Réponse de Benoît XVI à un jeune sur la vocation

A l’occasion de la Journée mondiale de prière pour la vocation du 6 avril 2006, le pape Benoît XVI a dialogué avec les jeunes de Rome, place Saint-Pierre. Voici l’une des questions : Je m’appelle Vittorio, je viens de la paroisse San-Giovanni-Bosco à Cinecittà, j’ai 20 ans et j’étudie les Sciences de l’Education à l’Université de Tor Vergata. Toujours dans votre Message pour les JMJ, vous nous invitez à ne pas avoir peur de répondre avec générosité au Seigneur, en particulier lorsqu’il propose de le suivre dans la vie consacrée ou dans la vie sacerdotale. Vous nous dites de ne pas avoir peur, d’avoir confiance en Lui et que nous ne serons pas déçus. Un grand nombre d’entre nous, ici présents ou parmi ceux qui nous suivent chez eux ce soir à la télévision pensent, j’en suis convaincu, à suivre Jésus sur une voie de consécration spéciale, mais il n’est pas toujours facile de comprendre si celle-ci sera la juste voie. Pouvez-vous nous dire comment vous avez fait pour comprendre quelle était votre vocation ? Pouvez-vous nous donner des conseils pour mieux comprendre si le Seigneur nous appelle à le suivre dans la vie consacrée ou sacerdotale ?


Pour ma part, j’ai grandi dans un monde très différent du monde actuel, mais à la fin, les situations se ressemblent. D’une part, il y avait encore la situation de  » chrétienté « , dans laquelle il était normal d’aller à l’église et d’accepter la foi comme la révélation de Dieu et de chercher à vivre selon la révélation ; d’autre part, il y avait le régime nazi, qui affirmait à voix haute :  » Dans la nouvelle Allemagne il n’y aura plus de prêtres, il n’y aura plus de vie consacrée, nous n’avons plus besoin de ces gens-là ; cherchez une autre profession « . Mais précisément en entendant ces voix  » fortes « , dans la confrontation avec la brutalité de ce système au visage inhumain, j’ai compris qu’il y avait, en revanche, un grand besoin de prêtres. Ce contraste, voir cette culture antihumaine, m’a confirmé dans la conviction que le Seigneur, l’Evangile, la foi nous montraient la voie juste et que nous devions nous engager pour que cette voie survive. Dans cette situation, la vocation au sacerdoce a grandi presque naturellement en moi et sans grands événements de conversion.

En outre, deux choses m’ont aidé sur ce chemin: dès l’enfance, aidé par mes parents et par mon curé, j’ai découvert la beauté de la Liturgie et je l’ai aimée de plus en plus, car je sentais qu’elle laissait transparaître la beauté divine et que le ciel s’ouvrait devant nous ; le deuxième élément a été la découverte de la beauté et de la connaissance, la connaissance de Dieu, les Saintes Ecritures, grâce auxquelles il est possible de s’introduire dans cette grande aventure du dialogue avec Dieu qu’est la théologie. Ainsi, cela a été une joie d’entrer dans ce travail millénaire de la théologie, dans cette célébration de la liturgie, dans laquelle Dieu est avec nous et se réjouit avec nous.

Naturellement les difficultés n’ont pas manqué. Je me demandais si j’avais réellement la capacité de vivre le célibat pendant toute la vie. Etant un homme de formation théorique et non pratique, je savais également qu’il ne suffisait pas d’aimer la théologie pour être un bon prêtre, mais qu’il était nécessaire d’être toujours disponible envers les jeunes, les personnes âgées, les malades, les pauvres ; qu’il était nécessaire d’être simple avec les simples. La théologie est belle, mais la simplicité de la parole et de la vie chrétienne est également nécessaire. Et ainsi, je me demandais : serai-je en mesure de vivre tout cela et de ne pas vivre de manière unilatérale, d’être seulement un théologien etc.? Mais le Seigneur m’a aidé et, surtout, la compagnie de mes amis, de bons prêtres et de maîtres m’a aidée.

En revenant à la question, je pense qu’il est important d’être attentifs aux gestes du Seigneur sur notre chemin. Il nous parle à travers des événements, à travers des personnes, à travers des rencontres : il faut être attentifs à tout cela. Ensuite, c’est le deuxième point, entrer réellement dans une relation d’amitié avec Jésus, dans une relation personnelle avec Lui et ne pas savoir seulement par les autres ou par les livres qui est Jésus, mais vivre une relation toujours plus approfondie d’amitié personnelle avec Jésus, dans laquelle nous pouvons commencer à comprendre ce qu’Il nous demande. Et ensuite, l’attention à ce que je suis, à mes capacités : d’une part du courage et de l’autre de l’humilité, de la confiance et une ouverture, également avec l’aide des amis, de l’autorité de l’Eglise et aussi des prêtres, des familles : qu’est-ce que le Seigneur veut de moi ? Bien sûr, cela reste toujours une grande aventure, mais la vie ne peut réussir que si nous avons le courage de l’aventure, la confiance dans le fait que le Seigneur ne me laissera jamais seul, que le Seigneur m’accompagnera, m’aidera.

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