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A quelle nouveauté la nouvelle évangélisation fait-elle référence ? (1/4)

Evangélisation lors du festival de Cannes avec Anuncio

Dans la suite de l’entretien d’Alex et Maud Lauriot Prévost réalisé pour Zenit, nous leur laissons la parole pour vous proposer une série de billets sur cette question de la nouvelle évangélisation, de façon plus approfondie encore. Premier volet : pourquoi s’agit-il d’une impulsion missionnaire nouvelle ?

En créant cet automne le Conseil pontifical consacré à la nouvelle évangélisation et en annonçant la réunion d’un synode en 2012 sur ce thème, Benoît XVI place la nouvelle évangélisation à l’épicentre de la mission universelle de l’Eglise en ce début de 3ème millénaire.

Une impulsion missionnaire nouvelle

Pour beaucoup, la nouvelle évangélisation reste un mystère ; elle a cependant été bien définie dans ses contours et sa substance par Jean-Paul II.

1°/ Son contenu : il est bien entendu le même depuis 2000 ans. L’Eglise et le monde ont besoin d’une nouvelle évangélisation, non d’un nouvel Evangile ! Il s’agit simplement d’annoncer d’une manière nouvelle et avant tout renouvelée, en veillant à se concentrer sur le cœur de la foi qui peut retourner des vies, toucher et attirer les cœurs des croyants et non-croyants.

2°/ Ses causes : « On doit considérer comme dépassé dans les pays d’ancienne évangélisation, la situation d’une ‘’société chrétienne’’ qui se référait explicitement aux valeurs évangéliques… Alors que l’humanité est en recherche et bien souvent malade, notre époque nécessite une impulsion missionnaire nouvelle » (1). D’où l’importance, d’être avant tout à l’écoute du vécu de nos contemporains, de ses souffrances et de ses « maladies » intérieures, de ses attentes existentielles et des voies de traverse si souvent utilisées pour compenser leur méconnaissance du Christ et de son amour pour nous.

3° / Son état d’esprit : « Il faut raviver en nous l’élan des origines, en nous laissant pénétrer de l’ardeur de la prédication apostolique qui a suivi la Pentecôte (…) avoir la même disponibilité que les apôtres pour écouter les voix de l’Esprit, le même courage pour relever les défis missionnaires » (2). D’où l’importance d’une plus grande vie dans l’Esprit des communautés chrétiennes pour vivre de cet esprit apostolique, et d’une formation à la prédication kérygmatique.

4° / Ses conditions de mise en œuvre : « Celui qui a vraiment rencontré le Christ, il ne peut le garder pour lui-même, il doit l’annoncer, au risque de devoir se poser courageusement cette question : ‘si je n’ai pas le goût de l’annoncer, l’ai-je vraiment rencontré ?’ » (3). D’où l’importance pour les catholiques de relire et de discerner dans l’Esprit-Saint comment et où le Christ nous a rencontrés, aimés et sauvés, et de ne pas se contenter de se dire chrétien ou de pratiquer la religion catholique par tradition, habitude, simple choix intellectuel ou choix de valeurs.

5° / Ses exigences ecclésiales : « La mission est le signe le plus clair de la maturité de la foi » car elle témoigne d’une « conversion radicale de son état d’esprit » tant « au niveau des personnes que des communautés. C’est en devenant missionnaire que la communauté chrétienne pourra dépasser ses divisions et ses tensions internes et retrouver son unité et la vigueur de sa foi (…) On devra apprécier la valeur des organismes, des mouvements, des paroisses et des œuvres apostoliques de l’Eglise à la lumière de l’impératif missionnaire » (4). D’où la surprenante grille de discernement que le magistère de l’Eglise propose désormais d’utiliser pour mesurer – à partir de la mise en œuvre ou non de cette dynamique personnelle et collective de la nouvelle évangélisation – la « valeur » des différentes institutions ecclésiale et la « maturité » chrétienne des baptisés.

