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Internet est un don de Dieu pour l’évangélisation

Internet au menu des médias catholiques

Alors que les prochaines journées d’études François de Sale, à Annecy du 26 au 27 janvier prochains, auront pour thème « le défi du numérique pour la presse et les médias chrétiens », Dieu et Internet – 40 questions pour mettre le feu au web revient sur la « place des médias chrétiens dans l’évangélisation par Internet » (question n°22). L’auteur invite notamment les médias chrétiens à passer du bi-média au cross média et à prendre le virage du web 4.0. René Poujol, ancien directeur de la rédaction du magazine Pèlerin et organisateur de l’événement, affirme à ce propos que Dieu et Internet est « bourré d’infos et de talent ».

Premières recensions

Pour Zenit, Dieu et Internet est « un guide pratique sur l’usage d’Internet pour rejoindre son prochain » ; Eglise en Val-d’Oise, le journal du diocèse de Pontoise, précise qu’il s’agit d’« un guide pratique et spirituel, facile à lire, utile tant à l’internaute débutant qu’à l’habitué de la ‘cathosphère’ ».

De son côté, le quotidien suisse Le Nouvelliste résume ainsi le point de vue de l’auteur : « pour ce journaliste spécialisé dans les nouveaux modes de communication, Internet est un média de relation supérieur à tout autre, un outil formidable pour témoigner de sa foi et provoquer un jour une rencontre en vrai ».

L’hebdomadaire France catholique souligne quant à lui : « un livre résolument dans l’air du temps, qui pose un regard admiratif sur le progrès que peut représenter Internet s’il est bien utilisé, un encouragement à tous ceux qui douteraient encore ou n’oserait pas se lancer, d’une plume simple et accessible aux non-initiés, pour vivre sa foi sur Internet ».

Interviewé par le journaliste chrétien évangélique Paul Ohlott pour Phare FM, Actu chrétienne et Topchrétien, l’auteur a pu expliquer qu’ Internet est « un don de Dieu pour l’évangélisation ». Jean-Baptiste Maillard a également pu raconter comment il est tombé dans cette mission online au micro de Sylvain Sismondi sur Radio Espérance ou de Raphaëlle Simon sur RCF Saint Martin.

Le public est au rendez-vous, ainsi qu’en témoigne Bernard : « je viens de vous découvrir (…), j’ai lu vos deux bouquins en moins de trois semaines et déjà je me renseigne pour faire ce que je peux sur ma paroisse avec tous les éléments que vous donnez dans Dieu et Internet. »

Une conférence à la CEF

L’auteur ira à la rencontre de ses lecteurs à l’occasion d’une conférence à la Maison des évêques de France, samedi 21 janvier, sur le thème : « Vous avez dit nouvelle évangélisation ? », pour la session 2012 des délégués diocésains de la mission universelle. Il s’appuiera son premier livre, Dieu est de retour, la nouvelle évangélisation de la France, publié en 2009 aux Editions de l’Œuvre.

Une lettre de Mgr Rino Fisichella

Alors que se prépare le prochain synode des évêques réunis à Rome sur cet « engagement qui concerne tous les catholiques » (Benoît XVI aux jeunes), le Président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, Mgr Rino Fisichella, vient d’écrire à l’auteur : « Je souhaite que votre livre aide ceux qui voudront se lancer dans l’aventure du témoignage rendu au Christ par le biais du web. Plus encore, j’appelle de mes vœux un engagement de tous les baptisés pour que le salut apporté par le Fils incarné parvienne à toute créature, ainsi que je l’ai écrit dans mon avant-propos ».

Pour en savoir plus : www.DieuetInternet.com

Europe : colloque à Rome sur la nouvelle évangélisation

Le CCEE, 40 ans au service de la communion des épiscopats

C’est par un colloque sur l’Europe et la nouvelle évangélisation qui sera organisé à Rome le 22 novembre que le Conseil des Conférences Episcopales d’Europe (CCEE) célèbre le 40e anniversaire de ses activités « au service de la communion entre les évêques en Europe », non sans une dimension oecuménique : à cette occasion, les actes du 2e Forum européen catholico-orthodoxe de Rhodes seront offerts à Benoît XVI, indique un communiqué du CCEE.

Cette rencontre, organisée par CCEE avec le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, se tiendra de 9h00 à 12h30 (Salle Saint Pie X – Palais Saint Pie X – Via della Conciliazione 5). Elle débutera par le salut du cardinal secrétaire d’État Tarcisio Bertone et la présentation du président du CCEE, le cardinal Péter Erdő, archevêque d’Esztergom-Budapest (Hongrie).

Au centre des travaux, les interventions du prof. Philippe Capelle-Dumont, professeur à la Faculté de Philosophie de l’Institut Catholique de Paris sur Le contexte culturel en Europe aujourd’hui et l’Évangile, et de M. Luca Volonté, parlementaire au Conseil de l’Europe sur L’apport des catholiques à la vie sociale et politique européenne.

La conclusion sera confiée à Mgr Salvatore Fisichella, président du dicastère du Vatican co-organisateur du colloque.

À cette rencontre ont été invités les présidents des Conférences épiscopales membres du CCEE, les responsables des dicastères du Vatican, les ambassadeurs des pays d’Europe près le Saint-Siège, et un certain nombre de personnalités du monde de la culture et de la communication. La rencontre se tiendra à huis-clos.

Dans l’après-midi, la présidence du CCEE – composée de son président, le cardinal Erdő, et de ses deux vice-présidents, le cardinal Angelo Bagnasco, archevêque de Gênes (Italie) et Mgr Józef Michalik, archevêque de Przemysl (Pologne), entameront la visite traditionnelle aux dicastères du Vatican.

Le mercredi 23 novembre, à l’issue de l’audience générale, la présidence du CCEE et une délégation de l’Église orthodoxe composée entre autres du Métropolite Gennadios de Sassima (Patriarcat Œcuménique), du Métropolite Hilarion di Volokolamsk (Patriarcat de Moscou) et des représentants des autres Églises orthodoxes en Europe, remettront au pape Benoît XVI une édition spéciale des actes du 2e Forum européen catholico-orthodoxe qui s’est tenu à Rhodes (18-22 octobre 2011) sur le thème des Rapports entre l’Église et l’État.

Enfin, le vendredi 25 novembre la présidence du CCEE sera reçue en audience privée par Benoît XVI, puis par le cardinal secrétaire d’État Tarcisio Bertone.

Le Conseil des Conférences épiscopales d’Europe (CCEE) réunit les Présidents des 33 Conférences épiscopales présentes en Europe représentées de plein droit par leur Président, ainsi que les Archevêques de Luxembourg, de la Principauté de Monaco et de Chypre des Maronites, et les Évêques de Chisinau (Moldavie) et de l’Éparchie de Mukachevo. Il est présidé par le Cardinal Peter Erdő, Archevêque d’Esztergom-Budapest, Primat de Hongrie. Ses vice-présidents sont le Cardinal Angelo Bagnasco, Archevêque de Gênes et Mgr Józef Michalik, Archevêque de Przemyśl. Le Secrétaire général du CCEE est le P. Duarte da Cunha. Le siège du secrétariat se trouve à Saint-Gall (Suisse).

Source : Zenit

Retour sur la rencontre des nouveaux évangélisateurs, à Rome

« L’heure est venue d’annoncer une nouvelle fois la Résurrection du Christ ». Trente-trois représentants des Conférences épiscopales, 400 représentants de 115 institutions ecclésiales engagées dans l’évangélisation, 10 000 jeunes prêts à se lancer dans leur mission: tels sont les chiffres de la première vague d’évangélisateurs qui ont répondu à l’appel du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation en se rendant à Rome, le week-end dernier.

« L’heure est venue d’ouvrir grand les portes et d’annoncer une nouvelle fois la Résurrection du Christ dont nous sommes témoins », leur a dit, samedi matin, le président du dicastère, Mgr Rino Fisichella, après avoir expliqué que le monde d’aujourd’hui fait face à une « véritable crise anthropologique», dont la sécularisation et un affaiblissement de la foi sont la cause, jetant le trouble parmi les hommes.

Ce phénomène, a-t-il ajouté, a touché aussi une partie importante du clergé et de l’Église catholique. D’où la nécessité d’une nouvelle évangélisation en dehors mais également à l’intérieur de l’Église.

Selon Mgr Fisichella, « la mise à l’écart de Dieu a entraîné un désordre identitaire chez l’individu », de « l’indifférence », de « l’ignorance » face aux contenus essentiels de la doctrine.

« Beaucoup, à tort, ont pensé que l’annonce explicite n’était plus nécessaire et que le témoignage de la vie était la seule voie utile pour évangéliser à nouveau », a-t-il relevé, alors que « le témoignage comporte l’annonce explicite du pourquoi on choisit de vivre dans les pas du Christ ».

En effet, comme l’a expliqué un professeur polonais de patrologie, enseigner l’histoire de l’Église ne signifie pas évangéliser. À titre d’exemple, celui-ci a raconté le cas d’une de ses meilleures élèves, qui est excellente en patrologie mais n’est pas croyante, ceci montrant bien, selon lui, qu’on n’évangélise pas sans témoigner de l’amour de Dieu.

Parmi les secteurs destinés à recevoir un nouveau souffle, et sur lesquels les activités de la nouvelle évangélisation se concentreront , Mgr Fisichella a indiqué : la liturgie, la confession, l’Eucharistie, la famille, la culture, l’engagement politique et civil, l’immigration et la communication. L’assemblée a répondu avec enthousiasme à l’appel.

Kiko Argüello, le fondateur et représentant du Chemin néocatéchuménal, a parlé du rôle immense que les familles étaient en train d’accomplir, expliquant que dans les endroits où la foi semblait en voie de disparition, et où il avait, pour cette raison, envoyé des catéchistes et des prêtres, ces derniers avaient été rejetés alors que les familles, qu’il avait envoyées dans un second temps, avaient opéré le miracle : non seulement elles n’ont pas été repoussées mais elles ont réussi à convertir, à transmettre la foi, obtenant des résultats incroyables.

Dans une autre intervention, Julian Carrón, du mouvement Communion et Libération, a souligné le caractère constructif et enrichissant que représente la foi au sein d’une culture.

Sans la foi, la culture ne peut se développer, a-t-il précisé, et la foi n’est vraie et n’influe sur l’histoire d’un peuple que si elle parvient à devenir culture.

Sur le phénomène de l’immigration, Adriano Roccucci, de la communauté de Sant’Egidio, a relevé l’état de vieillissement dans lequel se trouve l’Italie et le grand pourcentage de jeunes non italiens qui y vivent, ceci appelant à une réponse dans la charité qui, a-t-il rappelé, « est le premier des messages évangéliques ».

Don Gigi Perini, le curé de la paroisse Sant’Eustorgio à Milan et président de l’organisme international de ces cellules paroissiales d’évangélisation, a insisté quant à lui sur la nécessité de « réveiller ce géant endormi qu’est la paroisse » car, estime-t-il, une paroisse dynamique, pleine de l’amour de Dieu, qui fascine les fidèles et les pousse à évangéliser, est possible ! ».

Enfin, Franco Miano, de l’Action catholique italienne a lancé un appel à l’unité entre toutes les associations, tandis que Mgr Donald Wuerl, l’évêque de Washington (Etats-Unis), a souhaité que les évangélisateurs soient les premiers évangélisés expliquant qu’ « ils ne peuvent être considérés comme tels s’ils n’ont pas eux-mêmes une foi profonde ».

Salvatore Martinez, du Renouveau dans l’Esprit, a conclu en suggérant de « former au Christ de nouveaux hommes, capables de rénover la politique » pour « délivrer notre époque de toutes les structures de péché ».

Source : d’après Zenit

 

Benoît XVI lance l’année de la foi… et relance la nouvelle évangélisation

Benoît XVI a rendu publique lundi la lettre apostolique sur la prochaine « Année de la foi » de l’Eglise catholique à partir d’octobre 2012, en soulignant son engagement pour le Concile Vatican II, dont le cinquantième anniversaire tombera au même moment. Cette année de la foi coïncide avec l’ouverture du synode pour la nouvelle évangélisation, qui accueillera à Rome des évêques du monde entier.

Le pape avait annoncé dimanche cette « Année de la foi », à partir du 11 octobre 2012, qui marquera le cinquantième anniversaire de l’ouverture de Vatican II (1962/65), et qui se conclura le 24 novembre 2013. Ce document pontifical ou « motu proprio » est intitulé en latin « Porta fidei » (« la porte de la foi »). Le pape y précise que la Congrégation vaticane pour la doctrine de la foi donnera des « indications sur la façon de vivre cette année selon les modalités les plus efficaces et les plus appropriées ». Cette initiative était attendue alors que les sociétés occidentales s’éloignent des valeurs chrétiennes, selon le pape. « J’entends redire avec force tout ce que j’ai eu à dire à propos du Concile » en 2005, a déclaré Benoît XVI: « si nous le lisons et le recevons guidés par une juste herméneutique (ndlr: interprétation des textes), il peut être et devenir toujours davantage une grande force pour le renouveau, toujours nécessaire, de l’Église ». Benoît XVI a relevé la concomitance du début de l' »Année de la foi » avec le vingtième anniversaire du Catéchisme de l’Église catholique et avec l’ouverture du synode des évêques du monde entier sur la nouvelle évangélisation. Il a rappelé que Paul VI avait décidé une « Année de la foi », trois ans après la fin du Concile en 1967, à une époque de « grands bouleversements » et de « grandes difficultés » dans l’Eglise.

Source : Belga/VIM

 

Le pape encourage 8.000 catholiques engagés dans la nouvelle évangélisation (AFP)

CITE DU VATICAN (AFP) – Le pape Benoît XVI a encouragé samedi 8.000 catholiques engagés dans la nouvelle évangélisation réunis au Vatican à poursuivre l’élan missionnaire en le portant aussi dans les sociétés de tradition chrétienne devenues indifférentes, voire hostiles au christianisme.

Cette grande rencontre, organisée par Mgr Rino Fisichella, chef d’un nouveau dicastère créé à cet effet par Benoît XVI il y a un an, doit montrer la volonté du Vatican de relancer l’évangélisation dans ces pays, une priorité du pontificat de Benoît XVI. Il a convoqué un synode des évêques du monde entier à l’automne 2012 sur le même thème.

L’annonce de l’Evangile est vraiment arrivée jusqu’aux confins du monde, (…) et aussi au milieu de l’indifférence, de l’incompréhension et des persécutions, a-t-il affirmé, mais maintenant ce sont les pays d’ancienne tradition chrétienne qui semblent devenus indifférents, voire hostiles à la Parole de Dieu.

L’homme contemporain est souvent confus et ne parvient pas à trouver des réponses aux interrogations qui agitent son esprit quant au sens de sa vie (…). Il lui est proposé un bonheur éphémère, qui satisfait un moment mais laisse très vite de la tristesse et de l’insatisfaction, a dit le pape.

