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Famille et nouvelle évangélisation

Extrait d’un billet de Jean-Baptiste Maillard publié le 5 octobre dernier sur le blog du Jour du Seigneur, ayant pour thème la famille et la nouvelle évangélisation.

A Nazareth, en décembre 1994, pour la clôture de l’Année de la Famille, le cardinal Lopez Trujillo, le Président du Conseil pontifical pour la famille, prononçait une homélie en la basilique de l’Annonciation en soulignant le rôle missionnaire des familles chrétiennes. Citant la Lettre à Diognète (anonyme du IIe siècle), il rappelait : « Les chrétiens ne se distinguent des autres hommes ni par leur origine, ni par leurs institutions (leur genre de vie n’a rien de singulier). Ils suivent les coutumes du pays où ils vivent dans leurs façons de s’habiller, dans leur alimentation et dans toutes les choses de la vie, mais en toute chose ils font preuve d’un style de vie qui, de l’aveu de tous, est admirable et étonnant. Ils se marient comme tout le monde, ils ont des enfants, mais ils n’abandonnent pas leurs nouveau-nés. Ils mettent en commun la table, mais pas le lit, vivent dans la chair, mais pas selon la chair » (1).

Le cardinal expliquait : « Ils savaient, ces chrétiens, que le dessein de Dieu est le chemin du bonheur et de la dignité. Aujourd’hui comme hier, la vérité de la famille s’appuie sur le témoignage des foyers chrétiens, qui se transforme en une annonce pénétrante et attirante dans un monde qui court le risque de ‘tenir la vérité captive », comme l’observe Saint Paul, dans une humanité enténébrée, désorientée et humiliée (…) L ‘annonce de l’évangile de la famille, bien qu’il s’agisse d’une institution naturelle, prend à travers le témoignage des premières familles chrétiennes toute la force d’une annonce originale, nouvelle et surprenante par sa densité, et représente comme un défi pour les peuples païens » (2).

Dans son exhortation sur la famille chrétienne, Familiaris consortio, le pape Jean-Paul II rappelait que les premiers instants du mariage sont eux-mêmes évangélisation. « Le moment fondamental de l’expression de la foi des époux en tant que tels et celui de la célébration du sacrement de mariage, qui, par sa nature profonde, est la proclamation, dans l’Eglise, de la Bonne Nouvelle sur l’amour conjugal : il est Parole de Dieu qui ‘révèle’ et ‘accomplit’ le projet plein de sagesse et d’amour que Dieu a sur les époux, introduits dans la participation mystérieuse et réelle à l’amour même de Dieu pour l’humanité. Si la célébration sacramentelle du mariage est en elle-même proclamation de la Parole de Dieu, tous ceux qui sont, à des titres divers, protagonistes et célébrants, doivent en faire une ‘profession de foi’, accomplie au sein de l’Eglise et avec l’Eglise, communauté de croyants. Cette profession de foi demande à être prolongée tout au long de la vie des époux et de la famille. » (3)

Ainsi les époux sont témoins de ce que le Seigneur réalise dans leur vie. Leur amour et la vie qu’ils accueillent à leur tour sont une proclamation de « l’Evangile de la vie », pour reprendre l’expression de Jean-Paul II, qui précise que le ‘premier ministère’ des époux se situe au sein même de leur foyer. Il s’agit ici de l’évangélisation de leurs enfants : « la mission éducative est comme un vrai ministère, grâce auquel l’Evangile est transmis et diffusé, à tel point que la vie familiale dans son ensemble devient chemin de foi, et initiation chrétienne, école de vie à la suite du Christ ». Et le Pape d’ajouter : « en vertu de ce ministère, les parents, à travers le témoignage de vie, sont les hérauts de l’Evangile auprès de leurs enfants ». Mais cette évangélisation va plus loin, puisque les époux sont invités aussi à transmettre « à leurs frères » le même amour du Christ, en devant ainsi une communauté « qui sauve ». Cette mission se fait donc « en temps que couple, mais aussi en temps que famille, de façon communautaire » (4).

Jésus disait : « C’est à l’amour que vous aurez les uns et les autres que l’on reconnaîtra que vous êtes mes disciples » (5). Une famille qui s’aime rayonne, elle est témoin de l’amour de Dieu dans le monde qui l’entoure. Comme la vie en Eglise, elle est un chemin de sainteté, or « le plus grand missionnaire, c’est le saint », disait aussi Jean-Paul II (6).

Quel rapport avec la nouvelle évangélisation, me direz-vous ? Benoît XVI dit que « la nouvelle évangélisation est un premier engagement qui nous concerne tous » (7). Ce qu’a voulu Jean-Paul II en lançant cet appel à une nouvelle évangélisation « dans son ardeur, dans ses méthodes et dans son expression » n’est donc pas le monopole d’une supposée mouvance de catholiques. C’est un appel pour tous les baptisés. Or aujourd’hui l’Evangile de la vie, à travers le mariage et la famille, demande une annonce nouvelle, renouvelée, dans sa force, dans ses moyens, dans ses langages. Le monde a besoin du témoignage de couples qui s’aiment et celui-ci doit se proposer à frais nouveaux. Une méthode particulière pour cette nouvelle évangélisation de la famille : les parcours de préparation au mariage, dans les paroisses, qui accueillent de nombreuses personnes n’ayant pas encore vécu l’expérience d’une rencontre personnelle avec le Christ. Mais il y en a d’autres. Internet, avec les blogs, les discussions dans les forums et le contact de personne à personne via les réseaux sociaux, peut aussi participer à cette mission première de l’Eglise.

Notes

(1) Lettre à Diognète, V, 1-7

(2) Cardinal Alphonso Lopez Trujillo, Famille, vie et nouvelle évangélisation, éditions Tequi, octobre 2000.

(3) Jean-Paul II, Exhortation apostolique Familiaris Consortio, n°51

(4) Ibid, n°49

(5) Jean 13,25

(6) Jean-Paul II, Encyclique Redemptoris missio sur la mission du Christ rédempeur

(7) Benoît XVI, message pour la XXIVe Journée mondiale de la jeunesse, février 2009

 

Africa munus : la nouvelle évangélisation

Partie consacrée à la nouvelle évangélisation, extraite du texte intégral de l’exhortation apostolique Africa Munus de Benoît XVI sur l’Afrique, rendue publique samedi dernier, lors de son voyage au Bénin, et disponible sur le site du Vatican.

LA NOUVELLE EVANGELISATION

159. Avant de conclure ce document, je désire revenir à nouveau sur la tâche de l’Église en Afrique qui est celle de s’engager dans l’évangélisation, dans la missio ad gentes, ainsi que dans la nouvelle évangélisation, afin que la physionomie du continent africain se modèle toujours plus sur l’enseignement toujours actuel du Christ, vraie « lumière du monde » et authentique « sel de la terre ».

A. Porteurs du Christ, « Lumière du monde »

160. L’œuvre urgente de l’évangélisation se réalise de manière différente, selon la diversité des situations de chaque pays. « Au sens propre, il y a la mission ad gentes pour ceux qui ne connaissent pas le Christ. Au sens large, on parle d’ “évangélisation” pour ce qui concerne l’aspect ordinaire de la pastorale, et de la “nouvelle évangélisation” pour ceux qui ne suivent plus une conduite chrétienne ».[212] Seule l’évangélisation qui est animée par la force de l’Esprit-Saint, devient la « loi nouvelle de l’Évangile » et porte des fruits spirituels.[213] Le cœur de toute activité évangélisatrice est l’annonce de la personne de Jésus, le Verbe de Dieu incarné (cf. Jn 1, 14), mort et ressuscité, pour toujours présent dans la communauté des fidèles, dans son Église (cf. Mt 28, 20). Il s’agit d’une tâche urgente non seulement pour l’Afrique, mais pour le monde entier, car la mission que le Christ rédempteur a confiée à son Église n’a pas encore atteint sa pleine réalisation.

161. L’« Évangile de Jésus Christ, Fils de Dieu » (Mc 1, 1) est le chemin sûr pour rencontrer la Personne du Seigneur Jésus. Scruter les Écritures nous permet de découvrir toujours plus le véritable visage de Jésus, révélation de Dieu le Père (cf. Jn 12, 45), et son œuvre de salut. « Redécouvrir la centralité de la Parole divine dans la vie chrétienne nous fait retrouver la signification la plus profonde de ce que le Pape Jean-Paul II a rappelé avec force : poursuivre lamissio ad gentes et entreprendre de toutes nos forces la nouvelle évangélisation ».[214]

162. Conduite par l’Esprit-Saint, l’Église en Afrique doit annoncer – en le vivant – le mystère du salut à ceux qui ne le connaissent pas encore. L’Esprit Saint que les chrétiens ont reçu au Baptême est le feu d’amour qui pousse à l’action évangélisatrice. Après la Pentecôte, les disciples « remplis de l’Esprit Saint » (Ac 2, 4) sont sortis du Cénacle, où, par peur, ils s’étaient enfermés, pour proclamer la Bonne Nouvelle de Jésus Christ. L’évènement de la Pentecôte, nous permet de mieux comprendre la mission des chrétiens, « lumière du monde » et « sel de la terre » sur le continent africain. Le propre de la lumière est de se diffuser et d’éclairer de nombreux frères et sœurs qui sont encore dans les ténèbres. La missio ad gentes engage tous les chrétiens d’Afrique. Animés par l’Esprit, ils doivent être porteurs de Jésus-Christ, « lumière du monde », partout sur le continent, dans tous les domaines de la vie personnelle, familiale et sociale. Les Pères synodaux ont souligné « l’urgence et la nécessité de l’évangélisation qui est la mission et la véritable identité de l’Église ».[215]

B. Témoins du Christ ressuscité

163. Le Seigneur Jésus exhorte encore aujourd’hui les chrétiens d’Afrique à prêcher en son nom « à tous les peuples, la conversion et le pardon des péchés » (Lc 24, 47). Pour cela, ils sont appelés à être témoins du Seigneur ressuscité (cf. Lc 24, 48). Les Pères synodaux ont souligné que l’évangélisation « consiste essentiellement à rendre témoignage au Christ dans la puissance de l’Esprit par la vie, puis par la parole, dans un esprit d’ouverture aux autres, de respect et de dialogue avec eux, en s’en tenant aux valeurs de l’Évangile ».[216] Pour ce qui est de l’Église en Afrique, ce témoignage doit être au service de la réconciliation, de la justice et de la paix.

164. L’annonce de l’Évangile doit retrouver l’ardeur des débuts de l’évangélisation du continent africain, attribuée à l’évangéliste Marc, suivi par une « foule innombrable de saints, de martyrs, de confesseurs et de vierges ».[217] Avec gratitude, il faut se mettre à l’école de l’enthousiasme de nombreux missionnaires qui, pendant plusieurs siècles, ont sacrifié leur vie pour apporter la Bonne Nouvelle à leurs frères et sœurs africains. Au cours de ces dernières années, l’Église a commémoré en différents pays le centenaire de l’évangélisation. Elle s’est justement engagée à diffuser l’Évangile à ceux qui ne connaissent pas encore le nom de Jésus-Christ.

165. Afin que cet effort devienne toujours plus efficace, la missio ad gentes doit aller de pair avec la nouvelle évangélisation. En Afrique aussi, les situations qui requièrent une nouvelle présentation de l’Évangile, « nouvelle dans son ardeur, dans ses méthodes et dans ses expressions »,[218] ne sont pas rares. En particulier, la nouvelle évangélisation doit intégrer la dimension intellectuelle de la foi dans l’expérience vive de la rencontre avec Jésus-Christ présent et agissant dans la communauté ecclésiale. Car à l’origine du fait d’être chrétien, il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive. La catéchèse doit donc intégrer la partie théorique, constituée de notions apprises par cœur, à celle pratique, vécue au niveau liturgique, spirituel, ecclésial, culturel et caritatif, afin que la semence de la Parole de Dieu, tombée sur une terre fertile, laisse de profondes racines et puisse grandir et parvenir à maturité.

166. Pour que cela advienne, il est indispensable d’employer de nouvelles méthodes qui sont à notre disposition aujourd’hui. Quand il s’agit des moyens de communication sociale dont j’ai déjà parlé, il ne faut pas oublier ce que j’ai noté récemment dans l’Exhortation apostolique post-synodale Verbum Domini : « Saint Thomas d’Aquin, en mentionnant saint Augustin, insiste avec force : “Même la lettre de l’Évangile tue s’il manque, à l’intérieur de l’homme, la grâce de la foi qui guérit” ».[219] Conscients de cette exigence, il faut aussi toujours se rappeler qu’aucun moyen ne peut ni ne doit se substituer au contact personnel, à l’annonce verbale, ainsi qu’au témoignage d’une vie chrétienne authentique. Ce contact personnel et cette annonce verbale doivent exprimer la foi vive qui engage et transforme l’existence, et l’amour de Dieu qui touche et rejoint chacun tel qu’il est.

C. Missionnaire à la suite du Christ

167. L’Église qui chemine en Afrique est appelée à contribuer à la nouvelle évangélisation également dans les pays sécularisés, d’où provenaient auparavant de nombreux missionnaires et qui aujourd’hui manquent malheureusement de vocations sacerdotales et à la vie consacrée. Entre-temps, un grand nombre d’Africains et d’Africaines ont accueilli l’invitation du Maître de la moisson (cf. Mt 9, 37-38) à travailler à sa vigne (cf. Mt 20, 1-16). Sans diminuer l’élan missionnaire ad gentes dans les différents pays, et même sur le continent tout entier, les Évêques d’Afrique doivent accueillir avec générosité l’invitation de leurs confrères des pays qui manquent de vocations, et venir en aide aux fidèles privés de prêtres. Cette collaboration, qui doit être réglementée par des accords entre l’Église qui envoie et celle qui reçoit, devient un signe concret de fécondité de la mission ad gentes. Bénie par le Seigneur, Bon Pasteur (cf. Jn10, 11-18), elle soutient ainsi de façon précieuse la nouvelle évangélisation dans les pays d’ancienne tradition chrétienne.

