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La nouvelle évangélisation, partout et toujours

Voici des extraits du motu proprio « Ubicumque et semper » (partout et toujours) par lequel Benoît XVI a institué le Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation :

« L’Eglise a le devoir d’annoncer l’Evangile partout et toujours… Au long de son histoire, cela a revêtu des formes et des modalités différentes, selon les périodes, les contextes et les lieux. Aujourd’hui elle doit faire face au phénomène d’abandon de la foi qui grandit dans les sociétés et les cultures imprégnées depuis des siècles du message évangélique… Les récentes mutations de la société ont des causes complexes, enracinées dans le temps, qui ont profondément changé notre perception du monde… Si l’humanité a largement bénéficié de cette évolution, l’Eglise y a trouvé de nouvelles raisons d’espérance, même si elle doit enregistrer une préoccupante perte du sens du sacré allant jusqu’à remettre en question des principes fondamentaux qui semblaient acquis, tels la foi en un Dieu créateur et providentiel, la révélation de Jésus-Christ, sauveur unique ou les points de la loi morale naturelle concernant la naissance, la mort et la vie familiale. »

« Parmi les grands sujets abordés, le Concile oecuménique Vatican II avait abordé le rapport entre l’Eglise et le monde contemporain. Dans le sillage de l’enseignement conciliaire, les papes ont réfléchi à la nécessité de trouver des formes nouvelles permettant à nos contemporains d’entendre encore la Parole vivante et éternelle du Seigneur. Ainsi Jean-Paul II fit-il de cet engagement un des axes de son vaste magistère, en approfondissant et synthétisant dans le concept de la nouvelle évangélisation. C’est la mission qui attend maintenant l’Eglise, principalement dans les régions anciennement christianisés. En reprenant les préoccupations de mes prédécesseurs, j’ai considéré opportun d’offrir une réponse adaptée à la question afin que l’Eglise toute entière, régénérée par l’Esprit, se présente au monde forte d’un élan missionnaire capable de propager cette nouvelle évangélisation. »

« Dans certaines régions, malgré la progression de la sécularisation, la pratique chrétienne fait encore montre d’une belle vitalité et d’un bon enracinement populaire… D’autres malheureusement se trouvent presque totalement déchristianisées, et la lumière de la foi ne brille plus que dans de petites communautés. Ces régions, qui ont besoin d’un re-évangélisation de base sont, sous bien des aspectes, particulièrement réfractaires au message chrétien… A la base de toute évangélisation, il n’y a pourtant aucun projet expansionniste, mais seulement le désir de partager le don inestimable que Dieu nous fait, celui de prendre part à sa vie même. »

Source : d’après VIS

Nouvelle évangélisation : le motu proprio « partout et toujours » publié demain

La lettre apostolique en forme de motu proprio de Benoît XVI instituant le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation sera rendue publique le 12 octobre 2010, a annoncé le Bureau de presse du Saint-Siège. Elle est intitulée « Ubicumque et semper » (partout et toujours).

Trois mois après l’annonce par le pape de la création du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, ce motu proprio devrait ainsi définir le rôle, les objectifs et les pouvoirs du nouveau dicastère.

Le 28 juin dernier, célébrant les vêpres dans la basilique romaine de Saint-Paul hors-les-murs, Benoît XVI avait annoncé son intention de créer un dicastère en charge de la “nouvelle évangélisation“ des “déserts du monde sécularisé“.

Retrouvrez l’homélie de Benoît XVI à cette occasion.

Source : APIC

Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation : homélie de Benoît XVI

Alors que Benoît XVI publie demain le motu proprio “Ubicumque et Semper” (partout et toujours) pour la création du nouveau Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, nous publions ici le texte intégral de l’homélie qu’il avait prononcée le 28 juin dernier dans laquelle il annonçait ce nouveau dicastère.

CHAPELLE PAPALE EN LA SOLENNITÉ DES SAINTS APÔTRES PIERRE ET PAUL
PREMIÈRES VÊPRES
HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

Basilique Saint-Paul-hors-les-Murs
Dimanche 28 juin 2010

Chers frères et sœurs!

Avec la célébration des premières Vêpres nous entrons dans la solennité des saints Pierre et Paul. Nous avons la grâce de le faire dans la basilique papale, qui porte le nom de l’apôtre des nations, recueillis en prière auprès de sa tombe. C’est pourquoi je désire orienter ma brève réflexion dans la perspective de la vocation missionnaire de l’Eglise. C’est dans cette direction que vont la troisième antienne de la psalmodie que nous avons priée et la lecture biblique. Les deux premières antiennes sont consacrées à saint Pierre, la troisième à saint Paul et elle dit: «Tu es le messager de Dieu, Paul apôtre saint: tu as annoncé la vérité dans le monde entier». Et dans la brève lecture, tirée de l’adresse du début de la Lettre aux Romains, Paul se présente comme «apôtre par vocation, choisi pour annoncer l’Evangile de Dieu» (cf. Rm 1, 1). La figure de Paul — sa personne et son ministère, toute son existence et son dur travail pour le Royaume de Dieu — est complètement consacrée au service de l’Evangile. Dans ces textes, on a une impression de mouvement, l’acteur principal n’étant pas l’homme, mais Dieu, le souffle de l’Esprit Saint, qui pousse l’apôtre sur les routes du monde pour apporter à tous la Bonne Nouvelle: les promesses des prophètes se sont accomplies en Jésus, le Christ, le Fils de Dieu, mort pour nos péchés et ressuscité pour notre justification. Saul n’existe plus, il y a Paul; ou mieux, c’est le Christ qui vit en lui (cf. Ga 2, 20) et qui veut atteindre tous les hommes. Si la fête des saints patrons de Rome évoque donc la double aspiration typique de cette Eglise, vers l’unité et vers l’universalité, le contexte dans lequel nous nous trouvons ce soir nous appelle à privilégier la deuxième, en nous laissant, pour ainsi dire, «entraîner» par saint Paul et par sa vocation extraordinaire.

Le serviteur de Dieu Giovanni Battista Montini, lorsqu’il fut élu Successeur de Pierre, pendant le déroulement du Concile Vatican II, choisit de porter le nom de l’apôtre des nations. Dans le cadre de son programme de mise en œuvre du Concile, Paul VI convoqua, en 1974, l’assemblée du synode des évêques sur le thème de l’évangélisation dans le monde contemporain et, environ une année plus tard, il publia l’exhortation apostolique Evangelii nuntiandi, qui s’ouvre par ces mots: «L’effort pour annoncer l’Evangile aux hommes de notre temps, exaltés par l’espérance mais en même temps travaillés souvent par la peur et l’angoisse, est sans nul doute un service rendu à la communauté des chrétiens, mais aussi à toute l’humanité» (n. 1). On est frappé par le caractère actuel de ces expressions. On perçoit dans celles-ci toute la sensibilité missionnaire particulière de Paul vi et, à travers sa voix, la grande aspiration conciliaire à l’évangélisation du monde contemporain, une aspiration qui atteint son sommet dans le décret Ad gentes, mais qui imprègne tous les documents de Vatican II et qui, encore auparavant, animait les pensées et le travail des pères conciliaires, venus présenter d’une manière qui n’avait jamais été aussi tangible la diffusion mondiale atteinte par l’Eglise.

Les paroles ne sont pas nécessaires pour expliquer comment le vénérable Jean-Paul II, au cours de son long pontificat, a développé cette projection missionnaire, qui — cela doit toujours être rappelé — répond à la nature même de l’Eglise, laquelle, avec saint Paul, peut et doit toujours répéter: «Annoncer l’Evangile, ce n’est pas là un motif d’orgueil, c’est une nécessité qui s’impose à moi; malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile!» (1 Co 9, 16). Le Pape Jean-Paul II a représenté «en personne» la nature missionnaire de l’Eglise, à travers ses voyages apostoliques et avec l’insistance de son Magistère sur l’urgence d’une «nouvelle évangélisation»: «nouvelle» non dans ses contenus, mais dans l’élan intérieur, ouvert à la grâce de l’Esprit Saint qui constitue la force de la loi nouvelle de l’Evangile et qui renouvelle toujours l’Eglise; «nouvelle» dans la recherche de modalités qui correspondent à la force de l’Esprit Saint et qui soient adaptées à l’époque et aux situations; «nouvelle» car également nécessaire dans des pays qui ont déjà reçu l’annonce de l’Evangile. Il est évident pour tous que mon prédécesseur a donné une impulsion extraordinaire à la mission de l’Eglise, non seulement — je le répète — en raison des distances qu’il a parcourues, mais surtout de l’esprit missionnaire authentique qui l’animait et qu’il nous a laissé en héritage à l’aube du troisième millénaire.

