Lors du 49e Congrès Eucharistique International (CEI) qui a eu lieu à Québec du 15 au 22 juin, de nombreux intervenants ont soulevé la question de l’évangélisation. Avec la force des images, José Prado Flores a fait comprendre à la foule que « ça ne sert à rien de dire à Jésus conduit ma vie si, comme passager, je continue de le diriger en me servant de la carte routière : je garde encore le contrôle ». Un article d’Yves Therrien pour le journal Le Soleil (photo : Jean-Marie Villeneuve) que nous reproduisons ici.

Lorsqu’il parle d’évangélisation, M. Flores s’enflamme pendant l’entrevue, lui qui a fondé une première école d’évangélisation il y a 27 ans à Guadalajara, au Mexique. Pourtant, on dit que le Mexique est un pays pieux, comme la plupart des pays de l’Amérique latine.

« Oui, répond-il, mais il s’agit plus souvent d’une dévotion que d’une relation profonde avec Jésus. J’étais moi-même comme cela avant d’être touché profondément par la Parole de Dieu. J’étais comme les pharisiens de l’évangile plus attachés à la loi et aux apparences dans la dévotion que dans la relation vraie avec le Christ. »

À son avis, les pires péchés ne sont pas ceux de la déchéance, mais bien ceux des bonnes personnes qui, croyant bien faire, tentent par tous les moyens de contrôler Dieu pour lui faire faire ce qu’ils croient être bon.

Marié, père de quatre enfants, on lui demande souvent comment peut-il affirmer que sa première mission comme chrétien sera toujours l’évangélisation. « Oui, la priorité en premier sur la liste sera toujours l’évangélisation, lance-t-il en souriant. Mais mon premier lieu d’évangélisation demeurera toujours ma famille. » Ce qui ne l’empêche pas d’être un conférencier en demande, un auteur prolifique sur l’évangélisation.

« Il faut faire connaître la Parole de Dieu, c’est une nourriture pour l’esprit et pour l’âme. C’est ce qui m’a transformé et c’est ce qu’il me pousse à en parler tous les jours pour amener les gens à vivre de la Bible », pour mettre en pratique ce passage de l’évangile de Marc : « Allez par le monde entier, proclamez l’Évangile à toutes les créatures ».

Avec plus de 2000 écoles d’évangélisation dans une soixantaine de pays, il signale qu’il reste encore beaucoup de travail à faire.

Devant les délégués au Congrès eucharistique, vendredi, M. Flores a raconté dans un style proche de celui des prédicateurs américains avec toutes sortes d’images comment il avait finalement cessé de contrôler l’action de Dieu dans sa vie.

« Je me croyais bon, mais j’étais loin de Dieu dans ma routine, explique-t-il. Grâce à la rencontre de Jésus dans ma vie, je suis passé de l’état de bon chrétien à celui de fils, à celui d’héritier du Christ. »

Misère et pauvreté

Plus tôt en matinée vendredi, le cardinal Télesphore Placidus Toppo, archevêque de Ranchi, en Inde, a rappelé la situation particulière de la pauvreté dans son pays et la présence de l’Église catholique pour soulager cette misère. Il a rappelé le travail de mère Teresa et de sa communauté.

Mais le cardinal Toppo s’est lui aussi consacré à soulager la misère par son travail social dans les états du Jharkhand et du Bihar, avec la mise en place de programme de désintoxication pour les drogués, d’éducation des pauvres, de réhabilitation des lépreux.

Son travail a été reconnu par les instances gouvernementales de sorte qu’en 2002, il a reçu le Jharkhand Tatan Award. Il a lancé et soutenu l’association AMTE Inde en faveur des enfants qui souffrent et sont dans le besoin.

Il a dit espérer que le Congrès eucharistique de Québec soulève un nouvel esprit missionnaire pour aider à soulager la misère des pauvres. Pour lui, l’eucharistie est nécessaire pour soutenir la mission de la pleine communion entre Dieu et l’humanité.

Il a rappelé un triste souvenir lié à la célébration eucharistique, alors que deux prêtres et quelques séminaristes ont été tués sauvagement, en 1994, par des gens qui voulaient par ce geste empêcher la mission de l’Église. Le geste violent contre les prêtres a plutôt provoqué le contraire puisque le lieu est devenu un lieu de pèlerinage qui a fait croître la présence catholique dans cette région.

Source : Le Soleil / Québec pour Cyberpresse.ca

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