Archives de catégorie : Actualité de l’évangélisation

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Mgr Rino Fisichella : « L’Eglise doit être en mesure d’apporter l’Evangile de Jésus-Christ à l’homme d’aujourd’hui »

Le président du nouveau dicastère consacré à la nouvelle évangélisation, Mgr Rino Fisichella, réagit sur Radio Vatican à l’annonce de la tenue d’un prochain synode des évêques sur ce thème

Il faut que l’Eglise soit « en mesure d’apporter l’Evangile de Jésus-Christ à l’homme d’aujourd’hui », a estimé Mgr Rino Fisichella sur Radio Vatican (écouter ici), réagissant à l’annonce par Benoît XVI, de la tenue d’un prochain Synode, en 2012, sur le thème de la nouvelle évangélisation.

Intervenant sur Radio Vatican, le 25 octobre, le président du nouveau Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation a évoqué une « grande surprise » doublée d’une « joie profonde de savoir que le pape, en plus d’avoir institué il y a quelques semaines un nouveau Conseil pontifical (…) pense maintenant impliquer tout l’épiscopat du monde pour le Synode de 2012 ».

Evoquant le « désert » où vit l’homme contemporain, Mgr Fisichella a souligné combien « l’homme a besoin de Dieu ». Il est important de « faire comprendre de manière juste – dans une société de plus en plus sécularisée – le thème du rapport entre foi et raison », a-t-il poursuivi.

Inévitablement, il y a aussi « le thème important de la sécularisation ». Elle « ne touche pas seulement l’Eglise », a estimé le haut prélat. « La sécularisation comme phénomène touche la culture en premier lieu, et touche donc toutes les dimensions dont l’homme vit. C’est donc tout cela qui fait que la sécularisation est un phénomène qui doit être observé et étudié avec attention ».

Outre les pasteurs, il y aura beaucoup de laïcs et de personnes consacrées présentes à ce Synode, qui « donneront un apport positif », a encore affirmé Mgr Fisichella en rappelant l’importance des laïcs pour « transformer le tissu social, culturel, politique ».

« Nous devons être capables de trouver un dénominateur commun ; nous devons être capables de dépasser cette condition de fragmentation dont vit la culture contemporaine », a-t-il enfin observé.

« Je pense que le plus grand défi est justement celui-là : comment chercher à avoir un contenu homogène et donc, des contenus qui permettent d’exprimer dans des langages différents, dans des traditions différentes, dans des rites différents, dans des disciplines différentes, le centre unique de notre foi, celle de la foi en Jésus mort et ressuscité ».

Source : Zenit

Canada : les défis de la nouvelle évangélisation

La Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) a ouvert lundi son assemblée plénière annuelle au Centre Nav Canada, Cornwall, Ontario. Au cours de cette assemblée, qui durera jusqu’au 29 octobre, le président du Conseil pontifical de la culture, Mgr Gianfranco Ravasi, interviendra deux fois en tant qu’invité spécial, nous rapporte Zenit.

Dans une lettre au pape portant la date du 25 octobre, jour de l’ouverture des travaux, Mgr Pierre Morisette, président de la CECC, remercie Benoît XVI au nom de tous les évêques, de la canonisation du fr. André Bessette, soulignant sa grande popularité dans tous le pays.

Après s’être félicité de l’idée du pape de convoquer une assemblée spéciale pour le Moyen-Orient du synode des évêques à la lumière des défis complexes que présente la situation dans cette région, Mgr Morisette a souligné l’importance de la création d’un Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, une question qui occupera largement les travaux de l’assemblée.

Le thème de l’évangélisation, précise-t-il, sera abordé sous quatre angles différents : les enjeux actuels en bioéthique ; la pastorale des catholiques non pratiquants ; la responsabilité dans l’exercice du ministère avec un accent sur les questions liées aux abus sexuels ; les approches visant à renouveler les paroisses en favorisant la participation des jeunes adultes catholiques.

A propos des travaux de l’assemblée, les quelque 90 évêques du Canada réfléchiront aussi aux relations avec les musulmans et avec les juifs, à l’application que pourrait avoir dans leur pays la Constitution apostolique Anglicanorum coetibus, au rôle des évêques dans les questions pro-vie et à l’Organisation catholique canadienne pour le développement et la paix (OCCDP).

Les sessions de travail comprendront également des exposés, des réflexions et des ateliers sur le thème : « Principes d’évangélisation dans la culture contemporaine ».

Source : Zenit

Anuncioblog fête ses quatre ans

Communiqué de presse

Créé en 2006 pour la semaine missionnaire mondiale, Anuncioblog est devenu au fil du temps le 1er blog consacré à la mission première de l’Eglise, l’évangélisation.

Rassemblant plus de 1200 articles sur le sujet, le site donne la parole à de nombreux acteurs de l’évangélisation en France et dans le monde, par le biais d’interviews ou de tribunes libres. Certains d’entre eux ont été repris dans le livre Dieu est de retour, la nouvelle évangélisation de la France publié aux éditions de L’Oeuvre par le créateur du blog en 2009 (*).

Pour fêter ses quatre ans, le blog a revêtu un nouveau design (le 4ème depuis 2006) dans un style plus webzine. De plus, une nouvelle rubrique voit le jour, consacrée à la doctrine sociale, car elle est aussi « annonce et témoignage de foi » (Benoît XVI, Caritas in veritate, n°15). Francois Jusot, spécialiste et coach en management pour dirigeants d’entreprises, répond en vidéo aux questions posées par un journaliste de la webtv Cançao nova.

A l’heure où Benoît XVI vient d’instituer le Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, Anuncioblog espère répondre à sa manière au 4ème objectif fixé par le pape au nouveau dicastère : « l’étude et l’encouragement de l’utilisation des formes modernes de communication, comme instruments pour la nouvelle évangélisation ».

Dimanche, la Journée missionnaire mondiale coïncidait avec la clôture du Synode des évêques pour le Moyen-Orient, et Benoît XVI a annoncé que le prochain synode aurait précisément pour thème la nouvelle évangélisation. Anuncioblog espère là encore être au rendez-vous.

(*) A signaler, une conférence de l’auteur le jeudi 28 octobre prochain à l’Eglise Saint Léon, Paris XVe, 20h45.

Benoît XVI citant Paul VI : « L’Église existe pour évangéliser »

Au terme de la messe célébrée dimanche matin dans la basilique du Vatican en conclusion de l’Assemblée spéciale pour le Moyen Orient du Synode des évêques, Benoît XVI a récité la prière de l’Angélus depuis la fenêtre de son bureau du Palais Apostolique du Vatican. Le pape a rappelé comme il l’avait annoncé le matin même que la prochaine Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques, en 2012, serait consacrée au thème « la nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne ». Il a également rappelé le lien avec la Journée missionaire mondiale ayant lieu le même jour que la conclusion du synode, et a cité Paul VI, « L’Église existe pour évangéliser », dans l’exhortation apostolique sur l’évangélisation dans le monde moderne Evangelli nuntiandi, publiée en 1975 à l’instigation de Jean-Paul II à la fin du 4ème synode des évêques.

Paroles du Saint-Père avant la prière de l’Angelus

Chers frères et sœurs !

C’est par une célébration solennelle ce matin dans la basilique du Vatican que s’est conclue l’Assemblée spéciale pour le Moyen Orient du Synode des évêques, sur le thème : « L’Église Catholique en Moyen Orient : communion et témoignage ». En ce dimanche, de plus, on fête la Journée mondiale missionnaire, qui a pour thème : « La construction de la communion ecclésiale est la clef de la mission ». La ressemblance entre les thèmes de ces deux évènements ecclésiaux est frappante. Tous les deux invitent à regarder l’Église comme un mystère de communion qui, par sa nature, est destinée à chaque homme et à tous les hommes. Le serviteur de Dieu le Pape Paul VI affirmait ainsi : « L’Église existe pour évangéliser, c’est-à-dire pour prêcher et enseigner, être le canal du don de la grâce, réconcilier les pécheurs avec Dieu, perpétuer le sacrifice du christ dans la sainte messe, qui est le mémorial de sa mort et de sa résurrection glorieuse. » (Exortation apostolique Evangelii Nuntiandi, 8 décembre 1975, 14 : AAS 68, 1976, p. 13). C’est pourquoi, la prochaine Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques, en 2012, sera consacrée au thème « la nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne ». A chaque époque et en chaque lieu – même aujourd’hui au Moyen Orient – l’Église est présente et agit pour accueillir chaque homme et lui offrir Christ la plénitude de la vie dans le Christ. Comme l’écrivait le théologien Italien-allemand Romano Guardini : « La réalité « Église » implique toute la plénitude de l’être chrétien qui se développe dans l’histoire, puisqu’elle embrasse la plénitude du humain qui est en rapport avec Dieu » (Formation liturgique, Brescia 2008, 106-107).

Chers amis, dans la Liturgie d’aujourd’hui, on lit le témoignage de Saint Paul en ce qui concerne la récompense finale que le Seigneur délivrera « à tous ceux qui ont attendu avec amour sa manifestation » (2 Tm 4.8). Il ne s’agit pas d’une attente inactive ou solitaire, au contraire ! L’Apôtre a vécu en communion avec le Christ ressuscité « pour porter jusqu’au bout l’annonce de l’Évangile » si bien que « tous les gens l’écoutaient » (2 Tm 4.17). Un devoir missionnaire n’est pas de révolutionner le monde, mais le transfigurer, en puisant la force de Jésus Christ qui « nous convoque à la table de sa parole et de l’eucharistie, pour apprécier le don de sa présence, nous former à son école et vivre toujours plus consciemment en union avec lui, Maître et Seigneur » (Message pour la 84e Journée Mondiale). Même les chrétiens d’aujourd’hui – comme cela est écrit dans la lettre à Diogneto – « montrent comme est merveilleuse et… extraordinaire leur vie sociale. Ils passent leur existence sur la terre, mais ils sont citoyens du ciel. Ils obéissent aux lois établies, mais leur manière de vivre est plus parfaite que les lois… Ils sont condamnés à mort, et c’est d’elle qu’ils trouvent la vie. Aussi en faisant le bien,… ils sont persécutés et grandissent en nombre chaque jour ». (V, 4.9.12.16 ; VI, 9 SC 33, Paris 1951, 62-66).

Confions à la Vierge Marie, qui a reçu de Jésus Crucifié la nouvelle mission d’être mère de tous ceux qui veulent croire en Lui et le suivre, les communautés chrétiennes du Moyen Orient et tous les missionnaires de l’Évangile.

Le Saint-Père s’adresse aux pèlerins francophones

Je suis heureux de saluer les pèlerins francophones, en particulier ceux du diocèse de Sion. En célébrant aujourd’hui la Journée mondiale des missions, nous nous rappelons que tous les baptisés sont appelés à annoncer la Bonne Nouvelle du salut, en renforçant les liens de communion entre eux et en effectuant une constante conversion personnelle et communautaire. En ce jour s’achève aussi l’Assemblée spéciale pour le Moyen-Orient du Synode des évêques. Je vous invite à prier pour tous les peuples de cette région, demandant au Seigneur de susciter partout dans le monde des hommes et des femmes de paix et de réconciliation. Bon dimanche à tous !

Sources : VIS et ESM

Pour Benoît XVI, la nouvelle évangélisation est un « besoin urgent »

Dimanche, la clôture de l’Assemblée du Synode pour le Moyen-Orient a coïncidé avec la Journée missionnaire mondiale. Lors d’une messe célébrée en présence de l’ensemble des pères synodaux et pour conclure cet évènement, le pape a annoncé que le prochain synode aurait lieu en 2012 sur le thème de la nouvelle évangélisation. Une annonce qui fait suite à la création par Benoît XVI du nouveau Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation avec la lettre apostolique sous forme de motu proprio Ubicumque et semper (« partout et toujours »). Extraits commentés.

Lundi dernier, recevant le nouvel ambassadeur du Salavador près le Saint-Siège, Benoît XVI avait recommandé l’évangélisation comme remède à la violence. Dans son homélie de dimanche, le pape rappelle en écho que la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu pour l’homme est l’unique Parole en mesure d’aller contre la violence :

« Même s’ils sont peu nombreux (les chrétiens au Moyen Orient, ndlr), ils sont porteurs de la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu pour l’homme, amour qui s’est justement révélé en Terre Sainte en la personne de Jésus Christ. Cette Parole de salut, renforcée par la grâce des Sacrements, résonne avec une efficacité particulière dans les lieux où elle a été écrite, par Providence divine, et elle est l’unique Parole en mesure de rompre le cercle vicieux de la vengeance, de la haine, de la violence. »

Benoît XVI a également relevé que l’urgence d’évangéliser a souvent été évoquée pendant le Synode. Pour le pape, la nouvelle évangélisation est un « besoin urgent » pour le monde entier :

« Au cours des travaux de l’Assemblée, on a souvent souligné la nécessité de proposer à nouveau l’Évangile aux personnes qui le connaissent peu, voire qui se sont éloignées de l’Église. Le besoin urgent d’une nouvelle évangélisation, même pour le Moyen-Orient, a souvent été évoqué. Il s’agit d’un thème très répandu, surtout dans les pays qui ont une christianisation ancienne. La création récente du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation répond aussi à ce profond besoin. C’est pourquoi, après voir consulté l’épiscopat du monde entier et après avoir entendu le Conseil ordinaire de la Secrétairerie générale du Synode des évêques, j’ai décidé de dédier la prochaine Assemblée générale ordinaire, en 2012, au thème suivant : « Nova evangelizatio ad christianam fidem tradendam – La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne ».»

Lire aussi :
texte intégral de l’homélie de Benoît XVI
Nouvelle évangélisation : Benoît XVI dans la continuité de Jean-Paul II
Benoît XVI vs nouvelle évangélisation : une vingtaine d’interventions

Homélie de Benoît XVI concluant le Synode des évêques pour le Moyen-Orient

Nous publions ci-dessous le texte intégral de l’homélie de Benoît XVI présidant la messe conclusive de l’assemblée spéciale du Synode des évêques pour le Moyen-Orient, dans laquelle le pape a annoncé que le prochain synode aurait lieu sur le thème de la nouvelle évangélisation. Cette annonce fait suite à la création du nouveau Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation.

Vénérés Frères,
Mesdames et Messieurs,
chers frères et soeurs !

Deux semaines après la célébration d’ouverture, nous nous sommes à nouveau réunis en ce Jour du Seigneur autour de l’autel de la Confession de la basilique Saint-Pierre, afin de conclure l’Assemblée spéciale pour le Moyen-Orient du Synode des évêques. Dans nos coeurs, il y a une profonde gratitude envers Dieu qui nous a fait don de cette expérience réellement extraordinaire, non seulement pour nous, mais pour le bien de l’Église, du peuple de Dieu qui vit dans les terres qui s’étendent de la méditerranée à la mésopotamie. En tant qu’évêque de Rome, je désire vous faire participer à cette reconnaissance, vénérés pères synodaux : cardinaux, patriarches, archevêques, évêques. Je remercie en particulier le Secrétaire général, les quatre présidents délégués, le rapporteur général, le secrétaire spécial et tous les collaborateurs qui, durant ces jours, ont travaillé sans relâche.

Ce matin, nous avons quitté la salle du synode et nous sommes venus « au temple pour prier » ; c’est pour cela que, la parabole du pharisien et du publicain racontée par Jésus et reprise par l’évangéliste saint Luc (cf. 18, 9-14), nous concerne directement. Nous pourrions nous aussi être tentés, comme le pharisien, de rappeler à Dieu nos mérites, en pensant notamment à l’engagement de ces journées. Mais pour monter au ciel, la prière doit jaillir d’un coeur humble, pauvre. Et donc, nous aussi, au terme de cet événement ecclésial, nous voulons avant tout rendre grâce à Dieu, non pas pour nos mérites, mais pour le don qu’Il nous a fait. Nous nous reconnaissons petits et nous avons besoin de salut et de miséricorde ; nous reconnaissons que tout vient de Lui et que, uniquement avec Sa grâce, se réalisera ce que l’Esprit Saint nous a dit. Seulement ainsi nous pourrons “retourner à la maison” véritablement enrichis, rendus plus justes et plus à même de cheminer dans les voies du Seigneur.

La première lecture et le psaume responsorial insistent sur le thème de la prière, en soulignant qu’elle est d’autant plus puissante au sein de Dieu que celui qui prie est dans le besoin et dans l’affliction. « La prière de l’humble pénètre les nuées », affirme le Siracide (35, 21) ; et le psalmiste d’ajouter : « proche est Yahvé des cœurs brisés, il sauve les esprits abattus » (34, 19). Ma pensée va vers ces nombreux frères et soeurs qui vivent dans la région du Moyen-Orient et qui se trouvent dans des situations difficiles, parfois très lourdes, tant à cause des difficultés matérielles et du découragement, qu’en raison de l’état de tension et parfois de la peur. La Parole de Dieu nous offre aujourd’hui aussi une lumière d’espérance consolante, là où elle présente la prière personnifiée et qui « ne renonce pas tant que le Très-Haut n’ait jeté les yeux sur lui, qu’il n’ait fait droit aux justes et rétabli l’équité » (Sir 35, 21-22).

Ce lien entre prière et justice nous fait aussi penser à tant de situations dans le monde, en particulier au Moyen-Orient. Le cri des pauvres et des opprimés trouve un écho immédiat en Dieu qui veut intervenir pour ouvrir une issue, pour restituer un avenir de liberté et un horizon d’espérance.