6 °/ Son universalité : il s’agit d’un impératif qui s’adresse à tous les baptisés. « La nouvelle évangélisation est un engagement qui nous concerne tous » (Benoît XVI) car il s’agit de « susciter dans l’Eglise un nouvel esprit missionnaire qui ne saurait être réservé un groupe de ‘spécialistes’, mais qui devra engager la responsabilité de tous les membres du peuple de Dieu » (5). C’est pourquoi la nouvelle évangélisation s’empare aujourd’hui progressivement de toute l’Eglise, bien au delà des seuls nouveaux mouvements (paroisses, diocèses, aumôneries, etc.) qui ont été parmi les premiers à faire jaillir toutes sortes d’initiatives missionnaires adaptées à notre génération.

7°/ Ses caractéristiques pratiques : « la nouvelle évangélisation demande à chacun une nouvelle ardeur, de nouvelles méthodes et un nouveau langage pour l’annonce et le témoignage évangéliques » (6).

Il est à noter qu’au travers de ces éléments, les papes lancent avec vigueur et de façon réitérée, à la suite de Saint Paul, un appel à « être toujours prêt à rendre compte de l’espérance qui nous habite à quiconque nous en fait la demande ». Demandons ensemble la force de l’Esprit-Saint pour que nous soyons à notre tour les témoins dont le Christ à besoin pour rassasier la soif de tous nos contemporains !

Nous allons revenir sur les trois éléments majeurs qui caractérisent la nouvelle évangélisation selon Jean Paul II: « une nouvelle ardeur, de nouvelles méthodes et un nouveau langage ».

La semaine prochaine : pourquoi s’agit-il d’une évangélisation nouvelle par son ardeur ?

Références

(1) Jean-Paul II « Au début du nouveau millénaire » § 47
(2) Idem § 3 puis 30
(3) Jean-Paul II « Au début du nouveau millénaire » idem § 40
(4) « La Mission du Christ Rédempteur » § 48 et 49
(5) Jean-Paul II « Au début du nouveau millénaire » idem § 40
(6) Jean Paul II – 25 mars 1992

Cultiver la joie

En évangélisation, il est un témoignage qui marque plus que les autres, c’est celui de la joie. Dans un monde où tant de gens sont tristes – à commencer par les plus jeunes – être joyeux, sans être neuneu, détonne tellement que l’on ne peut s’empêcher de creuser pour savoir « d’où ça vient ». Remettons à l’honneur le témoignage direct, de personne à personne – 70% des conversions d’après des spécialistes – pour lequel il est essentiel de rayonner de joie. Et si nous en manquons, c’est une bonne occasion de nous demander pourquoi !

Pier-Giorgio Frassati. Ce n’est évidemment pas un hasard si l’un des plus grands papes de l’histoire nous a donné comme guide l’un des bienheureux les plus attachants qui soient. Il est un bon exemple pour notre temps, où, sans vouloir jouer les vieilles râleuses, « les jeunes » sont quand-même dans l’ensemble assez tristes. D’autres générations sont mortes en masse de lèpre ou à la guerre, aujourd’hui, c’est le suicide, et les nuits de beuveries sur les routes, ce qui s’en rapproche. Désespoir, tristesse, manque de joie, marquent de leur fer rouge de jeunes âmes, qui devraient au contraire rayonner de soleil et d’appétit de vivre. Quelle peut être la cause d’un tel état de fait ? Les difficultés ? Mais Pier-Giorgio lui même vivait dans des situations que beaucoup auraient jugées désespérées, entre des parents qui se déchiraient et qui n’étaient pas loin de le considérer comme un idiot, et un pays qui se vautrait dans le fascisme et les trahisons. Il en aura porté, des combats, des souffrances, et des humiliations, et si tel ou tel cliché très rare laisse entrevoir un peu dans le feu de ses yeux l’intensité des souffrances intérieures qui le torturaient parfois, il passe avant tout pour être rayonnant de joie. Il savait transformer en joie ses croix. Non pas de lui-même, de sa propre substance, mais dans la foi. Il portait toutes ses croix à la suite de Jésus, dans une foi absolue et confiante, se nourrissant jour après jour, fidèlement, quotidiennement, bêtement diraient certains, de Jésus dans l’Hostie, d’une prière jamais vraiment rompue, d’une grande intimité avec Notre-Dame. Appuyé sur la foi catholique, faible en lui-même, petit, humain, comme vous et moi, il a puisé en Christ, son Seigneur et notre Seigneur, la force de recevoir épreuves et consolations avec un même cœur. Et de mettre sa foi en actes.

