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En quoi la nouvelle évangélisation est-elle nouvelle par son langage ? (4/4)

Pour commencer l’année 2011, rien de tel que de finir notre série sur le thème « à quelle nouveauté la nouvelle évangélisation fait-elle référence ? ».

En créant à l’automne dernier le Conseil pontifical consacré à la nouvelle évangélisation et en annonçant la réunion d’un synode l’an prochain sur ce thème, Benoît XVI place la nouvelle évangélisation à l’épicentre de la mission universelle de l’Eglise en ce début de 3ème millénaire. Dans nos précédents articles (1 et 2 et 3), nous avons identifié les contours de la nouvelle évangélisation définis par nos trois derniers papes et commencé à aborder les trois caractéristiques de cette nouveauté selon Jean Paul II : « nouvelle par son ardeur, par ses méthodes et par son expression ». Après avoir expliqué en quoi elle est nouvelle par son ardeur puis par ses méthodes, nous abordons ici la troisième caractéristique de la nouvelle évangélisation : nouvelle par son langage.

Une évangélisation nouvelle par son langage

Pour comprendre, il nous faut regarder avant tout Jésus, le premier et le plus grand des évangélisateurs : il va à la rencontre de ses contemporains, aussi bien dans le Temple et les synagogues que sur les routes et dans leurs maisons ; il transmet l’Evangile de manière simple et directe, attestant ses propos par des signes messianiques : « Jésus parcourait la Galilée, proclamant la Bonne Nouvelle, guérissant toute maladie et toute langueur parmi le peuple » (1). L’évangélisation selon lui est assise sur trois piliers : l’inculturation du message, l’annonce de la Parole de Dieu et la guérison des malades.

1. L’inculturation du message

« Le christianisme du troisième millénaire devra répondre toujours mieux à cette exigence d’inculturation », c’est-à-dire au souci permanent « d’aller au-devant des exigences de chacun en ce qui concerne la sensibilité et le langage » (2), en les rejoignant sur leur lieux de vie et au travers de leurs modes culturelles ou d’expression – d’où toute l’importance aujourd’hui d’évangéliser par exemple sur Facebook, par la musique, dans les boîtes de nuit ou dans la rue – et en abordant de front toutes les questions existentielles qui habitent souvent douloureusement et nourrissent la « langueur » des hommes : la justice, l’amour, le sexe, la famille, le travail, les conflits, la souffrance, la mort…

2. L’annonce de la Parole de Dieu

L’annonce de la Parole de Dieu est le souci, déjà évoqué plus haut, de rien retirer au contenu et à la puissance de la Bonne Nouvelle. D’où l’importance de s’appuyer explicitement sur la Révélation faite en Jésus-Christ, dont les textes évangéliques, les Actes et les Epîtres sont dépositaires : combien de fois avons nous expérimenté depuis près de 30 ans qu’il n’y a pas plus « efficace » pour conduire au Christ qu’une prédication qui présente et traduit en langage d’aujourd’hui les textes néo-testamentaires !

3. La guérison

La guérison des maladies, physiques et intérieures, est le 3ème pilier de l’évangélisation de Jésus lui-même. Certes, elle est la plus dérangeante, et, lorsqu’elle fut minimisée ou oubliée dans la pratique et l’histoire de l’Eglise, ce fut à chaque fois lorsque la prédication kérygmatique était marginalisée ou oubliée. Pourtant, ouvrons les yeux ! Nos contemporains sont las de belles paroles, de belles conférences savantes ou pieuses sans effet sur leur vie : ils veulent être témoins des « merveilles de Dieu » qui sont annoncées dans la confession de foi de l’Eglise, ils attendent de toucher de près l’authenticité et l’efficacité de l’Evangile du Christ.

D’où l’importance pour ces personnes d’écouter et de voir des témoins de la foi pour illustrer cette authenticité, et d’être témoin de guérisons pour attester de cette efficacité. La guérison au nom de Jésus est la manifestation où se révèle le triomphe du Christ sur la maladie, le péché et la mort que nous confessons dans le Credo ; et le témoignage ou la constatation de ces guérisons interpellent et édifient croyants et incroyants : ils sont alors d’autant mieux disposés à écouter et à accueillir le message du Salut par adhésion à la personne de Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur.

Si la prédication est pour sa part « parole de Dieu », la guérison est « manifestation de Dieu », c’est à dire authentification de la Parole, attestation pratique que Jésus-Christ, ressuscité et à la droite de Dieu, est bien vivant et agissant aujourd’hui dans nos vies. Dans les périodes les plus riches de l’histoire de l’Eglise, prédication et guérison ont toujours été associées ; les opposer est un non-sens et produit deux dérives : prédication sans guérison risque de dériver vers l’intellectualisme qui n’intéresse plus grand monde ; la guérison sans prédication dérive vers la manipulation, la magie ou le charlatanisme.

Certes, si les guérisons physiques sont souvent d’ordre exceptionnel, liées à des ministères charismatiques singuliers (les saints ou des personnes comme le Père Emiliano Tardif plus récemment), à des lieux de grâces particulières (Lourdes par exemple), à certaines assemblées liturgiques, spirituelles ou missionnaires (telles messes pour les malades, rassemblements ou groupes de prière), d’innombrables guérisons intérieures ou relationnelles sont aujourd’hui le fruit de la nouvelle évangélisation, comme l’illustrent depuis 40 ans des centaines (3) de livres ou d’interviews, sans parler des innombrables anonymes qui témoignent si régulièrement à leurs proches ou dans divers groupes des merveilles de Dieu dans leur vie.

L’évangélisation « nouvelle dans son expression » dont parle Jean-Paul II doit donc être accompagnée, comme dans l’Evangile et les Actes des Apôtres, par la manifestation de la puissance de Dieu ‘ici et maintenant’, et donc par « des signes et des prodiges » (4) que l’Esprit-Saint veut répandre à profusion. En cela, rien d’exceptionnel : ce n’est que répondre au commandement du Christ « Allez, prêchez, et dites ‘Le royaume des cieux est proche’. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux » (5).

La « nouveauté » attendue par nos papes depuis plus de 35 ans dans l’approche de l’évangélisation est un retour aux sources apostoliques : répondre sans réserve et sans restriction au mandat missionnaire donné par le Christ à ses disciples, et accueillir l’effusion de l’Esprit-Saint qui « fait toute chose nouvelle » (6) en nos vies et dans l’Eglise. Avec Benoît XVI, « prions Dieu … afin que l’accueil de l’Esprit de Pentecôte soit comme un feu ardent et un vent impétueux pour la vie chrétienne et pour la mission de toute l’Eglise » (7).

Alex et Maud Lauriot Prévost

(1) Mt 4, 23 et 9,35
(2) Jean-Paul II « Au début du nouveau millénaire » § 40
(3) Sans doute des milliers d’ailleurs
(4) Ac 2, 22
(5) Mt 10, 8
(6) AP 21,5
(7) Homélie de Benoît XVI – Rassemblement des Mouvements et Communautés nouvelles, juin 2006

En quoi la nouvelle évangélisation est-elle nouvelle par ses méthodes ?

Etancher ma soif.com, un site de nouvelle évangélisation lancé l'été dernier, en pleine canicule.


En créant cet automne le Conseil pontifical consacré à la nouvelle évangélisation et en annonçant la réunion d’un synode en 2012 sur ce thème, Benoît XVI place la nouvelle évangélisation à l’épicentre de la mission universelle de l’Eglise en ce début de 3ème millénaire. Voici la suite de notre série sur le thème « à quelle nouveauté la nouvelle évangélisation fait-elle référence ? ».

Dans nos précédents articles (ici et ), nous avons identifié les contours de la nouvelle évangélisation définis par nos trois derniers papes et avons commencé à aborder les trois caractéristiques de cette nouveauté selon Jean Paul II : « une nouvelle ardeur, de nouvelles méthodes et un nouveau langage ». Après avoir expliqué en quoi elle est nouvelle par son ardeur, nous abordons ici la deuxième caractéristique de la nouvelle évangélisation.

Une évangélisation nouvelle par ses méthodes

1. L’annonce du kérygme

Qui dit méthode, dit pédagogie, cheminement pour accompagner ses interlocuteurs. D’où l’importance de saisir toute la différence entre « kérygme » et « catéchèse » comme l’ont toujours fait les chrétiens dans les premiers temps de l’Eglise, annonçant la foi dans les sociétés paganisées : le premier est l’annonce de la personne de Jésus et de son œuvre bienfaisante dans nos vies ; le second est la transmission de ce que recouvre la foi et ses conséquences. L’un et l’autre sont essentiels pour la vie chrétienne, mais le premier précède le second, sans quoi l’évangélisation ne porte pas du fruit et la catéchèse – aussi intelligente et pédagogique soit elle – s’avère tôt ou tard stérile au plan apostolique. Une telle distinction donne une clé de lecture essentielle pour comprendre l’érosion constante depuis des décennies de la pratique religieuses et de l’intérêt pour la foi au sein de très nombreuses Eglises malgré les trésors de générosité, de foi et d’énergie que l’Eglise investit dans son travail catéchétique auprès d’enfants ou d’adulte ayant quasiment tous grandi dans un contexte familial et social si marqué par l’athéisme et les philosophies des Lumières.

Le kérygme est à la catéchèse, ce que la naissance est à la croissance : il la précède, il lui est préalable, il en est même la condition pour que fructifie la catéchèse.

Le kérygme ne « donne » pas la vie, c’est Dieu qui la donne ; mais la prédication vivante du kérygme, l’attestation par le témoignage réveillent dans le cœur qui la reçoit, la puissance de vie d’enfant de Dieu inscrite en chacun de nous ; le kérygme nous conduit à désirer ou à faire fructifier le Salut du Christ donné au baptême, à le rendre efficient par la réponse de la foi et l’accueil de Jésus de Nazareth comme Fils de Dieu, comme seul et véritable Messie pour chaque homme ou femme.

La catéchèse déploie pour sa part toute les conséquences de cet acte de foi et de vie qu’est la reconnaissance et l’accueil de la personne de Jésus ; elle recouvre le 1er volet de ce que les Actes des Apôtres décrivent comme conséquences de cette adhésion au Christ par la foi : « ils se montraient assidus à l’enseignement des apôtres, fidèles à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières » (1).

2. L’importance du témoignage

Cette nouvelle pédagogie missionnaire est avant tout centrée sur l’authenticité du message avancé, et non la présentation des dogmes ou des pratiques religieuses : elle est assise sur le témoignage humble et l’expérience personnelle de l’amour du Père, du Salut du Christ, de l’illumination de L’Esprit-Saint. Paul VI a beaucoup insisté sur cette exigence désormais incontournable pour évangéliser nos contemporains : « aujourd’hui, le monde écoute davantage les témoins que les maîtres, ou s’il écoute des maîtres, c’est avant tout parce qu’ils sont des témoins ». C’est une évolution pastorale majeure dans une société de chrétienté millénaire où on naissait chrétien, on vivait chrétien, on mourrait chrétien : il fallait nourrir la foi, non l’éveiller ou la faire naître. La vie apostolique se résumait à Ac 2, 42 : la catéchèse, la liturgie, la vie paroissiale, les œuvres de charité, mais l’importance première du kérygme et de l’œuvre de Pentecôte n’étaient que sous-jacentes. Puisque l’enfant dès son plus jeune âge était évangélisé de multiple manières par sa famille, l’Eglise se concentrait sur la catéchèse et la liturgie car elle prenait pour acquis l’événement fondateur de la foi, c’est-à-dire la rencontre personnelle avec Dieu dont le signe le plus évident est la certitude intérieure d’être immensément aimé par lui sans condition et sans mérite !

Pour renouer le fil de cette expérience primordiale de l’amour de Dieu, Paul VI insista sur la nécessité d’articuler témoignage de vie et annonce intégrale du kérygme : « Il n’y a pas d’évangélisation véritable sans que le nom, l’enseignement, la vie, le règne, les promesses, le mystère de Jésus de Nazareth Fils de Dieu ne soient annoncés ».

3. Avoir pour objectif  la conversion

Pour sa part, Jean-Paul II insista sur la finalité de l’évangélisation qui est bien la conversion, renoncement explicite et public au mal et aux faux dieux par un acte libre et le choix personnel du Christ. La conversion est un thème-clé de son encyclique-testament qu’est « Au début du nouveau millénaire » (2). Cette reconnaissance de l’importance de la conversion comme fruit de la mission n’est pas bien entendu une « nouveauté » apostolique, mais un retour aux sources rendu particulièrement nécessaire lorsque que des pans entiers de l’Eglise sont touchés par le sécularisme, le relativisme et le doute. Paul VI dénonça le premier « le manque de ferveur d’autant plus grave qu’il vient du dedans (de l’Eglise) : il se manifeste dans la fatigue et le désenchantement, la routine et le désintérêt, et surtout le manque de joie et d’espérance ». Tout en réfutant les « alibis insidieux » soi-disant inspirés du Concile, il rappelle la honte de Paul à l’égard de ceux qui « rougissent de l’Evangile » (3) ; Jean Paul II, pour sa part, met en garde contre « une indifférence malheureusement très répandue parmi les chrétiens et souvent fondée sur des conceptions théologiques inexactes et imprégnées d’un relativisme religieux qui porte à considérer que toutes les religions se valent »(4).

Désirer la conversion de ceux à qui il nous est donné l’immense joie d’annoncer le Christ, nous place devant cette évidence : comment ne pas être le premier concerné par la conversion de mon cœur pour transmettre ce que j’ai moi-même expérimenté ? Même si, comme Obélix, nous sommes nombreux à être tombés dans la potion magique de l’Eglise quand nous étions petits, nous avons besoin de retrouver l’audace d’affronter les païens qui nous entourent pour découvrir combien cette force nous habite ! Prions l’Esprit-saint de nous remplir de l’audace des générations d’enfants de Dieu missionnaires qui ont transmis fidèlement depuis 2000 ans, la Bonne Nouvelle, parfois même au prix de leur vie.


Références

(1) Ac 2, 42
(2) Et le sujet central des § 46 et 47
(3) Paul VI, exhoratation apostolique Evangelii nuntiandi sur « L’évangélisation dans le monde moderne », § 79 et 80
(4) Jean Paul II, encyclique Redemptoris missio sur « La Mission du Christ Rédempteur », § 58

En quoi la nouvelle évangélisation est-elle nouvelle par son ardeur ?

