Archives de catégorie : Actualité de l’évangélisation

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La nouvelle évangélisation est en marche !

Evangélisation de plage lors du festival Anuncio

Evangélisation de plage lors du festival Anuncio

La création du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation suivie du motu proprio Ubicumque et semper (« partout et toujours ») l’instituant, l’annonce d’un prochain synode des évêques à Rome sur ce thème en 2012, une exhortation apostolique sur la Parole de Dieu qui en parle largement, les prédications de l’Avent au Vatican sur la même question… Décidemment, Benoît XVI met bel et bien l’Eglise en ordre de bataille pour que les catholiques se lancent tous dans une nouvelle évangélisation.

Si le sujet est quelquefois galvaudé, souvent mal compris car mal expliqué, parfois utilisé pour se donner bonne conscience ou démontrer qu’on est bien à la page, les catholiques retrouvent une meilleure compréhension de la mission que le Christ lui-même nous a confiée.

Beaucoup s’interrogent : d’où vient la nouvelle évangélisation ? Est-ce une formule passée de mode, une mouvance parmi d’autres, un label réservé à des spécialistes qui le revendiquent, une pratique réservée aux évangéliques ? Combien de fois Benoît XVI en a-t-il parlé depuis son élection ? En quoi est-elle « nouvelle » ? Pourquoi le « Premier monde » a-t-il besoin d’une nouvelle évangélisation ? Comment, concrètement, la mettre en oeuvre ?

C’est sur ce dernier aspect que les questions sont les plus nombreuses : est-ce la place d’un prêtre en boîte de nuit pour annoncer le Christ ? D’un séminariste dans une belle voiture sur l’auto-route pour témoigner de sa foi grâce à l’auto-stop ? D’une religieuse sur une plage au milieu des deals pour parler de sa rencontre avec Jésus ? D’une troupe de laïcs sur Internet pour évangéliser le continent numérique, Facebook compris ?

Prochains rendez-vous :

– Je suis l’invité, demain jeudi, sur Radio Notre Dame, de 16h à 17h, dans le cadre du Radio don, par Marion Duchêne, rédactrice en chef. (Pour soutenir Radio Notre Dame comme média d’évangélisation : leur page « aidez-nous« ).

– Mardi 14 décembre, je donnerai une conférence au séminaire d’Issy-les-Moulineaux, à partir de mon livre Dieu est de retour, la nouvelle évangélisation de la France (voir ici). Places limitées, pour s’inscrire : conferences@dieuestderetour.com.

La nouvelle évangélisation doit rééquilibrer annonce du kérygme et catéchèse (I/II)

Un entretien d’Alex et Maud Lauriot Prévost réalisé par nos soins pour Zenit.

En lui donnant un Conseil pontifical et en annonçant la réunion d’un synode en 2012 sur ce thème, la nouvelle évangélisation apparaît comme un défi majeur pour l’Eglise en ce début de XXIe siècle. Nous avons interrogé Alex et Maud Lauriot Prévost, couple missionnaire et formateur à la mission, acteurs de la nouvelle évangélisation en France et à l’étranger depuis près de 30 ans. Voici la première partie de cet entretien publié dans Zenit.

ZENIT – Qu’est ce qui vous a amené à découvrir la nouvelle évangélisation ?

Alex et Maud Lauriot Prévost – La découverte du renouveau charismatique et du père Daniel Ange en 1982 lors d’un grand rassemblement européen à Strasbourg fut pour nous une expérience de Pentecôte fondatrice pour notre vie. Alors que nous préparions notre mariage, Daniel-Ange nous a invité à organiser à Paris le premier rassemblement d’évangélisation de jeunes ; un an après et à l’invitation de l’Eglise, nous l’avons secondé en 1984 puis durant les trois ans de fondation de la première école internationale catholique d’évangélisation pour jeunes de 18 à 30 ans, Jeunesse-Lumière (http://www.jeunesse-lumiere.com), qui fait aujourd’hui référence en matière de formation à la nouvelle évangélisation auprès des jeunes dans l’Eglise. Depuis nous sommes investis dans un ministère d’évangélisation ou de formation à l’évangélisation auprès de jeunes ou de couples, particulièrement sur les thèmes liés à l’amour, à la sexualité, à la vie conjugale, etc. Nous sommes tous deux très fortement imprégnés par Jean-Paul II, lui qui a tellement œuvré à la fois pour le renouveau missionnaire de l’Eglise et celui de l’annonce de l’Evangile du mariage. Appartenir à la « Génération Jean-Paul II » revêt donc pour nous un sens très fort et particulier.

Quel est selon vous le rapport Jean-Paul II et de Benoît XVI avec la nouvelle évangélisation ?

Jean-Paul II a créé le concept de nouvelle évangélisation et l’a promu tout au long de son pontificat. Le cardinal Ratzinger s’est attaché à l’enraciner sur des assises théologiques et ecclésiales très solides. Tous deux très fins connaisseurs de la pensée des philosophes et des intellectuels des XIXe et XXe siècles, ils ont mesuré sans doute mieux que quiconque le contraste saisissant entre la nature du drame existentiel de l’homme contemporain et la pertinence de l’Evangile du Christ pour répondre à ce vide immense qui mine nos sociétés devenues athées. Ils discernent tous deux les réalités et les fruits missionnaires très prometteurs de ce que l’on appelle à Rome, les « Nouveaux mouvements ecclésiaux ». Ceux-ci sont devenus, depuis les années 60, des incubateurs de cette nouvelle évangélisation voulue par Jean-Paul II comme un profond renouveau missionnaire : des laboratoires d’apostolats nouveaux et très diversifiés.

Dans quelle mesure la nouvelle évangélisation plonge-t-elle ses racines dans le concile Vatican II ?

Comme plusieurs mystiques à cette époque, le pape Jean XXIII annonçait un nouveau printemps de l’Eglise à l’ouverture même du concile Vatican II et de nombreux textes conciliaires invitent à ce renouveau missionnaire. En 1975, pour les 10 ans de la clôture du concile, l’Eglise posa à nouveau des actes de portée à la fois universelle et prophétique sur ce thème : Paul VI eut le premier cette lecture des « signes des temps » en publiant l’exhortation apostolique sur « L’évangélisation du monde moderne », première ébauche de la nouvelle évangélisation sur laquelle Jean-Paul II s’appuiera constamment ; il accueillit également à la Pentecôte dans la basilique Saint Pierre les représentants du Renouveau Charismatique du monde entier en attestant que « le Renouveau est une chance pour l’Eglise ».

Le futur Benoît XVI percevait-il ces germes de renouveau spirituel et missionnaire dans l’Eglise ?

Dès les années 60, Joseph Ratzinger, jeune expert du concile et brillant théologien, a rapidement fait le lien entre cette éclosion non programmée de mouvements ecclésiaux au sein de la jeunesse catholique et la puissante vague missionnaire que ces mouvements ont suscitée. Il témoigna à de nombreuses occasions de sa perception d’une véritable « irruption de l’Esprit » durant toutes ces années, créant un puissant contraste avec la crise qui secouait en profondeur et en parallèle des pans entiers de l’institution ecclésiale ; il fit sa propre expérience auprès de communautés nouvelles et du renouveau charismatique dès le début des années 60, ce qui fut pour lui « une grâce, une joie dans son sacerdoce et aussi un grand encouragement », et lui permit d’affronter, confessa-t-il, « les grands périls de l’Eglise » de cette époque. Comme cardinal, puis pape, il témoigne régulièrement depuis, de toute sa joie d’avoir rencontré à l’époque « des jeunes touchés par la force du Saint-Esprit, affichant un grand enthousiasme, une expérience de foi vivante au cœur de l’Eglise catholique ».


Comment Joseph Ratzinger – théologien et pasteur – a-t-il interprété cette « irruption de l’Esprit » de l’époque pour reprendre son expression ?

Pour lui, la crise de 1968 marqua l’explosion du sécularisme moderne mais qui déjà minait les sociétés occidentales depuis des décennies. En contre-point de la crise sociale et existentielle majeure de la modernité, il reconnaît qu’alors « l’Esprit Saint, pour ainsi dire, prit la Parole : la foi s’éveillait chez les jeunes, sans ‘mais’ ou ‘si’, sans subterfuge ou porte de sortie, vécue dans sa totalité et comme un immense cadeau qui fait vivre ». Il fut alors convaincu que même si ces jeunes mouvements et communautés « n’attirent pas l’attention de l’opinion publique, ce qu’ils font indique l’avenir » : se dessinait là le futur de l’Eglise que nous voyons effectivement éclore de si belle manière dans le monde entier aujourd’hui.

Le cardinal Ratzinger reconnaît l’authenticité de l’expérience chrétienne de ces mouvements. Il décèle chez ces jeunes «une rencontre personnelle et profonde avec le Christ », la force et le fruit missionnaire de leur témoignage auprès « de personnes alors touchées au fond d’elles-mêmes par l’action unifiante de l’Esprit-Saint ».

Comment le pape Benoît XVI voit-il la nouvelle évangélisation ?

Au regard de sa réflexion historique et théologique, de son propre cheminement personnel et de son expérience ecclésiale, la nouvelle évangélisation est avant pour lui tout le fruit d’un profond vent de Pentecôte sur l’Eglise, un vrai don de Dieu, et non un nouveau « machin » issu d’une savante planification pastorale ! «L’humble travailleur à la vigne du Seigneur » comme il s’est défini à son élection, se voit avant tout comme intendant des grâces de Dieu, et c’est pour cela qu’il s’inscrit dans la ligne de Jean-Paul II : Benoît XVI confirma en effet peu de temps après son élection qu’il a « pour mission essentielle et personnelle de faire fructifier le trésor immense que lègue à l’Eglise » son prédécesseur. Après lui, il constate dans le monde entier que – là où les Eglises ou les communautés locales sont marquées par un rajeunissement, une dynamique d’apostolat des laïcs ou un renouveau des vocations – c’est bien le souffle puissant de l’Esprit-Saint et la mise en œuvre de la nouvelle évangélisation qui les caractérisent. Il n’a donc pas hésité pour y engager toute l’Eglise.

La nouvelle évangélisation n’est-elle pas réservée à des spécialistes de la mission ?

Jean-Paul II et Benoît XVI sont très clairs sur le caractère universel de la nouvelle évangélisation : pour le premier, il s’agit «d’un engagement qui nous concerne tous » car il s’agit de « susciter dans l’Eglise un nouvel esprit missionnaire qui ne saurait être réservé un groupe de ‘spécialistes’, mais qui devra engager la responsabilité de tous les membres du peuple de Dieu » ; pour le second, « l’Eglise toute entière, doit se laisser régénérer par la force de l’Esprit Saint pour se présenter au monde contemporain et lui offrir des réponses adéquates ». Cette vision catholique, dans tous les sens du terme, se concrétise au travers des décisions prises récemment par Benoît XVI. Sur le terrain, depuis le début des années 2000, on constate que la nouvelle évangélisation conquiert progressivement l’Eglise dans toute sa diversité, bien au delà des seuls nouveaux mouvements ou du Renouveau qui l’ont vu naître. Des paroisses, diocèses, aumôneries, communautés religieuses ou mouvements plus anciens, on voit jaillir aujourd’hui toutes sortes d’initiatives missionnaires pertinentes et adaptées à cette génération.

Comment pourriez-vous définir la nouvelle évangélisation ?

La définir est effectivement important, car derrière ce concept, on met parfois tout et n’importe quoi : c’est sans doute très bien de créer un site Internet pour une paroisse, de monter un groupe de musique dans une aumônerie ou de relancer un groupe de prière du chapelet, mais ce n’est pas pour cela synonyme de nouvelle évangélisation.

Tout d’abord, l’Eglise et le monde ont besoin d’une nouvelle évangélisation, non d’un nouvel Evangile ! Il s’agit donc d’annoncer l’Evangile d’une manière nouvelle et avant tout renouvelée, en veillant à se concentrer sur le cœur de la foi qui peut retourner des vies, toucher et attirer les cœurs des croyants et non-croyants.

Jean-Paul II a lui-même précisé que la nouvelle évangélisation est une évangélisation menée dans un nouvel état d’esprit, selon des conditions de mises en œuvre précises ; elle se caractérise par « une nouvelle ardeur, de nouvelles méthodes et un nouveau langage » ; et elle recouvre des exigences ecclésiales.

Pouvez-vous préciser ce nouvel état d’esprit et ces conditions de mises en oeuvre ?

Cet état d’esprit est l’invitation à retrouver la radicalité de la foi, le zèle apostolique et spirituel des premiers temps de l’Eglise car – dit Jean-Paul II – «il faut raviver en nous l’élan des origines, en nous laissant pénétrer de l’ardeur de la prédication apostolique qui a suivi la Pentecôte et avoir la même disponibilité que les apôtres pour écouter les voix de l’Esprit, le même courage pour relever les défis missionnaires ». D’où l’importance d’une plus grande vie dans l’Esprit des communautés chrétiennes pour vivre de ce zèle apostolique, et d’une formation des baptisés à la prédication kérygmatique.

Pour ce qui est des conditions de mise en œuvre, c’est avant tout – pour celui qui ambitionne d’évangéliser – l’expérience profonde et personnelle de l’amour du Christ et de son Salut, et ce, vécu en Eglise : « celui qui a vraiment rencontré le Christ », dit encore Jean-Paul II, « ne peut le garder pour lui-même, et doit l’annoncer, au risque de devoir se poser courageusement cette question : ‘si je n’ai pas le goût de l’annoncer, l’ai-je vraiment rencontré ?’ ». D’où l’importance première pour chacun de relire et de discerner dans l’Esprit-Saint et la foi de l’Eglise comment et où le Christ nous a rencontrés, aimés et sauvés, et de ne pas se contenter de se dire chrétien ou de pratiquer la religion catholique par tradition, habitude, simple choix intellectuel ou choix de valeurs.

