Défendre la vie est aussi oeuvre d’évangélisation. Dimanche dernier avait lieu la 6e Marche pour la vie, 35 ans jour pour jour après la promulgation de la loi Veil qui a légalisé l’avortement en France. À l’issue de plusieurs prises de parole place de la République, notamment de représentants de délégations étrangères (Italie, Roumanie, Pologne, Pays-Bas, Allemagne, Grande-Bretagne), le cortège a démarré en direction de la place de l’Opéra. Selon les organisateurs, 20.000 à 25.000 personnes ont défilé, dont une majorité de familles et de jeunes de moins de 25 ans. Pour le ministère de l’Intérieur, il n’était que 3500. L’an dernier, la participation avait été de 2.800 personnes selon la police et de 15.000 selon les organisateurs. Vingt-cinq évêques ont soutenu l’évènement, demandant parfois d’éviter toute récupération politique. L’un d’entre eux était même présent, pour la première fois depuis la création de cette marche. Guillaume de Prémarre était présent, il nous offre un relevé d’ambiance.
Dimanche 17 janvier 2010 – Marche pour la vie – Relevé d’ambiance
Lorsque les premiers marcheurs pour la vie arrivent à l’Opéra, vers 17 heures, la queue du cortège presse le pas au niveau du métro Bonne Nouvelle. Jamais les marcheurs n’ont été aussi nombreux. 15 000 est un minimum. Plus tôt, 15 heures place de la République, le cortège se prépare tandis que les retardataires convergent depuis les boulevards et les stations de métro. Des centaines de pancartes se dressent : « Droit au travail, droit au logement, droit à la vie », côtoie le plus classique « L’avortement tue ».
Curiosité au milieu des panneaux « Avortement, euthanasie, ça suffit » et « Ils ont tous droit à la vie », un inédit « Le capitalisme c’est la mort, la révolution c’est la vie ». Je scrute la bobine des révolutionnaires débonnaires, je ne vois pas Besancenot ; tant pis, j’ai pensé un moment tenir un scoop !
On apprend la chanson officielle : « Si j’étais président de la république, jamais plus un enfant n’aurait une fin tragique… » On affine les slogans : « Des lois pour la vie, des droits pour la vie, pas demain aujourd’hui », « L’IVG est une calamité, aidons les femmes pour qu’elles choisissent l’amour ». Entre deux répétitions, on accueille les délégations étrangères (Roumanie, Pologne, Allemagne, Suisse, Pays-Bas…), on lit le témoignage d’une femme ayant avorté : souffrance et espérance.
15h30 environ, le cortège se lance enfin sur les boulevards. Un gros bataillon de 40-50 ans rivalise difficilement avec un bataillon encore plus imposant de 15-25 ans, peut-être la tranche d’âge la plus nombreuse, certainement la plus visible et la plus bruyante. Le constat est clair, la « génération Jean-Paul II » est là. Ceux qui se sont mis en marche dans le sillage des JMJ des 80’s n’ont pas faibli et leurs enfants ont suivi le mouvement, ces 15-25 qui mettent l’ambiance sur fond de rythmes « techno » et « dance », ou parfois plus calmes : Goldman, Balavoine, Joe Dassin… Pour le reste, une heureuse diversité côtoie de plus jeunes parents, avec jeunes enfants, poussettes simples et doubles. Les animateurs sont énergiques, ce qui ne surprendra personne. Là encore, la jeunesse est au pouvoir. Du côté du clergé, c’est plutôt jeune aussi : des prêtres, des religieuses, mais aussi de plus anciens, le Père Abbé du Barroux et un évêque, celui de Saint-Étienne. Il ne prend pas la parole, sa présence est annoncée, acclamation. Pas de doute, l’assemblée est très majoritairement catholique, mais on note aussi la présence d’associations de protestants évangéliques.
