Des origines du christianisme en Hongrie jusqu’à la visite de Jean Paul II en 1991 qui proposa comme but à l’Église hongroise la « réévangélisation » du peuple hongrois, avec, dans la continuité, le Ve Congrès pour la Nouvelle Evangélisation qui se déroule actuellement à Budapest.
Par Emil Kállay, piariste
La dénomination « magyar » (hongrois) du peuple prend son origine de l’un des tribus conquérants du pays nommé « Megyer ». Les équivalents dans les langues européennes proviennent de la dénomination latine « hungaricus » (se référant aux Huns): ungarisch (en allemand), ungherese (italien), hongrois (français), Hungarian (anglais). Les premiers habitats sont situés sur le plateau entre les fleuves Dniepr et Dniestr en Asie. Les hongrois vivaient dans une ambiance de peuples monothéistes et avaient des rapports aussi avec le christianisme. Ils arrivaient au bassin carpathique à l’époque de l’invasion des barbares au 9ème siècle pour s’y installer. Les premiers missionnaires du christianisme venaient de l’empire byzantin. Le duc Géza s’est fait baptiser en 972 ensemble avec son fils Vaïk qui a reçu sur les fonts le nom de baptême d’Étienne, du diacre martyr. (Saint) Étienne, premier roi des Hongrois a pris le pouvoir en 997 et a été couronné en 1000, le jour de Noël avec la couronne reçue du Pape Sylvestre II. Des moines bénédictins l’ont aidé à christianiser son peuple. Il a créé 10 évêchés dans le pays et ordonné que toutes les 10 communes bâtissent une église. Il a aussi fondé les abbayes de Pannonhalma et de Pécsvárad.
Le roi saint Étienne – ayant perdu son fils choisi pour son successeur, le prince (Szent Imre) St Émeric dans un accident – a consacré la Couronne hongroise à la Sainte Vierge avant sa mort, le 15 août 1038 et a placé son peuple sous la tutelle de Notre-Dame la Sainte Vierge Marie qui est dès lors vénérée par les Hongrois.
Le peuple hongrois est resté fidèle à sa foi, malgré de multiples épreuves très dures subies au cours de son histoire : l’invasion des Tartares en 1241 qui ont pris possession du pays sous la commande de Batou khan, où grande partie de la population a été massacrée. Après le retrait des tartares, le roi Béla IV a réorganisé le pays. En 1456, la victoire du général János Hunyadi à Nándorfehérvár (Belgrade) a empêché la progression de l’armée turque vers l’Europe, mais plus tard en 1526, les troupes hongroises ont été battues près de Mohács, et la majeure partie du pays est restée occupée jusqu’à 1697. Les églises sur ces territoires ont été détruites ou taxées à gré. A l’exception des franciscains, les turques n’ont pas toléré les activités du clergé. Par contre, les Églises réformées ont été en générale tolérées ou même encouragées pour apporter plus de divisions et de confrontations au sein du christianisme. Le protestantisme s’est propagé aussi dans les régions non occupées par les Turcs. Le Renouveau catholique a eu lieu sous le guide du cardinal Péter Pázmány, archevêque d’Esztergom, avec l’assistance des prêtres et de différentes communautés monastiques (bénédictins, cisterciens, franciscains, dominicains, jésuites, piaristes).
Malheureusement, après avoir repoussé les Turcs le pays n’a pas regagné sa souveraineté politique et devait ainsi commencer et recommencer ses combats pour son indépendance: entre 1707 et 1710 sous le commandement du prince François Rákóczi, la révolution et la guerre d’indépendance de 1948-49, ainsi que la révolte contre la domination communiste en 1956, mouvements qui ont dû toujours succomber sous la supériorité des forces ennemies.
Le 20ème siècle a également apporté de nombreuses souffrances et épreuves à la Hongrie : la première guerre mondiale (1914-18) a été suivie par l’injustice du Traité de Trianon – un tiers de la population a été mis sous une domination étrangère – puis la deuxième guerre mondiale (1939-1945) succédée par la dictature communiste qui, par son idéologie particulière, s’était fixé pour objectif de complètement déraciner la foi chrétienne. Le cardinal Joseph Mindszenty n’a vu aucune possibilité d’arriver à un compromis avec l’idéologie athée et pour cela il a été condamné à la réclusion perpétuelle et plus tard à l’exil. La persécution réligieuse a touché les chrétiens hongrois de façon inattendue : les uns devenaient victimes, les autres instruments de la dictature athée.
En 1991, lors de sa visite en Hongrie, le pape Jean Paul II, a proposé comme but à l’Église hongroise la « réévangélisation » du peuple hongrois. Cet objectif est visé aussi par le Congrès d’ évangélisation Budapest 2007 dont la devise est : « PRENEZ COURAGE, J’AI VAINCU LE MONDE ! ».
Plus d’infos : Budapest 2007
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