168. L’annonce de la Bonne Nouvelle fait naître dans l’Église de nouvelles expressions,appropriées aux nécessités du temps, des cultures, et aux attentes des hommes. L’Esprit Saint ne manque pas de susciter aussi en Afrique des hommes et des femmes qui, rassemblés en différentes associations, mouvements, et communautés, consacrent leur vie à la diffusion de l’Évangile de Jésus-Christ. Selon l’exhortation de l’Apôtre des nations – « n’éteignez pas l’Esprit, ne dépréciez pas les dons de prophéties ; mais vérifiez tout : ce qui est bon, retenez-le ; gardez-vous de toute espèce de mal » (1 Th 5, 19-22) – les Pasteurs ont le devoir de veiller afin que ces nouvelles expressions de la fécondité pérenne de l’Évangile s’insèrent dans l’action pastorale des paroisses et des diocèses.

169. Chers frères et sœurs, à la lumière du thème de la deuxième Assemblée spéciale pour l’Afri-
que, la nouvelle évangélisation concerne, en particulier, le service de l’Église en vue de la réconciliation, de la justice et de la paix. Par conséquent, il est nécessaire d’accueillir la grâce de l’Esprit Saint qui nous invite : « Laissez-vous réconcilier avec Dieu » (2 Co 5, 20). Les chrétiens sont donc tous invités à se réconcilier avec Dieu. Alors, vous serez en mesure de devenir des artisans de la réconciliation au sein des communautés ecclésiales et sociales dans lesquelles vous vivez et œuvrez. La nouvelle évangélisation suppose la réconciliation des chrétiens avec Dieu et avec eux-mêmes. Elle exige la réconciliation avec le prochain, le dépassement des barrières de toutes sortes comme celles provenant de la langue, de la culture et de la race. Nous sommes tous fils d’un seul Dieu et Père « qui fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes » (Mt 5, 45).

170. Dieu bénira un cœur réconcilié, en lui accordant sa paix. Le chrétien deviendra ainsi un artisan de paix (cf. Mt 5, 9) dans la mesure où, enraciné dans la grâce divine, il collabore avec son Créateur à la construction et à la promotion du don de la paix. Le fidèle réconcilié deviendra aussi promoteur de la justice en tout lieu, surtout dans les sociétés africaines divisées, en proie à la violence et à la guerre, qui ont faim et soif de la vraie justice. Le Seigneur nous invite : « Cherchez d’abord le Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît » (Mt 6, 33).

171. La nouvelle évangélisation est une tâche urgente pour les chrétiens en Afrique, car eux aussi doivent ranimer leur enthousiasme d’appartenir à l’Église. Sous l’inspiration de l’Esprit du Seigneur ressuscité, ils sont appelés à vivre, au niveau personnel, familial et social, la Bonne Nouvelle et à l’annoncer avec un zèle renouvelé aux personnes proches et lointaines, en employant pour sa diffusion les nouvelles méthodes que la Providence divine met à notre disposition. En louant Dieu le Père pour les merveilles qu’il continue d’accomplir dans son Église en chacun de ses membres, les fidèles sont invités à vivifier leur vocation chrétienne dans la fidélité à la Tradition ecclésiale vivante. Ouverts à l’inspiration de l’Esprit Saint, qui continue de susciter différents charismes dans l’Église, les chrétiens doivent poursuivre ou entreprendre avec détermination le chemin de la sainteté pour devenir toujours plus apôtres de la réconciliation, de la justice et de la paix.

Benoît XVI lance la nouvelle évangélisation en Afrique

Les prêtres africains sont invités à devenir missionnaires de la nouvelle évangélisation dans les pays déchristianisés d’Occident, a affirmé le secrétaire spécial du synode pour l’Afrique, évoquant une des conclusions du texte que le pape a remis aux évêques africains.

« Les chrétiens d’Afrique, en particulier le clergé et les membres de vie consacrée, sont appelés à soutenir la nouvelle évangélisation même dans les pays sécularisés », a expliqué Mgr Nikola Eterovic, dans une présentation de ce texte de 135 pages publié samedi.

« Il s’agit d’un échange de dons, a-t-il noté, ajoutant que les missionnaires africains oeuvrent déjà dans les pays d’où, autrefois, provenaient les missionnaires venant annoncer la Bonne Bouvelle en Afrique ».

Cette forme de mission est suggérée aux prêtres africains, alors que le pape Benoît XVI est venu au Bénin signer et promulguer l’exhortation apostolique du synode sur l’Afrique, Africa munus, au 150e anniversaire de l’arrivée des missionnaires blancs au Bénin. La signature a eu lieu à Ouidah, village côtier à 40 km de Cotonou, où la société des missions africaines (SMA) de Lyon envoyait en 1861 ses premiers missionnaires.

Depuis des années déjà, des prêtres africains ou d’autres pays du Sud viennent fréquemment prêter main forte dans des paroisses d’Europe où les prêtres autochtones manquent, leur nombre se réduisant du fait à la fois de la chute des vocations et du vieillissement du clergé.

Le pape a également souligné la continuité avec l’exhortation apostolique post-synodale « Ecclesia in Africa » du bienheureux Jean-Paul II, qui indiquait « l’urgence de l’évangélisation du continent », qui « ne peut être dissociée de la promotion humaine ».

Africa munus consacre un chapitre entier à la nouvelle évangélisation, voulue par Jean-Paul II, que Benoît XVI lance maintenant en Afrique.

Avec AFP et Zenit. Pour en savoir plus : Africa munus sur le site du Vatican

« La nouvelle évangélisation, c’est l’annonce du Christ »

 

Entretien avec le sous-secrétaire du Conseil pontifical pour les laïcs

La nouvelle évangélisation n’est pas seulement la réponse à un défi mais l’« annonce » du Christ, fait observer M. Guzman Carriquiry, sous-secrétaire du Conseil pontifical pour les laïcs.

Une journée de réflexion, d’étude et de débat sur le synode et la nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi en Amérique latine a eu lieu vendredi 11 novembre au Vatican, au siège de la Commission pontificale pour l’Amérique latine, en présence de ses membres, les cardinaux Leonardo Sandri et Antonio Cañizares, du secrétaire de la Congrégation pour l’éducation catholique, Mgr Jean-Louis Brugues, et du chancelier de l’Académie pontificale des sciences, Mgr Marcelo Sanchez Sorondo.

Etaient également présents des responsables latino-américains de la curie romaine, des recteurs de collèges pontificaux, des supérieurs et religieuses latino-américaines à Rome, ainsi que des responsables de mouvements et communautés nouvelles présents sur le continent.

Dans cet entretien à Zenit, M. Carriquiry souligne que la conférence a permis de définir les défis et objectifs pour l’Amérique latine, rappelant le précieux témoignage que représente la tradition catholique dans la mosaïque des dévotions populaires.

C’est sur le nouveau continent que s’est diffusée la nouvelle évangélisation, non pas comme une réponse à la menace de sécularisation, des sectes ou de tous ceux qui considèrent la foi comme une anomalie, mais plutôt comme fidélité au Christ, à l’Eglise et à l’annonce du message chrétien.

Zenit – M. Carriquiry, de quoi a-t-on parlé durant cette journée d’étude, qui étaient les participants ?

G. Carriquiry – Nous étions un groupe de 50 personnes qui a passé toute la journée à développer ce thème pour se mettre sur la voie du prochain synode : cela signifie marcher ensemble, marcher en communion. Cela est d’ailleurs un rappel de la nouvelle évangélisation telle qu’elle a été proposée par Jean-Paul II en Amérique latine.

Quel a été le thème central de vos discussions?

Vendredi, Mgr Fisichella a tenu la première conférence sur la nouvelle évangélisation, l’expliquant selon le magistère de l’Eglise. Il a rappelé que le premier rendez-vous sur la nouvelle évangélisation a été la conférence de Puebla, aussitôt après le voyage en Pologne. Jean-Paul II revint sur la question à Port-au-Prince en 1983. Le 12 octobre 1984, en vue de la neuvaine de préparation au Vème centenaire de l’évangélisation du nouveau continent, le pape rappela qu’une nouvelle évangélisation était nécessaire, comme celle des origines, avec le même potentiel de sainteté et de zèle missionnaire.

A quel point ce terme de « nouvelle évangélisation » a-t-il un rapport avec l’Amérique latine ?

On a évoqué le processus de définition du terme « nouvelle évangélisation » même à travers une étude très profonde, voire analytique à certains moments. Et cela depuis le Concile Vatican II, en passant par Evangelii Nuntiandi de Paul VI, et maintenant avec le pontificat de Benoît XVI et l’institution du dicastère pour la nouvelle évangélisation. On a étudié le concept de nouvelle évangélisation dans le magistère de l’Eglise, avec une forte référence à l’Amérique latine.

En quoi consistera le défi concret ?

La deuxième étape a été de définir les défis et les objectifs pour l’Amérique latine, affirmant que le patrimoine le plus précieux de ces peuples c’est la tradition de la foi catholique et que cette tradition est vivante parmi nous. Elle l’est grâce au nombre des baptisés mais grâce aussi aux trésors de cette grande mosaïque qu’est la religion populaire.

Cela s’exprime aussi dans la sagesse de la vie, dans la passion pour la justice, dans toutes les nombreuses expressions de la vie et de la culture de notre peuple. C’est pourquoi, à Aparecida, les évêques ont affirmé que la tradition catholique est le fondement même de l’identité originelle et de l’unité de l’Amérique latine.

Indubitablement la tradition est très importante …

C’est vrai, mais nous ne saurions nous contenter d’un « souvenir romantique » de la première évangélisation. Depuis, l’appellation de « continent catholique » a traversé les océans de la sécularisation. En Amérique, notre tradition catholique vit un fort processus d’érosion. A Aparecida, le pape Benoît XVI a parlé d’un processus d’affaiblissement de la foi en Amérique latine.

Quels sont les facteurs négatifs?

Il y a certainement une partie de la marée de la sécularisation qui envahit partout les réseaux urbains de l’Amérique latine. Il y a l’émigration de nombreux catholiques vers d’autres communautés chrétiennes et des sectes. Surtout là où l’Eglise est absente et n’offre pas de réponses suffisantes aux besoins religieux car affaiblie par son auto-sécularisation.

Par ailleurs, même les pouvoirs internationaux et locaux considèrent la « persistance » catholique en Amérique latine comme une anomalie à guérir. Plus profondément, toutefois, il y a l’effet de la présence particulière de l’hédonisme et du relativisme qui étouffent peu à peu la tradition chrétienne et l’ethos culturel de notre peuple.

Quelle réponse apporter à ces difficultés?

Là n’est pas le danger principal. La nouvelle évangélisation, selon Mgr Fisichella, n’est pas une réponse aux menaces que nous subissons. Non, le problème plus grand est celui de rester fidèles au Seigneur : dans la célébration, dans l’annonce du message et dans la transmission de la foi. La nouvelle évangélisation ne naît pas comme une réponse mais plutôt comme une exigence de base de notre état de chrétien, de la mission de l’Eglise. Si bien que, pour pouvoir évangéliser avec ardeur, il est fondamental que l’Eglise soit continuellement évangélisée pour pouvoir évangéliser.

Quelles sont les priorités?

Ce scénario a fait apparaître de nombreux éléments. La nécessité de disposer de plus de prêtres et de plus de saints, de former à une nouvelle évangélisation dans la culture de notre peuple. On a parlé de l’évangélisation des jeunes, un objectif fondamental, des paradigmes éducatifs et évangélisateurs des Journées mondiales de la jeunesse et de la marche des jeunes latino-américains vers Rio de Janeiro. On a approfondi le thème de l’évangélisation de la famille – aujourd’hui agressée et remise en question – comme la première Eglise domestique et école de communion, en commençant par le témoignage de la beauté d’un amour fidèle, fécond et heureux comme partie intégrante du mariage et du noyau familial.

On a parlé aussi de la coresponsabilité des laïcs dans la formation des nouvelles générations, des responsables laïcs présents dans tous les secteurs de la vie publique, académique, des communications sociales, de la politique, etc.

Enfin nous avons échangé nos expériences et propositions pour l’évangélisation en Amérique latine qui, aujourd’hui, se traduit par des missions sur le continent.

Propos recueillis par Hernán Sergio Mora – traduction : Isabelle Cousturié

Europe : colloque à Rome sur la nouvelle évangélisation

Le CCEE, 40 ans au service de la communion des épiscopats

C’est par un colloque sur l’Europe et la nouvelle évangélisation qui sera organisé à Rome le 22 novembre que le Conseil des Conférences Episcopales d’Europe (CCEE) célèbre le 40e anniversaire de ses activités « au service de la communion entre les évêques en Europe », non sans une dimension oecuménique : à cette occasion, les actes du 2e Forum européen catholico-orthodoxe de Rhodes seront offerts à Benoît XVI, indique un communiqué du CCEE.

Cette rencontre, organisée par CCEE avec le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, se tiendra de 9h00 à 12h30 (Salle Saint Pie X – Palais Saint Pie X – Via della Conciliazione 5). Elle débutera par le salut du cardinal secrétaire d’État Tarcisio Bertone et la présentation du président du CCEE, le cardinal Péter Erdő, archevêque d’Esztergom-Budapest (Hongrie).

Au centre des travaux, les interventions du prof. Philippe Capelle-Dumont, professeur à la Faculté de Philosophie de l’Institut Catholique de Paris sur Le contexte culturel en Europe aujourd’hui et l’Évangile, et de M. Luca Volonté, parlementaire au Conseil de l’Europe sur L’apport des catholiques à la vie sociale et politique européenne.