Pouvez-vous développer ce qui caractérise les trois « nouveautés » de la nouvelle évangélisation ? Jean-Paul II parle tout d’abord d’une « nouvelle ardeur »…

L’ardeur vient de « ardent », tel un feu : les disciples d’Emmaüs ont le cœur brûlant après leur rencontre du Christ. La Pentecôte et tant de passages des Actes nous illustrent le feu intérieur des disciples. Brûler d’ardeur et de zèle pour l’annonce de l’Evangile est donc la réponse logique des apôtres au don de l’Esprit et à la mission reçue du Christ : «nous ne pouvons taire tout ce que nous avons vu et entendu » assurent Pierre et Jean, comme en écho au cri du psaume : « le zèle de ta maison me dévore ».

Le zèle, le feu, l’ardeur des missionnaires sont à la mesure du bouleversement réel qu’ont opéré dans notre vie la rencontre, la vie et l’amour du Christ : plus que des doctrines, le prédicateur doit avoir le feu d’amour de Jésus dans son cœur, et comme il ne peut garder pour lui cette expérience brûlante, il la partage avec flamme, vérité, authenticité.

Certains chrétiens se méfient d’un trop grand enthousiasme des évangélisateurs…

Il faut bien sûr agir avec discernement et sagesse, non selon l’esprit du monde, mais celui du Christ. C’est pourquoi Benoît XVI invite les pasteurs de l’Eglise à ne pas assécher les dynamiques missionnaires par des considérations trop savantes ou distantes car beaucoup ont « laissé s’installer un esprit ‘éclairé’ et blasé qui taxe de fondamentalisme la foi et le zèle de ceux qui ont été saisis par l’Esprit-Saint ». De plus, le pape nous invite aussi à ne pas éteindre les appels de l’Esprit en ces temps nouveaux par une organisation trop rationnelle ou systématique : « n’érigez pas vos propres plans pastoraux en norme de ce qu’il est permis à l’Esprit Saint d’opérer : à cause de toute cette planification, les Eglises pourraient devenir imperméables à l’Esprit de Dieu, à sa force dont elles vivent ».

Ce zèle est-il vraiment donné à tout le monde ?

L’évangélisateur « nouveau » témoigne des merveilles « de » Dieu dans sa vie, et non ce qu’il a appris « sur » Dieu ; l’évangélisateur peut donc être un simple baptisé : ce n’est pas d’abord un pasteur, un professeur ou un docteur, même si, bien entendu, le concours de ces derniers reste indispensable pour former les missionnaires, s’assurer qu’ils confessent et attestent la vraie foi, et que leur vie se conforme peu à peu à ce qu’ils proclament.

Le zèle du témoin n’est pas le fruit de caractères expansifs ou extravertis, mais avant tout le fruit de l’action de l’Esprit-Saint accueilli par ceux qui évangélisent ; c’est donc lui qui oint les missionnaires de force comme l’exprime St Paul : «ma parole et mon message n’avaient rien des discours persuasifs de la sagesse, c’était une démonstration d’Esprit et de puissance ». Paul VI a d’ailleurs confirmé toute cette action irremplaçable de l’Esprit-Saint aujourd’hui au service de la mission : « les meilleures techniques d’évangélisation ne sauraient remplacer l’action discrète de l’Esprit Saint car – sans Lui – précise-t-il, la plus convaincante des dialectiques est impuissante sur l’esprit des hommes car c’est Lui qui, dans le tréfonds des consciences, fait accepter et comprendre la Parole du Salut ».

Parlez-nous de la seconde « nouveauté » missionnaire, celle de la méthode…

Cette nouveauté recouvre l’annonce du kérygme, le recours au témoignage et l’objectif de conduire à la conversion de ceux qui sont évangélisés.

Il est donc tout d’abord important de différencier au plan de la méthode le « kérygme » et la « catéchèse » comme l’ont toujours fait les chrétiens dans les premiers temps de l’Eglise, annonçant la foi dans les sociétés paganisées : le 1er est l’annonce de la personne de Jésus et de son œuvre bienfaisante dans nos vies ; le 2nd est la transmission de ce que recouvre la foi et ses conséquences. Le kérygme est à la catéchèse, ce que la naissance est à la croissance : il la précède, il lui est préalable, il en est même la condition pour que fructifie la catéchèse.

Pouvez-vous préciser leurs objectifs apostoliques respectifs ?

Le kérygme ne « donne » pas la vie, c’est Dieu qui la donne ; mais la prédication vivante du kérygme, l’attestation par le témoignage réveillent dans le cœur qui la reçoit, la puissance de vie d’enfant de Dieu inscrite en chacun de nous ; le kérygme nous conduit à désirer ou à faire fructifier le Salut du Christ donné au baptême, à le rendre efficient par la réponse de la foi et l’accueil de Jésus de Nazareth comme Fils de Dieu, comme seul et véritable Messie pour chaque homme ou femme.

La catéchèse déploie pour sa part toutes les conséquences de cet acte de foi et de vie qu’est la reconnaissance et l’accueil de la personne de Jésus ; elle recouvre ce que les Actes des Apôtres décrivent comme conséquences de cette adhésion au Christ par la foi : «ils se montraient assidus à l’enseignement des apôtres, fidèles à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières ».

Cette distinction est-elle si importante pour l’évangélisation ?

Bien saisir cette distinction et cette chronologie donne en grande partie les clés pour comprendre la situation de sécularisation de nos sociétés et ce pourquoi tant de nos contemporains fuient nos Eglises malgré les trésors d’énergie et de générosité investis par les chrétiens et leurs pasteurs. Après 1000 ans de chrétienté, cette distinction a été malheureusement souvent oubliée : par certains côtés, notre Eglise en occident est un géant catéchétique et un nain kérygmatique. La nouvelle évangélisation va activement participer au nécessaire rééquilibrage apostolique entre ces deux volets si complémentaires de la mission apostolique de l’Eglise.

Alex et Maud Lauriot Prévost se sont mariés en 1983. Ils ont cinq enfants, sont consultants à titre professionnel, délégués épiscopaux au couple et à la famille du diocèse d’Avignon.

Benoît XVI souligne l’urgence de proclamer se façon nouvelle la vérité de l’Evangile

Benoît XVI et Bartholomee Ier, le 30 novembre 2006 à Istambul

Benoît XVI et Bartholomee Ier, le 30 novembre 2006 à Istambul

A l’occasion de la fête de saint André, Benoît XVI encourage les chrétiens d’Orient et d’Occident à l’évangélisation : il faut « présenter le Seigneur ressuscité comme la réponse aux questions et aux aspirations spirituelles les plus profondes des hommes et des femmes d’aujourd’hui », et pour cela à grandir dans l’unité.

Lors de sa visite au Phanar, le 30 novembre, le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, a remis au patriarche Batholomée Ier un message autographe de Benoît XVI, qu’il a lu publiquement, et un cadeau, à l’occasion de la fête du saint patron de l’Eglise de Constantinople, l’apôtre André, frère de Pierre. Avec ses voeux de bonne fête, le pape réaffirme ses « sentiments d’estime et de proximité spirituelle » au patriarche œcuménique.

Le pape fait remarquer que la fête de saint André tombe le même jour dans les calendriers liturgiques de l’Orient et de l’Occident chrétiens et que cela constitue un appel à ce que tous les baptisés « renouvellent leur fidélité à l’enseignement apostolique et deviennent des hérauts infatigables de la foi dans le Christ, en paroles et par le témoignage de leur vie ».

Il y voit un tâche « urgente » pour aujourd’hui, et pour « tous les chrétiens » : « Dans un monde marqué par l’interdépendance croissante et par la solidarité, nous sommes appelés à proclamer avec une conviction nouvelle la vérité de l’Evangile, et à présenter le Seigneur ressuscité comme la réponse aux questions et aux aspirations spirituelles les plus profondes des hommes et des femmes d’aujourd’hui ».

« Pour réussir dans cette tâche immense, ajoute Benoît XVI, nous avons besoin de continuer à progresser ensemble sur les voies de la communion, en manifestant que nous avons déjà uni nos efforts pour un témoignage commun à l’Evangile, devant le monde d’aujourd’hui ».

Benoît XVI rend hommage aux « sages efforts » du patriarche « pour le bien de l’orthodoxie » et pour la « promotion des valeurs chrétiennes dans de nombreux contextes internationaux ».

Le pape dit sa « gratitude sincère » au patriarche œcuménique pour « l’hospitalité généreuse » qu’il a offerte en octobre dernier, sur l’île de Rhodes, aux délégués des conférences épiscopales catholiques d’Europe venus aux côtés des représentants des Eglises orthodoxes d’Europe, pour le second Forum catholico-orthodoxe sur le thème des relations entre Eglise et Etat dans des perspectives théologiques et historiques.

Source : Zenit

Les prédications de l’Avent, au Vatican, porteront sur l’évangélisation

« Ré-évangéliser le monde sécularisé » : prédications de l’Avent au Vatican

« Ré-évangéliser le monde sécularisé » : ce sera le thème des prédications du Père Raniero Cantalamessa, Capucin, prédicateur de la Maison pontificale, les vendredi de l’Avent au Vatican.

La première prédication aura lieu vendredi prochain, 4 décembre, en présence de Benoît XVI et de la Famille pontificale en la chapelle Redemptoris mater du palais apostolique, à 9 h. Les autres prédications auront lieu les 10 et 17 décembre.

Le thème est : « Ayez courage, j’ai vaincu le monde (Jean, 16, 33) : Pour une ré-évangélisation du monde sécularisé ». Le Père Cantalamessa s’est inspiré de la fondation du dicastère pour la nouvelle évangélisation. Il cherchera à identifier les obstacles de fond présents dans la culture moderne pour l’accueil de la Bonne Nouvelle : scientisme, rationalisme, sécularisation. Pour répondre à ces défis, il s’appuiera notamment sur la contribution offerte par la pensée du bienheureux John Henry Newman.

Source : Zenit

Préservatif : le pape s’est exprimé en toute liberté

En montrant son grand soucis pastoral, le pape ouvre la voie à une meilleure réception de la parole de l’Eglise, ce qui ne peut que favoriser l’évangélisation.

Lors de la présentation à la presse de Lumière du monde, son livre d’entretien avec le pape, Peter Seewald a manifesté une forme de déception quant à la réception de l’ouvrage : « Notre livre évoque la survie de la planète qui est menacée, le pape lance un appel à l’humanité, notre monde est en train de s’effondrer, et la moitié des journalistes ne s’intéresse qu’à la question du préservatif. » S’il a raison d’attirer l’attention sur les autres questions essentielles traitées dans Lumière du monde, la posture d’indignation de l’auteur demeure surprenante. Comment les propos du pape auraient-ils pu échapper à un retentissement spectaculaire ?

Dans Famille Chrétienne, un théologien romain, le père Biju-Duval, suggère que la pression médiatique est telle que « l’Eglise s’est trouvée contrainte de s’exprimer publiquement », curieuse manière de jeter le doute sur le pape en avançant une hypothèse totalement improbable. Le père Lombardi a précisé très naturellement que le pape n’était pas « naïf » et qu’il s’attendait à des réactions nombreuses. Tout indique en effet que le pape a parlé en conscience et en toute liberté, s’attendant parfaitement à la « surmédiatisation » de l’affaire. Car, de fait, ses propos constituent un « scoop énorme ».

C’est un « scoop énorme » parce que pour la première fois, un pape parle directement de l’usage du préservatif dans un cas concret, même s’il faut situer son propos dans un message plus large sur la prévention du Sida et la nécessaire « humanisation de la sexualité ». Pourquoi le pape a-t-il le courage de parler si concrètement, se plaçant volontiers sur un terrain qu’il sait miné, ouvert à toutes les interprétations, minimalistes ou maximalistes ? Parce que c’est nécessaire, tout simplement : environ 25 % des malades du Sida dans le monde sont pris en charge par des institutions catholiques. Cela signifie que l’Eglise connaît parfaitement les problématiques liées à la dramatique expansion du Sida : elle sait que la politique du « tout préservatif » n’enraye pas le Sida ; mais elle sait aussi que, sur le terrain, des catholiques, laïcs et religieux soucieux d’être fidèles à l’Eglise, sont confrontés quotidiennement à des cas concrets qui interrogent leur conscience.

Des « cas » : c’est à mon avis le mot clé dans cette incroyable affaire. Le pape n’ouvre pas la porte à une évolution de la théologie morale de l’Eglise, il ouvre la porte à une « étude de cas », à la lumière de la théologie morale de l’Eglise, ce qu’on appelle la « casuistique ». Dans la logique intellectuelle de l’Eglise, on ne part pas des cas particuliers subjectifs pour définir la doctrine générale objective ; on se fonde sur la doctrine pour étudier des « cas ». Le pape évoque, sans le traiter au fond, le cas d’un prostitué. Peut-être veut-il appeler les théologiens à étudier précisément ce « cas » et d’autres « cas » ?

