Benoît XVI en Afrique : le « miracle » du Cameroun

« Contrairement aux autres pays d’Afrique noire où le projet d’évangélisation était conçu à partir de la métropole, au Cameroun, c’est un natif du pays qui est allé en Allemagne bousculer la conscience missionnaire », indique avec fierté le site Internet officiel de la visite de Benoît XVI au Cameroun. Un peu d’histoire, jusqu’au premier cardinal camerounais…

Comparant le Cameroun à Israël, terre d’élection de Dieu, Mgr François-Xavier Vogt, un des pères fondateurs de l’Eglise qui est au Cameroun disait, reprenant le psalmiste : « Pas un peuple qu’il ait ainsi traité ». Ce vicaire apostolique du Cameroun (1922-1943) pensait alors que le Cameroun en Afrique noire est le nouveau pays élu de Dieu, indique la même source d’où nous tirons cet exposé historique.

En effet, les conditions dans lesquelles le pays a été évangélisé et la rapidité avec laquelle la Mission catholique a gagné du terrain, ont poussé les observateurs avertis à parler de « miracle camerounais ». Ce « miracle », pour ainsi dire, tient d’abord au caractère original de l’évangélisation de notre pays. Alors que pour l’ensemble des pays d’Afrique noire, ce sont les missionnaires qui, depuis les métropoles occidentales, ont conçu le projet d’aller à la conversion des peuples dits « païens », au Cameroun, c’est un natif du pays qui est allé au-devant de la Bonne Nouvelle bousculer la conscience missionnaire allemande, et qui, à son retour à Douala, s’est mis au service de la Mission catholique.

Andreas Kwa Mbange, puisqu’il s’agit de lui, avait été envoyé en Allemagne en 1888, pour apprendre le métier de boulanger. Contre toute attente, il a demandé à se faire baptiser. Ce baptême intervenu le 6 janvier 1889, en pleine solennité de l’Epiphanie, amène son parrain, le célèbre orateur du parti politique allemand connu sous le nom de Zentrum, Dr Ludwig Windhorst, à poser le problème de l’évangélisation du Cameroun où les missionnaires protestants avaient devancé les catholiques de près d’un demi siècle.

Grâce à l’intervention de Dr Ludwig Windhorst, la préfecture apostolique du Cameroun est créée le 18 mars 1890 et confiée aux missionnaires Pallottins d’origine ou de nationalité allemande. Le préfet apostolique du Cameroun est nommé le 20 juillet 1890, en la personne du Père Heinrich Vieter, vicaire apostolique et sacré évêque à Limburg, le 22 janvier 1905.

C’est ce prêtre qui, le 8 décembre 1890 consacre l’Eglise naissante à Marie, Reine des Apôtres, à Marienberg, plaçant ainsi le Cameroun sous la protection de la Vierge Marie.

Au cours de cette période coloniale allemande, une autre congrégation religieuse, les Prêtres du Sacré-Cœur de Jésus, est autorisée, en 1912, à envoyer des missionnaires au Cameroun. On parle alors de la Mission de l’Adamaoua et celle-ci est érigée en préfecture apostolique de l’Adamaoua le 28 avril 1914. La Première Guerre mondiale, qui éclate en Europe en 1914, s’étend très rapidement en Afrique, notamment dans les colonies allemandes. La campagne camerounaise de cette guerre dure deux ans (1er août 1914 – 20 février 1916). Les Français et les Anglais étant devenus les nouveaux maîtres du territoire camerounais qu’ils vont d’ailleurs se partager, tous les Allemands, y compris les missionnaires sont expulsés du pays.

Les missionnaires spiritains (congrégation du Saint-Esprit) prennent la relève des Pallottins dans les Missions fondées dans le Sud-Cameroun, une frange importante du territoire confiée par la Société des Nations à la France par le biais des Mandats. Les Prêtres du Sacré-Cœur de Jésus, qui ont commencé l’évangélisation du Cameroun par Kumbo et dans la région des hautes terres de l’Ouest, peuvent continuer à exercer leur apostolat ; mais à condition de remplacer les Allemands par les Français, les Belges ou par les Luxembourgeois de la même congrégation. Il leur sera demandé, en 1921, de « libérer » les Missions situées au Cameroun britannique pour se consacrer à celles qui sont fondées au Cameroun français. Les Missionnaires de Saint-Joseph de Mill-Hill d’obédience anglo-saxonne, s’installent au Cameroun britannique en 1921. En 1946, arrivent les Oblats de Marie Immaculée pour l’évangélisation du Grand Nord. De cette histoire qui, aujourd’hui, fait 119 ans, on peut retenir comme événements majeurs : l’ordination des premiers prêtres camerounais le 8 décembre 1935, le sacre du premier évêque camerounais en la personne de Mgr Paul Etoga, le 30 novembre 1955 ; l’érection de l’archidiocèse de Yaoundé et des diocèses de Garoua, Doumé, Nkongsamba et Douala, le 14 septembre 1955 ; la nomination du premier archevêque camerounais en la personne de Mgr Jean Zoa, le 20 novembre 1961 ; et l’élévation de Mgr Christian Tumi à la dignité de Cardinal le 28 juin 1988.

Le cardinal Tumi a fait partie de la délégation qui a accueilli Benoît XVI à l’aéroport, mardi 18 mars après midi.

Source : Zenit

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