Des délégués de 30 conférences épiscopales d’Europe et des Amériques et tout ce que l’Eglise compte de nouveaux et anciens mouvements, novateurs ou traditionnels, se sont retrouvés dans la grande salle Paul VI pour un temps de réflexions et d’échanges.

Evangélisation de rue et à domicile, catéchèses pour jeunes et adultes, actions dans les médias et Internet, créations de petites cellules de prière et d’échange, tous les vecteurs sont explorés.

Après un spectacle du ténor Andrea Bocelli ou du groupe lyonnais Glorious de pop louange, quelques groupes devaient ensuite passer de la parole aux actes en animant sur des places et dans des églises romaines des temps de prière et de réflexion.

Signe de l’importance qu’il accorde à la nouvelle évangélisation, le pape devait retrouver les 8.000 participants dimanche matin lors d’une messe dans la basilique Saint-Pierre.

Benoît XVI souhaite une nouvelle évangélisation, à la fois dynamique et imaginative mais pas anarchique.

Les experts de l’Eglise constatent tous une rapide érosion de la culture religieuse, qui ne se transmet plus par les vecteurs traditionnels qu’étaient la famille, la paroisse ou l’école.

Pour la période du Carême 2012, une vaste initiative de nouvelle évangélisation est déjà prévue: la mission métropole dans douze grands diocèses d’Europe.

(©AFP / 15 octobre 2011 19h08)

 

Benoît XVI : « Etre évangélisateur n’est pas un privilège, mais un engagement »

Dimanche 16 octobre, au terme d’une longue journée ponctuée de témoignages, le pape a rencontré les nouveaux évangélisateurs qui participaient, salle Paul VI au Vatican, à la première rencontre organisée par le Conseil pontifical pour la Promotion de la nouvelle évangélisation sur le thème « Nouveaux évangélisateurs pour la nouvelle évangélisation – la Parole de Dieu croît et se répand ».

Dans un monde où le mal fait souvent plus de bruit que le bien, le pape Benoît XVI a salué l’action de ceux qui accueillent l’invitation du Christ à devenir ses disciples. « Le monde d’aujourd’hui a besoin de personnes qui parlent à Dieu, pour pouvoir parler de Dieu », a-t-il affirmé en rappelant qu’être évangélisateur « n’est pas un privilège mais un engagement qui vient de la foi ».

Dans son discours, le pape a aussi évoqué la condition de l’homme contemporain qui, « souvent confus », ne parvient pas « à trouver de réponse aux nombreuses interrogations qui agitent son esprit concernant le sens de la vie et les questions qui se trouvent au plus profond de son cœur ».

« L’homme ne peut éluder ces questions qui touchent la signification de soi et de la réalité, il ne peut vivre dans une seule dimension ! », a fait observer le pape avnt d’ajouter : « Au contraire, assez souvent, il s’éloigne de la recherche de l’essentiel dans la vie, alors qu’un bonheur éphémère lui est proposé, qui le contente pour un moment mais laisse bien vite tristesse et insatisfaction ».

Malgré tout, aujourd’hui encore, a affirmé le pape, et « comme aux débuts du christianisme », « la Parole de Dieu continue à croître et à se répandre ».

« Nous devons toujours croire dans l’humble puissance de la Parole de Dieu et laisser Dieu agir ! », a-t-il conseillé : « Dans le monde, même si le mal fait plus de bruit, il continue à y avoir de la bonne terre ».

« L’annonce de l’Evangile est vraiment arrivée jusqu’aux confins du monde, a constaté Benoît XVI, et, même au milieu de l’indifférence, de l’incompréhension et des persécutions, beaucoup continuent encore aujourd’hui, avec courage, à ouvrir leur cœur et leur esprit pour accueillir l’invitation du Christ à Le rencontrer et à devenir ses disciples ».

« Si tout cela, d’une part, apporte consolation et espérance, parce que cela montre le constant ferment missionnaire qui anime l’Eglise, cela doit, d’autre part, tous nous remplir d’un sens renouvelé des responsabilités envers la Parole de Dieu et la diffusion de l’Evangile », a demandé le pape.

Devant les milliers de personnes présentes salle Paul VI, Benoît XVI est revenu sur l’institution, il y a un an, du Conseil pontifical pour la Promotion de la Nouvelle évangélisation dans lequel il voit « un instrument précieux pour identifier les grandes questions débattues dans différents secteurs de la société et de la culture contemporaine », et « appelé à offrir une aide particulière à l’Eglise dans sa mission, surtout au sein de ces pays d’ancienne tradition chrétienne qui semblent devenus indifférents, voire hostiles à la Parole de Dieu ».

« Le monde d’aujourd’hui a besoin de personnes qui annoncent et témoignent que c’est le Christ qui nous enseigne l’art de vivre, le chemin du vrai bonheur, parce qu’Il est la route de la vie », a insisté Benoît XVI : « Le monde d’aujourd’hui a besoin de personnes qui parlent à Dieu, pour pouvoir parler de Dieu. Et nous devons aussi toujours rappeler que Jésus n’a pas sauvé le monde par de belles paroles ou des moyens tapageurs, mais par sa souffrance et par sa mort ».

« En vous voyant tous et en sachant le grand engagement que chacun pose au service de la mission, je suis convaincu que les nouveaux évangélisateurs se multiplieront toujours plus pour donner naissance à la vraie transformation dont le monde d’aujourd’hui a besoin », a-t-il ajouté.

Avant de conclure, le pape a rappelé qu’ « être des évangélisateurs n’est pas un privilège, mais un engagement qui vient de la foi » : « Je vous demande de vous laisser combler par la grâce de Dieu et de correspondre docilement à l’action de l’Esprit du Ressuscité. Soyez des signes d’espérance capables de regarder vers l’avenir avec la certitude qui vient du Seigneur Jésus, qui a vaincu la mort et nous a donné la vie éternelle ».

Source : d’après Zenit

Le nouveau ‘ministère’ pour la nouvelle évangélisation est un fruit de Vatican II


Le nouveau Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation représente « un des fruits les plus matures » du Concile Vatican II dont l’objectif était de remettre l’Eglise sur la voie principale de l’évangélisation dans le monde contemporain, selon Mgr Fisichella, Président de ce nouveau ‘ministère’. Il revient sur les « racines » de ce Conseil pontifical créé en 2010 par Benoît XVI.

L’Osservatore Romano publie des extraits du premier chapitre du livre de Mgr Rino Fisichella intitulé « La nuova evangelizzazione. Una sfida per uscire dall’indifferenza » – « La Nouvelle évangélisation. Un défi pour sortir de l’indifférence » (Milan, Mondadori 2011), qui s’ouvre avec le souvenir d’une audience privée concédée le 29 mars 2010 par Benoît XVI à l’auteur.

« Je n’aurais jamais pensé – affirme Mgr Fisichella – en m’asseyant devant un Benoît XVI souriant et presque satisfait, qu’il m’aurait dit textuellement : ‘J’ai beaucoup réfléchi ces derniers mois. Je souhaite instituer un dicastère pour la nouvelle évangélisation et je vous demande d’en être le président. Je vous ferai avoir mes remarques. Qu’en pensez-vous ?’. J’étais très surpris, je réussis seulement à dire : ‘Saint-Père, c’est un grand défi’ ».

L’institution du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation a des racines importantes qui lui permettent « de trouver un fondement solide et une orientation pour son engagement futur », souligne le prélat. « Je suis convaincu que ce dicastère représente un des fruits les plus matures de Vatican II ».

A 50 ans désormais de l’ouverture de ce Concile, il a souhaité revenir aux paroles de Jean XXIII qui, dans son discours programmae Gaudet Mater Ecclesia, fait plusieurs fois référence « à des concepts relatifs au thème de la nouvelle évangélisation ».

Jean XXIII parla de « vigueur de nouvelles énergies », d’ « un nouvel ordre des choses », de « regarder le présent qui a comporté de nouvelles situations et de nouvelles manières de vivre, et a ouvert de nouvelles voies à l’apostolat catholique ».

« Toutes ces expressions – estime Mgr Fisichella – sont un signe d’une prévoyance qui voyait une nouvelle manière d’annoncer l’Evangile de toujours ».

« On pourra beaucoup discuter sur ce que Vatican II a représenté dans l’histoire de l’Eglise récente ; mais d’où que l’on observe, il continue à poursuivre l’objectif de vouloir remettre l’Eglise sur la voie principale de l’évangélisation dans le monde contemporain ».

Environ 10 ans plus tard, Paul VI convoqua le synode des évêques sur le thème de l’évangélisation et son exhortation apostolique Evangelii nuntiandi (1975) « conserve intacte sa propre actualité », poursuit le président du dicastère pour la nouvelle évangélisation.

Et si l’expression « nouvelle évangélisation » n’apparaît pas dans cette exhortation apostolique, elle parle pourtant « concrètement d’une nouvelle manière d’annoncer l’Evangile ». « Ces pages, entre autres, sont une analyse impressionnante des changements advenus dans un monde touché par un phénomène de contestation généralisée ».

C’est Jean-Paul II – indique-t-il enfin – « avec toute la force de son magistère », qui « introduisit la formule ‘nouvelle évangélisation’ ».

« Difficile de pouvoir établir si le pape, avec cette expression, aurait pu pleinement s’imaginer le réel mouvement qui se serait créé par la suite ; même dans son ambiguïté, elle indiquait pratiquement le chemin à parcourir ».

« A partir de là, en effet, de nombreuses réalités ecclésiales comprirent que leur action devait être tournée vers cet horizon. Beaucoup comprirent l’urgence et appliquèrent à soi les paroles de Paul : ‘Annoncer l’Evangile (…) est une nécessité qui m’incombe. Oui, malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile !’ (1 Cor 9, 16), et rapportèrent enthousiasme et force là où la fatigue et la confusion s’étaient infiltrées ».

Source : d’après Zenit

Benoît XVI : « Pour être efficace, l’évangélisation a besoin de la force de l’Esprit »

 

Dimanche dernier, à l’occasion de la conclusion de la première rencontre internationale organisée par le Conseil pontifical pour la Promotion de la nouvelle évangélisation, Benoît XVI a rappelé l’importance de la prière et de la « force de l’Esprit » pour une évangélisation « efficace ». Et il annonce une « Année de la Foi » (2012-2013).

« L’annonce doit toujours être précédée, accompagnée et suivie de la prière », a insisté le pape qui a célébré la messe dans la basilique Saint-Pierre. Dans son homélie, le pape s’est adressé aux personnes engagées dans le monde entier « sur les frontières de la nouvelle évangélisation ».

En s’arrêtant notamment sur la seconde Lecture tirée de la première lettre de saint Paul aux Thessaloniciens, il a souligné combien l’apôtre Paul, « le plus grand évangélisateur de tous les temps », rappelle « que l’on n’évangélise pas de manière isolée ».

« L’annonce doit toujours être précédée, accompagnée et suivie de la prière », a encore commenté le pape: « Chaque missionnaire de l’Evangile doit toujours avoir à l’esprit cette vérité : c’est le Seigneur qui touche les cœurs par sa Parole et son Esprit, appelant les personnes à la foi et à la communion dans l’Eglise ».

Enfin, Paul laisse un enseignement très précieux, tiré de son expérience. Il écrit : « Notre annonce de l’Évangile chez vous n’a pas été simple parole, mais puissance, action de l’Esprit Saint, certitude absolue » (v. 5).

« Pour être efficace – a insisté le pape – l’évangélisation a besoin de la force de l’Esprit » et l’annonce, « pour être accomplie et fidèle, demande d’être accompagnée de signes, de gestes comme la prédication de Jésus. Parole, Esprit et certitude sont donc inséparables et concourent à faire en sorte que le message évangélique se répande avec efficacité ».

« Les nouveaux évangélisateurs sont appelés à avancer sur ce Chemin qu’est le Christ pour faire connaître aux autres la beauté de l’Evangile qui donne la vie », a ajouté le pape: « Et l’on ne marche jamais seuls sur ce chemin, mais en compagnie : une expérience de communion et de fraternité qui est offerte à tous ceux que nous rencontrons, pour les faire participer à notre expérience du Christ et de son Eglise ».

« La mission de l’Eglise, comme celle du Christ – a poursuivi Benoît XVI – est essentiellement de parler de Dieu, de faire mémoire de sa souveraineté, de rappeler à tous, spécialement aux chrétiens qui ont perdu leur identité, le droit de Dieu sur ce qui lui appartient, c’est-à-dire notre vie ».

Le pape a enfin annoncé son désir de convoquer une « Année de la foi » pour donner « une impulsion nouvelle à la mission de toute l’Eglise de conduire les hommes hors du désert où ils se trouvent souvent sur leur lieu de vie »: « Ce sera un moment de grâce et d’engagement pour une conversion toujours plus totale à Dieu, pour renforcer notre foi en Lui et pour l’annoncer avec joie à l’homme de notre temps ».

« Vous êtes parmi les protagonistes de la nouvelle évangélisation que l’Eglise a entreprise et mène, non sans difficulté, avec le même enthousiasme que les premiers chrétiens », a conclu le pape: « Apprenez de la Mère du Seigneur et de notre Mère à être humbles tout en étant courageux, simples et prudent, doux et forts, non par la force du monde, mais par celle de la vérité ».

Source : d’après Zenit

Mgr Fisichella : « L’évangélisation doit trouver un nouveau langage »

Quelques jours avant la grande rencontre organisée le week-end dernier par le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, son président, Mgr Rino Fisichella, avait rappelé combien l’évangélisation doit aujourd’hui trouver « un nouveau langage » et de « nouveaux styles de vie ».

« L’évangélisation est la mission même de l’Eglise qui continue depuis 2000 ans mais qui doit trouver un nouveau langage, qui doit avoir de nouveaux styles de vie faits d’une profonde identité et de respect ; d’un sens profond d’appartenance à l’Eglise et aux communautés chrétiennes mais aussi ouverts à la rencontre avec le monde entier », avait pu préciser Mgr Fisichella.

Sur Radio Vatican, le président du dicastère pour la promotion de la nouvelle évangélisation avait expliqué l’objectif de cette grande rencontre au Vatican, à commencer par celui de présenter au pape « les représentants de toutes les réalités ecclésiales qui œuvrent à la nouvelle évangélisation ».

En ce mois d’octobre, « mois missionnaire », le prélat a mis l’accent sur le thème de cette rencontre, emprunté aux Actes des apôtres : « La Parole de Dieu croît et se répand ». « Nous voulons présenter les nouveaux évangélisateurs à l’Eglise pour faire connaître la Parole de Dieu et augmenter le nombre de disciples du Seigneur », a-t-il commenté.

Mgr Fisichella s’est aussi arrêté sur l’importance de ce rassemblement en vue du prochain synode convoqué du 7 au 28 octobre 2012 au Vatican sur le thème « La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne ».

« Cela me semble une contribution très importante pour que nous donnions aux évêques du monde entier, particulièrement à ceux qui seront présents au synode en octobre 2012, le signe évident que la Nouvelle évangélisation est à l’œuvre depuis longtemps ».

