouve à Saint-Gall (Suisse).

Source : Zenit

Nouvelle évangélisation : l’Amérique mobilisée pour le Synode de 2012

L’Eglise du continent américain se mobilise pour la préparation du synode sur la nouvelle évangélisation d’octobre 2012.

La nouvelle évangélisation en Amérique

Le Conseil spécial pour l’Amérique du secrétariat général du synode des évêques a en effet tenu sa 16e réunion les 27 et 28 octobre autour des défis de la nouvelle évangélisation et du dialogue interreligieux, à la lumière de l’exhortation apostolique post -synodale de Jean-Paul II « Ecclesia in America », indique un communiqué de cet organe de la curie romaine.

Le conseil se réjouit aussi des bons résultats de la Ve Conférence générale de l’épiscopat latino-américain et des Caraïbes de 2007 : elle a permis une prise de conscience du fait que le continent est désormais un « pays de mission », et un accueil positif des « Lineamenta » du synode d’octobre 2012 sur la nouvelle évangélisation.

Pour ce qui est du dialogue interreligieux, la note rappelle que « Nostra Aetate » indique « les critères utiles à l’approche des religions non chrétiennes ». La déclaration conciliaire affirme en effet que « l’Eglise catholique ne rejette pas ce qu’il y a de vrai et de saint en elles, tout en affirmant la spécificité du christianisme », rappelle le communiqué.

Pour un « dialogue » interreligieux

La même source fait état, dans les domaines du dialogue entre confessions chrétiennes – le dialogue oecuménique –, ou entre différentes religions – le dialogue interreligieux -, d’ « interférences étatiques », que l’Etat se dise « laïc » ou qu’il considère le catholicisme « comme une religion parmi d’autres », ignorant le rôle de l’évangélisation du continent américain et notamment dans le domaine de la formation.

Ces interférences transforment le concept de « dialogue » en banales « relations » interreligieuses, considérant toutes les religions comme faisant partie d’un seul et même « phénomène spirituel » voire comme « un instrument au service de la politique », déplore cette note.

Le conseil post-synodal affirme que malgré cette tendance, l’Eglise qui est en Amérique « continuera son action oecuménique et interreligieuse » dans « la ligne tracée par le concile Vatican II et le magistère ».

La même note salue « les bonnes relations entretenues avec les autres confessions chrétiennes et avec les non chrétiens, principalement les juifs et les musulmans, en dépit de leur présence réduite sur le continent.

La sécularisation en question

Pour ce qui est des religions indigènes, continue le communiqué, l’Eglise catholique tente « d’identifier les éléments compatibles avec l’Evangile », de manière à « les purifier et les intégrer correctement dans la vie des communautés ecclésiales locales ».

La question des « sectes », complexe et délicate, constitue un « défi » dans le processus de la nouvelle évangélisation, ajoute le compte-rendu de la réunion, étant donné leur « fort prosélytisme » et leur « diffusion rapide » dans les grandes villes où l’Eglise se trouve en situation de « faiblesse ».

Mais la réunion a aussi affronté le défi de « l’influence négative » de la sécularisation, du nord au sud du continent, avec la propagation de la « pauvreté » et de la « violence », et des valeurs « contraires au respect de la vie » humaine.

Le communiqué mentionne en outre les effets du séisme en Haïti : les épidémies, une situation sociale et politique délicate, et la nécessité d’une plus grande solidarité internationale. Haïti compte sur l’aide des institutions politiques et ecclésiastiques.

Les migrations, une chance

Pour ce qui est des migrations, l’Eglise gère des programmes d’assistance matérielle et spirituelle à des populations qui ont besoin de s’intégrer culturellement et de bénéficier de la paix sociale. Le communiqué fait aussi état de « la gravité de la situation dans laquelle se trouvent nombre de migrants », tout en reconnaissant « les aspects positifs » de ces mouvements de populations, notamment « une meilleure intégration entre peuples d’un même continent ».

Quant à la situation de l’Eglise, le conseil se réjouit de l’augmentation des vocations sacerdotales et à la vie consacrée – mais avec un « fléchissement localisé » des vocations féminines -, et les bonnes dispositions des jeunes vis-à-vis de la foi.

Source : Zenit

Evangélisation « timbrée »

Noël est un moment privilégié pour annoncer la venue du sauveur que toute l’humanité recherche. Justement, La Poste nous donne l’occasion d’une évangélisation « timbrée » à l’égard de tous ceux que nous connaissons et qui ne sont pas sûrs d’aller à la messe de minuit !

Avec le carnet « Nativités », vous pouvez ainsi mettre sur les enveloppes de vos courriers – et vos cartes de vœux – un magnifique timbre de Noël. Si vous y ajoutez une petite parole de Dieu à la main (ou tirée d’un ‘pain de vie’), préparée à l’intention de la personne à qui vous écrivez, ce pourra être une évangélisation kérygmatique. La Parole de Dieu touche les cœurs des personnes les plus ‘fermées’ en apparence : lancez-vous !

Une fois votre lettre postée, vous n’aurez plus qu’à prier pour que cette évangélisation « timbrée » porte du fruit ! Clin d’œil ou non, 7 des 12 timbres de ce carnet représentent le thème de l’adoration. Sont représentées des œuvres majeures peintes sur bois ou sur toile, conservées dans les musées de France. En voici la liste :

– Maître de Flémalle XVe siècle : « Adoration des bergers » – Dijon, musée des Beaux-Arts
– Georges de La Tour XVIIe siècle : « Le Nouveau né » – Rennes, musée des Beaux-Arts
– Maître de Moulins XVe siècle : « L’Adoration de l’Enfant-Jésus » – Autun, musée Rolin
– Maître de la Nativité du Louvre XVe siècle : « La Nativité » – Paris, musée du Louvre
– Ecole italienne XIVe siècle : « Adoration des mages » – Ajaccio, Palais Fesch, musée des Beaux-Arts
– Francisco de Zurbaran XVIe-XVIIe siècle : « Adorations des mages »- Grenoble, musée de Grenoble
– Maître de 1518 : « Triptyque de l’Adoration des mages » – Lille, Palais des Beaux-Arts
– Pierre Paul Rubens XVIIe siècle : « L’Adoration des mages » – Paris, musée du Louvre
– Jean Fouquet XVe siècle : « La Nativité » – Chantilly, musée Condé
– Mariotto di Nardo : « Scènes de la vie du Christ – Nativité » – Avignon, musée du Petit-Palais
– Maître du Retable de Saint – Barthélémy début XVIe siècle : « Adoration de l’Enfant » – Paris, musée du Petit – Palais
– Mathias Stomer XVIIe siècle : « Adoration des bergers » – Nantes, musée des Beaux-Arts

Bonne mission épistolaire et tenez-nous au courant !

Ps : La rédaction se permet de préciser que cela marche aussi pour les lettres d’amour et/ou de demande de pardon ! (cliquez ici pour acheter le carnet)

Les évêques de France réfléchissent à l’évangélisation par Internet

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lors de leur assemblée plénière, les évêques ont réfléchi à la mission par Internet, forme de nouvelle évangélisation. Dans son discours de clôture, mercredi, le cardinal André Vingt-Trois, Président de la Conférence, a ainsi déclaré :

« Le groupe de travail sur la culture Internet a commencé à nous introduire dans une réflexion de fond sur un phénomène qui tient une place de plus en plus importante dans notre vie sociale. L’usage des réseaux donne à tous un sentiment de liberté par leur décentralisation et par le pouvoir accru des individus dans une forme de communication sans régulateur connu. Les deux conférences que nous avons entendues nous ont guidés dans un dédale où nous sommes souvent encore des novices. Elles ont dévoilé des substrats anthropologiques et des aperçus théologiques sur lesquels nous reviendrons au cours des prochaines assemblées. »

L’un des intervenants avait lancé aux évêques : « Osez la circulation de la rumeur évangélique sur la Toile ! », comme le rapporte le journal La Croix (lire l’article de DieuetInternet).

Vient de paraître : Dieu et Internet

 


Internet concerne tous les chrétiens. Qui ne l’utilise pas pour communiquer et parler de Dieu ?