On retrouve en Pier-Giorgio quelque chose de saint François – dans sa simplicité, dans son rapport aux autres, dans son goût de la création. Dans la façon aussi d’être dur avec soi mais de tout pardonner aux autres. Un peu du regard de Jésus – qui serait bien placé pour condamner, le seul à pouvoir donner des leçons, et que l’on voit au contraire doux, humble, obéissant.

La vraie joie est dans l’obéissance à la volonté du Père. La vraie joie est de vivre dans l’instant présent. La vraie joie est dans le « fiat » sans cesse renouvelé, l’acceptation pleine et sans retenue de la volonté de Dieu pour moi. La vraie joie est dans ces vertus qui ne seront jamais à la mode, qui semblent aller contre l’épanouissement de soi, la liberté et la virilité, mais que pourtant les plus grands saints ont décidé de vivre, et qui font la différence : fidélité au magistère, humilité, confiance, obéissance. S’y ajoutent louange, fréquentation des sacrements, de la Parole. Et, cerise sur le gâteau, ou couronne sur la tête, la charité active.

La vraie joie, c’est de faire son ménage avec application, pour offrir à mon visiteur une pièce propre. La vraie joie, c’est de remplir avec précision ma feuille d’impôts, de payer mes employés à l’heure, d’obéir avec le sourire quand mon évêque me demande des choses qui me déplaisent ou vont contre mes rêves et mes aspirations. La vraie joie, c’est de prendre un quart d’heure pour montrer au stagiaire comment marche la photocopieuse, quand mon « rang » et mon « grade » devraient me faire mépriser ce genre d’occupation. La vraie joie, c’est de tenir les portes, de vider les poubelles, de sourire à la standardiste, d’écouter les flots de paroles d’un enfant de six ans, de ramasser les chaussettes sales, de nettoyer le lavabo, ou de curer les chiottes. La joie n’est pas dans les discours ou les scènes de quinze mètres par dix. Enfin, elle l’est aussi, mais si on écrit les discours ou imagine les scènes de quinze par dix avec la même humilité que si l’on se cantonnait à vider les poubelles ou balayer le pavé. La vraie joie, c’est de considérer comme supérieur à moi, comme un prince, celui, ou celle, qui vide les poubelles et balaye le pavé. Et comme on demandait à Pier-Giorgio, fils du Sénateur et Directeur de la Stampa, pourquoi il voyageait en troisième, il répondait, et c’était véritablement sincère : « parce qu’il n’existe pas de quatrième ».

Vous savez, il y a une image qui revient parfois, celle de l’humilité de l’eau : « Seigneur, rends-moi humble et disponible comme l’eau ». Disponible, on voit, l’eau rafraîchit qui la boit, et au bord des fontaines, elle se donne, elle coule, que l’on soit là ou pas pour y puiser : ainsi devons-nous être, ainsi de notre joie. Mais humble, comment l’eau est-elle humble ? C’est une simple histoire de gravité : elle descend, elle descend toujours, elle atteint quoi qu’il lui arrive le point bas. L’eau, quelle que soit la configuration du lieu, prend toujours la dernière place, elle se glisse toujours au plus bas. Ainsi doit être notre humilité : simple, avec gravité.