La conclusion sera confiée à Mgr Salvatore Fisichella, président du dicastère du Vatican co-organisateur du colloque.

À cette rencontre ont été invités les présidents des Conférences épiscopales membres du CCEE, les responsables des dicastères du Vatican, les ambassadeurs des pays d’Europe près le Saint-Siège, et un certain nombre de personnalités du monde de la culture et de la communication. La rencontre se tiendra à huis-clos.

Dans l’après-midi, la présidence du CCEE – composée de son président, le cardinal Erdő, et de ses deux vice-présidents, le cardinal Angelo Bagnasco, archevêque de Gênes (Italie) et Mgr Józef Michalik, archevêque de Przemysl (Pologne), entameront la visite traditionnelle aux dicastères du Vatican.

Le mercredi 23 novembre, à l’issue de l’audience générale, la présidence du CCEE et une délégation de l’Église orthodoxe composée entre autres du Métropolite Gennadios de Sassima (Patriarcat Œcuménique), du Métropolite Hilarion di Volokolamsk (Patriarcat de Moscou) et des représentants des autres Églises orthodoxes en Europe, remettront au pape Benoît XVI une édition spéciale des actes du 2e Forum européen catholico-orthodoxe qui s’est tenu à Rhodes (18-22 octobre 2011) sur le thème des Rapports entre l’Église et l’État.

Enfin, le vendredi 25 novembre la présidence du CCEE sera reçue en audience privée par Benoît XVI, puis par le cardinal secrétaire d’État Tarcisio Bertone.

Le Conseil des Conférences épiscopales d’Europe (CCEE) réunit les Présidents des 33 Conférences épiscopales présentes en Europe représentées de plein droit par leur Président, ainsi que les Archevêques de Luxembourg, de la Principauté de Monaco et de Chypre des Maronites, et les Évêques de Chisinau (Moldavie) et de l’Éparchie de Mukachevo. Il est présidé par le Cardinal Peter Erdő, Archevêque d’Esztergom-Budapest, Primat de Hongrie. Ses vice-présidents sont le Cardinal Angelo Bagnasco, Archevêque de Gênes et Mgr Józef Michalik, Archevêque de Przemyśl. Le Secrétaire général du CCEE est le P. Duarte da Cunha. Le siège du secrétariat se trouve à Saint-Gall (Suisse).

Source : Zenit

Nouvelle évangélisation : l’Amérique mobilisée pour le Synode de 2012

L’Eglise du continent américain se mobilise pour la préparation du synode sur la nouvelle évangélisation d’octobre 2012.

La nouvelle évangélisation en Amérique

Le Conseil spécial pour l’Amérique du secrétariat général du synode des évêques a en effet tenu sa 16e réunion les 27 et 28 octobre autour des défis de la nouvelle évangélisation et du dialogue interreligieux, à la lumière de l’exhortation apostolique post -synodale de Jean-Paul II « Ecclesia in America », indique un communiqué de cet organe de la curie romaine.

Le conseil se réjouit aussi des bons résultats de la Ve Conférence générale de l’épiscopat latino-américain et des Caraïbes de 2007 : elle a permis une prise de conscience du fait que le continent est désormais un « pays de mission », et un accueil positif des « Lineamenta » du synode d’octobre 2012 sur la nouvelle évangélisation.

Pour ce qui est du dialogue interreligieux, la note rappelle que « Nostra Aetate » indique « les critères utiles à l’approche des religions non chrétiennes ». La déclaration conciliaire affirme en effet que « l’Eglise catholique ne rejette pas ce qu’il y a de vrai et de saint en elles, tout en affirmant la spécificité du christianisme », rappelle le communiqué.

Pour un « dialogue » interreligieux

La même source fait état, dans les domaines du dialogue entre confessions chrétiennes – le dialogue oecuménique –, ou entre différentes religions – le dialogue interreligieux -, d’ « interférences étatiques », que l’Etat se dise « laïc » ou qu’il considère le catholicisme « comme une religion parmi d’autres », ignorant le rôle de l’évangélisation du continent américain et notamment dans le domaine de la formation.

Ces interférences transforment le concept de « dialogue » en banales « relations » interreligieuses, considérant toutes les religions comme faisant partie d’un seul et même « phénomène spirituel » voire comme « un instrument au service de la politique », déplore cette note.

Le conseil post-synodal affirme que malgré cette tendance, l’Eglise qui est en Amérique « continuera son action oecuménique et interreligieuse » dans « la ligne tracée par le concile Vatican II et le magistère ».

La même note salue « les bonnes relations entretenues avec les autres confessions chrétiennes et avec les non chrétiens, principalement les juifs et les musulmans, en dépit de leur présence réduite sur le continent.

La sécularisation en question

Pour ce qui est des religions indigènes, continue le communiqué, l’Eglise catholique tente « d’identifier les éléments compatibles avec l’Evangile », de manière à « les purifier et les intégrer correctement dans la vie des communautés ecclésiales locales ».

La question des « sectes », complexe et délicate, constitue un « défi » dans le processus de la nouvelle évangélisation, ajoute le compte-rendu de la réunion, étant donné leur « fort prosélytisme » et leur « diffusion rapide » dans les grandes villes où l’Eglise se trouve en situation de « faiblesse ».

Mais la réunion a aussi affronté le défi de « l’influence négative » de la sécularisation, du nord au sud du continent, avec la propagation de la « pauvreté » et de la « violence », et des valeurs « contraires au respect de la vie » humaine.

Le communiqué mentionne en outre les effets du séisme en Haïti : les épidémies, une situation sociale et politique délicate, et la nécessité d’une plus grande solidarité internationale. Haïti compte sur l’aide des institutions politiques et ecclésiastiques.

Les migrations, une chance

Pour ce qui est des migrations, l’Eglise gère des programmes d’assistance matérielle et spirituelle à des populations qui ont besoin de s’intégrer culturellement et de bénéficier de la paix sociale. Le communiqué fait aussi état de « la gravité de la situation dans laquelle se trouvent nombre de migrants », tout en reconnaissant « les aspects positifs » de ces mouvements de populations, notamment « une meilleure intégration entre peuples d’un même continent ».

Quant à la situation de l’Eglise, le conseil se réjouit de l’augmentation des vocations sacerdotales et à la vie consacrée – mais avec un « fléchissement localisé » des vocations féminines -, et les bonnes dispositions des jeunes vis-à-vis de la foi.

Source : Zenit

Les évêques de France réfléchissent à l’évangélisation par Internet

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lors de leur assemblée plénière, les évêques ont réfléchi à la mission par Internet, forme de nouvelle évangélisation. Dans son discours de clôture, mercredi, le cardinal André Vingt-Trois, Président de la Conférence, a ainsi déclaré :

« Le groupe de travail sur la culture Internet a commencé à nous introduire dans une réflexion de fond sur un phénomène qui tient une place de plus en plus importante dans notre vie sociale. L’usage des réseaux donne à tous un sentiment de liberté par leur décentralisation et par le pouvoir accru des individus dans une forme de communication sans régulateur connu. Les deux conférences que nous avons entendues nous ont guidés dans un dédale où nous sommes souvent encore des novices. Elles ont dévoilé des substrats anthropologiques et des aperçus théologiques sur lesquels nous reviendrons au cours des prochaines assemblées. »

L’un des intervenants avait lancé aux évêques : « Osez la circulation de la rumeur évangélique sur la Toile ! », comme le rapporte le journal La Croix (lire l’article de DieuetInternet).

Retour sur la rencontre des nouveaux évangélisateurs, à Rome

« L’heure est venue d’annoncer une nouvelle fois la Résurrection du Christ ». Trente-trois représentants des Conférences épiscopales, 400 représentants de 115 institutions ecclésiales engagées dans l’évangélisation, 10 000 jeunes prêts à se lancer dans leur mission: tels sont les chiffres de la première vague d’évangélisateurs qui ont répondu à l’appel du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation en se rendant à Rome, le week-end dernier.

« L’heure est venue d’ouvrir grand les portes et d’annoncer une nouvelle fois la Résurrection du Christ dont nous sommes témoins », leur a dit, samedi matin, le président du dicastère, Mgr Rino Fisichella, après avoir expliqué que le monde d’aujourd’hui fait face à une « véritable crise anthropologique», dont la sécularisation et un affaiblissement de la foi sont la cause, jetant le trouble parmi les hommes.

Ce phénomène, a-t-il ajouté, a touché aussi une partie importante du clergé et de l’Église catholique. D’où la nécessité d’une nouvelle évangélisation en dehors mais également à l’intérieur de l’Église.

Selon Mgr Fisichella, « la mise à l’écart de Dieu a entraîné un désordre identitaire chez l’individu », de « l’indifférence », de « l’ignorance » face aux contenus essentiels de la doctrine.

« Beaucoup, à tort, ont pensé que l’annonce explicite n’était plus nécessaire et que le témoignage de la vie était la seule voie utile pour évangéliser à nouveau », a-t-il relevé, alors que « le témoignage comporte l’annonce explicite du pourquoi on choisit de vivre dans les pas du Christ ».

En effet, comme l’a expliqué un professeur polonais de patrologie, enseigner l’histoire de l’Église ne signifie pas évangéliser. À titre d’exemple, celui-ci a raconté le cas d’une de ses meilleures élèves, qui est excellente en patrologie mais n’est pas croyante, ceci montrant bien, selon lui, qu’on n’évangélise pas sans témoigner de l’amour de Dieu.

Parmi les secteurs destinés à recevoir un nouveau souffle, et sur lesquels les activités de la nouvelle évangélisation se concentreront , Mgr Fisichella a indiqué : la liturgie, la confession, l’Eucharistie, la famille, la culture, l’engagement politique et civil, l’immigration et la communication. L’assemblée a répondu avec enthousiasme à l’appel.

Kiko Argüello, le fondateur et représentant du Chemin néocatéchuménal, a parlé du rôle immense que les familles étaient en train d’accomplir, expliquant que dans les endroits où la foi semblait en voie de disparition, et où il avait, pour cette raison, envoyé des catéchistes et des prêtres, ces derniers avaient été rejetés alors que les familles, qu’il avait envoyées dans un second temps, avaient opéré le miracle : non seulement elles n’ont pas été repoussées mais elles ont réussi à convertir, à transmettre la foi, obtenant des résultats incroyables.

Dans une autre intervention, Julian Carrón, du mouvement Communion et Libération, a souligné le caractère constructif et enrichissant que représente la foi au sein d’une culture.

Sans la foi, la culture ne peut se développer, a-t-il précisé, et la foi n’est vraie et n’influe sur l’histoire d’un peuple que si elle parvient à devenir culture.

Sur le phénomène de l’immigration, Adriano Roccucci, de la communauté de Sant’Egidio, a relevé l’état de vieillissement dans lequel se trouve l’Italie et le grand pourcentage de jeunes non italiens qui y vivent, ceci appelant à une réponse dans la charité qui, a-t-il rappelé, « est le premier des messages évangéliques ».

Don Gigi Perini, le curé de la paroisse Sant’Eustorgio à Milan et président de l’organisme international de ces cellules paroissiales d’évangélisation, a insisté quant à lui sur la nécessité de « réveiller ce géant endormi qu’est la paroisse » car, estime-t-il, une paroisse dynamique, pleine de l’amour de Dieu, qui fascine les fidèles et les pousse à évangéliser, est possible ! ».

Enfin, Franco Miano, de l’Action catholique italienne a lancé un appel à l’unité entre toutes les associations, tandis que Mgr Donald Wuerl, l’évêque de Washington (Etats-Unis), a souhaité que les évangélisateurs soient les premiers évangélisés expliquant qu’ « ils ne peuvent être considérés comme tels s’ils n’ont pas eux-mêmes une foi profonde ».

Salvatore Martinez, du Renouveau dans l’Esprit, a conclu en suggérant de « former au Christ de nouveaux hommes, capables de rénover la politique » pour « délivrer notre époque de toutes les structures de péché ».

Source : d’après Zenit

 

Benoît XVI lance l’année de la foi… et relance la nouvelle évangélisation

Benoît XVI a rendu publique lundi la lettre apostolique sur la prochaine « Année de la foi » de l’Eglise catholique à partir d’octobre 2012, en soulignant son engagement pour le Concile Vatican II, dont le cinquantième anniversaire tombera au même moment. Cette année de la foi coïncide avec l’ouverture du synode pour la nouvelle évangélisation, qui accueillera à Rome des évêques du monde entier.

Le pape avait annoncé dimanche cette « Année de la foi », à partir du 11 octobre 2012, qui marquera le cinquantième anniversaire de l’ouverture de Vatican II (1962/65), et qui se conclura le 24 novembre 2013. Ce document pontifical ou « motu proprio » est intitulé en latin « Porta fidei » (« la porte de la foi »). Le pape y précise que la Congrégation vaticane pour la doctrine de la foi donnera des « indications sur la façon de vivre cette année selon les modalités les plus efficaces et les plus appropriées ». Cette initiative était attendue alors que les sociétés occidentales s’éloignent des valeurs chrétiennes, selon le pape. « J’entends redire avec force tout ce que j’ai eu à dire à propos du Concile » en 2005, a déclaré Benoît XVI: « si nous le lisons et le recevons guidés par une juste herméneutique (ndlr: interprétation des textes), il peut être et devenir toujours davantage une grande force pour le renouveau, toujours nécessaire, de l’Église ». Benoît XVI a relevé la concomitance du début de l' »Année de la foi » avec le vingtième anniversaire du Catéchisme de l’Église catholique et avec l’ouverture du synode des évêques du monde entier sur la nouvelle évangélisation. Il a rappelé que Paul VI avait décidé une « Année de la foi », trois ans après la fin du Concile en 1967, à une époque de « grands bouleversements » et de « grandes difficultés » dans l’Eglise.

