L’Eglise justifie-t-elle la lutte des classes ?

L’EGLISE JUSTIFIE-T-ELLE LA LUTTE DES CLASSES ?

Il est clair, et ce n’est pas d’aujourd’hui, qu’il existe des inégalités dans le monde : entre les pays dits « développés » et les pays « émergents », le tiers-monde est, hélas, une réalité. Même en France, la précarité reste d’actualité.

Pour autant, cela justifie-t-il une lutte des classes ? Une opposition systématique entre pauvres et riches ? Qu’en dit l’Église à ce sujet ?

1. Clarifier les positions

Il convient d’abord de rappeler que l’Église ne s’est jamais positionnée sur un plan politique. Ainsi, la « théologie de la libération » en Amérique du Sud a-t-elle été fermement condamnée en son temps, dès lors qu’elle se rattachait à un courant marxiste qui prônait le recours à la violence. Jésus dit lui-même : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »Autant, les inégalités doivent-elles toujours être combattues, autant, tous les moyens ne sont pas licites à cet effet.

2. Tous responsables

Le Catéchisme de l’Église Catholique dit au n°2439 : « Les nations riches ont une responsabilité morale grave à l’égard de celles qui ne peuvent par elles-mêmes assurer les moyens de leur développement ou en ont été empêchées par de tragiques évènements historiques. C’est un devoir de solidarité et de charité ; c’est aussi une obligation de justice si le bien-être des nations riches provient des ressources qui n’ont pas été équitablement payées. » Autrement dit que ce soit au niveau des gouvernements ou à notre échelle, nous sommes tenus de faire ce qui est en notre pouvoir pour lutter contre toute forme de pauvreté. Il en va du bien commun.

Pour répondre à la question initiale, ce n’est pas en s’opposant les uns aux autres, qu’on pourra contribuer à un monde meilleur, mais en réfléchissant ensemble à ce qu’il est possible de faire et d’accepter, chacun selon ses moyens, de faire des efforts.

3. Toute pauvreté est-elle mauvaise ?

Pour finir, il est important de comprendre le véritable sens de la pauvreté : quand,
matériellement, elle est subie, ce n’est pas normal car chacun doit pouvoir vivre
décemment. Mais il en est, par appel, qui choisissent délibérément la pauvreté pour
répondre à l’appel de Dieu. C’est un choix personnel qui doit être respecté. Il vise
à l’imitation de Jésus qui, de riche qu’il était, s’est fait pauvre par amour pour nous.

De même la pauvreté du cœur permet de nous libérer de tout ce qui nous empêche d’avancer vers Dieu. Un moyen privilégié pour cela est la prière régulière.

Donc, nous devons tout faire pour que la dignité de chaque personne soit respectée. Ce n’est pas compliqué pour cela : il suffit d’une parole bienveillante, une écoute de l’autre, un sandwich offert… C’est à chacun de voir ce qu’il peut faire. En revanche, la violence ne pourra jamais être un recours : c’est contraire à l’Évangile.

Qu’en pensez-vous ? Nous vous attendons par chat pour en discuter.

« Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. »

​​​​​​​​Matthieu 5 ;3

https://doctrine-sociale.blogs.la-croix.com/lamour-chretien-le-capitalisme-et-la-lutte-des-classes/

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