
Comme nous vous l’avions annoncé ici, Glorious revient sur scène pour évangéliser. Interview de Benjamin Pouzin, l’un des trois chanteurs.
Anuncioblog : Glorious revient ?
Benjamin Pouzin : Oui, Glorious revient avec un nouvel album prévu pour décembre 2008, intitulé « Génération Louange », en même temps que l’ouverture du « Lyon Centre ». Lyon Centre est une chapelle aménagée en salle de concert. Nous allons y donner des temps de louange tous les jeudis soirs pour les jeunes et les familles lyonnaises. C’est gratuit, ouvert à tous et c’est fait pour que chaque personne qui vient au Lyon Centre puisse passer un moment de prière unique.
En quoi consiste ce nouveau projet ?
C’est un projet paroissial que nous montons avec les paroisses de la presqu’île, là où nous habitons. Avec notre curé, nous connaissons ce que font les évangéliques pour les jeunes dans leurs megachurchs et nous allons tout simplement essayer « d’inculturer » leurs méthodes sur une paroisse catho. Ce qui veut dire que nous nous donnons les moyens de faire les choses bien, de proposer aux jeunes des initiatives nouvelles qui les rejoignent dans leur culture, et surtout que chaque étape du projet soit traitée de manière professionnelle. Nous croyons que nous avons un Dieu d’excellence, qui a fait pour nous les choses d’une manière parfaite, à notre tour nous souhaitons donner de l’excellence à Dieu et au monde.
Sur votre site Internet, on peut lire : « Aujourd’hui nos paroisses doivent rejoindre le monde d’une manière nouvelle dans la forme, nouvelle dans leurs méthodes et nouvelle dans leur ardeur pour annoncer le trésor de l’Evangile ». Comment pensez-vous pouvoir aider les paroisses avec ce nouveau projet ?
Notre curé, le père David Gréa, a lancé une grande réflexion dans notre paroisse : « comment imaginez-vous la paroisse du 21e siècle ? ». De là est née l’idée de renouveler nos structures, de repenser notre façon de vivre en communauté et surtout, notre façon de rejoindre le monde. Nous voulons, par ce projet paroissial, montrer que la paroisse n’est pas un lieu morose et triste, réservé aux plus initiés ou aux plus âgés mais un lieu ouvert sur le monde et qui vit sa foi d’une manière décomplexée. Nous sommes heureux d’être chrétiens et nous allons le montrer.
Vous reprenez aussi à votre compte les paroles de Benoît XVI pour les JMJ 2005 : « Chers jeunes du troisième millénaire, tel doit être votre programme ! Il est urgent que se lève une nouvelle génération d’apôtres enracinés dans la parole du Christ, capables de répondre aux défis de notre temps et prêts à répandre partout l’Evangile » : Pourquoi est-il aussi urgent d’évangéliser les jeunes, selon vous ?
Le Cardinal Barbarin, qui soutient le projet, nous a écrit une lettre dans laquelle il nous dit que pour lui l’évangélisation des jeunes est l’enjeu essentiel de l’Eglise aujourd’hui. En travaillant à Lyon dans un lycée catholique, j’ai pu me rendre compte combien les jeunes générations ne sont plus du tout atteints par le message de l’Eglise et de l’Evangile. Les structures actuelles et les méthodes ne leur correspondent plus. Il est temps pour nous d’entrer dans le 21e siècle : l’ère du numérique, du web et du MP3.
En quoi la musique est-elle une bonne méthode, parmi d’autres, pour annoncer le Christ ?
Regardez autour de vous dans le métro et dans les rues, le nombre de jeunes qui écoutent leur Ipod, le nombre de personnes qui ont des écouteurs ou des casques pour écouter de la musique partout où ils sont. Un récent sondage estimait qu’un jeune, aujourd’hui, écoute plus de 3 heures 30 de musique par jour. C’est un champ immense où les chrétiens en France sont totalement absents. Nous allons aller semer dans ce champ. Saint Paul ne nous aurait pas contredit, je crois.
Les paroles de votre dernier album ne prononçaient pas le nom de Jésus. Vos chansons seront-elles désormais spécifiquement kérygmatiques ?