Source : Belga/VIM

 

Nouvelle évangélisation : une rencontre à la Conférence des évêques de France

Publié sur le site de la CEF :

A Paris, plus de 150 personnes ont participé au colloque « Première annonce & nouvelle évangélisation » (13-14 octobre 2011). Organisé par l’Assemblée Générale du Renouveau Charismatique Catholique, il a rassemblé une palette très large d’intervenants et plusieurs évêques.

Ce colloque s’inscrivait dans la perspective du Synode des évêques annoncé par le pape Benoît XVI sur le thème de la nouvelle évangélisation pour octobre 2012. Pour Jean-Baptiste Bourguignon (Fraternité Pentecôte), le rassemblement sur le thème « Je suis venu allumer un feu sur la terre » (Luc 12,49) voulait « raviver l’ardeur des origines » selon les mots de Jean-Paul II.

Comment annoncer la Bonne Nouvelle aujourd’hui ? Avec quels mots et quelles initiatives ? Telles étaient les questions posées aux intervenants dont faisaient partie Mgr François-Xavier Loizeau, évêque de Digne, Riez et Sisteron, Mgr Michel Santier, évêque de Créteil, Mgr Joseph Boishu, évêque auxiliaire de Reims et évêque accompagnateur du Renouveau Charismatique, et Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon.

Qu’est-ce la nouvelle évangélisation ?

« Il s’agit d’une prise de conscience de ce qu’est l’Eglise. L’Eglise adresse une parole au monde » explique Mgr Rey qui rappelle que c’est « le même mandat » depuis les origines. Pour lui, la Nouvelle Evangélisation met en jeu l’identité chrétienne, la densité de vie fraternelle et le regard sur le monde, en réponse à la quête spirituelle de nos contemporains. Aujourd’hui, « la manière de faire doit changer » estime-t-il.

En cela, il rejoint Mgr Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, pour qui celle-ci « nécessite un nouveau langage ». Depuis un an, le P. Didier Duverne, prêtre du diocèse de Paris, est membre de la section française au sein du nouveau dicastère. Il témoigne : « Je m’émerveille de ce qui est à l’œuvre et de ce qui existe ». Le P. Duverne considère que la création de ce « ministère » du Saint-Siège est un fruit du Concile Vatican II. Si aujourd’hui, une époque se termine, c’est l’évangélisation pour les « trois siècles à venir » qui est concernée. Le Synode des évêques ne lancera donc pas la nouvelle évangélisation mais prendra actes des changements missionnaires et pastoraux. Il aura surtout pour vocation de « mobiliser et d’interpeller les chrétiens ».

La place du Renouveau charismatique

« La nouvelle évangélisation marque l’ensemble de la vie de l’Eglise. Le Renouveau charismatique en est une des composantes » précise Mgr Rey. Mgr Joseph Boishu, évêque auxiliaire de Reims et évêque accompagnateur du Renouveau Charismatique retrace sa naissance : une expérience spirituelle (« effusion de l’Esprit ») vécue par les apôtres au Cénacle le jour de la Pentecôte (Actes 2, 2-3). Groupes de prière et communautés se sont ainsi constitués. Certains ont disparu, d’autres se développent comme les groupes de jeunes comme Anuncio ou Resucito. Ils seraient une cinquantaine aujourd’hui.

De son côté, Stéphanie Le Bars, chargée des questions religieuses au journal Le Monde, a publié sur son blog un excellent billet intitulé « L’Eglise catholique cherche des parades à la sécularisation ». Elle revient aussi sur cette rencontre, en reprenant les propos de Mgr Dominique Rey  :

« La nouvelle évangélisation se veut une réponse à l’essoufflement spirituel et moral de notre société », a notamment expliqué l’évêque de Fréjus-Toulon, Mgr Dominique Rey, réputé pour avoir mis en place dans son diocèse des initiatives censées contrer cet « essoufflement »Convaincu de la réussite du « déploiement missionnaire de l’Eglise », il a toutefois souligné les obstacles à cette démarche: l’« immobilisme » de l’Eglise, attachée à « un statu quo » et « au poids des habitudes », le « sécularisme » qui peut amener les croyants à « se conformer au mode de vie de nos contemporains », « l’individualisme », « le cléricalisme des prêtres » mais aussi « des laïcs », le scepticisme de chrétiens « découragés, surchargés », « la crise de l’identité chrétienne » des fidèles.

Et la journaliste de conclure :

Tous sujets que ne manqueront pas d’aborder les évêques choisis par leur épiscopat pour participer au synode de l’an prochain.

Le pape encourage 8.000 catholiques engagés dans la nouvelle évangélisation (AFP)

CITE DU VATICAN (AFP) – Le pape Benoît XVI a encouragé samedi 8.000 catholiques engagés dans la nouvelle évangélisation réunis au Vatican à poursuivre l’élan missionnaire en le portant aussi dans les sociétés de tradition chrétienne devenues indifférentes, voire hostiles au christianisme.

Cette grande rencontre, organisée par Mgr Rino Fisichella, chef d’un nouveau dicastère créé à cet effet par Benoît XVI il y a un an, doit montrer la volonté du Vatican de relancer l’évangélisation dans ces pays, une priorité du pontificat de Benoît XVI. Il a convoqué un synode des évêques du monde entier à l’automne 2012 sur le même thème.

L’annonce de l’Evangile est vraiment arrivée jusqu’aux confins du monde, (…) et aussi au milieu de l’indifférence, de l’incompréhension et des persécutions, a-t-il affirmé, mais maintenant ce sont les pays d’ancienne tradition chrétienne qui semblent devenus indifférents, voire hostiles à la Parole de Dieu.

L’homme contemporain est souvent confus et ne parvient pas à trouver des réponses aux interrogations qui agitent son esprit quant au sens de sa vie (…). Il lui est proposé un bonheur éphémère, qui satisfait un moment mais laisse très vite de la tristesse et de l’insatisfaction, a dit le pape.

Des délégués de 30 conférences épiscopales d’Europe et des Amériques et tout ce que l’Eglise compte de nouveaux et anciens mouvements, novateurs ou traditionnels, se sont retrouvés dans la grande salle Paul VI pour un temps de réflexions et d’échanges.

Evangélisation de rue et à domicile, catéchèses pour jeunes et adultes, actions dans les médias et Internet, créations de petites cellules de prière et d’échange, tous les vecteurs sont explorés.

Après un spectacle du ténor Andrea Bocelli ou du groupe lyonnais Glorious de pop louange, quelques groupes devaient ensuite passer de la parole aux actes en animant sur des places et dans des églises romaines des temps de prière et de réflexion.

Signe de l’importance qu’il accorde à la nouvelle évangélisation, le pape devait retrouver les 8.000 participants dimanche matin lors d’une messe dans la basilique Saint-Pierre.

Benoît XVI souhaite une nouvelle évangélisation, à la fois dynamique et imaginative mais pas anarchique.

Les experts de l’Eglise constatent tous une rapide érosion de la culture religieuse, qui ne se transmet plus par les vecteurs traditionnels qu’étaient la famille, la paroisse ou l’école.

Pour la période du Carême 2012, une vaste initiative de nouvelle évangélisation est déjà prévue: la mission métropole dans douze grands diocèses d’Europe.

(©AFP / 15 octobre 2011 19h08)

 

Le nouveau ‘ministère’ pour la nouvelle évangélisation est un fruit de Vatican II


Le nouveau Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation représente « un des fruits les plus matures » du Concile Vatican II dont l’objectif était de remettre l’Eglise sur la voie principale de l’évangélisation dans le monde contemporain, selon Mgr Fisichella, Président de ce nouveau ‘ministère’. Il revient sur les « racines » de ce Conseil pontifical créé en 2010 par Benoît XVI.

L’Osservatore Romano publie des extraits du premier chapitre du livre de Mgr Rino Fisichella intitulé « La nuova evangelizzazione. Una sfida per uscire dall’indifferenza » – « La Nouvelle évangélisation. Un défi pour sortir de l’indifférence » (Milan, Mondadori 2011), qui s’ouvre avec le souvenir d’une audience privée concédée le 29 mars 2010 par Benoît XVI à l’auteur.

« Je n’aurais jamais pensé – affirme Mgr Fisichella – en m’asseyant devant un Benoît XVI souriant et presque satisfait, qu’il m’aurait dit textuellement : ‘J’ai beaucoup réfléchi ces derniers mois. Je souhaite instituer un dicastère pour la nouvelle évangélisation et je vous demande d’en être le président. Je vous ferai avoir mes remarques. Qu’en pensez-vous ?’. J’étais très surpris, je réussis seulement à dire : ‘Saint-Père, c’est un grand défi’ ».

L’institution du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation a des racines importantes qui lui permettent « de trouver un fondement solide et une orientation pour son engagement futur », souligne le prélat. « Je suis convaincu que ce dicastère représente un des fruits les plus matures de Vatican II ».

A 50 ans désormais de l’ouverture de ce Concile, il a souhaité revenir aux paroles de Jean XXIII qui, dans son discours programmae Gaudet Mater Ecclesia, fait plusieurs fois référence « à des concepts relatifs au thème de la nouvelle évangélisation ».

Jean XXIII parla de « vigueur de nouvelles énergies », d’ « un nouvel ordre des choses », de « regarder le présent qui a comporté de nouvelles situations et de nouvelles manières de vivre, et a ouvert de nouvelles voies à l’apostolat catholique ».

« Toutes ces expressions – estime Mgr Fisichella – sont un signe d’une prévoyance qui voyait une nouvelle manière d’annoncer l’Evangile de toujours ».

« On pourra beaucoup discuter sur ce que Vatican II a représenté dans l’histoire de l’Eglise récente ; mais d’où que l’on observe, il continue à poursuivre l’objectif de vouloir remettre l’Eglise sur la voie principale de l’évangélisation dans le monde contemporain ».

Environ 10 ans plus tard, Paul VI convoqua le synode des évêques sur le thème de l’évangélisation et son exhortation apostolique Evangelii nuntiandi (1975) « conserve intacte sa propre actualité », poursuit le président du dicastère pour la nouvelle évangélisation.

Et si l’expression « nouvelle évangélisation » n’apparaît pas dans cette exhortation apostolique, elle parle pourtant « concrètement d’une nouvelle manière d’annoncer l’Evangile ». « Ces pages, entre autres, sont une analyse impressionnante des changements advenus dans un monde touché par un phénomène de contestation généralisée ».

C’est Jean-Paul II – indique-t-il enfin – « avec toute la force de son magistère », qui « introduisit la formule ‘nouvelle évangélisation’ ».

« Difficile de pouvoir établir si le pape, avec cette expression, aurait pu pleinement s’imaginer le réel mouvement qui se serait créé par la suite ; même dans son ambiguïté, elle indiquait pratiquement le chemin à parcourir ».

« A partir de là, en effet, de nombreuses réalités ecclésiales comprirent que leur action devait être tournée vers cet horizon. Beaucoup comprirent l’urgence et appliquèrent à soi les paroles de Paul : ‘Annoncer l’Evangile (…) est une nécessité qui m’incombe. Oui, malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile !’ (1 Cor 9, 16), et rapportèrent enthousiasme et force là où la fatigue et la confusion s’étaient infiltrées ».

Source : d’après Zenit

Benoît XVI : « Pour être efficace, l’évangélisation a besoin de la force de l’Esprit »

 

Dimanche dernier, à l’occasion de la conclusion de la première rencontre internationale organisée par le Conseil pontifical pour la Promotion de la nouvelle évangélisation, Benoît XVI a rappelé l’importance de la prière et de la « force de l’Esprit » pour une évangélisation « efficace ». Et il annonce une « Année de la Foi » (2012-2013).

« L’annonce doit toujours être précédée, accompagnée et suivie de la prière », a insisté le pape qui a célébré la messe dans la basilique Saint-Pierre. Dans son homélie, le pape s’est adressé aux personnes engagées dans le monde entier « sur les frontières de la nouvelle évangélisation ».

En s’arrêtant notamment sur la seconde Lecture tirée de la première lettre de saint Paul aux Thessaloniciens, il a souligné combien l’apôtre Paul, « le plus grand évangélisateur de tous les temps », rappelle « que l’on n’évangélise pas de manière isolée ».

« L’annonce doit toujours être précédée, accompagnée et suivie de la prière », a encore commenté le pape: « Chaque missionnaire de l’Evangile doit toujours avoir à l’esprit cette vérité : c’est le Seigneur qui touche les cœurs par sa Parole et son Esprit, appelant les personnes à la foi et à la communion dans l’Eglise ».

Enfin, Paul laisse un enseignement très précieux, tiré de son expérience. Il écrit : « Notre annonce de l’Évangile chez vous n’a pas été simple parole, mais puissance, action de l’Esprit Saint, certitude absolue » (v. 5).

« Pour être efficace – a insisté le pape – l’évangélisation a besoin de la force de l’Esprit » et l’annonce, « pour être accomplie et fidèle, demande d’être accompagnée de signes, de gestes comme la prédication de Jésus. Parole, Esprit et certitude sont donc inséparables et concourent à faire en sorte que le message évangélique se répande avec efficacité ».

« Les nouveaux évangélisateurs sont appelés à avancer sur ce Chemin qu’est le Christ pour faire connaître aux autres la beauté de l’Evangile qui donne la vie », a ajouté le pape: « Et l’on ne marche jamais seuls sur ce chemin, mais en compagnie : une expérience de communion et de fraternité qui est offerte à tous ceux que nous rencontrons, pour les faire participer à notre expérience du Christ et de son Eglise ».

« La mission de l’Eglise, comme celle du Christ – a poursuivi Benoît XVI – est essentiellement de parler de Dieu, de faire mémoire de sa souveraineté, de rappeler à tous, spécialement aux chrétiens qui ont perdu leur identité, le droit de Dieu sur ce qui lui appartient, c’est-à-dire notre vie ».