En quarante questions, Jean-Baptiste Maillard, auteur de Dieu est de retour, la nouvelle évangélisation de la France aux Editions de L’Œuvre en 2009, revient avec ce nouveau livre : Dieu et Internet*, publié aux Editions des Béatitudes, pour nous partager son expérience du réseau des réseaux.

Une première partie dresse le portrait du web d’aujourd’hui et y analyse la présence de Dieu dans le continent numérique, toute religion confondue. Un deuxième chapitre détaille l’esprit de toute mission sur Internet, ce qu’en dit l’Eglise, ses obstacles, ses enjeux, ses stratégies, ses promesses. La dernière partie traite des moyens concrets, simples ou plus complexes, pour se lancer dans cette aventure.

Un livre plein de recettes pratiques, d’anecdotes et de témoignages, pour tout public.
Premier témoignage sur le livre d’une lectrice : « Un livre que je prête à ma mère pour parler à son petit-fils sur Facebook ! » (Annick F.)

Préface de Mgr Rino Fisichella, Président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation.

Avec notamment :

Erwan Le Morhedec (Koztoujours), Edmond Prochain, Paul Ohlott (Topchretien), Père Joseph-Marie Verlinde (Final-age), Sylvain Gilardeau (Spreading light), Florent Masson (Etanchermasoif), Sylvie Carnoy (Le Jour du Seigneur), François Lespes (KTO), Aubry Pierrens (We consulting), Olivier Bonnassies et Guillaume Anselin (Aleteia), Guillaume de Prémare (Urgencecomcatho/Médias&Evangile), Père Pierre-Hervé Grosjean (Padreblog), Frigide Barjot (Appelalaverite), les Dominicains de Lille (Retraite dans la ville), Bertrand Couderc (L’Evangile au quotidien), Katja Tootil (ICEnet)

Interview de l’auteur en vidéo :


(*) Plus d’infos : le blog consacré www.dieuetinternet.com

Migration et nouvelle évangélisation : l’appel de Benoît XVI

Benoît XVI accueillant des familles Roms et 2.000 représentants – dont de nombreux enfants – des communautés du voyage, le 11 juin dernier dans la salle Paul VI, au Vatican.

Migration et nouvelle évangélisation, tel est le thème choisi par Benoît XVI pour la prochaine Journée mondiale des migrants et réfugiés (15 janvier 2012). Pour le pape, « le contexte historique appelle l’Eglise à accomplir une nouvelle évangélisation également dans le phénomène vaste et complexe de la mobilité humaine, en intensifiant l’action missionnaire tant dans les régions de première annonce que dans les pays de tradition chrétienne ». Voici de larges extraits de son intervention.

« Annoncer Jésus Christ unique Sauveur du monde constitue la mission essentielle de l’Eglise, tâche et mission que les mutations vastes et profondes de la société actuelle ne rendent que plus urgentes. Aujourd’hui, nous ressentons l’urgence de promouvoir, avec une force nouvelle et des modalités renouvelées, l’œuvre d’évangélisation dans un monde où l’élimination des frontières et les nouveaux processus de mondialisation rendent les personnes et les peuples encore plus proches, tant en ce qui concerne le développement des moyens de communication que la fréquence et la facilité avec lesquelles les déplacements de personnes et de groupes sont rendus possibles ». Le thème choisi cette année découle de cette réalité. « En effet, le contexte historique appelle l’Eglise à accomplir une nouvelle évangélisation également dans le phénomène vaste et complexe de la mobilité humaine, en intensifiant l’action missionnaire tant dans les régions de première annonce que dans les pays de tradition chrétienne ».

« Les migrations internes ou internationales, à la recherche de meilleures conditions de vie ou pour fuir la menace de persécutions, de guerres, de la violence, de la faim et de catastrophes naturelles, ont produit un brassage de personnes et de peuples sans précédent, avec des problématiques nouvelles non seulement d’un point de vue humain, mais également éthique, religieux et spirituel. Les conséquences actuelles et évidentes de la sécularisation, l’apparition de nouveaux mouvements sectaires, l’insensibilité diffuse à l’égard de la foi chrétienne, la nette tendance à la fragmentation, rendent difficile de se concentrer sur une référence unifiante qui encourage la formation d’  » une seule famille de frères et sœurs dans des sociétés qui deviennent toujours plus multiethniques et interculturelles, où les personnes de diverses religions aussi sont encouragées au dialogue, afin que l’on puisse parvenir à une coexistence sereine et fructueuse dans le respect des différences légitimes… Notre époque est marquée par des tentatives d’éliminer Dieu et l’enseignement de l’Eglise de l’horizon de la vie, tandis que progressent le doute, le scepticisme et l’indifférence, qui voudraient éliminer jusqu’à toute visibilité sociale et symbolique de la foi chrétienne ». Dans ce contexte, les migrants qui ont connu le Christ et qui ont grandi dans des pays « marqués par la foi chrétienne, émigrent souvent dans des pays où les chrétiens constituent une minorité ou dans lesquels l’antique tradition de foi n’est plus une conviction personnelle, ni une confession communautaire, mais est réduite à un fait culturel. Là, l’Eglise est placée face au défi d’aider les migrants à maintenir solide la foi, même lorsque manque l’appui culturel qui existait dans le pays d’origine, en identifiant également de nouvelles stratégies pastorales, ainsi que des méthodes et des langages pour un accueil toujours vital de la Parole de Dieu ».

« L’actuel phénomène migratoire est également une opportunité providentielle pour l’annonce de l’Evangile. Des hommes et des femmes provenant de diverses régions de la terre, qui n’ont pas encore rencontré Jésus Christ ou ne le connaissent que de façon partielle, demandent à être accueillis dans des pays d’antique tradition chrétienne. Il est nécessaire de trouver à leur égard des modalités adéquates afin qu’ils puissent rencontrer et connaître Jésus-Christ et faire l’expérience du don inestimable du salut, qui est pour tous source de vie en abondance ». Dans la nouvelle évangélisation, au plan migratoire, les agents de la pastorale, prêtres, religieux et laïcs, assument un rôle décisif et doivent œuvrer toujours plus dans un contexte pluraliste. En communion avec leurs évêques, et puisant au magistère de l’Eglise, je les invite à rechercher des chemins de partage fraternel et d’annonce respectueuse, en surmontant les oppositions et les nationalismes. Pour leur part, les Eglises d’origine, celles de transit et celles d’accueil des flux migratoires doivent savoir intensifier leur coopération, au bénéfice de ceux qui partent et de ceux qui arrivent, et, dans tous les cas, de ceux qui ont besoin de rencontrer sur leur chemin le visage miséricordieux du Christ dans l’accueil du prochain. Les réfugiés qui demandent asile, ayant fui les persécutions, les violences et les situations qui mettent leur vie en danger, ont besoin de notre compréhension et de notre accueil, du respect de leur dignité humaine et de leurs droits, tout comme de la prise de conscience de leurs devoirs. Leur souffrance exige de la part des Etats et de la communauté internationale des attitudes d’accueil réciproque, en surmontant les craintes et en évitant les formes de discrimination, et que l’on rende concrète la solidarité notamment à travers des structures d’accueil et des programmes de réinsertion. Tout cela comporte une aide réciproque entre les régions qui souffrent et celles qui accueillent déjà depuis des années un grand nombre de personnes en fuite, ainsi qu’un plus grand partage des responsabilités entre les états ».