En recueillant cet héritage, j’ai pu affirmer, au début de mon ministère pétrinien, que l’Eglise est jeune, ouverte à l’avenir. Et je le répète aujourd’hui, près du sépulcre de saint Paul: l’Eglise représente dans le monde une immense force rénovatrice, assurément non grâce à ses propres forces, mais par la force de l’Evangile, dans lequel souffle l’Esprit Saint de Dieu, le Dieu créateur et rédempteur du monde. Les défis de l’époque actuelle sont certainement au-dessus des capacités humaines: c’est le cas des défis historiques et sociaux, et à plus forte raison des défis spirituels. Il nous semble parfois, à nous pasteurs de l’Eglise, de revivre l’expérience des apôtres, lorsque des milliers de personnes dans le besoin suivaient Jésus, et qu’Il demandait: que pouvons-nous faire pour toutes ces personnes? Ceux-ci faisaient alors l’expérience de leur impuissance. Mais Jésus lui-même leur avait démontré qu’avec la foi en Dieu rien n’est impossible, et que quelques pains et quelques poissons, bénis et partagés, pouvaient nourrir tout le monde. Mais il n’y avait pas — et il n’y a pas — seulement la faim de nourriture matérielle: il y a une faim plus profonde que Dieu seul peut rassasier. Même l’homme du troisième millénaire désire une vie authentique et pleine, a besoin de vérité, de liberté profonde, d’amour gratuit. Même dans les déserts du monde sécularisé, l’âme de l’homme a soif de Dieu, du Dieu vivant. C’est pourquoi Jean-Paul II a écrit: «La mission du Christ Rédempteur, confiée à l’Eglise, est encore bien loin de son achèvement. Au terme du deuxième millénaire après sa venue, un regard d’ensemble porté sur l’humanité montre que cette mission en est encore à ses débuts et que nous devons nous engager de toutes nos forces à son service» (Enc. Redemptoris missio, n. 1). Il existe des régions dans le monde qui attendent encore une première évangélisation; d’autres qui l’ont reçu, mais qui ont besoin d’un travail plus approfondi; d’autres encore où l’Evangile a planté depuis longtemps ses racines, donnant lieu à une véritable tradition chrétienne, mais où, au cours des derniers siècles — à travers des dynamiques complexes —, le processus de sécularisation a produit une grave crise du sens de la foi chrétienne et de l’appartenance à l’Eglise.

Dans cette perspective, j’ai décidé de créer un nouvel organisme sous la forme d’un «Conseil pontifical», ayant pour tâche spécifique de promouvoir une évangélisation renouvelée dans les pays où a déjà retenti la première annonce de la foi et où sont présentes des Eglises d’antiques fondation, mais qui vivent une sécularisation progressive de la société et une sorte d’«éclipse du sens de Dieu», qui constituent un défi à trouver des moyens adaptés pour reproposer la vérité éternelle de l’Evangile du Christ.

Chers frères et sœurs, le défi de la nouvelle évangélisation interpelle l’Eglise universelle, et nous demande également de poursuivre avec application la recherche de la pleine unité entre les chrétiens. Un signe d’espérance éloquent dans ce sens est la coutume des visite réciproques entre l’Eglise de Rome et celle de Constantinople, à l’occasion des fêtes des saints patrons respectifs. C’est pourquoi nous accueillons aujourd’hui avec une joie renouvelée et avec reconnaissance la délégation envoyée par le patriarche Bartholomaios Ier, à qui nous adressons notre salut le plus cordial. Que l’intercession des saints Pierre et Paul obtienne à l’Eglise tout entière une foi ardente et le courage apostolique, pour annoncer au monde la vérité dont nous avons tous besoin, la vérité qui est Dieu, origine et fin de l’univers et de l’histoire, Père miséricordieux et fidèle, espérance de vie éternelle. Amen.

Source : Vatican.va

Appelés à la vérité – nouvelle évangélisation et laïcité

Le numéro 50 de Liberté Politique vient de paraître et titre « Appelés à la vérité – nouvelle évangélisation et laïcité ». A ne pas manquer !

Présentation :

Le pape Benoît XVI vient de créer un nouveau dicastère pour promouvoir la nouvelle évangélisation des pays de vieille chrétienté gagnés par une sécularisation continue : une occasion de porter un regard rétrospectif sur la question. Pourquoi les Églises occidentales ont-elles pratiquement toutes cessé d’annoncer la foi pendant plusieurs générations ? Après trente années de théorisation de l’« apostolat indirect », commencée bien avant le concile Vatican II, Paul VI mettait fin en 1974 à la pastorale de l’enfouissement. Depuis, les papes ne cessent d’appeler à une « nouvelle évangélisation ». Il s’agit, explique Benoît XVI, d’aider la société contemporaine à redécouvrir la direction de la vérité. Cette mission « socratique », selon le mot du pape lui-même, n’est pas sans obstacles, à commencer par le pluralisme de droit qui constitue le « régime mental » des démocraties libérales. Or ce prisme intellectuel et moral conditionne chez certains catholiques le sens de l’évangélisation et leur participation à la vie sociale et politique. Ouvrir le chemin de la vérité dans une société laïque ne va pas de soi quand la notion de vérité, donc de dialogue, est disqualifiée. L’enjeu est la définition de la foi, et sa dévitalisation, si elle se coupe de son horizon métaphysique, anthropologique et moral.

Dans la partie sur l’évangélisation, trois articles traitent de cette question :

– Au service de la vérité dans une société sécularisée – par Thibaud Collin

Le pluralisme de droit qu’est le « régime mental » des démocraties libérales conditionne chez certains catholiques le sens de l’évangélisation et leur participation à la vie sociale et politique. L’enjeu est la rationalité de la foi, et sa dévitalisation si elle se coupe de son horizon métaphysique, anthropologique et moral.

– L’évangélisation entre chrétienté et enfouissement (1940-1965) – par Jean Chaunu

Alors que Benoît XVI vient de créer un nouveau dicastère pour l’évangélisation, un regard rétrospectif sur la question s’impose. Après trente années de théorisation plus ou moins fumeuses de l’« apostolat indirect », Paul VI mettait fin en 1974 à la pastorale de l’enfouissement.

– La dissolution du progressisme chrétien – par Gérard Leclerc

Un récent numéro de la revue Esprit est consacré au « déclin du catholicisme européen ». Un traitement partial, réducteur, mais révélateur de ce qu’est devenu le progressisme chrétien : une pensée suiviste, effrayée par la contradiction chrétienne, incapable de penser la place de l’Église dans le monde avec une réelle liberté

Pour en savoir plus : Liberté Politique

Addendum :

A l’occasion de la sortie de ce numéro, Liberté Politique et l’Espace Bernanos proposent une conférence-débat sur le thème « Nouvelle évangélisation et laïcité – comment sortir de la pastorale de l’enfouissement ? » le mercredi 13 octobre prochain. Plus d’infos : Liberté Politique

Benoît XVI : « Le noyau de l’évangélisation, c’est l’Eucharistie »

Le moteur de l’évangélisation est l’eucharistie, affirme Benoît XVI. Pour le pape, l’évangélisation, ce n’est pas entrer en « compétition » avec d’autres influences à vaincre, mais répondre au devoir d’annoncer l’Evangile.

Le pape a reçu lundi matin un nouveau groupe d’évêques du Brésil – des régions Nord et Nord-Ouest – à l’occasion de leur visite ad limina. Mais le texte peut devenir une vraie référence aussi pour la « nouvelle évangélisation » au service de laquelle le pape vient de créer un nouveau Conseil pontifical.

Pour le pape, « l’affaiblissement de l’esprit misisonnaire n’est pas tant dû à des limites ou des carences des forces extérieures de l’action missionnaire traditionnelle, mais à l’oubli que la mission doit se nourrir d’un noyau plus profond, et ce noyau, c’est l’eucharistie ».

Le pape a invité les évêques à faire redécouvrir aux baptisés leur « responsabilité profonde » qui est d’annoncer l’Evangile, plutôt que de se limiter à étudier de nouvelles méthodes pour rendre le message du Christ « attirant ».