En créant cet automne le Conseil pontifical consacré à la nouvelle évangélisation et en annonçant la réunion d’un synode en 2012 sur ce thème, Benoît XVI place la nouvelle évangélisation à l’épicentre de la mission universelle de l’Eglise en ce début de 3ème millénaire. Voici la suite de notre série sur le thème « à quelle nouveauté la nouvelle évangélisation fait-elle référence ? ». Deuxième volet : en quoi est-elle nouvelle par son « ardeur » ?

Dans notre précédent article, nous avons détaillé les grandes lignes de la nouvelle évangélisation. Il nous semble important maintenant de préciser les trois « caractéristiques pratiques » proposées par Jean-Paul II : « une nouvelle ardeur, de nouvelles méthodes et un nouveau langage ». Elles sont de fait des interpellations personnelles qui peuvent nous aider à mieux discerner notre propre « maturité de la foi » et la « conversion radicale de notre état d’esprit » que le pape appelle de ses vœux. Nous abordons ici la première caractéristique.

Une évangélisation nouvelle par son ardeur

L’ardeur vient de « ardent », tel un feu : les disciples d’Emmaüs ont le cœur brûlant après leur rencontre du Christ, la Pentecôte et tant de passages des Actes nous illustrent le feu intérieur des disciples. Brûler d’ardeur et de zèle pour l’Evangile n’est pas le fruit d’une excitation humaine ou l’effet de drogues illicites (1), mais bien le signe que l’Esprit promis aux disciples par le Christ lui-même est bien présent et agissant avec puissance.

Un des plus grands évangélisateurs catholiques depuis cinquante ans fut le Père Emiliano Tardif : il affirmait que « brûler pour l’Evangile est un élément fondamental de l’Evangélisation », comme l’illustre la Parole de Dieu.

le zèle de ta maison me dévore dit le psalmiste (2)
– comme Pierre et Jean, nous ne pouvons taire tout ce que nous avons vu et entendu (3)
– comme Jérémie, nous avons un feu qui nous dévore les os (4) pour nous pousser à évangéliser

Le zèle, le feu, l’ardeur des missionnaires sont à la mesure du bouleversement réel qu’ont opéré dans notre vie la rencontre, la vie et l’amour du Christ : plus que des doctrines, le prédicateur doit avoir le feu d’amour de Jésus dans son cœur, et comme il ne peut garder pour lui cette expérience brûlante, il la partage avec flamme, vérité, authenticité.

Deux précisions au regard de très nombreuses expériences de par le monde :

– l’évangélisateur « nouveau » témoigne des merveilles de Dieu dans sa vie, et non ce qu’il a appris sur Dieu ; l’évangélisateur peut donc être un simple baptisé : ce n’est pas d’abord un pasteur, un professeur ou un docteur ; néanmoins, le concours de ces derniers reste indispensable pour former les missionnaires, s’assurer qu’ils confessent et attestent la vraie foi, et que leur vie se conforme peu à peu à la foi qu’ils proclament.

– l’ardeur du témoin n’est pas le fruit de caractères expansifs ou extravertis, mais avant tout le fruit de l’action de l’Esprit-Saint accueilli par ceux qui évangélisent ; c’est donc lui qui oint les missionnaires de force comme l’exprime Paul : « ma parole et mon message n’avaient rien des discours persuasifs de la sagesse, c’était une démonstration d’Esprit et de puissance (5) ». Paul VI confirme toute cette action irremplaçable de l’Esprit-Saint aujourd’hui au service de la mission : « les meilleures techniques d’évangélisation ne sauraient remplacer l’action discrète de l’Esprit Saint ; sans Lui, la plus convaincante des dialectiques est impuissante sur l’esprit des hommes car c’est Lui qui, dans le tréfonds des consciences, fait accepter et comprendre la Parole du Salut » (6), tandis que Jean-Paul II insiste sur l’impératif de « raviver en nous l’élan des Origines, en nous laissant pénétrer de l’ardeur de la prédication apostolique qui a suivi la Pentecôte » (7).

Nous voilà de nouveau interpellés par le successeur de Pierre : sommes-nous prêts à laisser agir l’Esprit en nous pour annoncer la Bonne Nouvelle ? Sommes-nous conscients du trésor que nous portons ? Comment pouvons-nous nous taire alors que tant et tant souffrent de ne pas connaitre le Christ ? Sans doute, comme nous y invite Jean-Paul II, avons-nous besoin de retrouver en nous cette présence vivante du Christ pour la porter au monde en ajoutant à notre témoignage de vie, une parole explicite : c’est la première des charités comme le dit Benoit XVI, que de dire au nom de qui et pour qui nous vivons ainsi, que de proposer la foi à tous sans distinction

Références :

(1) Quoique cela puisse en donner quelque peu l’apparence : « ils sont plein de vin doux » dit-on des disciples à la Pentecôte
(2) Ps 69
(3) Ac 4, 20
(4) Jr 1, 13
(5) 1 Co 2, 4
(6) Paul VI « L’évangélisation dans le monde moderne » § 75
(7) Jean-Paul II « Au début du nouveau millénaire » § 47

A quelle nouveauté la nouvelle évangélisation fait-elle référence ? (1/4)

Evangélisation lors du festival de Cannes avec Anuncio

Dans la suite de l’entretien d’Alex et Maud Lauriot Prévost réalisé pour Zenit, nous leur laissons la parole pour vous proposer une série de billets sur cette question de la nouvelle évangélisation, de façon plus approfondie encore. Premier volet : pourquoi s’agit-il d’une impulsion missionnaire nouvelle ?

En créant cet automne le Conseil pontifical consacré à la nouvelle évangélisation et en annonçant la réunion d’un synode en 2012 sur ce thème, Benoît XVI place la nouvelle évangélisation à l’épicentre de la mission universelle de l’Eglise en ce début de 3ème millénaire.

Une impulsion missionnaire nouvelle

Pour beaucoup, la nouvelle évangélisation reste un mystère ; elle a cependant été bien définie dans ses contours et sa substance par Jean-Paul II.

1°/ Son contenu : il est bien entendu le même depuis 2000 ans. L’Eglise et le monde ont besoin d’une nouvelle évangélisation, non d’un nouvel Evangile ! Il s’agit simplement d’annoncer d’une manière nouvelle et avant tout renouvelée, en veillant à se concentrer sur le cœur de la foi qui peut retourner des vies, toucher et attirer les cœurs des croyants et non-croyants.

2°/ Ses causes : « On doit considérer comme dépassé dans les pays d’ancienne évangélisation, la situation d’une ‘’société chrétienne’’ qui se référait explicitement aux valeurs évangéliques… Alors que l’humanité est en recherche et bien souvent malade, notre époque nécessite une impulsion missionnaire nouvelle » (1). D’où l’importance, d’être avant tout à l’écoute du vécu de nos contemporains, de ses souffrances et de ses « maladies » intérieures, de ses attentes existentielles et des voies de traverse si souvent utilisées pour compenser leur méconnaissance du Christ et de son amour pour nous.

3° / Son état d’esprit : « Il faut raviver en nous l’élan des origines, en nous laissant pénétrer de l’ardeur de la prédication apostolique qui a suivi la Pentecôte (…) avoir la même disponibilité que les apôtres pour écouter les voix de l’Esprit, le même courage pour relever les défis missionnaires » (2). D’où l’importance d’une plus grande vie dans l’Esprit des communautés chrétiennes pour vivre de cet esprit apostolique, et d’une formation à la prédication kérygmatique.

4° / Ses conditions de mise en œuvre : « Celui qui a vraiment rencontré le Christ, il ne peut le garder pour lui-même, il doit l’annoncer, au risque de devoir se poser courageusement cette question : ‘si je n’ai pas le goût de l’annoncer, l’ai-je vraiment rencontré ?’ » (3). D’où l’importance pour les catholiques de relire et de discerner dans l’Esprit-Saint comment et où le Christ nous a rencontrés, aimés et sauvés, et de ne pas se contenter de se dire chrétien ou de pratiquer la religion catholique par tradition, habitude, simple choix intellectuel ou choix de valeurs.

5° / Ses exigences ecclésiales : « La mission est le signe le plus clair de la maturité de la foi » car elle témoigne d’une « conversion radicale de son état d’esprit » tant « au niveau des personnes que des communautés. C’est en devenant missionnaire que la communauté chrétienne pourra dépasser ses divisions et ses tensions internes et retrouver son unité et la vigueur de sa foi (…) On devra apprécier la valeur des organismes, des mouvements, des paroisses et des œuvres apostoliques de l’Eglise à la lumière de l’impératif missionnaire » (4). D’où la surprenante grille de discernement que le magistère de l’Eglise propose désormais d’utiliser pour mesurer – à partir de la mise en œuvre ou non de cette dynamique personnelle et collective de la nouvelle évangélisation – la « valeur » des différentes institutions ecclésiale et la « maturité » chrétienne des baptisés.

6 °/ Son universalité : il s’agit d’un impératif qui s’adresse à tous les baptisés. « La nouvelle évangélisation est un engagement qui nous concerne tous » (Benoît XVI) car il s’agit de « susciter dans l’Eglise un nouvel esprit missionnaire qui ne saurait être réservé un groupe de ‘spécialistes’, mais qui devra engager la responsabilité de tous les membres du peuple de Dieu » (5). C’est pourquoi la nouvelle évangélisation s’empare aujourd’hui progressivement de toute l’Eglise, bien au delà des seuls nouveaux mouvements (paroisses, diocèses, aumôneries, etc.) qui ont été parmi les premiers à faire jaillir toutes sortes d’initiatives missionnaires adaptées à notre génération.

7°/ Ses caractéristiques pratiques : « la nouvelle évangélisation demande à chacun une nouvelle ardeur, de nouvelles méthodes et un nouveau langage pour l’annonce et le témoignage évangéliques » (6).

Il est à noter qu’au travers de ces éléments, les papes lancent avec vigueur et de façon réitérée, à la suite de Saint Paul, un appel à « être toujours prêt à rendre compte de l’espérance qui nous habite à quiconque nous en fait la demande ». Demandons ensemble la force de l’Esprit-Saint pour que nous soyons à notre tour les témoins dont le Christ à besoin pour rassasier la soif de tous nos contemporains !

Nous allons revenir sur les trois éléments majeurs qui caractérisent la nouvelle évangélisation selon Jean Paul II: « une nouvelle ardeur, de nouvelles méthodes et un nouveau langage ».

La semaine prochaine : pourquoi s’agit-il d’une évangélisation nouvelle par son ardeur ?

Références

(1) Jean-Paul II « Au début du nouveau millénaire » § 47
(2) Idem § 3 puis 30
(3) Jean-Paul II « Au début du nouveau millénaire » idem § 40
(4) « La Mission du Christ Rédempteur » § 48 et 49
(5) Jean-Paul II « Au début du nouveau millénaire » idem § 40
(6) Jean Paul II – 25 mars 1992

La nouvelle évangélisation est en marche !

Evangélisation de plage lors du festival Anuncio

Evangélisation de plage lors du festival Anuncio

La création du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation suivie du motu proprio Ubicumque et semper (« partout et toujours ») l’instituant, l’annonce d’un prochain synode des évêques à Rome sur ce thème en 2012, une exhortation apostolique sur la Parole de Dieu qui en parle largement, les prédications de l’Avent au Vatican sur la même question… Décidemment, Benoît XVI met bel et bien l’Eglise en ordre de bataille pour que les catholiques se lancent tous dans une nouvelle évangélisation.

Si le sujet est quelquefois galvaudé, souvent mal compris car mal expliqué, parfois utilisé pour se donner bonne conscience ou démontrer qu’on est bien à la page, les catholiques retrouvent une meilleure compréhension de la mission que le Christ lui-même nous a confiée.

Beaucoup s’interrogent : d’où vient la nouvelle évangélisation ? Est-ce une formule passée de mode, une mouvance parmi d’autres, un label réservé à des spécialistes qui le revendiquent, une pratique réservée aux évangéliques ? Combien de fois Benoît XVI en a-t-il parlé depuis son élection ? En quoi est-elle « nouvelle » ? Pourquoi le « Premier monde » a-t-il besoin d’une nouvelle évangélisation ? Comment, concrètement, la mettre en oeuvre ?

C’est sur ce dernier aspect que les questions sont les plus nombreuses : est-ce la place d’un prêtre en boîte de nuit pour annoncer le Christ ? D’un séminariste dans une belle voiture sur l’auto-route pour témoigner de sa foi grâce à l’auto-stop ? D’une religieuse sur une plage au milieu des deals pour parler de sa rencontre avec Jésus ? D’une troupe de laïcs sur Internet pour évangéliser le continent numérique, Facebook compris ?

Prochains rendez-vous :

– Je suis l’invité, demain jeudi, sur Radio Notre Dame, de 16h à 17h, dans le cadre du Radio don, par Marion Duchêne, rédactrice en chef. (Pour soutenir Radio Notre Dame comme média d’évangélisation : leur page « aidez-nous« ).

– Mardi 14 décembre, je donnerai une conférence au séminaire d’Issy-les-Moulineaux, à partir de mon livre Dieu est de retour, la nouvelle évangélisation de la France (voir ici). Places limitées, pour s’inscrire : conferences@dieuestderetour.com.

La nouvelle évangélisation doit rééquilibrer annonce du kérygme et catéchèse (I/II)

Un entretien d’Alex et Maud Lauriot Prévost réalisé par nos soins pour Zenit.

En lui donnant un Conseil pontifical et en annonçant la réunion d’un synode en 2012 sur ce thème, la nouvelle évangélisation apparaît comme un défi majeur pour l’Eglise en ce début de XXIe siècle. Nous avons interrogé Alex et Maud Lauriot Prévost, couple missionnaire et formateur à la mission, acteurs de la nouvelle évangélisation en France et à l’étranger depuis près de 30 ans. Voici la première partie de cet entretien publié dans Zenit.

ZENIT – Qu’est ce qui vous a amené à découvrir la nouvelle évangélisation ?