La vraie joie n’est pas le fruit de la louange, comme je l’ai longtemps cru ; elle y conduit. On ne fait pas pousser les salades en tirant sur les feuilles, on ne fait pas du champagne en secouant du vin, on ne rend pas témoignage à la Joie en accrochant sur ses dents de devant un sourire de vert luisant. La Joie naît de la fidélité. La Joie naît de l’obéissance. La Joie naît de l’humilité. Et si Dieu me veut cruche oubliée sur une étagère, je serai une belle cruche, et j’entretiendrai bien mon étagère. Au jour qu’Il décidera, Il me prendra, me posera sur une table, me remplira de fleurs, un bouquet de lumières, mille sourires, et plus que mille martyres, c’est ma fidélité qui portera son fruit, même si les fleurs me cachent, descendent jusqu’à terre, et que je n’entends pas s’exclamer « quelle belle cruche » ! Et ça Lui ressemble assez de mettre des fleurs dans une cruche. Le vase s’est cassé, il avait mieux à faire, que d’attendre sur une étagère ; il avait un projet génial et un plan différent ! Il était incompris, il fallait qu’il respire, qu’il soit lui, qu’il leur montre. Il a malheureusement fini à la poubelle. Mais s’il se convertit, qui sait ! Peut-être sera-t-il remblai sur la route, ou peut-être un enfant peindra-t-il des soleils sur ses éclats.

«  Car le royaume de Dieu, ce n’est pas le manger et le boire, mais la justice, la paix et la joie, par le Saint-Esprit. Celui qui sert Christ de cette manière est agréable à Dieu et approuvé des hommes. Ainsi donc, recherchons ce qui contribue à la paix et à l’édification mutuelle. » (Ro 14, 17-19).

Que le Dieu de Jésus nous donne à tous la paix, qu’Il entretienne en nous des sentiments d’humilité, de pauvreté, et de simplicité, qu’Il déploie en nos âmes des trésors de bonté, qu’Il mette en nous sa Joie, celle qui passe les morts et les souffrances, et qui naît à la Croix, qui est comme un reflet, sur nos visages, de sa Gloire et de sa Beauté. Amen.

Florent Masson

Un site à visiter au sujet de Pier Gorgio Frassati : la Compagnie des Types Louches

Guérir les cœurs brisés

Il peut s’appeler Saïd, François ou bien Kevin. Il a seize ans. Et il vit un enfer. Pour tous ses camarades, il le sait, s’ils savaient qui il est, il serait rejeté, maltraité, humilié. Il vit dans la tristesse, en permanence. Aucune joie ne l’atteint. Car il y a, entre le monde et lui, un secret redoutable qui filtre toute sa joie, qui gomme tout son plaisir ; c’est un autre, lui semble-t-il, qui vit sa vie à sa place. Lui est là, hors d’atteinte, dans une citadelle de peur et de silence.

Il ne peut jamais se détendre, jamais se relâcher, il craint la faute, le geste, le regard, qui pourraient le trahir. Il est sur le qui-vive, en permanence. Et il vit un enfer quand, entre camarades, ils raillent ceux qui sont comme lui. La peur génère la haine. On en rajoute. Il est bien le premier à se moquer « d’eux ». Surtout, ne rien montrer.

Le sport est un enfer, les douches aussi. Il en vient à craquer nerveusement. Plus il avance en âge, plus il est traversé de soubresauts, de crises ; ce corps qui ne demande qu’à s’épanouir, il lui semble devoir le brider, le punir, de ne pas lui obéir, d’aller vers ces tendances qu’il ne peut maîtriser. Et pourtant, il est « ça », il est « comme ça ». Il voudrait demander pardon à ces filles avec qui il est sorti, qui n’ont pas compris sa distance, qui ont pris sa mélancolie pour un beau romantisme, qui ont aimé ses goûts, et son humour. C’est tellement facile d’être drôle, quand on pense à se pendre. L’enfer pousse à grandir, la survie en terrain ennemi pousse à l’intelligence, celle des gens, celle des situations.