Cette confiance dans le Dieu proche, qui libère ses amis, est celle dont témoigne l’apôtre Paul dans l’épître de ce jour, tirée de la deuxième épître à Timothée. Voyant désormais proche la fin de sa vie terrestre, Paul dresse un bilan : « J’ai combattu jusqu’au bout le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi » (2Tm 4, 7). Pour chacun d’entre nous, chers frères dans l’épiscopat, il s’agit d’un modèle à imiter : que la bonté divine nous accorde de faire nôtre un tel bilan ! « Le Seigneur, lui – continue saint Paul – m’a assisté et m’a rempli de force afin que, par moi, le message fût proclamé et qu’il parvînt aux oreilles de tous les païens » (2Tm 4, 17). Il s’agit d’une parole qui résonne avec une force particulière en ce dimanche dans lequel nous célébrons la Journée missionnaire mondiale ! Communion avec Jésus crucifié et ressuscité, témoignage de son amour. L’expérience de l’Apôtre est paradigmatique pour tout chrétien, spécialement pour nous Pasteurs. Nous avons partagé un moment fort de communion ecclésiale. Maintenant, nous nous quittons pour retourner chacun à sa propre mission, mais nous savons que nous demeurons unis, que nous demeurons dans son amour.

L’assemblée synodale qui s’achève aujourd’hui a toujours tenu à l’esprit l’icône de la première communauté chrétienne décrite dans les Actes des apôtres : « La multitude de ceux qui étaient devenus croyants avait un seul coeur et une seule âme » (Ac 4, 32). C’est une réalité expérimentée au cours de ces derniers jours, pendant lesquels nous avons partagé les joies et les peines, les préoccupations et les espérances des chrétiens du Moyen-Orient. Nous avons vécu l’unité de l’Église dans la variété des Églises présentes dans cette région. Guidés par l’Esprit Saint, nous sommes devenus « un seul coeur et une seule âme » dans la foi, dans l’espérance et dans la charité, surtout durant les célébrations eucharistiques, source et sommet de la communion ecclésiale, comme également dans la Liturgie des Heures, célébrée chaque matin dans l’un des sept rites catholiques du Moyen-Orient. Nous avons ainsi valorisé la richesse liturgique, spirituelle et théologique des Églises orientales catholiques, outre que de l’Église latine. Il s’est agit d’un échange de dons précieux dont ont bénéficié tous les Pères synodaux. Il est souhaitable qu’une telle expérience positive se répète également au sein des respectives communautés du Moyen-Orient, en favorisant la participation des fidèles aux célébrations liturgiques des autres rites catholiques et leur permettant ainsi de s’ouvrir aux dimensions de l’Église universelle.

La prière commune nous a également aidé à affronter les défis de l’Église catholique au Moyen-Orient. L’un d’entre eux est la communion à l’intérieur de chaque Église sui iuris, tout comme dans les rapports entre les différentes Églises catholiques de différentes traditions. Comme nous l’a rappelé la page de l’Évangile d’aujourd’hui (cf. Lc 18, 9-14), nous avons besoin d’humilité pour reconnaître nos limites, nos erreurs et nos omissions, afin de pouvoir former véritablement “un seul coeur et une seule âme”. Une communion plus pleine au sein de l’Église catholique favorise également le dialogue oecuménique avec les autres Églises et Communautés ecclésiales. L’Église catholique a réaffirmé également durant cette Assise synodale sa profonde conviction de poursuivre ce dialogue afin que s’accomplisse pleinement la prière du Seigneur Jésus : « afin que tous soient un » (Jn 17, 21).

Aux chrétiens du Moyen-Orient, peuvent s’appliquer les paroles du Seigneur Jésus : « Sois sans crainte, petit troupeau, car votre Père s’est complu à vous donner le Royaume » (Lc 12, 32). En effet, même s’ils sont peu nombreux, ils sont porteurs de la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu pour l’homme, amour qui s’est justement révélé en Terre Sainte en la personne de Jésus Christ. Cette Parole de salut, renforcée par la grâce des Sacrements, résonne avec une efficacité particulière dans les lieux où elle a été écrite, par Providence divine, et elle est l’unique Parole en mesure de rompre le cercle vicieux de la vengeance, de la haine, de la violence. D’un coeur purifié, en paix avec Dieu et avec son prochain, peuvent naître des résolutions et des initiatives de paix au niveau local, national et international. Dans cette oeuvre, que toute la communauté internationale est appelée à réaliser, les chrétiens, citoyens de plein droit, peuvent et doivent apporter leur contribution avec l’esprit des béatitudes, en devenant des constructeurs de paix et des apôtres de la réconciliation au profit de la société tout entière.

Depuis trop longtemps au Moyen-Orient les conflits, les guerres, la violence et le terrorisme perdurent. La paix, qui est don de Dieu, est aussi le résultat des efforts des hommes de bonne volonté, des institutions nationales et internationales, en particulier des États les plus engagés dans la recherche d’une solution aux conflits. Il ne faut jamais se résigner au manque de paix. La paix est possible. La paix est urgente. La paix est la condition indispensable pour une vie digne de la personne humaine et de la société. La paix est également le meilleur remède pour éviter l’émigration du Moyen-Orient. « Appelez la paix sur Jérusalem » nous dit le Psaume (112, 6). Prions pour la paix en Terre Sainte. Prions pour la paix au Moyen-Orient, en nous engageant afin qu’un tel don de Dieu offert aux hommes de bonne volonté se répande dans le monde entier.

Une autre contribution que les chrétiens peuvent apporter à la société est la promotion d’une authentique liberté religieuse et de conscience, un des droits fondamentaux de la personne humaine que tout État devrait toujours respecter. Dans de nombreux Pays du Moyen-Orient, la liberté de culte existe, alors que l’espace de la liberté religieuse est souvent très limité. Élargir cet espace de liberté devient un besoin afin de garantir, à tous ceux qui appartiennent aux différentes communautés religieuses, la véritable liberté de vivre et de professer leur propre foi. Un tel argument pourrait faire l’objet d’un dialogue entre les chrétiens et les musulmans, un dialogue dont l’urgence et l’utilité ont été réaffirmées par les Pères synodaux.

Au cours des travaux de l’Assemblée, on a souvent souligné la nécessité de proposer à nouveau l’Évangile aux personnes qui le connaissent peu, voire qui se sont éloignées de l’Église. Le besoin urgent d’une nouvelle évangélisation, même pour le Moyen-Orient, a souvent été évoqué. Il s’agit d’un thème très répandu, surtout dans les Pays qui ont une christianisation ancienne. La création récente du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation répond aussi à ce profond besoin. C’est pourquoi, après voir consulté l’épiscopat du monde entier et après avoir entendu le Conseil Ordinaire de la Secrétairerie générale du Synode des Évêques, j’ai décidé de dédier la prochaine Assemblée générale ordinaire, en 2012, au thème suivant : « Nova evangelizatio ad christianam fidem tradendam – La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne ».

Chers frères et soeurs du Moyen-Orient ! Que l’expérience de ces jours vous assure que vous n’êtes jamais seuls, que vous accompagnent toujours le Saint-Siège et toute l’Église qui, née à Jérusalem, s’est diffusée au Moyen-Orient et ensuite dans le monde entier. Confions l’application des résultats de l’Assemblée spéciale pour le Moyen-Orient, tout comme la préparation de l’Assemblée générale ordinaire, à l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Église et Reine de la Paix. Amen.

Source : Bulletin du Synode des évêques

La création du dicastère pour la nouvelle évangélisation est « prophétique »

La création du dicastère pour la promotion de la nouvelle évangélisation est prophétique. Le pape donne aux fidèles les moyens de vivre ce à quoi ils sont appelés : à l’évangélisation. Mais il faut apprendre à évangéliser, en sachant que « l’évangélisation n’est pas notre oeuvre mais celle de Dieu, à laquelle il veut nous associer ».

C’est en substance ce qu’affirme dans cet entretien le P. Pierre Le Bourgeois, prêtre du diocèse de Belley-Ars depuis 1994 et curé d’un groupement de paroisses. Il vient de publier « Pour annoncer l’Evangile aujourd’hui » (1) un livre pour approfondir la mise en œuvre pastorale de la nouvelle évangélisation.

Q – Vous publiez ce mois ci un livre sur l’évangélisation : pourquoi ?

P. Pierre Le Bourgeois – Il me semble qu’au début de ce nouveau millénaire l’évangélisation est un défi majeur pour l’Église et donc pour tous les baptisés. Or, évangéliser s’apprend : l’évangélisation n’est pas notre œuvre mais celle de Dieu, à laquelle il veut nous associer. Même avec une profonde générosité, un immense désir d’aller partager la joie de sa foi au Christ Rédempteur, quelques intuitions pour entrer dans une démarche missionnaire, il est important de connaître quelques principes de bases qui s’enracinent dans une juste conception de l’ecclésiologie et de l’anthropologie.

C’est pourquoi, après quelques années d’expérience pastorale et une session de formation à l’institut missionnaire de Toulon, poussé par des amis avec qui j’en avais parlé et encouragé par un évêque – Mgr Dominique Rey -, je me suis attelé à la rédaction de cet ouvrage : Pour annoncer l’Évangile aujourd’hui. Ajoutons que pour apprendre, l’expérience sur le terrain est aussi nécessaire ! Il faut oser !

Q – Comment avez-vous reçu la création par Benoît XVI du nouveau Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation ?

Avec beaucoup de joie et de gratitude. Je crois que la création de ce dicastère est tout à fait prophétique. Le pape donne vraiment à l’Église les moyens de vivre ce à quoi elle est appelée et ce pour quoi elle est l’Église du Christ, « sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain », pour reprendre les mots du Concile Vatican II dans le grand décret sur l’Église, Lumen Gentium.

Q – Etiez-vous déjà en train d’écrire votre livre quand cela a été annoncé ?

Oui, j’en avais déjà relu les épreuves. L’Esprit Saint est vraiment à l’œuvre aujourd’hui…

Q – Qu’est-ce que la lecture du motu proprio « partout et toujours » vous inspire ?

Le pape a une conscience pointue du défit pastoral dans lequel l’Église se trouve de nos jours et tout particulièrement dans les pays de vieille chrétienté. Il désire y répondre et ouvre des pistes théologiques, spirituelles et pastorales.

Q – Que relevez-vous, en particulier ?

Comme le rapporte très bien Anita S. Bourdin sur Zenit, suite à la conférence de presse du nouveau président du dicastère, « la nouvelle évangélisation, ce n’est pas une « formule passe-partout » ou « magique » ; elle suppose un travail de réflexion pour « élaborer une pensée forte, capable de soutenir une action pastorale élevée, capable de vérifier précisément les différentes traditions et objectifs que ces Eglises possèdent du fait de leur histoire » ; ce n’est pas non plus une « formule abstraite », car ses « contenus théologiques et pastoraux » ont été consolidés par le magistère récent ; en outre, elle a pris forme dans de nombreuses initiatives des évêques, des conférences épiscopales et des associations de fidèles laïcs. »

Q – Pourquoi parle-t-on de « nouvelle » évangélisation ?

Pour répondre à la question, il est bon de reprendre une expression de Jean-Paul II qui disait qu’on devait pouvoir dire la foi en « des termes audibles et crédibles » pour notre temps. Les temps sont nouveaux, il nous faut donc avoir une manière nouvelle d’annoncer le Christ qui lui est le même hier, aujourd’hui et demain (cf. He 13,8).

Q – Pourquoi la paroisse est-elle au cœur du processus de nouvelle évangélisation ?

Appuyons-nous sur une expression magnifique de Jean XXIII : « La paroisse est la fontaine du village ». En fait une paroisse est un lieu de vie où chacun doit pouvoir venir puiser à cette source qu’est le Cœur du Christ. De plus, la paroisse est le signe de l’incarnation de Jésus et donc de sa présence dans l’histoire des hommes en un lieu et un temps donné. L’expression « nouvelle évangélisation » a d’ailleurs été prononcée la première fois par Jean-Paul II à Nowa Huta, une ville de Pologne qui devait être construite sans église…

Q – Quelles sont les bases bibliques de la mission ?

Toute l’Écriture Sainte est une base essentielle pour la mission. En effet, la Bible est la Parole de Dieu qui vient jusqu’à nous pour nous annoncer l’Amour miséricordieux du Père et qui nous appelle à marcher à sa suite en en vivant toujours plus en profondeur. Mais nous pouvons nous arrêter d’une manière particulière aux livres de la nouvelle alliance et en priorité à l’Évangile afin de voir comment Jésus lui-même a préparé la mission et l’a vécue. Ensuite, il est bon de pouvoir considérer la figure de l’Apôtre Paul qui est vraiment l’archétype du missionnaire : il cherche et persécute croyant être dans la vérité, il fait une rencontre personnelle avec Jésus sur le chemin de Damas et reçoit le baptême au cœur de la communauté, il part en mission.

Q – Quels textes du Magistère faut-il relire ?

Il me semble que trois textes sont essentiels. Ce choix ne supprime évidemment pas tous les autres documents qui chacun apporte un élément de réflexion dans la réflexion théologique, spirituelle et pastorale dans le domaine de la nouvelle évangélisation.

Tout d’abord, il y a le décret Ad Gentes du Concile Vatican II qui est une merveilleuse synthèse de la réflexion des Pères conciliaires dans le domaine de l’évangélisation.

Ensuite, datant de 1975, il y a l’exhortation apostolique de Paul VI, Evangelii Nuntiandi, qui fait suite au synode de 1974 sur l’évangélisation. Elle est une véritable charte de la nouvelle évangélisation. Enfin, il me semble important de noter l’encyclique de Jean-Paul II, Redemptoris Missio, qui est comme une clé de voute de la théologie missionnaire.

Q – Quel est l’acteur principal de toute évangélisation ?

Le grand acteur de toute évangélisation, c’est l’Esprit Saint. C’est lui qui donne de pouvoir proclamer en pleine vérité que Jésus-Christ est Seigneur. C’est lui qui transforme les cœurs et donne de pouvoir aimer comme Jésus nous aime. C’est pourquoi, il est fondamental de se mettre à l’écoute de ce que l’Esprit dit aux Églises et donc à l’Église vers laquelle on est envoyé (cf Apocalypse 2, 7.11.17.29 ; 3, 6.13.22.).

Q – Quelle est l’âme de la nouvelle évangélisation ?

Tout évangélisateur est appelé à annoncer la miséricorde divine. Pour le faire, il doit lui-même en faire l’expérience qui découle d’une rencontre personnelle et toujours plus profonde de Jésus-Christ. Aussi, c’est la miséricorde qui sera l’âme de la nouvelle évangélisation.

Citons ici les mots de Jean-Paul II lors de son dernier voyage en Pologne. Lors de la messe de consécration de la basilique de Lagiewniki, sanctuaire de la miséricorde, le Saint Père nous envoie en mission en faisant œuvre de charité en annonçant la miséricorde : « Que le message qui émane de ce lieu, se répande partout dans tout notre pays natal et dans le monde entier. Puisse s’accomplir cette promesse de notre Seigneur Jésus Christ : « D’ici jaillira une étincelle qui préparera le monde pour mon retour à la fin des temps. » Il nous incombe de raviver sans cesse cette étincelle de la grâce de Dieu et de transmettre au monde ce feu de la miséricorde. C’est dans la miséricorde de Dieu que le monde obtiendra la paix, et l’homme la béatitude ! À vous chers frères et sœurs, je confie cette tâche : soyez des témoins de la miséricorde ! »

Q – Comment décrivez-vous, en quelques mots, le processus de toute évangélisation ?

Il est difficile de faire cela en quelques mots car il y a plusieurs éléments qui s’appellent mutuellement. De fait, l’évangélisation est un acte intégral qui transforme l’homme dans toutes ses dimensions, ce qui conduit au renouveau de l’humanité entière. Pour cela l’acte de l’évangélisation est un témoignage de vie qui prend sa source dans la conversion due à une rencontre personnelle avec le Christ. Or, cette rencontre, qui est un véritable changement de vie, est une Bonne Nouvelle qu’on ne peut garder pour soi mais qui se donne dans une annonce explicite de la personne de Jésus invitant à une adhésion du cœur toujours plus profonde non seulement de celui qui entendant la Parole mais également de celui qui la proclame.

Un dernier élément englobe l’ensemble de ce processus, c’est l’importance de la communauté de l’Église. On ne peut être missionnaire qu’en étant envoyé, mandaté par l’Église.

Dans ce processus missionnaire, Dieu est véritablement à l’œuvre, c’est pourquoi il est essentiel d’être à l’écoute de ce qu’il veut nous dire au travers des signes qu’Il nous donne, nous ouvrant ainsi à des initiatives d’apostolat.

Q – Quels critères de discernement et quelles étapes pour la mise en œuvre d’un projet pastoral d’évangélisation ?

La première chose est de savoir où l’on va, d’avoir une vision missionnaire sinon on risque de tourner en rond et de se décourager. Deuxièmement, la disponibilité du cœur et le désir de conversion doivent permettre au missionnaire de réajuster son projet tout en restant fidèle à la ligne directrice fondatrice du projet. A ces deux éléments on peut rajouter l’importance d’avoir une connaissance sociologique du terrain missionnaire afin de savoir comment agir pour que l’annonce de l’Évangile puisse s’accomplir avec efficacité suivant le dessein de Dieu.