Alex et Maud Lauriot Prévost – La découverte du renouveau charismatique et du père Daniel Ange en 1982 lors d’un grand rassemblement européen à Strasbourg fut pour nous une expérience de Pentecôte fondatrice pour notre vie. Alors que nous préparions notre mariage, Daniel-Ange nous a invité à organiser à Paris le premier rassemblement d’évangélisation de jeunes ; un an après et à l’invitation de l’Eglise, nous l’avons secondé en 1984 puis durant les trois ans de fondation de la première école internationale catholique d’évangélisation pour jeunes de 18 à 30 ans, Jeunesse-Lumière (http://www.jeunesse-lumiere.com), qui fait aujourd’hui référence en matière de formation à la nouvelle évangélisation auprès des jeunes dans l’Eglise. Depuis nous sommes investis dans un ministère d’évangélisation ou de formation à l’évangélisation auprès de jeunes ou de couples, particulièrement sur les thèmes liés à l’amour, à la sexualité, à la vie conjugale, etc. Nous sommes tous deux très fortement imprégnés par Jean-Paul II, lui qui a tellement œuvré à la fois pour le renouveau missionnaire de l’Eglise et celui de l’annonce de l’Evangile du mariage. Appartenir à la « Génération Jean-Paul II » revêt donc pour nous un sens très fort et particulier.

Quel est selon vous le rapport Jean-Paul II et de Benoît XVI avec la nouvelle évangélisation ?

Jean-Paul II a créé le concept de nouvelle évangélisation et l’a promu tout au long de son pontificat. Le cardinal Ratzinger s’est attaché à l’enraciner sur des assises théologiques et ecclésiales très solides. Tous deux très fins connaisseurs de la pensée des philosophes et des intellectuels des XIXe et XXe siècles, ils ont mesuré sans doute mieux que quiconque le contraste saisissant entre la nature du drame existentiel de l’homme contemporain et la pertinence de l’Evangile du Christ pour répondre à ce vide immense qui mine nos sociétés devenues athées. Ils discernent tous deux les réalités et les fruits missionnaires très prometteurs de ce que l’on appelle à Rome, les « Nouveaux mouvements ecclésiaux ». Ceux-ci sont devenus, depuis les années 60, des incubateurs de cette nouvelle évangélisation voulue par Jean-Paul II comme un profond renouveau missionnaire : des laboratoires d’apostolats nouveaux et très diversifiés.

Dans quelle mesure la nouvelle évangélisation plonge-t-elle ses racines dans le concile Vatican II ?

Comme plusieurs mystiques à cette époque, le pape Jean XXIII annonçait un nouveau printemps de l’Eglise à l’ouverture même du concile Vatican II et de nombreux textes conciliaires invitent à ce renouveau missionnaire. En 1975, pour les 10 ans de la clôture du concile, l’Eglise posa à nouveau des actes de portée à la fois universelle et prophétique sur ce thème : Paul VI eut le premier cette lecture des « signes des temps » en publiant l’exhortation apostolique sur « L’évangélisation du monde moderne », première ébauche de la nouvelle évangélisation sur laquelle Jean-Paul II s’appuiera constamment ; il accueillit également à la Pentecôte dans la basilique Saint Pierre les représentants du Renouveau Charismatique du monde entier en attestant que « le Renouveau est une chance pour l’Eglise ».

Le futur Benoît XVI percevait-il ces germes de renouveau spirituel et missionnaire dans l’Eglise ?

Dès les années 60, Joseph Ratzinger, jeune expert du concile et brillant théologien, a rapidement fait le lien entre cette éclosion non programmée de mouvements ecclésiaux au sein de la jeunesse catholique et la puissante vague missionnaire que ces mouvements ont suscitée. Il témoigna à de nombreuses occasions de sa perception d’une véritable « irruption de l’Esprit » durant toutes ces années, créant un puissant contraste avec la crise qui secouait en profondeur et en parallèle des pans entiers de l’institution ecclésiale ; il fit sa propre expérience auprès de communautés nouvelles et du renouveau charismatique dès le début des années 60, ce qui fut pour lui « une grâce, une joie dans son sacerdoce et aussi un grand encouragement », et lui permit d’affronter, confessa-t-il, « les grands périls de l’Eglise » de cette époque. Comme cardinal, puis pape, il témoigne régulièrement depuis, de toute sa joie d’avoir rencontré à l’époque « des jeunes touchés par la force du Saint-Esprit, affichant un grand enthousiasme, une expérience de foi vivante au cœur de l’Eglise catholique ».


Comment Joseph Ratzinger – théologien et pasteur – a-t-il interprété cette « irruption de l’Esprit » de l’époque pour reprendre son expression ?

Pour lui, la crise de 1968 marqua l’explosion du sécularisme moderne mais qui déjà minait les sociétés occidentales depuis des décennies. En contre-point de la crise sociale et existentielle majeure de la modernité, il reconnaît qu’alors « l’Esprit Saint, pour ainsi dire, prit la Parole : la foi s’éveillait chez les jeunes, sans ‘mais’ ou ‘si’, sans subterfuge ou porte de sortie, vécue dans sa totalité et comme un immense cadeau qui fait vivre ». Il fut alors convaincu que même si ces jeunes mouvements et communautés « n’attirent pas l’attention de l’opinion publique, ce qu’ils font indique l’avenir » : se dessinait là le futur de l’Eglise que nous voyons effectivement éclore de si belle manière dans le monde entier aujourd’hui.

Le cardinal Ratzinger reconnaît l’authenticité de l’expérience chrétienne de ces mouvements. Il décèle chez ces jeunes «une rencontre personnelle et profonde avec le Christ », la force et le fruit missionnaire de leur témoignage auprès « de personnes alors touchées au fond d’elles-mêmes par l’action unifiante de l’Esprit-Saint ».

Comment le pape Benoît XVI voit-il la nouvelle évangélisation ?

Au regard de sa réflexion historique et théologique, de son propre cheminement personnel et de son expérience ecclésiale, la nouvelle évangélisation est avant pour lui tout le fruit d’un profond vent de Pentecôte sur l’Eglise, un vrai don de Dieu, et non un nouveau « machin » issu d’une savante planification pastorale ! «L’humble travailleur à la vigne du Seigneur » comme il s’est défini à son élection, se voit avant tout comme intendant des grâces de Dieu, et c’est pour cela qu’il s’inscrit dans la ligne de Jean-Paul II : Benoît XVI confirma en effet peu de temps après son élection qu’il a « pour mission essentielle et personnelle de faire fructifier le trésor immense que lègue à l’Eglise » son prédécesseur. Après lui, il constate dans le monde entier que – là où les Eglises ou les communautés locales sont marquées par un rajeunissement, une dynamique d’apostolat des laïcs ou un renouveau des vocations – c’est bien le souffle puissant de l’Esprit-Saint et la mise en œuvre de la nouvelle évangélisation qui les caractérisent. Il n’a donc pas hésité pour y engager toute l’Eglise.

La nouvelle évangélisation n’est-elle pas réservée à des spécialistes de la mission ?

Jean-Paul II et Benoît XVI sont très clairs sur le caractère universel de la nouvelle évangélisation : pour le premier, il s’agit «d’un engagement qui nous concerne tous » car il s’agit de « susciter dans l’Eglise un nouvel esprit missionnaire qui ne saurait être réservé un groupe de ‘spécialistes’, mais qui devra engager la responsabilité de tous les membres du peuple de Dieu » ; pour le second, « l’Eglise toute entière, doit se laisser régénérer par la force de l’Esprit Saint pour se présenter au monde contemporain et lui offrir des réponses adéquates ». Cette vision catholique, dans tous les sens du terme, se concrétise au travers des décisions prises récemment par Benoît XVI. Sur le terrain, depuis le début des années 2000, on constate que la nouvelle évangélisation conquiert progressivement l’Eglise dans toute sa diversité, bien au delà des seuls nouveaux mouvements ou du Renouveau qui l’ont vu naître. Des paroisses, diocèses, aumôneries, communautés religieuses ou mouvements plus anciens, on voit jaillir aujourd’hui toutes sortes d’initiatives missionnaires pertinentes et adaptées à cette génération.

Comment pourriez-vous définir la nouvelle évangélisation ?

La définir est effectivement important, car derrière ce concept, on met parfois tout et n’importe quoi : c’est sans doute très bien de créer un site Internet pour une paroisse, de monter un groupe de musique dans une aumônerie ou de relancer un groupe de prière du chapelet, mais ce n’est pas pour cela synonyme de nouvelle évangélisation.

Tout d’abord, l’Eglise et le monde ont besoin d’une nouvelle évangélisation, non d’un nouvel Evangile ! Il s’agit donc d’annoncer l’Evangile d’une manière nouvelle et avant tout renouvelée, en veillant à se concentrer sur le cœur de la foi qui peut retourner des vies, toucher et attirer les cœurs des croyants et non-croyants.

Jean-Paul II a lui-même précisé que la nouvelle évangélisation est une évangélisation menée dans un nouvel état d’esprit, selon des conditions de mises en œuvre précises ; elle se caractérise par « une nouvelle ardeur, de nouvelles méthodes et un nouveau langage » ; et elle recouvre des exigences ecclésiales.

Pouvez-vous préciser ce nouvel état d’esprit et ces conditions de mises en oeuvre ?

Cet état d’esprit est l’invitation à retrouver la radicalité de la foi, le zèle apostolique et spirituel des premiers temps de l’Eglise car – dit Jean-Paul II – «il faut raviver en nous l’élan des origines, en nous laissant pénétrer de l’ardeur de la prédication apostolique qui a suivi la Pentecôte et avoir la même disponibilité que les apôtres pour écouter les voix de l’Esprit, le même courage pour relever les défis missionnaires ». D’où l’importance d’une plus grande vie dans l’Esprit des communautés chrétiennes pour vivre de ce zèle apostolique, et d’une formation des baptisés à la prédication kérygmatique.

Pour ce qui est des conditions de mise en œuvre, c’est avant tout – pour celui qui ambitionne d’évangéliser – l’expérience profonde et personnelle de l’amour du Christ et de son Salut, et ce, vécu en Eglise : « celui qui a vraiment rencontré le Christ », dit encore Jean-Paul II, « ne peut le garder pour lui-même, et doit l’annoncer, au risque de devoir se poser courageusement cette question : ‘si je n’ai pas le goût de l’annoncer, l’ai-je vraiment rencontré ?’ ». D’où l’importance première pour chacun de relire et de discerner dans l’Esprit-Saint et la foi de l’Eglise comment et où le Christ nous a rencontrés, aimés et sauvés, et de ne pas se contenter de se dire chrétien ou de pratiquer la religion catholique par tradition, habitude, simple choix intellectuel ou choix de valeurs.

Pouvez-vous développer ce qui caractérise les trois « nouveautés » de la nouvelle évangélisation ? Jean-Paul II parle tout d’abord d’une « nouvelle ardeur »…

L’ardeur vient de « ardent », tel un feu : les disciples d’Emmaüs ont le cœur brûlant après leur rencontre du Christ. La Pentecôte et tant de passages des Actes nous illustrent le feu intérieur des disciples. Brûler d’ardeur et de zèle pour l’annonce de l’Evangile est donc la réponse logique des apôtres au don de l’Esprit et à la mission reçue du Christ : «nous ne pouvons taire tout ce que nous avons vu et entendu » assurent Pierre et Jean, comme en écho au cri du psaume : « le zèle de ta maison me dévore ».

Le zèle, le feu, l’ardeur des missionnaires sont à la mesure du bouleversement réel qu’ont opéré dans notre vie la rencontre, la vie et l’amour du Christ : plus que des doctrines, le prédicateur doit avoir le feu d’amour de Jésus dans son cœur, et comme il ne peut garder pour lui cette expérience brûlante, il la partage avec flamme, vérité, authenticité.

Certains chrétiens se méfient d’un trop grand enthousiasme des évangélisateurs…

Il faut bien sûr agir avec discernement et sagesse, non selon l’esprit du monde, mais celui du Christ. C’est pourquoi Benoît XVI invite les pasteurs de l’Eglise à ne pas assécher les dynamiques missionnaires par des considérations trop savantes ou distantes car beaucoup ont « laissé s’installer un esprit ‘éclairé’ et blasé qui taxe de fondamentalisme la foi et le zèle de ceux qui ont été saisis par l’Esprit-Saint ». De plus, le pape nous invite aussi à ne pas éteindre les appels de l’Esprit en ces temps nouveaux par une organisation trop rationnelle ou systématique : « n’érigez pas vos propres plans pastoraux en norme de ce qu’il est permis à l’Esprit Saint d’opérer : à cause de toute cette planification, les Eglises pourraient devenir imperméables à l’Esprit de Dieu, à sa force dont elles vivent ».

Ce zèle est-il vraiment donné à tout le monde ?

L’évangélisateur « nouveau » témoigne des merveilles « de » Dieu dans sa vie, et non ce qu’il a appris « sur » Dieu ; l’évangélisateur peut donc être un simple baptisé : ce n’est pas d’abord un pasteur, un professeur ou un docteur, même si, bien entendu, le concours de ces derniers reste indispensable pour former les missionnaires, s’assurer qu’ils confessent et attestent la vraie foi, et que leur vie se conforme peu à peu à ce qu’ils proclament.

Le zèle du témoin n’est pas le fruit de caractères expansifs ou extravertis, mais avant tout le fruit de l’action de l’Esprit-Saint accueilli par ceux qui évangélisent ; c’est donc lui qui oint les missionnaires de force comme l’exprime St Paul : «ma parole et mon message n’avaient rien des discours persuasifs de la sagesse, c’était une démonstration d’Esprit et de puissance ». Paul VI a d’ailleurs confirmé toute cette action irremplaçable de l’Esprit-Saint aujourd’hui au service de la mission : « les meilleures techniques d’évangélisation ne sauraient remplacer l’action discrète de l’Esprit Saint car – sans Lui – précise-t-il, la plus convaincante des dialectiques est impuissante sur l’esprit des hommes car c’est Lui qui, dans le tréfonds des consciences, fait accepter et comprendre la Parole du Salut ».

Parlez-nous de la seconde « nouveauté » missionnaire, celle de la méthode…

Cette nouveauté recouvre l’annonce du kérygme, le recours au témoignage et l’objectif de conduire à la conversion de ceux qui sont évangélisés.

Il est donc tout d’abord important de différencier au plan de la méthode le « kérygme » et la « catéchèse » comme l’ont toujours fait les chrétiens dans les premiers temps de l’Eglise, annonçant la foi dans les sociétés paganisées : le 1er est l’annonce de la personne de Jésus et de son œuvre bienfaisante dans nos vies ; le 2nd est la transmission de ce que recouvre la foi et ses conséquences. Le kérygme est à la catéchèse, ce que la naissance est à la croissance : il la précède, il lui est préalable, il en est même la condition pour que fructifie la catéchèse.