« La presse et les autres moyens de communication ont un rôle important pour faire connaître de façon correcte, objective et honnête, la situation de ceux qui ont été contraints de quitter leur patrie et leurs êtres chers et veulent commencer à se construire une nouvelle existence… Les communautés chrétiennes doivent accorder une attention particulière aux travailleurs migrants et à leurs familles, à travers l’accompagnement de la prière, de la solidarité et de la charité chrétienne, l’enrichissement réciproque, ainsi que la promotion de nouveaux programmes d’action politiques, économiques et sociaux, qui favorisent le respect de la dignité de chaque personne humaine, la protection de la famille, l’accès à un logement digne, à un travail et à une assistance ». Je désire enfin, conclut le Saint-Père, « rappeler la situation de nombreux étudiants étrangers qui font face à des problèmes d’insertion, à des difficultés bureaucratiques, et à des obstacles dans la recherche de logement et de structure d’accueil. De façon particulière, les communautés chrétiennes doivent être sensibles à l’égard des nombreux jeunes garçons et filles qui, précisément en raison de leur jeune âge, outre la croissance culturelle, ont besoin de points de référence et cultivent dans leur cœur une profonde soif de vérité et le désir de rencontrer Dieu. De façon particulière, les universités d’inspiration chrétienne doivent être des lieux de témoignage et de diffusion de la nouvelle évangélisation, sérieusement engagés à contribuer, dans le milieu académique, au progrès social, culturel et humain, ainsi qu’à promouvoir le dialogue entre les cultures, en valorisant la contribution que peuvent apporter ces étudiants étrangers.

Source : Vatican Information Service

Retour sur la rencontre des nouveaux évangélisateurs, à Rome

« L’heure est venue d’annoncer une nouvelle fois la Résurrection du Christ ». Trente-trois représentants des Conférences épiscopales, 400 représentants de 115 institutions ecclésiales engagées dans l’évangélisation, 10 000 jeunes prêts à se lancer dans leur mission: tels sont les chiffres de la première vague d’évangélisateurs qui ont répondu à l’appel du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation en se rendant à Rome, le week-end dernier.

« L’heure est venue d’ouvrir grand les portes et d’annoncer une nouvelle fois la Résurrection du Christ dont nous sommes témoins », leur a dit, samedi matin, le président du dicastère, Mgr Rino Fisichella, après avoir expliqué que le monde d’aujourd’hui fait face à une « véritable crise anthropologique», dont la sécularisation et un affaiblissement de la foi sont la cause, jetant le trouble parmi les hommes.

Ce phénomène, a-t-il ajouté, a touché aussi une partie importante du clergé et de l’Église catholique. D’où la nécessité d’une nouvelle évangélisation en dehors mais également à l’intérieur de l’Église.

Selon Mgr Fisichella, « la mise à l’écart de Dieu a entraîné un désordre identitaire chez l’individu », de « l’indifférence », de « l’ignorance » face aux contenus essentiels de la doctrine.

« Beaucoup, à tort, ont pensé que l’annonce explicite n’était plus nécessaire et que le témoignage de la vie était la seule voie utile pour évangéliser à nouveau », a-t-il relevé, alors que « le témoignage comporte l’annonce explicite du pourquoi on choisit de vivre dans les pas du Christ ».

En effet, comme l’a expliqué un professeur polonais de patrologie, enseigner l’histoire de l’Église ne signifie pas évangéliser. À titre d’exemple, celui-ci a raconté le cas d’une de ses meilleures élèves, qui est excellente en patrologie mais n’est pas croyante, ceci montrant bien, selon lui, qu’on n’évangélise pas sans témoigner de l’amour de Dieu.

Parmi les secteurs destinés à recevoir un nouveau souffle, et sur lesquels les activités de la nouvelle évangélisation se concentreront , Mgr Fisichella a indiqué : la liturgie, la confession, l’Eucharistie, la famille, la culture, l’engagement politique et civil, l’immigration et la communication. L’assemblée a répondu avec enthousiasme à l’appel.

Kiko Argüello, le fondateur et représentant du Chemin néocatéchuménal, a parlé du rôle immense que les familles étaient en train d’accomplir, expliquant que dans les endroits où la foi semblait en voie de disparition, et où il avait, pour cette raison, envoyé des catéchistes et des prêtres, ces derniers avaient été rejetés alors que les familles, qu’il avait envoyées dans un second temps, avaient opéré le miracle : non seulement elles n’ont pas été repoussées mais elles ont réussi à convertir, à transmettre la foi, obtenant des résultats incroyables.

Dans une autre intervention, Julian Carrón, du mouvement Communion et Libération, a souligné le caractère constructif et enrichissant que représente la foi au sein d’une culture.

Sans la foi, la culture ne peut se développer, a-t-il précisé, et la foi n’est vraie et n’influe sur l’histoire d’un peuple que si elle parvient à devenir culture.

Sur le phénomène de l’immigration, Adriano Roccucci, de la communauté de Sant’Egidio, a relevé l’état de vieillissement dans lequel se trouve l’Italie et le grand pourcentage de jeunes non italiens qui y vivent, ceci appelant à une réponse dans la charité qui, a-t-il rappelé, « est le premier des messages évangéliques ».

Don Gigi Perini, le curé de la paroisse Sant’Eustorgio à Milan et président de l’organisme international de ces cellules paroissiales d’évangélisation, a insisté quant à lui sur la nécessité de « réveiller ce géant endormi qu’est la paroisse » car, estime-t-il, une paroisse dynamique, pleine de l’amour de Dieu, qui fascine les fidèles et les pousse à évangéliser, est possible ! ».

Enfin, Franco Miano, de l’Action catholique italienne a lancé un appel à l’unité entre toutes les associations, tandis que Mgr Donald Wuerl, l’évêque de Washington (Etats-Unis), a souhaité que les évangélisateurs soient les premiers évangélisés expliquant qu’ « ils ne peuvent être considérés comme tels s’ils n’ont pas eux-mêmes une foi profonde ».

Salvatore Martinez, du Renouveau dans l’Esprit, a conclu en suggérant de « former au Christ de nouveaux hommes, capables de rénover la politique » pour « délivrer notre époque de toutes les structures de péché ».

Source : d’après Zenit

 

Benoît XVI lance l’année de la foi… et relance la nouvelle évangélisation

Benoît XVI a rendu publique lundi la lettre apostolique sur la prochaine « Année de la foi » de l’Eglise catholique à partir d’octobre 2012, en soulignant son engagement pour le Concile Vatican II, dont le cinquantième anniversaire tombera au même moment. Cette année de la foi coïncide avec l’ouverture du synode pour la nouvelle évangélisation, qui accueillera à Rome des évêques du monde entier.

Le pape avait annoncé dimanche cette « Année de la foi », à partir du 11 octobre 2012, qui marquera le cinquantième anniversaire de l’ouverture de Vatican II (1962/65), et qui se conclura le 24 novembre 2013. Ce document pontifical ou « motu proprio » est intitulé en latin « Porta fidei » (« la porte de la foi »). Le pape y précise que la Congrégation vaticane pour la doctrine de la foi donnera des « indications sur la façon de vivre cette année selon les modalités les plus efficaces et les plus appropriées ». Cette initiative était attendue alors que les sociétés occidentales s’éloignent des valeurs chrétiennes, selon le pape. « J’entends redire avec force tout ce que j’ai eu à dire à propos du Concile » en 2005, a déclaré Benoît XVI: « si nous le lisons et le recevons guidés par une juste herméneutique (ndlr: interprétation des textes), il peut être et devenir toujours davantage une grande force pour le renouveau, toujours nécessaire, de l’Église ». Benoît XVI a relevé la concomitance du début de l' »Année de la foi » avec le vingtième anniversaire du Catéchisme de l’Église catholique et avec l’ouverture du synode des évêques du monde entier sur la nouvelle évangélisation. Il a rappelé que Paul VI avait décidé une « Année de la foi », trois ans après la fin du Concile en 1967, à une époque de « grands bouleversements » et de « grandes difficultés » dans l’Eglise.

Source : Belga/VIM

 

Nouvelle évangélisation : une rencontre à la Conférence des évêques de France

Publié sur le site de la CEF :

A Paris, plus de 150 personnes ont participé au colloque « Première annonce & nouvelle évangélisation » (13-14 octobre 2011). Organisé par l’Assemblée Générale du Renouveau Charismatique Catholique, il a rassemblé une palette très large d’intervenants et plusieurs évêques.

Ce colloque s’inscrivait dans la perspective du Synode des évêques annoncé par le pape Benoît XVI sur le thème de la nouvelle évangélisation pour octobre 2012. Pour Jean-Baptiste Bourguignon (Fraternité Pentecôte), le rassemblement sur le thème « Je suis venu allumer un feu sur la terre » (Luc 12,49) voulait « raviver l’ardeur des origines » selon les mots de Jean-Paul II.