Ceci étant posé, le pasteur peut mettre en œuvre un projet missionnaire en sachant déléguer et choisir des collaborateurs dont on respectera les charismes et qu’on encouragera à la mission par une authentique charité fraternelle. Puis une réflexion doit se faire sur les structures à mettre en place afin qu’elles soient véritablement au service de la mission, tout en sachant les faire évoluer si besoin est pour avoir une évangélisation qui soit adaptée au terrain.

Le lieu principal du renouvellement et de l’enracinement de la vie chrétienne est la liturgie et tout particulièrement l’Eucharistie. En étant fervente et fidèle à l’Église, elle aura une portée profondément missionnaire. Pour conduire vers cette communauté liturgique celui que l’on évangélise, il peut être nécessaire de devoir passer par différentes étapes. C’est pourquoi il est important d’avoir des lieux relais, où chacun pourra mettre ses charismes au service des autres.

Q – En conclusion, vous citez mon livre « Dieu est de retour » : qu’y avez-vous trouvé ?

On peut dire en un seul mot que j’y ai trouvé de l’Espérance. En effet, bien souvent lorsqu’on parle de la mission, de l’évangélisation, on ne sait pas trop quoi faire ni comment faire, ou on a envie de baisser les bras du fait de l’immensité de la tâche à remplir. Vous y montrez qu’avec audace, dans la fidélité à l’Église, on peut aller annoncer Jésus-Christ dans tous les milieux et avec des moyens auxquels on n’aurait jamais pensé. C’est toutes les dimensions de la vie du baptisé qui sont appelées à être missionnaires.

(1) Pour annoncer l’Evangile aujourd’hui, Pierre Le Bourgeois, Editions Salvator, septembre 2010 (acheter sur Amazon)
(2) Dieu est de retour, la nouvelle évangélisation de la France, Jean-Baptiste Maillard, Editions de L’œuvre, juin 2009 (acheter sur Amazon)

Propos recueillis par Jean-Baptiste Maillard

Source : Zenit

Prêtres sans frontières ?

Lors du synode sur le Moyen-Orient réuni au Vatican, Mgr Giorgio Bertin, évêque de Djibouti et administrateur apostolique de Mogadiscio (Somalie), a proposé de créer des « Prêtres sans frontières » prêts à intervenir dans des situations d’urgence. A l’instar de « Médecins sans frontières », ces prêtres ou religieux seraient volontaires pour un temps déterminé, à définir, constituant une « banque des prêtres disponibles ».

Il y a parfois des « situations d’urgence où il n’y a pas de prêtres attitrés ou où ils sont devenus insuffisants. Pourquoi alors, au niveau du Moyen-Orient ou de l’Eglise toute entière, ne pas +partager+ les prêtres que nous avons ? », a demandé Mgr Bertin, affirmant que la création d’un tel organisme pourrait constituer une « bouffée d’oxygène » pour les Églises du Moyen-Orient comme aux autres, dans leur vie quotidienne ou pour développer leur dimension missionnaire et donc l’évangélisation.

L’intervention a pu faire sourire certains participants du Synode. Mais il aimerait que les catholiques puissent renforcer leur témoignage de l’Évangile et l’annoncer aux musulmans, soulignant que les prêtres faisaient partie des « biens à partager ». Il a ainsi évoqué les situations d’urgence, comme au sein de son Église à Djibouti et en Somalie, où il n’y a pas de prêtres locaux et un manque chronique de vocations.

« Nous pourrions l’appeler «Prêtres sans frontières», a ajouté Mgr Bertin, expliquant que ces clercs seraient prêts à être envoyés et reçus en peu de temps. Pour cela, il faudra peut-être créer un bureau de coordination. »

Reste à voir si cette idée apparaîtra dans la cinquantaine de propositions finales qui seront faites au pape, au terme du synode.

Prêtres «Fidei donum»

La proposition de Mgr Bertin entend adapter la situation actuelle des prêtres dits « Fidei donum ». Ainsi, depuis l’Encyclique éponyme de Pie XII (1939-1958), publiée en avril 1957, les évêques du monde entier sont invités à porter avec le pape « le souci de la mission universelle de l’Église », non seulement par la prière et l’entraide, mais aussi en mettant certains de leurs prêtres et fidèles à la disposition de diocèses d’autres continents. Les prêtres envoyés restent attachés à leur diocèse d’origine et y reviennent après plusieurs années passées en mission.

Il existe déjà, au sein de la curie romaine, une « Commission interdicastères pour une distribution plus équitable des prêtres dans le monde ». Pour autant, l’envoi des prêtres «Fidei donum» est souvent du seul ressort des évêques et des prêtres eux-mêmes. A l’origine, les prêtres de Fidei donum étaient spécialement envoyés en Afrique, puis en Asie et Amérique latine.

Les prêtres sans frontières pourraient susciter de nombreuses vocations parmi les jeunes et seraient une réponse à la mondialisation.

Sources : d’après APIC – AFP – La Croix

La nouvelle évangélisation, selon le cardinal Ratzinger

Alors que Benoît XVI vient d’instituer la création du nouveau Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation par le motu proprio Ubicumque et semper (« partout et toujours »), nous publions ci-dessous le texte intégral d’une conférence donnée sur ce thème par le pape, alors cardinal Ratzinger, le 10 décembre 2000 pour le jubilé des catéchistes. Une vision, un programme. Pour le futur pape, évangéliser signifie « montrer le chemin pour apprendre l’art de vivre ». « Cet art ne peut être communiqué que par celui qui a la vie – celui qui est l’Evangile en personne » affirme-t-il. Un texte à relire d’urgence !

CONFÉRENCE DE S. Em. LE CARD. JOSEPH RATZINGER SUR LE THÈME DE LA NOUVELLE ÉVANGÉLISATION JUBILÉ DES CATÉCHISTES

Dimanche 10 décembre 2000

La vie humaine ne se réalise pas d’elle-même. Notre vie est une question ouverte, un projet incomplet qu’il nous reste à achever et à réaliser. La question fondamentale de tout homme est : comment cela se réalise-t-il – devenir un homme ? Comment apprend-t-on l’art de vivre ? Quel est le chemin du bonheur ? Evangéliser signifie : montrer ce chemin – apprendre l’art de vivre. Jésus a dit au début de sa vie publique : Je suis venu pour évangéliser les pauvres (Lc 4, 18) ; ce qui signifie : j’ai la réponse à votre question fondamentale ; je vous montre le chemin de la vie, le chemin du bonheur – mieux : je suis ce chemin. La pauvreté la plus profonde est l’incapacité d’éprouver la joie, le dégoût de la vie, considérée comme absurde et contradictoire. Cette pauvreté est aujourd’hui très répandue, sous diverses formes, tant dans les sociétés matériellement riches que dans les pays pauvres.

L’incapacité à la joie suppose et produit l’incapacité d’aimer, elle produit l’envie, l’avarice – tous les vices qui dévastent la vie des individus et du monde. C’est pourquoi nous avons besoin d’une nouvelle évangélisation – si l’art de vivre demeure inconnu, tout le reste ne fonctionne plus. Mais cet art n’est pas un objet de la science – cet art ne peut être communiqué que par celui qui a la vie – celui qui est l’Evangile en personne.

I. Structure et méthode de la nouvelle évangélisation

1. La structure

Avant de parler des contenus fondamentaux de la nouvelle évangélisation, je voudrais dire un mot à propos de sa structure et de la méthode appropriée. L’Eglise évangélise toujours et n’a jamais interrompu le cours de l’évangélisation. Elle célèbre chaque jour le mystère eucharistique, administre les sacrements, annonce la parole de vie – la Parole de Dieu, s’engage pour la justice et la charité. Et cette évangélisation porte ses fruits : elle donne la lumière et la joie, elle donne un chemin de vie à tant de personnes ; et beaucoup d’autres vivent, souvent même sans le savoir, de la lumière et de la chaleur resplendissantes de cette évangélisation permanente. Cependant, nous observons un processus progressif de déchristianisation et de perte des valeurs humaines essentielles qui est préoccupant. Une grande partie de l’humanité d’aujourd’hui ne trouve plus, dans l’évangélisation permanente de l’Eglise, l’Evangile, c’est-à-dire une réponse convaincante à la question : Comment vivre ?

C’est pourquoi nous cherchons, outre l’évangélisation permanente, jamais interrompue, et à ne jamais interrompre, une nouvelle évangélisation, capable de se faire entendre de ce monde qui ne trouve pas l’accès à l’évangélisation « classique ». Tous ont besoin de l’Evangile ; l’Evangile est destiné à tous, et pas seulement à un cercle déterminé, et nous sommes donc obligés de chercher de nouvelles voies pour porter l’Evangile à tous.

Mais ici se cache également une tentation – la tentation de l’impatience, la tentation de chercher tout de suite le grand succès, de chercher les grands nombres. Ce n’est pas la méthode de Dieu. Pour le Royaume de Dieu, comme pour l’évangélisation, instrument et véhicule du Royaume de Dieu, est toujours valable la parabole du grain de sénevé (cf. Mc 4, 31-32). Le Royaume de Dieu recommence toujours de nouveau sous ce signe. La nouvelle évangélisation ne peut pas signifier : attirer tout de suite par de nouvelles méthodes plus raffinées les grandes masses qui se sont éloignées de l’Eglise. Non – ce n’est pas cela la promesse de la nouvelle évangélisation. La nouvelle évangélisation signifie : ne pas se contenter du fait que du grain de sénevé a poussé le grand arbre de l’Eglise universelle, ne pas penser que le fait que dans ses branches toutes sortes d’oiseaux peuvent y trouver place suffit – mais oser de nouveau avec l’humilité du petit grain, en laissant Dieu choisir quand et comment il grandira (Mc 4, 26-29). Toutes les grandes choses commencent toujours par un petit grain et les mouvements de masse sont toujours éphémères. Dans sa vision du processus de l’évolution, Teilhard de Chardin parle du « blanc des origines » : Le début des nouvelles espèces est invisible et introuvable pour la recherche scientifique. Les sources sont cachées – trop petites. Autrement dit : Les grandes réalités commencent dans l’humilité. Ne nous inquiétons pas de savoir si, et jusqu’à quel point, Teilhard a raison avec ses théories évolutionnistes ; la loi des origines invisibles dit une vérité – une vérité présente précisément dans l’agir de Dieu dans l’histoire : « Ce n’est pas parce que tu es grand que je t’ai élu, bien au contraire – tu es le plus petit des peuples ; je t’ai élu parce que je t’aime…  » dit Dieu au peuple d’Israël dans l’Ancien Testament, et il exprime ainsi le paradoxe fondamental de l’histoire du salut : Certes, Dieu ne compte pas avec les grands nombres ; le pouvoir extérieur n’est pas le signe de sa présence. Une grande partie des paraboles de Jésus indiquent cette structure de l’agir divin et répondent ainsi aux préoccupations des disciples, qui attendaient du Messie bien d’autres succès et signes – des succès du genre de ceux offerts par Satan au Seigneur : Tout cela – tous les royaumes du monde – je te le donnerai… (Mt 4, 9). Certes, Paul à la fin de sa vie a eu l’impression d’avoir porté l’Evangile jusqu’aux extrémités de la terre, mais les chrétiens étaient de petites communautés dispersées dans le monde, insignifiantes selon des critères séculiers.

En réalité, elles furent le levain qui pénètre de l’intérieur la pâte et portèrent en elles l’avenir du monde (cf. Mt 13, 33). Un vieux proverbe dit : « Le succès n’est pas un nom de Dieu ». La nouvelle évangélisation doit se soumettre au mystère du grain de sénevé, et ne doit pas prétendre produire tout de suite un grand arbre. Nous vivons tantôt dans la trop grande sécurité du grand arbre déjà existant, tantôt dans l’impatience d’avoir un arbre plus grand, plus vigoureux – nous devons au contraire accepter le mystère que l’Eglise est à la fois le grand arbre et le grain minuscule. Dans l’histoire du salut, c’est toujours en même temps Vendredi saint et Dimanche de Pâque…

2. La méthode

De cette structure de la nouvelle évangélisation découle aussi la méthode appropriée. Certes, nous devons utiliser de manière raisonnable les méthodes modernes pour nous faire entendre – mieux : pour rendre la voix du Seigneur accessible et compréhensible… Nous ne cherchons pas seulement l’écoute pour nous – nous ne voulons pas augmenter le pouvoir et l’extension de nos institutions, mais nous voulons nous mettre au service du bien des personnes et de l’humanité en faisant place à Celui qui est la Vie. Cette expropriation de soi-même, en l’offrant au Christ pour le salut des hommes, est la condition fondamentale d’un authentique engagement pour l’Evangile. « Je suis venu au nom de mon Père et vous ne m’accueillez pas » ; qu’un autre vienne en son propre nom, celui-là vous l’accueillez » dit le Seigneur (Jn 5, 43). Le signe distinctif de l’antéchrist est de parler en son nom propre. Le signe du Fils est sa communion avec le Père. Le Fils nous introduit dans la communion trinitaire, dans le cercle de l’amour éternel, dont les personnes sont des « relations pures », l’acte pur de se donner et de se recevoir. Le dessein trinitaire – visible dans le Fils, qui ne parle pas en son nom – montre la forme de vie du véritable évangélisateur – mieux encore, évangéliser n’est pas uniquement une façon de parler, mais une façon de vivre : vivre dans l’écoute et se faire la voix du Père. « Car il ne parlera pas de lui-même, mais ce qu’il entendra, il le dira » dit le Seigneur à propos de l’Esprit Saint (Jn 16, 13). Cette forme christologique et pneumatologique de l’évangélisation est en même temps une forme ecclésiologique : le Seigneur et l’Esprit construisent l’Eglise, se communiquent dans l’Eglise. L’annonce du Christ, l’annonce du Royaume de Dieu suppose l’écoute de sa voix dans la voix de l’Eglise. « Ne pas parler en son propre nom » signifie : parler dans la mission de l’Eglise…

De cette loi de l’expropriation découlent des conséquences très pratiques. Toutes les méthodes raisonnables et moralement acceptables doivent être étudiées – c’est un devoir d’utiliser ces possibilités de communication. Mais les paroles et tout l’art de la communication ne peuvent atteindre la personne humaine à la profondeur à laquelle doit arriver l’Evangile. Il y a quelques années, je lisais la biographie d’un excellent prêtre de notre siècle, Dom Didimo, curé de Bassano del Grappa. Dans ses notes, on trouve des paroles précieuses, fruit d’une vie de prière et de méditation. A ce propos, Dom Didimo dit par exemple : « Jésus prêchait le jour, la nuit il priait ». Par cette brève remarque il voulait dire : Jésus devait acquérir ses disciples de Dieu. Cela toujours valable. Nous ne pouvons pas gagner, nous, les hommes. Nous devons les obtenir de Dieu pour Dieu. Toutes les méthodes sont vides sans le fondement de la prière. La parole de l’annonce doit toujours baigner dans une intense vie de prière.

Nous devons y ajouter un élément supplémentaire. Jésus prêchait le jour, la nuit il priait – mais ce n’est pas tout. Sa vie tout entière fut – comme le montre de façon très belle l’Evangile de saint Luc – un chemin vers la croix, une ascension vers Jérusalem. Jésus n’a pas racheté le monde par de belles paroles, mais par sa souffrance et sa mort. Sa passion est une source de vie intarissable pour le monde ; sa passion donne force à sa parole.

Le Seigneur lui-même – en étendant et en élargissant la parabole du grain de sénevé – a formulé cette loi de fécondité dans la parole du grain de blé qui meurt, tombé en terre (Jn 12, 24). Cette loi est valable elle aussi jusqu’à la fin du monde, et – avec le mystère du grain de sénevé – elle est fondamentale pour la nouvelle évangélisation. Toute l’histoire le prouve. Il serait facile de le démontrer dans l’histoire du christianisme. Je me bornerai à rappeler ici le début de l’évangélisation dans la vie de saint Paul. Le succès de sa mission ne fut pas le fruit d’une grande habileté rhétorique ou de la prudence pastorale ; sa fécondité fut liée à sa souffrance, à sa communion dans la passion avec le Christ (cf. 1 Co 2, 1-5 ; 2 Co 5, 7 ; 11, 10 sq ; 11,30 ; Ga 4, 12-14). « Il ne lui sera donné que le signe du prophète Jonas » a dit le Seigneur. Le signe de Jonas est le Christ crucifié – ce sont les témoins, qui complètent « ce qui manque aux tribulations du Christ » (Col 1, 24). Dans toutes les périodes de l’histoire, se sont chaque fois de nouveau confirmés ces mots de Tertullien : Le sang des martyrs est une semence.

Saint Augustin dit la même chose d’une façon plus belle, en interprétant Jn 21, où la prophétie du martyre de Pierre et le mandat de paître les brebis, c’est-à-dire l’institution de son primat, sont intimement liés. Saint Augustin commente ainsi le texte Jn 21, 16 : « Pais mes brebis », c’est-à-dire souffres pour mes brebis (Sermo Guelf. 32 PLS 2, 640). Une mère ne peut donner la vie à un enfant sans souffrir. Tout accouchement implique la souffrance, est souffrance, et le devenir chrétien est un accouchement. Ou pour le dire avec les paroles du Seigneur : le Royaume de Dieu souffre violence (Mt 11, 12 ; Lc 16, 16), mais la violence de Dieu est la souffrance, est la croix. Nous ne pouvons donner vie aux autres sans donner notre vie. Le processus d’expropriation cité plus haut est la façon concrète (exprimée sous tant de formes diverses) de donner sa propre vie. Rappelons-nous la parole du Sauveur : « …Qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Evangile la sauvera…  » (Mc 8, 35).