Le pape insiste sur le fait que la mission ne saurait se limiter à une « simple recherche » de nouvelles techniques ou de moyens pour rendre l’Eglise plus attirante et en mesure de vaincre la compétition avec des groupes religieux ou des idéologies relativistes ».

« L’Eglise, souligne le pape, ne fonctionne pas pour elle-même : elle est au service de Jésus Christ, elle existe pour faire en sorte que la Bonne Nouvelle soit accessible à toutes les personnes ».

Benoît XVI a cité à ce propos l’exemple du bienheureux espagnol originaire des Canaries José de Anchieta (1534-1597), premier missionnaire jésuite au Brésil notamment parmi les populations indigènes, et béatifié en 1980. Le pape a confié à l’intercession de ce grand témoin les objectifs pastoraux des évêques du Brésil, de façon à ce que « le nom du Christ soit toujours dans le cœur et sur les lèvres de chaque brésilien ».

Le pape a rappelé le style du P. Anchieta qui a annnoncé la Parole de Dieu « au milieu des Indigènes et des Portugais », non sans affronter des « dangers », ce qui lui a valu le titre « d’Apôtre du Brésil ».

Même si les hommes peuvent être sauvés par « d’autres moyens, grâce à la miséricorde de Dieu », il est cependant impossible de penser pouvoir être sauvé si, « par négligence, peur, honte ou pour suivre des idées fausses », on est un obstacle à l’annonce de l’Evangile.

Et à propos de la liberté religieuse, qui s’oppose à toute contrainte dans le domaine de la foi, le pape a cité ces paroles de Paul VI dans « Evangelii nuntiandi » : « Ce serait une erreur que d’imposer quelque chose à la conscience de nos frères. Mais proposer à cette conscience la vérité évangélique et le salut en Jésus Christ avec une pleine clarté et dans le respect absolu de leurs opinions libres (…) loin d’être une atteinte à la liberté religieuse, c’est un hommage à cette liberté ».

Paul VI se demande si « seuls le mensonge et l’erreur, la dégradation et la pornographie auraient le droit d’être proposés, et souvent, hélas, imposés par la propagnade destructrice des mass media, par la tolérance des lois, par la timidité des bons et la témérité des méchants ? »

Il conclut : « Plus qu’un droit, cette façon respectueuse de proposer le Christ et son Royaume, est un devoir de l’évangélisateur ».

Benoît XVI rappelle par conséquent que « l’appel à la mission » ne s’adresse pas exclusivement à un « groupe sélectionné de membres de l’Eglise », mais est « un impératif pour tous les baptisés, un élément essentiel de leur vocation ».

Le pape a également fait référence aux « engagements fondamentaux » pris par l’Eglise du Brésil en 2007 à Aparecida et notamment à celui de « réveiller la conscience des chrétiens » comme « disciples et missionnaires ».

Source : Zenit

« Revisiter toute l’activité pastorale ordinaire, lui donner un souffle missionnaire plus important »

Un appel du cardinal Bagnasco, président de la Conférence épiscopale italienne (CEI)

« Dieu n’est pas un concurrent mais un garant de notre bonheur », a rappelé le cardinal Angelo Bagnasco, citant une phrase de Benoît XVI, lors de son intervention, à Rome, devant le Conseil permanent de la Conférence épiscopale italienne (CEI).

Le cardinal, qui est aussi archevêque de Gênes, a abordé divers thèmes : La crise économique, les catholiques en politique, la nouvelle évangélisation et le besoin d’un nouvel enthousiasme sacerdotal.

« On peut changer, a-t-il dit. Les familles réagissent, les personnes grandissent, mais la collectivité aussi peut le faire dans la mesure où elle comprend que l’issue du progrès est du pain partagé entre tous ».

« La mission doit véhiculer un feu ardent, plutôt que de s’enfermer dans de froides définitions et des programmes rigides », a-t-il souligné, de manière à ce que le citoyen italien « ne mette pas de côté la question de Dieu, ne la rejette pas l’estimant antihumaine, et laisse affleurer la nostalgie qui se cache en elle ».

Dans ce but, le cardinal Bagnasco a proposé de  revisiter toute l’activité pastorale ordinaire, de lui donner un souffle missionnaire plus important ».

Ansi, le président de la CEI a accueilli avec enthousiasme la création d’un Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation comme instrument efficace pour s’opposer à la sécularisation et ramener la « question de Dieu » au centre du débat public.

Pour accomplir cette mission le cardinal Bagnasco a indiqué la nécessité que les prêtres se retrouvent et repoussent les tentations de cléricalisme.

Il a réaffirmé que « le prêtre doit arriver à s’identifier au ‘moi’ du Christ » et, pour cela, a cité le pape quand il propose de « vivre l’Eucharistie dans son sens originel, dans sa vraie profondeur » ; comme épicentre et source, comme une ‘école de vie’ et une ‘protection’ contre toute tentation de cléricalisme ».

En ce qui concerne la situation de l’Italie et du peuple italien, le cardinal Bagnasco a rejeté l’influence d’un « courant d’excès médiatique, dont le but apparent est de vouloir représenter l’Italie comme un pays cycliquement déprimé », finissant « par conditionner l’humeur générale et l’estime de soi ».

« Nous devrions au contraire, a-t-il souligné, être en mesure de ressentir une juste auto-estime, sans failles ou éléments catastrophique, exactement comme il en est chaque jour, consacrés au travail pour subvenir aux besoins de sa famille ».

« Le pays, a-t-il ajouté, ne peut perdre du temps : pauvre en ressources de base, il doit plus que les autres compter sur l’efficacité du système et sur une valorisation toujours plus nette des ressources humaines ».

Le cardinal Bagnasco a mis en garde contre le risque de « causer du tort » ou de « tomber dans l’injustice » en tardant à « ne pas prendre les décisions vitales, en n’accueillant pas la vie dans son ensemble, en renvoyant sans aucun motif des échéances d’organisation, en maintenant des règles non seulement dépassées mais dommageables, en éludant avec malice les systèmes de contrôle, en décimant par des moyens illégaux le concurrent, en ne payant pas les impôts, ou en méprisant le mérite… ».

« Le but de toute participation politique, a-t-il ajouté, est précisement la justice, c’est pourquoi il faut que soient faits des efforts, auxquels l’Église ne manquera d’ailleurs pas de contribuer moralement, pour dépasser la logique du favoritisme, de la non transparence, de l’avantage personnel ».

En tant qu’évêques, a poursuivi l’archevêque de Gènes, « nous nous sentons le devoir d’exprimer notre estime à tous ceux qui se battent avec abnégation en politique et de les encourager ; nous faisons pression pour que les jeunes soient impliqués, même si cela signifie circonscrire les ambitions vaillantes de ceux qui y œuvrent ».

« Nous invitons les catholiques ayant des qualité de cœur et d’esprit , a-t-il ajouté, à se jeter dans l’arène, à investir leur patrimoine de crédibilité, pour rendre plus crédible la politique en général ».

Après avoir conseiller de laisser aux personnes compétentes la tâche de définir les manières de s’engager et leurs propres règles du bon vivre ensemble, le président de la CEI a rappelé qu’il revient aux évêques de dire « qu’une ville se construit ensemble, de bas en haut, dans un défi qui ne cherche pas d’alibi dans la désertion des autres ».

Le cardinal Bagnasco a conclu en disant que le cœur, le moteur de ce que la CEI propose est « l’idéal du bien commun ». Il a émis le souhait de voir « émerger une nouvelle génération d’italiens et de catholiques qui ressentent la chose publique comme un fait important et décisif, qui croient fermement à la politique et l’assimilent à une forme de charité authentique visant à marquer le destin de tous ».

Source : Zenit

« Nouvelle évangélisation, un défi pastoral »

Dans une lettre pastorale intitulée : «  Nouvelle évangélisation, un défi pastoral », le patriarche de Lisbonne, le cardinal José Policarpo, invite les catholiques à « revenir sur la spiritualité, sur la dimension mystique de la vie chrétienne, en pratiquant toute une série d’expériences de prière ».

Dans des déclarations au département de communication du patriarcat de Lisbonne, publiées sur YouTube, le cardinal Policarpo souligne que « l’action d’évangélisation n’est pas toujours pratiquée avec l’exigence fondamentale de l’amour, de la charité de Jésus Christ pour le monde ; elle ne transmet pas le mystère avec la même force d’amour », rapporte l’agence Ecclesia.