Il a aussi rappelé l’impulsion donnée par Jean-Paul II à celle-ci : « Le bienheureux Jean-Paul II, pendant 27 ans, a ‘provoqué’ l’Eglise de toutes les manières possibles pour qu’elle reconnaisse l’urgence et la nécessité de la nouvelle évangélisation ». Par la suite, « le pape Benoît XVI, par un acte vraiment prophétique, en instituant ce Conseil pontifical, a voulu que les différentes réalités – celles qui existent et celles qui naîtront à l’avenir – puissent trouver un point de référence, puissent trouver une expression concrète du service du pape pour l’Eglise en faveur de la nouvelle évangélisation ».

Plus de 6.000 personnes ont participé à cette rencontre, ce dimanche, au Vatican. Dans un programme chargé, les participants ont accueilli Benoît XVI le 15 octobre dans la salle du synode. Le lendemain, le pape a célébré une messe pour eux dans la basilique Saint-Pierre, pendant laquelle il a rappelé aux nouveaux évangélisateurs l’importance de la prière et de la « force de l’Esprit » pour une évangélisation « efficace ». Benoît XVI a choisi ce moment précis pour annoncer une « Année de la Foi » (2012-2013).

Source : d’après Zenit

Une assemblée plénière sur la nouvelle évangélisation

Le mois dernier, un évènement d’importance, sur lequel nous reviendrons, est presque passé inaperçu : l’assemblée plénière du Conseil des conférences épiscopales d’Europe (CCEE) sur le thème de la nouvelle évangélisation. De nombreux cardinaux et évêques étaient ainsi présents à Tirana, en Albanie, du 29 septembre au 2 octobre. En toile de fond de la rencontre : le 40e anniversaire du CCEE qui sera célébré officiellement, à Rome, le 22 novembre prochain.

D’après un communiqué du Conseil, le président de la République d’Albanie M. Bamir Myrteza Topi a tenu à rencontrer les prélats d’Europe dès le premier jour des travaux, le 30 septembre, et le premier ministre M. Sali Ram Berisha a assisté à la séance d’ouverture.

Le CCEE fait savoir qu’en vue de définir la contribution des conférences épiscopales d’Europe au prochain Synode des évêques sur le thème de la nouvelle évangélisation convoqué par Benoît XVI pour octobre 2012 au Vatican, avait été adressé un questionnaire aux conférences épiscopales dans le but de recueillir et de mettre en lumière quelques idées, situations et propositions relatives à cette question.

Durant les travaux, la réflexion a été guidée par Jean-Luc Moens, ancien coordinateur des missions citadines dans les capitales européennes, chargé de faire une synthèse des réponses parvenues au CCEE au cours des dernières semaines et par Mgr Rino Salvatore Fisichella, président du Conseil Pontifical pour la nouvelle évangélisation, au Vatican.

Au cours de la rencontre, le calendrier des activités du CCEE pour 2012 a été présenté et discuté. Parmi ces activités : le prochain Symposium des évêques d’Afrique et d’Europe (Rome, 13-17 février 2012) et le Congrès sur la catéchèse (Rome, 7-10 mai 2012).

Enfin, une partie des travaux a été consacrée au dialogue avec les Institutions européennes (Union Européenne et Conseil de l’Europe) avec les contributions de Mgr André Dupuy, Nonce apostolique près l’Union Européenne ; Mgr Aldo Giordano, Observateur permanent au Conseil de l’Europe, et Mgr Piotr Mazurkiewicz, Secrétaire général de la COMECE.

Les journées, précise le CCEE, ont été rythmées par des temps de prière et par les célébrations eucharistiques.

Les prochaines JMJ, à Rio, auront pour thème l’évangélisation

En 2013, les JMJ auront lieu à Rio de Janeiro, au Brésil, sur le thème de l’évangélisation : « Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples » (cf. Mt 28, 19). Ce choix n’est pas dû au hasard à l’heure même où Benoît XVI réunit dans sa résidence d’été de Castel Gandolfo ses anciens étudiants sur le thème de la nouvelle évangélisation, après avoir également créé en 2010 un Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation et dans l’attente du Synode des évêques qui réunira des évêques du monde entier sur cette question précise en 2012.

Benoît XVI a fait cette annonce du thème des JMJ au cours de l’audience générale, mercredi à Castel Gandolfo. Comme c’est la coutume après un voyage international, Benoît XVI a aussi proposé un bilan de la JMJ de Madrid, « inoubliable » et pleine « d’émotion ».

Le pape a vu dans les JMJ des « journées extraordinaires », un « don précieux qui permet d’espérer pour l’avenir de l’Église ». De son côté, le cardinal Stanislaw Rylko, président du Conseil pontifical pour les laïcs et ancien proche de Jean-Paul II, avait estimé auparavant que les JMJ sont un instrument extraordinaire » d’évangélisation, tant pour les jeunes eux-mêmes que pour la société actuelle (lire ici).

Benoît XVI a confié son émotion à la vue de ces centaines de milliers de jeunes de 193 pays venus vivre une « formidable expérience de fraternité », de « rencontre avec le Seigneur », une « vraie cascade de lumière ». Benoît XVI n’a pas manqué d’exprimer ses remerciements à « ceux qui ont travaillé à l’organisation des JMJ » et pour « l’accueil chaleureux » des souverains d’Espagne et par le pays. Passant en revue chaque étape de son séjour à Madrid, le pape a rappelé « l’enthousiasme des jeunes » lors de la cérémonie d’accueil, jeudi soir, place de Cibeles, ses rencontres au monastère de l’Escurial avec les jeunes religieuses et les professeurs universitaires, le Chemin de croix, la messe avec les jeunes séminaristes à la cathédrale de Madrid, la rencontre avec les porteurs de handicap, la veillée de prière, la messe finale, la rencontre avec les volontaires…

A propos des vocations sacerdotales et à la vie consacrée à Dieu, le pape a dit sa confiance « qu’à Madrid aussi le Seigneur a frappé à la porte du cœur de nombreux jeunes pour qu’ils le suivent avec générosité dans le ministère sacerdotal ou dans la vie religieuse » – comme en témoignent régulièrement d’anciens Jmjistes. Au sujet de la veillée et de la messe, Benoît XVI a souligné le recueillement et l’enthousiasme : « la Veillée de prière, le soir, et la grande célébration eucharistique de conclusion du jour suivant ont été deux moments très intenses: le soir, une multitude de jeunes en fête, qui n’a pas du tout reculé devant la pluie et le vent, est restée en adoration silencieuse devant le Christ présent dans l’Eucharistie, pour le louer, lui rendre grâce, lui demander aide et lumière; et ensuite, le dimanche, les jeunes ont manifesté leur exubérance et leur joie de célébrer le Seigneur dans la Parole et dans l’Eucharistie, pour s’insérer toujours plus en Lui et renforcer leur foi et leur vie chrétienne. » Aux pèlerins de langue française réunis à Castel Gandolfo, le pape a confié mercredi : « Au cours de mon voyage apostolique à Madrid, j’ai rencontré avec joie et espérance des centaines de milliers de jeunes venus du monde entier. J’ai fait l’expérience de leur enthousiasme et de leur désir de s’orienter vers la vérité la plus profonde, celle que Dieu nous a donné de connaître dans le Christ. Puissent tous ces jeunes demeurer fidèles à leur engagement d’enraciner leur vie en lui ! Bon pèlerinage à tous ! »

Pendant les JMJ, le pape a envoyé en mission les centaines de milliers de jeunes présents (Valeurs actuelles parle de près de 2 millions). Ainsi, le 21 août, il les a exhorté à ne pas avoir « peur d’être catholiques », d’en témoigner toujours autour d’eux « avec simplicité et sincérité », pour que l’Église trouve en eux et en leur jeunesse « les missionnaires joyeux de la Bonne Nouvelle » (lire ici).

Lors de la messe de clôture, le pape a encouragé les jeunes à ne pas « garder le Christ pour soi-même », mais à « transmettre aux autres la joie de la foi », en leur expliquant que « le monde a besoin du témoignage de la foi, et qu’il a certainement besoin de Dieu » (lire ici). En concluant son homélie dont le thème était « d’apporter la connaissance et l’amour du Christ au monde entier, Benoît XVI a confié « tous les jeunes du monde à l’intercession maternelle de la Sainte Vierge Marie, Étoile de la nouvelle évangélisation et Mère des jeunes ».

Au moment de partir, après l’Angelus, le pape leur a enfin demandé : « Vos amis chercheront à savoir ce qui est changé en vous après avoir été dans cette noble ville avec le pape et des centaines de milliers de jeunes du monde entier : Que leur répondrez-vous ? » (lire ici).

Source : d’après Zenit et La Croix

Mgr Rino Fisichella : « l’évangélisation impose un style de vie crédible »

On ne peut évangéliser si notre style de vie n’est pas crédible, a expliqué Mgr Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, dans une courte interview accordée au quotidien espagnol « La Razón » et reprise par L’Osservatore Romano.

En quelques mots, le prélat a évoqué la difficulté de rendre le message de Jésus Christ attrayant pour les jeunes. « Les jeunes d’aujourd’hui veulent de la cohérence, des témoins cohérents entre l’annonce » du Christ et leur style de vie. « On ne peut pas annoncer l’Évangile si l’on n’a pas une crédibilité dans notre style de vie », a-t-il affirmé.

Pour l’évangélisation, Internet « est un instrument et doit le rester », a-t-il ajouté. « Internet ne peut substituer une relation interpersonnelle parce que le christianisme naît de la capacité de deux personnes de se rencontrer. Quand deux personnes se regardent dans les yeux, on peut percevoir de la crédibilité ».

Certes, nous sommes aujourd’hui « en crise, mais c’est aussi une situation vitale, dynamique, d’enthousiasme différent du passé ».

L’évangélisation doit s’adapter à chaque pays : il faut « respecter les différentes situations culturelles et les différentes traditions des Eglises dans le monde ». « Il n’y a pas de recette », a-t-il ajouté. « La nouvelle évangélisation en Europe n’est pas la même qu’en Amérique du Nord ou du Sud. Mais il y a un fondement commun : nous devons exercer un peu plus une forte identité personnelle des croyants et un sentiment fort d’appartenance à l’Église ».

Source : Zenit

Anuncio aux JMJ, un visage de la nouvelle évangélisation

En créant un conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, l’été dernier, le pape Benoît XVI déclarait : « Le premier engagement qui nous concerne tous est celui d’une nouvelle évangélisation qui aide les nouvelles générations à redécouvrir le visage authentique de Dieu, qui est amour ». Cette nouvelle évangélisation, lancée par Jean-Paul II dans les années 80, est non seulement un thème cher au coeur de Benoît XVI, mais aussi de la jeunesse catholique.

Le Festival Anuncio en est une démonstration pertinente et ses organisateurs le revendiquent. Cette année, en s’étant inscrits pour l’édition Anuncio 2011, près de 800 jeunes répondent à l’appel du pape pour cette nouvelle évangélisation qui concerne ‘tous les catholiques’. Un quatrième festival qui n’a plus lieu seulement en France cette année, étant l’une des plus importantes propositions officielles des JMJ 2011 à Madrid. Préparé depuis un an par 50 jeunes laïcs dont 10 personnes à temps plein en Espagne réunis à la ‘Casa Anuncio’, le festival n’a pas changé de ligne de conduite depuis 2007 : « se propose de former les jeunes catholiques et de les envoyer deux par deux témoigner de l’Amour de Dieu ».

Deux jours de formation et de prière du 8 au 10 août à Lourdes

De nombreux jeunes viendront pour la première fois faire l’expérience de l’évangélisation avec Anuncio. Avec de beaux temps de prière animés par une équipe de musiciens, des carrefours et des témoignages, les jeunes découvriront ce qu’est l’évangélisation. Le 10 août, ils seront ensuite envoyés en mission dans une ville de France ou d’Espagne dont ils ne connaissent pas encore la destination.

Une semaine pour annoncer que « Dieu est Amour »

Du 10 au 15 août, le festival Anuncio se déploiera dans 10 villes de France et d’Espagne (Biarritz, Pallavas, Ibiza, Barcelone, Grenade, San-Sebastian, Burgos, Cordoue, Valence, Vic, Castellon). Les jeunes iront à la rencontre des vacanciers sur les plages et les places pour susciter le dialogue entre chrétiens et non chrétiens et témoigner de l’Amour de Dieu qu’ils expérimentent dans leurs vies.

Sur place, des activités culturelles (théâtre, concerts, expositions) et des veillées de prières seront proposées à tous. Madrid, « Plaza de España », sera le centre des activités d’Anuncio : un pôle d’évangélisation, de concerts, de prédications, d’adoration et d’happenings viendra interpeller les touristes et madrilènes et leur témoigner du Christ. Des groupes de musique du monde entier (Glorious, Rexband…) ainsi que des prédicateurs de renom (Raniero Cantalamessa, les cardinaux Philippe Barbarin et Christophe Schönbron…) participeront aussi à ce festival.

Au même moment, Anuncio proposera à chaque jeune venu pour assister aux JMJ d’en devenir acteur et de venir se former et expérimenter l’évangélisation. Le Festival Anuncio se clôturera par le week-end avec le pape à Cuatroviento.

Avec ce festival, Anuncio donne un visage jeune et dynamique de la nouvelle évangélisation dont l’Europe a tant besoin. Une urgence que le pape lui-même met au coeur de son agenda, avec la tenue d’un synode des évêques sur ce thème, à Rome, en 2012.

Infos pratiques : www.festival-anuncio.fr/jmj-en-espagne/

En quoi la nouvelle évangélisation est-elle nouvelle par son langage ? (4/4)

Pour commencer l’année 2011, rien de tel que de finir notre série sur le thème « à quelle nouveauté la nouvelle évangélisation fait-elle référence ? ».

En créant à l’automne dernier le Conseil pontifical consacré à la nouvelle évangélisation et en annonçant la réunion d’un synode l’an prochain sur ce thème, Benoît XVI place la nouvelle évangélisation à l’épicentre de la mission universelle de l’Eglise en ce début de 3ème millénaire. Dans nos précédents articles (1 et 2 et 3), nous avons identifié les contours de la nouvelle évangélisation définis par nos trois derniers papes et commencé à aborder les trois caractéristiques de cette nouveauté selon Jean Paul II : « nouvelle par son ardeur, par ses méthodes et par son expression ». Après avoir expliqué en quoi elle est nouvelle par son ardeur puis par ses méthodes, nous abordons ici la troisième caractéristique de la nouvelle évangélisation : nouvelle par son langage.

Une évangélisation nouvelle par son langage

Pour comprendre, il nous faut regarder avant tout Jésus, le premier et le plus grand des évangélisateurs : il va à la rencontre de ses contemporains, aussi bien dans le Temple et les synagogues que sur les routes et dans leurs maisons ; il transmet l’Evangile de manière simple et directe, attestant ses propos par des signes messianiques : « Jésus parcourait la Galilée, proclamant la Bonne Nouvelle, guérissant toute maladie et toute langueur parmi le peuple » (1). L’évangélisation selon lui est assise sur trois piliers : l’inculturation du message, l’annonce de la Parole de Dieu et la guérison des malades.