II. Les contenus essentiels de la nouvelle évangélisation

1. Conversion

Pour ce qui est des contenus de la nouvelle évangélisation, il faut avant tout garder à l’esprit que l’Ancien et le Nouveau Testament sont inséparables. Le contenu fondamental de l’Ancien Testament est résumé dans le message de Jean Baptiste : Convertissez-vous ! Il n’y a pas d’accès à Jésus sans le Baptiste ; il n’est pas possible d’arriver à Jésus sans avoir répondu à l’appel de son précurseur, mieux encore : Jésus a fait sien le message de Jean dans la synthèse de sa propre prédication : Repentez-vous et croyez à l’Evangile (Mc 1, 15). Le mot grec pour se convertir signifie : repenser – remettre en question son propre mode de vie et le mode de vie ordinaire ; laisser entrer Dieu dans les critères de sa propre vie ; ne plus juger uniquement selon les opinions courantes. Se convertir signifie par conséquent : ne pas vivre comme tout le monde vit, ne pas faire ce que tout le monde fait, ne pas se sentir justifié en accomplissant des actions douteuses, ambiguës ou mauvaises par le fait que les autres font de même ; commencer à regarder sa propre vie avec les yeux de Dieu ; donc, chercher le bien, même s’il est dérangeant : ne pas s’en remettre au jugement des multitudes, des hommes, mais au jugement de Dieu – autrement dit : chercher un nouveau style de vie, une vie nouvelle. Tout cela n’implique pas de moralisme ; en réduisant le christianisme à la moralité, on perd de vue l’essence du message du Christ : Le don d’une nouvelle amitié, le don de la communion avec Jésus, et par la suite avec Dieu. Celui qui se convertit au Christ n’entend pas se créer une autarchie morale bien à lui, il ne prétend pas construire sa propre bonté par ses propres forces. La « Conversion » (métanoia) signifie précisément l’opposé : sortir de l’autosuffisance, découvrir et accepter son indigence – une indigence des autres et de l’Autre, de son pardon, de son amitié. La vie non-convertie est autojustification (je ne suis pas pire que les autres) ; la conversion est l’humilité de s’en remettre à l’amour de l’Autre, un amour qui devient mesure et critère de ma propre vie.

Ici nous devons également garder à l’esprit l’aspect social de la conversion. Certes, la conversion est avant tout un acte éminemment personnel, elle est personnalisation. Je me sépare de la formule « vivre comme tout le monde » (je ne me sens plus justifié par le fait que tous font ce que je fais) et je trouve devant Dieu mon propre moi, ma responsabilité personnelle. Mais la vraie personnalisation est également toujours une nouvelle et plus profonde socialisation. Le moi s’ouvre de nouveau au toi, dans toute sa profondeur, en donnant naissance à un nouveau Nous. Si le style de vie répandu dans le monde comporte un risque de dépersonnalisation, de vivre non pas sa propre vie, mais la vie de tous les autres, dans la conversion doit se réaliser le nouveau Nous du cheminement commun avec Dieu. En annonçant la conversion, nous devons aussi offrir un parcours de vie, un espace commun du nouveau style de vie. On ne peut pas évangéliser uniquement par des paroles ; l’Evangile crée la vie, il crée une communauté de parcours ; une conversion purement individuelle n’a pas de consistance…

2. Le Royaume de Dieu

Dans l’appel à la conversion est implicite – c’est même sa condition fondamentale – l’annonce du Dieu vivant. Le théocentrisme est fondamental dans le message de Jésus, et il doit être aussi au coeur de la nouvelle évangélisation. La parole clef de l’annonce de Jésus est : le Royaume de Dieu. Or le Royaume de Dieu n’est pas une chose, une structure sociale ou politique, une utopie. Le Royaume de Dieu est Dieu. Le Royaume de Dieu signifie : Dieu existe. Dieu vit. Dieu est présent et agit dans le monde, dans notre vie – dans ma vie. Dieu n’est pas une lointaine « cause ultime », Dieu n’est pas le « grand architecte » du déisme, qui a monté la machine du monde et qui se trouverait maintenant en dehors – bien au contraire : Dieu est la réalité la plus présente et décisive dans chaque acte de ma vie, à chaque moment de l’histoire. Dans son discours d’adieu, en quittant sa chaire à l’université de Münster, le théologien J.B. Metz a dit des choses inattendues de sa part. Metz, dans le passé, nous avait appris l’anthropocentrisme – le véritable avènement du christianisme aurait été le tournant anthropologique, la sécularisation, la découverte de la sécularité du monde. Puis il nous a appris la théologie politique – le caractère politique de la foi ; puis encore la « mémoire dangereuse » ; et enfin la théologie narrative. Après ce cheminement long et ardu, il nous dit aujourd’hui : le vrai problème de notre temps est la « Crise de Dieu », l’absence de Dieu camouflée par une religiosité vide. La théologie doit redevenir réellement theologia, un discours sur Dieu et avec Dieu. Metz a raison : L’unum necessarium pour l’homme est Dieu. Tout change, selon le fait que Dieu existe ou qu’il n’existe pas. Mais hélas ! – même nous, les chrétiens, nous vivons souvent comme si Dieu n’existait pas (si Deus non daretur). Nous vivons selon le slogan : Dieu n’existe pas, et s’il existe, il n’a rien à voir. C’est pourquoi l’évangélisation doit avant tout parler de Dieu, annoncer l’unique vrai Dieu : le Créateur – le Sanctificateur – Le Juge (cf. le Catéchisme de l’Eglise catholique).

Encore une fois, il faut garder à l’esprit l’aspect pratique. On ne peut pas faire connaître Dieu uniquement avec des paroles. On ne connaît pas une personne si on ne la connaît que par ouï-dire. Annoncer Dieu signifie introduire à la relation à Dieu : Enseigner à prier. La prière est la foi en acte. Et ce n’est que dans l’expérience de la vie avec Dieu qu’apparaît aussi l’évidence de son existence. C’est pour cette raison que sont si importantes les écoles de prière, de communauté de prière. Il y a complémentarité entre la prière personnelle (« dans sa propre chambre », seul devant les yeux de Dieu), la prière commune « para-liturgique » (« religiosité populaire ») et la prière liturgique. Oui, la liturgie est avant tout prière ; sa spécificité consiste dans le fait que son sujet primaire, ce n’est pas nous (comme dans la prière privée ou dans la religiosité populaire), mais Dieu lui-même – la liturgie est actio divina, Dieu agit et nous répondons à l’action divine. Parler de Dieu et parler avec Dieu doivent toujours aller de pair. L’annonce de Dieu nous guide à la communion avec Dieu dans la communion fraternelle, fondée et vivifiée par Jésus-Christ. C’est pourquoi la liturgie (les sacrements) n’est pas un thème secondaire par rapport à la prédication du Dieu vivant, mais la concrétisation de notre relation à Dieu. Dans ce contexte, qu’on me permette une observation générale sur la question liturgique. Notre manière de célébrer la liturgie est souvent trop rationaliste. La liturgie devient enseignement ; son critère est : se faire comprendre – ce qui aboutit bien souvent à la banalisation du mystère, à la prévalence de nos paroles, à la répétition de phraséologies qui semblent plus accessibles et plus agréables aux gens. Mais il s’agit d’une erreur non seulement théologique, mais aussi psychologique et pastorale. La vague d’ésotérisme, la diffusion des techniques asiatiques de relaxation et de vide mental montrent qu’il manque quelque chose dans nos liturgies. C’est justement dans notre monde d’aujourd’hui que nous avons besoin du silence, du mystère supra-individuel, de la beauté. La liturgie n’est pas l’invention du prêtre célébrant ou d’un groupe de spécialistes ; la liturgie (le « rite ») a grandi selon un processus organique au cours des siècles, elle porte en elle le fruit de l’expérience de foi de toutes les générations précédentes. Même si les participants ne comprennent probablement pas toutes les paroles, ils perçoivent leur signification profonde, la présence du mystère qui transcende toutes les paroles. Le centre de l’action liturgique n’est pas le célébrant ; le célébrant n’est pas devant le peuple en son nom propre – il ne parle pas de lui-même et pour lui-même, mais in persona Cristi. Ce ne sont pas les capacités personnelles du célébrant qui comptent, mais uniquement sa foi, dans laquelle transparaît Jésus-Christ. « Il faut que lui grandisse et que moi je décroisse » (Jn 3, 30).

3. Jésus-Christ

Par cette réflexion, le thème de Dieu s’est déjà étendu, et il s’est concrétisé dans le thème de Jésus-Christ : C’est seulement dans le Christ et par le Christ que le thème de Dieu devient réellement concret : le Christ est l’Emmanuel, le Dieu-avec-nous – la concrétisation du « Je suis », la réponse au déisme. Aujourd’hui la tentation est grande de réduire Jésus-Christ, le Fils de Dieu, à un simple Jésus historique, à un homme pur. On ne nie pas nécessairement la divinité de Jésus, mais au moyen de certaines méthodes on distille dans la Bible un Jésus à notre mesure, un Jésus possible et compréhensible d’après les paramètres de notre historiographie. Mais ce « Jésus historique » est un artefact, il est l’image de ses auteurs, et non l’image du Dieu vivant (cf. 2 Co 4, 4s ; Col 1, 15). Ce n’est pas le Christ de la foi qui est un mythe, mais le Jésus historique, qui est une figure mythologique auto-inventée par les divers interprètes. Les deux cents ans d’histoire du « Jésus historique » reflètent fidèlement l’histoire des philosophies et des idéologies de cette période.

Je ne peux pas, dans le cadre de cette conférence, développer les contenus de l’annonce du Sauveur. Je voudrais seulement citer brièvement deux aspects importants. Le premier est la suite du Christ – le Christ s’offre comme chemin de ma vie. Suivre le Christ ne signifie pas : imiter l’homme Jésus. Une tentative de ce genre échoue nécessairement – ce serait un anachronisme. Suivre le Christ a un but beaucoup plus élevé : ne faire qu’un avec le Christ, et arriver ainsi à l’union avec Dieu. Ce discours peut sembler étrange aux oreilles de l’homme moderne. Mais en réalité, nous avons tous soif d’infini : d’une liberté infinie, d’un bonheur sans limites. Toute l’histoire des révolutions des deux siècles passés ne s’explique que de cette façon. La drogue ne s’explique que de cette façon. L’homme ne se contente pas de solutions en de-çà du niveau de la divinisation. Et tous les chemins proposés par le « serpent » (Gn 3, 5), c’est-à-dire par le savoir du monde, échouent. Le seul chemin est la communion avec Jésus-Christ, réalisable dans la vie sacramentelle. Suivre le Christ n’est pas une question de moralité, mais un thème « mystérique » – un ensemble fait d’action divine et de réponse de notre part.

Nous rencontrons ainsi, dans le thème de la suite, l’autre centre de la christologie auquel je voulais faire allusion : le mystère pascal – la croix et la résurrection. Dans les reconstructions du « Jésus historique », le thème de la croix est en général dépourvu de signification. Selon une interprétation « bourgeoise », c’est un incident en soi évitable, sans valeur théologique ; selon une interprétation révolutionnaire, c’est la mort héroïque d’un rebelle. La vérité est tout autre. La croix appartient au mystère divin – elle est l’expression de son amour jusqu’à la fin (Jn 13, 1). Suivre le Christ est participer à sa croix, s’unir à son amour, transformer notre vie, en donnant naissance à l’homme nouveau, créé selon Dieu (cf. Ep 4, 24). Celui qui oublie la croix oublie l’essence du christianisme (cf. 1 Co 2, 2).

4. La vie éternelle

Le dernier élément central de toute véritable évangélisation est la vie éternelle. Aujourd’hui, nous devons annoncer notre foi avec une nouvelle vigueur, dans la vie quotidienne. Je me bornerai à ne citer ici qu’un aspect de la prédication de Jésus, qui est souvent négligé aujourd’hui : l’annonce du Royaume de Dieu est l’annonce d’un Dieu présent, d’un Dieu qui nous connaît et nous écoute ; d’un Dieu qui entre dans l’histoire pour faire justice. Cette prédication est donc aussi l’annonce du jugement, l’annonce de notre responsabilité. L’homme ne peut pas faire uniquement ce qu’il veut. Il sera jugé. Il doit rendre compte. Cette certitude vaut pour les puissants comme pour les simples.

Lorsqu’elle est acceptée, les limites de chaque pouvoir de ce monde sont tracées. Dieu fait justice, et lui seul peut la faire en dernier. Nous y réussirons d’autant mieux, si nous sommes capables de vivre sous le regard de Dieu et de communiquer au monde la vérité du jugement. Ainsi l’article de foi du jugement, sa puissance formatrice pour les consciences, est un contenu central de l’Evangile, qui est vraiment une bonne nouvelle. Cela l’est pour tous ceux qui subissent l’injustice du monde et cherchent la justice. De cette manière, on comprend aussi la connexion entre le Royaume de Dieu et les « pauvres », ceux qui souffrent et tous ceux dont parlent les béatitudes du discours de la montagne. Ils sont protégés par la certitude du jugement, par la certitude qu’il y a une justice. Tel est le véritable contenu de l’article sur le jugement, sur Dieu-juge : Il y a une justice. Les injustices du monde ne sont pas le dernier mot de l’histoire. Il y a une justice. Seul celui qui refuse qu’il y ait une justice peut s’opposer à cette vérité. Si nous prenons au sérieux le jugement et la gravité de la responsabilité qui en découle pour nous, nous comprenons bien l’autre aspect de cette annonce, à savoir la rédemption, le fait que par la croix, Jésus a assumé nos péchés ; que Dieu lui-même, dans la passion de son Fils, se fait l’avocat de nos péchés, en rendant ainsi possible la pénitence, l’espérance pour le pécheur repenti, une espérance merveilleusement exprimée dans les paroles de saint Jean : devant Dieu, nous réconforterons notre coeur, quoi qu’il nous reproche. Dieu est plus grand que notre coeur, et il connaît toute chose (1 Jn 3, 19s). La bonté de Dieu est infinie, mais nous ne devons pas réduire cette bonté à une mièvrerie édulcorée et privée de vérité. Ce n’est qu’en croyant au juste jugement de Dieu, en ayant faim et soif de la justice (cf. Mt 5, 6) que nous ouvrons notre coeur et notre vie à la miséricorde divine. On le voit : la foi dans la vie éternelle ne rend pas la vie terrestre insignifiante. Bien au contraire : Ce n’est que si la mesure de notre vie est l’éternité, que notre vie sur terre est grande elle aussi, et qu’elle possède une valeur immense. Dieu n’est pas le concurrent de notre vie, mais le garant de notre grandeur. Ainsi, nous revenons à notre point de départ : Dieu. Lorsque nous considérons bien le message chrétien, nous ne parlons pas de beaucoup de choses. Le message chrétien est en réalité très simple. Nous parlons de Dieu et de l’homme, et ce faisant, nous disons tout.

Source : Vatican

D’où vient la nouvelle évangélisation ?

Alors que Benoît XVI vient d’instituer le nouveau Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation par le motu proprio Ubicumque et semper (« partout et toujours »), il est bon de revenir aux sources de ce qu’est cette nouvelle évangélisation. Quelques explications extraites de mon livre Dieu est de retour, la nouvelle évangélisation de la France (Editions de l’Oeuvre, 2009).

Le Christ envoie ses apôtres à tous les peuples, selon la finale de l’Evangile de Mathieu : « Allez vers toutes les nations, faites des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, leur enseignant à observer tout ce que je vous ai prescrit ». Jésus promet ensuite aux disciples et à nous : « Et je serai avec vous jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 19). Evangéliser, c’est répondre à cet appel du Christ à répandre l’amour de Dieu. Le message de l’Evangile doit donner au monde la révélation d’un chemin qui est aussi Vérité et Vie… Or le monde évolue. Pour répondre aux nouveaux défis qu’apporte cette modernité, l’annonce du message – et non pas le message lui-même ! – doit s’adapter.

Depuis Vatican II, cette prise de conscience est encouragée par le pape Paul VI à travers plusieurs textes conciliaires dont le décret sur l’activité missionnaire de l’Eglise et le décret sur l’apostolat des laïcs en 1965. De ce dernier décret naîtra en 1967 le Conseil des Laïcs afin de promouvoir et coordonner leur apostolat. En 1974, le 4e Synode des évêques se réunit à Rome sur le thème de l’évangélisation dans le monde moderne. L’histoire raconte qu’au cours d’une des sessions finales, le Rapporteur général, un certain Karol Wojtyla, archevêque de Cracovie et consulteur au Conseil des Laïcs, demande la parole. Dans une intervention qui va s’avérer par la suite prophétique, le cardinal Wojtyla propose que les recommandations du Synode des évêques soient confiées au pape de sorte que Sa Sainteté puisse désormais les prendre à son compte. Le pape accepte. Ainsi est publiée l’exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi du pape Paul VI, texte de référence sur l’évangélisation dans le monde moderne, qui explique clairement et en pratique la façon dont nous devons annoncer le Christ.

Depuis Jean-Paul II…

Devenu pape, Jean-Paul II va naturellement donner son plein élan à cette prise de conscience de Vatican II. Il emploie le terme « nouvelle évangélisation » pour la première fois, le 9 juin 1979, en Pologne, devant les ouvriers de Nowa Huta, l’un des hauts lieux de résistance au communisme : « En ces temps nouveaux, en cette nouvelle condition de vie, l’Évangile est de nouveau annoncé. Une nouvelle évangélisation est commencée, comme s’il s’agissait d’une nouvelle annonce, bien qu’en réalité ce soit toujours la même. La croix se tient debout sur le monde qui change ».