Le pape a enfin annoncé son désir de convoquer une « Année de la foi » pour donner « une impulsion nouvelle à la mission de toute l’Eglise de conduire les hommes hors du désert où ils se trouvent souvent sur leur lieu de vie »: « Ce sera un moment de grâce et d’engagement pour une conversion toujours plus totale à Dieu, pour renforcer notre foi en Lui et pour l’annoncer avec joie à l’homme de notre temps ».

« Vous êtes parmi les protagonistes de la nouvelle évangélisation que l’Eglise a entreprise et mène, non sans difficulté, avec le même enthousiasme que les premiers chrétiens », a conclu le pape: « Apprenez de la Mère du Seigneur et de notre Mère à être humbles tout en étant courageux, simples et prudent, doux et forts, non par la force du monde, mais par celle de la vérité ».

Source : d’après Zenit

Mgr Fisichella : « L’évangélisation doit trouver un nouveau langage »

Quelques jours avant la grande rencontre organisée le week-end dernier par le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, son président, Mgr Rino Fisichella, avait rappelé combien l’évangélisation doit aujourd’hui trouver « un nouveau langage » et de « nouveaux styles de vie ».

« L’évangélisation est la mission même de l’Eglise qui continue depuis 2000 ans mais qui doit trouver un nouveau langage, qui doit avoir de nouveaux styles de vie faits d’une profonde identité et de respect ; d’un sens profond d’appartenance à l’Eglise et aux communautés chrétiennes mais aussi ouverts à la rencontre avec le monde entier », avait pu préciser Mgr Fisichella.

Sur Radio Vatican, le président du dicastère pour la promotion de la nouvelle évangélisation avait expliqué l’objectif de cette grande rencontre au Vatican, à commencer par celui de présenter au pape « les représentants de toutes les réalités ecclésiales qui œuvrent à la nouvelle évangélisation ».

En ce mois d’octobre, « mois missionnaire », le prélat a mis l’accent sur le thème de cette rencontre, emprunté aux Actes des apôtres : « La Parole de Dieu croît et se répand ». « Nous voulons présenter les nouveaux évangélisateurs à l’Eglise pour faire connaître la Parole de Dieu et augmenter le nombre de disciples du Seigneur », a-t-il commenté.

Mgr Fisichella s’est aussi arrêté sur l’importance de ce rassemblement en vue du prochain synode convoqué du 7 au 28 octobre 2012 au Vatican sur le thème « La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne ».

« Cela me semble une contribution très importante pour que nous donnions aux évêques du monde entier, particulièrement à ceux qui seront présents au synode en octobre 2012, le signe évident que la Nouvelle évangélisation est à l’œuvre depuis longtemps ».

Il a aussi rappelé l’impulsion donnée par Jean-Paul II à celle-ci : « Le bienheureux Jean-Paul II, pendant 27 ans, a ‘provoqué’ l’Eglise de toutes les manières possibles pour qu’elle reconnaisse l’urgence et la nécessité de la nouvelle évangélisation ». Par la suite, « le pape Benoît XVI, par un acte vraiment prophétique, en instituant ce Conseil pontifical, a voulu que les différentes réalités – celles qui existent et celles qui naîtront à l’avenir – puissent trouver un point de référence, puissent trouver une expression concrète du service du pape pour l’Eglise en faveur de la nouvelle évangélisation ».

Plus de 6.000 personnes ont participé à cette rencontre, ce dimanche, au Vatican. Dans un programme chargé, les participants ont accueilli Benoît XVI le 15 octobre dans la salle du synode. Le lendemain, le pape a célébré une messe pour eux dans la basilique Saint-Pierre, pendant laquelle il a rappelé aux nouveaux évangélisateurs l’importance de la prière et de la « force de l’Esprit » pour une évangélisation « efficace ». Benoît XVI a choisi ce moment précis pour annoncer une « Année de la Foi » (2012-2013).

Source : d’après Zenit

Dans la nouvelle évangélisation, le silence a un rôle important

 

Il n’y a pas antithèse entre la vie contemplative et l’annonce de la Parole, rappelle le père Federico Lombardi, S.J., directeur de la salle de presse du Saint-Siège, dans son dernier éditorial pour « Octava Dies », le bulletin hebdomadaire du Centre de télévision du Vatican (CTV).

Revenant sur la visite que Benoît XVI a effectuée, dimanche 9 octobre, à la Chartreuse de Serra San Bruno, en Calabre (Italie), le porte-parole du Saint-Siège souligne que le « silence et la Parole » avec « la prière et l’annonce », loin de s’opposer, sont essentiels, au moment où « nous nous interrogeons sur la manière de donner des ailes à la nouvelle évangélisation ».

« Le silence est la prémisse essentielle pour accueillir l’écoute de la Parole », insiste le père Lombardi, car « c’est justement parce qu’il est scandé, modulé de silences, que le son de la parole devient significatif ».

Le père Lombardi reconnaît que, pour les personnes de notre époque, plongées dans un flux de bruits continu, physique ou mental, la vie des moines suscite à la fois de l’admiration et une crainte révérencielle, la nostalgie de rythmes et équilibres de vie perdus dans le passé ». Toutefois, presque tous, de manière plus ou moins confuse, ajoute-t-il « ressentent de la fascination et comprennent l’importance essentielle d’un lieu de silence ».

Un silence, précise-t-il, qui n’équivaut pas « au vide du néant », mais « à la respiration de l’esprit » où l’on finit par percevoir ‘le souffle léger’ de la présence de Dieu, ‘la Réalité la plus réelle qui soit, comme disait le pape, et qui se trouve bien au-delà de la dimension sensible’ ».

Le Père Lombardi rappelle le thème de la prochaine Journée mondiale des communications sociales, le 20 mai 2012 : « Silence et Parole : chemin d’évangélisation ».

Source : d’après Zenit

Sainte Thérèse, pour appeler à l’évangélisation

A l’occasion de la fête de sainte Thérèse de l’Enfant-aJésus, le 1er octobre dernier, plusieurs milliers de personnes ont participé à la Semaine thérésienne qu’organise chaque année, depuis 5 ans, l’œuvre des Apprentis d’Auteuil, en l’honneur de leur sainte patronne et patronne de la mission universelle. Cette année, le thème était : « être missionnaire à l’école de Thérèse et de Jean-Paul II ». Avec, en filigrane, la question de cette nouvelle évangélisation qui concerne tous les catholiques.

Pendant 6 jours, au sanctuaire parisien de Notre-Dame de Lisieux, célébrations, conférences, soirées de prière ont été proposées aux franciliens pour témoigner de la mission aujourd’hui et répercuter l’appel de Benoit XVI à vivre un temps de nouvelle évangélisation, élan initié par son prédécesseur, Jean-Paul II, qui fit entrer sainte Thérèse dans le cercle des docteurs de l’Église.

De nombreux intervenants ont pris la parole comme les deux évêques auxiliaires de Paris, Mgr Renauld de Dinechin, et Mgr Jérôme Beau, ainsi que le père Marie-Michel, fondateur du Carmel de Marie Vierge Missionnaire et cofondateur de l’école d’évangélisation Jeunesse-Lumière, des membres de Fidesco, Points-Coeur, SOS Prière… Ils ont évoqué le défi de la nouvelle évangélisation en s’interrogeant sur les nouvelles formes que prend la mission aujourd’hui.

Pendant le weekend, du vendredi au dimanche, dans le Village missionnaire, des témoins ont partagé leur expérience d’évangélisation et des auteurs ont dédicacé leurs ouvrages, comme Guy Baret, Brunor, Elvine, Floris, Dominique Bar…

La fondation des Apprentis d’Auteuil comptabilise plus de 140 ans d’histoire et d’évolution au service des plus petits et des plus faibles. Reconnue d’utilité publique depuis 1929, elle accueille, éduque et forme plus de 13.000 garçons et filles en difficulté pour leur permettre de s’insérer dans la société en adultes libres et responsables. L’œuvre accompagne également les familles dans leur rôle éducatif. Elle délivre 66 formations professionnelles dans 12 filières au sein de 200 établissements en France.

Pour revivre cet évènement : www.semainetheresienne.org


Une assemblée plénière sur la nouvelle évangélisation

Le mois dernier, un évènement d’importance, sur lequel nous reviendrons, est presque passé inaperçu : l’assemblée plénière du Conseil des conférences épiscopales d’Europe (CCEE) sur le thème de la nouvelle évangélisation. De nombreux cardinaux et évêques étaient ainsi présents à Tirana, en Albanie, du 29 septembre au 2 octobre. En toile de fond de la rencontre : le 40e anniversaire du CCEE qui sera célébré officiellement, à Rome, le 22 novembre prochain.

D’après un communiqué du Conseil, le président de la République d’Albanie M. Bamir Myrteza Topi a tenu à rencontrer les prélats d’Europe dès le premier jour des travaux, le 30 septembre, et le premier ministre M. Sali Ram Berisha a assisté à la séance d’ouverture.

Le CCEE fait savoir qu’en vue de définir la contribution des conférences épiscopales d’Europe au prochain Synode des évêques sur le thème de la nouvelle évangélisation convoqué par Benoît XVI pour octobre 2012 au Vatican, avait été adressé un questionnaire aux conférences épiscopales dans le but de recueillir et de mettre en lumière quelques idées, situations et propositions relatives à cette question.

Durant les travaux, la réflexion a été guidée par Jean-Luc Moens, ancien coordinateur des missions citadines dans les capitales européennes, chargé de faire une synthèse des réponses parvenues au CCEE au cours des dernières semaines et par Mgr Rino Salvatore Fisichella, président du Conseil Pontifical pour la nouvelle évangélisation, au Vatican.

Au cours de la rencontre, le calendrier des activités du CCEE pour 2012 a été présenté et discuté. Parmi ces activités : le prochain Symposium des évêques d’Afrique et d’Europe (Rome, 13-17 février 2012) et le Congrès sur la catéchèse (Rome, 7-10 mai 2012).

Enfin, une partie des travaux a été consacrée au dialogue avec les Institutions européennes (Union Européenne et Conseil de l’Europe) avec les contributions de Mgr André Dupuy, Nonce apostolique près l’Union Européenne ; Mgr Aldo Giordano, Observateur permanent au Conseil de l’Europe, et Mgr Piotr Mazurkiewicz, Secrétaire général de la COMECE.

Les journées, précise le CCEE, ont été rythmées par des temps de prière et par les célébrations eucharistiques.

La pastorale universitaire contribue à la nouvelle évangélisation

Les 16 et 18 septembre, à Madrid, les représentants de 17 pays d’Europe ont réfléchi ensemble sur la contribution que la pastorale universitaire peut apporter à la nouvelle évangélisation, indique un communiqué du Conseil des Conférences épiscopales d’Europe (CCEE). Un évènement qui précédait l’assemblée plénière du CCEE en Albanie, le 30 septembre dernier, sur le thème de la nouvelle évangélisation (lire ici).

Dans ses salutations, le responsable de la pastorale universitaire de la Conférence épiscopale espagnole, Mgr Agustín Cortés Soriano, évêque de Sant Feliu de Llobregat, a évoqué l’expérience des JMJ de Madrid, en mettant l’accent sur un point particulièrement intéressant de cette expérience, à savoir la typologie des participants à ces JMJ. D’après les statistiques, le participant-type était un étudiant universitaire âgé de 22-23 ans. Il convient donc de réfléchir aux moyens de donner une continuité à l’expérience intense de foi et de communion ecclésiale faite par ces jeunes durant ces JMJ, une fois qu’ils seront rentrés dans leurs communautés et leurs pays respectifs.

Mgr Marek Jędraszewski, président de la section « Université » de la Commission « Catéchèse, école et université » du CCEE, a souligné pour sa part la figure du bienheureux Jean-Paul II qui, au cours de son pontificat, s’est toujours inspiré de l’expérience qu’il avait faite en tant que jeune évêque à Cracovie, lorsqu’il entretenait des relations suivies avec les professeurs et la jeunesse universitaire. Dans sa vision prophétique de la nécessité d’une nouvelle évangélisation, il a toujours donné à la pastorale universitaire une place privilégiée dans le dialogue entre culture et foi.

Puis Don Agustìn del Agua, expert de la Commission, a approfondi la question du contexte dans lequel il faut parler de Dieu, un contexte souvent indifférent et même hostile, ce qui demande un effort intellectuel, la capacité de se mettre vraiment à l’écoute de ses interlocuteurs, et surtout un témoignage de vie de la part de celui qui annonce l’Évangile dans les milieux universitaires.

Le rév. Ferenc Janka, secrétaire de la Commission, a présenté les résultats du Congrès qui s’est tenu à Munich (Allemagne), en janvier dernier, et a décrit les principales étapes du travail de la Commission de 2006 à 2011. Les nombreuses rencontres organisées durant ces années ont fourni des points de référence pour l’activité future de la section « Université » de la Commission. Au cours de ces années, le réseau des responsables de la pastorale universitaire en Europe s’est étendu et constitue un motif d’espérance pour la nouvelle évangélisation du continent.

Mgr Nikola Eterović, secrétaire général du synode des évêques, a fait une brève présentation du synode, en expliquant comment est apparue l’idée de la nouvelle évangélisation, et en présentant les propositions des 113 conférences épiscopales, des 13 synodes des Églises catholiques orientales, des 26 dicastères du Vatican et des supérieurs et supérieures majeurs des divers ordres religieux.

Mgr Eterović a mis l’accent sur la spécificité de la nouvelle évangélisation, qui se différencie à la fois de l’activité ordinaire de l’Église et de la mission ad gentes. La nouvelle évangélisation s’adresse aux baptisés qui sont sans foi vivante ni pratique ecclésiale. L’Évangile doit leur être annoncé avec une nouvelle ardeur, et avec de nouvelles méthodes et de nouvelles expressions.