Le plus dur, c’est encore l’aumônerie, la messe, sa relation à Dieu. Il croit, pourtant, il croit, de toute son âme, à l’âge ou beaucoup d’autres ricanent de toutes ces choses, lui il croit en un Dieu unique, aimant, et bon. Oui, bon, même s’il ne comprend pas pourquoi Il l’a créé comme ça, pour lui dire, en substance : meurs à ce que tu es.

Il a vu dans un catéchisme, chez l’aumônier, tout ce que la foi catholique lui propose de vivre : porter sa croix. Maîtriser ses instincts. Porter sa croix. Rester célibataire. Porter sa croix. Ne jamais faire l’amour. Porter sa croix. Ne vivre aucune tendresse. Porter sa croix. Attendre que son corps soit vieux, qu’il ne puisse plus rien faire, pour être libéré des désirs qui le crucifient. Porter sa croix, en silence, affronter les questions muettes, affronter les marieuses familiales, repousser tous les partis, ne rien dire, ne jamais rien trahir.

Parfois, quand il se sait tout seul à la maison, il se place devant sa glace, il touche son épaule avec le dos de sa main, et il marche les deux pieds sur une ligne, en imitant les « folles ». Et puis il s’injurie : « Pédale ! fiotte ! tarlouze ! » Et puis, il fond en larmes. Et il pleure des torrents de larmes. Et il a même une fois emprunté ces mots à Jésus-Christ : mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?

Je demande pardon pour toutes les fois où je t’ai fait souffrir, mon ami, pardon pour n’avoir pas su voir tes peurs ; pardon pour, au lycée, m’être moqué des « tantes » ou des « pédés ». Pardon pour nous, les catholiques, qui, si tu es des nôtres, te poussons soit au silence total, soit à quitter nos rangs, et à te marginaliser, à t’éloigner de Dieu, parce que t’avons fait croire que nous sommes meilleurs que toi, qu’il n’y a pas de place pour toi dans le Royaume de Dieu. Pardon pour tous ces pères qui se croient infaillibles, qui ont poussé leur fils vers la sortie, pour n’avoir pas su dire « je t’aime » quand il a surmonté des montagnes de peur et de douleur pour tout leur avouer. Car lequel de nos actes, dans notre vie, est moitié aussi courageux que ceux de ces enfants qui affrontent le regard de leurs parents ? Et quelle douleur peut naître dans le cœur d’un ado de se sentir coupable de ce qu’il n’a pas voulu, et qui comprend bien qu’il déçoit, « trahit », que ses parents vont passer le reste de leur temps à se demander « ce qu’ils ont raté », ou pire, « ce qu’ils ont fait pour mériter » un fils, une fille comme ça ?

Il y a chez les protestants de « God TV » une émission appelée « Coming out » où des hommes et des femmes témoignent à visage découvert comment Jésus les a libérés de l’homosexualité. J’admire leur courage, je pleure notre lâcheté. A force de ne plus annoncer Jésus ressuscité et maître de résurrection, nous en venons à ne pas laisser s’exprimer la puissance du Saint-Esprit. Ces chemins de libération que, par nous, Jésus donne pour les hommes, nous les voilons. Car il est plus facile de condamner les dérives de ce temps, que de vider ses tripes sur la table, oser se coltiner à la misère humaine, et croire, contre toute espérance, que Jésus est la Voie pour chacun. Voie de Vie, Voie de Joie, Voie de Guérison. Cela ne peut se vivre dans des groupes frileux, chez des tièdes, qui ne croient plus en rien, surtout la compassion. Ceux qui se disent en boucle qu’il faut d’abord appeler les psys, les toubibs, et les éléments naturels, comme paravent ou explication à tous les phénomènes bizarres, mer qui s’ouvre ou garçon qui guérit.