Puis en 1983, à Haïti, il exhorte le peuple des croyants à se lancer dans une « nouvelle évangélisation, nouvelle dans son ardeur, nouvelle dans ses méthodes et dans son expression ».

Depuis lors, l’expression « nouvelle évangélisation » est entrée dans notre langage courant pour désigner ces nouvelles méthodes d’évangélisation. Mais poursuivons. L’apostolat des laïcs n’est pas étranger à cet appel de Jean-Paul II, bien au contraire. Il les appelle même à jouer un rôle central dans cette nouvelle évangélisation. En 1988, dans son exhortation apostolique post-synodale Christifideles laici, sur la vocation et la mission des laïcs dans l’Eglise et dans le monde, il rappelle à plusieurs reprises « l’urgence » d’une nouvelle évangélisation menée par les laïcs :
« L’heure est venue d’entreprendre une nouvelle évangélisation, déclare-t-il ; le phénomène de la sécularisation frappe les peuples qui sont chrétiens de vieille date, et ce phénomène réclame, sans plus de retard, une nouvelle évangélisation » (1)
« L’Eglise, qui observe et vit l’urgence actuelle d’une nouvelle évangélisation, ne peut esquiver la mission permanente qui est celle de porter l’Evangile à tous ceux qui – et ils sont des millions et des millions d’hommes et de femmes – ne connaissent pas encore le Christ Rédempteur de l’homme. C’est là la tâche la plus spécifiquement missionnaire que Jésus a confiée et de nouveau confie chaque jour à Son Eglise. » (2)
« L’accord et la coopération avec le but apostolique de l’Eglise, qui est « l’évangélisation et la sanctification des hommes, et la formation chrétienne de leur conscience, afin qu’ils soient en mesure de pénétrer de l’esprit de l’Evangile les diverses communautés et les divers milieux ». Dans cette perspective, à toutes les formes d’association des fidèles laïcs et à chacune d’elles on demande qu’elles soient animées d’un élan missionnaire qui en fasse des instruments toujours plus actifs d’une nouvelle évangélisation. » (3)

Mais ce n’est pas terminé ! En 1990, pour le 25e anniversaire du décret de Vatican II sur l’activité missionnaire de l’Eglise, Jean-Paul II consacre l’encyclique Redemptoris Missio à « l’urgence de l’activité missionnaire ». Dans son introduction, Jean-Paul II écrit : « J’estime que le moment est venu d’engager toutes les forces ecclésiales dans la nouvelle évangélisation et dans la mission ad gentes (4). Aucun de ceux qui croient au Christ, aucune institution de l’Eglise ne peut se soustraire à ce devoir suprême : annoncer le Christ à tous les peuples ».

Cette nouvelle évangélisation n’est donc pas un feu de paille. En 1992, Jean-Paul II publie encore Dabo Vobis, une exhortation apostolique adressée à l’épiscopat, au clergé et aux fidèles sur la formation des prêtres dans les circonstances actuelles. « La tâche pastorale prioritaire de la nouvelle évangélisation, écrit-il, incombe à tout le peuple de Dieu et demande une nouvelle ardeur, de nouvelles méthodes, et un nouveau langage pour l’annonce et le témoignage évangéliques. Il exige que les prêtres soient radicalement et totalement plongés dans le mystère du Christ et soient capables de réaliser un nouveau style de vie pastorale ». On ne saurait être plus clair.

Pour le Jubilé de l’an 2000, Jean-Paul continuera d’exhorter les croyants à une nouvelle évangélisation, en s’adressant par exemple aux diacres dans un discours intitulé « Apôtres de la nouvelle évangélisation » : « Chers diacres, leur disait-il, soyez des apôtres actifs de la nouvelle évangélisation. Apportez à tous le Christ ! Grâce à votre engagement également, que son Royaume s’étende dans votre famille, dans votre milieu de travail, dans votre paroisse, dans votre diocèse, dans le monde entier ! » (5).

Pour en savoir plus : Dieu est de retour

(1) Jean-Paul II, Christifideles laici, § 4
(2) Ibid, § 35
(3) Ibid, § 30
(4) Ad gentes signifie vers le monde païen.
(5) Discours de Jean-Paul II lors d’une rencontre avec les diacres permanents pour le Jubilé des diacres, 19 février 2000

Copyrights © Dieu est de retour – Editions de L’Oeuvre 2009

Conférence sur la nouvelle évangélisation

Alors que Benoît XVI vient d’officialiser la création du nouveau Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation par le motu proprio Ubicumque et semper (« partout et toujours »), nombre de catholiques s’interrogent…

D’où vient la nouvelle évangélisation ? Est-ce une formule passée de mode ? Combien de fois Benoît XVI en a-t-il parlé depuis son élection ? En quoi est-elle « nouvelle » ? Pourquoi le « Premier monde » a-t-il besoin d’une nouvelle évangélisation ? Comment, concrètement, la mettre en oeuvre ?

A partir de son livre « Dieu est de retour, la nouvelle évangélisation de la France », paru en 2009 aux éditions de l’Oeuvre, et pour répondre à toutes ces questions, Jean-Baptiste Maillard donne une conférence sur ce thème le 28 octobre prochain à 20h45 à la paroisse Saint Léon à Paris.

Exemples donnés : un séminariste qui évangélise par l’auto-stop, un prêtre qui se laisse aborder par les jeunes en boîte de nuit, une religieuse sur les plages au milieu des dealers, un groupe de pop-louange, des enfants et leur colis-mission ou encore des laïcs qui vont à la rencontre du « Christ sans-abri » dans les gares parisiennes…

La nouvelle évangélisatin, jeudi 28 octobre, paroisse Saint Léon 1, Place du Cardinal Amette 75015 Paris – Tél. 01 53 69 60 10. Entrée gratuite.

S’inscrire à la conférence sur Facebook

Plus d’infos sur le livre (recensions, revue de presse, etc.) : www.dieuestderetour.com

Plus d’infos sur les journées « Tennis et prière » et les autres conférences : site du diocèse de Paris

Et vous, quelle sera votre expérience avec L’1visible ?

Lancement de www.l1visibleetvous.com : 12 rencontres, 12 histoires, 12 expériences avec L’1visible

Au moment même où Benoît XVI publie le motu proprio « partout et toujours » concernant la création du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, le journal L’1visible, premier mensuel gratuit catholique en France, lance un site Internet de témoignages et d’expériences en vidéo.

Ce site répond à de nombreuses questions : comment est perçu L’1visible, comment se distribue-t-il, comment s’abonner ou abonner sa propre paroisse ? Il est destiné à être alimenté régulièrement de nouveaux témoignages.

Parmi les témoiganges, le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la Conférence épiscopale pour qui « l’intérêt d’un journal comme L’1visible est de permettre d’entrer en relation avec les gens ». De son côté, le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon et Primat des Gaules déclare dans une des vidéos : « ce nouveau journal relève d’une certaine audace évangélisatrice ». Pour Mgr Legrez, évêque de Saint Claude, L’1visible est « un gratuit réalisé par des gens très différents dans l’Eglise, et ça c’est très beau. »

On trouve aussi le Père René-Luc, à Albi pour qui ce gratuit est « un projet d’évangélisation en lien avec la réalité locale » ou encore un aumônier d’hôpital, dominicain, qui raconte que « ce journal permet de créer du lien avec les malades ».

Lancé en février 2010 dans un but d’évangélisation, L’1visible a déjà été diffusé à plus d’1 million d’exemplaires. De nombreuses paroisses, doyennés, lycées, hôpitaux et prisons ont fait le choix de s’abonner à L’1visible et 35 diocèses ont collaboré à l‘édition spéciale JMJ pour les jeunes.

Voir le site : www.l1visibleetvous.com

Mgr Fisichella : « la nouvelle évangélisation n’est pas une formule passe partout »

Ce matin près la Salle de presse du Saint-Siège, le président du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, Mgr Rino Fisichella, a présenté le motu proprio « Ubicumque et Semper » (partout et toujours) par lequel Benoît XVI institue ce nouveau dicastère.

« La question de la nouvelle évangélisation, a-t-il commencé, a été ces dernières décennies objet d’une profonde réflexion de la part du magistère… et l’objectif constitue un grand défi pour l’Eglise entière. Elle doit trouver les formes adéquates au renouvellement de son annonce auprès des nombreux baptisés qui ne perçoivent plus leur appartenance à la communauté chrétienne, sont victimes du subjectivisme ambiant ou d’un enfermement dans un individualisme privé de responsabilité. Ce motu proprio concerne principalement les Eglises d’ancienne tradition ayant besoin d’un nouvel élan missionnaire pour parvenir à répondre aux interrogations de notre temps. »

Comme l’indique le document, a ajouté Mgr Fisichella « la nouvelle évangélisation n’est pas une formule passe partout ou même magique, mais bien plus. Il s’agit d’élaborer une pensée forte, capable de soutenir une action pastorale élevée, capable de vérifier précisément les différentes traditions et objectifs que ces Eglises possèdent de par leur histoire. Une pluralité qui ne met pas en péril l’unité fournira une bonne efficacité auprès de nos contemporains. La nouvelle évangélisation, qui n’est pas une formule abstraite, a des contenus théologiques et pastoraux, renforcés par un magistère récent, ayant constamment porté son attention aux approches nouvelles. Elle tient également compte des multiples initiatives par lesquelles évêques, conférences épiscopales et associations de fidèles ont abordé la question de la nouvelle évangélisation. (…) Une des taches du nouveau dicastère est la promotion du nouveau catéchisme, un des fruits majeurs de la ligne conciliaire, car il rassemble harmonieusement tout le patrimoine dogmatique et constitue le meilleur instrument de diffusion de la foi de toujours face aux évolutions et aux nouvelles interrogations des croyants et du monde. C’est pourquoi, a conclu le président du nouveau dicastère, il faudra mettre toutes les formes que le progrès de la communication propose au service de la nouvelle évangélisation. »

Source : VIS

Appelés à la vérité – nouvelle évangélisation et laïcité

Le numéro 50 de Liberté Politique vient de paraître et titre « Appelés à la vérité – nouvelle évangélisation et laïcité ». A ne pas manquer !

Présentation :

Le pape Benoît XVI vient de créer un nouveau dicastère pour promouvoir la nouvelle évangélisation des pays de vieille chrétienté gagnés par une sécularisation continue : une occasion de porter un regard rétrospectif sur la question. Pourquoi les Églises occidentales ont-elles pratiquement toutes cessé d’annoncer la foi pendant plusieurs générations ? Après trente années de théorisation de l’« apostolat indirect », commencée bien avant le concile Vatican II, Paul VI mettait fin en 1974 à la pastorale de l’enfouissement. Depuis, les papes ne cessent d’appeler à une « nouvelle évangélisation ». Il s’agit, explique Benoît XVI, d’aider la société contemporaine à redécouvrir la direction de la vérité. Cette mission « socratique », selon le mot du pape lui-même, n’est pas sans obstacles, à commencer par le pluralisme de droit qui constitue le « régime mental » des démocraties libérales. Or ce prisme intellectuel et moral conditionne chez certains catholiques le sens de l’évangélisation et leur participation à la vie sociale et politique. Ouvrir le chemin de la vérité dans une société laïque ne va pas de soi quand la notion de vérité, donc de dialogue, est disqualifiée. L’enjeu est la définition de la foi, et sa dévitalisation, si elle se coupe de son horizon métaphysique, anthropologique et moral.

Dans la partie sur l’évangélisation, trois articles traitent de cette question :

– Au service de la vérité dans une société sécularisée – par Thibaud Collin

Le pluralisme de droit qu’est le « régime mental » des démocraties libérales conditionne chez certains catholiques le sens de l’évangélisation et leur participation à la vie sociale et politique. L’enjeu est la rationalité de la foi, et sa dévitalisation si elle se coupe de son horizon métaphysique, anthropologique et moral.

– L’évangélisation entre chrétienté et enfouissement (1940-1965) – par Jean Chaunu

Alors que Benoît XVI vient de créer un nouveau dicastère pour l’évangélisation, un regard rétrospectif sur la question s’impose. Après trente années de théorisation plus ou moins fumeuses de l’« apostolat indirect », Paul VI mettait fin en 1974 à la pastorale de l’enfouissement.

– La dissolution du progressisme chrétien – par Gérard Leclerc

Un récent numéro de la revue Esprit est consacré au « déclin du catholicisme européen ». Un traitement partial, réducteur, mais révélateur de ce qu’est devenu le progressisme chrétien : une pensée suiviste, effrayée par la contradiction chrétienne, incapable de penser la place de l’Église dans le monde avec une réelle liberté

Pour en savoir plus : Liberté Politique

Addendum :

A l’occasion de la sortie de ce numéro, Liberté Politique et l’Espace Bernanos proposent une conférence-débat sur le thème « Nouvelle évangélisation et laïcité – comment sortir de la pastorale de l’enfouissement ? » le mercredi 13 octobre prochain. Plus d’infos : Liberté Politique

Angola : « Il faut de plus grands efforts d’évangélisation pour combattre la sorcellerie »

« Il faut de plus grands efforts d’évangélisation pour combattre la sorcellerie » a déclaré à Fides l’évêque de Caxito (Angola). La situation huit ans après la fin de la guerre, la diffusion de croyances comme la sorcellerie, l’écart entre les riches et les pauvres, la nécessité de ré-évangéliser une partie du pays après 20 ans de marxisme, sont parmi les thèmes traités par Mgr Antonio Jaca dans une interview à l’Agence Fides, dont nous reproduisons des extaits ici. Lors de son voyage en Angola en mars 2009, Benoît XVI avait justement appelé les catholiques angolais à évangéliser les adeptes de la sorcellerie (lire ici).

Fides : Pouvez-vous nous présenter votre diocèse et en particulier les problématiques de l’évangélisation ?

Mgr Antonio Jaca : Caxito est l’un des diocèses nés de la division de l’Archidiocèse de Luanda, duquel sont nés deux autres nouveaux diocèses. Caxito a un peu moins d’un million d’habitants dont 400.000 sont catholiques. Il y a plusieurs sectes, pour la plupart d’origine congolaise, et des fidèles musulmans, mais la plupart des habitants sont chrétiens et notamment catholiques.
L’Angola a fêté en 1991 ses 500 ans d’évangélisation. Nous ne sommes donc pas une nouvelle communauté, nous avons derrière nous une très longue histoire d’évangélisation. Nous avons cependant eu plus de 20 ans de marxisme qui ont laissé des séquelles, surtout chez les nouvelles générations. Nous avons commencé à ré-évangéliser le pays. Ce n’est pas une tâche facile car on a constaté, bien que les églises soient pleines le dimanche, que la population n’était pas suffisamment christianisée. La foi n’est pas suffisamment forte pour lutter contre des phénomènes comme les sectes et contre les vieilles croyances comme la sorcellerie. Il faut miser sur la formation pour faire en sorte que les nouveaux baptisés soient bien formés, mettre l’accent sur la formation biblique de nos fidèles. Pour ces tâches nous mettons notre espoir dans les catéchistes. Le défi est de les former pour qu’ils soient de précieux prêtres.

Lors de sa visite en Angola, Benoît XVI avait mis en garde les fidèles par rapport à la sorcellerie. Pouvez-vous nous décrire le phénomène ?

Les croyances relatives à la sorcellerie sont un problème très grave, surtout parce qu’il y a des enfants et des personnes âgées accusées d’être des sorciers. C’est un problème qui préoccupe l’Eglise, mais l’Etat aussi commence à prendre acte du danger représenté par ces croyances. Du point de vue ecclésial, celui qui croit en la sorcellerie est une personne qui n’a pas été suffisamment évangélisée, dont la foi n’est pas assez forte pour faire du Christ la seule réponse de sa vie. Nous cherchons à former ces personnes, en leur disant que le mal existe, que le diable est à l’œuvre, mais que le Christ a vaincu le mal par la Résurrection. La foi nous dit donc qu’il n’existe rien de plus fort que Jésus. Il n’y a donc pas de raison de croire en les esprits mauvais qui nous font du mal, car la foi est notre plus grande sécurité contre le mal. Ces croyances sont enracinées dans la culture populaire. Nous devons travailler surtout avec les nouvelles générations pour dépasser ces superstitions, en accroissant leur foi. Car plus la foi est forte plus on est capable de dépasser ces genres de croyances.

La sorcellerie est-elle un symptôme de la diffusion, même en Angola, de la culture matérialiste ?

Non, elle a davantage à voir avec la pauvreté, la misère, les difficultés de la vie et de la culture locale. Dans la culture Bantu, il faut avoir des réponses pour tout : si quelqu’un meurt il faut savoir pourquoi il est mort… Ce qui signifie comprendre comment il est mort, qui l’a tué. A cela s’ajoute la pauvreté, l’insuffisance des services médicaux, la malnutrition, la mortalité infantile encore forte. Les personnes face à ces difficultés cherchent à en sortir par la sorcellerie ou en adhérant aux sectes, qui renforcent ce genre de croyances.

La guerre civile qui s’est conclue en 2002 a-t-elle laissé des conséquences dans votre diocèse ?

Une grande partie de mon diocèse a été touché par la guerre. Dans la région, se sont établies des populations qui viennent du Sud de l’Angola. On cherche à les faire rentrer dans leur région d’origine, mais ce n’est pas facile, car la guerre a provoqué de très graves blessures. Il est vrai que comme peuple angolais nous avons fait le choix d’oublier le passé, mais les blessures n’ont pas encore été guéries, les personnes ont du mal à pardonner. Nous devons donc continuer le travail de réconciliation. Nous avons créé la Commission « Justice, paix et réconciliation » qui travaille pour que la population non seulement oublie mais pardonne.

