
Bon, là, franchement, je ne peux pas laisser passer ça. C’est ce que je me suis dit en passant devant le siège social de Carrefour, à Neuilly. Une immense affiche en plusieurs mètres par plusieurs mètres, que je vous ai reproduite ici, en plus petit. Et des trombines franchement pas très réjouies… Regardez-les, ils ont beau faire leurs courses à Carrefour, ils ont l’air bien tristes, n’est-ce pas ? De pâles figures en comparaison de ceux qui ont – vraiment – la foi et que je rencontre. Alors, le positif est-il vraiment de retour ou est-ce une vaste blague ?
« Le positif est de retour », c’est une campagne de pub réalisée par le groupe Publicis, baptisée « K4 » (allez savoir pourquoi), largement déployée en France sous forme d’annonces presse (photographe Matthieu Deluc) et de spots TV réalisés par Laurent Chanez. Tout un programme.
Première raison pour laquelle je ne peux pas laisser passer ça : ils m’ont piqué la moitié du titre de mon enquête : « est de retour » (!). Ensuite, parce que ce n’est pas tout à fait la vérité : le positif n’est pas tout seul de retour. Ou alors, on tombe dans le positivisme, sorte d’optimisme béat, même devant la plus absurde des situations. Une fausse-joie de supermarché. Un positif de méthode Couet même quand on est au plus profond de son mal-être existentiel… L’existence, c’est bien le problème, ou plutôt, la question. Quel sens donner à sa vie ? Un bon job, un bel appart’, une nana (ou un mec, c’est selon), une chouette bagnole, des week-ends à Deauville ? Et puis quoi ? On grille tout son temps à travailler plus pour gagner plus, alors qu’on pourrait gagner moins pour aimer plus. Aimer davantage sa moitié, ses enfants (quand on a la chance d’en avoir) en passant plus de temps avec eux… Aimer plus en se donnant plus, aux pauvres, aux nécessiteux, donner de son temps libre… avec joie ! Aimer Dieu.
Le consumérisme mercantile ostentatoire et compulsif (!) a eu raison de beaucoup d’entre nous. Transcendance zappée au profit d’une immanence horizontale telle un rayon de magasin. Pléthore de choix. On fait ses courses à Carrefour (ou ailleurs), et on dépense autant que possible. On se fait plaisir et on se complaît dans l’hédonisme, pour devenir esclave de ses passions. On reste centré sur soi-même. On achète le dernier gadget à la mode. Cela ne rend pas plus heureux mais ça donne l’impression d’exister… un peu plus.
Et Dieu dans tout ça ? Bah, relégué à l’histoire ancienne, à la mythologie ou aux récits apocalyptiques. Alors même qu’Il est là. En ville. Dans le silence des tabernacles, ou exposé lors de veillées d’adoration. Pendant les nombreuses messes célébrées dans la capitale, ou dans les confessionnaux. Il est présent au milieu de nous, plus que jamais. Et c’est Lui qui donne tout son sens à notre vie. Mais nous l’ignorons royalement et préférons nous concentrer sur notre compte en banque et nos actions en bourse… Bref nos petits plaisirs quotidiens, en tout optimisme, à des années lumières de l’évangélisation.
Alors non, ce n’est pas le positif qui est de retour. C’est Dieu ! C’est la joie, à travers de nombreuses conversions ! C’est l’amour ! Oui, Dieu est de retour (*). Même s’Il passe encore inaperçu. Allons à sa rencontre ! Et évangélisons.
- Cf aussi le livre du même nom.
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