Nier le mal serait se voiler la face. Lorsqu’une mère pleure, elle a mal. Le mal est là ; l’on en distingue deux formes : la souffrance, mal visible ; et la faute, mal invisible. Ces deux formes ne sont pas isolées l’une de l’autre. Rousseau, puis Marx, croiront diagnostiquer l’origine du mal dans la propriété privée. Ils reconnaissent ainsi le lien entre le mal moral, cause du mal physique. Mais ils commettent une erreur de discernement, car si le mal peut s’avérer structurel, c’est de façon seconde, non pas originelle.
En métaphysique
Que peut-on dire du Mal en métaphysique ? En affirmant l’existence d’un principe du Bien et d’un principe du mal en conflit l’un contre l’autre, Mani et Marcion donnent une explication rationnellement satisfaisante. Mais s’il y a un dieu du mal, alors je perds toute responsabilité de mes mauvaises actions : elles ne sont que le tribut que je verse à ce dieu, dont je ne suis finalement qu’une marionnette. L’explication manichéenne du mal déresponsabilise les hommes. Mon expérience du combat contre la tentation, avec des défaites et des victoires, exclut cette théorie : je porte une part de responsabilité dans le mal que je fais.
En revanche, si Dieu est Dieu, c’est-à-dire Être Premier, Principe de toute chose, ayant par lui-même sa propre existence, (premier moteur chez Aristote), alors il ne peut qu’être unique. Le mal ne peut exister par lui-même : s’il est absence de bien, il ne peut avoir l’existence par lui-même. Il n’y a donc pas de dieu du mal. En effet, on ne constate qu’un type d’existence : l’être. Soit on est, soit on n’est pas. L’existence est donc bonne en soi ; si l’on n’existait pas, on ne serait pas là pour s’en rendre compte : l’existence positive nie l’absence (non-existence) neutre ; l’existence n’a pas de négatif. Il n’y a pas de contre-existence substantielle, comme il n’y a pas de contre-lumière substantielle, comme il n’y a pas de contre-Dieu substantiel. Face à l’existence, face à la lumière, face à Dieu, il n’y a que l’absence. En ayant l’existence, le mal nierait sa nature de mal. Effectivement, l’existence est bonne en soi. C’est en existant que les êtres vivants comme les êtres inertes sont. Il n’y a donc pas de substance « mal ».
Cela ne signifie pas que le mal soit une simple vision de l’esprit. Lorsque le fils de votre voisine meurt sous les roues d’un camion, c’est un mal. Essayons alors de voir ce qu’est le mal.
Satan
La tradition judéo-chrétienne parle de Satan, Lucifer, Belzébul… pour désigner l’esprit du mal, le diviseur (diabolos, contraire du symbole), le tentateur, l’accusateur (opposé à l’avocat : paraklètos)… Elle dit aussi que c’est un « ange déchu », c’est-à-dire une créature spirituelle librement détournée de Dieu, pour se satisfaire d’elle-même. Satan n’existe pas par lui-même : il a reçu l’existence. Il n’existe que comme créature, bonne, mais librement détournée de la lumière. L’ange des ténèbres n’est en aucun cas un dieu du mal qui serait en concurrence ou en rivalité avec Dieu. La foi chrétienne n’est pas polythéiste.
Il en est du mal comme de l’ombre : il n’existe que par absence de bien, il ne se définit que par l’absence – comme l’ombre est absence de lumière. Ce mal est objectif, de la même manière que l’ombre est objective : elle se constate. Une autre forme de mal, beaucoup plus délicate, se manifeste : le mal que je peux faire moi-même. Ce mal mis en acte est alors subjectif : il dépend de ceux qui le font, il dépend de leur liberté. Mais un acte mauvais n’est pas le mal : il en est une mise en acte. Celui qui commet ce mal n’en est pas l’origine. Une telle affirmation est particulièrement nécessaire aujourd’hui, alors que le moralisme kantien nourrit une culpabilisation étouffante. Adam peut répondre de son acte – il est responsable – mais il n’est pas à l’origine de la tentation qui l’a induit dans le mal.
