
Ce soir, sur France 2, une émission intitulée « Et Dieu dans tout ça ? ». Si le titre est alléchant car il laisse entendre qu’on pourrait peut-être revenir un peu plus à l’essentiel, au transcendant, la présentation de l’émission proposée par Télémara a de quoi faire peur en termes de poncifs. Ignorance ou volonté de nuire ? Décryptage.
« Aujourd’hui, les pratiquants du catholicisme en France se posent de nombreuses questions. »
Cela est juste… mais la suite nous effraie : « La foi est synonyme de soumission à des croyances ». Qui a dit que la foi était cela ? Rappelons simplement que la foi est une rencontre personnelle avec le Christ, comme l’explique très bien Benoît XVI. Ce ne peut donc être une soumission au sens strict, comme le laisse entendre ce terme, à moins que le Christ soit une super puissance destructrice !
« Peut-on alors garder son libre-arbitre ? »
Si le libre-arbitre est purement entendu ici comme le choix, pourquoi s’inquiéter de pouvoir librement choisir entre la foi – cette rencontre avec le Christ – et la non-foi – cette non-rencontre ? Et s’il s’agit de la liberté, c’est un abus de langage qui révèle la peur de ne pas être libre de choisir Celui qui nous aime au point, justement, de nous avoir laissés totalement libres de l’aimer ou de le rejeter.
« A une époque où les libertés individuelles ont une place plus grande dans les aspirations des citoyens, peuvent-ils encore croire « aveuglément » ? ».
Certes chacun aspire à la liberté, mais justement, la liberté n’est-elle pas de choisir le bien parce que seul le bien nous rend libre ? Et pourquoi « croire » serait-il tout de suite affublé du terme « aveuglément » ? Ne peut-on pas faire usage de sa raison pour croire ? C’est l’éternel poncif selon lequel il ne peut y avoir de lien entre foi et raison. Pourtant, elles sont deux ailes qui nous permettent d’avancer, comme l’a très bien expliqué Jean-Paul II dans… « Foi et raison« .
« Aujourd’hui, alors que le message de beaucoup de religions redevient plus dogmatique »
C’est ici la crainte absolue de tout ce qui relève du dogme, essence même du relativisme. Pourquoi ne pourrait-on pas croire quelque chose fermement ? C’est tout la question de la révélation chrétienne, Jésus ayant dit « Je suis le Chemin, la Vérité, et la Vie » (Jn 14,6). Qu’elle soit enveloppée de mystère n’est pas un obstacle à la foi.
Enfin, le dernier passage est aussi très révélateur : « Les exégèses du catholicisme rendent le parcours des pratiquants souvent ardu »; autrement dit, vaudrait-il mieux moins de réflexion sur les textes inspirés ? Ou est-ce, derrière cette question, la peur de devoir suivre des commandements, même s’ils nous rendent plus heureux ?
« Et ils sont nombreux, parmi ces derniers, à avoir l’impression que le message du Christ est bien loin de certaines préoccupations de l’Eglise. »
On se demande comment le journaliste peut s’exprimer au nom de ces croyants, mais cela permet d’assurer qu’ils sont nombreux à le penser. C’est surtout une façon assez pénible d’accuser l’Eglise de ne plus suivre le message du Christ dans l’Evangile, qui est avant tout un message d’amour. Le Christ, dans sa Passion, n’a-t-il pas été accusé Lui aussi de ne pas suivre la loi de Moïse ? Cependant, nous ne devrions pas nous habituer à ce type d’accusations – ou d’ignorance – parce notre devoir à tous est de proclamer ce message d’amour (Dieu aime chacun infiniment) par l’évangélisation. Un témoignage explicite et cohérent, tout azimut. ll faut en prendre la pleine mesure. Retrouver la pleine compréhension de notre mission première. Notre prière, en ces jours de Pâques, devrait nous y aider !
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