Pouvez-vous préciser leurs objectifs apostoliques respectifs ?

Le kérygme ne « donne » pas la vie, c’est Dieu qui la donne ; mais la prédication vivante du kérygme, l’attestation par le témoignage réveillent dans le cœur qui la reçoit, la puissance de vie d’enfant de Dieu inscrite en chacun de nous ; le kérygme nous conduit à désirer ou à faire fructifier le Salut du Christ donné au baptême, à le rendre efficient par la réponse de la foi et l’accueil de Jésus de Nazareth comme Fils de Dieu, comme seul et véritable Messie pour chaque homme ou femme.

La catéchèse déploie pour sa part toutes les conséquences de cet acte de foi et de vie qu’est la reconnaissance et l’accueil de la personne de Jésus ; elle recouvre ce que les Actes des Apôtres décrivent comme conséquences de cette adhésion au Christ par la foi : «ils se montraient assidus à l’enseignement des apôtres, fidèles à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières ».

Cette distinction est-elle si importante pour l’évangélisation ?

Bien saisir cette distinction et cette chronologie donne en grande partie les clés pour comprendre la situation de sécularisation de nos sociétés et ce pourquoi tant de nos contemporains fuient nos Eglises malgré les trésors d’énergie et de générosité investis par les chrétiens et leurs pasteurs. Après 1000 ans de chrétienté, cette distinction a été malheureusement souvent oubliée : par certains côtés, notre Eglise en occident est un géant catéchétique et un nain kérygmatique. La nouvelle évangélisation va activement participer au nécessaire rééquilibrage apostolique entre ces deux volets si complémentaires de la mission apostolique de l’Eglise.

Alex et Maud Lauriot Prévost se sont mariés en 1983. Ils ont cinq enfants, sont consultants à titre professionnel, délégués épiscopaux au couple et à la famille du diocèse d’Avignon.

Les prédications de l’Avent, au Vatican, porteront sur l’évangélisation

« Ré-évangéliser le monde sécularisé » : prédications de l’Avent au Vatican

« Ré-évangéliser le monde sécularisé » : ce sera le thème des prédications du Père Raniero Cantalamessa, Capucin, prédicateur de la Maison pontificale, les vendredi de l’Avent au Vatican.

La première prédication aura lieu vendredi prochain, 4 décembre, en présence de Benoît XVI et de la Famille pontificale en la chapelle Redemptoris mater du palais apostolique, à 9 h. Les autres prédications auront lieu les 10 et 17 décembre.

Le thème est : « Ayez courage, j’ai vaincu le monde (Jean, 16, 33) : Pour une ré-évangélisation du monde sécularisé ». Le Père Cantalamessa s’est inspiré de la fondation du dicastère pour la nouvelle évangélisation. Il cherchera à identifier les obstacles de fond présents dans la culture moderne pour l’accueil de la Bonne Nouvelle : scientisme, rationalisme, sécularisation. Pour répondre à ces défis, il s’appuiera notamment sur la contribution offerte par la pensée du bienheureux John Henry Newman.

Source : Zenit

Préservatif : le pape s’est exprimé en toute liberté

En montrant son grand soucis pastoral, le pape ouvre la voie à une meilleure réception de la parole de l’Eglise, ce qui ne peut que favoriser l’évangélisation.

Lors de la présentation à la presse de Lumière du monde, son livre d’entretien avec le pape, Peter Seewald a manifesté une forme de déception quant à la réception de l’ouvrage : « Notre livre évoque la survie de la planète qui est menacée, le pape lance un appel à l’humanité, notre monde est en train de s’effondrer, et la moitié des journalistes ne s’intéresse qu’à la question du préservatif. » S’il a raison d’attirer l’attention sur les autres questions essentielles traitées dans Lumière du monde, la posture d’indignation de l’auteur demeure surprenante. Comment les propos du pape auraient-ils pu échapper à un retentissement spectaculaire ?

Dans Famille Chrétienne, un théologien romain, le père Biju-Duval, suggère que la pression médiatique est telle que « l’Eglise s’est trouvée contrainte de s’exprimer publiquement », curieuse manière de jeter le doute sur le pape en avançant une hypothèse totalement improbable. Le père Lombardi a précisé très naturellement que le pape n’était pas « naïf » et qu’il s’attendait à des réactions nombreuses. Tout indique en effet que le pape a parlé en conscience et en toute liberté, s’attendant parfaitement à la « surmédiatisation » de l’affaire. Car, de fait, ses propos constituent un « scoop énorme ».

C’est un « scoop énorme » parce que pour la première fois, un pape parle directement de l’usage du préservatif dans un cas concret, même s’il faut situer son propos dans un message plus large sur la prévention du Sida et la nécessaire « humanisation de la sexualité ». Pourquoi le pape a-t-il le courage de parler si concrètement, se plaçant volontiers sur un terrain qu’il sait miné, ouvert à toutes les interprétations, minimalistes ou maximalistes ? Parce que c’est nécessaire, tout simplement : environ 25 % des malades du Sida dans le monde sont pris en charge par des institutions catholiques. Cela signifie que l’Eglise connaît parfaitement les problématiques liées à la dramatique expansion du Sida : elle sait que la politique du « tout préservatif » n’enraye pas le Sida ; mais elle sait aussi que, sur le terrain, des catholiques, laïcs et religieux soucieux d’être fidèles à l’Eglise, sont confrontés quotidiennement à des cas concrets qui interrogent leur conscience.

Des « cas » : c’est à mon avis le mot clé dans cette incroyable affaire. Le pape n’ouvre pas la porte à une évolution de la théologie morale de l’Eglise, il ouvre la porte à une « étude de cas », à la lumière de la théologie morale de l’Eglise, ce qu’on appelle la « casuistique ». Dans la logique intellectuelle de l’Eglise, on ne part pas des cas particuliers subjectifs pour définir la doctrine générale objective ; on se fonde sur la doctrine pour étudier des « cas ». Le pape évoque, sans le traiter au fond, le cas d’un prostitué. Peut-être veut-il appeler les théologiens à étudier précisément ce « cas » et d’autres « cas » ?

Quel soulagement pour les innombrables fidèles catholiques engagés sur le terrain dans la lutte contre le Sida si un large travail « casuistique » était fait. Car il s’agit bien d’éclairer les consciences : c’est assurément la mission de « l’Eglise enseignante ». En quelque sorte, ce pape ne fait pas un « coup de communication » pour restaurer son image, il ne cède pas sous la pression, il fait son travail et n’hésite pas à prendre le risque conscient de la surinterprétation de ses propos. Il se pourrait bien que ce courage soit l’un des faits majeurs de ce pontificat.

Billet publié initialement sur Urgence com catho

L’évangélisation, c’est trop le pied !

« Qu’ils sont beaux les pieds de ceux qui annoncent de bonnes nouvelles ! » Rm 10,15. C’est sur cette parole tirée de l’Epitre aux Romains que s’appuient les jeunes de la Fraternité Adveniat pour annoncer leurs prochains rendez-vous !

Ainsi sont proposés deux week-ends « Rm 10,15 » de formation avec Doudou Callens, de la Communauté des Béatitudes, fin novembre et mi-février à Ermont (95). Au programme, prière, vie fraternelle, formation à l’évangélisation et à la prédication, pour préparer les pieds des messagers ! (1)

Un week-end mission est également prévu pour Noël à la paroisse de Garges-lès-Gonesse (95) sur le thème « Viens bientôt Seigneur Jésus ! » (Ap 22,20). Au programme, louange, adoration, vie fraternelle, formation, évangélisation de rue, veillée de prière… (2)

A la fin de l’année, Adveniat propose enfin une semaine d’évangélisation de rue avec louange, adoration, vie fraternelle, formation, évangélisation de rue, sur le thème « Proclamez l’Évangile ! » (Mc 16,15). (3)

(1) Les 27-28 novembre 2010 et les 12 & 13 fév. 2011, du samedi 9h30 au dimanche 18h à l’église Notre Dame de la Vallée, 81 rue d’Ermont 95390 St Prix, Gare de Gros Noyer.

(2) Les 18 & 19 déc. 2010, du samedi 10 au dimanche 15h30, Paroisse de Garges-lès-Gonesse, église Ste Geneviève, 22 rue du Col.Fabien 95140, RER D Garges-Sarcelles.

(3) Du 27 juin au 3 juillet 2011

Informations et inscriptions : www.adveniat95.org – Adveniat c’est le pied sur Facebook – adveniat95@gmail.com

« Lumière du monde » : le nouveau livre de Benoît XVI est pour la nouvelle évangélisation

Le livre-entretien de Peter Seewald avec Benoît XVI, « Lumière du monde. Le pape, l’Eglise et les signes des temps » a été présenté ce matin au Vatican par le président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, Mgr Rino Fisichella, par l’auteur de l’interview, le journaliste bavarois Peter Seewald, le « vaticaniste » italien Luiggi Accattoli, biographe de Jean-Paul II et auteur du livre sur le pardon du pape, par les éditeurs, et par le P. Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège.

La présence de Mgr Fisichella suffit à faire comprendre que le pape souhaite inscrire cette longue interview de six heures dans le cadre de la nouvelle évangélisation. Il l’a d’ailleurs confié, lors de l’audience qui a suivi la présentation : « J’espère que ce livre sera utile à la foi de beaucoup de personnes ».

Mgr Fisichella souligne d’emblée le caractère émouvant de ce livre dont le titre a été écrit par le pape lui-même en différentes langues et c’est la reproduction de son écriture qui apparaît sur la jacquette de couverture : « Licht der Welt. Luce del mondo. Lumière du monde. Luz del mundo. Light of the world ».

On peut d’ailleurs s’arrêter au titre. On comprend son sens christique : c’est le Christ qui est la lumière du monde. Et ecclésial : « Vous êtes la lumière du monde » dit le Christ à ses disciples. Mais aussi « Le sel de la terre » : c’était le titre du premier livre d’entretien du cardinal Ratzinger avec Seewald.

La présentation de Mgr Fisichella fera l’objet d’une lecture plus développée dans un prochain service. Il souligne notamment que plus d’un passage provoque un « examen de conscience ».

Il conclut que Benoît XVI a choisi cette forme de communication pour faire comprendre « au grand public sa pensée, sa façon d’être, sa façon de concevoir sa mission ».

« A lire » donc pour « méditer et comprendre une fois encore comment l’Eglise peut être dans le monde annonce d’une belle nouvelle qui apporte la joie et la sérénité ». C’est précisément l’objectif de la nouvelle évangélisation.

Ce nouveau livre de Benoît XVI sera disponible en France le 3 décembre. (On peut le commander dès aujourd’hui sur Amazon : cliquer ici).

Source : Zenit

Jeunesse évangélisatrice : ce soir à 20h40 sur KTO

Comme nous l’annoncions ici (demandez le programme !), KTO diffuse ce soir un documentaire intitulé Jeunesse évangélisatrice sur les nouveaux évangélisateurs. A l’heure où Benoît XVI vient d’instituer le Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, d’annoncer que le prochain synode des évêques aurait lieu sur ce thème et de publier une exhortation apostolique (Verbum domini) où la nouvelle évangélisation a toute sa place, ce film tombe à pic !

La bande annonce :


Jeunesse évangélisatrice
envoyé par KTOTV.

La réalisatrice Véronique Bréchot nous présente son documentaire :

Depuis une vingtaine d’années, dans les milieux chrétiens, on ne voit presque plus les jeunes dans les réunions et assemblées, comme si les chrétiens ne parvenaient pas à joindre la jeunesse d’aujourd’hui, et réciproquement. Pourtant de plus en plus de groupes de jeunes gens vont au devant d’inconnus pour leur proposer l’Evangile.

Un phénomène actuel illustre un mouvement profond et durable de l’Eglise catholique en France et en Europe : la jeunesse évangélisatrice. Ce film propose de révéler cette nouvelle évangélisation développée par la jeunesse catholique. Il va s’agir aussi de donner des clefs à ceux qui souhaitent s’y associer.

Ce documentaire présente, de façon joyeuse et tonique, ces équipes de jeunes engagés qui se rassemblent pour prier, vont dans les rues au devant de l’autre sur des lieux de vacances ou de loisirs, et agissent dans leur vie quotidienne en témoignant de leur foi.

C’est un paradoxe d’extérioriser sa foi alors qu’elle est du ressort de l’intime. Il leur faut dépasser la première impression qui peut être négative, ces jeunes gens doivent sembler illuminés aux yeux des athées. Pourtant des choses intérieures profondes se passent en eux et ils ressentent fortement la nécessité de les partager avec des croyants et des non croyants.

Comment se forme-t-on pour évangéliser ? Pourquoi ces juniors acceptent de consacrer leurs loisirs à l’évangélisation dans une société de plus en plus athée ? Quelles intimes convictions les animent, quels sont leurs moteurs ? Y a-t-il un vrai renouveau, une nouvelle approche de la foi ? Est-ce un retour aux origines, à la mission des apôtres qui partait sur les routes porter la Bonne Nouvelle du salut ? Quel parallèle peut-on faire dans d’autres religions ? Qu’en est-il en dehors de l’hexagone chez nos voisins européens ? Et hors de l’Europe ?

Pour comprendre comment les jeunes catholiques d’aujourd’hui appréhendent maintenant leur foi, étudions la diversité des activités qu’ils ont initiées et/ou qu’ils animent : du Festival Anuncio au groupe Surf and Pray à Royan, de la Mission Chrétienne qui intervient lors du Festival d’Avignon au groupe d’évangélisation Samarie dans le quartier de Pigalle à Paris, de l’évangélisation sur Internet (dont notre blog) au groupe de pop rock suisse P.U.S.H.

A regarder en direct et en archive sur www.ktotv.com

4 ans d’Anuncioblog : l’émission sur RCF

A l’occasion des quatre ans d’Anuncioblog, j’étais aujourd’hui l’invité de Maryse Chauveau sur RCF. L’occasion de revenir sur la genèse de ce blog, ces quelques mois passés pour l’évangélisation, les dernières actualités avec la création par Benoît XVI du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation et l’annonce d’un prochain synode des évêques sur ce thème…

A noter également, Anuncioblog a été cité dans cet article de La Croix.