Comment annoncer la Bonne Nouvelle aujourd’hui ? Avec quels mots et quelles initiatives ? Telles étaient les questions posées aux intervenants dont faisaient partie Mgr François-Xavier Loizeau, évêque de Digne, Riez et Sisteron, Mgr Michel Santier, évêque de Créteil, Mgr Joseph Boishu, évêque auxiliaire de Reims et évêque accompagnateur du Renouveau Charismatique, et Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon.

Qu’est-ce la nouvelle évangélisation ?

« Il s’agit d’une prise de conscience de ce qu’est l’Eglise. L’Eglise adresse une parole au monde » explique Mgr Rey qui rappelle que c’est « le même mandat » depuis les origines. Pour lui, la Nouvelle Evangélisation met en jeu l’identité chrétienne, la densité de vie fraternelle et le regard sur le monde, en réponse à la quête spirituelle de nos contemporains. Aujourd’hui, « la manière de faire doit changer » estime-t-il.

En cela, il rejoint Mgr Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, pour qui celle-ci « nécessite un nouveau langage ». Depuis un an, le P. Didier Duverne, prêtre du diocèse de Paris, est membre de la section française au sein du nouveau dicastère. Il témoigne : « Je m’émerveille de ce qui est à l’œuvre et de ce qui existe ». Le P. Duverne considère que la création de ce « ministère » du Saint-Siège est un fruit du Concile Vatican II. Si aujourd’hui, une époque se termine, c’est l’évangélisation pour les « trois siècles à venir » qui est concernée. Le Synode des évêques ne lancera donc pas la nouvelle évangélisation mais prendra actes des changements missionnaires et pastoraux. Il aura surtout pour vocation de « mobiliser et d’interpeller les chrétiens ».

La place du Renouveau charismatique

« La nouvelle évangélisation marque l’ensemble de la vie de l’Eglise. Le Renouveau charismatique en est une des composantes » précise Mgr Rey. Mgr Joseph Boishu, évêque auxiliaire de Reims et évêque accompagnateur du Renouveau Charismatique retrace sa naissance : une expérience spirituelle (« effusion de l’Esprit ») vécue par les apôtres au Cénacle le jour de la Pentecôte (Actes 2, 2-3). Groupes de prière et communautés se sont ainsi constitués. Certains ont disparu, d’autres se développent comme les groupes de jeunes comme Anuncio ou Resucito. Ils seraient une cinquantaine aujourd’hui.

De son côté, Stéphanie Le Bars, chargée des questions religieuses au journal Le Monde, a publié sur son blog un excellent billet intitulé « L’Eglise catholique cherche des parades à la sécularisation ». Elle revient aussi sur cette rencontre, en reprenant les propos de Mgr Dominique Rey  :

« La nouvelle évangélisation se veut une réponse à l’essoufflement spirituel et moral de notre société », a notamment expliqué l’évêque de Fréjus-Toulon, Mgr Dominique Rey, réputé pour avoir mis en place dans son diocèse des initiatives censées contrer cet « essoufflement »Convaincu de la réussite du « déploiement missionnaire de l’Eglise », il a toutefois souligné les obstacles à cette démarche: l’« immobilisme » de l’Eglise, attachée à « un statu quo » et « au poids des habitudes », le « sécularisme » qui peut amener les croyants à « se conformer au mode de vie de nos contemporains », « l’individualisme », « le cléricalisme des prêtres » mais aussi « des laïcs », le scepticisme de chrétiens « découragés, surchargés », « la crise de l’identité chrétienne » des fidèles.

Et la journaliste de conclure :

Tous sujets que ne manqueront pas d’aborder les évêques choisis par leur épiscopat pour participer au synode de l’an prochain.

Conférences épiscopales d’Europe : « La nouvelle évangélisation est déjà en marche ! »

« La nouvelle évangélisation s’adresse non seulement aux chrétiens qui se sont éloignés de la foi, mais à tous. Elle vise à annoncer le Christ, vrai Dieu et vrai homme, crucifié pour porter toute détresse humaine, ressuscité pour que nous ayons la vie. Tous les croyants, par leur baptême, sont appelés à y participer. » C’est ce qu’affirme le communiqué de presse officiel publié à l’issue de l’Assemblée plénière du Conseil des Conférences Episcopales d’Europe (CCEE), qui s’est déroulée à Tirana, en Albanie, du 20 septembre au 2 octobre derniers. Il est intitulé « La nouvelle évangélisation est déjà en marche ! ». Un évènement à rapprocher des décrets publiés par Mgr Eric Aumonier, évêque de Versailles, à la suite de son synode diocésain, visants notamment à « engager l’Église catholique en Yvelines de façon décidée dans la nouvelle évangélisation ».

Cette année, les Présidents des Conférences épiscopales d’Europe se sont rencontrés à Tirana, en Albanie, à l’invitation de Mgr Rrok Mirdita, archevêque métropolite de Tirana-Durazzo, du 29 septembre au 2 octobre 2011, à l’occasion de leur assemblée plénière annuelle. Au cours de cette rencontre, les présidents ont délibéré ce qui suit.

(…)

La nouvelle évangélisation.

Au terme de leur réflexion, les participants à l’assemblée ont rédigé la déclaration suivante :

La quarante et unième assemblée plénière du CCEE s’est tenue à Tirana sur le thème de la nouvelle évangélisation. Cette réunion avait été préparée par une grande enquête : chaque conférence épiscopale avait répondu à un questionnaire. Un résumé de celui-ci a été présenté aux participants.

Il en ressort que la nouvelle évangélisation est une préoccupation importante pour les évêques européens et qu’un travail conséquent a déjà été réalisé sous toutes sortes de modalités : synodes diocésains et réflexions au niveau des conférences épiscopales, publication de documents (dans quasiment chaque pays), réalisations pratiques nombreuses.

L’évangélisation est la manifestation de la vie et de la vitalité de l’Église. Elle ne doit pas être comprise comme une simple activité pastorale mais comme la manifestation de sa nature même et de sa mission. La nouvelle évangélisation s’adresse non seulement aux chrétiens qui se sont éloignés de la foi, mais à tous. Elle vise à annoncer le Christ, vrai Dieu et vrai homme, crucifié pour porter toute détresse humaine, ressuscité pour que nous ayons la vie. Tous les croyants, par leur baptême, sont appelés à y participer : les familles, les jeunes qui, en général, sont les plus ouverts à devenir missionnaires, mais aussi les paroisses, les mouvements et nouvelles communautés. La catéchèse et les écoles catholiques doivent aussi être et devenir toujours davantage lieux d’évangélisation. Les sacrements, enfin, sont des lieux privilégiés pour mettre en place cette nouvelle évangélisation.

Il s’agit aussi de chercher des voies nouvelles pour l’évangélisation, comme par exemple, les nouvelles technologies, Internet, les réseaux sociaux. Mais tout cela n’est possible que si, à l’exemple des chrétiens dans les Actes des apôtres, nous nous ouvrons d’une manière nouvelle à l’Esprit Saint : « Il n’y aura pas de nouvelle évangélisation sans nouvelle Pentecôte ! ».

Le choix de l’Albanie, terre de martyrs, a été particulièrement significatif pour traiter du thème de la nouvelle évangélisation. Ce fut l’occasion pour tous les évêques présents de rappeler le témoignage missionnaire rendu par l’Église albanaise et aussi par toutes les Églises catholiques de rites orientaux sous les régimes communistes.

Mgr Rino Fisichella, président du Conseil Pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, s’est adressé à l’assemblée. Il a signalé que beaucoup d’Européens ne savaient plus rien aujourd’hui sur le christianisme et que si le mot « crise » était beaucoup utilisé actuellement, il fallait aussi y voir une opportunité de croissance. Selon lui, « la nouvelle évangélisation est une chance qui nous est offerte pour lire et interpréter le moment historique actuel afin que l’activité ordinaire de l’Église devienne extraordinaire.