La question fondamentale qui se pose aujourd’hui est de savoir si tous ceux qui travaillent dans l’Église accomplissent cette mission « uniquement comme un devoir programmé ou avec passion ».

La pédagogie défendue par la lettre pastorale doit s’appliquer « à tous ceux qui veulent vivre profondément leur vocation chrétienne », indépendamment du chemin qu’ils ont choisi.

Le cardinal Policarpo prend comme exemple le mariage : « Si le laïc marié ne vit pas son mariage comme un chemin de sainteté, comment peut-il évangéliser? Il n’évangélise pas non plus sa propre famille ».

« Sans ce dynamisme, sans cette ardeur, les laïcs sont condamnés à remplir des tâches », affirme-t-il.

En attendant, les propositions lancées dans le document doivent encore être structurées. Le cardinal Policarpo garantit que ceux qui veulent participer « auront les moyens d’approfondissement et de préparation ».

Source : Zenit

Jean-Pierre Denis (La Vie) : « l’évangélisation est une question fondamentale pour l’Eglise et pour la société »

A Lille les 23, 24 et 25 septembre prochains auront lieu les premiers Etats Généraux du christianisme. Un projet simple, mais un peu fou : rassembler des milliers de participants et une centaine d’intervenants autour de la question « Notre époque a-t-elle besoin de Dieu ? ». Zenit publiait hier une interview que nous avons faite de Jean-Pierre Denis, directeur de la rédaction de l’hebdomadaire La Vie, à l’initiative de l’évènement.

J.-B. Maillard – Pourquoi organisez-vous ces Etats Généraux du christianisme ?

J.-P. Denis – Depuis la longue séquence de l’affaire Williamson jusqu’au débat sur la pédophilie, il nous a semblé qu’il était indispensable de montrer que le christianisme est autre chose que des polémiques stériles.

Le message du christianisme est très important pour notre société et il faut tout faire pour qu’on l’entende. De plus, j’ai rencontré ces derniers temps de nombreuses personnes et j’ai constaté que beaucoup d’entre elles ont très envie de parler du christianisme.

L’époque appelle à un véritable œcuménisme, c’est-à-dire un dialogue avec ceux qui ne sont pas forcément d’accord avec nous. Nous avons besoin d’un état des lieux du christianisme, sans nier nos identités et nos convictions. La crise du christianisme est indéniable, et en même temps il y a véritable attente spirituelle dans notre société. Il faut saisir ces deux bouts pour faire entendre un message positif. Enfin, nous en restons trop souvent à des débats de culte ou de sacristie, alors qu’on nous attend sur les questions de société abordées sans tabou.

Y a-t-il une urgence à se poser la question de la place du christianisme ?

Oui, il y a urgence. La société est aujourd’hui déchristianisée. Elle accepte le message quand il est dans son sens, mais sinon on trouve l’Eglise moralisatrice, ringarde et déplacée. Je crois que le christianisme est le caillou dans la chaussure, la seule contre-culture critique et imaginative. Le message chrétien est une nouveauté pour la société, une radicalité provocatrice. D’ailleurs, je publie ces jours-ci un livre qui s’intitule « Pourquoi le christianisme fait scandale ? ». En même temps, il y a dans la société déchristianisée un regain d’intérêt pour le spirituel.

Quelle est la différence entre christianisme et chrétienté, entre un christianisme défensif et un christianisme rayonnant ?

Le mot chrétienté renvoie à un passé où le christianisme était dominant et donnait forme à la culture. C’est parfois une nostalgie qui enferme et dont il faut sortir. Le christianisme rayonnant s’incarne dans le monde sans être du monde, il témoigne. Lorsqu’on atteste sans arrogance sa foi, cela intéresse. C’est nouveau et très prometteur dans notre société : nous sommes sortis de l’époque où nous pouvions partir en conquérants, déclarant « je détiens la vérité ». Maintenant, il faut dire ce en quoi nous croyons.

Les personnalités invitées ont des positions très diverses, on trouve quelques catholiques qui ne suivent pas toujours le magistère de l’Eglise. Pourquoi ?

Les clivages existent toujours : si nous ne sommes pas d’accord entre nous, parlons-en ! Oublions nos petites excommunications réciproques. L’époque nous appelle au dialogue. Je n’ai pas demandé aux intervenants de me dire à l’avance ce dont ils vont parler, je ne leur demande pas à l’entrée de certificats de bonne pensée ou de diplômes de théologie. C’est ainsi que Christine Pedotti, de la conférence des baptisé(e)s de France, débattra avec M. l’abbé Vincent Ribeton, de la Fraternité Saint Pierre. Aucune sensibilité ne sera exclue. Il y aura aussi des non-chrétiens et nous avons le soutien de l’Université catholique de Lille, de l’évêque Mgr Ulrich, sans qui les Etats Généraux n’auraient pas lieu.

Un débat est intitulé « Changer l’Eglise, oui, mais dans quel sens ? » : croyez-vous qu’il faille changer l’Eglise ?

Les fondamentaux ne changent pas, l’Eglise est toujours en mouvement et la tradition, vivante. Il s’agit donc de distinguer ce qui est fondamental et qui ne doit pas changer de ce qui évolue et peut être amélioré. Je n’ai pas la conclusion, l’aventure est en marche.

La dernière séance plénière pose la question de l’évangélisation. En quoi est-ce une question importante ?

Depuis les origines du christianisme, l’annonce est ce qui nous fait vivre. L’évangélisation est donc une question fondamentale pour l’Eglise et pour la société.

Mais il y a beaucoup de débats derrière ce mot. Premier débat, faut-il une évangélisation explicite ? Tout le monde est d’accord aujourd’hui pour dire qu’une annonce de la foi est nécessaire. Deuxième débat, quels sont les contenus de l’évangélisation et comment faut-il procéder ? Il y a de nombreuses méthodes : seront présents les responsables des Cours Alpha, les Scouts de France et les protestants évangéliques.

Votre journal parle de plus en plus d’évangélisation. Est-ce une volonté affichée ?

Oui, clairement ! Les chrétiens sont soucieux d’annoncer l’Evangile depuis les origines de l’Eglise, cela me semble une évidence. Mais l’évangélisation n’est pas le monopole des mouvements qui répondent à l’appel de la nouvelle évangélisation, ce souci est à la racine même de l’Action catholique, par exemple. Il y a des approches différentes : l’opposition faite entre les différentes sensibilités est dépassée Un mauvais procès est souvent fait aux chrétiens de fibre sociale quand on pense qu’ils n’ont pas ce souci. La « catho pride » n’est pas la seule évangélisation, toute mission suppose une certaine forme d’humilité.

Quelle place aura la prière lors de ces Etats Généraux ?

Les Etats Généraux ne sont pas un colloque, mais une rencontre. Se rassembler sans Dieu serait dommage, aussi la prière sera présente tout du long. Il y aura une nuit entière de prière, pour toutes les sensibilités. Les moines trappistes du Mont-des-Cats diront exceptionnellement l’office de la nuit avec nous. Un temps d’adoration sera animé par Jeunesse 2000, une louange avec la communauté de l’Emmanuel, et puis Taizé, le Chemin Neuf, Coexister, les sœurs cisterciennes bernardines de Saint André, le cœur orthodoxe de la paroisse Saint Nicolas de Lille… Nous terminerons ces journées par une célébration œcuménique avec le vice-président de la conférence des évêques de France et son homologue orthodoxe.

J’ose dire qu’au-delà des paroles, cette dimension de communion, ce moment de prière en commun sera un moment historique pour l’Eglise en France. Je crois qu’il n’y a pas d’engagement sans spirituel, et de spirituel sans engagement. La prière permet de croiser la dimension horizontale et verticale du christianisme.

(1) Pourquoi le christianisme fait scandale, éloge d’une contre culture, Editions du Seuil, septembre 2010

Source : Zenit

Pour en savoir plus et suivre l’évènement en temps réel : le blog des Etats Généraux du christianisme (sur La Vie.fr)

Benoît XVI au Royaume-Uni : « l’urgente nécessité de proclamer l’Évangile avec un élan nouveau dans un milieu très sécularisé »

Pendant son voyage au Royaume-Uni, qui a rassemblé plusieurs centaines de milliers de personnes, Benoît XVI a parlé plusieurs fois de l’évangélisation, mission première de l’Eglise. Il est revenu aussi sur la création du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation. Morceaux choisis.