Ecouter directement l’émission :

Pourquoi l’Eglise donne-t-elle tant d’importance à la nouvelle évangélisation ?

Messe de clôture du festival Anuncio à Montmartre, présidée par le cardinal Vingt-Trois, le 28 août 2010

Messe de clôture du festival Anuncio à Montmartre, présidée par le cardinal Vingt-Trois, le 28 août 2010

Pourquoi l’Eglise donne-t-elle tant d’importance à la nouvelle évangélisation ? C’était le thème d’un table ronde qui a eu lieu lundi à 18h15 en direct sur RCF Lumières.

Au programme : Qu’est-ce que la nouvelle évangélisation selon Jean-Paul II et Benoît XVI ? Qu’entend-on par nouvelle évangélisation dans l’Eglise ? Pour qui est-elle ? Ceux qui fréquentent l’Eglise, ceux qui sont en dehors, à l’occasion d’un événement familial (baptême, profession de Foi, mariage, enterrement) ? Comment annoncer la Bonne Nouvelle, le Christ, aux hommes d’aujourd’hui ? Par quels moyens appréhender la nouvelle évangélisation dans les paroisses ? Les jeunes, qui eux, vivent-ils déjà, pour certains, concrètemen, cette nouvelle évangélisation (groupes de prière, rassemblements diocésains, missions, témoignages, etc.) ? Quid des nouveaux medias et réseaux sociaux (blogs, internet, Facebook, smartphone, retraites en ligne, vidéos…) ?

Invités : Bruno Racine, Alex Lauriot-Prevost, Henri Faucon, Thierry Aillet, Père Pierre Marin, Jean-Baptiste Maillard

Ecouter directement l’émission :

Benoît XVI : « promouvoir de nouvelles occasions d’annoncer l’Evangile »

Le Saint-Père a reçu lundi midi les participants à l’Assemblée plénière du Conseil pontifical pour la culture (« Culture de la communication et nouveaux langages »), déclarant avoir apprécié l’idée d’inaugurer leurs travaux à la mairie de Rome par une table ronde intitulée : « Dans la ville, à l’écoute des langages de l’âme ». Il était question, là encore, de l’évangélisation.

« Le dicastère a ainsi voulu exprimer un de ses devoirs essentiels, qui est de se mettre à l’écoute des hommes et des femmes d’aujourd’hui pour promouvoir de nouvelles occasions d’annoncer l’Evangile » a déclaré le pape. Puis il a évoqué les problèmes que rencontrent les pasteurs et les fidèles pour « communiquer le message de l’Evangile et transmettre la foi au sein de la communauté ecclésiale » surtout « lorsque l’Eglise s’adresse à des hommes et des femmes éloignés ou indifférents à une expérience de foi et que le message évangélique atteint de façon peu efficace et attractive. Dans un monde qui fait de la communication une stratégie gagnante, l’Eglise n’y reste pas indifférente et étrangère. Elle cherche, au contraire, à agir par un engagement créatif renouvelé, mais doté aussi du sens critique et d’un discernement attentif des nouveaux langages et des nouvelles façons de communiquer ».

« L’incapacité du langage de communiquer le sens profond et la beauté de l’expérience de foi peut contribuer à l’indifférence de beaucoup, surtout des jeunes. Elle peut devenir un motif d’éloignement. L’Eglise veut dialoguer avec tous dans la recherche de la vérité, mais pour que le dialogue et la communication soient efficaces et féconds, il est nécessaire de se mettre sur la même longueur d’onde dans le cadre de rencontres amicales et sincères, dans cette idéale Cour des Gentils que j’ai proposée il y a un an et que le dicastère est en train de réaliser dans divers lieux emblématiques de la culture européenne ».

Benoît XVI a ajouté qu’ « aujourd’hui, un certain nombre de jeunes, étourdi par les possibilités infinies offertes par le réseau informatique ou par d’autres technologies, établissent des formes de communication qui ne contribuent pas à croître en humanité, mais qui risquent au contraire d’augmenter le sentiment de solitude et d’aliénation. Face à ces phénomènes, j’ai évoqué à maintes reprises les priorités éducatives, défi auquel on peut et doit répondre avec une intelligence créative, en s’engageant à promouvoir une communication empreinte d’humanité, stimulant le sens critique et la capacité d’évaluation et de discernement. »

Faisant ensuite référence « au symbolisme riche et dense de la liturgie qui doit briller de toute sa force comme élément de communication », le pape a souligné qu’il l’avait expérimenté le dimanche précédent à Barcelone dans la basilique de la Sagrada Familia, œuvre d’Antonio Gaudí, « qui a conjugué de façon géniale le sens du sacré et de la liturgie dans des formes artistiques modernes et en syntonie avec les meilleures traditions architectoniques. Toutefois, plus que l’art et l’image de la communication du message évangélique, la beauté de la vie chrétienne est plus incisive encore ». Le Saint-Père a conclu en soulignant que « nous avons besoin d’hommes et de femmes qui parlent avec leur vie, qui sachent communiquer l’Evangile avec clarté et courage, par la transparence de leurs actions et avec la passion joyeuse de la charité ».

Source : VIS

Benoît XVI appelle à un « témoignage clair et courageux de l’Évangile »

Dimanche, après l’angelus, le pape a appelé les francophones à un « témoignage clair et courageux de l’Évangile », c’est-à-dire à l’évangélisation.

Benoît XVI a mentionné son voyage en Espagne, à Compostelle, samedi 6 novembre, en disant : « Je salue avec joie les pèlerins francophones ! Au cours de mon récent pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle, j’ai rappelé qu’un témoignage clair et courageux de l’Évangile doit être offert à nos contemporains ».

Il s’agit du « bien le plus précieux » que les chrétiens puissent communiquer au monde : « Pour répondre à tant d’interrogations posées par ceux qui cherchent la vérité, les chrétiens désirent partager leur bien le plus précieux : la Bonne Nouvelle du Christ qui sauve. L’espérance apportée par le Fils de Dieu peut soulager les personnes affligées par des détresses et des angoisses. A l’exemple de la Vierge Marie, puissions-nous rester toujours fermes dans notre foi ! Bon dimanche à tous ! »

Source : Zenit

Nouvelle évangélisation : Benoît XVI met l’Eglise en ordre de bataille

En convoquant vendredi dernier les chefs des différents conseils pontificaux, Benoît XVI a souhaité mettre en ordre de bataille le gouvernement de l’Eglise pour la nouvelle feuille de route qu’il s’est assignée – en réalité la même depuis le début de son pontificat – : mettre en oeuvre la nouvelle évangélisation.

Ainsi, selon les propos du vice-directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, le père Ciro Benedettini, sur Radio Vatican, il s’agissait d’évoquer « la coordination entre les dicastères et leur collaboration avec le Conseil pontifical pour la promotion de nouvelle évangélisation récemment institué ».

Le 12 octobre dernier, par une lettre apostolique en forme de « motu proprio » intitulée « Partout et toujours », le pape a créé le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation. Mais ce n’est pas tout. Le 24 octobre dernier, à la surprise générale, le pape a évoqué la tenue d’un Synode sur la nouvelle évangélisation en 2012, sur le thème « Nova evangelizatio ad christianam fidem tradendam – La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne ». Et un synode, ce n’est pas rien !

La réunion précédente avait eu lieu en janvier dernier, c’est-à-dire il y a presque onze mois. D’autres questions ont aussi été abordées : « les atteintes à la liberté religieuse, la liturgie, les rapports avec les anglicans, ainsi que le dossier des abus sexuels ». Cependant, on peut être sûr qu’il y a pour Benoît XVI une priorité entre toutes les priorités, claire et affichée, de faire avancer la mise en oeuvre pastorale de la nouvelle évangélisation. C’est ce qu’expliquent Alex et Maud Lauriot-Prévost dans cette tribune intitulée : « Pourquoi Benoît XVI voit en la nouvelle évangélisation une priorité pastorale ? ».

Je serai aujourd’hui à 18h en direct sur RCF Lumières pour en parler, à partir de mon livre Dieu est de retour, la nouvelle évangélisation de la France, avec une table ronde sur le thème : « Pourquoi l’Eglise donne-t-elle tant d’importance à la nouvelle évangélisation ? ». (Cliquez ici pour écouter l’émission).

Les congrès eucharistiques contribuent à la nouvelle évangélisation

Benoît XVI a reçu jeudi 11 novembre l’Assemblée plénière du Comité pontifical pour les congrès eucharistiques internationaux, en conclusion des travaux préparatoires au congrès de Dublin (Irlande 2012).

Dans l’histoire de l’Eglise, a dit Benoît XVI, « les congrès eucharistiques internationaux ont un rôle important, car ils soulignent la dimension universelle de la célébration eucharistique. Il s’agit certes d’une fête autour du Christ Eucharistie, du Christ du sacrifice suprême en faveur de l’humanité, à laquelle prennent part des fidèles de tout horizon. Dans ces congrès, l’Eglise se recueille en présence de son Seigneur.

La mission de ces manifestations dans le monde contemporain « est aussi de contribuer à la nouvelle évangélisation, en promouvant la liturgie comme école de prière pour l’Eglise. C’est pourquoi chaque congrès a un élan évangélisateur et missionnaire, au point que le binôme Eucharistie et mission appartient aux directives que le Saint-Siège propose. »

Puis le pape a affirmé l’importance liturgico-pastorale que « chaque congrès eucharistique embrasse, dans l’esprit conciliaires, toutes les formes de culte eucharistique hors de la messe et découlant de dévotions populaires. Cela comprend aussi les associations de fidèles qui s’inspirent d’une façon ou d’une autre à l’Eucharistie, dans le respect de l’encyclique Ecclesia de Eucharistia et de l’exhortation Sacramentum Caritatis, et en conformité avec une ecclésiologie eucharistique de communion ».

Source : VIS

Pourquoi Benoît XVI voit en la nouvelle évangélisation une priorité pastorale ?

Au regard des décisions prises cet automne, la nouvelle évangélisation apparaît bien comme « la » réponse majeure que Benoît XVI entend apporter aux crises qui secouent vivement l’Eglise et son pontificat depuis son élection, du fait de nombreuses attaques extérieures ou de problèmes ecclésiaux dans nombre de pays de tradition chrétienne. En effet, le pape « considère opportun d’offrir des réponses adéquates afin que l’Eglise toute entière, se laissant régénérer par la force de l’Esprit Saint pour se présenter au monde contemporain… (soit) en mesure de promouvoir une nouvelle évangélisation(…) Il n’est pas difficile de percevoir que ce dont ont besoin toutes les Eglises qui vivent dans des territoires traditionnellement chrétiens est un élan missionnaire renouvelé » (1).

En créant ainsi le Conseil Pontifical consacré à la nouvelle évangélisation et en annonçant la réunion d’un synode en 2012 sur ce thème, Benoît XVI reprend à son compte ce concept missionnaire si cher à son prédécesseur et l’érige dorénavant à un haut niveau de priorité de son pontificat. Il assume la totalité de l’héritage de Jean-Paul II dont la nouvelle évangélisation est la constante apostolique et l’élément le plus continu de l’orientation pastorale qu’il a donnée à l’Eglise durant ces 25 ans sur le siège de Pierre. Benoît XVI, tout en finesse comme à son habitude, précise très clairement dans la lettre pré-citée la condition spirituelle de la nouvelle évangélisation : que l’Eglise se laisse régénérer et animer par la puissance de l’Esprit-Saint.

Aux côtés de Jean-Paul II, le Cardinal Ratzinger s’est attaché à enraciner la nouvelle évangélisation sur des assises théologiques et ecclésiales très solides. Dotés de personnalités et de formations bien différentes, mais tous deux très fins connaisseurs de la pensée des philosophes et des intellectuels des XIXe et XXe siècles, ils mesurent sans doute mieux que quiconque le contraste saisissant entre la nature du drame existentiel de l’homme contemporain, et la pertinence de l’Evangile du Christ pour répondre à ce vide immense qui mine nos sociétés devenues athées. Ils discernent dès le début des années 80 les réalités et les fruits missionnaires très prometteurs de – ce qu’on appellera bientôt à Rome – les « nouveaux mouvements écclésiaux » devenus depuis les années 60 l’incubateur et le laboratoire d’apostolats nouveaux et très diversifiés, qui donneront avec Jean-Paul II le concept de nouvelle évangélisation.

Mais déjà Paul VI eut le premier cette lecture des « signes des temps » : en 1975, dix ans après la clôture du concile Vatican II, il avait posé deux actes majeurs dont on saisit aujourd’hui la clairvoyance prophétique : il publia l’exhortation apostolique sur « L’évangélisation du monde moderne », première ébauche de la nouvelle évangélisation sur laquelle Jean-Paul II s’appuiera constamment ; il accueillit également à la Pentecôte dans la basilique Saint Pierre les représentants du Renouveau Charismatique du monde entier (2) en attestant que « le Renouveau est une chance pour l’Eglise ».

Le futur Benoît XVI a donc très rapidement fait le lien entre cette éclosion non programmée de mouvements ecclésiaux au sein de la jeunesse catholique et la puissante vague missionnaire que ces mouvements ont suscitée. Ce fut pour lui l’illustration caractéristique du « nouveau printemps de l’Eglise » annoncé par Jean XXIII à l’ouverture même du concile Vatican II.

Le cardinal Ratzinger témoigna à de nombreuses occasions de sa perception d’une réelle « irruption de l’Esprit » (3) durant toutes ces années :

– personnellement, il fit sa propre expérience auprès des communautés nouvelles et du renouveau charismatique dès le début des années 60, ce qui fut pour lui « une grâce, une joie dans son sacerdoce et aussi un grand encouragement » pour affronter confessa-t-il « deux grands périls dans l’Eglise » : l’académisme théologique froid et distant, et la bureaucratie ecclésiale ! Joseph Ratzinger témoigna donc de toute sa joie de « voir des jeunes touchés par la force du Saint-Esprit, affichant un grand enthousiasme, une expérience de foi vivante au cœur de l’Eglise catholique » (4).