Mgr Eterović a encouragé les participants, en leur rappelant que la pastorale universitaire est certainement un milieu dans lequel le soin pastoral de l’Église peut et doit apporter une contribution essentielle à la nouvelle évangélisation. Il leur a demandé en outre de formuler des propositions synthétiques et de fournir des données statistiques susceptibles de contribuer à la réflexion des pères synodaux.

Dans l’après-midi du samedi 17 septembre, les participants ont visité le musée du Prado où, à travers la beauté de l’art et spécialement de l’art chrétien, il est possible de saisir le rôle culturel et artistique du christianisme dans le passé. Une tâche importante de la pastorale universitaire consisterait à servir de pont entre l’art chrétien du passé et les générations d’aujourd’hui, entre la beauté exprimée dans l’art et la beauté de Dieu.

Cette rencontre a été rythmée par des temps de prière communautaire. Le dimanche 18 septembre, la célébration eucharistique présidée par Mgr Eterović s’est déroulée dans la chapelle de la Conférence épiscopale d’Espagne, ornée des magnifiques mosaïques de Marco Ivan Rupnik, une œuvre artistique originale qui a pour thème la succession apostolique.

La prochaine rencontre des délégués nationaux se tiendra à Rome durant la rencontre des étudiants universitaires organisée par le Bureau de la pastorale universitaire du vicariat de Rome, du 27 avril au 1er mai 2012, à l’occasion du premier anniversaire de la béatification de Jean-Paul II.

Le Conseil des Conférences épiscopales d’Europe (CCEE) réunit les présidents des 33 Conférences épiscopales existant actuellement en Europe, représentées de droit par leur président, ainsi que les archevêques de Luxembourg, de la Principauté de Monaco et de Chypre des maronites, et l’évêque de Chisinau (Moldavie). Il est présidé par le cardinal Peter Erdö, archevêque d’Esztergom-Budapest, primat de Hongrie. Ses vice-présidents sont le cardinal Josip Bozanic, archevêque de Zagreb et le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux. Le secrétaire général du CCEE est le P. Duarte da Cunha. Le siège du secrétariat se trouve en Suisse, à Saint-Gall.

Source : d’après Zenit

Les prochaines JMJ, à Rio, auront pour thème l’évangélisation

En 2013, les JMJ auront lieu à Rio de Janeiro, au Brésil, sur le thème de l’évangélisation : « Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples » (cf. Mt 28, 19). Ce choix n’est pas dû au hasard à l’heure même où Benoît XVI réunit dans sa résidence d’été de Castel Gandolfo ses anciens étudiants sur le thème de la nouvelle évangélisation, après avoir également créé en 2010 un Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation et dans l’attente du Synode des évêques qui réunira des évêques du monde entier sur cette question précise en 2012.

Benoît XVI a fait cette annonce du thème des JMJ au cours de l’audience générale, mercredi à Castel Gandolfo. Comme c’est la coutume après un voyage international, Benoît XVI a aussi proposé un bilan de la JMJ de Madrid, « inoubliable » et pleine « d’émotion ».

Le pape a vu dans les JMJ des « journées extraordinaires », un « don précieux qui permet d’espérer pour l’avenir de l’Église ». De son côté, le cardinal Stanislaw Rylko, président du Conseil pontifical pour les laïcs et ancien proche de Jean-Paul II, avait estimé auparavant que les JMJ sont un instrument extraordinaire » d’évangélisation, tant pour les jeunes eux-mêmes que pour la société actuelle (lire ici).

Benoît XVI a confié son émotion à la vue de ces centaines de milliers de jeunes de 193 pays venus vivre une « formidable expérience de fraternité », de « rencontre avec le Seigneur », une « vraie cascade de lumière ». Benoît XVI n’a pas manqué d’exprimer ses remerciements à « ceux qui ont travaillé à l’organisation des JMJ » et pour « l’accueil chaleureux » des souverains d’Espagne et par le pays. Passant en revue chaque étape de son séjour à Madrid, le pape a rappelé « l’enthousiasme des jeunes » lors de la cérémonie d’accueil, jeudi soir, place de Cibeles, ses rencontres au monastère de l’Escurial avec les jeunes religieuses et les professeurs universitaires, le Chemin de croix, la messe avec les jeunes séminaristes à la cathédrale de Madrid, la rencontre avec les porteurs de handicap, la veillée de prière, la messe finale, la rencontre avec les volontaires…

A propos des vocations sacerdotales et à la vie consacrée à Dieu, le pape a dit sa confiance « qu’à Madrid aussi le Seigneur a frappé à la porte du cœur de nombreux jeunes pour qu’ils le suivent avec générosité dans le ministère sacerdotal ou dans la vie religieuse » – comme en témoignent régulièrement d’anciens Jmjistes. Au sujet de la veillée et de la messe, Benoît XVI a souligné le recueillement et l’enthousiasme : « la Veillée de prière, le soir, et la grande célébration eucharistique de conclusion du jour suivant ont été deux moments très intenses: le soir, une multitude de jeunes en fête, qui n’a pas du tout reculé devant la pluie et le vent, est restée en adoration silencieuse devant le Christ présent dans l’Eucharistie, pour le louer, lui rendre grâce, lui demander aide et lumière; et ensuite, le dimanche, les jeunes ont manifesté leur exubérance et leur joie de célébrer le Seigneur dans la Parole et dans l’Eucharistie, pour s’insérer toujours plus en Lui et renforcer leur foi et leur vie chrétienne. » Aux pèlerins de langue française réunis à Castel Gandolfo, le pape a confié mercredi : « Au cours de mon voyage apostolique à Madrid, j’ai rencontré avec joie et espérance des centaines de milliers de jeunes venus du monde entier. J’ai fait l’expérience de leur enthousiasme et de leur désir de s’orienter vers la vérité la plus profonde, celle que Dieu nous a donné de connaître dans le Christ. Puissent tous ces jeunes demeurer fidèles à leur engagement d’enraciner leur vie en lui ! Bon pèlerinage à tous ! »

Pendant les JMJ, le pape a envoyé en mission les centaines de milliers de jeunes présents (Valeurs actuelles parle de près de 2 millions). Ainsi, le 21 août, il les a exhorté à ne pas avoir « peur d’être catholiques », d’en témoigner toujours autour d’eux « avec simplicité et sincérité », pour que l’Église trouve en eux et en leur jeunesse « les missionnaires joyeux de la Bonne Nouvelle » (lire ici).

Lors de la messe de clôture, le pape a encouragé les jeunes à ne pas « garder le Christ pour soi-même », mais à « transmettre aux autres la joie de la foi », en leur expliquant que « le monde a besoin du témoignage de la foi, et qu’il a certainement besoin de Dieu » (lire ici). En concluant son homélie dont le thème était « d’apporter la connaissance et l’amour du Christ au monde entier, Benoît XVI a confié « tous les jeunes du monde à l’intercession maternelle de la Sainte Vierge Marie, Étoile de la nouvelle évangélisation et Mère des jeunes ».

Au moment de partir, après l’Angelus, le pape leur a enfin demandé : « Vos amis chercheront à savoir ce qui est changé en vous après avoir été dans cette noble ville avec le pape et des centaines de milliers de jeunes du monde entier : Que leur répondrez-vous ? » (lire ici).

Source : d’après Zenit et La Croix

Benoît XVI rassemble ses anciens étudiants sur le thème de la nouvelle évangélisation

Benoît XVI rassemble ces jours-ci ses anciens élèves autour du thème du « rôle de la théologie » dans la nouvelle évangélisation.

Comme chaque année en effet, les membres du « Ratzinger Schülerkreis », le « Cercle des étudiants » du cardinal Ratzinger ont rendez-vous à Castel Gandolfo, pour trois jours à partir d’aujourd’hui, vendredi 26 août et jusqu’à dimanche, 28 août : la session se tient chaque année à huis-clos.

Le P. Stephan Otto Horn, ancien assistant du professeur Ratzinger à Ratisbonne, coordinateur du cercle, a précisé à Zenit que le pape présidera la messe du dimanche 28.

Deux invités pour parler de la nouvelle évangélisation : une théologienne laïque, Mme Hanna-Barbara Gerl-Falkowitz, spécialiste de Romano Guardini, et des rapports entre philosophie et culture, professeur à Dresde – ancienne Allemagne de l’Est – et familière des milieux sécularisés. Elle connaît le cardinal Ratzinger depuis 1976. Le second témoin est également un laïc, membre autrichien de la Communauté de l’Emmanuel, Otto Neubauer, directeur de l’Institut pour l’évangélisation à Vienne (ayant participé en 2003 à l’organisation du Congrès pour la nouvelle évangélisation dans cette ville).

Au premier cercle des étudiants du prof. Ratzinger – de Bonn, Münster, Tübingen, Ratisbonne – , le « Ratzingerschülerkreis » s’est ajouté récemment un nouveau cercle constitué non d’étudiants directs du prof. Ratzinger mais de théologiens qui se sont illustrés par l’étude de sa théologie, comme un des lauréats du Prix Ratzinger, le P. Heim. Ils participent aux sessions d’été à Castel Gandolfo avec le premier « cercle » d’étudiants directs, qui se réunissent depuis 1977 autour du cardinal Ratzinger.

Le P. Horn a précisé, souligne Radio Vatican, que l’accent serait mis sur « le rôle de la théologie » dans la nouvelle évangélisation, l’intention de Benoît XVI n’étant pas de « convertir les masses en peu de temps ». Car, explique-t-il, le pape se « méfie » de « l’activisme » et des « mouvements de masse qui s’épuisent rapidement ». Il voit ainsi la « nécessité de mettre les théologiens à contribution pour étudier la manière de communiquer la foi chrétienne dans un langage moderne ».

Source : d’après Zenit

Mgr Rino Fisichella : « l’évangélisation impose un style de vie crédible »

On ne peut évangéliser si notre style de vie n’est pas crédible, a expliqué Mgr Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, dans une courte interview accordée au quotidien espagnol « La Razón » et reprise par L’Osservatore Romano.

En quelques mots, le prélat a évoqué la difficulté de rendre le message de Jésus Christ attrayant pour les jeunes. « Les jeunes d’aujourd’hui veulent de la cohérence, des témoins cohérents entre l’annonce » du Christ et leur style de vie. « On ne peut pas annoncer l’Évangile si l’on n’a pas une crédibilité dans notre style de vie », a-t-il affirmé.

Pour l’évangélisation, Internet « est un instrument et doit le rester », a-t-il ajouté. « Internet ne peut substituer une relation interpersonnelle parce que le christianisme naît de la capacité de deux personnes de se rencontrer. Quand deux personnes se regardent dans les yeux, on peut percevoir de la crédibilité ».

Certes, nous sommes aujourd’hui « en crise, mais c’est aussi une situation vitale, dynamique, d’enthousiasme différent du passé ».

L’évangélisation doit s’adapter à chaque pays : il faut « respecter les différentes situations culturelles et les différentes traditions des Eglises dans le monde ». « Il n’y a pas de recette », a-t-il ajouté. « La nouvelle évangélisation en Europe n’est pas la même qu’en Amérique du Nord ou du Sud. Mais il y a un fondement commun : nous devons exercer un peu plus une forte identité personnelle des croyants et un sentiment fort d’appartenance à l’Église ».

Source : Zenit

Anuncio aux JMJ, un visage de la nouvelle évangélisation

En créant un conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, l’été dernier, le pape Benoît XVI déclarait : « Le premier engagement qui nous concerne tous est celui d’une nouvelle évangélisation qui aide les nouvelles générations à redécouvrir le visage authentique de Dieu, qui est amour ». Cette nouvelle évangélisation, lancée par Jean-Paul II dans les années 80, est non seulement un thème cher au coeur de Benoît XVI, mais aussi de la jeunesse catholique.

Le Festival Anuncio en est une démonstration pertinente et ses organisateurs le revendiquent. Cette année, en s’étant inscrits pour l’édition Anuncio 2011, près de 800 jeunes répondent à l’appel du pape pour cette nouvelle évangélisation qui concerne ‘tous les catholiques’. Un quatrième festival qui n’a plus lieu seulement en France cette année, étant l’une des plus importantes propositions officielles des JMJ 2011 à Madrid. Préparé depuis un an par 50 jeunes laïcs dont 10 personnes à temps plein en Espagne réunis à la ‘Casa Anuncio’, le festival n’a pas changé de ligne de conduite depuis 2007 : « se propose de former les jeunes catholiques et de les envoyer deux par deux témoigner de l’Amour de Dieu ».

Deux jours de formation et de prière du 8 au 10 août à Lourdes

De nombreux jeunes viendront pour la première fois faire l’expérience de l’évangélisation avec Anuncio. Avec de beaux temps de prière animés par une équipe de musiciens, des carrefours et des témoignages, les jeunes découvriront ce qu’est l’évangélisation. Le 10 août, ils seront ensuite envoyés en mission dans une ville de France ou d’Espagne dont ils ne connaissent pas encore la destination.

Une semaine pour annoncer que « Dieu est Amour »

Du 10 au 15 août, le festival Anuncio se déploiera dans 10 villes de France et d’Espagne (Biarritz, Pallavas, Ibiza, Barcelone, Grenade, San-Sebastian, Burgos, Cordoue, Valence, Vic, Castellon). Les jeunes iront à la rencontre des vacanciers sur les plages et les places pour susciter le dialogue entre chrétiens et non chrétiens et témoigner de l’Amour de Dieu qu’ils expérimentent dans leurs vies.