Quel soulagement pour les innombrables fidèles catholiques engagés sur le terrain dans la lutte contre le Sida si un large travail « casuistique » était fait. Car il s’agit bien d’éclairer les consciences : c’est assurément la mission de « l’Eglise enseignante ». En quelque sorte, ce pape ne fait pas un « coup de communication » pour restaurer son image, il ne cède pas sous la pression, il fait son travail et n’hésite pas à prendre le risque conscient de la surinterprétation de ses propos. Il se pourrait bien que ce courage soit l’un des faits majeurs de ce pontificat.

Billet publié initialement sur Urgence com catho

La nouvelle évangélisation du continent américain

Réunion du conseil post-synodal pour l’Amérique

L’Eglise du continent américain manifeste de grandes attentes depuis l’annonce du prochain synode sur « la nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne », qui aura lieu à Rome du 7 au 28 octobre 2012.

Ce thème était à l’ordre du jour de la XVe réunion, au Vatican, les 16-17 novembre, du Conseil spécial pour l’Amérique du secrétariat général du synode des évêques, car c’est aussi un « sujet clef » de l’exhortation apostolique post-synodale de Jean-Paul II sur l’Eglise dans le continent américain, « Ecclesia in America ». Un communiqué indique à la fois des « signes d’espoir » et des signes de « préoccupation » du conseil post-synodal.

La réunion était présidée par le secrétaire général du synode des évêques, Mgr Nikola Eterovic. Elle avait à l’ordre du jour une série de questions relatives à la situation sociale et ecclésiale dans les différents pays du continent américain.

Le communiqué final note d’un côté une certaine « satisfaction » pour le « développement économique positif » de certains pays, tout en encourageant « une répartition plus équitable des richesses et ressources naturelles », et une sensibilisation des populations à « une conscience écologique ». Il souligne « une plus grande intégration continentale », dans le sens d’une plus grande « unité de l’ensemble du continent ».

Mais les pasteurs notent d’un autre côté une « situation sociale alarmante en Haïti », car la solidarité internationale et eccléciale se heurte aux difficultés des « autorités locales » pour organiser l’aide reçue.

Les migrations aussi sont préoccupantes, du fait des « graves difficultés » rencontrées par « les immigrés en situation irrégulière », « souvent renvoyés par la force dans leur pays d’origine ». Dans ce contexte, l’Eglise a mis en place des « programmes sociaux et d’assistance religieuse aux immigrés », de façon à favoriser leur « intégration culturelle » et « la paix sociale ».

Les différents trafics qui traversent le continent et leurs corollaires sont autant de signaux d’alarme : « La production et le trafic de drogues, trafic d’armes, la violence et la corruption politique », mais aussi « la promulgation de lois contraires à l’éthique, sur l’avortement, l’euthanasie et les mariages homosexuels », ou encore « un esprit non conforme aux valeurs chrétiennes dans l’éducation des jeunes et la communication ».

Pour ce qui est de la démocratie, le conseil post-synodal souligne « avec satisfaction le développement régulier du processus électoral dans divers pays », mais aussi des « tentatives idéologiques de réviser les dispositions constitutionnelles et législatives, ce qui provoque des tensions internes, même avec les Eglises locales ». Il déplore que l’on « tente d’ignorer l’Eglise catholique, et de l’exclure en tant que partenaire dans le dialogue social, en dépit de la grande crédibilité dont elle jouit dans le milieu populaire ».

Pour ce qui est de la vie de l’Eglise, le conseil fait état d’une « augmentation des vocations au sacerdoce » et de la « conscience, pour toute l’Eglise du continent, d’être en mission ».

Le conseil estime que le synode sur « la Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Eglise » et la récente exhortation apostolique post-synodale de Benoît XVI « Verbum Domini » ont un « impact très positif ».

La prochaine réunion du Conseil spécial pour l’Amérique du synode des évêques aura lieu du 18 au 28 octobre 2011.

Source : Zenit

Laisser les clefs aux jeunes

A l’heure où l’Eglise de France chercher à savoir comment évangéliser les nouvelles générations, notamment avec les Assises nationales de l’évangélisation des jeunes, une question banale mériterait d’être abordée : et si nous laissions les clefs aux jeunes ?

Rassurez-vous, on ne s’attardera pas sur nos dames de soixante ans – nos sœurs en Christ, au demeurant – et qui tiennent d’une main de fer la chorale de la paroisse, le groupe des jeunes de l’aumônerie ou même la soupe populaire locale. Mais posons-nous franchement la question : pourquoi ne placerions-nous pas, jusqu’au sommet des services d’Eglise, des jeunes ni parfaitement formés, ni tout à fait mûrs, mais qui ont le feu sacré ?

On nous dira que le jeunisme ne profite à personne, mais il ne s’agit pas de cela. Etre jeune est un état d’esprit. C’est vivre avec son temps, prier à sa façon, loin des convenances habituelles, avoir toute la vie devant soi, la liberté et le temps de tout entreprendre avec ses amis, jusqu’au bout du monde. La jeunesse porte aussi en elle une force et une fraîcheur qui ne s’embarrasse pas des protocoles du système ecclésial et qui est capable de trouver des façons toujours plus proches et plus nouvelles pour qu’un jeune annonce l’Evangile à son entourage, à ses semblables. D’ailleurs, est-ce un hasard si l’évangélisation des jeunes est particulièrement confiée par le pape… aux jeunes eux-mêmes ?

Dans un tout récent entretien à La Croix, Ségolaine Moog, Directrice adjointe du Service national pour l’évangélisation des jeunes et pour les vocations à la Conférence des évêques de France, expliquait les défis des prochaines années, vis à vis des jeunes : « Faire tomber les schémas anciens et être ouverts aux nouveaux besoins exprimés par les jeunes. (…) Ne pas avoir peur d’eux, de leur créativité. »

N’a-t-on pas parfois un peu trop peur des jeunes de nos mouvements, de nos paroisses ? Combien de groupes de prière, par exemple, se voient encore refuser des visas au cœur de nos villes ? N’est-on pas souvent effrayé par ceux qui ne rentrent pas tout à fait dans le moule parce qu’ils sont un peu artistes, ou un peu trop libres de penser et d’agir ? N’est-ce pas, au final, la pertinence des propositions et des moyens que l’Eglise met en place pour toucher les jeunes de France qui est en jeu ?

Alors exit les rédacteurs en chef de médias chrétiens de plus de 35 ans (âge maximum pour aller aux JMJ !), exit les responsables d’associations de la génération Paul VI, exit les chefs de services épiscopaux qui en sont à leur troisième ou quatrième mandat ? Quid des leaders de communautés nouvelles ou de mouvements de jeunes dont on s’étonne toujours un peu qu’ils ont déjà de beaux cheveux blancs ?

On nous dira qu’il faut une certaine maturité pour prendre telle ou telle responsabilité concernant la mission première de l’Eglise. Oui, mais quid des nombreux jeunes saints qui ont évangélisé notre pays ?

Sans être saint, un supplément de discernement peut toujours être trouvé chez ses aînés : même en n’étant plus aux commandes, ils ont toujours la liberté de donner leur point de vue et de se laisser interroger par leurs successeurs sur les choix de stratégie ou de gouvernance. Cela implique « seulement » une confiance réciproque.

De nombreux jeunes sont très compétents dans leur domaine. Si l’on veut entendre plus souvent sur les ondes de nos radios chrétiennes le dernier album de Glorious plutôt que Rachmaninov (ce n’est qu’un exemple) et d’une façon plus générale si l’on veut laisser germer et mûrir la créativité des jeunes dans nos aumôneries ou nos mouvements, dans nos médias ou nos associations, il faut définitivement leur laisser les clefs. L’Eglise de France prendra alors un bon coup de jeune !

Avec sainte Thérèse, avancer dans la paix

Les Soirées T* (T comme Thérèse) réunissent des personnes désireuses de prier pour les jeunes de leur entourage en les confiant à l’intercession de Thérèse de Lisieux.
Autour de ses reliques qu’abrite en permanence la chapelle Sainte-Thérèse des Apprentis d’Auteuil (Paris16ème), les Soirées T* sont rythmées par des temps de louange, d’enseignement, d’intercession et d’adoration eucharistique.

« Avec sainte Thérèse, avancer dans la paix » : tel sera le thème de la soirée du mardi 30 novembre 2010 au cours de laquelle Sœur Thérèse, de la Communauté du Verbe de Vie interviendra et nous invitera, à travers l’expérience et les paroles de sainte Thérèse, à orienter notre prière vers la Vie éternelle auprès de Dieu, à laquelle nous sommes tous appelés.

Saint Thérèse est sainte patronne des missions, et donc, de l’évangélisation.

Rendez-vous : mardi 30 novembre 2010 à 20h15
Chapelle Sainte-Thérèse – 40 rue Jean de La Fontaine – Paris 16ème
M° Jasmin / Eglise d’Auteuil / RER C : Av. du Pdt Kennedy – Parking possible
Contact : Anita Jaubert – 06 62 69 86 48 – anita.jaubert@apprentis-auteuil.org
Site : soireest.blog.apprentis-auteuil.org

L’évangélisation, c’est trop le pied !

« Qu’ils sont beaux les pieds de ceux qui annoncent de bonnes nouvelles ! » Rm 10,15. C’est sur cette parole tirée de l’Epitre aux Romains que s’appuient les jeunes de la Fraternité Adveniat pour annoncer leurs prochains rendez-vous !

Ainsi sont proposés deux week-ends « Rm 10,15 » de formation avec Doudou Callens, de la Communauté des Béatitudes, fin novembre et mi-février à Ermont (95). Au programme, prière, vie fraternelle, formation à l’évangélisation et à la prédication, pour préparer les pieds des messagers ! (1)

Un week-end mission est également prévu pour Noël à la paroisse de Garges-lès-Gonesse (95) sur le thème « Viens bientôt Seigneur Jésus ! » (Ap 22,20). Au programme, louange, adoration, vie fraternelle, formation, évangélisation de rue, veillée de prière… (2)

A la fin de l’année, Adveniat propose enfin une semaine d’évangélisation de rue avec louange, adoration, vie fraternelle, formation, évangélisation de rue, sur le thème « Proclamez l’Évangile ! » (Mc 16,15). (3)

(1) Les 27-28 novembre 2010 et les 12 & 13 fév. 2011, du samedi 9h30 au dimanche 18h à l’église Notre Dame de la Vallée, 81 rue d’Ermont 95390 St Prix, Gare de Gros Noyer.

(2) Les 18 & 19 déc. 2010, du samedi 10 au dimanche 15h30, Paroisse de Garges-lès-Gonesse, église Ste Geneviève, 22 rue du Col.Fabien 95140, RER D Garges-Sarcelles.

(3) Du 27 juin au 3 juillet 2011

Informations et inscriptions : www.adveniat95.org – Adveniat c’est le pied sur Facebook – adveniat95@gmail.com

Jeunesse évangélisatrice : ce soir à 20h40 sur KTO

Comme nous l’annoncions ici (demandez le programme !), KTO diffuse ce soir un documentaire intitulé Jeunesse évangélisatrice sur les nouveaux évangélisateurs. A l’heure où Benoît XVI vient d’instituer le Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, d’annoncer que le prochain synode des évêques aurait lieu sur ce thème et de publier une exhortation apostolique (Verbum domini) où la nouvelle évangélisation a toute sa place, ce film tombe à pic !

La bande annonce :


Jeunesse évangélisatrice
envoyé par KTOTV.

La réalisatrice Véronique Bréchot nous présente son documentaire :

Depuis une vingtaine d’années, dans les milieux chrétiens, on ne voit presque plus les jeunes dans les réunions et assemblées, comme si les chrétiens ne parvenaient pas à joindre la jeunesse d’aujourd’hui, et réciproquement. Pourtant de plus en plus de groupes de jeunes gens vont au devant d’inconnus pour leur proposer l’Evangile.

Un phénomène actuel illustre un mouvement profond et durable de l’Eglise catholique en France et en Europe : la jeunesse évangélisatrice. Ce film propose de révéler cette nouvelle évangélisation développée par la jeunesse catholique. Il va s’agir aussi de donner des clefs à ceux qui souhaitent s’y associer.

Ce documentaire présente, de façon joyeuse et tonique, ces équipes de jeunes engagés qui se rassemblent pour prier, vont dans les rues au devant de l’autre sur des lieux de vacances ou de loisirs, et agissent dans leur vie quotidienne en témoignant de leur foi.

C’est un paradoxe d’extérioriser sa foi alors qu’elle est du ressort de l’intime. Il leur faut dépasser la première impression qui peut être négative, ces jeunes gens doivent sembler illuminés aux yeux des athées. Pourtant des choses intérieures profondes se passent en eux et ils ressentent fortement la nécessité de les partager avec des croyants et des non croyants.

Comment se forme-t-on pour évangéliser ? Pourquoi ces juniors acceptent de consacrer leurs loisirs à l’évangélisation dans une société de plus en plus athée ? Quelles intimes convictions les animent, quels sont leurs moteurs ? Y a-t-il un vrai renouveau, une nouvelle approche de la foi ? Est-ce un retour aux origines, à la mission des apôtres qui partait sur les routes porter la Bonne Nouvelle du salut ? Quel parallèle peut-on faire dans d’autres religions ? Qu’en est-il en dehors de l’hexagone chez nos voisins européens ? Et hors de l’Europe ?

Pour comprendre comment les jeunes catholiques d’aujourd’hui appréhendent maintenant leur foi, étudions la diversité des activités qu’ils ont initiées et/ou qu’ils animent : du Festival Anuncio au groupe Surf and Pray à Royan, de la Mission Chrétienne qui intervient lors du Festival d’Avignon au groupe d’évangélisation Samarie dans le quartier de Pigalle à Paris, de l’évangélisation sur Internet (dont notre blog) au groupe de pop rock suisse P.U.S.H.