Autrement dit, nous sommes appelés à vivre de manière extraordinaire l’événement ordinaire de la vie de l’Église qu’est l’évangélisation. » Il a conclu en rappelant l’initiative des « Missions Metropoli » qui vont se dérouler dans 12 grandes cités européennes pendant le prochain carême.

Source : CCEE

Le pape encourage 8.000 catholiques engagés dans la nouvelle évangélisation (AFP)

CITE DU VATICAN (AFP) – Le pape Benoît XVI a encouragé samedi 8.000 catholiques engagés dans la nouvelle évangélisation réunis au Vatican à poursuivre l’élan missionnaire en le portant aussi dans les sociétés de tradition chrétienne devenues indifférentes, voire hostiles au christianisme.

Cette grande rencontre, organisée par Mgr Rino Fisichella, chef d’un nouveau dicastère créé à cet effet par Benoît XVI il y a un an, doit montrer la volonté du Vatican de relancer l’évangélisation dans ces pays, une priorité du pontificat de Benoît XVI. Il a convoqué un synode des évêques du monde entier à l’automne 2012 sur le même thème.

L’annonce de l’Evangile est vraiment arrivée jusqu’aux confins du monde, (…) et aussi au milieu de l’indifférence, de l’incompréhension et des persécutions, a-t-il affirmé, mais maintenant ce sont les pays d’ancienne tradition chrétienne qui semblent devenus indifférents, voire hostiles à la Parole de Dieu.

L’homme contemporain est souvent confus et ne parvient pas à trouver des réponses aux interrogations qui agitent son esprit quant au sens de sa vie (…). Il lui est proposé un bonheur éphémère, qui satisfait un moment mais laisse très vite de la tristesse et de l’insatisfaction, a dit le pape.

Des délégués de 30 conférences épiscopales d’Europe et des Amériques et tout ce que l’Eglise compte de nouveaux et anciens mouvements, novateurs ou traditionnels, se sont retrouvés dans la grande salle Paul VI pour un temps de réflexions et d’échanges.

Evangélisation de rue et à domicile, catéchèses pour jeunes et adultes, actions dans les médias et Internet, créations de petites cellules de prière et d’échange, tous les vecteurs sont explorés.

Après un spectacle du ténor Andrea Bocelli ou du groupe lyonnais Glorious de pop louange, quelques groupes devaient ensuite passer de la parole aux actes en animant sur des places et dans des églises romaines des temps de prière et de réflexion.

Signe de l’importance qu’il accorde à la nouvelle évangélisation, le pape devait retrouver les 8.000 participants dimanche matin lors d’une messe dans la basilique Saint-Pierre.

Benoît XVI souhaite une nouvelle évangélisation, à la fois dynamique et imaginative mais pas anarchique.

Les experts de l’Eglise constatent tous une rapide érosion de la culture religieuse, qui ne se transmet plus par les vecteurs traditionnels qu’étaient la famille, la paroisse ou l’école.

Pour la période du Carême 2012, une vaste initiative de nouvelle évangélisation est déjà prévue: la mission métropole dans douze grands diocèses d’Europe.

(©AFP / 15 octobre 2011 19h08)

 

Benoît XVI : « Etre évangélisateur n’est pas un privilège, mais un engagement »

Dimanche 16 octobre, au terme d’une longue journée ponctuée de témoignages, le pape a rencontré les nouveaux évangélisateurs qui participaient, salle Paul VI au Vatican, à la première rencontre organisée par le Conseil pontifical pour la Promotion de la nouvelle évangélisation sur le thème « Nouveaux évangélisateurs pour la nouvelle évangélisation – la Parole de Dieu croît et se répand ».

Dans un monde où le mal fait souvent plus de bruit que le bien, le pape Benoît XVI a salué l’action de ceux qui accueillent l’invitation du Christ à devenir ses disciples. « Le monde d’aujourd’hui a besoin de personnes qui parlent à Dieu, pour pouvoir parler de Dieu », a-t-il affirmé en rappelant qu’être évangélisateur « n’est pas un privilège mais un engagement qui vient de la foi ».

Dans son discours, le pape a aussi évoqué la condition de l’homme contemporain qui, « souvent confus », ne parvient pas « à trouver de réponse aux nombreuses interrogations qui agitent son esprit concernant le sens de la vie et les questions qui se trouvent au plus profond de son cœur ».

« L’homme ne peut éluder ces questions qui touchent la signification de soi et de la réalité, il ne peut vivre dans une seule dimension ! », a fait observer le pape avnt d’ajouter : « Au contraire, assez souvent, il s’éloigne de la recherche de l’essentiel dans la vie, alors qu’un bonheur éphémère lui est proposé, qui le contente pour un moment mais laisse bien vite tristesse et insatisfaction ».

Malgré tout, aujourd’hui encore, a affirmé le pape, et « comme aux débuts du christianisme », « la Parole de Dieu continue à croître et à se répandre ».

« Nous devons toujours croire dans l’humble puissance de la Parole de Dieu et laisser Dieu agir ! », a-t-il conseillé : « Dans le monde, même si le mal fait plus de bruit, il continue à y avoir de la bonne terre ».

« L’annonce de l’Evangile est vraiment arrivée jusqu’aux confins du monde, a constaté Benoît XVI, et, même au milieu de l’indifférence, de l’incompréhension et des persécutions, beaucoup continuent encore aujourd’hui, avec courage, à ouvrir leur cœur et leur esprit pour accueillir l’invitation du Christ à Le rencontrer et à devenir ses disciples ».

« Si tout cela, d’une part, apporte consolation et espérance, parce que cela montre le constant ferment missionnaire qui anime l’Eglise, cela doit, d’autre part, tous nous remplir d’un sens renouvelé des responsabilités envers la Parole de Dieu et la diffusion de l’Evangile », a demandé le pape.

Devant les milliers de personnes présentes salle Paul VI, Benoît XVI est revenu sur l’institution, il y a un an, du Conseil pontifical pour la Promotion de la Nouvelle évangélisation dans lequel il voit « un instrument précieux pour identifier les grandes questions débattues dans différents secteurs de la société et de la culture contemporaine », et « appelé à offrir une aide particulière à l’Eglise dans sa mission, surtout au sein de ces pays d’ancienne tradition chrétienne qui semblent devenus indifférents, voire hostiles à la Parole de Dieu ».

« Le monde d’aujourd’hui a besoin de personnes qui annoncent et témoignent que c’est le Christ qui nous enseigne l’art de vivre, le chemin du vrai bonheur, parce qu’Il est la route de la vie », a insisté Benoît XVI : « Le monde d’aujourd’hui a besoin de personnes qui parlent à Dieu, pour pouvoir parler de Dieu. Et nous devons aussi toujours rappeler que Jésus n’a pas sauvé le monde par de belles paroles ou des moyens tapageurs, mais par sa souffrance et par sa mort ».

« En vous voyant tous et en sachant le grand engagement que chacun pose au service de la mission, je suis convaincu que les nouveaux évangélisateurs se multiplieront toujours plus pour donner naissance à la vraie transformation dont le monde d’aujourd’hui a besoin », a-t-il ajouté.

Avant de conclure, le pape a rappelé qu’ « être des évangélisateurs n’est pas un privilège, mais un engagement qui vient de la foi » : « Je vous demande de vous laisser combler par la grâce de Dieu et de correspondre docilement à l’action de l’Esprit du Ressuscité. Soyez des signes d’espérance capables de regarder vers l’avenir avec la certitude qui vient du Seigneur Jésus, qui a vaincu la mort et nous a donné la vie éternelle ».

Source : d’après Zenit

Le nouveau ‘ministère’ pour la nouvelle évangélisation est un fruit de Vatican II


Le nouveau Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation représente « un des fruits les plus matures » du Concile Vatican II dont l’objectif était de remettre l’Eglise sur la voie principale de l’évangélisation dans le monde contemporain, selon Mgr Fisichella, Président de ce nouveau ‘ministère’. Il revient sur les « racines » de ce Conseil pontifical créé en 2010 par Benoît XVI.