1. L’inculturation du message

« Le christianisme du troisième millénaire devra répondre toujours mieux à cette exigence d’inculturation », c’est-à-dire au souci permanent « d’aller au-devant des exigences de chacun en ce qui concerne la sensibilité et le langage » (2), en les rejoignant sur leur lieux de vie et au travers de leurs modes culturelles ou d’expression – d’où toute l’importance aujourd’hui d’évangéliser par exemple sur Facebook, par la musique, dans les boîtes de nuit ou dans la rue – et en abordant de front toutes les questions existentielles qui habitent souvent douloureusement et nourrissent la « langueur » des hommes : la justice, l’amour, le sexe, la famille, le travail, les conflits, la souffrance, la mort…

2. L’annonce de la Parole de Dieu

L’annonce de la Parole de Dieu est le souci, déjà évoqué plus haut, de rien retirer au contenu et à la puissance de la Bonne Nouvelle. D’où l’importance de s’appuyer explicitement sur la Révélation faite en Jésus-Christ, dont les textes évangéliques, les Actes et les Epîtres sont dépositaires : combien de fois avons nous expérimenté depuis près de 30 ans qu’il n’y a pas plus « efficace » pour conduire au Christ qu’une prédication qui présente et traduit en langage d’aujourd’hui les textes néo-testamentaires !

3. La guérison

La guérison des maladies, physiques et intérieures, est le 3ème pilier de l’évangélisation de Jésus lui-même. Certes, elle est la plus dérangeante, et, lorsqu’elle fut minimisée ou oubliée dans la pratique et l’histoire de l’Eglise, ce fut à chaque fois lorsque la prédication kérygmatique était marginalisée ou oubliée. Pourtant, ouvrons les yeux ! Nos contemporains sont las de belles paroles, de belles conférences savantes ou pieuses sans effet sur leur vie : ils veulent être témoins des « merveilles de Dieu » qui sont annoncées dans la confession de foi de l’Eglise, ils attendent de toucher de près l’authenticité et l’efficacité de l’Evangile du Christ.

D’où l’importance pour ces personnes d’écouter et de voir des témoins de la foi pour illustrer cette authenticité, et d’être témoin de guérisons pour attester de cette efficacité. La guérison au nom de Jésus est la manifestation où se révèle le triomphe du Christ sur la maladie, le péché et la mort que nous confessons dans le Credo ; et le témoignage ou la constatation de ces guérisons interpellent et édifient croyants et incroyants : ils sont alors d’autant mieux disposés à écouter et à accueillir le message du Salut par adhésion à la personne de Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur.

Si la prédication est pour sa part « parole de Dieu », la guérison est « manifestation de Dieu », c’est à dire authentification de la Parole, attestation pratique que Jésus-Christ, ressuscité et à la droite de Dieu, est bien vivant et agissant aujourd’hui dans nos vies. Dans les périodes les plus riches de l’histoire de l’Eglise, prédication et guérison ont toujours été associées ; les opposer est un non-sens et produit deux dérives : prédication sans guérison risque de dériver vers l’intellectualisme qui n’intéresse plus grand monde ; la guérison sans prédication dérive vers la manipulation, la magie ou le charlatanisme.

Certes, si les guérisons physiques sont souvent d’ordre exceptionnel, liées à des ministères charismatiques singuliers (les saints ou des personnes comme le Père Emiliano Tardif plus récemment), à des lieux de grâces particulières (Lourdes par exemple), à certaines assemblées liturgiques, spirituelles ou missionnaires (telles messes pour les malades, rassemblements ou groupes de prière), d’innombrables guérisons intérieures ou relationnelles sont aujourd’hui le fruit de la nouvelle évangélisation, comme l’illustrent depuis 40 ans des centaines (3) de livres ou d’interviews, sans parler des innombrables anonymes qui témoignent si régulièrement à leurs proches ou dans divers groupes des merveilles de Dieu dans leur vie.

L’évangélisation « nouvelle dans son expression » dont parle Jean-Paul II doit donc être accompagnée, comme dans l’Evangile et les Actes des Apôtres, par la manifestation de la puissance de Dieu ‘ici et maintenant’, et donc par « des signes et des prodiges » (4) que l’Esprit-Saint veut répandre à profusion. En cela, rien d’exceptionnel : ce n’est que répondre au commandement du Christ « Allez, prêchez, et dites ‘Le royaume des cieux est proche’. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux » (5).

La « nouveauté » attendue par nos papes depuis plus de 35 ans dans l’approche de l’évangélisation est un retour aux sources apostoliques : répondre sans réserve et sans restriction au mandat missionnaire donné par le Christ à ses disciples, et accueillir l’effusion de l’Esprit-Saint qui « fait toute chose nouvelle » (6) en nos vies et dans l’Eglise. Avec Benoît XVI, « prions Dieu … afin que l’accueil de l’Esprit de Pentecôte soit comme un feu ardent et un vent impétueux pour la vie chrétienne et pour la mission de toute l’Eglise » (7).

Alex et Maud Lauriot Prévost

(1) Mt 4, 23 et 9,35
(2) Jean-Paul II « Au début du nouveau millénaire » § 40
(3) Sans doute des milliers d’ailleurs
(4) Ac 2, 22
(5) Mt 10, 8
(6) AP 21,5
(7) Homélie de Benoît XVI – Rassemblement des Mouvements et Communautés nouvelles, juin 2006

En quoi la nouvelle évangélisation est-elle nouvelle par ses méthodes ?

Etancher ma soif.com, un site de nouvelle évangélisation lancé l'été dernier, en pleine canicule.


En créant cet automne le Conseil pontifical consacré à la nouvelle évangélisation et en annonçant la réunion d’un synode en 2012 sur ce thème, Benoît XVI place la nouvelle évangélisation à l’épicentre de la mission universelle de l’Eglise en ce début de 3ème millénaire. Voici la suite de notre série sur le thème « à quelle nouveauté la nouvelle évangélisation fait-elle référence ? ».

Dans nos précédents articles (ici et ), nous avons identifié les contours de la nouvelle évangélisation définis par nos trois derniers papes et avons commencé à aborder les trois caractéristiques de cette nouveauté selon Jean Paul II : « une nouvelle ardeur, de nouvelles méthodes et un nouveau langage ». Après avoir expliqué en quoi elle est nouvelle par son ardeur, nous abordons ici la deuxième caractéristique de la nouvelle évangélisation.

Une évangélisation nouvelle par ses méthodes

1. L’annonce du kérygme

Qui dit méthode, dit pédagogie, cheminement pour accompagner ses interlocuteurs. D’où l’importance de saisir toute la différence entre « kérygme » et « catéchèse » comme l’ont toujours fait les chrétiens dans les premiers temps de l’Eglise, annonçant la foi dans les sociétés paganisées : le premier est l’annonce de la personne de Jésus et de son œuvre bienfaisante dans nos vies ; le second est la transmission de ce que recouvre la foi et ses conséquences. L’un et l’autre sont essentiels pour la vie chrétienne, mais le premier précède le second, sans quoi l’évangélisation ne porte pas du fruit et la catéchèse – aussi intelligente et pédagogique soit elle – s’avère tôt ou tard stérile au plan apostolique. Une telle distinction donne une clé de lecture essentielle pour comprendre l’érosion constante depuis des décennies de la pratique religieuses et de l’intérêt pour la foi au sein de très nombreuses Eglises malgré les trésors de générosité, de foi et d’énergie que l’Eglise investit dans son travail catéchétique auprès d’enfants ou d’adulte ayant quasiment tous grandi dans un contexte familial et social si marqué par l’athéisme et les philosophies des Lumières.

Le kérygme est à la catéchèse, ce que la naissance est à la croissance : il la précède, il lui est préalable, il en est même la condition pour que fructifie la catéchèse.

Le kérygme ne « donne » pas la vie, c’est Dieu qui la donne ; mais la prédication vivante du kérygme, l’attestation par le témoignage réveillent dans le cœur qui la reçoit, la puissance de vie d’enfant de Dieu inscrite en chacun de nous ; le kérygme nous conduit à désirer ou à faire fructifier le Salut du Christ donné au baptême, à le rendre efficient par la réponse de la foi et l’accueil de Jésus de Nazareth comme Fils de Dieu, comme seul et véritable Messie pour chaque homme ou femme.

La catéchèse déploie pour sa part toute les conséquences de cet acte de foi et de vie qu’est la reconnaissance et l’accueil de la personne de Jésus ; elle recouvre le 1er volet de ce que les Actes des Apôtres décrivent comme conséquences de cette adhésion au Christ par la foi : « ils se montraient assidus à l’enseignement des apôtres, fidèles à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières » (1).

2. L’importance du témoignage

Cette nouvelle pédagogie missionnaire est avant tout centrée sur l’authenticité du message avancé, et non la présentation des dogmes ou des pratiques religieuses : elle est assise sur le témoignage humble et l’expérience personnelle de l’amour du Père, du Salut du Christ, de l’illumination de L’Esprit-Saint. Paul VI a beaucoup insisté sur cette exigence désormais incontournable pour évangéliser nos contemporains : « aujourd’hui, le monde écoute davantage les témoins que les maîtres, ou s’il écoute des maîtres, c’est avant tout parce qu’ils sont des témoins ». C’est une évolution pastorale majeure dans une société de chrétienté millénaire où on naissait chrétien, on vivait chrétien, on mourrait chrétien : il fallait nourrir la foi, non l’éveiller ou la faire naître. La vie apostolique se résumait à Ac 2, 42 : la catéchèse, la liturgie, la vie paroissiale, les œuvres de charité, mais l’importance première du kérygme et de l’œuvre de Pentecôte n’étaient que sous-jacentes. Puisque l’enfant dès son plus jeune âge était évangélisé de multiple manières par sa famille, l’Eglise se concentrait sur la catéchèse et la liturgie car elle prenait pour acquis l’événement fondateur de la foi, c’est-à-dire la rencontre personnelle avec Dieu dont le signe le plus évident est la certitude intérieure d’être immensément aimé par lui sans condition et sans mérite !

Pour renouer le fil de cette expérience primordiale de l’amour de Dieu, Paul VI insista sur la nécessité d’articuler témoignage de vie et annonce intégrale du kérygme : « Il n’y a pas d’évangélisation véritable sans que le nom, l’enseignement, la vie, le règne, les promesses, le mystère de Jésus de Nazareth Fils de Dieu ne soient annoncés ».

3. Avoir pour objectif  la conversion

Pour sa part, Jean-Paul II insista sur la finalité de l’évangélisation qui est bien la conversion, renoncement explicite et public au mal et aux faux dieux par un acte libre et le choix personnel du Christ. La conversion est un thème-clé de son encyclique-testament qu’est « Au début du nouveau millénaire » (2). Cette reconnaissance de l’importance de la conversion comme fruit de la mission n’est pas bien entendu une « nouveauté » apostolique, mais un retour aux sources rendu particulièrement nécessaire lorsque que des pans entiers de l’Eglise sont touchés par le sécularisme, le relativisme et le doute. Paul VI dénonça le premier « le manque de ferveur d’autant plus grave qu’il vient du dedans (de l’Eglise) : il se manifeste dans la fatigue et le désenchantement, la routine et le désintérêt, et surtout le manque de joie et d’espérance ». Tout en réfutant les « alibis insidieux » soi-disant inspirés du Concile, il rappelle la honte de Paul à l’égard de ceux qui « rougissent de l’Evangile » (3) ; Jean Paul II, pour sa part, met en garde contre « une indifférence malheureusement très répandue parmi les chrétiens et souvent fondée sur des conceptions théologiques inexactes et imprégnées d’un relativisme religieux qui porte à considérer que toutes les religions se valent »(4).

Désirer la conversion de ceux à qui il nous est donné l’immense joie d’annoncer le Christ, nous place devant cette évidence : comment ne pas être le premier concerné par la conversion de mon cœur pour transmettre ce que j’ai moi-même expérimenté ? Même si, comme Obélix, nous sommes nombreux à être tombés dans la potion magique de l’Eglise quand nous étions petits, nous avons besoin de retrouver l’audace d’affronter les païens qui nous entourent pour découvrir combien cette force nous habite ! Prions l’Esprit-saint de nous remplir de l’audace des générations d’enfants de Dieu missionnaires qui ont transmis fidèlement depuis 2000 ans, la Bonne Nouvelle, parfois même au prix de leur vie.


Références

(1) Ac 2, 42
(2) Et le sujet central des § 46 et 47
(3) Paul VI, exhoratation apostolique Evangelii nuntiandi sur « L’évangélisation dans le monde moderne », § 79 et 80
(4) Jean Paul II, encyclique Redemptoris missio sur « La Mission du Christ Rédempteur », § 58

En quoi la nouvelle évangélisation est-elle nouvelle par son ardeur ?

En créant cet automne le Conseil pontifical consacré à la nouvelle évangélisation et en annonçant la réunion d’un synode en 2012 sur ce thème, Benoît XVI place la nouvelle évangélisation à l’épicentre de la mission universelle de l’Eglise en ce début de 3ème millénaire. Voici la suite de notre série sur le thème « à quelle nouveauté la nouvelle évangélisation fait-elle référence ? ». Deuxième volet : en quoi est-elle nouvelle par son « ardeur » ?

Dans notre précédent article, nous avons détaillé les grandes lignes de la nouvelle évangélisation. Il nous semble important maintenant de préciser les trois « caractéristiques pratiques » proposées par Jean-Paul II : « une nouvelle ardeur, de nouvelles méthodes et un nouveau langage ». Elles sont de fait des interpellations personnelles qui peuvent nous aider à mieux discerner notre propre « maturité de la foi » et la « conversion radicale de notre état d’esprit » que le pape appelle de ses vœux. Nous abordons ici la première caractéristique.

Une évangélisation nouvelle par son ardeur

L’ardeur vient de « ardent », tel un feu : les disciples d’Emmaüs ont le cœur brûlant après leur rencontre du Christ, la Pentecôte et tant de passages des Actes nous illustrent le feu intérieur des disciples. Brûler d’ardeur et de zèle pour l’Evangile n’est pas le fruit d’une excitation humaine ou l’effet de drogues illicites (1), mais bien le signe que l’Esprit promis aux disciples par le Christ lui-même est bien présent et agissant avec puissance.

Un des plus grands évangélisateurs catholiques depuis cinquante ans fut le Père Emiliano Tardif : il affirmait que « brûler pour l’Evangile est un élément fondamental de l’Evangélisation », comme l’illustre la Parole de Dieu.

le zèle de ta maison me dévore dit le psalmiste (2)
– comme Pierre et Jean, nous ne pouvons taire tout ce que nous avons vu et entendu (3)
– comme Jérémie, nous avons un feu qui nous dévore les os (4) pour nous pousser à évangéliser

Le zèle, le feu, l’ardeur des missionnaires sont à la mesure du bouleversement réel qu’ont opéré dans notre vie la rencontre, la vie et l’amour du Christ : plus que des doctrines, le prédicateur doit avoir le feu d’amour de Jésus dans son cœur, et comme il ne peut garder pour lui cette expérience brûlante, il la partage avec flamme, vérité, authenticité.