Sur place, des activités culturelles (théâtre, concerts, expositions) et des veillées de prières seront proposées à tous. Madrid, « Plaza de España », sera le centre des activités d’Anuncio : un pôle d’évangélisation, de concerts, de prédications, d’adoration et d’happenings viendra interpeller les touristes et madrilènes et leur témoigner du Christ. Des groupes de musique du monde entier (Glorious, Rexband…) ainsi que des prédicateurs de renom (Raniero Cantalamessa, les cardinaux Philippe Barbarin et Christophe Schönbron…) participeront aussi à ce festival.

Au même moment, Anuncio proposera à chaque jeune venu pour assister aux JMJ d’en devenir acteur et de venir se former et expérimenter l’évangélisation. Le Festival Anuncio se clôturera par le week-end avec le pape à Cuatroviento.

Avec ce festival, Anuncio donne un visage jeune et dynamique de la nouvelle évangélisation dont l’Europe a tant besoin. Une urgence que le pape lui-même met au coeur de son agenda, avec la tenue d’un synode des évêques sur ce thème, à Rome, en 2012.

Infos pratiques : www.festival-anuncio.fr/jmj-en-espagne/

Anuncio fonde une école d’évangélisation à Paris

Anuncio, le mouvement catholique d’évangélisation qui se donne pour mission d’annoncer que « Dieu est Amour » se lance dans une nouvelle aventure après son quatrième festival : la création d’une école missionnaire au cœur de la capitale, sur la butte de Montmartre.

La Charité est le cœur de la Casa Anuncio : ses membres cherchent à vivre tout au long de l’année une vie fraternelle, par des temps de services et de vie commune mais aussi une vie spirituelle  importante, autour de la prière (oraison, louange, chapelet…) et des sacrements.

Une formation sera dispensée aux membres de la Casa Anuncio par l’Ecole cathédrale : théologie, philosophie, anthropologie… Une année pour mieux connaître les fondements de la foi, mais aussi l’actualité et les problématiques de l’Eglise aujourd’hui (application de Vatican II, œcuménisme, liturgie…).

La mission sera l’une des principales activités de la Casa Anuncio : tout au long de l’année, les jeunes pourront mettre leurs compétences (logistique, recherche de fonds, communication…) au service d’un évènement culturel chrétien de grande ampleur : Le festival Anuncio. Ils organiseront aussi des soirées en lien avec les paroisses ou des week-ends de mission au cours de l’année.

Pour tout renseignement, ou si l’aventure vous tente, contactez  Emmanuelle Philippe : malou@anuncio.fr ,  Téléphone : 06 70 73 66 30 ou visiter le site internet sur la Casa Anuncio.

 

Mgr Dominique Rey : « L’adoration, première condition de la nouvelle évangélisation »

Du 20 au 24 juin, près de trois cents participants se sont réunis au Salesianum, à Rome, pour vivre le colloque Adoratio 2001 sur le thème « de l’Adoration à l’Evangélisation ». Rassemblant un large éventail d’intervenants du monde entier(*), dont six cardinaux de haut rang, ce colloque international était organisé par les Missionnaires de la Très Sainte Eucharistie, une communauté nouvelle reconnue en 2007 par Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, à l’origine de cette initiative. Une interview exclusive de ce dernier pour Anuncioblog.

Anuncioblog : L’adoration est-elle nécessaire pour l’évangélisation ?

Mgr Dominique Rey : La première condition de la nouvelle évangélisation, c’est l’adoration. Nous devons retrouver la capacité d’adorer le Christ dans la très sainte Eucharistie, si nous voulons conduire les hommes et les femmes du XXIe siècle à la foi en Jésus-Christ. C’est l’un des thèmes clés du pontificat du pape Benoît XVI ; c’est pour cette raison que nous avons décidé cette initiative.

Etes-vous satisfait ?

Mgr Dominique Rey : Nous avons un public venant de 38 pays. Il y a une grande diversité spirituelle et missionnaire représentée ici. Lors de ce colloque, nous essayons de croiser d’une part, un approfondissement théologique de l’adoration eucharistique, des témoignages d’expériences pastorales et missionnaires ainsi qu’une vie de prière, des journées scandées par la liturgie sans oublier la nuit où nous avons une adoration permanente du St Sacrement exposé.

Avez-vous de bons échos ?

Mgr Dominique Rey : Oui les participants sont venus avec de grands désirs, certains ont traversé des continents pour nous rejoindre. Beaucoup d’évêques ont manifesté leur présence ils viennent du monde entier, six cardinaux sont aussi présents. Cet appel à la nouvelle évangélisation, l’adoration eucharistique constitue un incontournable de la mission catholique.

Quels sont les conseils que vous donneriez pour ceux qui n’osent pas se lancer dans une adoration paroissiale ?

Mgr Dominique Rey : Il faut valoriser ce qui existe. L’objectif de ce colloque est également que les expériences puissent se croiser, s’encourager mutuellement. Aujourd’hui, on a une nouvelle génération de jeunes chrétiens mais aussi de pasteurs et d’évêques qui croient que l’eucharistie est un sacrement missionnaire et beaucoup de communautés qui portent une vitalité aujourd’hui, sont centrées sur l’eucharistie et l’adoration en particulier.

Propos recueillis par Soeur Marie de la Visitation

(*) Liste des intervenants :

Cardinal Francis Arinze, Préfet émérite de la Congrégation pour le Culte Divin
Cardinal Raymond Burke, Préfet du Tribunal Suprême de la Signature Apostolique
Cardinal Antonio Cañizares Llovera, Préfet de la Congrégation pour le Culte Divin
Cardinal Malcolm Ranjith, Archevêque de Colombo, Sri Lanka, ancien Secrétaire de la Congrégation pour le Culte Divin
Cardinal Mauro Piacenza, Préfet de la Congrégation pour le Clergé
Cardinal Peter Turkson, Président du Conseil Pontifical Justice et Paix
Monseigneur G. Reali, Evêque de Porto Santa Rufina, Italie
Monseigneur Giovanni D’Ercole, Évêque Auxiliaire de L’Aquila, Italie
Monseigneur D. José Ignacio Munilla – Évêque de San Sebastian, Espagne
Monseigneur Dominique Rey, Évêque du Diocèse de Fréjus-Toulon, France
Monseigneur Athanasius Schneider, Évêque Auxiliaire de Karaganda, Kazakhstan
Msgr Guido Marini, Maître des Cérémonies Pontificales, Vatican City,
Père Nicolas Buttet, Fondateur de la Communauté Eucharistein, Saint-Maurice, Suisse
Père Mark Kirby, Prieur du monastère bénédictin Notre-Dame du Cénacle à Tulsa, Oklahoma
Père Florian Racine , Fondateur des Missionnaires de la Très Sainte Eucharistie, Sanary, France
Mère Adela Galindo, Fondatrice des Servantes des Cœurs Transpercés de Jésus et Marie, USA
Sr. Joseph, Missionnaires de la Charité, Calcutta, Inde

Pour en savoir plus sur Adoratio : www.adoratio2011.com

Des prédicateurs chocs pour le Festival Anuncio

Les JMJ avec Anuncio se précisent.

Anuncio publie la liste de ses intervenants sur la « Plaza de España » à Madrid, de grands prédicateurs comme Raniero Cantalamessa, le Cardinal Barbarin ou Daniel Ange, mais aussi de nombreux groupes de musiques (Glorious, Rexband : le groupe indien qui chanta devant Jean-Paul II ou encore les brésiliens de Banda Dominus).

Le Festival Anuncio sera accompagné de nombreuses communautés et groupes de prières français mais aussi des communautés étrangères… Un Festival Anuncio qui promet d’être  très international pour ces JMJ !

Habiter Internet

Je ne suis pas d’accord avec tout ce qui se passe dans la rue. Pourtant, j’y vais quand-même. Oh, je me suis posé la question : et si je boycottais la rue ? Et si, pour protéger mes enfants de ce qui s’y passe, je leur interdisais d’y aller ? Ce serait plus facile, il y a tant de dangers, tant de gens bizarres, sans parler de la violence et des accidents. Après tout, on peut bien se passer de la rue, car ce n’est qu’une voie de communication.

Non, je n’ai pas bu, je vais bien, merci. Je sais bien que ces réflexions sont un peu surréalistes. Je veux juste dire que, dans quelques années, celles que d’aucuns se font sur Internet paraîtront tout aussi étranges, voire plus. Je crois que beaucoup de chrétiens n’ont pas pris la mesure du Net, de ce qu’il représente aujourd’hui pour l’humanité. De son influence, de la façon dont il a modifié la vie humaine. Omniprésent, incontournable, globalisant, presque neurologique dans son fonctionnement, le Net n’est pas seulement un média comme le livre ou la télévision en leur temps. Il apporte une dimension nouvelle à la vie humaine, qui jusque là avait des sphères bien définies délimitant les relations interpersonnelles : mon corps, mes proches, mon travail, mon club, ma paroisse, ma ville, mon pays… Le Net dépasse, transcende, traverse et pénètre tout cela à la fois, s’en inspirant, le nourrissant. Pour moi, il n’a pas remplacé, limité ou atrophié les « vraies relations dans la vraie vie », comme disent ses opposants, il les a enrichies, prolongées, multipliées, il en a créé de nouvelles. Et comme chrétien, je suis aussi chrétien sur Internet.

Je crois profondément – et c’est une vérité à méditer – que si Dieu avait voulu que je naisse au Moyen-Age, eh bien, il aurait pu le faire ! Je crois que l’époque dans laquelle nous vivons est très précisément l’époque dans laquelle nous sommes appelés à la sainteté, au témoignage de vie, à la charité active, à la prière, à l’évangélisation, avec toutes ses composantes, ses limites, ses péchés et ses possibilités technologiques. Je crois que nous sommes appelés, chacun à sa façon, à habiter le Net, à l’évangéliser, et à l’humaniser. A ne pas le laisser seulement aux commerçants, aux pornographes et aux journalistes, aux gouvernements, aux pirates et aux sectes, aux jeux en ligne et aux réseaux sociaux.

Prenons donc nos claviers de pèlerins, allons donc sur les places et sur les parvis, annonçons dans la joie Jésus-Christ, oui, habitons le Net !

Bienheureux Jean-Paul II, pape de la nouvelle évangélisation

Voici une réflexion de Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, paru dans la revue diocésaine en février 2011.

« N’ayez pas peur ! Ouvrez toutes grandes les portes au Christ ! », s’écriait Jean-Paul II à la fin de la cérémonie d’inauguration de son pontificat en 1978. Il esquisse à cette occasion les grands axes de son ministère pétrinien : appliquer les textes du Concile Vatican II, promouvoir l’unité de l’Eglise et son rayonnement missionnaire.

Jean-Paul II, dont le pontificat a battu tous les records de longévité (le plus long de l’histoire depuis St Pierre après celui de Pie IX), peu de temps après son élection, lance le 9 juin 1979 à Nowa Huta, près de Cracovie, une expression qui caractérise son action pastorale pour le renouveau de l’Eglise, « la nouvelle évangélisation ».

Il précisera dans son exhortation apostolique Pastores Dabo Vobis, « qu’aujourd’hui la tâche pastorale prioritaire de la nouvelle évangélisation incombe à tout le peuple de Dieu et demande une nouvelle ardeur, de nouvelles méthodes et un nouveau langage pour l’annonce et le témoignage évangélique ».

Jean-Paul II sera le premier promoteur de cet élan missionnaire. Grâce à un charisme personnel hors du commun, il inaugure en 1984 les Journées Mondiales de la Jeunesse, pour atteindre les nouvelles générations. Il utilise la communication de masse lorsqu’il parcourt le monde (129 pays visités) et rencontre systématiquement les communautés paroissiales et les diocèses d’Italie. Il se fait tour à tour pèlerin, prédicateur itinérant, chef d’Etat défenseur des droits de l’homme, enseignant lorsqu’il rappelle par son magistère exigeant et courageux, que le Christ est l’unique chemin pour une authentique humanisation (Redemptoris Hominis), « il est urgent partout de refaire le tissu chrétien de la société humaine. Mais la condition est que se refasse le tissu chrétien des communautés ecclésiales elles-mêmes. » (Christifideles Laici)

Si cette nouvelle évangélisation est la raison d’être de l’Eglise qui entre dans le 3ème millénaire (Redemptoris Missio), celle-ci doit puiser toujours davantage à la source évangélique, la substance qu’elle doit annoncer, en s’adressant au cœur et aussi à l’intelligence (Fides et Ratio), à la culture , au monde du travail (Laborem exercens), et à la famille (Familiaris Consortio). Toute mission procède du témoignage de la sainteté personnelle qui s’enracine dans une vie ecclésiale et eucharistique (Ecclesia de Eucharistia). Jean-Paul II a incarné dans son propre ministère apostolique, l’exemple d’une vraie intimité avec le Christ et du souci de Le faire connaître et aimer. Il a su allier le courage de la vérité et la diaconie de la miséricorde. Sa béatification le 1er mai à Rome en la fête de la divine Miséricorde qu’il avait lui-même instituée, souligne magnifiquement ce message de compassion qu’il a personnellement vécu et honoré jusqu’à son dernier souffle.

Mgr Dominique Rey
Evêque de Fréjus-Toulon

Un film sur Pierre Goursat

Pierre et l’Emmanuel : ce film co-produit par KTO et SAJEprod, diffusé ce soir sur KTO (1), revient sur l’aventure spirituelle qu’est la Communauté de l’Emmanuel, fondée par Pierre Goursat au lendemain de Vatican II.

Au fil des rencontres, le film dévoile la vie de la Communauté, qui rassemble toutes les vocations à travers le monde. Familles, célibataires, prêtres, consacrés vivent une même aventure : annoncer le Christ et la sainteté à portée de tous.

Ainsi, le réalisateur Bernard Simon nous emmène à Haïti, sous les décombres après le tremblement de terre, à la Roche-sur-Yon dans un foyer d’étudiant, à Paray-le-Monial avec les gens du voyage, à Namur en Belgique où une paroisse s’apprête à fêter Noël avec les plus pauvres, et au Brésil où se rassemblent pour une formation les responsables des différents pays d’Amérique latine.