Je remarque la présence à mes côtés d’un jeune homme de 25-30 ans au look improbable. Nos regards se croisent, un sourire, quelques mots convenus pour apprécier nombre de marcheurs. Le brise-glace fonctionne. Il est professeur d’histoire en collège public dans le « 9-3 ». Originaire d’Afrique noire, le jeune homme ne mâche pas ses mots : « La famille est le pilier de la société. Si on avorte, la famille ne peut pas être en bonne santé, ni le pays. Avec l’avortement et le refus de faire des enfants, l’Europe est en train de se suicider. Certains pays européens sont déjà virtuellement morts, mais il ne le savent pas encore, il ne s’en rendent pas compte. Je connais l’histoire, c’est le christianisme qui a façonné l’Europe. Aujourd’hui, on remplace la religion traditionnelle par les droits de l’homme et la consommation. Mais une société qui avorte est une société des prétendus droits de l’homme. » Je m’aventure un peu plus loin : « Etes-vous chrétien ? » « Je ne pratique pas de religion, répond-il. Dans ma famille, il y a des chrétiens et des musulmans. Moi je ne sais pas trop, mais si un jour j’ai des enfants, je les baptiserai chrétiens. » Nous échangeons nos numéros de portable, une franche poignée de main, à bientôt. J’ai rencontré ma « perle » de la journée, il s’appelle Hassan, je ne regrette pas le déplacement.
Plus d’infos (photos, vidéos, etc.) : enmarchepourlavie.info
Encore un mot...
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non à l’imposition en France des croyances d’un autre âge
la France doit rester une république laique, où chacun est libre de ses croyances ou philosophies, et où la loi suit cette liberté de conscience
ceux qui sont pour l’avortement et pour l’euthanasie (dans certains cas) ne veulent pas l’imposer à quiconque mais revendiquent le droit de voir respecter leurs opinions
Cher Salenson, manifestement ce que propose l’Eglise – le respect de la vie sous toutes ses formes de la conception à la mort naturelle (sans acharnement thérapeutique) – vous dérange. Tant mieux, car nous proclamons un message qui nous condamne. La foi est scandale et folie pour les paiens ! Est-ce que manifester dans la rue est une atteinte au respect de vos opinions, une imposition de notre vision des choses ? Pourquoi ne pas voir un peu plus loin que « des croyances d’un autre âge » en essayant de mieux comprendre cette anthropologie ? Pensez-vous que toute évolution, parce qu’elle porte ce nom, est toujours bonne pour l’homme, au regard de la loi naturelle ?
Monsieur Salenson sait-il si les jeunes femmes en difficulté possèdent la liberté de ne pas céder à l’avortement: en réalité non, mais en principe oui , si le Planning familial leur indiquait le nom et l’adresse de toutes les associations qui aident les mères en détresse, comm TOm Pouce, Magnificat, Mère de Miséricorde. Aidez-nous cher monsieur à défendre la liberté de de ces femmes.
aider les mères en détresse? il ne s’agit pas de cela. être enceinte n’est pas être mère
dans mon ventre, ce n’était pas un bébé, mais un foetus, futur bébé peut-être, si la nature en avait décidé ainsi (les fausses couches naturelles existent!)
la maternité se construit, elle n’est pas naturelle, ni chez l’homme (et la femme) ni chez d’autres mammifères (dont nous faisons partie, il faut bien le reconnaître… c’est de la biologie scientifique)
le planning familial est la meilleure des choses pour la liberté des femmes, opprimées dans trop de religions par des hommes qui ne veulent voir en elles que la mère ou la putain, et non pas un simple être humain
nous ne serons sans doute jamais d’accord, mais je continuerai à militer pour la liberté des femmes, contre l’oppression des mâles, pour la démocraite et la laicité
et puis on a le droit de penser que l’on n’a pas le droit de faire n’importe quoi.
Quand demain on viendra vous supprimer parce qu’on aura décidé que vous ne correspondez pas à l’humain génétiquement correct que l’on souhaite voir marcher sur la terre, peut-être vous direz vous que l’on est allez un peu loin.
D’ailleurs il ne s’agit pas ici d’un problème de religion ou non, les catholiques ne sont pas les seuls (et heureusement) à défendre la vie et c’est grâce à des gens comme ceux qui ont manifesté ici peut-être que je n’ai pas laissé les médecins tuer mon fils qui n’avait, en plus, rien d’anormal !!
Vous vivez dans un pays où on tue sans réfléchir, je vous renvoie à l’histoire et à un certains Hitler qui n’avait pas réussit à imposer à son peuple ce que l’on nous impose aujourd’hui !!
vous accusez bien facilement des médecins d’avoir tué votre fils, je ne connais pas votre problème et la douleur de perdre un fils est sans doute la pire qui soit, de là à accuser les médecins? sauf faute professionnelle? auquel cas une plainte est possible et également aller en justice et punir
ensuite, je ne vois pas, hors guerres, tant que la laicité est respectée en france, comment on pourrait décider de me supprimer pour quelque raison que ce soit
je ne suis pas d’accord, en france, on ne peut pas être assassin sans être condamné
Bonjour Salenson,
Il me semble entendre dans votre commentaire une colère face à la manière dont l’homme a traité la femme depuis des décennies et pour cela je partage votre colère. Cependant, il me semble qu’aujourd’hui la laïcité que vous défendez est devenue une religion elle-même, une idéologie, une façon de penser unique plus qu’une réelle liberté.