Il n’y a jamais de miracle sans folie de croire. Il n’y a pas de miracle intellectuellement acceptable. Il n’y a que la folie de croire qui répond à la folie d’aimer de Dieu. Il y a des enfants qui crèvent, des jeunes qui s’ouvrent les veines, et qui, plus que tous autres, attendent un espérance. Au nom de Jésus-Christ, lève-toi, et marche. Tu es beau, plus beau que le plus beau des enfants des hommes. Et ton Père te chérit. Il enverra ses anges, et tes pieds ne seront pas écorchés. Ton bien-aimé arrive, il court sur les collines, il te dit à quel point Il t’aime.

Qui n’a jamais suivi le cercueil d’un ami, reçu des confidences, ou essuyé des larmes, a peut-être du mal à comprendre tout ça. Mais le Maître Lui-même le dit : Il n’est pas venu condamner, mais guérir. Il s’en va vers le Père, pour nous donner l’Esprit, et nous rendre capables de saisir sa Vie, pour la donner à d’autres, et faire même de plus grandes œuvres que Lui. Laissons les journalistes gloser sur la capote. Dire que le pape est vieux. Reparler des croisades. Par contre, ne restons plus en-dehors des combats pour l’Homme. Toute souffrance est nôtre, et Christ l’a portée. A travers des adolescents, des adultes, Il dit : j’ai soif.

C’est aussi cela, l’évangélisation : il nous faut inventer des chemins de courage, de tendresse et de guérison. Des chemins d’amitié sincère, qui osent la prière, et qui ouvrent à la résurrection. Des chemins qui essuient les larmes, qui versent sur les plaies le vin de vérité, l’huile de compassion. Dire le mal, dire le bien, et surtout, se faire le prochain. Ne jamais rien trahir de la foi catholique romaine, garder en ligne de mire la Parole et les Sacrements. Et se faire pauvre avec les pauvres, se sentir solidaire de qui pleure et espère. Redonner de la joie à ceux que même leur maman ne connaît pas, que seul Dieu voit et aime comme ils sont à la vérité. Avoir pour eux comme le regard de Dieu. Celui qui aime de manière inconditionnelle, qui appelle à la Vie, et qui est éternel.

Ca commence aujourd’hui, autour de toi. Ca commence par ton frère ou ton meilleur ami. Ou par ton fils peut-être.

« L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres; Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue, Pour renvoyer libres les opprimés, pour publier une année de grâce du Seigneur. » Lc 4, 18-19.

Que l’Esprit du Seigneur soit sur toi et sur moi. Amen.

Florent Masson

Jean-Pierre Denis (La Vie) : « l’évangélisation est une question fondamentale pour l’Eglise et pour la société »

A Lille les 23, 24 et 25 septembre prochains auront lieu les premiers Etats Généraux du christianisme. Un projet simple, mais un peu fou : rassembler des milliers de participants et une centaine d’intervenants autour de la question « Notre époque a-t-elle besoin de Dieu ? ». Zenit publiait hier une interview que nous avons faite de Jean-Pierre Denis, directeur de la rédaction de l’hebdomadaire La Vie, à l’initiative de l’évènement.

J.-B. Maillard – Pourquoi organisez-vous ces Etats Généraux du christianisme ?

J.-P. Denis – Depuis la longue séquence de l’affaire Williamson jusqu’au débat sur la pédophilie, il nous a semblé qu’il était indispensable de montrer que le christianisme est autre chose que des polémiques stériles.

Le message du christianisme est très important pour notre société et il faut tout faire pour qu’on l’entende. De plus, j’ai rencontré ces derniers temps de nombreuses personnes et j’ai constaté que beaucoup d’entre elles ont très envie de parler du christianisme.

