L’Eglise du Brésil, une étonnante vitalité

A l’occasion du voyage de Benoît XVI au Brésil, KTO propose une édition spéciale sur l’évangélisation, en compagnie de Mgr Rey, évêque de Fréjus-Toulon, qui se rend régulièrement sur place. Reportages sur la chaîne de télévision Cançao Nova, sur le père Marcello Rossi, sur les sectes par caméra cachée, interview de Richard Borgman, pasteur converti au catholicisme, la communauté Shalom, reportage dans les favelas… A ne manquer sous aucun prétexte !

La vidéo est en ligne sur le site de KTO (60 min). Extrait :

Richard Boutry : Pourquoi avoir jeté votre dévolu sur le Brésil ?

Mgr Dominique Rey : Je connais le Brésil depuis à peu près vingt ans et j’ai eu l’occasion de visiter ce pays absolument extraordinaire et qui m’a tout de suite ravi, à la fois par la beauté et la variété de la végétation, et en même temps par des relations qui se sont nouées avec des prêtres, avec des évêques ou des communautés nouvelles. Je vais régulièrement au Brésil et dans ces voyages j’ai eu l’occasion de rencontrer des communautés à qui j’ai proposé de venir en France.

En venant ici chaque année, ce n’est pas innocent : que venez-vous chercher ?

Au niveau de l’Eglise de France, je trouve qu’on a besoin de prendre le pouls de cette dimension universelle de l’Eglise. On a tout à gagner de développer nos relations d’Eglise à Eglise et en particulier de pouvoir rencontrer des initiatives, des nouvelles manières de vivre l’Evangile, d’exercer la foi, qui sont vécues à l’étranger. On a tout intérêt à rencontrer cette diversité qui nous provoque, et aussi à remettre en cause des pastorales ou des méthodes qui peut-être au fil des années sont devenues obsolètes.

N’allez-vous pas chercher à l’extérieur ce que vous pourriez trouver finalement à l’intérieur, en France, une sorte de recette miracle ?

Non, on a toujours à découvrir en l’autre quelque chose qui est différent de ce que l’on trouve soi-même, de ce que l’on est soi-même. Cette rencontre est déjà enrichissante. Par ailleurs, il y a au Brésil une jeunesse, un enthousiasme, une fécondité, une créativité missionnaire, spirituelle, pastorale de présence aux pauvres qui sont pour nous non seulement exemplaires mais qui peuvent aussi stimuler notre propre engagement et notre propre mission à l’intérieur de l’Eglise de France. C’est dans cet esprit-là que ce partenariat s’est constitué, développé : il y a plusieurs prêtres du diocèse de Toulon qui vont au Brésil, et vise versa, nous accueillons aussi des séminaristes brésiliens. Cet échange nous tire en avant, je le crois très fécond et pour cela que j’essaye de l’entretenir par des visites régulières.

Pensez-vous que le Brésil, en matière de nouvelle évangélisation, peut-être érigé en modèle ?

Non, je ne dirais pas cela. Nous avons d’abord à prendre en charge nos propres problèmes. Mais nous avons besoin de stimulations extérieures qui nous amènent à nous poser les bonnes questions et trouver de justes réponses. Je pense aussi que cet accueil de communautés, de réalités brésiliennes, nécessite de notre part non seulement peut-être des conversions, mais aussi la mise en place de processus ou de procédures d’accueil, d’hospitalité. Ce n’est pas rien quand des communautés, des missionnaires – car ils envisagent cela comme une mission – viennent s’installer en France, quittant leurs racines, leurs pays, leurs langues, leurs cultures, que de les accueillir. Cela suppose non seulement qu’ils parlent français mais qu’ils pensent français, cela suppose qu’ils trouvent un terrain ecclésial qui se veut hospitalier, cela nécessite aussi qu’ils puissent recevoir en même temps qu’ils vont donner, et donc tout cela requiert un grand effort d’accompagnement.

La France aujourd’hui a également besoin d’être évangélisée à son tour ?

La France a besoin d’un nouvel élan missionnaire, et on peut le retrouver à partir de nos propres ressources, mais aussi en accueillant d’autres initiatives qui viennent de l’extérieur. Cet accueil, je découvre qu’il nous aide nous-mêmes à mobiliser des ressources qu’on avait jusque-là laissées à l’abandon. Il y a donc une stimulation mutuelle. En accueillant ces communautés, on arrive à dynamiser nos communautés, non seulement par ce qu’elles apportent mais aussi par ce qu’elles sollicitent de notre part. Elles nous aident à retrouver nos propres charismes, à réfléchir sur notre identité.

La suite sur KTO…

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