Magnificat : l’accueil des femmes enceintes en difficulté

C’est dans une paisible demeure tourangelle que l’association Magnificat accueille depuis dix-sept ans des jeunes filles enceintes en difficulté qui ont fait le choix de garder leur enfant. Un bel hymne à la vie !

Par Laurence Meurville pour Il est Vivant!, partenaire d’Anuncioblog

Une douce lumière émane de la ‘crèche de l’attente’ joliment disposée sur une étagère. Au centre, la Vierge Marie, enceinte. Beau symbole de ce qui se vit en ce lieu… Enceintes, Déborah, Anita, Marie et les autres le sont également. Elles arrivent de tous horizons sociaux et culturels, et c’est leur grossesse imprévue qui les rassemble pour quelques mois dans ce bourg tranquille de Touraine. Loin de leur milieu d’origine, Magnificat est pour elles un refuge. « Mon entourage voulait à tout prix que j’avorte, raconte Anita. Mais moi, je voulais garder mon bébé ! » L’histoire se poursuit comme un beau conte d’aujourd’hui : c’est sur Internet que la jeune femme découvre une issue possible. « Je suis ‘tombée’ sur Magnificat, je les ai appelés, on a discuté, et très vite, j’ai su que je viendrai vivre ma grossesse ici », commente-t-elle, un sourire de soulagement aux lèvres.

Derrière chacun de ces visages juvéniles se cache une histoire unique qui aurait pu mal tourner. « J’étais en danger, explique Marie, étudiante. J’avais eu un premier rendez-vous ici. Mais les choses se sont compliquées : j’ai dû appeler au secours et on m’a accueillie bien avant la date fixée ! »

Déjà près de 300 naissances

Tout commence en 1974, en plein débat national sur l’interruption volontaire de grossesse. André Mignot, député et catholique convaincu, se bat pour que soit inscrite dans la loi Veil la possibilité de l’abandon en vue de l’adoption, comme une alternative à l’avortement. Déjà, il a ressenti un appel à agir en faveur des jeunes femmes enceintes en difficulté, et accueille, en famille, certaines d’entre elles. Bientôt, d’autres bonnes volontés se présentent. L’association “Magnificat accueillir la vie” est créée. Quelques années plus tard, surgit l’idée d’ouvrir une maison. Ce sera chose faite le 1er mai 1990. Depuis, près de 300 futures mamans ont été accompagnées comme en témoigne, devant une cheminée, un “pêle-mêle géant” présentant une gaie ribambelle de frimousses de bébés…

Que du bonheur !

Directrice depuis le premier jour, Monique Bourdais est “l’âme” (joyeuse !) de la maison. Cette éducatrice spécialisée a donné sa vie aux jeunes en difficulté. Pourtant, « quand on est venue me chercher pour ce projet, je ne me sentais pas prête, reconnaît-elle. En même temps, j’ai compris que je ne pouvais pas dire non ! » Face à l’urgence de la mission, c’est la foi qui a aidé Monique à repousser ses limites.

Non confessionnelle, Magnificat se définit comme une œuvre de charité au service des plus petits. « Nous voulons accueillir toutes les jeunes femmes souhaitant construire un avenir sérieux avec leur enfant, et ce, quelle que soit leur religion », précise la directrice. Au cours de la grossesse, des questions existentielles peuvent jaillir, suscitant de beaux échanges : « Pourquoi tant de souffrances ? Dieu existe-t-il ? etc. ».

Confrontées très tôt à leur propre liberté, ces jeunes filles basculent en quelques semaines dans la vie adulte. « J’avais envie de vivre ma vie, raconte Sienna, 20 ans, un magnifique bébé dans les bras. Mais je ne voulais pas avorter. J’avais donc décidé de confier mon enfant à l’adoption. Ici, les autres ne comprenaient pas ma démarche, mais elles me respectaient. J’étais très déterminée… Tout a changé quand Moana est né. « Je t’aime » et « Pardon ! » sont les premiers mots que je lui ai adressés, et je l’ai gardé. Depuis, j’apprends à être mère, je fais des projets pour mon fils. Et, même lorsqu’il pleure, c’est ‘que du bonheur’ ! ».

De son côté, lorsqu’elle a rencontré Monique pour la première fois, Marie ne savait pas encore si elle garderait son enfant. Répondre aux questions et aider à prendre une décision librement est un autre des versants de la mission de Magnificat. Après mûre réflexion, Marie a décidé de ne pas interrompre cette grossesse. « Elles font des choix admirables qu’il faut accompagner, souligne Monique. D’où l’importance de travailler en équipe ! » Céline, Aurore et Catherine sont là également pour entourer de leur affection et de leurs compétences les futures mamans.

Il y a des crises, bien sûr, et d’iné-vitables échecs… Mais souvent, après les larmes des premiers temps, fous-rires et confidences viennent rythmer les repas pris en commun et les tâches ménagères assumées par les jeunes femmes à tour de rôle. Naissent alors de belles amitiés qui aident aussi à retrouver confiance en soi. Et quand, après cette lente renaissance à elles-mêmes, elles sont enfin prêtes à prendre leur envol avec leur enfant, beaucoup de ces jeunes mamans considèrent la maison comme un lieu où il est toujours possible de venir se ressourcer.

« Pour moi, c’est la naissance qui est le moment le plus fort », estime pour conclure Aurore, membre de l’équipe depuis deux ans. « C’est ce qui donne sens à tout ce qui se vit ici ! »

Ce n’est pas Zoé, 17 ans, “premier bébé Magnificat” et présente pour quelque temps dans la maison qui démentira… Oui vraiment, quelle belle victoire de la vie !

Pour aller plus loin :

Maison Magnificat, 11 avenue des Martyrs, 37240 LIGUEIL.
Tél. : 02 47 59 69 22. www.magnificat.asso.fr

Et aussi : La Maison de Tom Pouce, BP 90 77253 Brie-Comte-Robert. Tél. : 01 64 06 66 22. www.lamaisondetompouce.fr

Et encore www.mere-de-misericorde-france.org

Photo : L’un des moments forts de la journée : le dîner. Ambiance familiale garantie !

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