Ne confondons pas le mal en tant que privation de bien et celui que la tradition juive appelle Satan, ou diable en langue grecque. Il est facile, parfois littérairement pratique de personnaliser le mal ; mais ce peut être dangereux si ce n’est pas expliqué. A ceux qui douteraient cérébralement de l’existence de celui qu’on appelle Satan, les différentes formes de satanisme apportent un démenti par l’expérience : on ne passe pas de pacte avec un courant d’air ni avec une supercherie. Qui signerait un pacte avec le Père Noël ? Le satanisme consiste à conclure un pacte avec Satan, à jouer avec les forces occultes de destruction : c’est ce que l’on appelle la sorcellerie. Bien différente de la prestidigitation, cette magie ne requiert ni habileté ni trucage : elle utilise des forces spirituelles bien réelles, quoique invisibles. Verser dans le satanisme revient à quitter la lumière et à se mettre dans l’ombre. Or, qu’est-ce que l’ombre, sinon une absence de lumière ? L’ombre ne peut se définir que par la négative. Et lorsqu’on est dans l’ombre, la moindre lumière éblouit, au lieu d’éclairer. C’est sans doute pourquoi il est si difficile de sortir du satanisme. Aider des « possédés » requiert une patience immense. C’est par la prière – union à Dieu – que les démons sont terrassée, c’est par la lumière que l’ombre disparaît. Par l’Incarnation, Dieu assume et combat le mal, il prend sur lui d’affronter le mal. Les souffrances humaines entrent dès lors dans un combat avec Dieu, contre ce qui est détourné de Dieu. Dieu n’est pas complice du mal.
Selon l’orthodoxie chrétienne, Satan n’est pas le mal, ni l’« incarnation » du mal. Il vit dans le mal, c’est-à-dire dans le refus de Dieu. Il essaie d’entraîner la création avec lui dans la chute. Si Satan était le principe du mal, le christianisme serait une hérésie du mazdéisme, il serait un polythéisme (au moins un bi-théisme).
Attitude de Jésus face au mal
Le mal, privation de bien, marque ceux qu’il touche au fer rouge. Nous en portons tous les stigmates. La mère dont le fils est mort sous un camion gardera toujours une blessure. Celui qui a tué n’en guérira jamais complètement. Dans une moindre mesure, à chaque fois que nous sommes touchés par un mal, nous sommes blessés d’une manière ou d’une autre. A chaque fois que nous agissons mal, nous réduisons en nous l’espace de notre humanité. Le mal, qu’on en soit auteur ou victime, ne laisse jamais indemne.
Devant le mal, Jésus adopte trois attitudes, lesquelles permettent de distinguer trois personnes impliquées dans le mal.
« Retire-toi, Satan ! » (Vade retro, Satana) (Mt.4,10). Devant ce mal premier, séducteur, coupable, tentateur et accusateur, Jésus prononce une condamnation sans appel.
« Va, et désormais ne pêche plus. » (Vade et iam noli peccare) (Jn.8,11). Devant le pécheur, victime de tentation et coupable de consentement, Jésus prononce une parole de relèvement. Il n’accuse pas, il ne culpabilise pas.
« Va, et toi aussi, fais de même. » (Vade, et tu fac similer) (Lc.10,33). Devant celui qui assume un mal auquel il n’est mêlé d’aucune façon, en soignant et en sauvant, devant celui qui en prend la responsabilité alors qu’il en est étranger, Jésus invite à faire de même. Il n’appelle ni à accuser, ni à culpabiliser. Il appelle à prendre en charge, à être responsable. Le « bon Samaritain » dont il est question est responsable (il prend en charge, il assume), mais il n’est pas coupable : il est totalement étranger aux causes du mal, n’étant ni l’acteur ni le destinataire du mal commis. Ce n’est ni par la justice (comme moyen), ni par la vengeance, ni par la dénonciation, ni par la condescendance, ni par la pitié, ni par la morale que le Samaritain assume le mal. C’est par le secours personnel apporté à la victime, par ce que la tradition appelle la charité. Reconnaissant Jésus-Christ comme Rédempteur, la foi chrétienne appelle à ne plus avoir peur du mal. Elle appelle à s’accrocher à ce Sauveur qui, par la folie de la croix, répond à l’irrationalité du mal. En son Fils Jésus, Dieu assume le mal ; il n’établit pas la justice comme moyen de gouvernement, il plonge lui-même dans le mal. L’innocent, celui qui n’a aucune part au mal, prend en charge le mal et la souffrance.