Lors de son homélie à Glasgow :

Parmi les différents dons énumérés par saint Paul pour la construction de l’Église figure celui de l’enseignement. L’annonce de l’Évangile a toujours été accompagnée par un souci pour les paroles : la parole inspirée de Dieu, et la culture dans laquelle celle-ci s’enracine et fleurit.

Ici en Écosse, je pense aux trois universités médiévales fondées par les papes, en particulier à l’université Saint-André qui va célébrer cette année le 600ème anniversaire de fondation. Dans les trente dernières années, avec le concours des autorités civiles, les écoles catholiques écossaises ont relevé le défi de procurer une éducation intégrale à un plus grand nombre d’étudiants, et cela a aidé des jeunes non seulement dans leur croissance spirituelle et humaine, mais aussi pour leur insertion dans la vie professionnelle et publique.

C’est un signe de grande espérance pour l’Église, et j’encourage les professionnels catholiques, hommes politiques et professeurs d’Écosse, à ne jamais perdre de vue leur vocation qui est de mettre leurs talents et leur expérience au service de la foi, en s’engageant à tous les niveaux de la culture contemporaine écossaise. L’évangélisation de la culture est d’autant plus importante de nos jours, alors qu’une “dictature du relativisme” menace d’obscurcir l’immuable vérité sur la nature humaine, sa destinée et son bien suprême.

Certains cherchent aujourd’hui à exclure la croyance religieuse du discours public, à la limiter à la sphère privée ou même à la dépeindre comme une menace pour l’égalité et pour la liberté. Pourtant, la religion est en fait une garantie de liberté et de respect authentiques, car elle nous conduit à considérer chaque personne comme un frère ou une sœur. Pour cette raison, je lance un appel particulier à vous les fidèles laïcs, en accord avec votre vocation et votre mission baptismales, à être non seulement des exemples de foi dans la vie publique, mais aussi à introduire et à promouvoir dans le débat public l’argument d’une sagesse et d’une vision de foi. La société d’aujourd’hui a besoin de voix claires qui prônent notre droit de vivre, non pas dans une jungle de libertés autodestructrices et arbitraires, mais dans une société qui travaille pour le vrai bien-être de ses citoyens et qui, face à leurs fragilités et leurs faiblesses, leur offre conseils et protection. N’ayez pas peur de prendre en main ce service de vos frères et sœurs pour l’avenir de votre nation bien-aimée.

Puis, à Westminster, dernière étape de sa visite d’Etat :

Je remercie le Cardinal O’Brien et Mgr Nichols, Archevêque de Westminster, pour leurs mots de bienvenue, et ce faisant je me souviens comment récemment j’ai pu tous vous recevoir à Rome, pour la visite ad Limina de vos Conférences épiscopales respectives. Nous avions alors évoqué quelques-uns des défis auxquels vous êtes confrontés dans la mission qui est la vôtre de guider votre peuple dans la foi, en particulier en ce qui concerne l’urgente nécessité de proclamer l’Évangile avec un élan nouveau dans un milieu très sécularisé. Au cours de cette visite, il m’est apparu clairement combien le peuple britannique a une soif profonde de la bonne nouvelle de Jésus Christ. Vous avez été choisis par Dieu pour offrir à vos compatriotes l’eau vive de l’Évangile, les encourageant à mettre leur espérance, non pas dans les vaines tentations du monde, mais dans la ferme assurance du monde à venir. En proclamant que le Royaume est proche avec ses promesses d’espérance pour les pauvres et les nécessiteux, pour les malades et les personnes âgées, pour les enfants à naître et pour les laissés pour compte, ayez à cœur de présenter sans rien omettre le message porteur de vie de l’Évangile, y compris les questions qui sont en opposition avec les principes largement répandues dans la culture d’aujourd’hui. Comme vous le savez, un Conseil pontifical vient d’être créé pour la nouvelle évangélisation des pays qui ont une longue tradition chrétienne, et je voudrais vous encourager à recourir à ce service pour affronter la tâche qui vous revient. En outre, nombre des nouveaux mouvements ecclésiaux ont un charisme particulier pour l’évangélisation, et je sais que vous ne manquerez pas de continuer à chercher comment les impliquer de manière appropriée et effective dans la mission de l’Église.

Frères des autres

Comment ne pas évoquer en ces jours la sortie du film « Des Hommes et des dieux » évoquant le martyr des moines de Tibéhirine ? Il me semble que la figure étonnamment vivante de ces sept frères assassinés en 1996 surplombe et éclaire notre époque dans sa complexité et sa beauté.

Tibéhirine, c’est le choix de se faire « Frères des autres », frères de ceux que l’on veut simplement aimer, servir, dans des temps de violence où tout pousse à fuir. C’est le choix éclairé de la fraternité humaine, de la fidélité. Ce sont de grands moments de doute et de violence intérieure, des combats pour rester debout face à l’adversité, face à la peur, face au désir de fuir. C’est le don de sa vie, qui n’élude pas la passion et le « éloigne de moi cette coupe ». Parce que face à sa propre mort, aucun homme ne peut dire simplement  « même pas mal, même pas peur ». S’ils avaient été inconscients, téméraires, s’ils avaient simplement minimisé les risques, s’ils n’avaient jamais eu le ventre retourné de peur, leur exemple aurait déjà été sidérant. Que leurs écrits, et tous les témoignages, nous les montrent comme des hommes lentement broyés par la meule, lucides, porteurs de leurs propres limites et combats intérieurs, les rend encore plus admirables.

Pour un homme de bien, à la limite, on serait prêt à mourir, dit Saint Paul, mais pour un pécheur ? Pour paraphraser, je dirais, pour évangéliser, à la limite, on serait prêt à donner, mais juste pour aimer ?

Car ce que m’inspire l’histoire de Tibéhirine, c’est l’exemple d’un amour du prochain gratuit, désintéressé, qui va bien au-delà de ce dont nous serions capables a priori. Un amour qui respecte l’autre, et l’accueille comme un don. Puissions-nous, quand nous témoignons, quand nous sommes engagés dans des actions d’évangélisation, avoir au corps, au coeur, à l’âme, et en paroles, un petit peu de l’esprit des frères de Tibéhirine. Que chaque être humain rencontré puiss lire en nous quelque chose comme :

O mon frère, ou ma soeur, je vois en toi le plus beau des trésors. Je ne t’aime pas d’un amour mièvre, car je connais le prix de l’amour parfois : peurs, silences, pleurs, douleurs. Je t’aime en homme debout qui a peur de rester, mais qui reste quand-même. Je t’aime en homme doutant qui se reçoit chaque jour dans la prière. Je t’aime en homme tenté de ne jamais aimer, de tout garder pour lui, de juger et de condamner. Je t’aime pour ce que tu es. Je t’aimerai encore si tu ne m’écoutes pas, si tu ne me vois pas, si tu ne m’entends pas. Je t’aimerai si ce que je te dis te fait hurler de rire, t’ennuie ou te débecte. Je t’aimerai si tu reçois mon témoignage, et si tu ne le reçois pas. Je t’aimerai si tu décides d’ouvrir ton coeur à l’Evangile, et si tu ne le décides pas. Quoi que tu choisisses de faire, dans ta sainte liberté, je t’aimerai.

Puissions-nous toujours à l’exemple des frères de Tibéhirine, garder une attitude de solidarité humaine, d’amour gratuit de l’autre, qui n’attend rien en retour, qui reste aimant malgré les déconvenues, les rejets, la violence, puissions-nous nous faire frères des autres. Alors l’annonce explicite de Jésus sauveur ne sonnera pas comme un rabâchage niais, un prosélytisme agressif, une technique marketing, mais comme le trop-plein de notre amour.

« Comment Benoît XVI voit l’avenir du christianisme ? » Réponse : par la nouvelle évangélisation

Dans un billet intitulé « Comment Benoît XVI voit l’avenir du christianisme », Frédéric Mounier, correspondant permanent du journal La Croix à Rome, estime à juste titre que le pape voit dans la nouvelle évangélisation un remède à la sécularisation, à la culture relativiste et au consumérisme, non seulement pour le Brésil face aux défis des sectes et du protestantisme évangélique, mais aussi pour la vieille Europe et le Royaume-Uni où Benoît XVI se rendra la semaine prochaine… Extrait :

Benoît XVI a reçu ce vendredi 10 septembre les évêques brésiliens de la région Nord-Est. A cette occasion, il a, à nouveau, dressé un constat sans concessions des défis posés à l’Église, et proposé une vision précise des remèdes possibles, tant du côté de la nouvelle évangélisation, que du côté de l’oecuménisme.