– comme théologien, il y discerne « l’irruption de l’Esprit-Saint que personne n’avait prévu au cœur de l’hiver » que fut cette période si troublée et comme symbolisée « par 68 qui marqua le début d’une explosion du sécularisme (et qui) a miné les fondements chrétiens de notre société » (5). « Pour ainsi dire, confie-t-il, l’Esprit Saint prit la Parole : la foi s’éveillait chez les jeunes, sans ‘mais’ ou ‘si’, sans subterfuge ou porte de sortie, vécue dans sa totalité et comme un immense cadeau qui fait vivre » (6), soulignant par ailleurs que « s’ils n’attirent pas l’attention de l’opinion publique, ce qu’ils font indique l’avenir » (7) : le jeune expert du concile percevait déjà que se dessinait là le futur de l’Eglise.

– comme pasteur, le cardinal Ratzinger reconnait l’authenticité de l’expérience chrétienne de ces mouvements : « la mission suppose une rencontre personnelle et profonde avec le Christ, le plus souvent à partir de la force des charismes » car lorsqu’« une personne peut témoigner qu’elle est profondément touchée par le Christ, une autre peut alors être touchée au fond d’elle-même par l’action unifiante de l’Esprit-Saint » (8). C’est en effet le processus intérieur universel de la mission qui porte un fruit de conversion.

– il était le cardinal le plus proche de Jean-Paul II et « le » point d’appui le plus solide du pape depuis le début des années 80 : c’est à ce titre qu’en 2005 le consistoire, encore tout bouleversé par la disparition de Jean-Paul II et de l’immensité de son œuvre apostolique, a élu sans tarder le cardinal Ratzinger comme nouveau pape afin de faire fructifier le trésor de ce pontificat exceptionnel. Benoît XVI lui-même confirma en effet peu de temps après : « Jean-Paul II nous a légués un patrimoine richissime de textes qui n’est pas encore suffisamment assimilé dans l’Eglise. Je pense que j’ai pour mission essentielle et personnelle de faire en sorte que ces documents soient assimilés. Homme du Concile, le pape nous aide à être véritablement Eglise de notre temps et des temps futurs »(9).

– aujourd’hui, il constate dans le monde entier que là où les Eglises sont marquées par un rajeunissement, une dynamique d’apostolat des laïcs, un renouveau des vocations,… c’est bien le souffle puissant de l’Esprit-Saint et la mise en œuvre de la nouvelle évangélisation qui les caractérisent.

C’est là tout l’enjeu des décisions de Benoît XVI : favoriser bien davantage la diffusion de ce vent nouveau de Pentecôte et de mission afin que l’Eglise universelle, dans toute sa diversité, en soit renouvelée. Benoît XVI, fidèle à sa fine connaissance de 2000 ans d’histoire de l’Eglise régulièrement réveillée par des vagues de renouveau spirituel et missionnaire, tente « d’articuler » au cœur même de l’organisation ecclésiale les grâces hiérarchiques et charismatiques que l’Esprit donne aujourd’hui à l’Eglise. Ce ne sera certainement pas de tout repos, mais c’est une occasion finalement assez rare pour la saluer, que de voir l’institution ecclésiale romaine (10) accueillir sans crainte les grâces prophétiques données pour notre temps.

Là encore, Benoît XVI est en totale continuité avec le Cardinal Ratzinger (11) pour qui rien ne justifie dans l’Eglise une primauté des fonctions hiérarchiques et sacerdotales vis-à-vis des fonctions prophétiques : selon lui, les grâces christologiques et charismatiques doivent se féconder mutuellement, et fructifier à la fois en chaque baptisé, mais également au sein de l’Eglise au travers de ministères différents et complémentaires ; la « nature de l’Eglise est organique », elle est un corps qui tient son principe d’unité et de vie même dans ce double ancrage fondateur indissociable. Il est ainsi « évident » pour le futur Benoît XVI que « l’essence et la mission » des nouveaux mouvements ecclésiaux – et donc de la nouvelle évangélisation – ne peuvent se comprendre si on ne saisit pas combien depuis toujours « Dieu éveille des hommes prophétiques qui crient à l’Eglise la parole juste qui n’obtiendrait pas sa force dans la marche normale de l’institution ».
C’est pourquoi, dans cette même conférence (12), le cardinal Ratzinger pressait avec beaucoup d’énergie les pasteurs de l’Eglise – évêques, prêtres, et responsables de tous ordres, y compris les laïcs – à être à l’écoute de ce que l’Esprit-Saint dit à l’Eglise :

– ne pas éteindre les appels de l’Esprit en ces temps nouveaux par une organisation trop rationnelle ou systématique : « N’érigez pas vos propres plans pastoraux en norme de qu’il est permis à l’Esprit Saint d’opérer : à cause de toute cette planification, les Eglises pourraient devenir imperméables à l’Esprit de Dieu, à sa force dont elles vivent » ; la vitalité des Eglises gagnerait selon lui « à un peu moins d’organisation, un peu plus d’Esprit-Saint ».

– savoir accueillir les aiguillons pastoraux, qui peuvent être salutaires pour l’annonce de l’Evangile « La fuite du conflit sous prétexte de communion, est parfois la norme pastorale suprême. La foi est une épée à double tranchant dit l’apôtre, et peut exiger le conflit pour le combat de la vérité et de l’amour (13). Un concept d’unité d’Eglise… où l’on achète le silence intérieur par la renoncement au témoignage s’avèrerait trompeur ».

– ne pas assécher les dynamiques missionnaires par des considérations trop savantes ou distantes car beaucoup ont « laissé s’installer un esprit ‘éclairé’ et blasé qui taxe de fondamentalisme la foi et le zèle de ceux qui ont été saisis par l’Esprit-Saint et qui n’admet qu’une foi pour laquelle les ‘si’ et les ‘mais’ deviennent plus importants que le cœur même de la foi ».

En créant le Conseil Pontifical consacré à la nouvelle évangélisation cet automne et en annonçant la réunion d’un synode en 2012 sur ce thème, nous comprenons combien Benoît XVI tire les conclusions d’un long processus de réveil spirituel et missionnaire que l’Esprit-Saint a répandu depuis 40 ans au sein de l’Eglise sans aucun programme pastoral pré-établi. Il décide donc de faciliter au cœur de l’Eglise et de ses institutions l’accueil d’un souffle charismatique (14) et évangélisateur puissant, espérant par là donner toute la bénédiction et l’appui à un renouveau certes dérangeant mais puissant et salutaire.

Comme le « bon pape Jean » (Jean XXIII) – considéré avec dédain par certains comme un « pape de transition » – avait convoqué le concile en provoquant un véritable tremblement de terre, notre cher Benoît XVI – derrière ses airs très doux et conciliants – est en train d’installer, l’air de rien, une bombe spirituelle et pastorale au cœur de l’Eglise !

Alex et Maud Lauriot Prévost – Toussaint 2010

Notes

(1) Lettre Apostolique de Benoît XVI (12/10/2012) instaurant la Congrégation pour la promotion de la nouvelle évangélisation
(2) Mouvance spirituelle née dans l’Eglise catholique à peine 8 ans plus tôt au cours d’une retraite de jeunes aux USA (février 1967) et dont le développement fut immédiat, exponentiel et rapidement planétaire.
(3) Titre d’un de ses ouvrages sur le sujet paru en 2007 avec la signature « Joseph Ratzinger-Benoît XVI »
(4) « L’irruption de l’Esprit-Saint » Cardinal Ratzinger/Benoit XVI – Edition Parole et Silence – p 26
(5) Tout en soulignant que ce mouvement de sécularisme datait de plus de 200 ans : les philosophes des Lumières au XVIII° siècle
(6) Idem p 45
(7) « Le Sel de la Terre » Cardinal Ratzinger – Editions du Cerf – 1998
(8) Idem p 94
(9) Benoît XVI à la télévision polonaise (16 octobre 2005)
(10) Comment ne pas souhaiter la création d’une telle instance à la Conférence des Evêques de France et dans nos diocèses !
(11) Citations de la conférence donnée par le Cardinal Ratzinger « Les mouvements théologiques et leur place dans l’Eglise » lors du Congrès mondial des mouvements ecclésiaux – Pentecôte 1998
(12) Le Cardinal Rylko, président du Conseil Pontifical pour les Laïcs, écrit – 10 ans après ce congrès – combien « ce texte est magistral, d’une forte valeur pastorale et d’une grande densité théologique qui fait aujourd’hui autorité » – (in Introduction de « L’irruption de l’Esprit-Saint » Cardinal Ratzinger/Benoît XVI – Edition Parole et Silence)
(13) cf. Mt 10, 34
(14) Souffle – faut il le préciser ? – présent bien évidemment très au-delà du « Renouveau Charismatique »

Benoît XVI : « La nouvelle évangélisation, pour que foi et laïcité se rencontrent »

Samedi, pendant son vol de Rome à Compostelle, Benoît XVI a selon la tradition rencontré les journalistes accrédités, pour répondre à certaines questions formulées par le directeur de la salle de presse du Saint-Siège. Parmi ces questions, il a été demandé au pape de revenir sur sa récente décision de créer un conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation.

– Cette question concerne la création du dicastère pour la nouvelle évangélisation à propos duquel on s’est demandé si précisément l’Espagne, pays très sécularisé et où la pratique religieuse a diminué, était un des objectifs principaux de la mission de ce dicastère, sinon son objectif principal.

Benoît XVI : En constituant ce dicastère, j’ai pensé au monde entier parce que la nouvelle pensée, la difficulté de penser dans les concepts des Ecritures et de la théologie, est universelle.

Mais il y a naturellement un centre, qui est le monde occidental avec sa sécularisation, sa laïcité et la continuité de la foi qui doit se renouveler pour être foi aujourd’hui et pour répondre au défi de la laïcité. En occident, tous les grands pays ont leur propre façon de vivre ce problème… L’Espagne a toujours été un pays originaire de la foi. Nous pensons que la renaissance du catholicisme à l’époque moderne a surtout eu lieu grâce à l’Espagne. Des figures comme saint Ignace de Loyola, sainte Thérèse d’Avila et saint Jean d’Avila, ont réellement renouvelé le catholicisme et ont formé la physionomie du catholicisme moderne. Mais il est vrai aussi qu’est née en Espagne une laïcité, un anticléricalisme et une sécularisation forte et agressive, comme nous l’avons vu dans les années trente et cette dispute, ce choc entre foi et modernité, toutes deux très vives, se réalise de nouveau aujourd’hui en Espagne. C’est pourquoi, la culture espagnole a pour point central l’avenir de la foi et de la rencontre, non de la collision, mais de la rencontre entre foi et laïcité. Voilà pourquoi j’ai pensé à tous les grands pays de l’occident mais aussi surtout à l’Espagne. »

Source : VIS

Dieu est de retour dans La Croix

Benoît XVI arrive samedi 6 novembre à Compostelle, où, en 1989, Jean-Paul II avait exhorté les jeunes à redécouvrir les racines de leur foi et à être « d’ardents messagers de la nouvelle évangélisation ». Depuis, ce concept a fait son chemin dans l’Église de France…

Un article passionnant signé Céline Hoyeau à lire sur La Croix.com, sous le titre « La nouvelle évangélisation concerne toute l’Eglise »

Dans ce petit panorama, on retrouve des expériences de mon livre Dieu est de retour, la nouvelle évangélisation de la France :

Des étudiants évangélisant sur les plages l’été (raconté dans mon livre), un prêtre qui passe ses nuits en discothèque pour parler de Jésus aux jeunes (raconté dans mon livre), des laïcs proclamant leur foi dans les rues, debout sur une caisse de bois… (raconté dans mon livre), la nouvelle évangélisation serait-elle l’apanage des communautés nouvelles et des jeunes convertis des JMJ ? (…)

« Le “levain dans la pâte” était pertinent quand il fallait d’abord renouer le dialogue »

Pour autant, si la bannière « nouvelle évangélisation » a catalysé les énergies de milliers de catholiques, elle a aussi pu en agacer d’autres, qui redoutaient des velléités prosélytes, une volonté de reconquête catholique ou un retour à des positions anté-conciliaires. La nouvelle évangélisation a, de fait, souvent été présentée en réaction à « un certain enfouissement de la foi qui, à force de trop vouloir être le “levain dans la pâte”, s’est pratiquement dissoute comme du beurre dans une soupe bien chaude », selon les mots de Jean-Baptiste Maillard, dans un livre consacré au sujet (1).

« La pastorale du “levain dans la pâte” était pertinente dans un monde où il fallait d’abord renouer le dialogue, après la rupture qui s’est accomplie entre l’Église et la société moderne, et où un long témoignage silencieux était nécessaire pour regagner la confiance », analyse le P. Henri-Jérôme Gagey, professeur au Theologicum de l’Institut catholique de Paris.

Lire l’article dans son intégralité : La-Croix.com

(1) Dieu est de retour, la nouvelle évangélisation de la France, L’Œuvre, 20€.

Cardinal Sistach : « Il est urgent d’intensifier l’évangélisation »

Aujourd’hui dans La Croix, l’archevêque de Barcelone réagit au sujet de la visite de Benoît XVI en Espagne, quelques mois avant les JMJ. Selon lui, face à la sécularisation rapide de la Catalogne, il est urgent d’intensifier l’évangélisation.

La Croix : Face à la sécularisation rapide de la Catalogne, quelle stratégie avez-vous mise en place ?

Cardinal Lluis Martinez Sistach : Il est urgent d’intensifier l’évangélisation. Nous tous, chrétiens, devons témoigner de Jésus-Christ par nos œuvres et nos paroles. La présence publique des chrétiens dans la société est nécessaire pour offrir le riche contenu de la doctrine sociale de l’Église et de l’humanisme chrétien à propos de la vie, de la famille, de l’économie et de la politique. J’encourage donc les laïcs à vivre ce qui leur est propre et spécifique, comme l’avait affirmé le concile Vatican II.

Lire la suite de l’interview : La-Croix.com

Les nouveaux évangélisateurs sont sur KTO

Le lundi 22 novembre à 20h40, KTO diffuse un documentaire intitulé Jeunesse évangélisatrice sur les nouveaux évangélisateurs. A l’heure où Benoît XVI vient d’instituer le Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation et d’annoncer que le prochain synode des évêques aurait lieu sur ce thème, ce film signé Véronique Bréchot tombe à point nommé.

Le créateur de ce blog, auteur également du livre Dieu est de retour, la nouvelle évangélisation de la France, fait partie des personnes filmées.