A regarder en direct et en archive sur www.ktotv.com

4 ans d’Anuncioblog : l’émission sur RCF

A l’occasion des quatre ans d’Anuncioblog, j’étais aujourd’hui l’invité de Maryse Chauveau sur RCF. L’occasion de revenir sur la genèse de ce blog, ces quelques mois passés pour l’évangélisation, les dernières actualités avec la création par Benoît XVI du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation et l’annonce d’un prochain synode des évêques sur ce thème…

A noter également, Anuncioblog a été cité dans cet article de La Croix.

Ecouter directement l’émission :

Pourquoi l’Eglise donne-t-elle tant d’importance à la nouvelle évangélisation ?

Messe de clôture du festival Anuncio à Montmartre, présidée par le cardinal Vingt-Trois, le 28 août 2010

Messe de clôture du festival Anuncio à Montmartre, présidée par le cardinal Vingt-Trois, le 28 août 2010

Pourquoi l’Eglise donne-t-elle tant d’importance à la nouvelle évangélisation ? C’était le thème d’un table ronde qui a eu lieu lundi à 18h15 en direct sur RCF Lumières.

Au programme : Qu’est-ce que la nouvelle évangélisation selon Jean-Paul II et Benoît XVI ? Qu’entend-on par nouvelle évangélisation dans l’Eglise ? Pour qui est-elle ? Ceux qui fréquentent l’Eglise, ceux qui sont en dehors, à l’occasion d’un événement familial (baptême, profession de Foi, mariage, enterrement) ? Comment annoncer la Bonne Nouvelle, le Christ, aux hommes d’aujourd’hui ? Par quels moyens appréhender la nouvelle évangélisation dans les paroisses ? Les jeunes, qui eux, vivent-ils déjà, pour certains, concrètemen, cette nouvelle évangélisation (groupes de prière, rassemblements diocésains, missions, témoignages, etc.) ? Quid des nouveaux medias et réseaux sociaux (blogs, internet, Facebook, smartphone, retraites en ligne, vidéos…) ?

Invités : Bruno Racine, Alex Lauriot-Prevost, Henri Faucon, Thierry Aillet, Père Pierre Marin, Jean-Baptiste Maillard

Ecouter directement l’émission :

Benoît XVI : « promouvoir de nouvelles occasions d’annoncer l’Evangile »

Le Saint-Père a reçu lundi midi les participants à l’Assemblée plénière du Conseil pontifical pour la culture (« Culture de la communication et nouveaux langages »), déclarant avoir apprécié l’idée d’inaugurer leurs travaux à la mairie de Rome par une table ronde intitulée : « Dans la ville, à l’écoute des langages de l’âme ». Il était question, là encore, de l’évangélisation.

« Le dicastère a ainsi voulu exprimer un de ses devoirs essentiels, qui est de se mettre à l’écoute des hommes et des femmes d’aujourd’hui pour promouvoir de nouvelles occasions d’annoncer l’Evangile » a déclaré le pape. Puis il a évoqué les problèmes que rencontrent les pasteurs et les fidèles pour « communiquer le message de l’Evangile et transmettre la foi au sein de la communauté ecclésiale » surtout « lorsque l’Eglise s’adresse à des hommes et des femmes éloignés ou indifférents à une expérience de foi et que le message évangélique atteint de façon peu efficace et attractive. Dans un monde qui fait de la communication une stratégie gagnante, l’Eglise n’y reste pas indifférente et étrangère. Elle cherche, au contraire, à agir par un engagement créatif renouvelé, mais doté aussi du sens critique et d’un discernement attentif des nouveaux langages et des nouvelles façons de communiquer ».

« L’incapacité du langage de communiquer le sens profond et la beauté de l’expérience de foi peut contribuer à l’indifférence de beaucoup, surtout des jeunes. Elle peut devenir un motif d’éloignement. L’Eglise veut dialoguer avec tous dans la recherche de la vérité, mais pour que le dialogue et la communication soient efficaces et féconds, il est nécessaire de se mettre sur la même longueur d’onde dans le cadre de rencontres amicales et sincères, dans cette idéale Cour des Gentils que j’ai proposée il y a un an et que le dicastère est en train de réaliser dans divers lieux emblématiques de la culture européenne ».

Benoît XVI a ajouté qu’ « aujourd’hui, un certain nombre de jeunes, étourdi par les possibilités infinies offertes par le réseau informatique ou par d’autres technologies, établissent des formes de communication qui ne contribuent pas à croître en humanité, mais qui risquent au contraire d’augmenter le sentiment de solitude et d’aliénation. Face à ces phénomènes, j’ai évoqué à maintes reprises les priorités éducatives, défi auquel on peut et doit répondre avec une intelligence créative, en s’engageant à promouvoir une communication empreinte d’humanité, stimulant le sens critique et la capacité d’évaluation et de discernement. »

Faisant ensuite référence « au symbolisme riche et dense de la liturgie qui doit briller de toute sa force comme élément de communication », le pape a souligné qu’il l’avait expérimenté le dimanche précédent à Barcelone dans la basilique de la Sagrada Familia, œuvre d’Antonio Gaudí, « qui a conjugué de façon géniale le sens du sacré et de la liturgie dans des formes artistiques modernes et en syntonie avec les meilleures traditions architectoniques. Toutefois, plus que l’art et l’image de la communication du message évangélique, la beauté de la vie chrétienne est plus incisive encore ». Le Saint-Père a conclu en soulignant que « nous avons besoin d’hommes et de femmes qui parlent avec leur vie, qui sachent communiquer l’Evangile avec clarté et courage, par la transparence de leurs actions et avec la passion joyeuse de la charité ».

Source : VIS

La paroisse a besoin d’une « conversion missionnaire »

Pour l’archevêque de Sao Paulo, le cardinal Odilo Scherer, les organisations et structures pastorales ont besoin d’« une conversion missionnaire », « pour annoncer et accueillir la Parole de Dieu, témoigner de la nouvelle vie reçue dans le baptême, en recherchant et exprimant la sainteté de la vie ». Autrement dit : pour participer à l’évangélisation.

Dans un article publié sur la revue de son archidiocèse « O São Paulo », le cardinal Scherer insiste en particulier sur la conversion de la paroisse qui, écrit-il, doit devenir « plus communauté de communauté, groupes, associations, mouvements et organisations de disciples missionnaires, qui vivent et s’expriment en elle ».

Le prélat souligne aussi la nécessité de présenter, au niveau théologique et pastoral, une nouvelle conscience de la réalité de la paroisse, en allant au-delà d’une vision uniquement bureaucratique ou juridique.

« Celle-ci est le visage le plus visible et concret du Mystère de l’Église, ‘sacrement de salut’ dans le monde ; elle est une communauté de baptisés, réunis au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, vivant la foi, l’espérance et la charité ».

Dans la paroisse, a-t-il rappelé, c’est l’Eglise tout entière qui s’exprime et réalise la mission reçue du Christ : « annoncer et accueillir la Parole de Dieu ; témoigner de la nouvelle vie reçue dans le baptême, recherchant et exprimant la sainteté de la vie ; organiser et réaliser la charité pastorale, au nom de Jésus, Bon Pasteur, et sur son exemple ».

La paroisse, a-t-il ajouté est « l’icône visible de ce que l’Eglise de Jésus-Christ est dans sa totalité », mais, de toute évidence, aucune paroisse ne se suffit à elle-même ou réalise seule sa mission, elle le fait dans la communion de l’Église particulière (le diocèse) et dans la communion universelle de l’Église ».

Quoiqu’il en soit, conclut le cardinal Scherer, la paroisse « est l’Eglise ‘à la base’ ; si la vie et la mission de l’Eglise s’y réalisent, elles se réalisent aussi dans les grandes communautés ecclésiales ; dans le cas contraire, l’Eglise court le risque de ‘tourner à vide’ et de se réduire à une série d’institutions, sans arriver au peuple et aux personnes concrètes ».

Lire aussi : Cardinal Odilo Scherer : « L’évangélisation n’est pas une oeuvre de salariés »

Source : Zenit

Benoît XVI appelle à un « témoignage clair et courageux de l’Évangile »

Dimanche, après l’angelus, le pape a appelé les francophones à un « témoignage clair et courageux de l’Évangile », c’est-à-dire à l’évangélisation.

Benoît XVI a mentionné son voyage en Espagne, à Compostelle, samedi 6 novembre, en disant : « Je salue avec joie les pèlerins francophones ! Au cours de mon récent pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle, j’ai rappelé qu’un témoignage clair et courageux de l’Évangile doit être offert à nos contemporains ».

Il s’agit du « bien le plus précieux » que les chrétiens puissent communiquer au monde : « Pour répondre à tant d’interrogations posées par ceux qui cherchent la vérité, les chrétiens désirent partager leur bien le plus précieux : la Bonne Nouvelle du Christ qui sauve. L’espérance apportée par le Fils de Dieu peut soulager les personnes affligées par des détresses et des angoisses. A l’exemple de la Vierge Marie, puissions-nous rester toujours fermes dans notre foi ! Bon dimanche à tous ! »

Source : Zenit

Nouvelle évangélisation : Benoît XVI met l’Eglise en ordre de bataille

En convoquant vendredi dernier les chefs des différents conseils pontificaux, Benoît XVI a souhaité mettre en ordre de bataille le gouvernement de l’Eglise pour la nouvelle feuille de route qu’il s’est assignée – en réalité la même depuis le début de son pontificat – : mettre en oeuvre la nouvelle évangélisation.

Ainsi, selon les propos du vice-directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, le père Ciro Benedettini, sur Radio Vatican, il s’agissait d’évoquer « la coordination entre les dicastères et leur collaboration avec le Conseil pontifical pour la promotion de nouvelle évangélisation récemment institué ».

Le 12 octobre dernier, par une lettre apostolique en forme de « motu proprio » intitulée « Partout et toujours », le pape a créé le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation. Mais ce n’est pas tout. Le 24 octobre dernier, à la surprise générale, le pape a évoqué la tenue d’un Synode sur la nouvelle évangélisation en 2012, sur le thème « Nova evangelizatio ad christianam fidem tradendam – La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne ». Et un synode, ce n’est pas rien !

La réunion précédente avait eu lieu en janvier dernier, c’est-à-dire il y a presque onze mois. D’autres questions ont aussi été abordées : « les atteintes à la liberté religieuse, la liturgie, les rapports avec les anglicans, ainsi que le dossier des abus sexuels ». Cependant, on peut être sûr qu’il y a pour Benoît XVI une priorité entre toutes les priorités, claire et affichée, de faire avancer la mise en oeuvre pastorale de la nouvelle évangélisation. C’est ce qu’expliquent Alex et Maud Lauriot-Prévost dans cette tribune intitulée : « Pourquoi Benoît XVI voit en la nouvelle évangélisation une priorité pastorale ? ».

Je serai aujourd’hui à 18h en direct sur RCF Lumières pour en parler, à partir de mon livre Dieu est de retour, la nouvelle évangélisation de la France, avec une table ronde sur le thème : « Pourquoi l’Eglise donne-t-elle tant d’importance à la nouvelle évangélisation ? ». (Cliquez ici pour écouter l’émission).

Les congrès eucharistiques contribuent à la nouvelle évangélisation

Benoît XVI a reçu jeudi 11 novembre l’Assemblée plénière du Comité pontifical pour les congrès eucharistiques internationaux, en conclusion des travaux préparatoires au congrès de Dublin (Irlande 2012).

Dans l’histoire de l’Eglise, a dit Benoît XVI, « les congrès eucharistiques internationaux ont un rôle important, car ils soulignent la dimension universelle de la célébration eucharistique. Il s’agit certes d’une fête autour du Christ Eucharistie, du Christ du sacrifice suprême en faveur de l’humanité, à laquelle prennent part des fidèles de tout horizon. Dans ces congrès, l’Eglise se recueille en présence de son Seigneur.

La mission de ces manifestations dans le monde contemporain « est aussi de contribuer à la nouvelle évangélisation, en promouvant la liturgie comme école de prière pour l’Eglise. C’est pourquoi chaque congrès a un élan évangélisateur et missionnaire, au point que le binôme Eucharistie et mission appartient aux directives que le Saint-Siège propose. »

Puis le pape a affirmé l’importance liturgico-pastorale que « chaque congrès eucharistique embrasse, dans l’esprit conciliaires, toutes les formes de culte eucharistique hors de la messe et découlant de dévotions populaires. Cela comprend aussi les associations de fidèles qui s’inspirent d’une façon ou d’une autre à l’Eucharistie, dans le respect de l’encyclique Ecclesia de Eucharistia et de l’exhortation Sacramentum Caritatis, et en conformité avec une ecclésiologie eucharistique de communion ».

Source : VIS

Pourquoi Benoît XVI voit en la nouvelle évangélisation une priorité pastorale ?

Au regard des décisions prises cet automne, la nouvelle évangélisation apparaît bien comme « la » réponse majeure que Benoît XVI entend apporter aux crises qui secouent vivement l’Eglise et son pontificat depuis son élection, du fait de nombreuses attaques extérieures ou de problèmes ecclésiaux dans nombre de pays de tradition chrétienne. En effet, le pape « considère opportun d’offrir des réponses adéquates afin que l’Eglise toute entière, se laissant régénérer par la force de l’Esprit Saint pour se présenter au monde contemporain… (soit) en mesure de promouvoir une nouvelle évangélisation(…) Il n’est pas difficile de percevoir que ce dont ont besoin toutes les Eglises qui vivent dans des territoires traditionnellement chrétiens est un élan missionnaire renouvelé » (1).