Ses propos dépassent largement le contexte brésilien. Ils devraient se retrouver dans la trame des discours prononcés la semaine prochaine durant sa visite au Royaume-Uni. Et nourrir la lettre de mission qui devrait être prochainement remise à Mgr Fisichella, président du nouveau conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation.

Le constat : le pape a constaté une « influence croissante de nouveaux éléments dans la société » brésilienne, qui a conduit un nombre important de catholiques à abandonner l’Église, probablement victime d’une évangélisation « parfois superficielle ». Il a noté en particulier « la rapide expansion » de communautés évangéliques et issues du néo-pentecôtisme.

La nouvelle évangélisation : pour le pape, cette proclamation du message chrétien « est peut-être aujourd’hui encore plus nécessaire » que par le passé à cause « de la croissante influence négative du relativisme intellectuel et moral dans la vie des personnes ». L’enjeu est clair : « Le grand domaine commun de collaboration devrait être la défense des valeurs morales fondamentales, transmises par la tradition biblique, contre leur destruction dans une culture relativiste et de consommation ; ainsi que la foi en Dieu créateur et en Jésus Christ, son Fils incarné ».

Lire l’intégralité du billet sur le blog de Frédéric Mounier

Résumé du discours de Benoît XVI aux évêques brésiliens : Zenit

Apéro-Evangile-géant : des chrétiens invitent les non-chrétiens

Demain soir vendredi à 19h, un apéro géant d’un nouveau genre est annoncé à Paris, à Lyon et en Avignon. Plusieurs milliers de jeunes sont attendus. La nouveauté radicale de cet apéro géant : ne sont les bienvenus ni alcool, ni drogue, ni téléphone portable, ni connexion web. En revanche, on demande d’apporter si possible une Bible ou un Evangile. Une seule ambition, pour les organisateurs : la liberté. Et bien sûr, que cette sortie soit comme une immense évangélisation de rue.

« Nous sommes concernés à titre personnel ou dans notre entourage par les conséquences désastreuses d’une addiction, déclarent-ils. Nous voulons simplement témoigner d’un mode vie alternatif, d’une consommation responsable, du bonheur d’être ensemble tout simplement, sans excès, sans artifices et sans provocations ».

Choqués par les débordements qui ont conduit à la mort d’un jeune à Nantes en février dernier, inquiets par d’autres initiatives plus désireuses de confrontation que de vivre ensemble, ils se déclarent de la « génération JMJ, 18-35 ans, pèlerins de l’espérance, chrétiens de toutes confessions, bien dans notre foi et heureux de la partager ».

Ils se dotent aussi d’une « charte verte » : « respect de soi (ni drogue, ni alcool), des autres (recherche de l’harmonie), respect des lieux qui nous accueillent (nous rendrons la place propre) ». Selon la même charte, il s’agit clairement d’une nouvelle évangélisation des 18-35 ans. Cet apéro vert veut en effet montrer que l’homme ne se nourrit pas seulement de pain, qu’il ne s’abreuve pas seulement d’alcool mais de la Parole de Dieu, de « cette vérité qui nous rend libres ».

Les non-chrétiens sont donc invités à venir pour poser leur question sur Dieu, la foi, l’amour… Et les catholiques, à venir en témoigner : avis aux amateurs !

Date : Vendredi 10 septembre 2010 à partir de 19h
Lieux : Parvis Notre Dame à Paris – Place Saint Jean à Lyon – Place du palais des Papes à Avignon

Pages Facebook de l’évènement :
à Paris
à Lyon
en Avignon

La nouvelle évangélisation de la France (conférence)


Le mardi 28 septembre à 20h30, le Centre Trinité fait sa rentée et accueille Jean-Baptiste Maillard, journaliste et auteur du livre Dieu est de retour, la nouvelle évangélisation de la France (éditions de l’Oeuvre, 2009).

Une actualité brûlante : en juin dernier, Benoît XVI créait le Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation afin de « promouvoir une évangélisation renouvelée dans les pays où la première annonce de la foi a déjà retenti et où sont présentes des Eglises d’antique fondation, mais qui vivent une sécularisation progressive de la société et une sorte ‘d’éclipse du sens de Dieu’ ».

A partir d’une trentraine de témoignages de nouveaux évangélisateurs rencontrés aux quatre coins du pays et d’une analyse historico-théologique, il s’agit de donner des clefs pour faire découvrir de façon vivante, chaleureuse et argumentée l’élan nouveau du catholicisme.

Programme :

19h00 : Messe de rentrée du Centre Trinité, église de la Trinité
19h30-20h30 : Pot de bienvenue
20h30 : Début de la conférence

Centre Trinité : 3 rue de la Trinité 75009 Paris

L’invitation est sur Facebook

Pour en savoir plus sur Dieu est de retour (revue de presse, etc.)  : Dieuestderetour.com

Jean-Baptiste Maillard est également fondateur d’Anuncioblog.com consacré à l’évangélisation, Pie12.com consacré au pape Pie XII, et co-fondateur d’Etanchermasoif.com, un nouveau site Internet pour les non-croyants.

Pour Thimotée

Thimotée, ce n’est pas son vrai nom, vous le comprendrez. Thimotée, c’était un jeune homme comme d’autres, vous savez. Un jeune homme d’aumônerie, un jeune homme musicien, un jeune homme avec des copains, des flirts, des doutes, mal à l’aise dans son corps, que j’avais rencontré, qui était devenu un ami. Je le voyais parfois, je lui parlais de l’amour de Dieu pour lui, je lui disais que la vie, ça valait vraiment le coup d’être vécu. Je lui parlais même de l’action de l’Esprit en lui, il avait vécu des trucs chouettes, il avait commencé à relever la tête. Il avait des doutes plein la tête, mais nos conversations, souvent, au téléphone, remettaient peu à peu les choses d’aplomb, ça prend du temps, d’apprendre à s’accepter, de découvrir la foi, de s’épanouir. Thimotée a changé de région, et il est tombé sous d’autres influences.

D’abord, la drogue, avec ces jeunes comme lui qui dealent pour se payer leur propre dose, et qui répandent ces conneries putrides comme quoi, ça fait pas mal, on arrête quand on veut, y’a pas d’accoutumance. Sauf que dans une tête d’ado, c’est un Iroshima parfois, « boum », toutes les pousses d’espérance, de joie, de foi, de volonté, rasées au ras du sol, et le « bof » qui s’installe et remplace la vraie vie. Et puis, des frères cathos très « dans le siècle », genre Dieu n’a que nos mains, comment veux-tu qu’Il puisse s’intéresser à toi, ah, ah, les charismatiques, la nouvelle évangélisation, et les groupes de prière, ah, ah, une quête identitaire pour jeunes tarés. Ah, ah, bravo les gars, super drôle, le coup du petit jeune qui perd la foi, qui abuse du chichon, et qui, à pas vingt ans, se jette d’un pont.

Ah, ah. Oui, vous avez bien fait de l’éloigner de Dieu, critiquer ces temps de louange où il reprenait vie. Ah, ah.

Sauf que c’est pas bien drôle de suivre un jeune cercueil, de chialer comme un môme, de se dire que cette vie-là aurait peut-être pu être sauvée. Je vous passe toutes les heures à se prendre la tête genre « mais qu’aurais-je pu donner de plus ? »

Certains semblent oublier qu’il n’y a pas sur Terre que des grands intellectuels, qui eux peuvent se permettre de gloser sur le niveau du symbolisme dans les sacrements, se moquer de la louange et conchier la mission de rue. Je ne sais pas quelle est leur nourriture, je ne sais même pas comment on peut durer en remettant tout en cause, tout le temps, et ce cynisme !