La guerre a provoqué des dégâts sociaux très graves, mais ceux-ci sont aggravés par le fait que la politique n’accorde pas suffisamment d’attention à ces problèmes. Il faut investir dans l’éducation et le système sanitaire. Au cours de mes tournées dans le diocèse j’ai vu des missions détruites qui attendent d’être reconstruites, j’ai remarqué que les routes étaient insuffisantes et j’ai rencontré des réfugiés sans papiers, qui avaient des difficultés pour faire enregistrer leurs enfants.

Y a-t-il eu des progrès dans la redistribution des bénéfices du pétrole angolais ?

Il y a eu des progrès au niveau économique. En particulier, les grandes routes reliant les villes les plus importantes ont été reconstruites, des hôpitaux et des écoles ont été construits, les investissements étrangers dans le pays ont augmenté. Le problème est que ces progrès économiques ont du mal à se traduire par une amélioration de la vie de la population. Il y a beaucoup d’argent qui circule dans le pays mais qui n’est pas distribué. L’écart entre les riches et les pauvres augmente et cela peut déboucher sur des tensions sociales. Il faut de plus grands efforts pour améliorer la vie des personnes. Dans le cadre de la Commission épiscopale « Justice et paix », je participe à un programme de vigilance du budget de l’Etat pour vérifier comment est dépensé l’argent public. Dans le pays, les gens prennent conscience que la politique doit rendre compte de ses responsabilité à l’égard du bien-être de la population.

Source : Fides

« Vérité, annonce et authenticité de vie à l’ère du numérique »

« Vérité, annonce et authenticité de vie à l’ère du numérique ». Le thème annoncé le 29 septembre par Benoît XVI pour la 14e Journée mondiale des communications sociales évoque évidemment la question de l’évangélisation et en particulier celle du témoignage.

Le message du pape sera publié le 24 janvier 2011, fête de saint François de Sales, patron des journalistes. Une note du Conseil pontifical pour les communications sociales explique que le thème « est centré sur la personne humaine, au cœur de tous les procédés de communication. Même à notre époque dominée en grande partie, et parfois conditionnée, par les nouvelles technologies, la valeur du témoignage personnel reste essentielle ».

« S’approcher de la vérité et assumer la tâche d’annoncer requiert, pour qui travaille dans le monde de l’information et spécialement pour les journalistes catholiques, la garantie d’une authenticité de vie non moins nécessaire à l’ère numérique ».

« Ce n’est pas la technologie en elle-même – poursuit la note – qui modifie ou augmente la crédibilité de l’informateur. Elle ne peut non plus changer les valeurs de référence en matière de communication. La vérité doit rester l’immuable point de référence des nouveaux médias et du monde numérique, élargissant les frontières de l’information et de la connaissance. Elle peut rendre plus proche la recherche de la vérité qui constitue l’objet fondamental de tous ceux qui travaillent dans le domaine de la communication. »

Source : VIS (Vatican Information Service)

Benoît XVI : « Le noyau de l’évangélisation, c’est l’Eucharistie »

Le moteur de l’évangélisation est l’eucharistie, affirme Benoît XVI. Pour le pape, l’évangélisation, ce n’est pas entrer en « compétition » avec d’autres influences à vaincre, mais répondre au devoir d’annoncer l’Evangile.

Le pape a reçu lundi matin un nouveau groupe d’évêques du Brésil – des régions Nord et Nord-Ouest – à l’occasion de leur visite ad limina. Mais le texte peut devenir une vraie référence aussi pour la « nouvelle évangélisation » au service de laquelle le pape vient de créer un nouveau Conseil pontifical.

Pour le pape, « l’affaiblissement de l’esprit misisonnaire n’est pas tant dû à des limites ou des carences des forces extérieures de l’action missionnaire traditionnelle, mais à l’oubli que la mission doit se nourrir d’un noyau plus profond, et ce noyau, c’est l’eucharistie ».

Le pape a invité les évêques à faire redécouvrir aux baptisés leur « responsabilité profonde » qui est d’annoncer l’Evangile, plutôt que de se limiter à étudier de nouvelles méthodes pour rendre le message du Christ « attirant ».

Le pape insiste sur le fait que la mission ne saurait se limiter à une « simple recherche » de nouvelles techniques ou de moyens pour rendre l’Eglise plus attirante et en mesure de vaincre la compétition avec des groupes religieux ou des idéologies relativistes ».

« L’Eglise, souligne le pape, ne fonctionne pas pour elle-même : elle est au service de Jésus Christ, elle existe pour faire en sorte que la Bonne Nouvelle soit accessible à toutes les personnes ».

Benoît XVI a cité à ce propos l’exemple du bienheureux espagnol originaire des Canaries José de Anchieta (1534-1597), premier missionnaire jésuite au Brésil notamment parmi les populations indigènes, et béatifié en 1980. Le pape a confié à l’intercession de ce grand témoin les objectifs pastoraux des évêques du Brésil, de façon à ce que « le nom du Christ soit toujours dans le cœur et sur les lèvres de chaque brésilien ».

Le pape a rappelé le style du P. Anchieta qui a annnoncé la Parole de Dieu « au milieu des Indigènes et des Portugais », non sans affronter des « dangers », ce qui lui a valu le titre « d’Apôtre du Brésil ».

Même si les hommes peuvent être sauvés par « d’autres moyens, grâce à la miséricorde de Dieu », il est cependant impossible de penser pouvoir être sauvé si, « par négligence, peur, honte ou pour suivre des idées fausses », on est un obstacle à l’annonce de l’Evangile.

Et à propos de la liberté religieuse, qui s’oppose à toute contrainte dans le domaine de la foi, le pape a cité ces paroles de Paul VI dans « Evangelii nuntiandi » : « Ce serait une erreur que d’imposer quelque chose à la conscience de nos frères. Mais proposer à cette conscience la vérité évangélique et le salut en Jésus Christ avec une pleine clarté et dans le respect absolu de leurs opinions libres (…) loin d’être une atteinte à la liberté religieuse, c’est un hommage à cette liberté ».

Paul VI se demande si « seuls le mensonge et l’erreur, la dégradation et la pornographie auraient le droit d’être proposés, et souvent, hélas, imposés par la propagnade destructrice des mass media, par la tolérance des lois, par la timidité des bons et la témérité des méchants ? »

Il conclut : « Plus qu’un droit, cette façon respectueuse de proposer le Christ et son Royaume, est un devoir de l’évangélisateur ».

Benoît XVI rappelle par conséquent que « l’appel à la mission » ne s’adresse pas exclusivement à un « groupe sélectionné de membres de l’Eglise », mais est « un impératif pour tous les baptisés, un élément essentiel de leur vocation ».

Le pape a également fait référence aux « engagements fondamentaux » pris par l’Eglise du Brésil en 2007 à Aparecida et notamment à celui de « réveiller la conscience des chrétiens » comme « disciples et missionnaires ».

Source : Zenit

Mon pontificat, un pèlerinage pour apporter Dieu au monde

Mon pontificat est un pèlerinage pour apporter Dieu au monde, dans l’espérance et la simplicité, a déclaré Benoît XVI dans son message aux participants au deuxième congrès mondial pour la Pastorale des pèlerinages et des sanctuaires qui se tient en Espagne, à Saint-Jacques-de-Compostelle (27-30 septembre). Il les invite à faire participer sanctuaires et pèlerinages au mouvement de la nouvelle évangélisation.

En cette année jubilaire de Saint-Jacques, le pape doit aussi se rendre, le 6 novembre, à ce grand sanctuaire espagnol qui abrite le tombeau de l’apôtre Jacques, frère de Jean (fils de Zébédée ou Jacques le Majeur).
Le pèlerinage de Compostelle est en Occident le troisième pèlerinage le plus important après Jérusalem et Rome. Mais Saint-Jacques-de-Compostelle a aussi été déclaré, en 1987, premier itinéraire culturel du Conseil de l’Europe. L’Europe est sillonnée d’anciens « Chemins de Saint-Jacques ». La coquille est son emblème; elles est également présente dans les armoiries de Benoît XVI.

Dans son message, le pape confie au congressistes que dès le début de son pontificat, il a voulu vivre son ministère « avec les sentiments du pèlerin qui parcourt les routes du monde avec espérance et simplicité ».
« Les pèlerinages vers les sanctuaires sont, insiste-t-il, non seulement des manifestations de la vie chrétienne mais aussi des espaces d’évangélisation, car ils réunissent un nombre croissant de pèlerins et de touristes religieux dont certains vivent des situations humaines et spirituelles compliquées, ou se sont éloignés de la foi et ont un faible sentiment d’appartenance ecclésiale ».

Voilà pourquoi il est nécessaire de leur proposer une « pastorale adéquate » en ce moment de l’histoire où il est urgent de lancer une nouvelle évangélisation ». Benoît XVI fait observer que les pas du « vagabond » n’ont pas de « destination finale déterminée ». En revanche, « le pèlerin a toujours un but, même si parfois il n’en est pas explicitement conscient ».

Quel est-il ? « La rencontre avec Dieu à travers le Christ, en qui toutes nos aspirations trouvent une réponse ». Cette deuxième édition du congrès est organisée par le Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, en collaboration avec l’archidiocèse de Compostelle. Le comité d’honneur est présidé par le roi d’Espagne, Juan Carlos, qui recevra Benoît XVI en novembre prochain. La première édition avait eu lieu à Rome, il y a 18 ans.

Source : Zenit

« Open Chrurch » : un festival pour étancher la soif spirituelle des jeunes

Consommer sans limite et sans modération, c’est le concept des « open-bars », pour étancher une soif d’alcool. Consommer sans limite et sans modération, c’est aussi le concept d’« Open-Church », mais pour étancher sa soif spirituelle ! Pour la 2e année consécutive, le festival est organisé à Toulouse. Pendant un mois, jusqu’au 20 octobre, la paroisse étudiante Saint-Pierre des Chartreux présente chaque soir une activité destinée aux jeunes. Pour le père Simon d’Artigue, responsable de la pastorale étudiante à Toulouse et curé de la paroisse Saint-Pierre, le festival « Open-Church » est la meilleure façon d’accueillir les nouveaux étudiants dans la « ville rose ». « On oublie que les étudiants ont une âme, déclare-t-il au micro de Charles-François Brejon, il s’agit donc de la nourrir cette année, l’Eglise catholique étant riche de ses propositions… Concerts, école d’oraison de Notre Dame de Vie, aumônerie des grandes écoles, mission auprès des plus démunis… L’Eglise est largement ouverte pour ceux qui ont soif. »

Ecouter l’interview : Radio Vatican

Vidéo de présentation :

Pour en savoir plus : le site du diocèse de Toulouse

Les Etats Généraux du christianisme se sont penchés sur l’évangélisation

Après deux jours et demi de débats, rencontres et prières, les premiers Etats Généraux du Christianisme se sont refermés samedi soir dans la cathédrale de Lille lors d’une célébration œcuménique.

Lors de cette dernière après midi, avant cette célébration, les congressistes ont été invités à participer à un grand forum sur le thème de l’évangélisation. Quatre intervenants ont animé ce temps fort, retransmis sur grand écran dans deux salles de l’Université catholique de Lille dont le grand amphithéâtre était trop petit pour contenir les chrétiens présents.

Sr Nathalie Becquart, directrice adjointe du service national pour l’évangélisation des jeunes a pris la parole et a donné ses premières réactions au thème proposé : « Evangéliser, est-ce provoquer ? ». Elle a tenu à remercier les jeunes auprès de qui elle est envoyée en mission, car ce sont eux qui lui «apprennent à être témoin de l’Evangile dans le monde d’aujourd’hui ». Et pour bien illustrer la manière nouvelle et décomplexée que ces jeunes ont d’évangéliser, un petit film a été projeté. C’était une invitation faite par des jeunes du diocèse de Rennes à prendre part aux JMJ de Madrid, à travers la parodie d’une publicité où Rodolphe, un jeune homme, réussit à percer dans une émission de télé réalité parce qu’il a été aux JMJ. Et le slogan de s’afficher, en référence à une publicité qui passe à la télévision en France : « Rodolphe, il va aux JMJ, il a tout compris ». Pour celle qui est en mission auprès d’étudiants, il faut utiliser le langage des jeunes pour leur proposer une rencontre avec Dieu. Et ce langage, c’est celui de l’image, de la vidéo. Comme pour toute mission, rappelle la religieuse xavière, il faut apprendre la langue de ceux à qui on est envoyé. C’est une inculturation qui est primordiale, car ces derniers ont un rapport différent au monde de celui des générations précédentes. Et de citer, par exemple, la solidarité qui, aujourd’hui est une porte d’entrée favorable à la proposition de foi.

Face aux diverses propositions, la crédibilité de celui qui annonce l’Evangile est essentielle. S’il y a une crise des institutions, l’investissement paye toujours, et l’annonce explicite de son appartenance catholique n’est pas forcément une limite (comme le prouve la reconnaissance sociale dont jouit par exemple le Secours Catholique). Pour la religieuse, l’Evangile est une « douce bombe », car l’Esprit Saint agit toujours avec douceur. « Comment proposer l’Evangile en étant audacieux, en étant conscients que c’est une bombe qui va bousculer des valeurs, des manières de faire », s’interroge encore Nathalie Becquart face à des jeunes qui ont la volonté de s’engager mais ne savent pas trop comment faire.

Aujourd’hui, ma vision de l’évangélisation, « c’est un véritable partenariat, en travaillant avec les jeunes » explique celle qui avoue aussi être très attentive à ce qui se fait dans les sphères du monde social ou politique. Et à ce titre, elle n’hésite pas à parler d’interaction entre la prière, l’action et la discussion, tout comme elle a insiste sur une nécessaire diversité. « Il n’y a pas d’antagonisme entre des propositions spirituelles très fortes (comme des retraites ou des temps de prière) et le fait d’être ouverts à tous » a-t-elle déclaré à une salle où un groupe de jeunes des aumôneries des universités de Lille étaient présents.
Etienne Lhermenault, président du Conseil national des Evangéliques de France lui a succédé au micro, expliquant que dans notre société largement déchristianisée, il y a de la place pour une évangélisation large, sans concurrence. Citant largement la bible, le pasteur baptiste a indiqué le sens de l’évangélisation : « Nous vous en supplions, au nom du Christ, laissez vous réconcilier avec Dieu ». La référence aux paroles de l’apôtre Paul aux Corinthiens montre bien l’importance de la question de l’amour de Dieu et du salut qu’il est venu donner aux hommes. « Evangéliser, c’est aimer, et laisser l’Esprit Saint faire son travail » a ajouté le pasteur, rappelant quand même l’aspect dérangeant de ce message. Car s’il y a besoin de réconciliation, c’est qu’il existe une situation d’inimitié avec Dieu, et l’évangélisateur doit dénoncer cet état.

Marc de Leyritz, président d’Alpha France a indiqué quant à lui que « c’est toute l’Eglise qui devrait être provocante » dans le cadre de l’évangélisation. Car cette dernière est avant tout une rencontre avec Dieu, c’est « faire l’expérience de l’amour de Dieu qui est répandu dans notre cœur par l’Esprit Saint qui nous est donné » a-t-il dit en citant lui aussi les textes de saint Paul. Pour ce jeune homme, la foi demande aujourd’hui à être essayée, elle est placée en concurrence avec les autres spiritualités, et la démarche des parcours alpha consiste à proposer de s’immerger dans la foi, d’en faire l’expérience, pour mieux la découvrir du dedans. A ce niveau, « l’hospitalité du dialogue » joue un rôle essentiel dans le processus d’évangélisation, car la foi n’est pas qu’un contenu à apprendre, mais c’est une rencontre à vivre.
Le dernier orateur, Philippe Bancon, président des guides et scouts de France, a souligné la perspective de son mouvement, qui est d’évangéliser par l’éducation, en présentant la foi. La démarche de conversion sera effectuée par la personne évangélisée, en lien avec Dieu. « Au mieux, on peut espérer tenir la chandelle entre Dieu et la personne évangélisée » disait-il pour illustrer son propos. L’évangélisation est donc un éveil au désir de Dieu auprès d’une personne qui aura été rejointe dans ses questions existentielles par le chrétien. Et cela implique de laisser une grande liberté à celui à qui l’on propose la foi. De ce fait, l’évangélisateur prend des risques.

Avant que l’assemblée ne pose quelques questions aux intervenants, divers témoignages ont été donnés par les participants, des jeunes aux plus âgés. Finalement, à l’image de Philippe Gaspard, un élève ingénieur de 21 ans et vice président de l’aumônerie de la catho de Lille, les participants se sont sentis revigorés dans leur démarche d’évangélisation. Ce dernier avoue avoir découvert qu’évangéliser, ce n’est pas « vouloir avoir un résultat » mais c’est « accueillir l’autre », et « peut-être le provoquer dans mon choix de vie pour l’amener à se poser des questions ». Une démarche que, finalement, les Etats Généraux ont voulu mettre en œuvre au long de ces journées de rencontre.

Source : Zenit

Jean-Pierre Denis (La Vie) : « l’évangélisation est une question fondamentale pour l’Eglise et pour la société »

A Lille les 23, 24 et 25 septembre prochains auront lieu les premiers Etats Généraux du christianisme. Un projet simple, mais un peu fou : rassembler des milliers de participants et une centaine d’intervenants autour de la question « Notre époque a-t-elle besoin de Dieu ? ». Zenit publiait hier une interview que nous avons faite de Jean-Pierre Denis, directeur de la rédaction de l’hebdomadaire La Vie, à l’initiative de l’évènement.