Présentation de KTO :

De plus en plus de jeunes gens vont au devant d’inconnus pour leur proposer l’Evangile. Un phénomène actuel illustre un mouvement profond et durable de l’Eglise catholique en France et en Europe : la jeunesse évangélisatrice. Le film propose de révéler cette nouvelle évangélisation qui se développe, prise en main par la jeunesse catholique. Il présente, de façon joyeuse et tonique ces équipes de jeunes engagés qui se rassemblent pour prier ensemble et agissent également dans leur vie quotidienne en allant à la rencontre de l’autre pour l’écouter et témoigner de sa foi. Il donne enfin des clefs à ceux qui souhaitent s’y associer.

Avec :

Jeunesse 2000 à Paris (avec Véronique)
– Samarie à Pigalle (avec Steven)
– Le festival Anuncio (avec David) et une mission Anuncio au festival de Cannes
– Une mission Jeunesse Lumière
– Anuncioblog (Jean-Baptiste Maillard)
– Une mission Surf and Pray
P.U.S.H, groupe de musique suisse

Avec aussi, comme intervenants :

– Le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon
– Christian Godin (philosophe)
– Aubry Pierens (consultant en stratégie, We consulting)

Regarder le film en direct sur KTO : www.ktotv.com – le profil Facebook de Jeunesse évangélisatrice

Pour Benoît XVI, la vocation de tout baptisé est de transmettre la miséricorde

Benoît XVI souhaite aux baptisés de faire l’expérience de « la joie de la visite du Fils de Dieu, d’être renouvelés par son amour, et de transmettre aux autres sa miséricorde ». La encore, il s’agit de l’évangélisation par la miséricorde divine, un thème cher à Benoît XVI.

Le pape a consacré son allocution, avant l’angélus de dimanche, depuis la fenêtre de son bureau, qui donne place Saint-Pierre, à la miséricorde et à l’Evangile du jour : la péricope de Zachée, dans l’Evangile de Luc. Malgré le mauvais temps, des milliers de personnes s’étaient rassemblées à midi, place Saint-Pierre.

« Jésus-Christ, incarnation de Dieu, a manifesté cette immense miséricorde, qui n’enlève rien à la gravité du péché, mais vise toujours à sauver le pécheur », a expliqué le pape.

Il a souligné que c’est l’Evangéliste saint Luc qui « réserve une attention particulière au thème de la miséricorde de Jésus », notamment dans l’historie de Zachée.

Le Christ, explique le pape, « a en quelque sorte voulu prendre le risque et il a gagné son pari: profondément touché par la visite de Jésus, Zachée décide de changer de vie et promet de rendre le quadruple de ce qu’il a volé. Jésus dit : « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison », et il conclut : « Le Fils de l’homme est venu pour chercher et sauver ce qui était perdu » ».

« Dieu n’exclut personne, ni les pauvres ni les riches, a insisté Benoît XVI. Dieu ne se laisse pas conditionner par nos préjugés humains, mais il voit en chacun une âme à sauver et il est spécialement attiré par celles qui sont considérées comme perdues et qui se considèrent telles. Jésus-Christ, incarnation de Dieu, a manifesté cette immense miséricorde, qui n’enlève rien à la gravité du péché, mais vise toujours à sauver le pécheur, et à lui offrir la possibilité de se racheter, de recommencer à zéro, de se convertir ».

Le pape donne cette clef de lecture de l’épisode évangélique : « Zachée a accueilli Jésus et s’est converti, parce que Jésus l’avait, le premier, accueilli chez lui ! Il ne l’avait pas condamné, mais il était allé au-devant de son désir de salut ».

Source : Zenit

Dieu est de retour : interview sur Radio Vatican

Sur Radio Vatican, un entretien inaugurant une nouvelle série sur les livres, réalisé par Charles-François Brejon, revient sur Dieu est de retour, la nouvelle évangélisation de la France, paru en 2009 aux éditions de L’Oeuvre.

« L’Église existe pour évangéliser », déclarait Paul VI en son temps. L’évangélisation est un thème repris maintes fois par Jean-Paul II, et aujourd’hui, Benoît XVI s’en fait largement l’écho. Il a d’ailleurs créé, en juin dernier, le Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation. Selon le Pape, personne ne peut se soustraire à l’engagement évangélique, qui doit même être la priorité de chaque baptisé. « Le premier engagement qui nous concerne tous est celui d’une nouvelle évangélisation qui aide les nouvelles générations à redécouvrir le visage authentique de Dieu, qui est amour », souligne-t-il. Un appel qui a retenti dans les oreilles et dans le cœur de Jean-Baptiste Maillard. Dans son livre « Dieu est de retour, la nouvelle évangélisation de la France », paru aux éditions de L’œuvre, le journaliste révèle de nombreux exemples de démarches missionnaires, dans des champs d’évangélisation très vastes, allant des boîtes de nuit jusqu’au cœur des paroisses

Le mp3 : ici

Mgr Rino Fisichella : « L’Eglise doit être en mesure d’apporter l’Evangile de Jésus-Christ à l’homme d’aujourd’hui »

Le président du nouveau dicastère consacré à la nouvelle évangélisation, Mgr Rino Fisichella, réagit sur Radio Vatican à l’annonce de la tenue d’un prochain synode des évêques sur ce thème

Il faut que l’Eglise soit « en mesure d’apporter l’Evangile de Jésus-Christ à l’homme d’aujourd’hui », a estimé Mgr Rino Fisichella sur Radio Vatican (écouter ici), réagissant à l’annonce par Benoît XVI, de la tenue d’un prochain Synode, en 2012, sur le thème de la nouvelle évangélisation.

Intervenant sur Radio Vatican, le 25 octobre, le président du nouveau Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation a évoqué une « grande surprise » doublée d’une « joie profonde de savoir que le pape, en plus d’avoir institué il y a quelques semaines un nouveau Conseil pontifical (…) pense maintenant impliquer tout l’épiscopat du monde pour le Synode de 2012 ».

Evoquant le « désert » où vit l’homme contemporain, Mgr Fisichella a souligné combien « l’homme a besoin de Dieu ». Il est important de « faire comprendre de manière juste – dans une société de plus en plus sécularisée – le thème du rapport entre foi et raison », a-t-il poursuivi.

Inévitablement, il y a aussi « le thème important de la sécularisation ». Elle « ne touche pas seulement l’Eglise », a estimé le haut prélat. « La sécularisation comme phénomène touche la culture en premier lieu, et touche donc toutes les dimensions dont l’homme vit. C’est donc tout cela qui fait que la sécularisation est un phénomène qui doit être observé et étudié avec attention ».

Outre les pasteurs, il y aura beaucoup de laïcs et de personnes consacrées présentes à ce Synode, qui « donneront un apport positif », a encore affirmé Mgr Fisichella en rappelant l’importance des laïcs pour « transformer le tissu social, culturel, politique ».

« Nous devons être capables de trouver un dénominateur commun ; nous devons être capables de dépasser cette condition de fragmentation dont vit la culture contemporaine », a-t-il enfin observé.

« Je pense que le plus grand défi est justement celui-là : comment chercher à avoir un contenu homogène et donc, des contenus qui permettent d’exprimer dans des langages différents, dans des traditions différentes, dans des rites différents, dans des disciplines différentes, le centre unique de notre foi, celle de la foi en Jésus mort et ressuscité ».

Source : Zenit

Anuncioblog fête ses quatre ans

Communiqué de presse

Créé en 2006 pour la semaine missionnaire mondiale, Anuncioblog est devenu au fil du temps le 1er blog consacré à la mission première de l’Eglise, l’évangélisation.

Rassemblant plus de 1200 articles sur le sujet, le site donne la parole à de nombreux acteurs de l’évangélisation en France et dans le monde, par le biais d’interviews ou de tribunes libres. Certains d’entre eux ont été repris dans le livre Dieu est de retour, la nouvelle évangélisation de la France publié aux éditions de L’Oeuvre par le créateur du blog en 2009 (*).

Pour fêter ses quatre ans, le blog a revêtu un nouveau design (le 4ème depuis 2006) dans un style plus webzine. De plus, une nouvelle rubrique voit le jour, consacrée à la doctrine sociale, car elle est aussi « annonce et témoignage de foi » (Benoît XVI, Caritas in veritate, n°15). Francois Jusot, spécialiste et coach en management pour dirigeants d’entreprises, répond en vidéo aux questions posées par un journaliste de la webtv Cançao nova.

A l’heure où Benoît XVI vient d’instituer le Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, Anuncioblog espère répondre à sa manière au 4ème objectif fixé par le pape au nouveau dicastère : « l’étude et l’encouragement de l’utilisation des formes modernes de communication, comme instruments pour la nouvelle évangélisation ».

Dimanche, la Journée missionnaire mondiale coïncidait avec la clôture du Synode des évêques pour le Moyen-Orient, et Benoît XVI a annoncé que le prochain synode aurait précisément pour thème la nouvelle évangélisation. Anuncioblog espère là encore être au rendez-vous.

(*) A signaler, une conférence de l’auteur le jeudi 28 octobre prochain à l’Eglise Saint Léon, Paris XVe, 20h45.

Doctrine sociale : qu’est-ce que la personne humaine ?

Pour Benoît XVI, la doctrine sociale de l’Eglise est « annonce et témoignage de la foi » (Caritas in veritate, n°15) : la faire connaître est donc participer à l’évangélisation. C’est pourquoi nous vous proposons cette nouvelle rubrique consacrée à la doctrine sociale, avec les enseignements de François Jusot, spécialiste de cette question et coach en management pour dirigeants d’entreprises. Ces sujets sont diffusés en vidéo, en partenariat avec la webtv Canço nova.

Résumé de la vidéo :

D’après Aristote, la personne se définit comme corps, âme et esprit. Les trois dimensions sont importantes et l’esprit qui est le siège de l’amour, de l’intelligence et de la volonté doit commander les deux autres dimensions pour que la personne reste libre de se développer selon sa propre vocation, sa propre identité.

Par ailleurs, toute l’organisation sociale doit avoir pour objectif de permettre à la personne de se développer : c’est le sens profond de la Doctrine sociale chrétienne que tout homme de bonne foi peut comprendre sans même avoir la foi chrétienne, simplement parce qu’il est précisément une personne.

Benoît XVI citant Paul VI : « L’Église existe pour évangéliser »

Au terme de la messe célébrée dimanche matin dans la basilique du Vatican en conclusion de l’Assemblée spéciale pour le Moyen Orient du Synode des évêques, Benoît XVI a récité la prière de l’Angélus depuis la fenêtre de son bureau du Palais Apostolique du Vatican. Le pape a rappelé comme il l’avait annoncé le matin même que la prochaine Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques, en 2012, serait consacrée au thème « la nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne ». Il a également rappelé le lien avec la Journée missionaire mondiale ayant lieu le même jour que la conclusion du synode, et a cité Paul VI, « L’Église existe pour évangéliser », dans l’exhortation apostolique sur l’évangélisation dans le monde moderne Evangelli nuntiandi, publiée en 1975 à l’instigation de Jean-Paul II à la fin du 4ème synode des évêques.

Paroles du Saint-Père avant la prière de l’Angelus

Chers frères et sœurs !

C’est par une célébration solennelle ce matin dans la basilique du Vatican que s’est conclue l’Assemblée spéciale pour le Moyen Orient du Synode des évêques, sur le thème : « L’Église Catholique en Moyen Orient : communion et témoignage ». En ce dimanche, de plus, on fête la Journée mondiale missionnaire, qui a pour thème : « La construction de la communion ecclésiale est la clef de la mission ». La ressemblance entre les thèmes de ces deux évènements ecclésiaux est frappante. Tous les deux invitent à regarder l’Église comme un mystère de communion qui, par sa nature, est destinée à chaque homme et à tous les hommes. Le serviteur de Dieu le Pape Paul VI affirmait ainsi : « L’Église existe pour évangéliser, c’est-à-dire pour prêcher et enseigner, être le canal du don de la grâce, réconcilier les pécheurs avec Dieu, perpétuer le sacrifice du christ dans la sainte messe, qui est le mémorial de sa mort et de sa résurrection glorieuse. » (Exortation apostolique Evangelii Nuntiandi, 8 décembre 1975, 14 : AAS 68, 1976, p. 13). C’est pourquoi, la prochaine Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques, en 2012, sera consacrée au thème « la nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne ». A chaque époque et en chaque lieu – même aujourd’hui au Moyen Orient – l’Église est présente et agit pour accueillir chaque homme et lui offrir Christ la plénitude de la vie dans le Christ. Comme l’écrivait le théologien Italien-allemand Romano Guardini : « La réalité « Église » implique toute la plénitude de l’être chrétien qui se développe dans l’histoire, puisqu’elle embrasse la plénitude du humain qui est en rapport avec Dieu » (Formation liturgique, Brescia 2008, 106-107).

Chers amis, dans la Liturgie d’aujourd’hui, on lit le témoignage de Saint Paul en ce qui concerne la récompense finale que le Seigneur délivrera « à tous ceux qui ont attendu avec amour sa manifestation » (2 Tm 4.8). Il ne s’agit pas d’une attente inactive ou solitaire, au contraire ! L’Apôtre a vécu en communion avec le Christ ressuscité « pour porter jusqu’au bout l’annonce de l’Évangile » si bien que « tous les gens l’écoutaient » (2 Tm 4.17). Un devoir missionnaire n’est pas de révolutionner le monde, mais le transfigurer, en puisant la force de Jésus Christ qui « nous convoque à la table de sa parole et de l’eucharistie, pour apprécier le don de sa présence, nous former à son école et vivre toujours plus consciemment en union avec lui, Maître et Seigneur » (Message pour la 84e Journée Mondiale). Même les chrétiens d’aujourd’hui – comme cela est écrit dans la lettre à Diogneto – « montrent comme est merveilleuse et… extraordinaire leur vie sociale. Ils passent leur existence sur la terre, mais ils sont citoyens du ciel. Ils obéissent aux lois établies, mais leur manière de vivre est plus parfaite que les lois… Ils sont condamnés à mort, et c’est d’elle qu’ils trouvent la vie. Aussi en faisant le bien,… ils sont persécutés et grandissent en nombre chaque jour ». (V, 4.9.12.16 ; VI, 9 SC 33, Paris 1951, 62-66).

Confions à la Vierge Marie, qui a reçu de Jésus Crucifié la nouvelle mission d’être mère de tous ceux qui veulent croire en Lui et le suivre, les communautés chrétiennes du Moyen Orient et tous les missionnaires de l’Évangile.