Je m’en fous de passer pour un taré, d’aimer Jésus, Marie, le pape et la nouvelle évangélisation. Car je sais que des Thimotée, il y en a plein. S’il t’arrive de te demander pourquoi tu serais appelé à témoigner, à répandre l’amour de la Bonne Nouvelle, et la Bonne Nouvelle de l’Amour, je t’en prie, pense à Thimotée. Il t’attend au coin d’une rue, dans un squat, sur la plage. Il a peut-être bonne allure, le rire clair et le look surfer. Mais peut-être, au-dedans de lui, tout ce qu’il est se meurt. Peut-être, la parole, le regard échangé, le sourire, le témoignage, vont aider à briser la gangue qui lui broie les entrailles, la nuit, quand il est seul. Peut-être, la louange, prier pour lui, discuter avec lui, ça va remettre en route son chemin de vie. Ca vaut dix-mille échecs, cent discours méprisants de grands penseurs, ça vaut même de se faire cataloguer comme des abrutis épris de fusionnel en quête identitaire, mais je t’en supplie, par pitié, par amour, et par charité, n’aie pas peur d’évangéliser !

« Marie, porte de la nouvelle évangélisation »

Un excellent article de Joséphine Bataille dans La Vie, au sujet du Festival marial international à Paray-le-Monial, où 2.000 personnes se sont retrouvées à la semaine dernière. On y retrouve la proximité des apôtres de l’évangélisation nouvelle avec la Vierge Marie.

Extrait :

Marie, porte de la nouvelle évangélisation ? C’est bien de cela qu’il a été question aussi, quelques mois à peine après l’annonce par le pape Benoît XVI de la création d’une nouveau dicastère romain pour revivifier la foi dans les terres d’ancienne évangélisation comme l’Europe. En témoigne l’allusion, en catéchèse, du père Bernard Michon, responsable des Foyers de charité, à cette « nouvelle annonce, qui sera bien plus difficile que la seconde» : « Aujourd’hui nous avons à nous adresser à des gens qui n’ont pas les yeux neufs, mais des images déformées de la foi. Pour lutter contre celles-ci, il nous faut repartir des images de l’Evangile. Ce sont elles, qui constituent la langue universelle de l’Eglise, et non pas le latin ! »Giovanni d’Ercole, évêque de l’Aquila en Italie, a parlé de ces amoureux de Marie qui apparaissent partout dans le monde, signe qu’elle prépare des apôtres de la nouvelle évangélisation. « La Vierge a un rôle à jouer pour le monde. Car, si l’idée de Dieu peut faire peur, Marie, elle, parvient toujours à toucher les coeurs », insiste Pierre Pommeret, responsable de la manifestation cette année.

Source : La Vie

Cardinal Ouellet : « le Québec a besoin d’une nouvelle évangélisation »

Pour le cardinal Marc Ouellet, nommé en juin par Benoît XVI préfet de la Congrégation pour les évêques et président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine, le Québec a besoin d’une nouvelle évangélisation.

Agé de 66 ans, il était jusqu’ici archevêque de Québec et primat du Canada. Il remplace le cardinal Giovanni Battista Re, 76 ans, qui avait présenté sa démission au pape pour raison d’âge. Il s’agit pour lui d’un retour à la curie romaine car Jean-Paul II l’avait nommé secrétaire du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens entre 2001 et 2002 avant de le nommer archevêque métropolitain de Québec.

Avant de partir pour Rome, le cardinal s’est notamment exprimé dans les colonnes du journal de Québec : « Si les jeunes se réengagent sur le plan de la famille, a-t-il dit, c’est une porte extraordinaire pour retrouver le sens profond de la vie. L’évolution de l’éducation avec la déconfessionnalisation a éloigné la foi catholique de la vie. On a fait un fossé entre l’Église et l’école. Il reste un respect des valeurs de l’Église. C’est pourquoi le Québec a besoin d’une nouvelle évangélisation.»

Sous les palmiers, le Christ ?


L’été 2010 est un décidément un été très missionnaire. Pour vous en convaincre, voici notre revue de presse.

Il y a eu d’abord ces interviews sur Radio Vatican et Radio Notre Dame (à écouter ici, avec également Zenit et Famille chrétienne) concernant le nouveau site d’évangélisation Etanchermasoif.com dont ce blog est co-fondateur. Créé au même moment que le Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, le site compte désormais plus de 80 contributeurs missionnaires prêts à rendre compte sur Internet de l’espérance qui est en eux.

Il y a eu ensuite cet excellent article de François-Xavier Maigre dans La Croix intitulé « L’évangélisation fait désormais partie du paysage des vacances », dans lequel sont évoqués pêle-mêle Surf and pray, le Festival Anuncio qui a lieu en ce moment même dans 9 lieux en France, et Holy Beach…  Notamment évoquée, la difficulté de « témoigner sans tomber dans le prosélytisme ».

On trouve également dans Sud Ouest un bel article de Thiphaine Deraison intitulé « Un prêtre qui surfe avec son temps », présentant le frère Paul-Marie Cathelinais, 35 ans, dominicain, prêtre et professeur de philosophie dans la région bordelaise, qui pratique le skimsurf pour évangéliser. Le journaliste précise avec malice que le milieu de la glisse n’est pas « celui de jeunes qui ont la foi ». Dans le même journal, Olivier Bonnedon signe aussi un article sur Anuncio intitulé : « Sept jours pour parler du Christ sur les plages ». Il rapporte les propos de la réalisatrice Véronique Bréchot qui prépare un documentaire sur les nouveaux évangélisateurs : « Les jeunes catholiques sont de plus en plus mobilisés par la mission d’évangélisation. Ils s’investissent beaucoup. Ce don de soi touche les gens. L’accueil est très bon sur les plages et dans les rues. »

L’hebdomadaire chrétien d’actualités La Vie n’est pas en reste et pose lui aussi des questions essentielles dans cet article intitulé « Vague de jeunes missionnaires sur le littoral breton », au sujet d’Holy beach. La journaliste Céline Marcon rapporte l’aventure de « ces jeunes du diocèse de Nanterre qui investissent la plage de Damgan, dans le Morbihan, pour parler de leur foi aux estivants.» « Une démarche bien accueillie », précise-t-elle. Ainsi Violaine se défend d’évangéliser de façon agressive : « la différence se joue dans la relation humaine et le respect de la liberté de l’autre. Si des vacanciers se montrent réticents, nous n’insistons pas. Parce que nous comprenons que ce n’est pas le moment. ».

L’été a aussi été le terrain de missions d’évangélisation menées par les évangéliques membres de la Fédération protestante de France, notamment chez les gens du voyage, que nous ne pouvons pas ignorer. Ainsi dans France soir, on peut lire un article intitulé « Dans la tourmente, les gens du voyage célèbrent leur foi ». Le pasteur Joseph Charpentier y témoigne que « l’appel de Jésus nous oblige à une vie de bien. Comment répandre sa parole si nous n’agissons pas à son image ? ».

On retrouve les gens du voyage dans La Voix du Nord, rassemblés sur l’aérodrome de Bondues. « Ils sont venus entendre la parole de Dieu portée par la mission évangélique Vie et Lumière », peut-on lire. « Si ce n’est pas nous qui allons au-devant de notre peuple pour porter l’évangile, qui le fera ? », s’interroge alors le pasteur Pierre Dederwaerder, qui exerce depuis 1976. « C’est pourquoi nous profitons des événements comme la Braderie de Lille pour toucher les nôtres, qui n’ont pas d’ancrage dans les villes. » La conversion, c’est « un choix du coeur », fondé sur un engagement qui reste « libre de toutes contraintes », insiste-t-il.

C’est enfin le journal L’Union qui titre encore « Un été en tournée d’évangélisation » au sujet du deuxième rassemblement de l’année pour la communauté évangélique tsigane, trois mois après celui de Gien dans le Loiret. « Ce dernier a lancé la tournée d’évangélisation, précise dans cet article Philippe Lagrene, doyen de la communauté tsigane en question. « Tout l’été nous nous sommes déplacés chaque semaine, par grands groupes de 100, 150 caravanes pour annoncer l’évangile. Tandis que l’on propose nos services – peinture, nettoyage, récupération de féraille, bucheronnage, élagage – on essaie de discuter de religion avec les gens », poursuit-il. Avec sa famille, Philippe Lagrene a parcouru quinze départements différents, dans le Nord-Est de la France au cours de l’été. Quand on l’interroge sur l’accueil qu’ils reçoivent, il répond simplement : « c’est très variable ». Il assure avoir rencontré des gens qui se sont convertis à l’Evangile et donc dont la vie a radicalement changé, le bien étant destiné à tous.