L’Osservatore Romano publie des extraits du premier chapitre du livre de Mgr Rino Fisichella intitulé « La nuova evangelizzazione. Una sfida per uscire dall’indifferenza » – « La Nouvelle évangélisation. Un défi pour sortir de l’indifférence » (Milan, Mondadori 2011), qui s’ouvre avec le souvenir d’une audience privée concédée le 29 mars 2010 par Benoît XVI à l’auteur.

« Je n’aurais jamais pensé – affirme Mgr Fisichella – en m’asseyant devant un Benoît XVI souriant et presque satisfait, qu’il m’aurait dit textuellement : ‘J’ai beaucoup réfléchi ces derniers mois. Je souhaite instituer un dicastère pour la nouvelle évangélisation et je vous demande d’en être le président. Je vous ferai avoir mes remarques. Qu’en pensez-vous ?’. J’étais très surpris, je réussis seulement à dire : ‘Saint-Père, c’est un grand défi’ ».

L’institution du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation a des racines importantes qui lui permettent « de trouver un fondement solide et une orientation pour son engagement futur », souligne le prélat. « Je suis convaincu que ce dicastère représente un des fruits les plus matures de Vatican II ».

A 50 ans désormais de l’ouverture de ce Concile, il a souhaité revenir aux paroles de Jean XXIII qui, dans son discours programmae Gaudet Mater Ecclesia, fait plusieurs fois référence « à des concepts relatifs au thème de la nouvelle évangélisation ».

Jean XXIII parla de « vigueur de nouvelles énergies », d’ « un nouvel ordre des choses », de « regarder le présent qui a comporté de nouvelles situations et de nouvelles manières de vivre, et a ouvert de nouvelles voies à l’apostolat catholique ».

« Toutes ces expressions – estime Mgr Fisichella – sont un signe d’une prévoyance qui voyait une nouvelle manière d’annoncer l’Evangile de toujours ».

« On pourra beaucoup discuter sur ce que Vatican II a représenté dans l’histoire de l’Eglise récente ; mais d’où que l’on observe, il continue à poursuivre l’objectif de vouloir remettre l’Eglise sur la voie principale de l’évangélisation dans le monde contemporain ».

Environ 10 ans plus tard, Paul VI convoqua le synode des évêques sur le thème de l’évangélisation et son exhortation apostolique Evangelii nuntiandi (1975) « conserve intacte sa propre actualité », poursuit le président du dicastère pour la nouvelle évangélisation.

Et si l’expression « nouvelle évangélisation » n’apparaît pas dans cette exhortation apostolique, elle parle pourtant « concrètement d’une nouvelle manière d’annoncer l’Evangile ». « Ces pages, entre autres, sont une analyse impressionnante des changements advenus dans un monde touché par un phénomène de contestation généralisée ».

C’est Jean-Paul II – indique-t-il enfin – « avec toute la force de son magistère », qui « introduisit la formule ‘nouvelle évangélisation’ ».

« Difficile de pouvoir établir si le pape, avec cette expression, aurait pu pleinement s’imaginer le réel mouvement qui se serait créé par la suite ; même dans son ambiguïté, elle indiquait pratiquement le chemin à parcourir ».

« A partir de là, en effet, de nombreuses réalités ecclésiales comprirent que leur action devait être tournée vers cet horizon. Beaucoup comprirent l’urgence et appliquèrent à soi les paroles de Paul : ‘Annoncer l’Evangile (…) est une nécessité qui m’incombe. Oui, malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile !’ (1 Cor 9, 16), et rapportèrent enthousiasme et force là où la fatigue et la confusion s’étaient infiltrées ».

Source : d’après Zenit

Benoît XVI : « Pour être efficace, l’évangélisation a besoin de la force de l’Esprit »

 

Dimanche dernier, à l’occasion de la conclusion de la première rencontre internationale organisée par le Conseil pontifical pour la Promotion de la nouvelle évangélisation, Benoît XVI a rappelé l’importance de la prière et de la « force de l’Esprit » pour une évangélisation « efficace ». Et il annonce une « Année de la Foi » (2012-2013).

« L’annonce doit toujours être précédée, accompagnée et suivie de la prière », a insisté le pape qui a célébré la messe dans la basilique Saint-Pierre. Dans son homélie, le pape s’est adressé aux personnes engagées dans le monde entier « sur les frontières de la nouvelle évangélisation ».

En s’arrêtant notamment sur la seconde Lecture tirée de la première lettre de saint Paul aux Thessaloniciens, il a souligné combien l’apôtre Paul, « le plus grand évangélisateur de tous les temps », rappelle « que l’on n’évangélise pas de manière isolée ».

« L’annonce doit toujours être précédée, accompagnée et suivie de la prière », a encore commenté le pape: « Chaque missionnaire de l’Evangile doit toujours avoir à l’esprit cette vérité : c’est le Seigneur qui touche les cœurs par sa Parole et son Esprit, appelant les personnes à la foi et à la communion dans l’Eglise ».

Enfin, Paul laisse un enseignement très précieux, tiré de son expérience. Il écrit : « Notre annonce de l’Évangile chez vous n’a pas été simple parole, mais puissance, action de l’Esprit Saint, certitude absolue » (v. 5).

« Pour être efficace – a insisté le pape – l’évangélisation a besoin de la force de l’Esprit » et l’annonce, « pour être accomplie et fidèle, demande d’être accompagnée de signes, de gestes comme la prédication de Jésus. Parole, Esprit et certitude sont donc inséparables et concourent à faire en sorte que le message évangélique se répande avec efficacité ».

« Les nouveaux évangélisateurs sont appelés à avancer sur ce Chemin qu’est le Christ pour faire connaître aux autres la beauté de l’Evangile qui donne la vie », a ajouté le pape: « Et l’on ne marche jamais seuls sur ce chemin, mais en compagnie : une expérience de communion et de fraternité qui est offerte à tous ceux que nous rencontrons, pour les faire participer à notre expérience du Christ et de son Eglise ».

« La mission de l’Eglise, comme celle du Christ – a poursuivi Benoît XVI – est essentiellement de parler de Dieu, de faire mémoire de sa souveraineté, de rappeler à tous, spécialement aux chrétiens qui ont perdu leur identité, le droit de Dieu sur ce qui lui appartient, c’est-à-dire notre vie ».

Le pape a enfin annoncé son désir de convoquer une « Année de la foi » pour donner « une impulsion nouvelle à la mission de toute l’Eglise de conduire les hommes hors du désert où ils se trouvent souvent sur leur lieu de vie »: « Ce sera un moment de grâce et d’engagement pour une conversion toujours plus totale à Dieu, pour renforcer notre foi en Lui et pour l’annoncer avec joie à l’homme de notre temps ».

« Vous êtes parmi les protagonistes de la nouvelle évangélisation que l’Eglise a entreprise et mène, non sans difficulté, avec le même enthousiasme que les premiers chrétiens », a conclu le pape: « Apprenez de la Mère du Seigneur et de notre Mère à être humbles tout en étant courageux, simples et prudent, doux et forts, non par la force du monde, mais par celle de la vérité ».

Source : d’après Zenit

Benoît XVI aux francophones : « Puisse l’Esprit Saint susciter des missionnaires généreux et audacieux »

 

Dimanche dernier, après la prière de l’Angélus, le pape Benoît XVI a rappelé l’importance de la « transmission de la foi », invitant à prier « pour les peuples des pays de vieille et de nouvelle évangélisation » et pour que se lèvent des « missionnaires généreux et audacieux ».

« Chers pèlerins francophones, la semaine missionnaire mondiale qui débute aujourd’hui oriente notre regard vers la transmission de la foi », a affirmé le pape en s’adressant aux pèlerins francophones, ce dimanche à l’issue de la prière de l’angélus, avant d’ajouter : « Ce don de Dieu naît lorsque le cœur est touché par sa Parole et s’ouvre à sa lumière ».

« Par le baptême, les chrétiens ont reçu la mission de faire connaître et aimer le Christ autour d’eux. Dans l’Église, ils sont nombreux à annoncer la Bonne nouvelle du Salut avec foi et courage », a-t-il précisé.

« Je vous invite à prier, a insisté Benoît XVI, pour les peuples des pays de vieille et de nouvelle évangélisation. Le Christ est venu pour tous. Puisse l’Esprit Saint susciter pour notre temps des missionnaires généreux et audacieux ! Bon dimanche à tous ! ».