L’époque appelle à un véritable œcuménisme, c’est-à-dire un dialogue avec ceux qui ne sont pas forcément d’accord avec nous. Nous avons besoin d’un état des lieux du christianisme, sans nier nos identités et nos convictions. La crise du christianisme est indéniable, et en même temps il y a véritable attente spirituelle dans notre société. Il faut saisir ces deux bouts pour faire entendre un message positif. Enfin, nous en restons trop souvent à des débats de culte ou de sacristie, alors qu’on nous attend sur les questions de société abordées sans tabou.

Y a-t-il une urgence à se poser la question de la place du christianisme ?

Oui, il y a urgence. La société est aujourd’hui déchristianisée. Elle accepte le message quand il est dans son sens, mais sinon on trouve l’Eglise moralisatrice, ringarde et déplacée. Je crois que le christianisme est le caillou dans la chaussure, la seule contre-culture critique et imaginative. Le message chrétien est une nouveauté pour la société, une radicalité provocatrice. D’ailleurs, je publie ces jours-ci un livre qui s’intitule « Pourquoi le christianisme fait scandale ? ». En même temps, il y a dans la société déchristianisée un regain d’intérêt pour le spirituel.

Quelle est la différence entre christianisme et chrétienté, entre un christianisme défensif et un christianisme rayonnant ?

Le mot chrétienté renvoie à un passé où le christianisme était dominant et donnait forme à la culture. C’est parfois une nostalgie qui enferme et dont il faut sortir. Le christianisme rayonnant s’incarne dans le monde sans être du monde, il témoigne. Lorsqu’on atteste sans arrogance sa foi, cela intéresse. C’est nouveau et très prometteur dans notre société : nous sommes sortis de l’époque où nous pouvions partir en conquérants, déclarant « je détiens la vérité ». Maintenant, il faut dire ce en quoi nous croyons.

Les personnalités invitées ont des positions très diverses, on trouve quelques catholiques qui ne suivent pas toujours le magistère de l’Eglise. Pourquoi ?

Les clivages existent toujours : si nous ne sommes pas d’accord entre nous, parlons-en ! Oublions nos petites excommunications réciproques. L’époque nous appelle au dialogue. Je n’ai pas demandé aux intervenants de me dire à l’avance ce dont ils vont parler, je ne leur demande pas à l’entrée de certificats de bonne pensée ou de diplômes de théologie. C’est ainsi que Christine Pedotti, de la conférence des baptisé(e)s de France, débattra avec M. l’abbé Vincent Ribeton, de la Fraternité Saint Pierre. Aucune sensibilité ne sera exclue. Il y aura aussi des non-chrétiens et nous avons le soutien de l’Université catholique de Lille, de l’évêque Mgr Ulrich, sans qui les Etats Généraux n’auraient pas lieu.

Un débat est intitulé « Changer l’Eglise, oui, mais dans quel sens ? » : croyez-vous qu’il faille changer l’Eglise ?

Les fondamentaux ne changent pas, l’Eglise est toujours en mouvement et la tradition, vivante. Il s’agit donc de distinguer ce qui est fondamental et qui ne doit pas changer de ce qui évolue et peut être amélioré. Je n’ai pas la conclusion, l’aventure est en marche.

La dernière séance plénière pose la question de l’évangélisation. En quoi est-ce une question importante ?

Depuis les origines du christianisme, l’annonce est ce qui nous fait vivre. L’évangélisation est donc une question fondamentale pour l’Eglise et pour la société.

Mais il y a beaucoup de débats derrière ce mot. Premier débat, faut-il une évangélisation explicite ? Tout le monde est d’accord aujourd’hui pour dire qu’une annonce de la foi est nécessaire. Deuxième débat, quels sont les contenus de l’évangélisation et comment faut-il procéder ? Il y a de nombreuses méthodes : seront présents les responsables des Cours Alpha, les Scouts de France et les protestants évangéliques.