Eclairage de la Genèse
Le christianisme coïncide avec la métaphysique du mal considéré comme absence de Dieu ; il coïncide et il dépasse. Selon la tradition judéo-chrétienne en effet, le mal n’a pas d’existence en soi. Seul Dieu – qui est – est premier. Pourtant, la puissance du mal se constate quotidiennement. Si le mal n’a pas d’existence, en revanche il se constate ; comme l’ombre n’a pas d’existence, elle se constate ; comme la mort n’a pas d’existence, ce qui ne m’empêchera pas de mourir ; comme l’erreur n’a pas d’existence, et pourtant il m’arrive de me tromper. Le mal est relatif au bien, il est privation de bien ; comme l’ombre, la mort ou l’erreur sont privations de lumière, de vie ou de vérité. Ces privations sont relatives à ce dont elles sont la privation. Au chapitre 3 de la Genèse, la figure du serpent apparaît subitement, telle une énigme, tel un reptile, pour initier un désordre, une dés-harmonie, une désunion entre l’homme et Celui dont il est l’image. Avec le péché, l’image ne correspond plus au modèle. Certes, des maux surviennent, scandaleusement, mais faut-il comprendre le mal comme l’un des « universaux » qui ont secoué les universités médiévales ? Analogue à l’ombre, le mal est d’ordre qualitatif, de la même manière qu’une couleur. Le mal est « ultérieur » à Dieu ; la mort est ultérieure à la vie. Faut-il croire pour autant que le mal soit créé ou voulu par Dieu ? C’est contraire à la Genèse : tandis que l’homme reçoit un châtiment (il est alors déculpabilisé), le serpent est maudit (donc condamné, sans appel). Dieu n’est pas complice du mal. Dans son appellation même, le mal est relatif au bien, relatif à Dieu. Il est absence de bien, absence de Dieu. Mais comment Dieu peut-il accepter d’être absent ? Une seule réponse peut s’esquisser : la liberté. Seule la liberté des créatures peut éclaircir cette réalité : la possibilité de se détourner de Dieu. « Tu peux manger de tous les arbres du jardin. Mais de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu ne mangeras pas… » (Gn.2,16-17). Dieu pose l’interdit, il s’adresse donc à la libre responsabilité de l’homme. Pourquoi cette liberté ? A cela, l’on peut répondre par une question : si Dieu est amour, peut-il obliger à aimer sans se renier lui-même, sans renier l’Amour qu’il est ? L’Amour implique la liberté – l’Amour est effacement de soi pour laisser la place à l’être aimé.
Quant aux catastrophes « naturelles » (séismes, raz de marée, inondations…) dont les victimes n’y peuvent rien, ce sont des injustices notables – ou des inégalités. Le raz-de-marée du 26 décembre 2004 qui a touché toute l’Asie du Sud en est un exemple déroutant. Il ne s’agit pourtant pas de maux en soi. Lorsqu’une éruption volcanique a lieu sur une île déserte, ce n’est pas un mal. Les séismes et raz-de-marée provoquent un mal : la mort. Le mal, c’est la mort ; c’est la négation de la vie ; c’est l’étouffement de la vie. Le mal est à mettre en relation avec la vie : la mort est un mal parce que la vie est un bien. Cela donne une lumière pour entendre l’interdit de la Genèse : « …tu ne mangeras pas, car le jour où tu en mangeras, tu deviendras passible de mort. » (Gn.2,17). Il y a ici un lien entre le mal et la mort. Dieu avertit : si tu désobéis, si tu me rejettes, tu t’entraînes à la mort. On peut en faire deux lectures : 1/ Une vision antique de la rétribution (reprise par le calvinisme et, dans une certaine mesure, par l’islam sunnite) considère que Dieu juge et récompense les hommes selon leurs mérites, acquis au cours de leur vie terrestre : « je suis riche, cela signifie que je suis béni de Dieu » ou « il est mort dans telle catastrophe, c’est qu’il était maudit, ou que Dieu le voulait ainsi »… Ce sont là les arguments d’une théodicée