Deux précisions au regard de très nombreuses expériences de par le monde :

– l’évangélisateur « nouveau » témoigne des merveilles de Dieu dans sa vie, et non ce qu’il a appris sur Dieu ; l’évangélisateur peut donc être un simple baptisé : ce n’est pas d’abord un pasteur, un professeur ou un docteur ; néanmoins, le concours de ces derniers reste indispensable pour former les missionnaires, s’assurer qu’ils confessent et attestent la vraie foi, et que leur vie se conforme peu à peu à la foi qu’ils proclament.

– l’ardeur du témoin n’est pas le fruit de caractères expansifs ou extravertis, mais avant tout le fruit de l’action de l’Esprit-Saint accueilli par ceux qui évangélisent ; c’est donc lui qui oint les missionnaires de force comme l’exprime Paul : « ma parole et mon message n’avaient rien des discours persuasifs de la sagesse, c’était une démonstration d’Esprit et de puissance (5) ». Paul VI confirme toute cette action irremplaçable de l’Esprit-Saint aujourd’hui au service de la mission : « les meilleures techniques d’évangélisation ne sauraient remplacer l’action discrète de l’Esprit Saint ; sans Lui, la plus convaincante des dialectiques est impuissante sur l’esprit des hommes car c’est Lui qui, dans le tréfonds des consciences, fait accepter et comprendre la Parole du Salut » (6), tandis que Jean-Paul II insiste sur l’impératif de « raviver en nous l’élan des Origines, en nous laissant pénétrer de l’ardeur de la prédication apostolique qui a suivi la Pentecôte » (7).

Nous voilà de nouveau interpellés par le successeur de Pierre : sommes-nous prêts à laisser agir l’Esprit en nous pour annoncer la Bonne Nouvelle ? Sommes-nous conscients du trésor que nous portons ? Comment pouvons-nous nous taire alors que tant et tant souffrent de ne pas connaitre le Christ ? Sans doute, comme nous y invite Jean-Paul II, avons-nous besoin de retrouver en nous cette présence vivante du Christ pour la porter au monde en ajoutant à notre témoignage de vie, une parole explicite : c’est la première des charités comme le dit Benoit XVI, que de dire au nom de qui et pour qui nous vivons ainsi, que de proposer la foi à tous sans distinction

Références :

(1) Quoique cela puisse en donner quelque peu l’apparence : « ils sont plein de vin doux » dit-on des disciples à la Pentecôte
(2) Ps 69
(3) Ac 4, 20
(4) Jr 1, 13
(5) 1 Co 2, 4
(6) Paul VI « L’évangélisation dans le monde moderne » § 75
(7) Jean-Paul II « Au début du nouveau millénaire » § 47

A quelle nouveauté la nouvelle évangélisation fait-elle référence ? (1/4)

Evangélisation lors du festival de Cannes avec Anuncio

Dans la suite de l’entretien d’Alex et Maud Lauriot Prévost réalisé pour Zenit, nous leur laissons la parole pour vous proposer une série de billets sur cette question de la nouvelle évangélisation, de façon plus approfondie encore. Premier volet : pourquoi s’agit-il d’une impulsion missionnaire nouvelle ?

En créant cet automne le Conseil pontifical consacré à la nouvelle évangélisation et en annonçant la réunion d’un synode en 2012 sur ce thème, Benoît XVI place la nouvelle évangélisation à l’épicentre de la mission universelle de l’Eglise en ce début de 3ème millénaire.

Une impulsion missionnaire nouvelle

Pour beaucoup, la nouvelle évangélisation reste un mystère ; elle a cependant été bien définie dans ses contours et sa substance par Jean-Paul II.

1°/ Son contenu : il est bien entendu le même depuis 2000 ans. L’Eglise et le monde ont besoin d’une nouvelle évangélisation, non d’un nouvel Evangile ! Il s’agit simplement d’annoncer d’une manière nouvelle et avant tout renouvelée, en veillant à se concentrer sur le cœur de la foi qui peut retourner des vies, toucher et attirer les cœurs des croyants et non-croyants.

2°/ Ses causes : « On doit considérer comme dépassé dans les pays d’ancienne évangélisation, la situation d’une ‘’société chrétienne’’ qui se référait explicitement aux valeurs évangéliques… Alors que l’humanité est en recherche et bien souvent malade, notre époque nécessite une impulsion missionnaire nouvelle » (1). D’où l’importance, d’être avant tout à l’écoute du vécu de nos contemporains, de ses souffrances et de ses « maladies » intérieures, de ses attentes existentielles et des voies de traverse si souvent utilisées pour compenser leur méconnaissance du Christ et de son amour pour nous.

3° / Son état d’esprit : « Il faut raviver en nous l’élan des origines, en nous laissant pénétrer de l’ardeur de la prédication apostolique qui a suivi la Pentecôte (…) avoir la même disponibilité que les apôtres pour écouter les voix de l’Esprit, le même courage pour relever les défis missionnaires » (2). D’où l’importance d’une plus grande vie dans l’Esprit des communautés chrétiennes pour vivre de cet esprit apostolique, et d’une formation à la prédication kérygmatique.

4° / Ses conditions de mise en œuvre : « Celui qui a vraiment rencontré le Christ, il ne peut le garder pour lui-même, il doit l’annoncer, au risque de devoir se poser courageusement cette question : ‘si je n’ai pas le goût de l’annoncer, l’ai-je vraiment rencontré ?’ » (3). D’où l’importance pour les catholiques de relire et de discerner dans l’Esprit-Saint comment et où le Christ nous a rencontrés, aimés et sauvés, et de ne pas se contenter de se dire chrétien ou de pratiquer la religion catholique par tradition, habitude, simple choix intellectuel ou choix de valeurs.

5° / Ses exigences ecclésiales : « La mission est le signe le plus clair de la maturité de la foi » car elle témoigne d’une « conversion radicale de son état d’esprit » tant « au niveau des personnes que des communautés. C’est en devenant missionnaire que la communauté chrétienne pourra dépasser ses divisions et ses tensions internes et retrouver son unité et la vigueur de sa foi (…) On devra apprécier la valeur des organismes, des mouvements, des paroisses et des œuvres apostoliques de l’Eglise à la lumière de l’impératif missionnaire » (4). D’où la surprenante grille de discernement que le magistère de l’Eglise propose désormais d’utiliser pour mesurer – à partir de la mise en œuvre ou non de cette dynamique personnelle et collective de la nouvelle évangélisation – la « valeur » des différentes institutions ecclésiale et la « maturité » chrétienne des baptisés.

6 °/ Son universalité : il s’agit d’un impératif qui s’adresse à tous les baptisés. « La nouvelle évangélisation est un engagement qui nous concerne tous » (Benoît XVI) car il s’agit de « susciter dans l’Eglise un nouvel esprit missionnaire qui ne saurait être réservé un groupe de ‘spécialistes’, mais qui devra engager la responsabilité de tous les membres du peuple de Dieu » (5). C’est pourquoi la nouvelle évangélisation s’empare aujourd’hui progressivement de toute l’Eglise, bien au delà des seuls nouveaux mouvements (paroisses, diocèses, aumôneries, etc.) qui ont été parmi les premiers à faire jaillir toutes sortes d’initiatives missionnaires adaptées à notre génération.

7°/ Ses caractéristiques pratiques : « la nouvelle évangélisation demande à chacun une nouvelle ardeur, de nouvelles méthodes et un nouveau langage pour l’annonce et le témoignage évangéliques » (6).

Il est à noter qu’au travers de ces éléments, les papes lancent avec vigueur et de façon réitérée, à la suite de Saint Paul, un appel à « être toujours prêt à rendre compte de l’espérance qui nous habite à quiconque nous en fait la demande ». Demandons ensemble la force de l’Esprit-Saint pour que nous soyons à notre tour les témoins dont le Christ à besoin pour rassasier la soif de tous nos contemporains !

Nous allons revenir sur les trois éléments majeurs qui caractérisent la nouvelle évangélisation selon Jean Paul II: « une nouvelle ardeur, de nouvelles méthodes et un nouveau langage ».

La semaine prochaine : pourquoi s’agit-il d’une évangélisation nouvelle par son ardeur ?

Références

(1) Jean-Paul II « Au début du nouveau millénaire » § 47
(2) Idem § 3 puis 30
(3) Jean-Paul II « Au début du nouveau millénaire » idem § 40
(4) « La Mission du Christ Rédempteur » § 48 et 49
(5) Jean-Paul II « Au début du nouveau millénaire » idem § 40
(6) Jean Paul II – 25 mars 1992

La nouvelle évangélisation doit rééquilibrer annonce du kérygme et catéchèse (II/II)


En lui donnant un Conseil pontifical et en annonçant la réunion d’un synode en 2012 sur ce thème, la nouvelle évangélisation apparaît comme un défi majeur pour l’Eglise en ce début de XXIe siècle. ZENIT a interrogé Alex et Maud Lauriot Prévost, couple missionnaire et formateur à la mission, acteurs de la nouvelle évangélisation en France et à l’étranger depuis près de 30 ans. Nous reproduisons ici la deuxième partie de l’entretien avec Alex et Maud Lauriot Prévost que nous avons réalisé pour Zenit. (La première partie, c’est ici).


ZENIT – Un autre volet de la nouveauté méthodologique est le recours au témoignage ?

Alex et Maud Lauriot Prévost – Cette nouvelle pédagogie missionnaire est avant tout centrée sur l’authenticité du message annoncé, et pas sur la seule présentation des dogmes ou des pratiques religieuses : elle est assise sur le témoignage humble et l’expérience personnelle de l’amour de Dieu. Paul VI a beaucoup insisté sur cette exigence désormais incontournable pour évangéliser nos contemporains car « aujourd’hui, dit-il, le monde écoute davantage les témoins que les maîtres, ou s’il écoute des maîtres, c’est avant tout parce qu’ils sont des témoins ». Toutes les écoles d’évangélisation aujourd’hui de par le monde forment les missionnaires – jeunes, couples, prêtres, religieux – à donner leur témoignage.

Le dernier volet de la nouveauté méthodologique est de viser la conversion de ceux qui sont évangélisés. Mais est-ce vraiment nouveau ?

La reconnaissance de cet objectif de la mission n’est pas, bien entendu, une nouveauté apostolique, mais un retour aux sources, rendu nécessaire lorsque certains dans l’Eglise sont touchés par le sécularisme, et même le relativisme et le doute : Paul VI réfutait déjà des «alibis insidieux » soi-disant inspirés du Concile. Il rappela la honte de Paul à l’égard de ceux qui « rougissent de l’Evangile » ; il regretta chez certains « le manque de ferveur d’autant plus grave qu’il vient du dedans de l’Eglise et qui se manifeste dans la fatigue et le désenchantement, la routine et le désintérêt, et surtout le manque de joie et d’espérance ». C’est pourquoi, Jean-Paul II était si attaché à bien préciser que l’objectif de l’évangélisation est de conduire – dans la grande liberté des enfants de Dieu – à la conversion, qui est don de Dieu, renoncement explicite et public au mal et aux faux dieux par un acte libre et le choix personnel du Christ. C’est là un thème-clé de sa lettre apostolique – testament « Au début du nouveau millénaire », où il met en garde contre « une indifférence, malheureusement très répandue parmi les chrétiens et souvent fondée sur des conceptions théologiques inexactes et imprégnées d’un relativisme religieux, qui porte à considérer que toutes les religions se valent ».

Pouvez-vous présenter la dernière caractéristique de la nouvelle évangélisation selon Jean-Paul II : « un nouveau langage » ?

Pour comprendre, il nous faut regarder avant tout Jésus, le premier et le plus grand des évangélisateurs : il va à la rencontre de ses contemporains, aussi bien dans le Temple et les synagogues que sur les routes et dans leurs maisons ; il transmet l’Evangile de manière simple et directe, attestant ses propos par des signes messianiques : « Jésus parcourait la Galilée, proclamant la Bonne Nouvelle, guérissant toute maladie et toute langueur parmi le peuple. » L’évangélisation à l’école du Christ est donc assise sur trois piliers : l’inculturation du message, l’annonce de la Parole de Dieu et la guérison des malades.

Qu’est ce que l’inculturation du message ?

Jean-Paul II souligne combien «le christianisme du troisième millénaire devra répondre toujours mieux à cette exigence d’inculturation », c’est-à-dire au souci permanent « d’aller au-devant des exigences de chacun en ce qui concerne la sensibilité et le langage », en rejoignant chacun sur leur lieux de vie et au travers de leurs modes culturelles ou d’expression. D’où toute l’importance aujourd’hui d’évangéliser par exemple sur Facebook, par la musique, dans les boites de nuit, dans la rue ou au travers du porte-à-porte et en abordant de front toutes les questions existentielles qui habitent souvent douloureusement et nourrissent la « langueur » des hommes : la justice, l’amour, le sexe, la famille, le travail, les conflits, la souffrance, la vie, la mort…

Comment l’annonce de la Parole de Dieu peut-elle recouvrir une nouveauté ?

Là encore, c’est un retour aux sources : n’a-t-on pas trop souvent présenté la foi de manière avant tout catéchétique, en proposant une morale, des valeurs, des questions de pratique religieuse ou des dogmes ? C’est bien sûr important, mais surtout utile pour des croyants. L’évangélisation des non-croyants chez les apôtres s’appuie sur l’annonce de la personne de Jésus, sur sa vie et le cœur de sa mission, sur la Parole de Dieu qui sont en eux-mêmes puissance évangélisatrice. D’où l’importance de s’appuyer explicitement sur la Révélation faite en Jésus-Christ, dont les textes évangéliques, les Actes et les Epîtres sont dépositaires : combien de fois avons-nous expérimenté depuis près de 30 ans qu’il n’y a pas plus « efficace » pour conduire au Christ qu’une prédication qui présente et traduit en langage d’aujourd’hui les textes néo-testamentaires !

Vous évoquez enfin que le langage nouveau de la mission passe par la guérison ? N’est-ce pas aller trop loin ?

