Un témoin d’espérance : ex-toxicomane, il raconte sa descente aux enfers et sa résurrection dans « Arraché à l’enfer », paru aux Editions des Béatitudes. Par François-Xavier Rigaud.
Vêtu d’un T-shirt sur lequel il est écrit « JESUS » et d’une veste grise « type motard » portant des slogans tels « Soldat du Christ », Laurent Gay sourit et a l’air bien dans ses baskets. Nous partons nous balader dans le XVIIIe arrondissement de Paris, quartier où Laurent est né. Il me raconte son enfance et sa jeunesse, ou plutôt son enfer et sa tristesse. Je n’ai pas l’impression qu’il me raconte son histoire tant elle semble éloignée de sa vie actuelle.
Laurent est né en 1964 et a vécu dans une cité du nord de Paris. Il explique qu’il était un enfant « introverti » et que son premier pétard fumé entre potes à l’âge de onze ans était pour lui une délivrance : « A cette époque, le shit m’a libéré. » explique-t-il. Ce qu’il ne savait pas encore, c’est que cette « délivrance » allait au contraire l’enfermer dans un engrenage dangereux. Devenant dépendant, Laurent, pour pouvoir acheter toujours plus de substances illicites, devient dealer, accumule les vols, les bagarres, les braquages, se mêle à des trafics en tout genre…
Pour rompre avec l’emprise de la drogue, il choisit de partir un an à la campagne dans une maison appartenant à un oncle. Il cesse alors toutes consommations de drogues entre 19 et 20 ans. Une fois cette « cure » terminée, Laurent retourne à Paris et retombe de plus belle dans la « came ». « Quand tu arrêtes et que tu retombes, c’est encore pire », explique l’homme au visage marqué par le passé. A ce moment, il rencontre Florence, son premier amour. Il la fait sombrer avec lui. « Sûrement à cause des seringues », ils attrapent tous les deux le VIH. Laurent contracte en plus l’hépatite C, maladie incurable du foie.
Suite à une affaire de bagarre à l’arme blanche, Laurent est arrêté. En prison, il décide de rompre sa relation avec Florence « sans fondements solides ».
Un jour de prison comme les autres, alors qu’il est « au bout du rouleau », sur le point de se suicider, Laurent crie vers le ciel, vers quelque chose qu’il ne connaît pas, vers « le big boss de l’univers ». « Et des mots sortaient de ma bouche » raconte le charismatique au visage lumineux: « Toi qui est là-haut, le Tout-Puissant, Maître de l’univers, j’ai besoin de ton secours, viens à mon aide, prends pitié de moi ». Et tout à coup, « mon corps peu à peu ressentit une grande paix, puis mon être se laissa réconcilier avec mes propres blessures et enfin mes yeux se détournèrent de ma propre misère pour fixer la Miséricorde divine ».
Après cette rencontre mystique et sa sortie de prison, Laurent retourne dans sa cité natale pour continuer sa vie, bouleversé, mais sans connaissance de la foi. Après s’être prostituée et avoir contracté le sida, Florence décède.
Dans un état général critique, Laurent est hospitalisé. Il y est alors régulièrement visité par un prêtre qui lui fait connaître la Communauté des Béatitudes. Il y découvre Dieu et Marie-Dominique, sa future femme. Depuis, il a une vie normale, il est marié et a deux enfants, procréés l’un et l’autre dans un grand acte de foi insensé, sans rien leur transmettre. Il enchaîne guérison sur guérison physique… et intérieures. Après de nombreux temps forts (voyage chez les pauvres au Pérou, JMJ 97…), Laurent ressent l’appel de Dieu à s’occuper de jeunes et à témoigner sa joie et surtout son espérance car « Dieu est le seul Chemin qui conduit au vrai bonheur ».
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