En créant ainsi le Conseil Pontifical consacré à la nouvelle évangélisation et en annonçant la réunion d’un synode en 2012 sur ce thème, Benoît XVI reprend à son compte ce concept missionnaire si cher à son prédécesseur et l’érige dorénavant à un haut niveau de priorité de son pontificat. Il assume la totalité de l’héritage de Jean-Paul II dont la nouvelle évangélisation est la constante apostolique et l’élément le plus continu de l’orientation pastorale qu’il a donnée à l’Eglise durant ces 25 ans sur le siège de Pierre. Benoît XVI, tout en finesse comme à son habitude, précise très clairement dans la lettre pré-citée la condition spirituelle de la nouvelle évangélisation : que l’Eglise se laisse régénérer et animer par la puissance de l’Esprit-Saint.

Aux côtés de Jean-Paul II, le Cardinal Ratzinger s’est attaché à enraciner la nouvelle évangélisation sur des assises théologiques et ecclésiales très solides. Dotés de personnalités et de formations bien différentes, mais tous deux très fins connaisseurs de la pensée des philosophes et des intellectuels des XIXe et XXe siècles, ils mesurent sans doute mieux que quiconque le contraste saisissant entre la nature du drame existentiel de l’homme contemporain, et la pertinence de l’Evangile du Christ pour répondre à ce vide immense qui mine nos sociétés devenues athées. Ils discernent dès le début des années 80 les réalités et les fruits missionnaires très prometteurs de – ce qu’on appellera bientôt à Rome – les « nouveaux mouvements écclésiaux » devenus depuis les années 60 l’incubateur et le laboratoire d’apostolats nouveaux et très diversifiés, qui donneront avec Jean-Paul II le concept de nouvelle évangélisation.

Mais déjà Paul VI eut le premier cette lecture des « signes des temps » : en 1975, dix ans après la clôture du concile Vatican II, il avait posé deux actes majeurs dont on saisit aujourd’hui la clairvoyance prophétique : il publia l’exhortation apostolique sur « L’évangélisation du monde moderne », première ébauche de la nouvelle évangélisation sur laquelle Jean-Paul II s’appuiera constamment ; il accueillit également à la Pentecôte dans la basilique Saint Pierre les représentants du Renouveau Charismatique du monde entier (2) en attestant que « le Renouveau est une chance pour l’Eglise ».

Le futur Benoît XVI a donc très rapidement fait le lien entre cette éclosion non programmée de mouvements ecclésiaux au sein de la jeunesse catholique et la puissante vague missionnaire que ces mouvements ont suscitée. Ce fut pour lui l’illustration caractéristique du « nouveau printemps de l’Eglise » annoncé par Jean XXIII à l’ouverture même du concile Vatican II.

Le cardinal Ratzinger témoigna à de nombreuses occasions de sa perception d’une réelle « irruption de l’Esprit » (3) durant toutes ces années :

– personnellement, il fit sa propre expérience auprès des communautés nouvelles et du renouveau charismatique dès le début des années 60, ce qui fut pour lui « une grâce, une joie dans son sacerdoce et aussi un grand encouragement » pour affronter confessa-t-il « deux grands périls dans l’Eglise » : l’académisme théologique froid et distant, et la bureaucratie ecclésiale ! Joseph Ratzinger témoigna donc de toute sa joie de « voir des jeunes touchés par la force du Saint-Esprit, affichant un grand enthousiasme, une expérience de foi vivante au cœur de l’Eglise catholique » (4).

– comme théologien, il y discerne « l’irruption de l’Esprit-Saint que personne n’avait prévu au cœur de l’hiver » que fut cette période si troublée et comme symbolisée « par 68 qui marqua le début d’une explosion du sécularisme (et qui) a miné les fondements chrétiens de notre société » (5). « Pour ainsi dire, confie-t-il, l’Esprit Saint prit la Parole : la foi s’éveillait chez les jeunes, sans ‘mais’ ou ‘si’, sans subterfuge ou porte de sortie, vécue dans sa totalité et comme un immense cadeau qui fait vivre » (6), soulignant par ailleurs que « s’ils n’attirent pas l’attention de l’opinion publique, ce qu’ils font indique l’avenir » (7) : le jeune expert du concile percevait déjà que se dessinait là le futur de l’Eglise.

– comme pasteur, le cardinal Ratzinger reconnait l’authenticité de l’expérience chrétienne de ces mouvements : « la mission suppose une rencontre personnelle et profonde avec le Christ, le plus souvent à partir de la force des charismes » car lorsqu’« une personne peut témoigner qu’elle est profondément touchée par le Christ, une autre peut alors être touchée au fond d’elle-même par l’action unifiante de l’Esprit-Saint » (8). C’est en effet le processus intérieur universel de la mission qui porte un fruit de conversion.

– il était le cardinal le plus proche de Jean-Paul II et « le » point d’appui le plus solide du pape depuis le début des années 80 : c’est à ce titre qu’en 2005 le consistoire, encore tout bouleversé par la disparition de Jean-Paul II et de l’immensité de son œuvre apostolique, a élu sans tarder le cardinal Ratzinger comme nouveau pape afin de faire fructifier le trésor de ce pontificat exceptionnel. Benoît XVI lui-même confirma en effet peu de temps après : « Jean-Paul II nous a légués un patrimoine richissime de textes qui n’est pas encore suffisamment assimilé dans l’Eglise. Je pense que j’ai pour mission essentielle et personnelle de faire en sorte que ces documents soient assimilés. Homme du Concile, le pape nous aide à être véritablement Eglise de notre temps et des temps futurs »(9).

– aujourd’hui, il constate dans le monde entier que là où les Eglises sont marquées par un rajeunissement, une dynamique d’apostolat des laïcs, un renouveau des vocations,… c’est bien le souffle puissant de l’Esprit-Saint et la mise en œuvre de la nouvelle évangélisation qui les caractérisent.

C’est là tout l’enjeu des décisions de Benoît XVI : favoriser bien davantage la diffusion de ce vent nouveau de Pentecôte et de mission afin que l’Eglise universelle, dans toute sa diversité, en soit renouvelée. Benoît XVI, fidèle à sa fine connaissance de 2000 ans d’histoire de l’Eglise régulièrement réveillée par des vagues de renouveau spirituel et missionnaire, tente « d’articuler » au cœur même de l’organisation ecclésiale les grâces hiérarchiques et charismatiques que l’Esprit donne aujourd’hui à l’Eglise. Ce ne sera certainement pas de tout repos, mais c’est une occasion finalement assez rare pour la saluer, que de voir l’institution ecclésiale romaine (10) accueillir sans crainte les grâces prophétiques données pour notre temps.

Là encore, Benoît XVI est en totale continuité avec le Cardinal Ratzinger (11) pour qui rien ne justifie dans l’Eglise une primauté des fonctions hiérarchiques et sacerdotales vis-à-vis des fonctions prophétiques : selon lui, les grâces christologiques et charismatiques doivent se féconder mutuellement, et fructifier à la fois en chaque baptisé, mais également au sein de l’Eglise au travers de ministères différents et complémentaires ; la « nature de l’Eglise est organique », elle est un corps qui tient son principe d’unité et de vie même dans ce double ancrage fondateur indissociable. Il est ainsi « évident » pour le futur Benoît XVI que « l’essence et la mission » des nouveaux mouvements ecclésiaux – et donc de la nouvelle évangélisation – ne peuvent se comprendre si on ne saisit pas combien depuis toujours « Dieu éveille des hommes prophétiques qui crient à l’Eglise la parole juste qui n’obtiendrait pas sa force dans la marche normale de l’institution ».
C’est pourquoi, dans cette même conférence (12), le cardinal Ratzinger pressait avec beaucoup d’énergie les pasteurs de l’Eglise – évêques, prêtres, et responsables de tous ordres, y compris les laïcs – à être à l’écoute de ce que l’Esprit-Saint dit à l’Eglise :

– ne pas éteindre les appels de l’Esprit en ces temps nouveaux par une organisation trop rationnelle ou systématique : « N’érigez pas vos propres plans pastoraux en norme de qu’il est permis à l’Esprit Saint d’opérer : à cause de toute cette planification, les Eglises pourraient devenir imperméables à l’Esprit de Dieu, à sa force dont elles vivent » ; la vitalité des Eglises gagnerait selon lui « à un peu moins d’organisation, un peu plus d’Esprit-Saint ».

– savoir accueillir les aiguillons pastoraux, qui peuvent être salutaires pour l’annonce de l’Evangile « La fuite du conflit sous prétexte de communion, est parfois la norme pastorale suprême. La foi est une épée à double tranchant dit l’apôtre, et peut exiger le conflit pour le combat de la vérité et de l’amour (13). Un concept d’unité d’Eglise… où l’on achète le silence intérieur par la renoncement au témoignage s’avèrerait trompeur ».

– ne pas assécher les dynamiques missionnaires par des considérations trop savantes ou distantes car beaucoup ont « laissé s’installer un esprit ‘éclairé’ et blasé qui taxe de fondamentalisme la foi et le zèle de ceux qui ont été saisis par l’Esprit-Saint et qui n’admet qu’une foi pour laquelle les ‘si’ et les ‘mais’ deviennent plus importants que le cœur même de la foi ».

En créant le Conseil Pontifical consacré à la nouvelle évangélisation cet automne et en annonçant la réunion d’un synode en 2012 sur ce thème, nous comprenons combien Benoît XVI tire les conclusions d’un long processus de réveil spirituel et missionnaire que l’Esprit-Saint a répandu depuis 40 ans au sein de l’Eglise sans aucun programme pastoral pré-établi. Il décide donc de faciliter au cœur de l’Eglise et de ses institutions l’accueil d’un souffle charismatique (14) et évangélisateur puissant, espérant par là donner toute la bénédiction et l’appui à un renouveau certes dérangeant mais puissant et salutaire.

Comme le « bon pape Jean » (Jean XXIII) – considéré avec dédain par certains comme un « pape de transition » – avait convoqué le concile en provoquant un véritable tremblement de terre, notre cher Benoît XVI – derrière ses airs très doux et conciliants – est en train d’installer, l’air de rien, une bombe spirituelle et pastorale au cœur de l’Eglise !

Alex et Maud Lauriot Prévost – Toussaint 2010

Notes

(1) Lettre Apostolique de Benoît XVI (12/10/2012) instaurant la Congrégation pour la promotion de la nouvelle évangélisation
(2) Mouvance spirituelle née dans l’Eglise catholique à peine 8 ans plus tôt au cours d’une retraite de jeunes aux USA (février 1967) et dont le développement fut immédiat, exponentiel et rapidement planétaire.
(3) Titre d’un de ses ouvrages sur le sujet paru en 2007 avec la signature « Joseph Ratzinger-Benoît XVI »
(4) « L’irruption de l’Esprit-Saint » Cardinal Ratzinger/Benoit XVI – Edition Parole et Silence – p 26
(5) Tout en soulignant que ce mouvement de sécularisme datait de plus de 200 ans : les philosophes des Lumières au XVIII° siècle
(6) Idem p 45
(7) « Le Sel de la Terre » Cardinal Ratzinger – Editions du Cerf – 1998
(8) Idem p 94
(9) Benoît XVI à la télévision polonaise (16 octobre 2005)
(10) Comment ne pas souhaiter la création d’une telle instance à la Conférence des Evêques de France et dans nos diocèses !
(11) Citations de la conférence donnée par le Cardinal Ratzinger « Les mouvements théologiques et leur place dans l’Eglise » lors du Congrès mondial des mouvements ecclésiaux – Pentecôte 1998
(12) Le Cardinal Rylko, président du Conseil Pontifical pour les Laïcs, écrit – 10 ans après ce congrès – combien « ce texte est magistral, d’une forte valeur pastorale et d’une grande densité théologique qui fait aujourd’hui autorité » – (in Introduction de « L’irruption de l’Esprit-Saint » Cardinal Ratzinger/Benoît XVI – Edition Parole et Silence)
(13) cf. Mt 10, 34
(14) Souffle – faut il le préciser ? – présent bien évidemment très au-delà du « Renouveau Charismatique »

Benoît XVI : « La nouvelle évangélisation, pour que foi et laïcité se rencontrent »

Samedi, pendant son vol de Rome à Compostelle, Benoît XVI a selon la tradition rencontré les journalistes accrédités, pour répondre à certaines questions formulées par le directeur de la salle de presse du Saint-Siège. Parmi ces questions, il a été demandé au pape de revenir sur sa récente décision de créer un conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation.

– Cette question concerne la création du dicastère pour la nouvelle évangélisation à propos duquel on s’est demandé si précisément l’Espagne, pays très sécularisé et où la pratique religieuse a diminué, était un des objectifs principaux de la mission de ce dicastère, sinon son objectif principal.

Benoît XVI : En constituant ce dicastère, j’ai pensé au monde entier parce que la nouvelle pensée, la difficulté de penser dans les concepts des Ecritures et de la théologie, est universelle.