J.-B. Maillard – Pourquoi organisez-vous ces Etats Généraux du christianisme ?

J.-P. Denis – Depuis la longue séquence de l’affaire Williamson jusqu’au débat sur la pédophilie, il nous a semblé qu’il était indispensable de montrer que le christianisme est autre chose que des polémiques stériles.

Le message du christianisme est très important pour notre société et il faut tout faire pour qu’on l’entende. De plus, j’ai rencontré ces derniers temps de nombreuses personnes et j’ai constaté que beaucoup d’entre elles ont très envie de parler du christianisme.

L’époque appelle à un véritable œcuménisme, c’est-à-dire un dialogue avec ceux qui ne sont pas forcément d’accord avec nous. Nous avons besoin d’un état des lieux du christianisme, sans nier nos identités et nos convictions. La crise du christianisme est indéniable, et en même temps il y a véritable attente spirituelle dans notre société. Il faut saisir ces deux bouts pour faire entendre un message positif. Enfin, nous en restons trop souvent à des débats de culte ou de sacristie, alors qu’on nous attend sur les questions de société abordées sans tabou.

Y a-t-il une urgence à se poser la question de la place du christianisme ?

Oui, il y a urgence. La société est aujourd’hui déchristianisée. Elle accepte le message quand il est dans son sens, mais sinon on trouve l’Eglise moralisatrice, ringarde et déplacée. Je crois que le christianisme est le caillou dans la chaussure, la seule contre-culture critique et imaginative. Le message chrétien est une nouveauté pour la société, une radicalité provocatrice. D’ailleurs, je publie ces jours-ci un livre qui s’intitule « Pourquoi le christianisme fait scandale ? ». En même temps, il y a dans la société déchristianisée un regain d’intérêt pour le spirituel.

Quelle est la différence entre christianisme et chrétienté, entre un christianisme défensif et un christianisme rayonnant ?

Le mot chrétienté renvoie à un passé où le christianisme était dominant et donnait forme à la culture. C’est parfois une nostalgie qui enferme et dont il faut sortir. Le christianisme rayonnant s’incarne dans le monde sans être du monde, il témoigne. Lorsqu’on atteste sans arrogance sa foi, cela intéresse. C’est nouveau et très prometteur dans notre société : nous sommes sortis de l’époque où nous pouvions partir en conquérants, déclarant « je détiens la vérité ». Maintenant, il faut dire ce en quoi nous croyons.

Les personnalités invitées ont des positions très diverses, on trouve quelques catholiques qui ne suivent pas toujours le magistère de l’Eglise. Pourquoi ?

Les clivages existent toujours : si nous ne sommes pas d’accord entre nous, parlons-en ! Oublions nos petites excommunications réciproques. L’époque nous appelle au dialogue. Je n’ai pas demandé aux intervenants de me dire à l’avance ce dont ils vont parler, je ne leur demande pas à l’entrée de certificats de bonne pensée ou de diplômes de théologie. C’est ainsi que Christine Pedotti, de la conférence des baptisé(e)s de France, débattra avec M. l’abbé Vincent Ribeton, de la Fraternité Saint Pierre. Aucune sensibilité ne sera exclue. Il y aura aussi des non-chrétiens et nous avons le soutien de l’Université catholique de Lille, de l’évêque Mgr Ulrich, sans qui les Etats Généraux n’auraient pas lieu.

Un débat est intitulé « Changer l’Eglise, oui, mais dans quel sens ? » : croyez-vous qu’il faille changer l’Eglise ?

Les fondamentaux ne changent pas, l’Eglise est toujours en mouvement et la tradition, vivante. Il s’agit donc de distinguer ce qui est fondamental et qui ne doit pas changer de ce qui évolue et peut être amélioré. Je n’ai pas la conclusion, l’aventure est en marche.

La dernière séance plénière pose la question de l’évangélisation. En quoi est-ce une question importante ?

Depuis les origines du christianisme, l’annonce est ce qui nous fait vivre. L’évangélisation est donc une question fondamentale pour l’Eglise et pour la société.

Mais il y a beaucoup de débats derrière ce mot. Premier débat, faut-il une évangélisation explicite ? Tout le monde est d’accord aujourd’hui pour dire qu’une annonce de la foi est nécessaire. Deuxième débat, quels sont les contenus de l’évangélisation et comment faut-il procéder ? Il y a de nombreuses méthodes : seront présents les responsables des Cours Alpha, les Scouts de France et les protestants évangéliques.

Votre journal parle de plus en plus d’évangélisation. Est-ce une volonté affichée ?

Oui, clairement ! Les chrétiens sont soucieux d’annoncer l’Evangile depuis les origines de l’Eglise, cela me semble une évidence. Mais l’évangélisation n’est pas le monopole des mouvements qui répondent à l’appel de la nouvelle évangélisation, ce souci est à la racine même de l’Action catholique, par exemple. Il y a des approches différentes : l’opposition faite entre les différentes sensibilités est dépassée Un mauvais procès est souvent fait aux chrétiens de fibre sociale quand on pense qu’ils n’ont pas ce souci. La « catho pride » n’est pas la seule évangélisation, toute mission suppose une certaine forme d’humilité.

Quelle place aura la prière lors de ces Etats Généraux ?

Les Etats Généraux ne sont pas un colloque, mais une rencontre. Se rassembler sans Dieu serait dommage, aussi la prière sera présente tout du long. Il y aura une nuit entière de prière, pour toutes les sensibilités. Les moines trappistes du Mont-des-Cats diront exceptionnellement l’office de la nuit avec nous. Un temps d’adoration sera animé par Jeunesse 2000, une louange avec la communauté de l’Emmanuel, et puis Taizé, le Chemin Neuf, Coexister, les sœurs cisterciennes bernardines de Saint André, le cœur orthodoxe de la paroisse Saint Nicolas de Lille… Nous terminerons ces journées par une célébration œcuménique avec le vice-président de la conférence des évêques de France et son homologue orthodoxe.

J’ose dire qu’au-delà des paroles, cette dimension de communion, ce moment de prière en commun sera un moment historique pour l’Eglise en France. Je crois qu’il n’y a pas d’engagement sans spirituel, et de spirituel sans engagement. La prière permet de croiser la dimension horizontale et verticale du christianisme.

(1) Pourquoi le christianisme fait scandale, éloge d’une contre culture, Editions du Seuil, septembre 2010

Source : Zenit

Pour en savoir plus et suivre l’évènement en temps réel : le blog des Etats Généraux du christianisme (sur La Vie.fr)

Benoît XVI : « La proclamation de la Bonne Nouvelle est étroitement liée à la qualité de la foi et de la prière »

Samedi, Benoît XVI a reçu aujourd’hui les évêques récemment nommés, qui participaient à un cours d’actualisation promu par la Congrégation pour l’évangélisation des peuples. Le pape a d’abord évoqué les défis auxquels ils sont confrontés, « spécialement dans les communautés chrétienne qui vivent leur foi dans des contextes difficiles où, en plus des diverses formes de pauvreté, existent parfois des formes de persécution liée à leur foi chrétienne. Vous avez le devoir de nourrir leur espérance, de partager leurs difficultés, en vous inspirant de la charité du Christ qui s’exprime par l’attention, la tendresse, la compassion, l’accueil, la disponibilité et l’intérêt aux problèmes des gens pour qui vous devez vous dépenser ».

Le Saint-Père a également évoqué le ministère épiscopal qui « se comprend seulement à partir du Christ, source unique et suprême sacerdoce auquel l’évêque est rendu participant… Il faut, pour imiter le Christ, consacrer suffisamment de temps pour être avec lui et le contempler dans l’intimité de la prière. Le pasteur est surtout appelé à être fréquemment en présence de Dieu, à être un homme de prière et d’adoration » .Après avoir souligné que « la vie de l’évêque doit être une offrande continue à Dieu pour le salut de son Eglise, et spécialement pour le salut des âmes qui lui sont confiées », le Pape a ajouté que « l’épiscopat, comme le presbytérat, ne doit jamais être compris comme relevant d’une catégorie mondaine. Il est un service d’amour ».

« L’accueil et le fruit de la proclamation de la Bonne Nouvelle sont étroitement liés à la qualité de la foi et de la prière. Ceux qui sont appelés au ministère de la prédication doivent croire en la force de Dieu
qui émane des sacrements et qui les accompagne dans leur devoir de sanctifier, gouverner et annoncer. Ils doivent croire et vivre ce qu’ils annoncent et célèbrent ». Benoît XVI a ainsi ajouté que les communautés
confiées aux évêques « sont souvent une minorité. C’est pourquoi la mission d’un évêque est particulièrement prenante. Mais c’est dans ces circonstances qu’à travers votre ministère, l’évangile montre toute sa puissance salvifique. Vous ne devez pas céder au pessimisme et au découragement car c’est l’Esprit Saint qui guide l’Eglise et qui, par son souffle puissant, lui donne le courage de persévérer mais aussi de chercher de nouvelles méthodes d’évangélisation pour atteindre des endroits restés inexplorés ».

« La vérité chrétienne est attirante et persuasive justement parce qu’elle répond au besoin profond de l’existence humaine, en annonçant de manière convaincante que le Christ est l’unique Sauveur de tout l’homme et de tous les hommes. Cette annonce est tout aussi valable aujourd’hui qu’au début du christianisme lorsqu’eut lieu la première grande expansion missionnaire de l’Evangile ».

Source : Vatican Information Service

« Comment Benoît XVI voit l’avenir du christianisme ? » Réponse : par la nouvelle évangélisation

Dans un billet intitulé « Comment Benoît XVI voit l’avenir du christianisme », Frédéric Mounier, correspondant permanent du journal La Croix à Rome, estime à juste titre que le pape voit dans la nouvelle évangélisation un remède à la sécularisation, à la culture relativiste et au consumérisme, non seulement pour le Brésil face aux défis des sectes et du protestantisme évangélique, mais aussi pour la vieille Europe et le Royaume-Uni où Benoît XVI se rendra la semaine prochaine… Extrait :

Benoît XVI a reçu ce vendredi 10 septembre les évêques brésiliens de la région Nord-Est. A cette occasion, il a, à nouveau, dressé un constat sans concessions des défis posés à l’Église, et proposé une vision précise des remèdes possibles, tant du côté de la nouvelle évangélisation, que du côté de l’oecuménisme.

Ses propos dépassent largement le contexte brésilien. Ils devraient se retrouver dans la trame des discours prononcés la semaine prochaine durant sa visite au Royaume-Uni. Et nourrir la lettre de mission qui devrait être prochainement remise à Mgr Fisichella, président du nouveau conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation.

Le constat : le pape a constaté une « influence croissante de nouveaux éléments dans la société » brésilienne, qui a conduit un nombre important de catholiques à abandonner l’Église, probablement victime d’une évangélisation « parfois superficielle ». Il a noté en particulier « la rapide expansion » de communautés évangéliques et issues du néo-pentecôtisme.

La nouvelle évangélisation : pour le pape, cette proclamation du message chrétien « est peut-être aujourd’hui encore plus nécessaire » que par le passé à cause « de la croissante influence négative du relativisme intellectuel et moral dans la vie des personnes ». L’enjeu est clair : « Le grand domaine commun de collaboration devrait être la défense des valeurs morales fondamentales, transmises par la tradition biblique, contre leur destruction dans une culture relativiste et de consommation ; ainsi que la foi en Dieu créateur et en Jésus Christ, son Fils incarné ».

Lire l’intégralité du billet sur le blog de Frédéric Mounier

Résumé du discours de Benoît XVI aux évêques brésiliens : Zenit

Apéro-Evangile-géant : des chrétiens invitent les non-chrétiens

Demain soir vendredi à 19h, un apéro géant d’un nouveau genre est annoncé à Paris, à Lyon et en Avignon. Plusieurs milliers de jeunes sont attendus. La nouveauté radicale de cet apéro géant : ne sont les bienvenus ni alcool, ni drogue, ni téléphone portable, ni connexion web. En revanche, on demande d’apporter si possible une Bible ou un Evangile. Une seule ambition, pour les organisateurs : la liberté. Et bien sûr, que cette sortie soit comme une immense évangélisation de rue.

« Nous sommes concernés à titre personnel ou dans notre entourage par les conséquences désastreuses d’une addiction, déclarent-ils. Nous voulons simplement témoigner d’un mode vie alternatif, d’une consommation responsable, du bonheur d’être ensemble tout simplement, sans excès, sans artifices et sans provocations ».

Choqués par les débordements qui ont conduit à la mort d’un jeune à Nantes en février dernier, inquiets par d’autres initiatives plus désireuses de confrontation que de vivre ensemble, ils se déclarent de la « génération JMJ, 18-35 ans, pèlerins de l’espérance, chrétiens de toutes confessions, bien dans notre foi et heureux de la partager ».

Ils se dotent aussi d’une « charte verte » : « respect de soi (ni drogue, ni alcool), des autres (recherche de l’harmonie), respect des lieux qui nous accueillent (nous rendrons la place propre) ». Selon la même charte, il s’agit clairement d’une nouvelle évangélisation des 18-35 ans. Cet apéro vert veut en effet montrer que l’homme ne se nourrit pas seulement de pain, qu’il ne s’abreuve pas seulement d’alcool mais de la Parole de Dieu, de « cette vérité qui nous rend libres ».

Les non-chrétiens sont donc invités à venir pour poser leur question sur Dieu, la foi, l’amour… Et les catholiques, à venir en témoigner : avis aux amateurs !

Date : Vendredi 10 septembre 2010 à partir de 19h
Lieux : Parvis Notre Dame à Paris – Place Saint Jean à Lyon – Place du palais des Papes à Avignon

Pages Facebook de l’évènement :
à Paris
à Lyon
en Avignon

La nouvelle évangélisation de la France (conférence)


Le mardi 28 septembre à 20h30, le Centre Trinité fait sa rentée et accueille Jean-Baptiste Maillard, journaliste et auteur du livre Dieu est de retour, la nouvelle évangélisation de la France (éditions de l’Oeuvre, 2009).

Une actualité brûlante : en juin dernier, Benoît XVI créait le Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation afin de « promouvoir une évangélisation renouvelée dans les pays où la première annonce de la foi a déjà retenti et où sont présentes des Eglises d’antique fondation, mais qui vivent une sécularisation progressive de la société et une sorte ‘d’éclipse du sens de Dieu’ ».

A partir d’une trentraine de témoignages de nouveaux évangélisateurs rencontrés aux quatre coins du pays et d’une analyse historico-théologique, il s’agit de donner des clefs pour faire découvrir de façon vivante, chaleureuse et argumentée l’élan nouveau du catholicisme.

Programme :

19h00 : Messe de rentrée du Centre Trinité, église de la Trinité
19h30-20h30 : Pot de bienvenue
20h30 : Début de la conférence

Centre Trinité : 3 rue de la Trinité 75009 Paris

L’invitation est sur Facebook

Pour en savoir plus sur Dieu est de retour (revue de presse, etc.)  : Dieuestderetour.com

Jean-Baptiste Maillard est également fondateur d’Anuncioblog.com consacré à l’évangélisation, Pie12.com consacré au pape Pie XII, et co-fondateur d’Etanchermasoif.com, un nouveau site Internet pour les non-croyants.

Cardinal Ouellet : « le Québec a besoin d’une nouvelle évangélisation »

Pour le cardinal Marc Ouellet, nommé en juin par Benoît XVI préfet de la Congrégation pour les évêques et président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine, le Québec a besoin d’une nouvelle évangélisation.

Agé de 66 ans, il était jusqu’ici archevêque de Québec et primat du Canada. Il remplace le cardinal Giovanni Battista Re, 76 ans, qui avait présenté sa démission au pape pour raison d’âge. Il s’agit pour lui d’un retour à la curie romaine car Jean-Paul II l’avait nommé secrétaire du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens entre 2001 et 2002 avant de le nommer archevêque métropolitain de Québec.

Avant de partir pour Rome, le cardinal s’est notamment exprimé dans les colonnes du journal de Québec : « Si les jeunes se réengagent sur le plan de la famille, a-t-il dit, c’est une porte extraordinaire pour retrouver le sens profond de la vie. L’évolution de l’éducation avec la déconfessionnalisation a éloigné la foi catholique de la vie. On a fait un fossé entre l’Église et l’école. Il reste un respect des valeurs de l’Église. C’est pourquoi le Québec a besoin d’une nouvelle évangélisation.»

Sous les palmiers, le Christ ?


L’été 2010 est un décidément un été très missionnaire. Pour vous en convaincre, voici notre revue de presse.

Il y a eu d’abord ces interviews sur Radio Vatican et Radio Notre Dame (à écouter ici, avec également Zenit et Famille chrétienne) concernant le nouveau site d’évangélisation Etanchermasoif.com dont ce blog est co-fondateur. Créé au même moment que le Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, le site compte désormais plus de 80 contributeurs missionnaires prêts à rendre compte sur Internet de l’espérance qui est en eux.

Il y a eu ensuite cet excellent article de François-Xavier Maigre dans La Croix intitulé « L’évangélisation fait désormais partie du paysage des vacances », dans lequel sont évoqués pêle-mêle Surf and pray, le Festival Anuncio qui a lieu en ce moment même dans 9 lieux en France, et Holy Beach…  Notamment évoquée, la difficulté de « témoigner sans tomber dans le prosélytisme ».