Source : Zenit

Anuncioblog fête ses 5 ans !

Anuncioblog est né pour la semaine missionnaire mondiale 2006, 6 mois avant le festival du même nom, sous le mandat du 1er président de l’association Anuncio.

Indépendant même si proche du Festival Anuncio (ce dernier affiche les derniers billets du blog via un flux RSS), Anuncioblog est devenu depuis un site incontournable sur l’évangélisation en général et la nouvelle évangélisation en particulier.

Il est en effet le 1er blog francophone référencé dans Google sur ces questions. Il apparaît également dans Google Actualités au même titre que tout média, chrétien ou non.

Billets, articles, reprises de dépêches, interviews, témoignages, tribunes libres, vidéos, suivis journalistiques d’événements missionnaires, voilà qui a fait la recette d’un blog qui désormais connaît 5.000 visiteurs uniques par mois.

Anuncioblog promet désormais de permettre à chacun de proposer ses articles à la rédaction, via une interface attractive, ouverte à l’occasion de ce 5ème anniversaire. Avis aux amateurs ! Il vous suffit de vous inscrire ici. Une seule condition : écrire sur le thème de la mission première de l’Eglise : l’évangélisation !

« L’évangélisation favorise le développement des peuples »

A l’occasion de la Journée missionnaire mondiale, célébrée le dimanche 16 octobre au niveau mondial, Mgr Fernando Filoni, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples depuis le mois de mai dernier, a évoqué l’évangélisation comme l’un des plus beaux services à rendre à notre foi. Il a rappelé qu’elle favorise toujours « le développement des peuples ».

Au début du mois d’octobre, traditionnellement consacré à la mission, Mgr Filoni a accordé une interview à L’Osservatore Romano dans laquelle il évoque la Journée missionnaire mondiale qui se déroule le 16 octobre dans le monde entier. Un rendez-vous annuel « qui implique toute l’Eglise avant tout sur le plan de la prière et sur celui de la solidarité envers la mission évangélisatrice ».
Pour ce mois missionnaire, le pape a voulu confier à la réflexion des chrétiens un message intitulé ‘Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie’ et sur lequel Mgr Filoni a voulu réfléchir, soulignant trois points particuliers.
« Le premier concerne l’engagement que tous les chrétiens doivent porter à l’annonce de l’Evangile ; en tant que baptisés, en effet, nous avons un devoir précis, celui d’annoncer l’Evangile ; il s’agit de prendre au sérieux le commandement que Jésus, après la résurrection, confie aux apôtres et à tous les croyants », affirme-t-il. « Ainsi, les premiers destinataires de la vocation missionnaire sont les baptisés, donc les prêtres et les évêques ».
Le second aspect se réfère au service. « Evangéliser est le plus précieux des services que nous pouvons rendre à notre foi ; je dirais aussi le plus beau, parce que pour un chrétien, annoncer l’Evangile signifie répondre à la volonté de Jésus », explique-t-il. « Evangéliser, en même temps, est un service à son Eglise, mais aussi un service à chaque personne, parce qu’il aide à retrouver une dimension, celle horizontale, qui complète le sens de nos relations humaines ».
Enfin, le troisième point : « il faut souligner que l’annonce de l’Evangile vivifie l’Eglise en interne, en fortifie la ferveur, en renouvelle l’engagement dans le monde et la pousse à se réajuster dans la méthodologie et dans le zèle ».
Mgr Filoni rappelle aussi que « l’évangélisation favorise toujours le développement des peuples ». « C’est une perspective qu’il ne faut pas sous-évaluer : l’annonce de l’Evangile porte et crée de la solidarité. C’est pourquoi, bien que l’évangélisation soit notre premier objectif, nous nous proposons toujours de promouvoir la solidarité envers celui qui vit dans les territoires de mission en partageant et en comprenant leurs nécessités humaines, sociales et matérielles ».
A l’occasion de cette Journée missionnaire mondiale, le préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples invite enfin les fidèles à la générosité, à condition que celle-ci « soit toujours accompagnée d’un grand amour pour les missions et d’une fervente prière quotidienne en soutien aux missionnaires et à l’annonce de l’Evangile ».
Source : d’après Zenit

Mgr Fisichella : « L’évangélisation doit trouver un nouveau langage »

Quelques jours avant la grande rencontre organisée le week-end dernier par le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, son président, Mgr Rino Fisichella, avait rappelé combien l’évangélisation doit aujourd’hui trouver « un nouveau langage » et de « nouveaux styles de vie ».

« L’évangélisation est la mission même de l’Eglise qui continue depuis 2000 ans mais qui doit trouver un nouveau langage, qui doit avoir de nouveaux styles de vie faits d’une profonde identité et de respect ; d’un sens profond d’appartenance à l’Eglise et aux communautés chrétiennes mais aussi ouverts à la rencontre avec le monde entier », avait pu préciser Mgr Fisichella.

Sur Radio Vatican, le président du dicastère pour la promotion de la nouvelle évangélisation avait expliqué l’objectif de cette grande rencontre au Vatican, à commencer par celui de présenter au pape « les représentants de toutes les réalités ecclésiales qui œuvrent à la nouvelle évangélisation ».

En ce mois d’octobre, « mois missionnaire », le prélat a mis l’accent sur le thème de cette rencontre, emprunté aux Actes des apôtres : « La Parole de Dieu croît et se répand ». « Nous voulons présenter les nouveaux évangélisateurs à l’Eglise pour faire connaître la Parole de Dieu et augmenter le nombre de disciples du Seigneur », a-t-il commenté.

Mgr Fisichella s’est aussi arrêté sur l’importance de ce rassemblement en vue du prochain synode convoqué du 7 au 28 octobre 2012 au Vatican sur le thème « La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne ».

« Cela me semble une contribution très importante pour que nous donnions aux évêques du monde entier, particulièrement à ceux qui seront présents au synode en octobre 2012, le signe évident que la Nouvelle évangélisation est à l’œuvre depuis longtemps ».

Il a aussi rappelé l’impulsion donnée par Jean-Paul II à celle-ci : « Le bienheureux Jean-Paul II, pendant 27 ans, a ‘provoqué’ l’Eglise de toutes les manières possibles pour qu’elle reconnaisse l’urgence et la nécessité de la nouvelle évangélisation ». Par la suite, « le pape Benoît XVI, par un acte vraiment prophétique, en instituant ce Conseil pontifical, a voulu que les différentes réalités – celles qui existent et celles qui naîtront à l’avenir – puissent trouver un point de référence, puissent trouver une expression concrète du service du pape pour l’Eglise en faveur de la nouvelle évangélisation ».

Plus de 6.000 personnes ont participé à cette rencontre, ce dimanche, au Vatican. Dans un programme chargé, les participants ont accueilli Benoît XVI le 15 octobre dans la salle du synode. Le lendemain, le pape a célébré une messe pour eux dans la basilique Saint-Pierre, pendant laquelle il a rappelé aux nouveaux évangélisateurs l’importance de la prière et de la « force de l’Esprit » pour une évangélisation « efficace ». Benoît XVI a choisi ce moment précis pour annoncer une « Année de la Foi » (2012-2013).

Source : d’après Zenit

Dans la nouvelle évangélisation, le silence a un rôle important

 

Il n’y a pas antithèse entre la vie contemplative et l’annonce de la Parole, rappelle le père Federico Lombardi, S.J., directeur de la salle de presse du Saint-Siège, dans son dernier éditorial pour « Octava Dies », le bulletin hebdomadaire du Centre de télévision du Vatican (CTV).

Revenant sur la visite que Benoît XVI a effectuée, dimanche 9 octobre, à la Chartreuse de Serra San Bruno, en Calabre (Italie), le porte-parole du Saint-Siège souligne que le « silence et la Parole » avec « la prière et l’annonce », loin de s’opposer, sont essentiels, au moment où « nous nous interrogeons sur la manière de donner des ailes à la nouvelle évangélisation ».