Ce n’est pas le pape qui dira le contraire : d’après l’AFP, en pleine polémique sur le renvoi par la France de Roms dans leur pays d’origine, des gens du voyages comme les gitans catholiques se réjouissent de la récente intervention de Benoît XVI en leur faveur. La charité n’est-elle pas l’âme de toute évangélisation, comme le pape le dit lui-même ?

Patrice de Plunkett : « La nouvelle évangélisation sera l’évangélisation d’une France et d’une Europe radicalement nouvelles »

Débat étonnant dans Témoignage chrétien, sur la question « L’Eglise est-elle encore influente ? » Patrice de Plunkett y signe une tribune très intéressante :


La « nouvelle évangélisation » sera l’évangélisation d’une France et d’une Europe radicalement nouvelles, où il n’y aura ni trace ni écho des nostalgies (progressistes ou conservatrices) d’une bourgeoisie marquée par le passé plus ou moins proche.

La nouvelle évangélisation, c’est vivre la foi chrétienne plénière dans une société européenne devenue mondiale, où le passé culturel ne veut plus rien dire. La foi vit dans l’instant présent. Le passé n’évangélise pas. Et la prêtrise n’est pas le passé : c’est la Cène, aujourd’hui, hier et demain, jusqu’à la consommation des siècles.

En France et ailleurs, la seule influence que cherche l’Église est celle du Christ dans chaque âme.

Lire l’intégralité de l’article : Témoignage chrétien

Pour en savoir plus sur Patrice de Plunkett : voir son blog

Benoît XVI va créer le Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation

Une très importante décision du pape : Benoît XVI publiera dans les prochaines semaines une lettre apostolique créant le Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation. Le président en sera Mgr Rino Fisichella, actuel recteur de l’université du Latran (où il sera remplacé par le salésien don Enrico Dal Covolo). Cette idée a été proposée par le Patriarche de Venise SER Mgr.Angelo Scola. Cette nouvelle mission vise directement à réévangéliser l’Europe, les USA, l’Amérique du Sud. Cette nouvelle charge a été expressement pensée et voulue par le Saint-Père.Mgr Fischella voit son importance renforcée à la Curie. D’autre part Mgr. Gianfranco Ravasi, ministre de la Culture au Vatican, se voit propulsé au premier rang pour la succession du cardinal Tettamanzi à l’archevéché de Milan.

Source : lu dans Sagri Palazzi, par le vaticaniste Andrea Tornielli (merci à Pierre)

Communion-Evangélisation : premier retour

Celui de Patrice de Plunkett qui participait, comme nous, aux interventions :

Organisée en Avignon ce week-end par Mgr Cattenoz et Mgr Rey, la rencontre Communion et évangélisation a été trop riche et dense pour être synthétisée en quelques mots. Un public nombreux, toutes sensibilités, milieux et âges mêlés ; beaucoup de jeunes ; une animation musicale et une ferveur collective happy-clappy à se croire dans une assemblée évangélique, ce qui me rappelait mon enquête récente (si ce n’est la présence de la Vierge Marie dans les chants) ; des témoignages et des enseignements impressionnants, en phase avec le monde réel. C’est un creuset pour demain, un laboratoire du catholicisme en mutation, et le test du succès de la politique pastorale consistant à associer « toute la palette de ce que l’Eglise inclut », selon la formule du directeur du séminaire de La Castille, le P. Arnaud Adrien.

lire la suite : sur son blog

A Malte, Benoît XVI a lancé un appel à l’« exaltant défi de la nouvelle évangélisation »

Malte - évangélisation

A l’approche du Forum Communion-Evangélisation – « la nouvelle évangélisation pour les nuls » qui a lieu en Avignon ce week-end (lire cet article du Dauphiné Libéré), comment ne pas voir dans l’appel de Benoît XVI à Malte un écho à cette pressante urgence d’évangéliser nos contemporains en quête de sens en employant des moyens nouveaux ? « Je lance un appel à chacun de vous à faire sien l’exaltant défi de la nouvelle évangélisation », a en effet déclaré le pape.

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Mgr Cattenoz : « Pour évangéliser, remettre le Christ à la première place »

Mgr Jean-Pierre Cattenoz - évangélisation

Mgr Jean-Pierre Cattenoz est archevêque d’Avignon depuis octobre 2002. A quelques jours du forum Communion-Evangélisation qu’il accueille à nouveau cette année dans son diocèse, voici un extrait de l’entretien paru dans mon livre Dieu est de retour, la nouvelle évangélisation de la France (*).

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Spiritus Dei : des prêtres qui déménagent !

C’est une méthode « nouvelle évangélisation » qui conciste à prendre des moyens nouveaux – ici le clip – pour annoncer le Christ, une idée venue de l’autre côté de l’Atlentique. L’évangélisation de ces prêtres ne fait donc que commencer. Un article de Benjamin Coste pour Famille Chrétienne.

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Quelle est la priorité de Benoît XVI ?

Cardinal Ruini

Dans un entretien accordé au quotidien italien La Repubblica, Le cardinal Camillo Ruini, vicaire général émérite du pape pour le diocèse de Rome, auteur des méditations du Chemin de Croix du Colisée et responsable de la Commission sur Medjugorje, rappelle la priorité de Benoît XVI : l’évangélisation.

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Succès des chaînes sur la TNT : les catholiques grands perdants

TNT - évangélisation

A part la merveilleuse émission de Direct 8 du vendredi matin intitulée « Dieu merci ! » (« la première émission religieuse de la TNT ») et brillamment menée par Adrien Lecoeur, les catholiques sont les grands absents de la TNT. Un silence assourdissant, même. Cela serait pourtant bien utile en pleine tourmente médiatique contre le pape et l’Eglise.

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Dieu veut sauver tous les hommes

Et si l’évangélisation, c’était ça : proposer à chacun d’embarquer pour être sauvé par le Christ ? Nous sommes tous mobilisés, mais que ferons-nous ? Les laisserons-nous périr ? Une vidéo qui donne à réfléchir sur le sens de notre mission de baptisés et sur notre monde bien souvent en perdition.

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Dieu est de retour : mais était-il parti ?

Dieu est de retour - la nouvelle évangélisation de la France

En écho à ce titre un brin provocateur et, il faut bien le dire aussi, quelque peu marketing (l’art des titres est un métier) on m’a souvent répondu « mais non, il ne nous a jamais quittés ! ». Explications.

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Mgr Bruguès à Notre Dame de Paris : « Les chrétiens doivent inventer une nouvelle évangélisation »

Mgr Jean-Louis Bruguès - Anuncioblog - évangélisation

Mgr Jean-Louis Bruguès, français, dominicain et théologien, ancien évêque d’Angers, occupe à Rome, depuis novembre 2007, le poste de secrétaire (n°2) de la Congrégation pour l’éducation catholique. Dimanche, il concluait en la cathédrale Notre Dame de Paris les conférences de Carême, qui étaient cette année sur le thème « Vatican II, une boussole pour notre temps ».

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Un site d’évangélisation pour le mondial de foot !

Mondial Football - fans of Jésus

Voici une intiative typiquement d’évangélisation nouvelle. Antoine Soubrier, journaliste français en mission auprès de la Conférence des évêques d’Afrique australe, vient de réaliser un site pour accueillir tous les supporters du mondial de football. L’objectif : « toucher un maximum de gens, annoncer l’Evangile et servir la dignité des femmes et des hommes qui vivent en Afrique du Sud. » Un entretien paru dans Zenit que nous reprennons ici in extenso.

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Benoît XVI : « Comme premier pas de l’évangélisation, garder vivante la recherche de Dieu »

Benoît XVI

Dans son dernier discours à la curie romaine, Benoît XVI rappelait que s’il avait parlé, à Paris, de la « recherche de Dieu comme motif fondamental de la naissance de la culture occidentale », c’était par rapport à l’évangélisation. En effet, comme « premier pas de l’évangélisation », explique-t-il, « nous devons chercher à garder cette recherche vivante ; nous devons nous soucier que l’homme ne mette pas de côté la question de Dieu comme question essentielle de son existence ». De là à dire que pour évangéliser à nouveau la France, il faut passer par la culture pour que cette dernière rapelle à l’homme le sens profond de son existence, il n’y qu’un pas que nous sommes tentés de franchir.

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