Mais il y a naturellement un centre, qui est le monde occidental avec sa sécularisation, sa laïcité et la continuité de la foi qui doit se renouveler pour être foi aujourd’hui et pour répondre au défi de la laïcité. En occident, tous les grands pays ont leur propre façon de vivre ce problème… L’Espagne a toujours été un pays originaire de la foi. Nous pensons que la renaissance du catholicisme à l’époque moderne a surtout eu lieu grâce à l’Espagne. Des figures comme saint Ignace de Loyola, sainte Thérèse d’Avila et saint Jean d’Avila, ont réellement renouvelé le catholicisme et ont formé la physionomie du catholicisme moderne. Mais il est vrai aussi qu’est née en Espagne une laïcité, un anticléricalisme et une sécularisation forte et agressive, comme nous l’avons vu dans les années trente et cette dispute, ce choc entre foi et modernité, toutes deux très vives, se réalise de nouveau aujourd’hui en Espagne. C’est pourquoi, la culture espagnole a pour point central l’avenir de la foi et de la rencontre, non de la collision, mais de la rencontre entre foi et laïcité. Voilà pourquoi j’ai pensé à tous les grands pays de l’occident mais aussi surtout à l’Espagne. »

Source : VIS

Dieu est de retour dans La Croix

Benoît XVI arrive samedi 6 novembre à Compostelle, où, en 1989, Jean-Paul II avait exhorté les jeunes à redécouvrir les racines de leur foi et à être « d’ardents messagers de la nouvelle évangélisation ». Depuis, ce concept a fait son chemin dans l’Église de France…

Un article passionnant signé Céline Hoyeau à lire sur La Croix.com, sous le titre « La nouvelle évangélisation concerne toute l’Eglise »

Dans ce petit panorama, on retrouve des expériences de mon livre Dieu est de retour, la nouvelle évangélisation de la France :

Des étudiants évangélisant sur les plages l’été (raconté dans mon livre), un prêtre qui passe ses nuits en discothèque pour parler de Jésus aux jeunes (raconté dans mon livre), des laïcs proclamant leur foi dans les rues, debout sur une caisse de bois… (raconté dans mon livre), la nouvelle évangélisation serait-elle l’apanage des communautés nouvelles et des jeunes convertis des JMJ ? (…)

« Le “levain dans la pâte” était pertinent quand il fallait d’abord renouer le dialogue »

Pour autant, si la bannière « nouvelle évangélisation » a catalysé les énergies de milliers de catholiques, elle a aussi pu en agacer d’autres, qui redoutaient des velléités prosélytes, une volonté de reconquête catholique ou un retour à des positions anté-conciliaires. La nouvelle évangélisation a, de fait, souvent été présentée en réaction à « un certain enfouissement de la foi qui, à force de trop vouloir être le “levain dans la pâte”, s’est pratiquement dissoute comme du beurre dans une soupe bien chaude », selon les mots de Jean-Baptiste Maillard, dans un livre consacré au sujet (1).

« La pastorale du “levain dans la pâte” était pertinente dans un monde où il fallait d’abord renouer le dialogue, après la rupture qui s’est accomplie entre l’Église et la société moderne, et où un long témoignage silencieux était nécessaire pour regagner la confiance », analyse le P. Henri-Jérôme Gagey, professeur au Theologicum de l’Institut catholique de Paris.

Lire l’article dans son intégralité : La-Croix.com

(1) Dieu est de retour, la nouvelle évangélisation de la France, L’Œuvre, 20€.

Frédéric Le Moigne : « les évêques ont à développer la nouvelle évangélisation »

A l’heure où les évêques de France se réunissent à Lourdes, Claire Chartier de L’Express a interviewé l’historien Frédéric Le Moigne, qui a dirigé avec Dominique-Marie Dauzet le Dictionnaire des évêques de France au XXème siècle, paru aux éditions du Cerf le mois dernier.

L’Express : L’épiscopat actuel rappelle un peu celui des années 1905, où les prélats devaient lutter âprement pour réaffirmer leur message et leur présence dans un environnement hostile…

Frédéric Le Moigne : Le contexte politique est beaucoup plus calme aujourd’hui, mais les efforts que les évêques doivent livrer dans la société française très sécularisée pour développer la nouvelle évangélisation voulue par Jean-Paul II justifie en effet, en partie, la comparaison.

On observe depuis quelques années un durcissement identitaire chez les fidèles catholiques, avec la montée en puissance du courant traditionaliste. Cette tendance est-elle également notable dans l’épiscopat ?

Au Vatican, il est certain que les progressistes ont beaucoup moins de poids. En France, certains évêques de la nouvelle génération sont passés par l’institut Notre-Dame de vie, qui penche du côté traditionaliste, ou viennent du réseau de l’Emmanuel, une communauté nouvelle charismatique très attachée à la nouvelle évangélisation.

Lire la suite de l’interview : L’Express.fr

Cardinal Sistach : « Il est urgent d’intensifier l’évangélisation »

Aujourd’hui dans La Croix, l’archevêque de Barcelone réagit au sujet de la visite de Benoît XVI en Espagne, quelques mois avant les JMJ. Selon lui, face à la sécularisation rapide de la Catalogne, il est urgent d’intensifier l’évangélisation.

La Croix : Face à la sécularisation rapide de la Catalogne, quelle stratégie avez-vous mise en place ?

Cardinal Lluis Martinez Sistach : Il est urgent d’intensifier l’évangélisation. Nous tous, chrétiens, devons témoigner de Jésus-Christ par nos œuvres et nos paroles. La présence publique des chrétiens dans la société est nécessaire pour offrir le riche contenu de la doctrine sociale de l’Église et de l’humanisme chrétien à propos de la vie, de la famille, de l’économie et de la politique. J’encourage donc les laïcs à vivre ce qui leur est propre et spécifique, comme l’avait affirmé le concile Vatican II.

Lire la suite de l’interview : La-Croix.com

Citoyens des cieux : l’album de feu !

Quand la pop-louange devient évangélisation…

J’ai pu profiter en avant-première du nouvel album de Glorious, Citoyens des cieux, dans les bacs le 15 novembre. Emprunté à un collègue, je dois avouer que je l’ai écouté en boucle tout le week-end de la Toussaint, et plus particulièrement lors d’un aller-retour en province…

Les chansons sont de très bonne facture, on gagne encore en qualité musicale et en profondeur. Les paroles sont puissantes, dynamiques, stimulantes, remplies de l’Esprit Saint.

En écoutant ce disque, on se tourne vers Dieu. A travers la louange, la prière des musiciens et du public est largement palpable.

Deuxième aveu : pour la première fois, je me suis vraiment mis à prier en écoutant un CD de pop-louange, moi qui d’habitude préfère la vivre en direct live !

J’ai alors senti comme un vide immense chez mes voisins dans le TGV, ce vide de ne pas connaître Dieu ou du moins de ne pas vivre de relation intime avec le Christ. Et j’ai eu alors une folle envie de Le leur annoncer ! Le plus fort, dans cette histoire, c’est que ma petite épouse a eu la même sensation, au même moment, à plusieurs centaines de kilomètres de distance. C’était pour elle au volant de notre voiture, en écoutant le précédent album de Glorious, Génération louange. Elle me l’a raconté le soir-même…

Alors merci Glorious de nous permettre de prier avec vous, pour que l’Esprit Saint nous rende témoins de la miséricorde ! « Nous voici, Jérusalem ! »

Acheter le disque : sur Amazon

Pour en savoir plus : www.glorious.fr et www.lyoncentre.fr

Des hommes à part

Des hommes à part est un film documentaire français réalisé par Eddy Vicken et Yvon Bertorello, présentant des portraits de prêtres, au cœur de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre. Ce film sera présenté en avant-première à Paris le 24 novembre 2010, en présence de l’acteur Michael Lonsdale, qui a prêté sa voix.

Du séminaire à l’évangélisation…

« Un séminariste doit acquérir tout un bagage intellectuel, mais aussi spirituel, qui lui servira quand il sera prêtre dans l’apostolat, explique l’un des prêtres interrogés. Il faut qu’on puisse dire en nous voyant : « c’est un homme de Dieu ! ». La tâche la plus importante est de correspondre à ce que les personnes attendent de nous. »

En effet, comment peut-on évangéliser sans que le témoignage de vie ne soit en adéquation avec ce qui est annoncé ?

Mais qui sont-ils, ces hommes vêtus de noir, portant dans le monde la soutane comme signe de leur appartenance à Dieu ? D’où viennent-ils, avec leur jeunesse qui respire l’éternité ? Que disent-ils au monde de demain, qui fasse que chacun se sente concerné ?

« J’ai trente-cinq ans. Je suis prêtre de la Fraternité Saint-Pierre depuis dix ans ; donné à Dieu pour mieux servir les hommes. Une vie ordinaire ? Non. Chaque jour apporte de nouvelles joies et des expériences incroyables. Porter Dieu au monde d’aujourd’hui est une véritable aventure, matérielle autant que spirituelle. Je suis heureux comme au premier jour mon choix. »

Ces hommes à part cherchent à vivre cette parole du Seigneur : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi ; mais c’est moi qui vous ai choisis et vous ai établis pour que vous alliez et portiez du fruit et que votre fruit demeure, afin que tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne. Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres. (Evangile de St Jean, XV, 16-17) »


Des hommes a part

Pour en savoir plus : la page Wikipédia

Les nouveaux évangélisateurs sont sur KTO

Le lundi 22 novembre à 20h40, KTO diffuse un documentaire intitulé Jeunesse évangélisatrice sur les nouveaux évangélisateurs. A l’heure où Benoît XVI vient d’instituer le Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation et d’annoncer que le prochain synode des évêques aurait lieu sur ce thème, ce film signé Véronique Bréchot tombe à point nommé.

Le créateur de ce blog, auteur également du livre Dieu est de retour, la nouvelle évangélisation de la France, fait partie des personnes filmées.

Présentation de KTO :

De plus en plus de jeunes gens vont au devant d’inconnus pour leur proposer l’Evangile. Un phénomène actuel illustre un mouvement profond et durable de l’Eglise catholique en France et en Europe : la jeunesse évangélisatrice. Le film propose de révéler cette nouvelle évangélisation qui se développe, prise en main par la jeunesse catholique. Il présente, de façon joyeuse et tonique ces équipes de jeunes engagés qui se rassemblent pour prier ensemble et agissent également dans leur vie quotidienne en allant à la rencontre de l’autre pour l’écouter et témoigner de sa foi. Il donne enfin des clefs à ceux qui souhaitent s’y associer.

Avec :

Jeunesse 2000 à Paris (avec Véronique)
– Samarie à Pigalle (avec Steven)
– Le festival Anuncio (avec David) et une mission Anuncio au festival de Cannes
– Une mission Jeunesse Lumière
– Anuncioblog (Jean-Baptiste Maillard)
– Une mission Surf and Pray
P.U.S.H, groupe de musique suisse

Avec aussi, comme intervenants :

– Le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon
– Christian Godin (philosophe)
– Aubry Pierens (consultant en stratégie, We consulting)

Regarder le film en direct sur KTO : www.ktotv.com – le profil Facebook de Jeunesse évangélisatrice

L’évangélisation n’est pas une oeuvre de salariés

…mais l’œuvre d’amis de Jésus qui L’on laissé entrer dans leur vie et se sont laissés émerveillés par Lui. C’est ce qu’indique le cardinal Odilo Scherer, archevêque de Sao Paulo, qui rappelle les principes de la mission dans le cadre de la Journée mondiale des missions.

Le cardinal Scherer développe les principes d’une mission efficace, dans la nouvelle édition de la revue archidiocésaine « O São Paulo », à l’occasion de la Journée mondiale des missions, célébrée dimanche dernier. Pour lui, la mission « ne peut se faire en prêchant des sermons vagues, ou en faisant acte de ‘personnalisme’, donnant au prédicateur plus de visibilité qu’au Christ et à son Evangile ».

En allusion au message du pape pour la Journée mondiale des missions, le cardinal affirme que la mission « sera d’autant plus efficace que les chrétiens seront unis entre eux ».

Il parle d’une unité fondée sur « la même foi et la même adhésion à Jésus Christ et, à travers lui, à Dieu, dans le don de l’Esprit Saint », mais aussi d’unité « dans la communion ecclésiale, qui nait de notre rencontre commune avec le Seigneur Jésus Christ et avec son Evangile ».

C’est « en cela » et « autour de cela », commente-t-il, que se construit et se réalise la communion ecclésiale », insiste-t-il, expliquant qu’une « Eglise divisée perdrait sa crédibilité devant le monde », et rappelant que « l’action missionnaire n’est pas l’œuvre de quelques uns mais de tous les membres de la communauté ecclésiale ».

Ainsi l’effort missionnaire, poursuit-il, exige à la fois « une conversion personnelle au Christ et à son Evangile », « un changement de mentalité », et une « révision du rythme de nos occupations et de nos programmes ».

Evangéliser est un parcours difficile, reconnaît le cardinal Scherer, mais les difficultés peuvent se résoudre « quand il existe une ‘ardeur missionnaire’ et la conscience que nous sommes des ‘collaborateurs’ de l’œuvre de Dieu ».

« L’œuvre missionnaire, n’est pas un travail de salariés mais l’œuvre d’amis de Jésus qui l’on laissé entrer dans leur vie et se sont laissés émerveillés par lui », capables d’affronter tout obstacle ou tout effort sans économie d’énergie ou de sacrifices, capables même de donner leur vie pour le Christ » conclut l’archevêque de Sao Paulo.

Source : Zenit

Pour Benoît XVI, la vocation de tout baptisé est de transmettre la miséricorde

Benoît XVI souhaite aux baptisés de faire l’expérience de « la joie de la visite du Fils de Dieu, d’être renouvelés par son amour, et de transmettre aux autres sa miséricorde ». La encore, il s’agit de l’évangélisation par la miséricorde divine, un thème cher à Benoît XVI.