Notre album se nomme « Génération Louange », il y a un air nouveau dans l’Eglise, le chant d’une génération qui veut prier, louer et annoncer Dieu au monde entier.
Finalement, après vos tournées à travers toute la France, vous vous posez à Lyon pour évangéliser. Est-ce un tournant dans l’histoire de Glorious ?
Oui, c’est un aboutissement pour nous et aussi une nouvelle naissance au sein de l’Eglise.
Que pouvez-vous nous dire de la place de Lyon dans l’évangélisation des Gaules ?
Sainte Blandine, Saint Pothin mais aussi Saint Irénée, et plus récemment le bienheureux père Antoine Chevrier, sont des exemples de foi qui dépassent bien largement les frontières de notre diocèse. Nous espérons être à notre tour, humblement, une paroisse qui rayonne dans notre lieu de vie, puis à Lyon et bien sûr dans la France entière. Lyon ne va pas s’arrêter d’ici tôt d’évangéliser.
Comment vont s’articuler les soirées et quelle sera la place de la prière ?
Il y a 3 phases pendant la soirée : le concert de louange : je l’appelle volontairement « concert de louange » pour bien montrer que c’est un concert, dans l’aspect technique du matériel déployé durant la soirée (écran géant, système son, ingénieur lumière, batterie…) mais aussi louange parce que toute la musique que nous faisons est une louange pour Dieu. Toutes les chansons n’ont de raison d’être que pour monter vers Dieu et Lui rendre gloire. En résumé, vous n’assistez pas à un concert mais à un temps de prière plutôt « pop rock ». Après la louange, vient le temps de l’édification où un prêtre (notre curé) nous donne un enseignement, un prêche sur un sujet de l’Evangile et la manière de le mettre en pratique dans notre vie quotidienne. La 3e phase se nomme : « les connect-groupes », c’est un temps de partage, animé par des paroissiens, entre une dizaine de personnes pour parler de sa foi, de sa vie, de l’Eglise et pour rencontrer de nouveaux amis à la paroisse au bar-lounge.
En quoi le concept « bar-lounge » peut-il vous permettre d’évangéliser ?
Nous en avions assez de nous réunir dans des pièces où les murs prenaient l’eau, où les fauteuils étaient complètement détruits et où la déco ne ressemblait à rien. Comment voulez-vous être fier de votre paroisse et inviter de nouveaux amis si vous avez honte du lieu où vous allez ?
Ne craignez-vous pas que l’on vous montre du doigt comme proposant une méthode d’évangélisation « évangélique, made in USA » ?
Chaque œuvre de Dieu a eu droit à son lot de critiques. Je comprends qu’un projet comme celui-là puisse soulever des questions et des débats, si cela est dans le but de faire avancer l’Eglise. Beaucoup de gens s’interrogent, aujourd’hui, dans le monde catholique, en se demandant pourquoi les évangéliques réussissent à attirer des familles, des jeunes quand nous, catholiques, nous ramons… Encore une fois, je crois que c’est un réel défi lancé à l’Eglise de se renouveller, de s’inculturer et d’annoncer la foi d’une manière adaptée à la culture actuelle. Je retiendrais toujours la phrase que les séminaristes de Moulins ont lancé au cardinal Barbarin, qui le rapporte lui-même : « De toute façon, vous serez bien obligés de changer quand il n’y aura plus personne, et si vous ne le faites pas maintenant par conviction, vous le ferez dans cinq ans par nécessité ! ».
Vos concerts hebdomadaires seront-ils gratuits ? Comment allez-vous vivre ?
« Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » (Mt 10,8). Lyon Centre est ouvert à tous. Nous vivons de dons de mécènes particuliers et des entreprises. Nous allons chercher l’argent en convainquant les gens que ce projet unique et ambitieux est plein d’avenir dans l’Eglise. Nous croyons qu’une génération se lève en France et va tenter des choses encore jamais vues pour annoncer l’Evangile. C’est l’heure des grandes premières, l’Eglise est prête. Benoît XVI nous l’a dit sur le parvis de Notre Dame : « L’Eglise compte sur vous. »
Extraits de leur nouvel album : Glorious sur Myspace
Site de Glorious : Glorious.fr
Projet Lyon-Centre : Lyon-centre.fr
Lire aussi : l’article paru dans La Croix
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