Dans une interview audio en ligne sur le site du diocèse de Paris, Mgr Vingt-Trois revient sur le Ve Congrès pour la Nouvelle Evangélisation qui a eu lieu à Budapest, en proposant de profiter de cette expérience pour relancer l’évangélisation dans les grandes villes françaises. Extrait.

Faut-il s’inquiéter si l’on éprouve pas ce désir d’évangéliser, d’annoncer, d’évangéliser ? Peut-être que beaucoup d’entres nous vivent sans ce désir-là ?
C’est toujours inquiétant quand on n’a pas le désir de partager ce que l’on possède. Cela veut dire qu’on vit une certaine forme d’égoïsme. Alors ça peut être un égoïsme matériel, ça peut être un égoïsme culturel, ça peut être un égoïsme spirituel. Mais le résultat est le même, c’est-à-dire la tentation ou le risque de se replier, c’est-à-dire de vivre la foi comme une propriété qu’on doit défendre à tout prix contre les agressions, mais pas comme une richesse que l’on doit partager aux autres.
C’est dur, ce terme d’« égoïsme » ?
Non, c’est assez réel. Je vois bien qu’un certain nombre de chrétiens vivent leur vie d’Eglise comme un privilège à défendre. Ils ne s’inquiètent pas du tout de savoir si d’autres peuvent en profiter et le partager avec eux.
Concrètement, après ces cinq villes : Vienne, Paris, Lisbonne, Bruxelles et maintenant Budapest, l’aventure s’arrête pour le diocèse de Paris dans ce congrès pour la Nouvelle Evangélisation ?
Non, pas du tout, d’abord l’aventure n’est pas arrêtée parce que les congrès ont eu lieu. Surtout, j’espère que d’autres villes d’Europe vont prendre la suite. Ici aujourd’hui à Budapest, il y a un certain nombres d’évêques de différentes villes européennes, que ce soit de Pologne, d’Espagne, d’Irlande, et qui sont venus participer et voir comme cela se passe. J’espère que cela produira du fruit et qu’ils pourront eux aussi organiser des congrès pour l’évangélisation – d’une manière différente forcément – mais qui correspondent à leur situation. Je pense que cela a mis en route aussi une forme de solidarité et de communion entre les différentes Eglises d’Europe. Pour moi c’est très précieux : cela n’était pas évidemment une découverte absolue, mais d’avoir l’occasion de rencontrer et d’avoir des relations suivies avec l’archevêque de Vienne, le cardinal Danneels à Bruxelles, le cadinal Policarpo à Lisbonne est très précieux.
Vous, Mgr Vingt-Trois, vous êtes prêt à entreprendre des nouvelles collaborations sur des formes peut-être pas de congrès, mais en tout cas de travail commun autour de la mission, avec d’autres grandes villes en Europe, d’autres archevêques ?
Certainement et je souhaiterais déjà qu’on commence par le faire en France, puisqu’il y a aussi en France des grandes villes qui connaissent les mêmes questions d’évangélisation urbaine que Paris, et je pense que ce serait bien de profiter de l’expérience qui a eu lieu ces cinq années passées pour relancer l’évangélisation dans ces villes françaises.
Est-ce de la timidité de la part des évêques de ces grandes villes qui ne sont pas liés à cette aventure ?
Je ne sais pas, il faudrait leur demander. Je pense aussi que les situations ne sont pas toujours les mêmes dans les différents diocèses et que l’engagement dans une aventure comme celle-là suppose une préparation de plusieurs années et une mobilisation des communautés chrétiennes et je ne sais pas à quel stade ils en sont dans leurs diocèses.
Ecouter l’intégralité de cet entretien sur le site du diocèse de Paris : Cliquez ici
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