La guérison des maladies, physiques et intérieures, est le 3ème pilier de l’évangélisation de Jésus lui-même. Certes, elle est la plus dérangeante, et, lorsqu’elle fut minimisée ou oubliée dans la pratique et l’histoire de l’Eglise, ce fut à chaque fois lorsque la prédication kérygmatique était marginalisée ou oubliée. Pourtant, ouvrons les yeux ! Nos contemporains sont las de belles paroles, de belles conférences savantes ou pieuses sans effet sur leur vie : ils veulent être témoins des « merveilles de Dieu » qui sont annoncées dans la foi de l’Eglise, ils attendent de toucher de près l’authenticité et l’efficacité de l’Evangile du Christ. D’où l’importance pour ces personnes d’écouter et de voir des témoins de la foi pour illustrer cette authenticité, et d’être témoin de guérisons pour attester de cette efficacité. La guérison au nom de Jésus est la manifestation où se révèle le triomphe du Christ sur la maladie, le péché et la mort que nous confessons dans le Credo ; et le témoignage ou la constatation de ces guérisons interpellent et édifient croyants et incroyants : ils sont alors d’autant mieux disposés à écouter et à accueillir le message du Salut par adhésion à la personne de Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur.

Pouvez-vous préciser l’articulation entre évangélisation et guérison ?

Si la prédication est pour sa part « Parole de Dieu », la guérison est « manifestation de Dieu », c’est-à-dire authentification de la Parole, attestation pratique que Jésus-Christ est le Messie, qu’il est ressuscité, bien vivant et agissant aujourd’hui dans les vies de ceux qui l’accueillent. Dans les périodes les plus riches de l’histoire de l’Eglise, prédication et guérison ont toujours été associées ; les opposer est un non-sens et peut produire deux dérives : prédication sans guérison risque de dériver vers l’intellectualisme qui n’intéresse plus grand monde ; la guérison sans prédication ou dans le cadre de fausses croyances dérive vers la manipulation, la magie ou le charlatanisme.

Etre témoin de guérisons liées à la mission, n’est-ce pas exceptionnel ?

Certes, si les guérisons physiques sont souvent d’ordre exceptionnel, liées à des ministères charismatiques singuliers (les saints ou des personnes comme le père Emiliano Tardif plus récemment), à des lieux de grâces particulières (Lourdes par exemple), à certaines assemblées liturgiques, spirituelles ou missionnaires (messes pour les malades, rassemblements ou groupes de prière), d’innombrables guérisons intérieures ou relationnelles sont aujourd’hui le fruit de la nouvelle évangélisation, comme l’illustrent depuis 40 ans des centaines de livres ou d’interview, sans parler des innombrables anonymes qui témoignent si régulièrement à leurs proches ou dans divers groupes des merveilles de Dieu dans leur vie.

Vous-même, dans le cadre de vos missions auprès de jeunes ou de couples, êtes-vous témoins de guérisons ?

L’évangélisation des relations affectives, amoureuses et conjugales est d’une grande urgence aujourd’hui, vu les innombrables et profondes blessures en matière d’affectivité ou de sexualité : dans quasiment toutes nos missions, nous sommes témoins de guérisons intérieures car telle parole du Christ, telle prédication, tel exemple concret aura touché, retourné et ouvert les cœurs. La première des guérisons que nous constatons vient tout d’abord des pardons si longtemps refusés, qui sont enfin reçus ou donnés ; elle ouvre la voie à la réconciliation, à l’échange amoureux, à l’accueil de la vie, à la justesse des comportements ou à un bien plus grand respect l’un de l’autre ; dernièrement, un couple blessé depuis longtemps dans sa sexualité, a pu enfin revivre une vraie lune de miel et ils témoignent aujourd’hui d’un bonheur et d’une complicité qu’ils ne connaissaient pas.

L’évangélisation «nouvelle dans son expression » dont parle Jean-Paul II s’accompagne donc logiquement, comme dans l’Evangile et les Actes des Apôtres, par la manifestation de la puissance de Dieu ‘ici et maintenant’, et donc par « des signes et des prodiges » (Ac 2, 22) que l’Esprit-Saint veut répandre. Ce n’est là que réponse au commandement du Christ : « Allez, prêchez, et dites ‘Le royaume des cieux est proche’. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux » (Mt 10, 8).

Pourquoi cette nouvelle évangélisation est-elle une réponse pastorale majeure pour notre temps ?

Avec nos papes, aux côtés de nos pasteurs et théologiens les plus avertis, il nous faut considérer comme dépassé l’ancrage chrétien de nos sociétés occidentales, alors que « l’humanité est en recherche et bien souvent malade », comme le soulignait saint Paul à son époque. Les comportements amoureux et sexuels de nos contemporains en sont un exemple criant. D’où l’importance méthodologique pour les missionnaires du XXIe siècle, d’être avant tout à l’écoute du vécu des hommes et des femmes, de leurs souffrances et de leurs « maladies » intérieures, de leurs attentes existentielles et des voies de traverse si souvent utilisées pour compenser leur méconnaissance de l’amour et du don immense de Dieu pour chacun de nous.

Vous évoquez également certaines exigences ecclésiales pour la mise en œuvre de la nouvelle évangélisation…

En effet, car «la mission est le signe le plus clair de la maturité de la foi » dit Jean-Paul II puisqu’elle témoigne d’une « conversion radicale de son état d’esprit tant au niveau des personnes que des communautés ». Ce n’est donc selon lui qu’« en devenant missionnaire que la communauté chrétienne pourra dépasser ses divisions et ses tensions internes et retrouver son unité et la vigueur de sa foi », et donc que l’Eglise « devra apprécier la valeur des organismes, des mouvements, des paroisses et des œuvres apostoliques de l’Eglise à la lumière de l’impératif missionnaire ». Vous comprenez combien Jean-Paul II voit loin et met la barre haute puisqu’il définit ainsi de véritables critères de discernement pour mesurer – à partir de la mise en œuvre ou non de cette dynamique personnelle et collective de la nouvelle évangélisation – la « valeur » des différentes institutions ecclésiale et la « maturité » chrétienne des baptisés.

Vous semblez tous deux nourrir un très grand espoir dans le développement de la nouvelle évangélisation ?

Nous sommes certains que l’Esprit-Saint suscite aujourd’hui dans toute l’Eglise un nouvel élan missionnaire. Notre pape invite les pasteurs à y être attentifs et ajoute que la vitalité de l’Eglise gagnerait «à un peu moins d’organisation, un peu plus d’Esprit-Saint » ; par ses décisions, notre pape décide de faciliter au cœur de l’Eglise universelle et de ses institutions l’accueil d’un souffle spirituel et évangélisateur puissant, espérant par là donner toute la bénédiction et l’appui à un renouveau, certes dérangeant, mais puissant et salutaire pour l’Eglise et le monde qui a tant besoin de connaître le Christ. Deo Gratias !

Propos recueillis par Jean-Baptiste Maillard

Pour découvrir les émissions, prédications, livres d’Alex et Maud Lauriot Prévost, cf. www.evangilepourlecouple.fr

La nouvelle évangélisation est en marche !

Evangélisation de plage lors du festival Anuncio

Evangélisation de plage lors du festival Anuncio

La création du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation suivie du motu proprio Ubicumque et semper (« partout et toujours ») l’instituant, l’annonce d’un prochain synode des évêques à Rome sur ce thème en 2012, une exhortation apostolique sur la Parole de Dieu qui en parle largement, les prédications de l’Avent au Vatican sur la même question… Décidemment, Benoît XVI met bel et bien l’Eglise en ordre de bataille pour que les catholiques se lancent tous dans une nouvelle évangélisation.

Si le sujet est quelquefois galvaudé, souvent mal compris car mal expliqué, parfois utilisé pour se donner bonne conscience ou démontrer qu’on est bien à la page, les catholiques retrouvent une meilleure compréhension de la mission que le Christ lui-même nous a confiée.

Beaucoup s’interrogent : d’où vient la nouvelle évangélisation ? Est-ce une formule passée de mode, une mouvance parmi d’autres, un label réservé à des spécialistes qui le revendiquent, une pratique réservée aux évangéliques ? Combien de fois Benoît XVI en a-t-il parlé depuis son élection ? En quoi est-elle « nouvelle » ? Pourquoi le « Premier monde » a-t-il besoin d’une nouvelle évangélisation ? Comment, concrètement, la mettre en oeuvre ?

C’est sur ce dernier aspect que les questions sont les plus nombreuses : est-ce la place d’un prêtre en boîte de nuit pour annoncer le Christ ? D’un séminariste dans une belle voiture sur l’auto-route pour témoigner de sa foi grâce à l’auto-stop ? D’une religieuse sur une plage au milieu des deals pour parler de sa rencontre avec Jésus ? D’une troupe de laïcs sur Internet pour évangéliser le continent numérique, Facebook compris ?

Prochains rendez-vous :

– Je suis l’invité, demain jeudi, sur Radio Notre Dame, de 16h à 17h, dans le cadre du Radio don, par Marion Duchêne, rédactrice en chef. (Pour soutenir Radio Notre Dame comme média d’évangélisation : leur page « aidez-nous« ).

– Mardi 14 décembre, je donnerai une conférence au séminaire d’Issy-les-Moulineaux, à partir de mon livre Dieu est de retour, la nouvelle évangélisation de la France (voir ici). Places limitées, pour s’inscrire : conferences@dieuestderetour.com.

« Lumière du monde » : le nouveau livre de Benoît XVI est pour la nouvelle évangélisation

Le livre-entretien de Peter Seewald avec Benoît XVI, « Lumière du monde. Le pape, l’Eglise et les signes des temps » a été présenté ce matin au Vatican par le président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, Mgr Rino Fisichella, par l’auteur de l’interview, le journaliste bavarois Peter Seewald, le « vaticaniste » italien Luiggi Accattoli, biographe de Jean-Paul II et auteur du livre sur le pardon du pape, par les éditeurs, et par le P. Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège.

La présence de Mgr Fisichella suffit à faire comprendre que le pape souhaite inscrire cette longue interview de six heures dans le cadre de la nouvelle évangélisation. Il l’a d’ailleurs confié, lors de l’audience qui a suivi la présentation : « J’espère que ce livre sera utile à la foi de beaucoup de personnes ».

Mgr Fisichella souligne d’emblée le caractère émouvant de ce livre dont le titre a été écrit par le pape lui-même en différentes langues et c’est la reproduction de son écriture qui apparaît sur la jacquette de couverture : « Licht der Welt. Luce del mondo. Lumière du monde. Luz del mundo. Light of the world ».

On peut d’ailleurs s’arrêter au titre. On comprend son sens christique : c’est le Christ qui est la lumière du monde. Et ecclésial : « Vous êtes la lumière du monde » dit le Christ à ses disciples. Mais aussi « Le sel de la terre » : c’était le titre du premier livre d’entretien du cardinal Ratzinger avec Seewald.

La présentation de Mgr Fisichella fera l’objet d’une lecture plus développée dans un prochain service. Il souligne notamment que plus d’un passage provoque un « examen de conscience ».

Il conclut que Benoît XVI a choisi cette forme de communication pour faire comprendre « au grand public sa pensée, sa façon d’être, sa façon de concevoir sa mission ».

« A lire » donc pour « méditer et comprendre une fois encore comment l’Eglise peut être dans le monde annonce d’une belle nouvelle qui apporte la joie et la sérénité ». C’est précisément l’objectif de la nouvelle évangélisation.

Ce nouveau livre de Benoît XVI sera disponible en France le 3 décembre. (On peut le commander dès aujourd’hui sur Amazon : cliquer ici).

Source : Zenit

Jeunesse évangélisatrice : ce soir à 20h40 sur KTO

Comme nous l’annoncions ici (demandez le programme !), KTO diffuse ce soir un documentaire intitulé Jeunesse évangélisatrice sur les nouveaux évangélisateurs. A l’heure où Benoît XVI vient d’instituer le Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, d’annoncer que le prochain synode des évêques aurait lieu sur ce thème et de publier une exhortation apostolique (Verbum domini) où la nouvelle évangélisation a toute sa place, ce film tombe à pic !

La bande annonce :


Jeunesse évangélisatrice
envoyé par KTOTV.

La réalisatrice Véronique Bréchot nous présente son documentaire :

Depuis une vingtaine d’années, dans les milieux chrétiens, on ne voit presque plus les jeunes dans les réunions et assemblées, comme si les chrétiens ne parvenaient pas à joindre la jeunesse d’aujourd’hui, et réciproquement. Pourtant de plus en plus de groupes de jeunes gens vont au devant d’inconnus pour leur proposer l’Evangile.

Un phénomène actuel illustre un mouvement profond et durable de l’Eglise catholique en France et en Europe : la jeunesse évangélisatrice. Ce film propose de révéler cette nouvelle évangélisation développée par la jeunesse catholique. Il va s’agir aussi de donner des clefs à ceux qui souhaitent s’y associer.

Ce documentaire présente, de façon joyeuse et tonique, ces équipes de jeunes engagés qui se rassemblent pour prier, vont dans les rues au devant de l’autre sur des lieux de vacances ou de loisirs, et agissent dans leur vie quotidienne en témoignant de leur foi.

C’est un paradoxe d’extérioriser sa foi alors qu’elle est du ressort de l’intime. Il leur faut dépasser la première impression qui peut être négative, ces jeunes gens doivent sembler illuminés aux yeux des athées. Pourtant des choses intérieures profondes se passent en eux et ils ressentent fortement la nécessité de les partager avec des croyants et des non croyants.

Comment se forme-t-on pour évangéliser ? Pourquoi ces juniors acceptent de consacrer leurs loisirs à l’évangélisation dans une société de plus en plus athée ? Quelles intimes convictions les animent, quels sont leurs moteurs ? Y a-t-il un vrai renouveau, une nouvelle approche de la foi ? Est-ce un retour aux origines, à la mission des apôtres qui partait sur les routes porter la Bonne Nouvelle du salut ? Quel parallèle peut-on faire dans d’autres religions ? Qu’en est-il en dehors de l’hexagone chez nos voisins européens ? Et hors de l’Europe ?

Pour comprendre comment les jeunes catholiques d’aujourd’hui appréhendent maintenant leur foi, étudions la diversité des activités qu’ils ont initiées et/ou qu’ils animent : du Festival Anuncio au groupe Surf and Pray à Royan, de la Mission Chrétienne qui intervient lors du Festival d’Avignon au groupe d’évangélisation Samarie dans le quartier de Pigalle à Paris, de l’évangélisation sur Internet (dont notre blog) au groupe de pop rock suisse P.U.S.H.

A regarder en direct et en archive sur www.ktotv.com

4 ans d’Anuncioblog : l’émission sur RCF

A l’occasion des quatre ans d’Anuncioblog, j’étais aujourd’hui l’invité de Maryse Chauveau sur RCF. L’occasion de revenir sur la genèse de ce blog, ces quelques mois passés pour l’évangélisation, les dernières actualités avec la création par Benoît XVI du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation et l’annonce d’un prochain synode des évêques sur ce thème…

A noter également, Anuncioblog a été cité dans cet article de La Croix.

Ecouter directement l’émission :

Nouvelle évangélisation : Benoît XVI met l’Eglise en ordre de bataille

En convoquant vendredi dernier les chefs des différents conseils pontificaux, Benoît XVI a souhaité mettre en ordre de bataille le gouvernement de l’Eglise pour la nouvelle feuille de route qu’il s’est assignée – en réalité la même depuis le début de son pontificat – : mettre en oeuvre la nouvelle évangélisation.