rationaliste, les arguments des amis de Job. Ces approches ni catholiques ni orthodoxes voient dans les séismes et les catastrophes naturelles des châtiments divins. Dieu est mis au service d’une théorie qui justifie le mal. Certes, la Toute-puissance de Dieu est préservée. Mais ce Dieu omnipotent n’est pas le Dieu de Jésus-Christ ; il n’aime pas les hommes et ne veut pas leur Délivrance. Dieu assume le mal et ses conséquences : il envoie Jésus-Christ. Le Créateur n’a pas à être justifié par une justification du mal, quelle qu’elle soit. L’absurde demeure injustifiable. 2/ La mort est associée au mal. La mort est le mal absolu, la négation de la vie. Le péché m’entraîne à la mort, non pas comme une infraction entraîne une amende, mais parce que, par le péché, je m’éloigne de Dieu. Plagiant la Genèse, l’on peut dire : « le jour où tu prendras le volant imbibé d’alcool, tu seras passible de mort. » Ce n’est pas un châtiment que j’annonce, c’est une recommandation aimante. Dieu n’est pas injuste : il veut que l’homme vive. Il le prévient. « Le péché, en son essence, est une affirmation d’autarcie ; le pécheur est celui qui veut être « comme Dieu » c’est-à-dire subsister éternellement en lui-même et par lui-même. Or l’homme ne peut pas subsister en soi et par soi : vouloir cela, aspirer à cela, c’est en réalité se livrer à la mort. » Par mon péché, je romps avec Dieu, je me coupe de celui qui me fait vivre. C’est ainsi que « la mort est le salaire du péché ». Ce n’est pas une punition mais une conséquence.
Ne peut-on pas voir dans les catastrophes naturelles l’imperfection et l’inachèvement de la nature créée, que les hommes ont pour mission d’ouvrager et de parfaire ? Ce n’est qu’un élément d’approche ; cela ne justifie pas la mort ni le mal. La puissance du mal reste une énigme. Le mal reste un scandale pour l’intelligence comme pour la Foi. Le mal est injustifiable. Ceux qui, dans l’Histoire, ont voulu justifier le mal pour préserver la toute-puissance de Dieu se sont trompé de Dieu : ils ont justifié Zeus et tué le Dieu de Jésus-Christ. L’implacabilité d’un jugement tel que : « il l’a bien mérité » ou « tel était son destin » voire « Dieu l’a voulu ainsi » manifeste un manque d’amour. C’est aussi mettre Dieu au service d’une théorie. De tels jugements sont très éloignés d’un christianisme assumé et vécu. Le mal, quel qu’il soit, ne se comble que par la présence aimante d’un ami. Il ne se comble que s’il est assumé par un bon Samaritain, par un amour qui le dépasse. Le mal ne se justifie pas.
La question du mal est incluse dans cette apparente contradiction entre l’Amour et la Puissance. Cela restera une contradiction, tant que l’on confondra la puissance et le pouvoir. Le pouvoir est ce qui permet d’écraser l’autre ; la puissance désigne ce qui permet d’élever l’autre à soi. La puissance agit par amour, et l’amour est une puissance. La puissance peut consentir, par amour, à être humiliée. Le pouvoir n’a pas cette force. Le pouvoir est extérieur, épidermique, c’est un attribut. Le pouvoir se limite par lui-même. La puissance est une force intérieure, elle vient de l’être. L’amour étant effacement de soi, la révélation chrétienne parle de la kénose de Dieu, de son « abaissement » jusqu’à épouser la condition humaine – souffrance et mort incluses – afin de l’« élever ». (cf. Ph.2,6-11) Jésus-Christ ne vient donc pas justifier le mal, mais le combattre : « Vade retro, Satana ! » Il va jusqu’à le souffrir sur la croix. Le mal est un pouvoir. Dieu est une puissance. Devant le mal, les paroles n’ont pas de valeur, la Raison est réduite à néant. Aussi les théodicées rationnelles ont toutes échoué, tuant Dieu en justifiant le mal. Le mal appelle au combat, dans lequel Dieu s’engage auprès de l’homme.