On trouve également dans Sud Ouest un bel article de Thiphaine Deraison intitulé « Un prêtre qui surfe avec son temps », présentant le frère Paul-Marie Cathelinais, 35 ans, dominicain, prêtre et professeur de philosophie dans la région bordelaise, qui pratique le skimsurf pour évangéliser. Le journaliste précise avec malice que le milieu de la glisse n’est pas « celui de jeunes qui ont la foi ». Dans le même journal, Olivier Bonnedon signe aussi un article sur Anuncio intitulé : « Sept jours pour parler du Christ sur les plages ». Il rapporte les propos de la réalisatrice Véronique Bréchot qui prépare un documentaire sur les nouveaux évangélisateurs : « Les jeunes catholiques sont de plus en plus mobilisés par la mission d’évangélisation. Ils s’investissent beaucoup. Ce don de soi touche les gens. L’accueil est très bon sur les plages et dans les rues. »

L’hebdomadaire chrétien d’actualités La Vie n’est pas en reste et pose lui aussi des questions essentielles dans cet article intitulé « Vague de jeunes missionnaires sur le littoral breton », au sujet d’Holy beach. La journaliste Céline Marcon rapporte l’aventure de « ces jeunes du diocèse de Nanterre qui investissent la plage de Damgan, dans le Morbihan, pour parler de leur foi aux estivants.» « Une démarche bien accueillie », précise-t-elle. Ainsi Violaine se défend d’évangéliser de façon agressive : « la différence se joue dans la relation humaine et le respect de la liberté de l’autre. Si des vacanciers se montrent réticents, nous n’insistons pas. Parce que nous comprenons que ce n’est pas le moment. ».

L’été a aussi été le terrain de missions d’évangélisation menées par les évangéliques membres de la Fédération protestante de France, notamment chez les gens du voyage, que nous ne pouvons pas ignorer. Ainsi dans France soir, on peut lire un article intitulé « Dans la tourmente, les gens du voyage célèbrent leur foi ». Le pasteur Joseph Charpentier y témoigne que « l’appel de Jésus nous oblige à une vie de bien. Comment répandre sa parole si nous n’agissons pas à son image ? ».

On retrouve les gens du voyage dans La Voix du Nord, rassemblés sur l’aérodrome de Bondues. « Ils sont venus entendre la parole de Dieu portée par la mission évangélique Vie et Lumière », peut-on lire. « Si ce n’est pas nous qui allons au-devant de notre peuple pour porter l’évangile, qui le fera ? », s’interroge alors le pasteur Pierre Dederwaerder, qui exerce depuis 1976. « C’est pourquoi nous profitons des événements comme la Braderie de Lille pour toucher les nôtres, qui n’ont pas d’ancrage dans les villes. » La conversion, c’est « un choix du coeur », fondé sur un engagement qui reste « libre de toutes contraintes », insiste-t-il.

C’est enfin le journal L’Union qui titre encore « Un été en tournée d’évangélisation » au sujet du deuxième rassemblement de l’année pour la communauté évangélique tsigane, trois mois après celui de Gien dans le Loiret. « Ce dernier a lancé la tournée d’évangélisation, précise dans cet article Philippe Lagrene, doyen de la communauté tsigane en question. « Tout l’été nous nous sommes déplacés chaque semaine, par grands groupes de 100, 150 caravanes pour annoncer l’évangile. Tandis que l’on propose nos services – peinture, nettoyage, récupération de féraille, bucheronnage, élagage – on essaie de discuter de religion avec les gens », poursuit-il. Avec sa famille, Philippe Lagrene a parcouru quinze départements différents, dans le Nord-Est de la France au cours de l’été. Quand on l’interroge sur l’accueil qu’ils reçoivent, il répond simplement : « c’est très variable ». Il assure avoir rencontré des gens qui se sont convertis à l’Evangile et donc dont la vie a radicalement changé, le bien étant destiné à tous.

Ce n’est pas le pape qui dira le contraire : d’après l’AFP, en pleine polémique sur le renvoi par la France de Roms dans leur pays d’origine, des gens du voyages comme les gitans catholiques se réjouissent de la récente intervention de Benoît XVI en leur faveur. La charité n’est-elle pas l’âme de toute évangélisation, comme le pape le dit lui-même ?

Des bibles pour les enfants d’Afrique

L’association catholique internationale Aide à l’Eglise en détresse (AED) aide à diffusser la Bonne Nouvelle du salut en Afrique en multipliant les traductions de sa Bible pour enfants.

En 2009, 30e anniversaire du livre, l’AED a reçu des demandes pour plus de 1,2 millions d’exemplaires de la part des évêques du monde entier.

Récemment, l’association a publié huit nouvelles versions : dans les langues Lunda et Luvale pour la Zambie, en Konkomba pour le Ghana, en Chindau et Maconde pour le Mozambique, en Luo pour le Kenya, en Boko pour le Bénin et en Bari pour le Soudan.

« Ce livre est une grande aide pour notre œuvre pastorale » a reconnu Mgr Rudolf Deng Majak, président de la Conférence épiscopale du Soudan.

« Les populations, nos enfants, ont une vraie soif de la parole de salut de Dieu, surtout en ce temps d’oppression », a ajouté l’évêque du diocèse de Wau dans le Sud Soudan.

Actuellement disponible en 67 langues africaines (dont peu ont d’autres livres publiés, voire même aucun), la Bible pour enfants a été distribuée sur le continent en 15 millions d’exemplaires

Le texte est utilisé pour enseigner la foi et préparer aux sacrements, mais également pour aider les enfants à apprendre à lire.
A Madagascar, l’évêque de Faranfangana, Mgr Marc Benjamin, distribue cette Bible pour enfants à tous les baptisés, adultes compris.

« Grâce à notre campagne de la Bible, comme nous l’appelons, nous voulons réduire le nombre des analphabètes, a-t-il expliqué. Autrement dit, nous apprenons aux gens à lire et écrire tout en leur transmettant la parole de Dieu, et à ceux qui ont appris à lire nous remettons un exemplaire de la Bible » .

Récemment, l’AED a réalisé aussi une série de posters tirés des 55 illustrations de la Bible pour enfants, qui peuvent être utilisés comme support visuel dans les catéchèses.

Le Père Miguel, qui travaille avec le peuple Nivaclé au Paraguay, a fait savoir à l’AED qu’il avait utilisé les posters pour décorer la paroisse jusqu’à ce que la Bible pour enfants soit publiée dans la langue des enfants dont il a la charge.

La Bible pour enfants est une idée du fondateur de l’AED, le père Werenfried van Straaten, qui a voulu répondre à l’invitation du pape Jean-Paul II d’ apporter la parole de Dieu aux plus pauvres.

Le texte original a été écrit en allemand par la théologienne Eleonore Beck, tandis que les illustrations sont d’une religieuse espagnole, soeur Miren Sorne.

Depuis sa toute première publication en 1979, la Bible a été éditée en 48 millions d’exemplaires environ, dans 162 langues différentes et distribuée dans 140 pays du monde.

Source : Zenit

« Annoncer Jésus Christ en Asie aujourd’hui »

L’évènement est organisé par le Conseil pontifical pour les laïcs, en collaboration étroite avec la Commission épiscopale pour le laïcat de la conférence épiscopale coréenne et le Conseil national des laïcs de ce pays.

« L’initiative de ce congrès, lit-on dans la présentation réalisée par le Conseil pontifical pour les laïcs, se veut un geste de sollicitude missionnaire envers un continent riche en traditions, cultures et religions, un continent qui est assurément en train d’émerger sur la scène mondiale, au plan politique mais également économique, au milieu d’énormes transformations en tous genres ».

« Celui-ci , poursuit le communiqué, sera en même temps un signe de l’attention portée aux fidèles laïcs qui sont appelés, en communion avec leurs pasteurs, à être des témoins de Jésus Christ et à annoncer sa présence comme un don de salut pour l’Asie ».

Il accueillera plus de 200 représentants de conférences épiscopales et d’associations, mouvements et nouvelles communautés œuvrant en Asie et provenant d’une vingtaine de pays.

Plusieurs textes du magistère de l’Église serviront de point de référence et de guide pour les participants au congrès, comme l’exhortation apostolique Ecclesia in Asia, mais également l’encyclique Redemptoris missio et l’exhortation apostolique Christifideles laici.

Certains documents de la Congrégation pour la doctrine de la foi seront également pris en considération, comme la Déclaration sur l’unicité et l’universalité salvifique de Jésus Christ et de l’Église Dominus Iesus ainsi que la note doctrinale sur certains aspects de l’évangélisation.

Enfin, seront repris les conclusions du Congrès missionnaire asiatique, qui a eu lieu en Thaïlande en octobre 2006, sur le thème : « Raconter l’histoire de Jésus en Asie. Allez et dites-le à tous ».

Les conférences toucheront les points névralgiques du processus d’évangélisation sur un continent où presque partout les chrétiens constituent une petite minorité, dans un contexte social où, pour diverses raisons, la liberté religieuse est très limitée, voire inexistante.

Les participants au Congrès des laïcs catholiques en Asie visiteront le sanctuaire des martyrs de la Corée, où sera célébrée l’Eucharistie, et s’uniront ensuite à la communauté locale pour participer à la messe de clôture du congrès qui sera célébrée dans la cathédrale de Séoul.

Source : Zenit

Deux nouveaux martyrs de la foi au Pakistan

Un homme retourne dans sa maison détruite à Gojra, un village de la province de Punjab au Pakistan, le 2 août 2009, au lendemain d'une attaque d'extrémistes musulmans contre leur communauté chrétienne (Photo : Reuters)

L’assassinat des deux chrétiens tués lundi en sortant du tribunal de Faisalabad, au Pakistan, fait partie d’une stratégie de groupes islamiques extrémistes visant à miner les bases du dialogue interreligieux et de l’harmonie. C’est ce qu’a expliqué le P. Aftab James Paul, responsable de la Commission pour le dialogue interreligieux du diocèse de Faisalabad à Fides, l’agence d’information de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples.

« Nous sommes en train de renforcer les tentatives de dialogue avec les leaders religieux musulmans. Avant cette tragique affaire, le dialogue interreligieux était très développé à Faisalabad. Je crois qu’en distribuant du matériel blasphématoire attribué aux chrétiens et en tuant les deux frères, des groupes d’extrémistes ont agi avec l’intention précise de miner les bases du dialogue et de l’harmonie. Aujourd’hui, cela nous conforte de voir que de nombreux musulmans viennent dans nos églises pour nous manifester leur douleur et leur solidarité ».

Accusés de blasphème, Rashid Emmanuel et son frère, Sajid Emmanuel avaient été arrêtés le 2 juillet dernier. Les deux frères étaient acquittés, mais ils ont été abattus en sortant du tribunal, lundi dernier, 19 juillet. Un feuillet manuscrit, comportant de graves diffamations à l’encontre de l’islam et de Mahomet, circulait avec les noms et coordonnées des deux hommes en question. Mais l’enquête venait de prouver qu’ils n’en étaient pas les auteurs.

Des centaines de musulmans, suite à des appels à la violence lancés depuis les mosquées le vendredi 9 juillet, avaient déjà déferlé il y a quelques jours dans le quartier de Waris Pura, réclamant la mort des deux « blasphémateurs » et criant qu’ils allaient « donner des leçons aux chrétiens », selon ce que rapporte Minorities Concern of Pakistan.

Dans la nuit de mardi à mercredi, quelque 2000 militants islamistes armés ont à nouveau investi le quartier et l’ont saccagé, mettant le feu aux échoppes. Certains prédicateurs des mosquées environnantes auraient exhorté les musulmans à « combattre les infidèles ». Aucun blessé grave n’était à déplorer. Toute la nuit, quatre prêtres ont sillonné le quartier toute la nuit de mardi à mercredi pour exhorter les chrétiens à ne pas rentrer dans la spirale de la violence. « Nous sommes du Christ, nous aimons la paix, nous pardonnons à nos agresseurs » a indiqué l’un d’eux, le père Khalid Rashid Asi, vicaire général du diocèse de Faisalabad, selon des propos rapportés par Fides. « Ils étaient innocents, ils sont nos martyrs. Nous demandons seulement le respect, la paix, l’égalité des droits. Tant que la loi sur le blasphème sera en vigueur au Pakistan, nous ne sommes pas à l’abri d’autres épisodes aussi tragiques », ajoutait le père Khalid.

Fides souligne par ailleurs que plus de 60 militants islamiques ont été arrêtés et que l’enquête se poursuit pour trouver les assassins des deux frères. Elle ajoute que cet épisode de violence a soulevé des réactions dans la société civile qui, à travers diverses organisations dénonce « l’ambigüité du gouvernement et de la police pour ce qui concerne le respect des droits humains dans le pays ».

Selon la même agence, les chrétiens de Faisalabad, aux côtés d’organisations politiques, sociales et religieuses, ont annoncé qu’ils observeraient « sept jours de deuil pour commémorer les deux frères tués il y a deux jours, ‘victimes innocentes de la haine anti-chrétienne’ ». Le P. Aftab James Paul a déclaré qu’il y aurait des « prières spéciales pour la paix et des rencontres pour réactiver le dialogue interreligieux ».

Des centaines de musulmans, suite à des appels à la violence lancés depuis les mosquées le vendredi 9 juillet, avaient déjà déferlé il y a quelques jours dans le quartier de Waris Pura, réclamant la mort des deux « blasphémateurs » et criant qu’ils allaient « donner des leçons aux chrétiens », selon Minorities Concern of Pakistan, rapporte également un bulletin de l’Aide à l’Eglise en Détresse (AED).

Les funérailles des deux chrétiens ont eu lieu hier

Célébrées par Mgr Coutts, archevêque de Faisalabad, 500 fidèles ainsi que quelques leaders musulmans ont assisté mercredi matin aux funérailles des deux nouvelles victimes de la loi anti-blasphème. Il a déclaré à l’agence Fides que les funérailles des deux chrétiens se sont déroulées « dans un climat de deuil, de souffrance et de grande tension émotionnelle ».

« J’ai dit aux gens que nous offrons le sang de ces innocents à Dieu avec le sang du Christ. Il servira pour notre salut et, espérons-le, pour guérir notre communauté de Faisalabad des maladies de la haine et de la violence », a-t-il souligné.

« Les deux frères étaient d’une famille catholique et tous deux avaient reçu le baptême dans notre Eglise. Récemment, l’un d’eux, Rashid, avait reçu, à travers une brève formation sur Internet, le mandat d’un groupe protestant pour prêcher la Bible », a-t-il expliqué.

Ces derniers jours, des centaines de musulmans avaient manifesté dans le quartier de Waris Pura, dans la banlieue de Faisalabad, où vivent plus de 100 000 chrétiens, encouragés par des associations intégristes, lançant notamment des pierres contre la façade de l’église catholique du Saint-Rosaire et demandant la mort des deux chrétiens.

Précédents au Pakistan

En 1994, Mansur Masih, un chrétien accusé de blasphème puis innocenté, avait été également tué à la sortie d’un tribunal à Lahore. L’an dernier, à Gojra dans la province du Punjab, sept chrétiens ont été assassinés pour le même motif. Un témoin avait déclaré que deux enfants, un frère et une soeur âgés de 6 et 13 ans, leurs parents et leur grand-père de 75 ans étaient morts brûlés vifs après avoir été enfermés dans leur maison par les assaillants, qui y avaient ensuite mis le feu. Bouleversé, Benoît XVI avait alors appelé à « renoncer à la violence au nom de Dieu. »

Des lois anti-blasphème controversées

Au Pakistan, blasphémer contre le Coran est passible de la peine de mort, où l’islam est la religion dominante. Les chrétiens, qui représentent moins de 3% de la population, dénoncent ces lois anti-blasphème, qu’ils estiment instrumentalisées contre eux.

« Nous demandons l’abolition des lois sur le blasphème, qui sont en contradiction avec les droits fondamentaux », avait alors déclaré l’évêque du diocèse de Karachi, Sadiq Daniel, ajoutant  qu’ « aucun acte de blasphème des versets du Coran n’a été perpétré à Gojra, cela ne viendrait à l’idée d’aucun chrétien ».

Malgré le drame, un témoignage et une espérance

Citant Tertullien, Benoît XVI déclarait le 25 avril 2005 lors d’une homélie à Saint-Paul-Hors-les-Murs, à propos des martyrs du siècle passé : « Si le sang des martyrs est la semence de nouveaux chrétiens, il est licite de s’attendre, au début du troisième millénaire, à une floraison renouvelée de l’Eglise, en particulier là où elle a davantage souffert pour la foi et pour le témoignage de l’Evangile. »
Dans son exhortation apostolique Sacramentum caritatis, le pape expliquait également que « le témoignage jusqu’au don de soi-même, jusqu’au martyre, a toujours été considéré dans l’histoire de l’Église comme le sommet du nouveau culte spirituel : « Offrez vos corps » (Rm 12, 1). (…) Le chrétien qui offre sa vie dans le martyre entre dans la pleine communion avec la Pâque de Jésus Christ et devient ainsi lui-même Eucharistie avec Lui. Aujourd’hui encore, les martyrs, en qui se manifeste de manière suprême l’amour de Dieu, ne font pas défaut pas à l’Église. Même quand l’épreuve du martyre ne nous est pas demandée, nous savons bien que le culte agréable à Dieu requiert en profondeur cette disponibilité. »
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Sources : Fides, Zenit, AED, Libération