Fête de Saint François-Xavier

Nous fêtons aujourd’hui Saint François-Xavier, lui qui écrivait : « Bien souvent il me prend envie d’aller dans les universités d’Europe, en criant à pleine voix, comme un homme qui a perdu le sens, et principalement à l’université de Paris, disant en pleine Sorbonne à ceux qui ont plus de science que de désir de se mettre à en tirer bien profit, combien d’âmes se détournent du chemin de la gloire et vont à l’enfer et cela à cause de leur insouciance. »

Vie de Saint François-Xavier

Sixième enfant de Jean de Jassi, famille de grande noblesse et de petites ressources, il naît en 1506, au château de Xavier près de Pampelune. Il quitte la Navarre pour faire ses études à l’Université de Paris. Il conquiert brillamment ses grades et reçoit une chaire au Collège de Beauvais. A Paris, il partage sa chambre avec un étrange étudiant, âgé de 40 ans, Ignace de Loyola. Au début, François-Xavier supporte mal celui que la pauvreté oblige à résider avec lui. Longtemps il résiste à l’ardeur évangélique de ce nouveau converti, homme de feu, qui répète :« Que sert à l’homme de gagner l’univers, s’il vient à perdre son âme ? »

Conquis, lui aussi, ils prononcent ensemble des voeux, le 15 août 1534 et fondent la Compagnie de Jésus, les « Jésuites ». Lorsque le Pape demande des missionnaires pour l’Inde, François Xavier dit simplement :  » Eh bien, me voici ! « En 1541, il part pour Goa, ville portugaise, qu’il ramène à la Foi. Pendant une dizaine d’années, il travaille à la conversion des Paravers, pêcheurs de perles, près de Ceylan. Son ardeur et les nombreux miracles ont un succès extraordinaire. Pour porter plus loin l’Evangile, il s’adresse plus difficilement aux Musulmans des îles Moluques, puis fonde les premières communautés chrétiennes au Japon. Son désir de faire connaître Jésus-Christ est si grand qu’il projette d’aller en Chine, mais il meurt, le 2 décembre, à l’île Sancian, en vue de la côte chinoise.

Canonisé en 1662, il est avec Sainte Thérèse de Lisieux, patron des missions.

Officiant de Jésus Christ auprès des païens, consacré au ministère de l’Évangile de Dieu (Rm 15,16)

Lette de Saint François Xavier du 15 janvier 1544, dans Saint François Xavier, Bloud et Gay, 1958, p. 70-72.:

(Zèle apostolique de François Xavier)

 »Voici la troisième année qui court depuis mon départ de Lisbonne… Combien de conversions au christianisme restent à opérer dans les contrées où je me trouve, faute de gens qui s’occupent de si pieuses et saintes choses! Bien souvent il me prend envie d’aller dans les universités d’Europe, en criant à pleine voix, comme un homme qui a perdu le sens, et principalement à l’université de Paris, disant en pleine Sorbonne à ceux qui ont plus de science que de désir de se mettre à en tirer bien profit, combien d’âmes se détournent du chemin de la gloire et vont à l’enfer et cela à cause de leur insouciance. Si, de même qu’ils étudient les lettres, ils étudiaient aussi le compte que Dieu notre Seigneur leur en demandera, ainsi que du talent qu’il leur a donné, un grand nombre en seraient émus. Ils prendraient les moyens et les exercices spirituels destinés à leur faire connaître et pénétrer, dans l’intime de leur âme, la volonté divine, et se conformeraient plus à elle qu’à leurs inclinations propres, disant: « Seigneur me voici, que voulez-vous que je fasse ? Envoyez-moi où vous voulez ; et si vous le jugez bon, même parmi les Indiens. » Combien plus heureux ils vivraient et avec quel grand espoir d’obtenir la miséricorde divine à l’heure de la mort, quand ils se présenteraient au jugement particulier auquel nul ne peut échapper ; car ils pourraient alléguer en leur faveur: Seigneur vous m’avez donné cinq talents, en voici cinq autres que j’ai gagnés (Mt 25,20).

Mais je crains que beaucoup de ceux qui étudient dans les universités n’y étudient davantage pour obtenir, par le moyen des lettres, les dignités, les bénéfices ou les évêchés, que par le désir de se conformer aux dispositions néces­saires que requièrent ces mêmes dignités et ces états ecclé­siastiques. Il est passé en coutume, chez les étudiants, de dire: « Je désire avoir de l’instruction pour obtenir par là quelque bénéfice ou dignité ecclésiastique, puis pour servir Dieu dans cette dignité. » C’est ainsi qu’ils font leur choix d’état de vie, guidés par leurs affections désordonnées, avec l’appréhension que Dieu ne veuille pas ce qu’ils veulent eux-mêmes, car leurs affections désordonnées ne consen­tent pas à laisser ce choix au bon plaisir de Dieu notre Seigneur.

J’ai été sur le point d’écrire à l’Université de Paris ou du moins à notre maître De Cornibus et au docteur Picardo pour leur dire combien de milliers et de millions de païens se feraient chrétiens s’il y avait des ouvriers… Si grande est la multitude de ceux qui se convertissent à la foi du Christ dans ce pays où je me trouve, que souvent il m’arrive d’avoir les bras fatigués de baptiser et de ne pouvoir plus parler pour avoir récité si souvent le Credo et les comman­dements dans leur langue, ainsi que les autres prières et une instruction que j’ai apprise, dans laquelle je leur expli­que ce que veut dire être chrétien, ce qu’est le paradis et l’enfer, et quels sont ceux qui vont ici et ceux qui vont là. Plus que toute autre prière je leur répète souvent le Credo et les commandements. A certains jours je baptise tout un village. Sur cette côte où je me trouve il y a trente villages chrétiens.  »

Encore un mot...
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