Le pape a consacré son allocution, avant l’angélus de dimanche, depuis la fenêtre de son bureau, qui donne place Saint-Pierre, à la miséricorde et à l’Evangile du jour : la péricope de Zachée, dans l’Evangile de Luc. Malgré le mauvais temps, des milliers de personnes s’étaient rassemblées à midi, place Saint-Pierre.

« Jésus-Christ, incarnation de Dieu, a manifesté cette immense miséricorde, qui n’enlève rien à la gravité du péché, mais vise toujours à sauver le pécheur », a expliqué le pape.

Il a souligné que c’est l’Evangéliste saint Luc qui « réserve une attention particulière au thème de la miséricorde de Jésus », notamment dans l’historie de Zachée.

Le Christ, explique le pape, « a en quelque sorte voulu prendre le risque et il a gagné son pari: profondément touché par la visite de Jésus, Zachée décide de changer de vie et promet de rendre le quadruple de ce qu’il a volé. Jésus dit : « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison », et il conclut : « Le Fils de l’homme est venu pour chercher et sauver ce qui était perdu » ».

« Dieu n’exclut personne, ni les pauvres ni les riches, a insisté Benoît XVI. Dieu ne se laisse pas conditionner par nos préjugés humains, mais il voit en chacun une âme à sauver et il est spécialement attiré par celles qui sont considérées comme perdues et qui se considèrent telles. Jésus-Christ, incarnation de Dieu, a manifesté cette immense miséricorde, qui n’enlève rien à la gravité du péché, mais vise toujours à sauver le pécheur, et à lui offrir la possibilité de se racheter, de recommencer à zéro, de se convertir ».

Le pape donne cette clef de lecture de l’épisode évangélique : « Zachée a accueilli Jésus et s’est converti, parce que Jésus l’avait, le premier, accueilli chez lui ! Il ne l’avait pas condamné, mais il était allé au-devant de son désir de salut ».

Source : Zenit

Dieu est de retour : interview sur Radio Vatican

Sur Radio Vatican, un entretien inaugurant une nouvelle série sur les livres, réalisé par Charles-François Brejon, revient sur Dieu est de retour, la nouvelle évangélisation de la France, paru en 2009 aux éditions de L’Oeuvre.

« L’Église existe pour évangéliser », déclarait Paul VI en son temps. L’évangélisation est un thème repris maintes fois par Jean-Paul II, et aujourd’hui, Benoît XVI s’en fait largement l’écho. Il a d’ailleurs créé, en juin dernier, le Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation. Selon le Pape, personne ne peut se soustraire à l’engagement évangélique, qui doit même être la priorité de chaque baptisé. « Le premier engagement qui nous concerne tous est celui d’une nouvelle évangélisation qui aide les nouvelles générations à redécouvrir le visage authentique de Dieu, qui est amour », souligne-t-il. Un appel qui a retenti dans les oreilles et dans le cœur de Jean-Baptiste Maillard. Dans son livre « Dieu est de retour, la nouvelle évangélisation de la France », paru aux éditions de L’œuvre, le journaliste révèle de nombreux exemples de démarches missionnaires, dans des champs d’évangélisation très vastes, allant des boîtes de nuit jusqu’au cœur des paroisses

Le mp3 : ici

Soeur Anne-Claire, cistercienne : « retrouver la compréhension de la mission que le Christ nous a confiée »

Des Hommes et des dieux, le film de Xavier Beauvois avec Lambert Wilson et Michaël Lonsdale a atteint 2 millions d’entrées après quatre semaines en tête du box-office français. Fort de 90% d’avis favorables chez les spectateurs, jeunes et vieux, selon l’Observatoire de la satisfaction (un score exceptionnel), au niveau de popularité d’Avatar et de Bienvenue chez les Ch’tis selon l’Express qui en a fait sa Une, il a été choisi pour représenter la France aux Oscars et il est déjà vendu partout dans le monde. Nicolas Sarkozy l’a même vu en projection privée à l’Elysée… Mais qui étaient donc les moines de Tibhirine, enlevés par les islamistes algériens puis assassinés en 1996 ? Leur père abbé, Christian de Chergé, était un ami proche d’une de nos abbayes françaises, Notre Dame de Bonneval, en Aveyron, près de Rodez. Ce monastère de l’ordre cistercien de la stricte observance, comme Tibhirine, fabrique du chocolat. Dans mon livre Dieu est de retour, la nouvelle évangélisation de France, paru l’an dernier aux éditions de L’Oeuvre, j’ai interrogé l’une de ces religieuses, soeur Anne-Claire, qui nous parle de l’évangélisation. Reportage en images.

Une vallée perdue du Nord-Aveyron, sans autres habitants que ceux d’un vieux monastère fortifié, blotti sur un versant. De la forêt à perte de vue. Un torrent, avant de descendre vers le Lot, alimente le monastère en électricité ; mais si l’on ignore ce détail, on se croirait facilement au XIIe siècle, quand quelques moines cisterciens se sont installés dans la « bonne vallée » pour ensuite rayonner alentour par leur travail et leur prière. Aujourd’hui l’abbaye Notre Dame de Bonneval demeure un site témoin de la radicalité du « choix du désert » par le monachisme, et même une sorte d’anticipation du paradis si l’on en croit le Père Abbé de Notre-Dame des Neiges, Père Immédiat (1) de Bonneval : « Nul ne peut rester indifférent devant la fondation en un tel lieu aride et retiré d’une sorte de paradis, d’un jardin ouvert, presque suspendu ». (2)

Bonneval a été habité de 1147 à 1791 par des moines cisterciens. Ces derniers ayant été chassés par la Révolution, des cisterciennes-trappistines ont pris le relais en 1875 sur la demande de l’évêque de Rodez. Elles ont relevé les ruines, installé une chocolaterie pour « vivre du travail de leur mains » ainsi que le demande saint Benoît dont elles suivent la Règle, comme tous les cisterciens (3). Elles sont aujourd’hui trente, de 29 à 98 ans. L’histoire continue…

Mais à quoi sert un tel monastère aujourd’hui ? Ces sœurs se soucient-elles des besoins de l’Eglise, de la question de l’évangélisation ? Ont-elles même seulement la possibilité de participer à cette évangélisation ? En réalité elles y participent à leur manière, comme nous l’explique l’une d’elles, Sœur Anne-Claire, qui vient de prononcer ses vœux définitifs.

La vie consacrée, réponse possible à la quête du bonheur

Avant d’entrer à Bonneval, Sœur Anne-Claire était une jeune femme aux multiples activités, jouissant d’une excellente situation professionnelle en tant qu’ingénieur dans un grand groupe. Mais cela ne lui suffisait pas. Issue de cette « génération Jean-Paul II » que le Pape polonais avait appelée à « mettre le feu au monde entier » (4), elle souhaitait davantage pour sa vie. « La situation professionnelle, aussi bonne soit-elle, ne suffit pas à donner un sens à la vie, explique-t-elle. J’ai compris un jour que pour ma part, le bonheur serait du côté de la vie consacrée : une forme de vie dont le sens serait la recherche de Dieu. »

Réaction de la famille et questions…

Cela n’a pas été très facile. Pour Sœur Anne-Claire, « l’image des « bonnes sœurs » n’est pas excellente dans notre société. On les décrit facilement comme des frustrées (option revêche ou option « pas-du-tout-je-suis-très-heureuse »), des personnes qui sont passées à côté de la vie pour n’avoir pas su… aimer. Et ça, c’est une critique à prendre très au sérieux, une vraie objection. Mon père, pas exactement catho, m’a fait une remarque extrêmement pertinente, il m’a dit : « ce qui me gêne le plus dans la direction que tu prends, c’est que je ne vois pas où est l’amour là-dedans. Et l’amour c’est ce qu’il y a de plus important dans la vie». Je lui ai répondu que j’étais pleinement d’accord sur l’importance de l’amour et que c’était précisément ce que je cherchais dans la vie religieuse, sous la forme de l’amour avec Dieu… Mais c’est très difficile à avaler quand on n’a pas fait soi-même l’expérience de ce que savent les croyants : « Dieu est amour ». Sans amour, la vie religieuse n’a aucun sens, la vie chrétienne non plus. »

Distinction entre « réussir dans la vie » et « réussir sa vie »

La vie religieuse se comprend mieux quand on distingue entre « réussir dans la vie » et « réussir sa vie ». C’est à nouveau la question de sens de la vie : quand on parle « de réussir dans la vie », on vise souvent la réussite sociale, qui n’est pas négligeable en soi mais ne suffit pas à rendre heureux, de ce bonheur profond qui vient de ce qu’on se sent utile, qu’on est aimé et qu’on aime : ça, c’est « réussir sa vie ». Sœur Emmanuelle disait qu’elle était profondément frappée de la joie de certains des chiffonniers du Caire. Cela ne voulait pas dire que pour elle il fallait les laisser dans leur misère (elle a assez lutté contre !) mais que même au cœur du combat quotidien pour la survie, pour la dignité humaine, on peut être debout et heureux. Inutile de posséder les derniers fleurons de la technologie pour cela.

Une communauté cistercienne

Les cistercien(ne)s appartiennent à la grande famille des fils de Saint Benoît, dont le charisme tient en deux mots comme l’a récemment souligné Benoît XVI : chercher Dieu. Comment se fait-il qu’on ait le culot de chercher Dieu ? Parce qu’Il nous y invite, et qu’Il nous cherche lui-même le premier, comme l’attestent les Evangiles. Ce n’est évidemment pas réservé aux moines et aux moniales. Mais la particularité de ces derniers est d’essayer de s’y consacrer à plein temps.

Une journée-type : musclée, mais bien humaine

Lever à 4h10, Vigiles à 4h30, suivies du petit-déjeuner, d’une heure de lectio divina (lecture priée de l’Ecriture ou d’auteurs spirituels); 7h30, Laudes suivies de la messe, chapitre (réunion de la communauté) suivi de l’office de Tierce ; puis temps libre. De 9h30 à midi, travail. A 12h15, office de Sexte, déjeuner, puis 1h30 de temps de détente (généralement promenade). Viennent ensuite l’office de None à 14h30, et à nouveau le travail de 14h45 à 17h30. Vêpres, suivies d’un quart d’heure d’oraison. Enfin le dîner, puis une demi-heure à une heure de lectio divina, les Complies à 19h35 et plus de bruit à 20h15… Ce qui fait en gros chaque jour trois heures et demie de prière communautaire et liturgique, trois quarts d’heure d’oraison, six heures de travail, deux heures de lectio divina, le reste pour les repas et la nécessaire détente. Saint Benoît voulait un horaire équilibré, humain, où toutes les activités permettent cette recherche de Dieu qui est l’objectif des moines et moniales.

Pas d’indigestion de prière avec un tel horaire ?

Souvent dans les Evangiles, le Christ nous invite au discernement vis-à-vis de notre prière : « Gardez-vous de ceux… qui affectent de faire de longues prières » (Mc 12,40). Si on prie de façon à se dessécher le cœur – le cœur ne se dessèche que si on ne s’en sert pas – il vaut mieux arrêter. Mais ce n’est pas là la vraie prière. La vraie prière est don reçu de Dieu. Si c’est un don de Dieu, comment en avoir assez ? Ceci étant, la réception de ce don demande un certain effort à l’homme. Et cela n’efface pas nos autres devoirs, en premier lieu l’attention aux besoins du prochain. « Nous essayons donc de tout équilibrer ».

Au rythme de la liturgie des heures

La liturgie monastique est la grande prière de l’Eglise, la liturgie des Heures, telle qu’elle est célébrée partout dans le monde. Elle est axée sur la Parole de Dieu : l’Ancien et le Nouveau Testament, avec une place spéciale pour les psaumes, cette prière pluri-millénaire. C’est une école de prière, soutenue par tous ceux qui ont vécu de cette même liturgie depuis les débuts de l’Eglise.

Pourquoi ce nom d’« Ordre cistercien de la stricte observance »

Ce nom reflète le désir des trappistes (c’est le nom familier des membres de l’Ordre cistercien de la stricte observance ou OCSO) de suivre fidèlement l’héritage spirituel de Saint Benoît. Il existe aujourd’hui deux ordres cisterciens. L’ordre primitif, l’« Ordre de Cîteaux » a dû par la force de l’histoire s’éloigner d’un mode de vie uniquement contemplatif. L’OCSO (les trappistes), avec l’encouragement du Saint-Père d’alors, s’en est séparé juridiquement pour préserver la vocation « strictement » contemplative de leurs monastères. Mais il existe des monastères uniquement contemplatifs aussi dans l’Ordre de Cîteaux, comme Lérins et La Maigrauge, dont les trappistes sont très proches. Les deux ordres cisterciens entretiennent d’ailleurs des liens de collaboration et d’amitié, et il n’est pas impossible qu’un jour ils retrouvent leur unité primitive.

Etre utile à la société en vivant à l’écart ?