Une enquête à ne pas manquer au moment où Jean-Paul II, qui voyait dans le Renouveau charismatique une chance pour l’Eglise, va être béatifié : « C’est l’Esprit qui aujourd’hui travaille l’Église par ces courants spirituels dont nous découvrons l’existence avec reconnaissance, disait-il en 1983. A travers eux se manifeste un goût renouvelé pour la prière, une prière qui est à la fois personnelle et communautaire, louange et intercession, qui se veut contemplation et source d’évangélisation. » Trois ans plus tard, en visite à Paray-le-Monial, Jean-Paul II dira à Pierre Goursat « Merci d’avoir fondé l’Emmanuel ».

L’Emmanuel compte aujourd’hui 9000 membres répartis dans 57 pays (dont 220 prêtres, 155 séminaristes et 195 hommes et femmes consacrés dans le célibat). Elle est connue pour ses liturgies, ses sessions à Paray-le-Monial qui rassemblent près de 25.000 personnes chaque été, l’ONG Fidesco avec 200 volontaires envoyés à travers le monde.

Ce film est diffusé au moment où la Communauté fête ses 40 ans et de nombreux autres anniversaires à travers un Jubilé, du 25 mars 2011 au 15 août 2012.

(1) Première diffusion : 21 mars à 20h40. Rediffusions : 22 mars 0h40, 22 mars 11h00, 25 mars 7h50 et 23h05, 27 mars 13h40, 28 mars 16h05. Documentaire de 52 minutes – Réalisation : Bernard Simon et Eric Beauducel – Production SAJE Prod – Coproduction KTO.

Ce soir au cinéma, « Qui a envie d’être aimé ? »

Grand producteur de télévision, Thierry Bizot raconte sa conversion dans le best-seller Catholique anonyme. Aujourd’hui sort en salles Qui a envie d’être aimé ?, une adaptation au cinéma par Anne Giafferi, son épouse. C’est « l’un des meilleurs films français du moment » selon Le Point, « un subtil premier film sur la foi » pour 20 Minutes. Famille Chrétienne parle d’un film « atypique » qui touchera les lecteurs du livre dont il est tiré, « mais peut-être encore plus les autres ». Voici un extrait de l’entretien réalisé par nos soins pour Zenit, avec en filigrane la question de l’évangélisation par le cinéma.

Zenit : Pourquoi avoir adapté votre histoire au cinéma ?

Thierry Bizot : Je me convertis à chaque fois que je témoigne, j’ai donc pensé que cela m’aiderait encore à me convertir ! C’est ma femme qui m’a proposé de le réaliser. Scénariste depuis 15 ans, je connais son talent. Elle voulait depuis longtemps faire un film, plusieurs sujets étaient à l’étude mais elle a constaté que la question de Dieu est un sujet porteur, que beaucoup de gens s’y intéressent. Pour elle qui se dit non-croyante, l’histoire de Catholique anonyme est une sorte de « thème star ». Un sondage paru dimanche dernier dans Le Parisien le prouve : 62% des personnes aimeraient pouvoir discuter des questions qu’elles se posent sur Dieu avec quelqu’un mais cela reste un tabou puisque près de la moitié trouve le sujet trop intime.

Votre film aide donc à parler de Dieu ?

Oui, il permet de libérer la parole sur ce sujet crucial. C’est un témoignage pour évangéliser mais ce n’est pas non plus un film prosélyte au sens péjoratif du terme. Les gens ne veulent pas être évangélisés et le gros reproche fait aux catholiques est de s’imposer, de vouloir donner des leçons de morale, d’assener des vérités toutes faites. Dans le film, nous avons représenté les cathos comme ils sont réellement, avec leurs défauts et leurs qualités : on ne peut pas reprocher à Qui a envie d’être aimé ? d’être complaisant. D’ailleurs, quand nous avons testé le film auprès du public, nous avons eu la grande surprise de découvrir que les non-croyants avaient encore plus aimé que les catholiques pratiquants !

Quel parallèle peut-on établir avec le film de Xavier Beauvois, Des Hommes et des Dieux ?

Ce film est un film magnifique, une histoire d’hommes qui ont donné leur vie pour être moines et qui vont jusqu’à la donner tout court, comme des résistants. Qui a envie d’être aimé ? est l’histoire ordinaire entre un Dieu et un homme. Un jour, au coin de la rue, la foi peut vous tomber dessus sans prévenir, alors que vous ne serez jamais moine à Thibhirine. Ainsi, chacun a la liberté de se projeter dans le personnage.

Votre film peut donc toucher n’importe qui ?

Aujourd’hui c’est difficile de croire qu’on puisse s’enfermer dans un monastère, mais qui ne peut pas aimer de grands saints comme saint Vincent de Paul ou saint François d’Assise ? Accepter d’être faible, faillible, cela peut être un soulagement pour beaucoup de monde, et un retour aux sources. Dans le film il y une scène très importante, quand le héros, fâché avec sa femme, se retrouve chez sa sœur. Elle lui dit : « Quand t’étais petit, t’étais fan de Fred Astaire. Après, ça a été Mick Jagger, et maintenant, Jésus ! Catholique, quand même pas très sexy… ». Puis ils se rappellent quand, enfants, ils allaient encore à la messe. Tout témoignage est une histoire dans laquelle le fil est renoué avec Dieu. Ceux qui témoignent de leur foi le savent bien, ils ne disent jamais « Je crois en Dieu parce que sur un plan métaphysique, c’est une chose qui me semble possible » mais « Je crois en Dieu car il m’a sauvé d’un cancer ». Aujourd’hui, tout le monde cherche à être aimé, sans forcément y parvenir. Le film y répond à sa manière : primo, toi, tu es aimé. Secondo, ça va bien se passer entre Dieu et toi !

En quoi le cinéma peut-il être un moyen de témoigner de sa foi ?

Avec le cinéma, vous avez un très long temps d’écoute assuré, qu’aucun autre média ne permet. Qui a envie d’être aimé ? est un message d’une heure trente assuré. Le succès du film Des hommes et des Dieux est aussi sans doute dû à cela : dans une société de la rapidité permanente, de l’urgence, un film très long, très lent, permet au spectateur de s’arrêter et de réfléchir. On capte l’attention des gens de façon fabuleuse ! De la même façon, avec des amis, nous avons lancé les « dîners du silence » : sous les magnifiques voûtes du Collège des Bernardins, 80 convives écoutent des moines du Couvent des Carmes de Paris lire l’Evangile. Et cela remporte un grand succès !

Pour en savoir plus :
– Le récit de sa conversion, résumé sur Etanchermasoif.com
L’entretien intégral sur Zenit
Catholique anonyme sur Amazon, en livre de poche
La fiche du film sur Allociné (bande-annonce, séances)
Le blog de Thierry Bizot

En quoi la nouvelle évangélisation est-elle nouvelle par son langage ? (4/4)

Pour commencer l’année 2011, rien de tel que de finir notre série sur le thème « à quelle nouveauté la nouvelle évangélisation fait-elle référence ? ».

En créant à l’automne dernier le Conseil pontifical consacré à la nouvelle évangélisation et en annonçant la réunion d’un synode l’an prochain sur ce thème, Benoît XVI place la nouvelle évangélisation à l’épicentre de la mission universelle de l’Eglise en ce début de 3ème millénaire. Dans nos précédents articles (1 et 2 et 3), nous avons identifié les contours de la nouvelle évangélisation définis par nos trois derniers papes et commencé à aborder les trois caractéristiques de cette nouveauté selon Jean Paul II : « nouvelle par son ardeur, par ses méthodes et par son expression ». Après avoir expliqué en quoi elle est nouvelle par son ardeur puis par ses méthodes, nous abordons ici la troisième caractéristique de la nouvelle évangélisation : nouvelle par son langage.

Une évangélisation nouvelle par son langage

Pour comprendre, il nous faut regarder avant tout Jésus, le premier et le plus grand des évangélisateurs : il va à la rencontre de ses contemporains, aussi bien dans le Temple et les synagogues que sur les routes et dans leurs maisons ; il transmet l’Evangile de manière simple et directe, attestant ses propos par des signes messianiques : « Jésus parcourait la Galilée, proclamant la Bonne Nouvelle, guérissant toute maladie et toute langueur parmi le peuple » (1). L’évangélisation selon lui est assise sur trois piliers : l’inculturation du message, l’annonce de la Parole de Dieu et la guérison des malades.

1. L’inculturation du message

« Le christianisme du troisième millénaire devra répondre toujours mieux à cette exigence d’inculturation », c’est-à-dire au souci permanent « d’aller au-devant des exigences de chacun en ce qui concerne la sensibilité et le langage » (2), en les rejoignant sur leur lieux de vie et au travers de leurs modes culturelles ou d’expression – d’où toute l’importance aujourd’hui d’évangéliser par exemple sur Facebook, par la musique, dans les boîtes de nuit ou dans la rue – et en abordant de front toutes les questions existentielles qui habitent souvent douloureusement et nourrissent la « langueur » des hommes : la justice, l’amour, le sexe, la famille, le travail, les conflits, la souffrance, la mort…

2. L’annonce de la Parole de Dieu

L’annonce de la Parole de Dieu est le souci, déjà évoqué plus haut, de rien retirer au contenu et à la puissance de la Bonne Nouvelle. D’où l’importance de s’appuyer explicitement sur la Révélation faite en Jésus-Christ, dont les textes évangéliques, les Actes et les Epîtres sont dépositaires : combien de fois avons nous expérimenté depuis près de 30 ans qu’il n’y a pas plus « efficace » pour conduire au Christ qu’une prédication qui présente et traduit en langage d’aujourd’hui les textes néo-testamentaires !

3. La guérison

La guérison des maladies, physiques et intérieures, est le 3ème pilier de l’évangélisation de Jésus lui-même. Certes, elle est la plus dérangeante, et, lorsqu’elle fut minimisée ou oubliée dans la pratique et l’histoire de l’Eglise, ce fut à chaque fois lorsque la prédication kérygmatique était marginalisée ou oubliée. Pourtant, ouvrons les yeux ! Nos contemporains sont las de belles paroles, de belles conférences savantes ou pieuses sans effet sur leur vie : ils veulent être témoins des « merveilles de Dieu » qui sont annoncées dans la confession de foi de l’Eglise, ils attendent de toucher de près l’authenticité et l’efficacité de l’Evangile du Christ.

D’où l’importance pour ces personnes d’écouter et de voir des témoins de la foi pour illustrer cette authenticité, et d’être témoin de guérisons pour attester de cette efficacité. La guérison au nom de Jésus est la manifestation où se révèle le triomphe du Christ sur la maladie, le péché et la mort que nous confessons dans le Credo ; et le témoignage ou la constatation de ces guérisons interpellent et édifient croyants et incroyants : ils sont alors d’autant mieux disposés à écouter et à accueillir le message du Salut par adhésion à la personne de Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur.

Si la prédication est pour sa part « parole de Dieu », la guérison est « manifestation de Dieu », c’est à dire authentification de la Parole, attestation pratique que Jésus-Christ, ressuscité et à la droite de Dieu, est bien vivant et agissant aujourd’hui dans nos vies. Dans les périodes les plus riches de l’histoire de l’Eglise, prédication et guérison ont toujours été associées ; les opposer est un non-sens et produit deux dérives : prédication sans guérison risque de dériver vers l’intellectualisme qui n’intéresse plus grand monde ; la guérison sans prédication dérive vers la manipulation, la magie ou le charlatanisme.

Certes, si les guérisons physiques sont souvent d’ordre exceptionnel, liées à des ministères charismatiques singuliers (les saints ou des personnes comme le Père Emiliano Tardif plus récemment), à des lieux de grâces particulières (Lourdes par exemple), à certaines assemblées liturgiques, spirituelles ou missionnaires (telles messes pour les malades, rassemblements ou groupes de prière), d’innombrables guérisons intérieures ou relationnelles sont aujourd’hui le fruit de la nouvelle évangélisation, comme l’illustrent depuis 40 ans des centaines (3) de livres ou d’interviews, sans parler des innombrables anonymes qui témoignent si régulièrement à leurs proches ou dans divers groupes des merveilles de Dieu dans leur vie.

L’évangélisation « nouvelle dans son expression » dont parle Jean-Paul II doit donc être accompagnée, comme dans l’Evangile et les Actes des Apôtres, par la manifestation de la puissance de Dieu ‘ici et maintenant’, et donc par « des signes et des prodiges » (4) que l’Esprit-Saint veut répandre à profusion. En cela, rien d’exceptionnel : ce n’est que répondre au commandement du Christ « Allez, prêchez, et dites ‘Le royaume des cieux est proche’. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux » (5).

La « nouveauté » attendue par nos papes depuis plus de 35 ans dans l’approche de l’évangélisation est un retour aux sources apostoliques : répondre sans réserve et sans restriction au mandat missionnaire donné par le Christ à ses disciples, et accueillir l’effusion de l’Esprit-Saint qui « fait toute chose nouvelle » (6) en nos vies et dans l’Eglise. Avec Benoît XVI, « prions Dieu … afin que l’accueil de l’Esprit de Pentecôte soit comme un feu ardent et un vent impétueux pour la vie chrétienne et pour la mission de toute l’Eglise » (7).

Alex et Maud Lauriot Prévost

(1) Mt 4, 23 et 9,35
(2) Jean-Paul II « Au début du nouveau millénaire » § 40
(3) Sans doute des milliers d’ailleurs
(4) Ac 2, 22
(5) Mt 10, 8
(6) AP 21,5
(7) Homélie de Benoît XVI – Rassemblement des Mouvements et Communautés nouvelles, juin 2006