Cependant ce que vous appelez liberté de la femme est pour moi l’oppression des enfants et il me semble qu’on ne peut construire une liberté d’une population (les femmes) sur l’oppression et l’anéantissement d’une autre population (les enfants). Il fut d’autres temps où les noirs n’étaient pas vus comme des humains, les juifs comme à éliminer, les femmes comme des moins que rien (et elles le sont encore dans certains milieux).
Aujourd’hui, il me semble que ce sont ces tout petits êtres que certains appellent foetus ou encore futurs bébés qui sont le sujet de la polémique actuelle. Et qui feront hurler les générations futures de notre inconscience. Non je ne ressens pas le planning familial comme une liberté, bien des femmes n’ont pas le choix d’avorter aujourd’hui (pression familiale, seule issue proposée à leur pauvreté ou difficultés rencontrées, refus social d’accepter la personne handicapée qui rejette sur les parents le choix « incompréhensible » d’avoir accueilli cette vie différente…). C’est cela que je décris, cela qui me révolte.
De plus ayant eu des chattes et les ayant vues avec des chatons je me permets d’être là encore en désaccord avec vous car elle sont très maternelles et ce, naturellement ! Pour nous, nous avons plus que l’instinct : la possibilité de croître et de progresser dans notre maternité, grâce aussi à notre intelligence plus importante que celle des autres mammifères. C’est une chance, il me semble, que cette maternité se développe déjà tout au long de la grossesse, et continue toute la vie. A la naissance de mon enfant je n’étais pas une mère parfaite, je ne le suis toujours pas et mon bébé est pourtant bien vivant. Il ne dépend pas de mes capacité de maternité, heureusement. De la même manière la mort fait malheureusement partie de la vie (foetale elle est appelée fausse couche) et bien que la mort existe, j’existe pourtant bel et bien ! Et je n’en reste pas moins un être humain.
Merci en tout cas de votre intervention et j’espère avoir pu participer à notre réflexion à tous.
effectivement vous avez raison:
c’est contre l’oppression qu’il faut se battre et non payer la liberté par la mort.
L’argument « naturel » sera toujours absurde, aucun animal ne vit sa vie de parent, de mère comme les autres. 85% des ovules fécondés chez la femmes sont éliminés très rapidement, l’otarie avorte « naturellement » lorsqu’elle sait qu’elle n’a pas de quoi nourrir ses petits…
des gens meurent de maladie, d’accident etc.. est-ce une raison suffisante pour autoriser que l’on tue.
Lisez bien les messages avant de répondre, mon fils n’est pas mort mais quand vous avez un « risque » d’avoir un enfant trisomique on vous dit qu’il faut l’avorter (où est la liberté ? La pression des médecins est énorme !! et on n’est pas dans le meilleur état qui soit pour réfléchir).
On ne peut admettre que l’avortement ou l’euthanasie deviennent (et malheureusement sont déjà, au moins pour l’avortement) des gestes banals.
La loi Veil autorisait l’avortement dans des cas graves ! Tous les avortement que l’on fait aujourd’hui ne sont pas des cas graves.
Et puis je vous rappelle que pouvoir avorter ce n’est pas une liberté, c’est une fois de plus la femme qui doit subir un outrage qui vient s’ajouter bien souvent à celui qu’un homme lui à fait subir (combien d’avortements suite à des viols ??).
Vous avez raison c’est de la connerie des hommes et des Hommes qu’il faut se libérer et je répète de nouveau ce que Marie disait, nos enfants ne doivent pas payer pour cela.
Aujourd’hui la contraception est telle que les grossesses non désirées pourraient n’être que pléthore: et pourtant !!
Malgré tout le pourcentage d’avortement n’a pas bougé depuis 75 !! comme quoi sans changer les mentalités, sans plus de dialogue et moins de « je fais n’importe quoi n’importe quand » rien ne changera.
Comme je dis souvent: une capote dans la poche ça sert pas à grand chose, il faut la sortir ».
Désolé d’être véhément mais je suis toujours scandalisé que notre pays qui offre tant de solutions traîne toujours autant de problèmes.