« Le silence est la prémisse essentielle pour accueillir l’écoute de la Parole », insiste le père Lombardi, car « c’est justement parce qu’il est scandé, modulé de silences, que le son de la parole devient significatif ».

Le père Lombardi reconnaît que, pour les personnes de notre époque, plongées dans un flux de bruits continu, physique ou mental, la vie des moines suscite à la fois de l’admiration et une crainte révérencielle, la nostalgie de rythmes et équilibres de vie perdus dans le passé ». Toutefois, presque tous, de manière plus ou moins confuse, ajoute-t-il « ressentent de la fascination et comprennent l’importance essentielle d’un lieu de silence ».

Un silence, précise-t-il, qui n’équivaut pas « au vide du néant », mais « à la respiration de l’esprit » où l’on finit par percevoir ‘le souffle léger’ de la présence de Dieu, ‘la Réalité la plus réelle qui soit, comme disait le pape, et qui se trouve bien au-delà de la dimension sensible’ ».

Le Père Lombardi rappelle le thème de la prochaine Journée mondiale des communications sociales, le 20 mai 2012 : « Silence et Parole : chemin d’évangélisation ».

Source : d’après Zenit

Sainte Thérèse, pour appeler à l’évangélisation

A l’occasion de la fête de sainte Thérèse de l’Enfant-aJésus, le 1er octobre dernier, plusieurs milliers de personnes ont participé à la Semaine thérésienne qu’organise chaque année, depuis 5 ans, l’œuvre des Apprentis d’Auteuil, en l’honneur de leur sainte patronne et patronne de la mission universelle. Cette année, le thème était : « être missionnaire à l’école de Thérèse et de Jean-Paul II ». Avec, en filigrane, la question de cette nouvelle évangélisation qui concerne tous les catholiques.

Pendant 6 jours, au sanctuaire parisien de Notre-Dame de Lisieux, célébrations, conférences, soirées de prière ont été proposées aux franciliens pour témoigner de la mission aujourd’hui et répercuter l’appel de Benoit XVI à vivre un temps de nouvelle évangélisation, élan initié par son prédécesseur, Jean-Paul II, qui fit entrer sainte Thérèse dans le cercle des docteurs de l’Église.

De nombreux intervenants ont pris la parole comme les deux évêques auxiliaires de Paris, Mgr Renauld de Dinechin, et Mgr Jérôme Beau, ainsi que le père Marie-Michel, fondateur du Carmel de Marie Vierge Missionnaire et cofondateur de l’école d’évangélisation Jeunesse-Lumière, des membres de Fidesco, Points-Coeur, SOS Prière… Ils ont évoqué le défi de la nouvelle évangélisation en s’interrogeant sur les nouvelles formes que prend la mission aujourd’hui.

Pendant le weekend, du vendredi au dimanche, dans le Village missionnaire, des témoins ont partagé leur expérience d’évangélisation et des auteurs ont dédicacé leurs ouvrages, comme Guy Baret, Brunor, Elvine, Floris, Dominique Bar…

La fondation des Apprentis d’Auteuil comptabilise plus de 140 ans d’histoire et d’évolution au service des plus petits et des plus faibles. Reconnue d’utilité publique depuis 1929, elle accueille, éduque et forme plus de 13.000 garçons et filles en difficulté pour leur permettre de s’insérer dans la société en adultes libres et responsables. L’œuvre accompagne également les familles dans leur rôle éducatif. Elle délivre 66 formations professionnelles dans 12 filières au sein de 200 établissements en France.

Pour revivre cet évènement : www.semainetheresienne.org


Cardinal Stanislaw Rylko : « L’évangélisation n’est pas une affaire privée »

L’évangélisation est loin d’être une affaire privée : elle concerne tous les chrétiens qui sont appelés à prendre leurs responsabilités dans la vie et la mission de l’Eglise et à annoncer le Christ. C’est ce qu’affirme le cardinal Stanislaw Rylko, Président du Conseil pontifical pour les laïcs, dans un article publié dans L’Osservatore Romano, le 26 septembre dernier. Il reprend ici des lignes directrices indiquées sur ce thème en l’an 2000 par le cardinal Ratzinger.

« L’invitation de Jésus : ‘Allez vous aussi à la vigne’ » (Mt, 20, 3-4) doit être entendue par un nombre toujours plus important de fidèles laïcs – hommes et femmes – comme un rappel clair à assumer sa propre part de responsabilité dans la vie et dans la mission de l’Eglise, c’est-à-dire dans la vie et dans la mission de toutes les communautés chrétiennes : diocèses et paroisses, associations et mouvements ecclésiaux », affirme le cardinal Rylko.

Il déplore l’existence, parmi les chrétiens aussi, d’« une mentalité relativiste » qui s’enracine, se diffuse et « génère une grande confusion concernant la mission ». Il donne notamment en exemple « la propension à remplacer la mission par un dialogue dans lequel toutes les positions se valent ; la tendance à réduire l’évangélisation à une simple œuvre de promotion humaine ; un concept du respect de la liberté de l’autre qui fait renoncer à tout rappel à la nécessité de conversion ».

« Mandat explicite du Seigneur, l’évangélisation n’est pas une activité accessoire, mais plutôt la raison d’être de l’Eglise, sacrement du salut », indique-t-il avec force. « Celui qui connaît le Christ a le devoir de l’annoncer et celui qui ne le connaît pas a le devoir de recevoir cette annonce ».

Le cardinal Joseph Ratzinger, dans une conférence prononcée le 10 décembre 2000 à l’occasion du congrès des catéchistes et des professeurs de religion organisé par la Congrégation pour le clergé, a laissé à ce sujet « des indications très précieuses qui nous invitent à revenir à l’essentiel », explique-t-il.
« Le vrai problème de notre époque, c’est la ‘crise de Dieu’, l’absence de Dieu camouflée par une religiosité vide (…), c’est pourquoi l’évangélisation doit avant tout parler de Dieu, annoncer l’unique vrai Dieu ».

A partir de là, le cardinal Ratzinger a formulé trois lois : « La première est celle qu’il appelle ‘loi d’expropriation’. Nous chrétiens, nous ne sommes pas patrons, mais humbles serviteurs de la grande cause de Dieu dans le monde ». Le cardinal Ratzinger soulignait avec force : « évangéliser n’est pas simplement une manière de parler, mais une manière de vivre : vivre dans l’écoute et se faire la voix du Père ».

« L’évangélisation n’est donc jamais une affaire privée parce que derrière il y a toujours Dieu et toujours l’Eglise », insiste le cardinal Rylko.
Il cite encore le cardinal Ratzinger : « Ce n’est pas nous qui pouvons gagner les hommes. Nous devons les obtenir de Dieu pour Dieu. Toutes les méthodes sont vides sans le fondement de la prière. La parole de l’annonce doit toujours s’insérer dans une intense vie de prière ».

La seconde loi de l’évangélisation est celle qui ressortde la parabole du grain de sénevé : « La plus petite de toutes les graines qui sont sur la terre mais une fois semé, il monte et devient la plus grande de toutes les plantes potagères » (Mc, 4, 31-32). « Les grandes réalités commencent en humilité », soulignait le cardinal Ratzinger. Cette parabole nous dit que « celui qui annonce l’Evangile doit être humble, ne doit pas prétendre obtenir des résultats immédiats – ni qualitatifs, ni quantitatifs. Parce que la loi des grands nombres n’est pas la loi de l’Eglise ».

La troisième loi est enfin celle du grain de blé qui meurt pour porter du fruit (cfr. Jn, 12, 24). « Dans l’évangélisation, la logique de la croix est toujours présente ». « La portée des devoirs que l’Eglise doit affronter au début du troisième millénaire de l’ère chrétienne nous fait souvent nous sentir impuissants. La grande cause de Dieu et de l’Evangile dans le monde est constamment entravée et contestée par des forces hostiles », déplore le cardinal Rylko.

Mais « l’espérance ne doit jamais nous abandonner. Le successeur de Pierre nous assure que Dieu aujourd’hui aussi trouvera de nouveaux chemins pour appeler les hommes et veut nous avoir avec lui comme messagers et serviteurs ».

Source : d’après Zenit