Le Saint-Père s’adresse aux pèlerins francophones

Je suis heureux de saluer les pèlerins francophones, en particulier ceux du diocèse de Sion. En célébrant aujourd’hui la Journée mondiale des missions, nous nous rappelons que tous les baptisés sont appelés à annoncer la Bonne Nouvelle du salut, en renforçant les liens de communion entre eux et en effectuant une constante conversion personnelle et communautaire. En ce jour s’achève aussi l’Assemblée spéciale pour le Moyen-Orient du Synode des évêques. Je vous invite à prier pour tous les peuples de cette région, demandant au Seigneur de susciter partout dans le monde des hommes et des femmes de paix et de réconciliation. Bon dimanche à tous !

Sources : VIS et ESM

Pour Benoît XVI, la nouvelle évangélisation est un « besoin urgent »

Dimanche, la clôture de l’Assemblée du Synode pour le Moyen-Orient a coïncidé avec la Journée missionnaire mondiale. Lors d’une messe célébrée en présence de l’ensemble des pères synodaux et pour conclure cet évènement, le pape a annoncé que le prochain synode aurait lieu en 2012 sur le thème de la nouvelle évangélisation. Une annonce qui fait suite à la création par Benoît XVI du nouveau Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation avec la lettre apostolique sous forme de motu proprio Ubicumque et semper (« partout et toujours »). Extraits commentés.

Lundi dernier, recevant le nouvel ambassadeur du Salavador près le Saint-Siège, Benoît XVI avait recommandé l’évangélisation comme remède à la violence. Dans son homélie de dimanche, le pape rappelle en écho que la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu pour l’homme est l’unique Parole en mesure d’aller contre la violence :

« Même s’ils sont peu nombreux (les chrétiens au Moyen Orient, ndlr), ils sont porteurs de la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu pour l’homme, amour qui s’est justement révélé en Terre Sainte en la personne de Jésus Christ. Cette Parole de salut, renforcée par la grâce des Sacrements, résonne avec une efficacité particulière dans les lieux où elle a été écrite, par Providence divine, et elle est l’unique Parole en mesure de rompre le cercle vicieux de la vengeance, de la haine, de la violence. »

Benoît XVI a également relevé que l’urgence d’évangéliser a souvent été évoquée pendant le Synode. Pour le pape, la nouvelle évangélisation est un « besoin urgent » pour le monde entier :

« Au cours des travaux de l’Assemblée, on a souvent souligné la nécessité de proposer à nouveau l’Évangile aux personnes qui le connaissent peu, voire qui se sont éloignées de l’Église. Le besoin urgent d’une nouvelle évangélisation, même pour le Moyen-Orient, a souvent été évoqué. Il s’agit d’un thème très répandu, surtout dans les pays qui ont une christianisation ancienne. La création récente du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation répond aussi à ce profond besoin. C’est pourquoi, après voir consulté l’épiscopat du monde entier et après avoir entendu le Conseil ordinaire de la Secrétairerie générale du Synode des évêques, j’ai décidé de dédier la prochaine Assemblée générale ordinaire, en 2012, au thème suivant : « Nova evangelizatio ad christianam fidem tradendam – La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne ».»

Lire aussi :
texte intégral de l’homélie de Benoît XVI
Nouvelle évangélisation : Benoît XVI dans la continuité de Jean-Paul II
Benoît XVI vs nouvelle évangélisation : une vingtaine d’interventions

Homélie de Benoît XVI concluant le Synode des évêques pour le Moyen-Orient

Nous publions ci-dessous le texte intégral de l’homélie de Benoît XVI présidant la messe conclusive de l’assemblée spéciale du Synode des évêques pour le Moyen-Orient, dans laquelle le pape a annoncé que le prochain synode aurait lieu sur le thème de la nouvelle évangélisation. Cette annonce fait suite à la création du nouveau Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation.

Vénérés Frères,
Mesdames et Messieurs,
chers frères et soeurs !

Deux semaines après la célébration d’ouverture, nous nous sommes à nouveau réunis en ce Jour du Seigneur autour de l’autel de la Confession de la basilique Saint-Pierre, afin de conclure l’Assemblée spéciale pour le Moyen-Orient du Synode des évêques. Dans nos coeurs, il y a une profonde gratitude envers Dieu qui nous a fait don de cette expérience réellement extraordinaire, non seulement pour nous, mais pour le bien de l’Église, du peuple de Dieu qui vit dans les terres qui s’étendent de la méditerranée à la mésopotamie. En tant qu’évêque de Rome, je désire vous faire participer à cette reconnaissance, vénérés pères synodaux : cardinaux, patriarches, archevêques, évêques. Je remercie en particulier le Secrétaire général, les quatre présidents délégués, le rapporteur général, le secrétaire spécial et tous les collaborateurs qui, durant ces jours, ont travaillé sans relâche.

Ce matin, nous avons quitté la salle du synode et nous sommes venus « au temple pour prier » ; c’est pour cela que, la parabole du pharisien et du publicain racontée par Jésus et reprise par l’évangéliste saint Luc (cf. 18, 9-14), nous concerne directement. Nous pourrions nous aussi être tentés, comme le pharisien, de rappeler à Dieu nos mérites, en pensant notamment à l’engagement de ces journées. Mais pour monter au ciel, la prière doit jaillir d’un coeur humble, pauvre. Et donc, nous aussi, au terme de cet événement ecclésial, nous voulons avant tout rendre grâce à Dieu, non pas pour nos mérites, mais pour le don qu’Il nous a fait. Nous nous reconnaissons petits et nous avons besoin de salut et de miséricorde ; nous reconnaissons que tout vient de Lui et que, uniquement avec Sa grâce, se réalisera ce que l’Esprit Saint nous a dit. Seulement ainsi nous pourrons “retourner à la maison” véritablement enrichis, rendus plus justes et plus à même de cheminer dans les voies du Seigneur.

La première lecture et le psaume responsorial insistent sur le thème de la prière, en soulignant qu’elle est d’autant plus puissante au sein de Dieu que celui qui prie est dans le besoin et dans l’affliction. « La prière de l’humble pénètre les nuées », affirme le Siracide (35, 21) ; et le psalmiste d’ajouter : « proche est Yahvé des cœurs brisés, il sauve les esprits abattus » (34, 19). Ma pensée va vers ces nombreux frères et soeurs qui vivent dans la région du Moyen-Orient et qui se trouvent dans des situations difficiles, parfois très lourdes, tant à cause des difficultés matérielles et du découragement, qu’en raison de l’état de tension et parfois de la peur. La Parole de Dieu nous offre aujourd’hui aussi une lumière d’espérance consolante, là où elle présente la prière personnifiée et qui « ne renonce pas tant que le Très-Haut n’ait jeté les yeux sur lui, qu’il n’ait fait droit aux justes et rétabli l’équité » (Sir 35, 21-22).

Ce lien entre prière et justice nous fait aussi penser à tant de situations dans le monde, en particulier au Moyen-Orient. Le cri des pauvres et des opprimés trouve un écho immédiat en Dieu qui veut intervenir pour ouvrir une issue, pour restituer un avenir de liberté et un horizon d’espérance.

Cette confiance dans le Dieu proche, qui libère ses amis, est celle dont témoigne l’apôtre Paul dans l’épître de ce jour, tirée de la deuxième épître à Timothée. Voyant désormais proche la fin de sa vie terrestre, Paul dresse un bilan : « J’ai combattu jusqu’au bout le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi » (2Tm 4, 7). Pour chacun d’entre nous, chers frères dans l’épiscopat, il s’agit d’un modèle à imiter : que la bonté divine nous accorde de faire nôtre un tel bilan ! « Le Seigneur, lui – continue saint Paul – m’a assisté et m’a rempli de force afin que, par moi, le message fût proclamé et qu’il parvînt aux oreilles de tous les païens » (2Tm 4, 17). Il s’agit d’une parole qui résonne avec une force particulière en ce dimanche dans lequel nous célébrons la Journée missionnaire mondiale ! Communion avec Jésus crucifié et ressuscité, témoignage de son amour. L’expérience de l’Apôtre est paradigmatique pour tout chrétien, spécialement pour nous Pasteurs. Nous avons partagé un moment fort de communion ecclésiale. Maintenant, nous nous quittons pour retourner chacun à sa propre mission, mais nous savons que nous demeurons unis, que nous demeurons dans son amour.

L’assemblée synodale qui s’achève aujourd’hui a toujours tenu à l’esprit l’icône de la première communauté chrétienne décrite dans les Actes des apôtres : « La multitude de ceux qui étaient devenus croyants avait un seul coeur et une seule âme » (Ac 4, 32). C’est une réalité expérimentée au cours de ces derniers jours, pendant lesquels nous avons partagé les joies et les peines, les préoccupations et les espérances des chrétiens du Moyen-Orient. Nous avons vécu l’unité de l’Église dans la variété des Églises présentes dans cette région. Guidés par l’Esprit Saint, nous sommes devenus « un seul coeur et une seule âme » dans la foi, dans l’espérance et dans la charité, surtout durant les célébrations eucharistiques, source et sommet de la communion ecclésiale, comme également dans la Liturgie des Heures, célébrée chaque matin dans l’un des sept rites catholiques du Moyen-Orient. Nous avons ainsi valorisé la richesse liturgique, spirituelle et théologique des Églises orientales catholiques, outre que de l’Église latine. Il s’est agit d’un échange de dons précieux dont ont bénéficié tous les Pères synodaux. Il est souhaitable qu’une telle expérience positive se répète également au sein des respectives communautés du Moyen-Orient, en favorisant la participation des fidèles aux célébrations liturgiques des autres rites catholiques et leur permettant ainsi de s’ouvrir aux dimensions de l’Église universelle.

La prière commune nous a également aidé à affronter les défis de l’Église catholique au Moyen-Orient. L’un d’entre eux est la communion à l’intérieur de chaque Église sui iuris, tout comme dans les rapports entre les différentes Églises catholiques de différentes traditions. Comme nous l’a rappelé la page de l’Évangile d’aujourd’hui (cf. Lc 18, 9-14), nous avons besoin d’humilité pour reconnaître nos limites, nos erreurs et nos omissions, afin de pouvoir former véritablement “un seul coeur et une seule âme”. Une communion plus pleine au sein de l’Église catholique favorise également le dialogue oecuménique avec les autres Églises et Communautés ecclésiales. L’Église catholique a réaffirmé également durant cette Assise synodale sa profonde conviction de poursuivre ce dialogue afin que s’accomplisse pleinement la prière du Seigneur Jésus : « afin que tous soient un » (Jn 17, 21).

Aux chrétiens du Moyen-Orient, peuvent s’appliquer les paroles du Seigneur Jésus : « Sois sans crainte, petit troupeau, car votre Père s’est complu à vous donner le Royaume » (Lc 12, 32). En effet, même s’ils sont peu nombreux, ils sont porteurs de la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu pour l’homme, amour qui s’est justement révélé en Terre Sainte en la personne de Jésus Christ. Cette Parole de salut, renforcée par la grâce des Sacrements, résonne avec une efficacité particulière dans les lieux où elle a été écrite, par Providence divine, et elle est l’unique Parole en mesure de rompre le cercle vicieux de la vengeance, de la haine, de la violence. D’un coeur purifié, en paix avec Dieu et avec son prochain, peuvent naître des résolutions et des initiatives de paix au niveau local, national et international. Dans cette oeuvre, que toute la communauté internationale est appelée à réaliser, les chrétiens, citoyens de plein droit, peuvent et doivent apporter leur contribution avec l’esprit des béatitudes, en devenant des constructeurs de paix et des apôtres de la réconciliation au profit de la société tout entière.

Depuis trop longtemps au Moyen-Orient les conflits, les guerres, la violence et le terrorisme perdurent. La paix, qui est don de Dieu, est aussi le résultat des efforts des hommes de bonne volonté, des institutions nationales et internationales, en particulier des États les plus engagés dans la recherche d’une solution aux conflits. Il ne faut jamais se résigner au manque de paix. La paix est possible. La paix est urgente. La paix est la condition indispensable pour une vie digne de la personne humaine et de la société. La paix est également le meilleur remède pour éviter l’émigration du Moyen-Orient. « Appelez la paix sur Jérusalem » nous dit le Psaume (112, 6). Prions pour la paix en Terre Sainte. Prions pour la paix au Moyen-Orient, en nous engageant afin qu’un tel don de Dieu offert aux hommes de bonne volonté se répande dans le monde entier.

Une autre contribution que les chrétiens peuvent apporter à la société est la promotion d’une authentique liberté religieuse et de conscience, un des droits fondamentaux de la personne humaine que tout État devrait toujours respecter. Dans de nombreux Pays du Moyen-Orient, la liberté de culte existe, alors que l’espace de la liberté religieuse est souvent très limité. Élargir cet espace de liberté devient un besoin afin de garantir, à tous ceux qui appartiennent aux différentes communautés religieuses, la véritable liberté de vivre et de professer leur propre foi. Un tel argument pourrait faire l’objet d’un dialogue entre les chrétiens et les musulmans, un dialogue dont l’urgence et l’utilité ont été réaffirmées par les Pères synodaux.

Au cours des travaux de l’Assemblée, on a souvent souligné la nécessité de proposer à nouveau l’Évangile aux personnes qui le connaissent peu, voire qui se sont éloignées de l’Église. Le besoin urgent d’une nouvelle évangélisation, même pour le Moyen-Orient, a souvent été évoqué. Il s’agit d’un thème très répandu, surtout dans les Pays qui ont une christianisation ancienne. La création récente du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation répond aussi à ce profond besoin. C’est pourquoi, après voir consulté l’épiscopat du monde entier et après avoir entendu le Conseil Ordinaire de la Secrétairerie générale du Synode des Évêques, j’ai décidé de dédier la prochaine Assemblée générale ordinaire, en 2012, au thème suivant : « Nova evangelizatio ad christianam fidem tradendam – La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne ».

Chers frères et soeurs du Moyen-Orient ! Que l’expérience de ces jours vous assure que vous n’êtes jamais seuls, que vous accompagnent toujours le Saint-Siège et toute l’Église qui, née à Jérusalem, s’est diffusée au Moyen-Orient et ensuite dans le monde entier. Confions l’application des résultats de l’Assemblée spéciale pour le Moyen-Orient, tout comme la préparation de l’Assemblée générale ordinaire, à l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Église et Reine de la Paix. Amen.

Source : Bulletin du Synode des évêques