Benoît XVI posait récemment cette question au sujet des monastères, qui sont selon lui des « poumons de la société » (5) : « Pourquoi ‘s’enfermer’ pour toujours entre les murs d’un monastère et priver ainsi les autres de la contribution de ses capacités et de ses expériences ? Quelle efficacité peut avoir leur prière pour résoudre les nombreux problèmes concrets qui continuent d’affliger l’humanité ? ». Le Saint Père est un fin connaisseur de la tradition monastique, et il répond lui-même à sa question en soulignant la fonction de témoignage des monastères. Détail important, c’est un témoignage qui se donne avant tout « en silence », du seul fait que ces frères et sœurs soient là. Beaucoup de gens qui sont en marge de la foi se disent plus sensibles à ce « témoignage silencieux », apparemment sincère parce qu’il engage toute la vie du témoin, qu’à bien des paroles. Certaines personnes soupçonnent facilement l’Eglise de vouloir seulement, à travers l’évangélisation, faire du chiffre et des adeptes, comme n’importe quel parti politique avide d’emprise sur les masses ; les monastères prêtent peut-être moins à ce soupçon, car beaucoup de personnes perçoivent le caractère « gratuit » de la vie monastique : en effet, les moines ne servent apparemment à rien dans l’Eglise. Cette inutilité souligne quelque chose de très important : l’amour de Dieu est gratuit, et il mérite en retour un amour gratuit, désintéressé, qui ne vise à rien d’autre que de L’aimer. La fonction de Marie, la sœur de Marthe (Lc 10,38-42) en quelque sorte. Jésus lui-même dit que le rôle de Marie a un sens, qu’il l’approuve, même si ce rôle ne se laisse pas comprendre en termes d’ « utilité » immédiate et tangible.
Pour ce qui est de « l’enfermement loin du monde », le Saint Père semble employer la formule avec un certain humour vis-à-vis de ceux qui voient les moines (et encore plus les moniales) comme des prisonniers… Leur volonté de rechercher Dieu les conduit certes à un certain éloignement vis-à-vis de la place publique. C’est aussi à cause de cette spiritualité de « séparation du monde » que les moines ne font pas d’évangélisation directe. Mais ils ne sont pas enfermés. Et ils gardent une certaine communication nécessaire avec la société, ce monde des hommes dont ils font toujours partie.

Du sens classique de l’évangélisation…

Evangéliser au sens habituel, c’est annoncer directement le Seigneur, aider d’autres personnes à rencontrer Dieu, qui nous cherche lui-même et nous aime. Dieu se laisse rencontrer, mais il n’oblige personne : infini respect de notre liberté, que nous ne comprendrons sans doute que là-haut. Autre paradoxe, il souhaite que nous, ses créatures, préparions le terrain… Il y a là de quoi être un peu craintifs devant cette énorme mission qu’il nous confie ; mais confiants, aussi, parce que c’est lui qui nous le demande et parce qu’il nous aide ! Cela, c’est le sens classique de l’évangélisation, la « première ligne » si on veut. Si l’essentiel est l’évangélisation directe, les moines sont généralement « à l’arrière »… Mais on peut aller plus loin et se dire que si l’essentiel est plutôt la communion avec Dieu et par lui avec le prochain, alors, il est difficile de déterminer qui est en première ligne. Les Pères du Désert, ces grands contemplatifs, affirmaient qu’il existait des laïcs mariés et vivant en ville qui étaient beaucoup plus proches de Dieu qu’eux-mêmes… Finalement, pouvoir se dire « en première ligne » ou non n’a pas d’importance, ce qui compte est de trouver la place où Dieu nous propose d’être, et d’y fleurir, de s’y épanouir comme on dirait aujourd’hui.

…au lien entre évangélisation et monachisme

Mais moines et moniales sont-ils vraiment sur le banc de touche en matière d’évangélisation ? On entend souvent dire qu’au cours de l’histoire, les moines ont eu un rôle actif dans l’évangélisation, en particulier l’évangélisation de l’Europe. Il est vrai qu’à la fin du VIe siècle, le pape Grégoire le Grand qui connaissait bien la spiritualité de Saint Benoît pour avoir lui-même rédigé l’histoire de sa vie, envoya un bénédictin ré-évangéliser l’Angleterre. Ce fut le premier évêque de Cantorbéry, saint Augustin de Cantorbéry. On pourrait citer d’autres exemples semblant indiquer que les premiers fils de Saint Benoît ont été des évangélisateurs actifs, « par le livre et la charrue » comme on dit parfois. Mais comme le fait remarquer Benoît XVI, Benoît n’a pas fondé une institution monastique ayant pour but l’évangélisation des peuples, comme d’autres grands moines missionnaires de l’époque, mais il a fixé à ses disciples comme « objectif fondamental et même unique », la recherche de Dieu: « Quaerere Deum » (6). Autrement dit, les premiers fils de Saint Benoît ont été des évangélisateurs par surcroît, en plus du but essentiel de leur vie qui était la recherche de Dieu.

Sœur Anne-Claire raconte qu’avant de choisir la vie monastique, elle ne comprenait pas qu’il existe encore des monastères : car de nos jours, il n’y a plus besoin de défricher des forêts ni de recopier des manuscrits, et elle croyait vaguement que c’était à cela que servaient les abbayes autrefois. Pas du tout : le but des moines, c’est la recherche de Dieu. Et cela, c’est de tous les temps.

Il s’ensuit que les cisterciennes de Bonneval ne font pas d’évangélisation directe, suivant la spiritualité de leur Ordre (7). Malgré tout, on peut discerner un double lien entre évangélisation et monachisme. D’abord, les moniales prient pour ceux et celles qui évangélisent – et pour les personnes à qui ils s’adressent. Deuxièmement, les sœurs font peut-être une sorte d’évangélisation par ce « témoignage silencieux » qu’évoquait Benoît XVI. Le Père Abbé de l’abbaye bénédictine de Ligugé, dom Jean-Pierre Longeat, disait récemment que l’expérience spirituelle est un terrain privilégié de l’évangélisation. Et beaucoup pensent que cette évangélisation-là a un bel avenir devant elle !

« Contemplation », prière et évangélisation

On comprend donc que la vie contemplative elle-même peut être évangélisatrice, si les « contemplatifs » sont fidèles à leur vocation. En fait, le mot « contemplatifs » appliqué aux moines et moniales ne signifie pas qu’ils aient plus accès à la contemplation que quiconque. Ceux qui sont appelés contemplatifs dans l’Eglise sont plus exactement des gens qui essaient de consacrer toute leur vie à la recherche de Dieu. Quant à la « contemplation », c’est une grâce que Dieu accorde à qui il veut, moine ou mère de famille ! L’adoration, qui est une forme de prière, est une des composantes de cette recherche du Seigneur qui n’est possible que parce qu’Il nous cherche le premier. La prière est nécessaire pour tout chrétien qui veut vivre de sa foi, et particulièrement pour ceux qui annoncent la Bonne Nouvelle du salut : Dieu se donne dans la prière et les sacrements, si on ne reçoit pas d’abord ce don il n’est pas possible d’aider véritablement autrui à rencontrer Dieu.

Pas besoin de gravir les échelons pour être un vrai moine ou une vraie moniale

Quand nous demandons à sœur Anne-Claire « Voudriez-vous devenir un jour Mère Abbesse ? », elle répond sans hésiter : « Là où on voit que la vie monastique est une vraie forme de vie évangélique, malgré nos petites faiblesses, c’est qu’on n’y fait pas carrière. Bonne nouvelle : inutile de « gravir les échelons » pour être un vrai moine ou une vraie moniale, pour répondre à sa vocation, pour réussir sa vie comme nous disions tout à l’heure ! Pour ce qui est d’être abbesse, c’est une vocation tout à fait spéciale à laquelle je ne me sens pas appelée ».
Dans les monastères masculins non plus on ne fait pas carrière. De plus, chez les moines, certains frères peuvent être appelés au sacerdoce par l’abbé et la communauté ; mais un frère qui n’est pas prêtre n’en est pas moins un vrai moine, qui rend un vrai service dans l’Eglise, qui annonce le Seigneur à sa manière.

La crise des vocations et le rôle des familles chrétiennes

C’est Dieu qui appelle, il se débrouille pour appeler qui il veut où il veut. C’est un peu mystérieux, mais c’est parfait comme ça ! La preuve : le nombre d’ordres et de congrégations riches en saint(e)s et en beaux fruits, jaillis un beau jour de nulle part. Mais il est vrai que quand quelqu’un grandit dans une famille chrétienne, il est certainement mieux préparé à écouter l’appel. Le manque de vocations aujourd’hui dans nos monastères est douloureux par certains côtés, mais peut-être aussi qu’il nous dispose mieux à écouter ce que « l’Esprit dit aux Eglises », selon l’expression de l’Apocalypse. Et il n’est pas interdit de penser que la précarité actuelle des communautés religieuses a un certain parfum évangélique : pauvreté, simplicité, confiance en Dieu plutôt qu’en notre force, en nos grands moyens et en nos gros effectifs… Etymologiquement, la précarité est la situation de celui qui prie. Devenir toujours davantage des priants, c’est cela le plus important pour nous. Et s’il existe un remède à la crise des vocations, il est probablement là aussi.

L’enjeu de la première annonce et de la nouvelle évangélisation

« C’est primordial, conclut Sœur Anne-Claire. C’est peut-être la grâce de cette époque difficile pour l’Eglise : retrouver la compréhension de la mission que le Christ nous a confiée. »

Pour en savoir plus sur Bonneval : le site de l’abbaye

Lire aussi : le dossier spécial Thibirine

—— Notes

(1) Chez les cisterciens, selon l’organisation fixée au XIIe siècle par la Charte de charité, toute abbaye dépend d’une abbaye-mère qui lui vient en aide s’il est besoin. Le père abbé de la maison-mère est appelé Père Immédiat.
(2) Dom Hugues de Seréville, abbé de Notre Dame des Neiges, in Bonneval, une abbaye cistercienne en Rouergue, Annie Bras, Editions Privat 2008, préface.
(3) Le nom de cisterciens vient de celui de l’Abbaye de Cîteaux, en Bourgogne, fondée en 1098 par des moines bénédictins désireux de revenir à une vie monastique simple et fidèle à la Règle de saint Benoît (VIe siècle). Parmi les saints issus de Cîteaux, un des plus célèbres est Bernard de Clairvaux (1090-1153). C’est à cause de saint Bernard que les cisterciens sont parfois appelés « Bernardins », d’où le nom du collège des Bernardins à Paris, qui était une des nombreuses maisons d’études de l’Ordre ; des générations de moines de Bonneval y ont étudié.
(4) Jean-Paul II, homélie du 20 août 2000 à Tor Vergata (clôture des Journées mondiales de la jeunesse), citation de Catherine de Sienne. Cf. sur le site du Vatican
(5) Benoît XVI : « Les monastères sont comme des poumons verts pour la société », Anuncioblog, 19 novembre 2008.
(6) Angelus du 10 juillet 2005, en la veille de la fête de Saint Benoît.
(7) Constitutions OCSO, n° 31 : Fidélité à la vie monastique et zèle pour le royaume de Dieu et le salut de toute l’humanité sont intimement liés. Les moniales portent en leur cœur ce souci apostolique. Leur façon propre de participer à la mission du Christ et de son Église, ainsi que de s’insérer dans une Église locale, est leur vie contemplative elle-même. Pour cette raison, si urgente que soit la nécessité d’un apostolat actif, elles ne peuvent être appelées à fournir une aide dans les divers ministères pastoraux et autres activités extérieures.

Copyrights Editions de L’Oeuvre 2009

Mgr Rino Fisichella : « L’Eglise doit être en mesure d’apporter l’Evangile de Jésus-Christ à l’homme d’aujourd’hui »

Le président du nouveau dicastère consacré à la nouvelle évangélisation, Mgr Rino Fisichella, réagit sur Radio Vatican à l’annonce de la tenue d’un prochain synode des évêques sur ce thème

Il faut que l’Eglise soit « en mesure d’apporter l’Evangile de Jésus-Christ à l’homme d’aujourd’hui », a estimé Mgr Rino Fisichella sur Radio Vatican (écouter ici), réagissant à l’annonce par Benoît XVI, de la tenue d’un prochain Synode, en 2012, sur le thème de la nouvelle évangélisation.

Intervenant sur Radio Vatican, le 25 octobre, le président du nouveau Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation a évoqué une « grande surprise » doublée d’une « joie profonde de savoir que le pape, en plus d’avoir institué il y a quelques semaines un nouveau Conseil pontifical (…) pense maintenant impliquer tout l’épiscopat du monde pour le Synode de 2012 ».

Evoquant le « désert » où vit l’homme contemporain, Mgr Fisichella a souligné combien « l’homme a besoin de Dieu ». Il est important de « faire comprendre de manière juste – dans une société de plus en plus sécularisée – le thème du rapport entre foi et raison », a-t-il poursuivi.

Inévitablement, il y a aussi « le thème important de la sécularisation ». Elle « ne touche pas seulement l’Eglise », a estimé le haut prélat. « La sécularisation comme phénomène touche la culture en premier lieu, et touche donc toutes les dimensions dont l’homme vit. C’est donc tout cela qui fait que la sécularisation est un phénomène qui doit être observé et étudié avec attention ».

Outre les pasteurs, il y aura beaucoup de laïcs et de personnes consacrées présentes à ce Synode, qui « donneront un apport positif », a encore affirmé Mgr Fisichella en rappelant l’importance des laïcs pour « transformer le tissu social, culturel, politique ».

« Nous devons être capables de trouver un dénominateur commun ; nous devons être capables de dépasser cette condition de fragmentation dont vit la culture contemporaine », a-t-il enfin observé.

« Je pense que le plus grand défi est justement celui-là : comment chercher à avoir un contenu homogène et donc, des contenus qui permettent d’exprimer dans des langages différents, dans des traditions différentes, dans des rites différents, dans des disciplines différentes, le centre unique de notre foi, celle de la foi en Jésus mort et ressuscité ».

Source : Zenit