Une participation humaine
« Aux croyants, on dit facilement : « Si Dieu existait, il n’y aurait pas toutes ces guerres, toutes ces épidémies, tous ces malheurs ! » Sans prétendre ici répondre à cette question, suggérons un élément de réflexion. Chaque minute, vingt-trois enfants meurent de faim dans le monde. On peut dire en effet : « Pourquoi Dieu permet-il que vingt-trois enfants meurent dans le monde ? » Cependant, durant la même minute, on dépense plus d’un million de dollars pour acheter des fusils, des canons, des bombardiers. Alors, Dieu peut nous dire : « Je vous donne un million de dollars. Si ça ne suffit pas pour nourrir vingt-trois enfants, je peux vous donner un peu plus, mais vous pourriez peut-être essayer déjà avec ce million de dollars… »
La mort, paroxysme du mal
Le mal absolu est le terme de la vie : la mort. Les maux sous toutes leurs formes – maladie, pauvreté, malheur, solitude, souffrance… – renvoient tous à la mort, à la finitude humaine. Les différentes formes de mal sont en quelque sorte des « parcelles » de mort, des obstacles à la vie. La lutte contre le mal est, à terme, une lutte contre la mort. Le rêve prométhéen consiste à refuser la mort, à l’abolir. Ce rêve épouse plusieurs formes. Le suicide : je défie la mort en décidant moi-même de cette mort qui m’est étrangère, pour avoir au moins ce pouvoir sur elle. Le progrès médical : je cherche la matière « vie » pour ne plus vivre avec la menace constante de la mort. L’épicurisme : j’oublie la mort en vivant aujourd’hui des plaisirs de la vie ; j’entre alors dans une vie épidermique qui engendre une amertume. La sortie de l’Histoire (marxisme) : je cherche à échapper à l’emprise du temps. La métempsycose. Le rationalisme…
Le mémorial assume la mort. Le rite des obsèques permet de faire mémoire du mort, d’entamer le deuil, tellement nécessaire à l’équilibre psychologique. Le deuil désigne l’attitude qui assume la mort.
La période contemporaine est friande des anniversaires. Sans doute est-ce la contrepartie d’une société qui brise la transmission des génération, qui se détourne de la tradition. Il est bon de faire mémoire d’un mort : plutôt que de rejeter la mort à l’extérieur de la vie, un tel rite permet de l’intégrer dans la réalité, de l’assumer. Dans la liturgie de la messe, l’Eglise célèbre le mémorial de la mort et de la Résurrection de Jésus-Christ. Jésus-Christ a souffert l’agonie (agon : le combat), il a combattu le mal. L’Eglise célèbre la victoire de la vie sur la mort, la victoire de Jésus-Christ sur le mal.
La Rédemption
La brisure appelle la réparation. Le monde ne s’arrête pas au mal, à la déchirure, au péché. Les différentes idéologies tentent de répondre à leur manière à l’énigme du mal, selon ce qu’elles considèrent comme cause du mal. Le nazisme s’attaque à la race juive, le socialisme à la propriété privée, le libéralisme aux lois naturelles, l’islamisme à ce qui n’est pas coranique… Leurs « rédempteurs » s’appellent épuration, collectivisme, capital, Coran…
La Rédemption chrétienne est d’un autre ordre. Elle ne procède pas de l’homme ; elle ne tient pas aux structures politiques. Selon la Foi chrétienne, Jésus-Christ est pleinement homme et pleinement Dieu ; en lui, Dieu et l’homme ne font qu’un. Ainsi, Jésus-Christ est-il l’homme parfait, l’homme accompli, l’homme nouveau. Il révèle aux hommes qui est Dieu, mais aussi ce qu’est l’homme. C’est à son exemple que les hommes sont appelés à vivre pour être pleinement hommes, et ainsi être divinisés – par adoption, non par absorption.
En tant qu’homme, Jésus vit la condition humaine en toutes choses – excepté le péché, puisqu’il est Dieu. Il va jusqu’à la mort, l’étape ultime de la vie terrestre. Il est Dieu, il est lui-même la Vie ; ainsi la mort se trouve habitée par la Vie. Elle n’est plus la fin, mais le passage – la Pâque – vers la Vie divine, celle du Ressuscité.
Références : Jean-Paul Sartre, Huis-clos<br> Adolphe Gesché, le mal, Cerf 1993
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