Ainsi, selon les propos du vice-directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, le père Ciro Benedettini, sur Radio Vatican, il s’agissait d’évoquer « la coordination entre les dicastères et leur collaboration avec le Conseil pontifical pour la promotion de nouvelle évangélisation récemment institué ».

Le 12 octobre dernier, par une lettre apostolique en forme de « motu proprio » intitulée « Partout et toujours », le pape a créé le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation. Mais ce n’est pas tout. Le 24 octobre dernier, à la surprise générale, le pape a évoqué la tenue d’un Synode sur la nouvelle évangélisation en 2012, sur le thème « Nova evangelizatio ad christianam fidem tradendam – La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne ». Et un synode, ce n’est pas rien !

La réunion précédente avait eu lieu en janvier dernier, c’est-à-dire il y a presque onze mois. D’autres questions ont aussi été abordées : « les atteintes à la liberté religieuse, la liturgie, les rapports avec les anglicans, ainsi que le dossier des abus sexuels ». Cependant, on peut être sûr qu’il y a pour Benoît XVI une priorité entre toutes les priorités, claire et affichée, de faire avancer la mise en oeuvre pastorale de la nouvelle évangélisation. C’est ce qu’expliquent Alex et Maud Lauriot-Prévost dans cette tribune intitulée : « Pourquoi Benoît XVI voit en la nouvelle évangélisation une priorité pastorale ? ».

Je serai aujourd’hui à 18h en direct sur RCF Lumières pour en parler, à partir de mon livre Dieu est de retour, la nouvelle évangélisation de la France, avec une table ronde sur le thème : « Pourquoi l’Eglise donne-t-elle tant d’importance à la nouvelle évangélisation ? ». (Cliquez ici pour écouter l’émission).

Pourquoi Benoît XVI voit en la nouvelle évangélisation une priorité pastorale ?

Au regard des décisions prises cet automne, la nouvelle évangélisation apparaît bien comme « la » réponse majeure que Benoît XVI entend apporter aux crises qui secouent vivement l’Eglise et son pontificat depuis son élection, du fait de nombreuses attaques extérieures ou de problèmes ecclésiaux dans nombre de pays de tradition chrétienne. En effet, le pape « considère opportun d’offrir des réponses adéquates afin que l’Eglise toute entière, se laissant régénérer par la force de l’Esprit Saint pour se présenter au monde contemporain… (soit) en mesure de promouvoir une nouvelle évangélisation(…) Il n’est pas difficile de percevoir que ce dont ont besoin toutes les Eglises qui vivent dans des territoires traditionnellement chrétiens est un élan missionnaire renouvelé » (1).

En créant ainsi le Conseil Pontifical consacré à la nouvelle évangélisation et en annonçant la réunion d’un synode en 2012 sur ce thème, Benoît XVI reprend à son compte ce concept missionnaire si cher à son prédécesseur et l’érige dorénavant à un haut niveau de priorité de son pontificat. Il assume la totalité de l’héritage de Jean-Paul II dont la nouvelle évangélisation est la constante apostolique et l’élément le plus continu de l’orientation pastorale qu’il a donnée à l’Eglise durant ces 25 ans sur le siège de Pierre. Benoît XVI, tout en finesse comme à son habitude, précise très clairement dans la lettre pré-citée la condition spirituelle de la nouvelle évangélisation : que l’Eglise se laisse régénérer et animer par la puissance de l’Esprit-Saint.

Aux côtés de Jean-Paul II, le Cardinal Ratzinger s’est attaché à enraciner la nouvelle évangélisation sur des assises théologiques et ecclésiales très solides. Dotés de personnalités et de formations bien différentes, mais tous deux très fins connaisseurs de la pensée des philosophes et des intellectuels des XIXe et XXe siècles, ils mesurent sans doute mieux que quiconque le contraste saisissant entre la nature du drame existentiel de l’homme contemporain, et la pertinence de l’Evangile du Christ pour répondre à ce vide immense qui mine nos sociétés devenues athées. Ils discernent dès le début des années 80 les réalités et les fruits missionnaires très prometteurs de – ce qu’on appellera bientôt à Rome – les « nouveaux mouvements écclésiaux » devenus depuis les années 60 l’incubateur et le laboratoire d’apostolats nouveaux et très diversifiés, qui donneront avec Jean-Paul II le concept de nouvelle évangélisation.

Mais déjà Paul VI eut le premier cette lecture des « signes des temps » : en 1975, dix ans après la clôture du concile Vatican II, il avait posé deux actes majeurs dont on saisit aujourd’hui la clairvoyance prophétique : il publia l’exhortation apostolique sur « L’évangélisation du monde moderne », première ébauche de la nouvelle évangélisation sur laquelle Jean-Paul II s’appuiera constamment ; il accueillit également à la Pentecôte dans la basilique Saint Pierre les représentants du Renouveau Charismatique du monde entier (2) en attestant que « le Renouveau est une chance pour l’Eglise ».

Le futur Benoît XVI a donc très rapidement fait le lien entre cette éclosion non programmée de mouvements ecclésiaux au sein de la jeunesse catholique et la puissante vague missionnaire que ces mouvements ont suscitée. Ce fut pour lui l’illustration caractéristique du « nouveau printemps de l’Eglise » annoncé par Jean XXIII à l’ouverture même du concile Vatican II.

Le cardinal Ratzinger témoigna à de nombreuses occasions de sa perception d’une réelle « irruption de l’Esprit » (3) durant toutes ces années :

– personnellement, il fit sa propre expérience auprès des communautés nouvelles et du renouveau charismatique dès le début des années 60, ce qui fut pour lui « une grâce, une joie dans son sacerdoce et aussi un grand encouragement » pour affronter confessa-t-il « deux grands périls dans l’Eglise » : l’académisme théologique froid et distant, et la bureaucratie ecclésiale ! Joseph Ratzinger témoigna donc de toute sa joie de « voir des jeunes touchés par la force du Saint-Esprit, affichant un grand enthousiasme, une expérience de foi vivante au cœur de l’Eglise catholique » (4).

– comme théologien, il y discerne « l’irruption de l’Esprit-Saint que personne n’avait prévu au cœur de l’hiver » que fut cette période si troublée et comme symbolisée « par 68 qui marqua le début d’une explosion du sécularisme (et qui) a miné les fondements chrétiens de notre société » (5). « Pour ainsi dire, confie-t-il, l’Esprit Saint prit la Parole : la foi s’éveillait chez les jeunes, sans ‘mais’ ou ‘si’, sans subterfuge ou porte de sortie, vécue dans sa totalité et comme un immense cadeau qui fait vivre » (6), soulignant par ailleurs que « s’ils n’attirent pas l’attention de l’opinion publique, ce qu’ils font indique l’avenir » (7) : le jeune expert du concile percevait déjà que se dessinait là le futur de l’Eglise.

– comme pasteur, le cardinal Ratzinger reconnait l’authenticité de l’expérience chrétienne de ces mouvements : « la mission suppose une rencontre personnelle et profonde avec le Christ, le plus souvent à partir de la force des charismes » car lorsqu’« une personne peut témoigner qu’elle est profondément touchée par le Christ, une autre peut alors être touchée au fond d’elle-même par l’action unifiante de l’Esprit-Saint » (8). C’est en effet le processus intérieur universel de la mission qui porte un fruit de conversion.

– il était le cardinal le plus proche de Jean-Paul II et « le » point d’appui le plus solide du pape depuis le début des années 80 : c’est à ce titre qu’en 2005 le consistoire, encore tout bouleversé par la disparition de Jean-Paul II et de l’immensité de son œuvre apostolique, a élu sans tarder le cardinal Ratzinger comme nouveau pape afin de faire fructifier le trésor de ce pontificat exceptionnel. Benoît XVI lui-même confirma en effet peu de temps après : « Jean-Paul II nous a légués un patrimoine richissime de textes qui n’est pas encore suffisamment assimilé dans l’Eglise. Je pense que j’ai pour mission essentielle et personnelle de faire en sorte que ces documents soient assimilés. Homme du Concile, le pape nous aide à être véritablement Eglise de notre temps et des temps futurs »(9).

– aujourd’hui, il constate dans le monde entier que là où les Eglises sont marquées par un rajeunissement, une dynamique d’apostolat des laïcs, un renouveau des vocations,… c’est bien le souffle puissant de l’Esprit-Saint et la mise en œuvre de la nouvelle évangélisation qui les caractérisent.

C’est là tout l’enjeu des décisions de Benoît XVI : favoriser bien davantage la diffusion de ce vent nouveau de Pentecôte et de mission afin que l’Eglise universelle, dans toute sa diversité, en soit renouvelée. Benoît XVI, fidèle à sa fine connaissance de 2000 ans d’histoire de l’Eglise régulièrement réveillée par des vagues de renouveau spirituel et missionnaire, tente « d’articuler » au cœur même de l’organisation ecclésiale les grâces hiérarchiques et charismatiques que l’Esprit donne aujourd’hui à l’Eglise. Ce ne sera certainement pas de tout repos, mais c’est une occasion finalement assez rare pour la saluer, que de voir l’institution ecclésiale romaine (10) accueillir sans crainte les grâces prophétiques données pour notre temps.

Là encore, Benoît XVI est en totale continuité avec le Cardinal Ratzinger (11) pour qui rien ne justifie dans l’Eglise une primauté des fonctions hiérarchiques et sacerdotales vis-à-vis des fonctions prophétiques : selon lui, les grâces christologiques et charismatiques doivent se féconder mutuellement, et fructifier à la fois en chaque baptisé, mais également au sein de l’Eglise au travers de ministères différents et complémentaires ; la « nature de l’Eglise est organique », elle est un corps qui tient son principe d’unité et de vie même dans ce double ancrage fondateur indissociable. Il est ainsi « évident » pour le futur Benoît XVI que « l’essence et la mission » des nouveaux mouvements ecclésiaux – et donc de la nouvelle évangélisation – ne peuvent se comprendre si on ne saisit pas combien depuis toujours « Dieu éveille des hommes prophétiques qui crient à l’Eglise la parole juste qui n’obtiendrait pas sa force dans la marche normale de l’institution ».
C’est pourquoi, dans cette même conférence (12), le cardinal Ratzinger pressait avec beaucoup d’énergie les pasteurs de l’Eglise – évêques, prêtres, et responsables de tous ordres, y compris les laïcs – à être à l’écoute de ce que l’Esprit-Saint dit à l’Eglise :

– ne pas éteindre les appels de l’Esprit en ces temps nouveaux par une organisation trop rationnelle ou systématique : « N’érigez pas vos propres plans pastoraux en norme de qu’il est permis à l’Esprit Saint d’opérer : à cause de toute cette planification, les Eglises pourraient devenir imperméables à l’Esprit de Dieu, à sa force dont elles vivent » ; la vitalité des Eglises gagnerait selon lui « à un peu moins d’organisation, un peu plus d’Esprit-Saint ».

– savoir accueillir les aiguillons pastoraux, qui peuvent être salutaires pour l’annonce de l’Evangile « La fuite du conflit sous prétexte de communion, est parfois la norme pastorale suprême. La foi est une épée à double tranchant dit l’apôtre, et peut exiger le conflit pour le combat de la vérité et de l’amour (13). Un concept d’unité d’Eglise… où l’on achète le silence intérieur par la renoncement au témoignage s’avèrerait trompeur ».

– ne pas assécher les dynamiques missionnaires par des considérations trop savantes ou distantes car beaucoup ont « laissé s’installer un esprit ‘éclairé’ et blasé qui taxe de fondamentalisme la foi et le zèle de ceux qui ont été saisis par l’Esprit-Saint et qui n’admet qu’une foi pour laquelle les ‘si’ et les ‘mais’ deviennent plus importants que le cœur même de la foi ».

En créant le Conseil Pontifical consacré à la nouvelle évangélisation cet automne et en annonçant la réunion d’un synode en 2012 sur ce thème, nous comprenons combien Benoît XVI tire les conclusions d’un long processus de réveil spirituel et missionnaire que l’Esprit-Saint a répandu depuis 40 ans au sein de l’Eglise sans aucun programme pastoral pré-établi. Il décide donc de faciliter au cœur de l’Eglise et de ses institutions l’accueil d’un souffle charismatique (14) et évangélisateur puissant, espérant par là donner toute la bénédiction et l’appui à un renouveau certes dérangeant mais puissant et salutaire.

Comme le « bon pape Jean » (Jean XXIII) – considéré avec dédain par certains comme un « pape de transition » – avait convoqué le concile en provoquant un véritable tremblement de terre, notre cher Benoît XVI – derrière ses airs très doux et conciliants – est en train d’installer, l’air de rien, une bombe spirituelle et pastorale au cœur de l’Eglise !

Alex et Maud Lauriot Prévost – Toussaint 2010

Notes

(1) Lettre Apostolique de Benoît XVI (12/10/2012) instaurant la Congrégation pour la promotion de la nouvelle évangélisation
(2) Mouvance spirituelle née dans l’Eglise catholique à peine 8 ans plus tôt au cours d’une retraite de jeunes aux USA (février 1967) et dont le développement fut immédiat, exponentiel et rapidement planétaire.
(3) Titre d’un de ses ouvrages sur le sujet paru en 2007 avec la signature « Joseph Ratzinger-Benoît XVI »
(4) « L’irruption de l’Esprit-Saint » Cardinal Ratzinger/Benoit XVI – Edition Parole et Silence – p 26
(5) Tout en soulignant que ce mouvement de sécularisme datait de plus de 200 ans : les philosophes des Lumières au XVIII° siècle
(6) Idem p 45
(7) « Le Sel de la Terre » Cardinal Ratzinger – Editions du Cerf – 1998
(8) Idem p 94
(9) Benoît XVI à la télévision polonaise (16 octobre 2005)
(10) Comment ne pas souhaiter la création d’une telle instance à la Conférence des Evêques de France et dans nos diocèses !
(11) Citations de la conférence donnée par le Cardinal Ratzinger « Les mouvements théologiques et leur place dans l’Eglise » lors du Congrès mondial des mouvements ecclésiaux – Pentecôte 1998
(12) Le Cardinal Rylko, président du Conseil Pontifical pour les Laïcs, écrit – 10 ans après ce congrès – combien « ce texte est magistral, d’une forte valeur pastorale et d’une grande densité théologique qui fait aujourd’hui autorité » – (in Introduction de « L’irruption de l’Esprit-Saint » Cardinal Ratzinger/Benoît XVI – Edition Parole et Silence)
(13) cf. Mt 10, 34
(14) Souffle – faut il le préciser ? – présent bien évidemment très au-delà du « Renouveau Charismatique »

Benoît XVI : « La nouvelle évangélisation, pour que foi et laïcité se rencontrent »

Samedi, pendant son vol de Rome à Compostelle, Benoît XVI a selon la tradition rencontré les journalistes accrédités, pour répondre à certaines questions formulées par le directeur de la salle de presse du Saint-Siège. Parmi ces questions, il a été demandé au pape de revenir sur sa récente décision de créer un conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation.

– Cette question concerne la création du dicastère pour la nouvelle évangélisation à propos duquel on s’est demandé si précisément l’Espagne, pays très sécularisé et où la pratique religieuse a diminué, était un des objectifs principaux de la mission de ce dicastère, sinon son objectif principal.

Benoît XVI : En constituant ce dicastère, j’ai pensé au monde entier parce que la nouvelle pensée, la difficulté de penser dans les concepts des Ecritures et de la théologie, est universelle.

Mais il y a naturellement un centre, qui est le monde occidental avec sa sécularisation, sa laïcité et la continuité de la foi qui doit se renouveler pour être foi aujourd’hui et pour répondre au défi de la laïcité. En occident, tous les grands pays ont leur propre façon de vivre ce problème… L’Espagne a toujours été un pays originaire de la foi. Nous pensons que la renaissance du catholicisme à l’époque moderne a surtout eu lieu grâce à l’Espagne. Des figures comme saint Ignace de Loyola, sainte Thérèse d’Avila et saint Jean d’Avila, ont réellement renouvelé le catholicisme et ont formé la physionomie du catholicisme moderne. Mais il est vrai aussi qu’est née en Espagne une laïcité, un anticléricalisme et une sécularisation forte et agressive, comme nous l’avons vu dans les années trente et cette dispute, ce choc entre foi et modernité, toutes deux très vives, se réalise de nouveau aujourd’hui en Espagne. C’est pourquoi, la culture espagnole a pour point central l’avenir de la foi et de la rencontre, non de la collision, mais de la rencontre entre foi et laïcité. Voilà pourquoi j’ai pensé à tous les grands pays de l’occident mais aussi surtout à l’Espagne. »

Source : VIS

Les nouveaux évangélisateurs sont sur KTO

Le lundi 22 novembre à 20h40, KTO diffuse un documentaire intitulé Jeunesse évangélisatrice sur les nouveaux évangélisateurs. A l’heure où Benoît XVI vient d’instituer le Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation et d’annoncer que le prochain synode des évêques aurait lieu sur ce thème, ce film signé Véronique Bréchot tombe à point nommé.

Le créateur de ce blog, auteur également du livre Dieu est de retour, la nouvelle évangélisation de la France, fait partie des personnes filmées.

Présentation de KTO :

De plus en plus de jeunes gens vont au devant d’inconnus pour leur proposer l’Evangile. Un phénomène actuel illustre un mouvement profond et durable de l’Eglise catholique en France et en Europe : la jeunesse évangélisatrice. Le film propose de révéler cette nouvelle évangélisation qui se développe, prise en main par la jeunesse catholique. Il présente, de façon joyeuse et tonique ces équipes de jeunes engagés qui se rassemblent pour prier ensemble et agissent également dans leur vie quotidienne en allant à la rencontre de l’autre pour l’écouter et témoigner de sa foi. Il donne enfin des clefs à ceux qui souhaitent s’y associer.

Avec :

Jeunesse 2000 à Paris (avec Véronique)
– Samarie à Pigalle (avec Steven)
– Le festival Anuncio (avec David) et une mission Anuncio au festival de Cannes
– Une mission Jeunesse Lumière
– Anuncioblog (Jean-Baptiste Maillard)
– Une mission Surf and Pray
P.U.S.H, groupe de musique suisse

Avec aussi, comme intervenants :

– Le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon
– Christian Godin (philosophe)
– Aubry Pierens (consultant en stratégie, We consulting)

Regarder le film en direct sur KTO : www.ktotv.com – le profil Facebook de Jeunesse évangélisatrice

Le dernier ferme l’église et meurt !

J’ai encore entendu des gens dire : « la nouvelle évangélisation ? mais qu’est-ce que c’est que ce truc, la mission c’est fini, notre rôle c’est d’être levain, cachés, enfouis ! »

Je ne sais pas d’où ça vient. Je ne sais pas comment on a pu imaginer l’Église autre que missionnaire. Je ne sais pas comment on a pu arriver à la conclusion bizarre que le service des pauvres, la charité, l’engagement social même, étaient incompatibles avec la mission. Ou comment l’un s’opposerait à l’autre, comment il faudrait faire un choix entre les deux !

Bien sûr, beaucoup identifient l’évangélisation à certaines communautés nouvelles, où l’on prie avec tout son corps (beurk), et où l’on chante en langues (horreur). Communautés à qui on a su reprocher de n’être que sensiblerie, affect, pathos et caetera, et qui, quand elles ont fait un effort formidable pour se structurer, se former, se formaliser, se verraient aujourd’hui reprocher d’être devenues trop classiques ! Mais alors, quand vont-elles vous plaire, mes frères ? Jamais ? Ah, oui, je m’en doutais !

La vérité, c’est que la mission est consubstantielle à l’Église, elle est sa raison d’être, et donc, celle de toutes nos communautés ! Inséparable de la liturgie et de la diaconie, c’est un des trois piliers de la vie d’Église ! Et elle n’est pas affaire de choix personnel, une préférence, ou une option. Et le déclin apparent de l’Église d’Occident n’est pas inéluctable, il n’est pas programmé, et il n’est pas obligatoire ! Le penser, c’est se placer dans une perspective seulement humaine : ça a plu, ça plait plus, le dernier ferme l’église et meurt !

Attendez, attendez ! Qu’est-ce que c’est l’Église ? Un formidable élan d’évangélisation né d’un groupe d’hommes quelconques et pour la plupart illettrés, dans un pays minuscule, occupé, enchâssé dans des civilisations colossales autrement plus puissantes que lui !

Et alors, aujourd’hui, ce serait pire ?

La mission ne se nourrit pas de circonstances, mais de charité, de foi et d’espérance !

Mgr Rino Fisichella : « L’Eglise doit être en mesure d’apporter l’Evangile de Jésus-Christ à l’homme d’aujourd’hui »

Le président du nouveau dicastère consacré à la nouvelle évangélisation, Mgr Rino Fisichella, réagit sur Radio Vatican à l’annonce de la tenue d’un prochain synode des évêques sur ce thème

Il faut que l’Eglise soit « en mesure d’apporter l’Evangile de Jésus-Christ à l’homme d’aujourd’hui », a estimé Mgr Rino Fisichella sur Radio Vatican (écouter ici), réagissant à l’annonce par Benoît XVI, de la tenue d’un prochain Synode, en 2012, sur le thème de la nouvelle évangélisation.

Intervenant sur Radio Vatican, le 25 octobre, le président du nouveau Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation a évoqué une « grande surprise » doublée d’une « joie profonde de savoir que le pape, en plus d’avoir institué il y a quelques semaines un nouveau Conseil pontifical (…) pense maintenant impliquer tout l’épiscopat du monde pour le Synode de 2012 ».

Evoquant le « désert » où vit l’homme contemporain, Mgr Fisichella a souligné combien « l’homme a besoin de Dieu ». Il est important de « faire comprendre de manière juste – dans une société de plus en plus sécularisée – le thème du rapport entre foi et raison », a-t-il poursuivi.

Inévitablement, il y a aussi « le thème important de la sécularisation ». Elle « ne touche pas seulement l’Eglise », a estimé le haut prélat. « La sécularisation comme phénomène touche la culture en premier lieu, et touche donc toutes les dimensions dont l’homme vit. C’est donc tout cela qui fait que la sécularisation est un phénomène qui doit être observé et étudié avec attention ».

Outre les pasteurs, il y aura beaucoup de laïcs et de personnes consacrées présentes à ce Synode, qui « donneront un apport positif », a encore affirmé Mgr Fisichella en rappelant l’importance des laïcs pour « transformer le tissu social, culturel, politique ».

« Nous devons être capables de trouver un dénominateur commun ; nous devons être capables de dépasser cette condition de fragmentation dont vit la culture contemporaine », a-t-il enfin observé.

« Je pense que le plus grand défi est justement celui-là : comment chercher à avoir un contenu homogène et donc, des contenus qui permettent d’exprimer dans des langages différents, dans des traditions différentes, dans des rites différents, dans des disciplines différentes, le centre unique de notre foi, celle de la foi en Jésus mort et ressuscité ».

Source : Zenit

Anuncioblog fête ses quatre ans

Communiqué de presse

Créé en 2006 pour la semaine missionnaire mondiale, Anuncioblog est devenu au fil du temps le 1er blog consacré à la mission première de l’Eglise, l’évangélisation.

Rassemblant plus de 1200 articles sur le sujet, le site donne la parole à de nombreux acteurs de l’évangélisation en France et dans le monde, par le biais d’interviews ou de tribunes libres. Certains d’entre eux ont été repris dans le livre Dieu est de retour, la nouvelle évangélisation de la France publié aux éditions de L’Oeuvre par le créateur du blog en 2009 (*).

Pour fêter ses quatre ans, le blog a revêtu un nouveau design (le 4ème depuis 2006) dans un style plus webzine. De plus, une nouvelle rubrique voit le jour, consacrée à la doctrine sociale, car elle est aussi « annonce et témoignage de foi » (Benoît XVI, Caritas in veritate, n°15). Francois Jusot, spécialiste et coach en management pour dirigeants d’entreprises, répond en vidéo aux questions posées par un journaliste de la webtv Cançao nova.

A l’heure où Benoît XVI vient d’instituer le Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, Anuncioblog espère répondre à sa manière au 4ème objectif fixé par le pape au nouveau dicastère : « l’étude et l’encouragement de l’utilisation des formes modernes de communication, comme instruments pour la nouvelle évangélisation ».

Dimanche, la Journée missionnaire mondiale coïncidait avec la clôture du Synode des évêques pour le Moyen-Orient, et Benoît XVI a annoncé que le prochain synode aurait précisément pour thème la nouvelle évangélisation. Anuncioblog espère là encore être au rendez-vous.

(*) A signaler, une conférence de l’auteur le jeudi 28 octobre prochain à l’Eglise Saint Léon, Paris XVe, 20h45.

Benoît XVI citant Paul VI : « L’Église existe pour évangéliser »

Au terme de la messe célébrée dimanche matin dans la basilique du Vatican en conclusion de l’Assemblée spéciale pour le Moyen Orient du Synode des évêques, Benoît XVI a récité la prière de l’Angélus depuis la fenêtre de son bureau du Palais Apostolique du Vatican. Le pape a rappelé comme il l’avait annoncé le matin même que la prochaine Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques, en 2012, serait consacrée au thème « la nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne ». Il a également rappelé le lien avec la Journée missionaire mondiale ayant lieu le même jour que la conclusion du synode, et a cité Paul VI, « L’Église existe pour évangéliser », dans l’exhortation apostolique sur l’évangélisation dans le monde moderne Evangelli nuntiandi, publiée en 1975 à l’instigation de Jean-Paul II à la fin du 4ème synode des évêques.

Paroles du Saint-Père avant la prière de l’Angelus

Chers frères et sœurs !

C’est par une célébration solennelle ce matin dans la basilique du Vatican que s’est conclue l’Assemblée spéciale pour le Moyen Orient du Synode des évêques, sur le thème : « L’Église Catholique en Moyen Orient : communion et témoignage ». En ce dimanche, de plus, on fête la Journée mondiale missionnaire, qui a pour thème : « La construction de la communion ecclésiale est la clef de la mission ». La ressemblance entre les thèmes de ces deux évènements ecclésiaux est frappante. Tous les deux invitent à regarder l’Église comme un mystère de communion qui, par sa nature, est destinée à chaque homme et à tous les hommes. Le serviteur de Dieu le Pape Paul VI affirmait ainsi : « L’Église existe pour évangéliser, c’est-à-dire pour prêcher et enseigner, être le canal du don de la grâce, réconcilier les pécheurs avec Dieu, perpétuer le sacrifice du christ dans la sainte messe, qui est le mémorial de sa mort et de sa résurrection glorieuse. » (Exortation apostolique Evangelii Nuntiandi, 8 décembre 1975, 14 : AAS 68, 1976, p. 13). C’est pourquoi, la prochaine Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques, en 2012, sera consacrée au thème « la nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne ». A chaque époque et en chaque lieu – même aujourd’hui au Moyen Orient – l’Église est présente et agit pour accueillir chaque homme et lui offrir Christ la plénitude de la vie dans le Christ. Comme l’écrivait le théologien Italien-allemand Romano Guardini : « La réalité « Église » implique toute la plénitude de l’être chrétien qui se développe dans l’histoire, puisqu’elle embrasse la plénitude du humain qui est en rapport avec Dieu » (Formation liturgique, Brescia 2008, 106-107).

Chers amis, dans la Liturgie d’aujourd’hui, on lit le témoignage de Saint Paul en ce qui concerne la récompense finale que le Seigneur délivrera « à tous ceux qui ont attendu avec amour sa manifestation » (2 Tm 4.8). Il ne s’agit pas d’une attente inactive ou solitaire, au contraire ! L’Apôtre a vécu en communion avec le Christ ressuscité « pour porter jusqu’au bout l’annonce de l’Évangile » si bien que « tous les gens l’écoutaient » (2 Tm 4.17). Un devoir missionnaire n’est pas de révolutionner le monde, mais le transfigurer, en puisant la force de Jésus Christ qui « nous convoque à la table de sa parole et de l’eucharistie, pour apprécier le don de sa présence, nous former à son école et vivre toujours plus consciemment en union avec lui, Maître et Seigneur » (Message pour la 84e Journée Mondiale). Même les chrétiens d’aujourd’hui – comme cela est écrit dans la lettre à Diogneto – « montrent comme est merveilleuse et… extraordinaire leur vie sociale. Ils passent leur existence sur la terre, mais ils sont citoyens du ciel. Ils obéissent aux lois établies, mais leur manière de vivre est plus parfaite que les lois… Ils sont condamnés à mort, et c’est d’elle qu’ils trouvent la vie. Aussi en faisant le bien,… ils sont persécutés et grandissent en nombre chaque jour ». (V, 4.9.12.16 ; VI, 9 SC 33, Paris 1951, 62-66).

Confions à la Vierge Marie, qui a reçu de Jésus Crucifié la nouvelle mission d’être mère de tous ceux qui veulent croire en Lui et le suivre, les communautés chrétiennes du Moyen Orient et tous les missionnaires de l’Évangile.

Le Saint-Père s’adresse aux pèlerins francophones

Je suis heureux de saluer les pèlerins francophones, en particulier ceux du diocèse de Sion. En célébrant aujourd’hui la Journée mondiale des missions, nous nous rappelons que tous les baptisés sont appelés à annoncer la Bonne Nouvelle du salut, en renforçant les liens de communion entre eux et en effectuant une constante conversion personnelle et communautaire. En ce jour s’achève aussi l’Assemblée spéciale pour le Moyen-Orient du Synode des évêques. Je vous invite à prier pour tous les peuples de cette région, demandant au Seigneur de susciter partout dans le monde des hommes et des femmes de paix et de réconciliation. Bon dimanche à tous !

Sources : VIS et ESM