Votre journal parle de plus en plus d’évangélisation. Est-ce une volonté affichée ?

Oui, clairement ! Les chrétiens sont soucieux d’annoncer l’Evangile depuis les origines de l’Eglise, cela me semble une évidence. Mais l’évangélisation n’est pas le monopole des mouvements qui répondent à l’appel de la nouvelle évangélisation, ce souci est à la racine même de l’Action catholique, par exemple. Il y a des approches différentes : l’opposition faite entre les différentes sensibilités est dépassée Un mauvais procès est souvent fait aux chrétiens de fibre sociale quand on pense qu’ils n’ont pas ce souci. La « catho pride » n’est pas la seule évangélisation, toute mission suppose une certaine forme d’humilité.

Quelle place aura la prière lors de ces Etats Généraux ?

Les Etats Généraux ne sont pas un colloque, mais une rencontre. Se rassembler sans Dieu serait dommage, aussi la prière sera présente tout du long. Il y aura une nuit entière de prière, pour toutes les sensibilités. Les moines trappistes du Mont-des-Cats diront exceptionnellement l’office de la nuit avec nous. Un temps d’adoration sera animé par Jeunesse 2000, une louange avec la communauté de l’Emmanuel, et puis Taizé, le Chemin Neuf, Coexister, les sœurs cisterciennes bernardines de Saint André, le cœur orthodoxe de la paroisse Saint Nicolas de Lille… Nous terminerons ces journées par une célébration œcuménique avec le vice-président de la conférence des évêques de France et son homologue orthodoxe.

J’ose dire qu’au-delà des paroles, cette dimension de communion, ce moment de prière en commun sera un moment historique pour l’Eglise en France. Je crois qu’il n’y a pas d’engagement sans spirituel, et de spirituel sans engagement. La prière permet de croiser la dimension horizontale et verticale du christianisme.

(1) Pourquoi le christianisme fait scandale, éloge d’une contre culture, Editions du Seuil, septembre 2010

Source : Zenit

Pour en savoir plus et suivre l’évènement en temps réel : le blog des Etats Généraux du christianisme (sur La Vie.fr)

Elle court pour les Enfants du Mékong

Pourquoi courrez-vous ?

Des amis m’ont entraînée l’année dernière à participer aux 20 kilomètres, ce qui m’a demandé de nombreuses séances d’entraînement pour me mettre à niveau, car la barre me semblait haute. Finalement, mon corps a lâché le premier pendant la course et j’ai du finir les derniers 300 mètres… embarquée sur un zodiac, entourée de deux forts beaux garçons de la protection civile en mer, sur la Seine. Malgré ce passage sympatique, ce fut une immense déception. Je me suis promise de ne pas rester sur cet échec et de repasser avec plus de gloire la ligne l’année suivante. Mais j’avais tout de même besoin d’une motivation de choc pour m’y remettre. Le Défi du Mékong m’a donné envie de retenter l’expérience, de manière plus décontractée ! Ce qui me rassure, c’est que je sais que je ferai mieux que l’année dernière.

Quand à la collecte, je suis bluffée par la générosité de mes amis. Je ne pensais pas qu’ils me suivraient sur ce coup-là. Il a suffit que je créé une page de collecte, que j’envoie un mail à eux tous… et que j’attende. Je promets d’inscrire leur noms sur mon tee-shirt pour le jour J !

D’où est venue votre idée ?

J’ai un jour reçu un mail de l’association Enfants du Mékong, qui me connaît bien. Enfants du Mékong est pour moi plus qu’une association. C’est une page de ma vie. Derrière son doux nom qui sent bon l’Asie et ses mystères se cache une incroyable richesse humaine : des yeux sombres et rieurs, des cœurs fondants de joie, des misères humblement portées… ce sont les enfants et les familles soutenus par l’ONG ! Tout comme son équipe de bénévoles, j’ai senti le désir d’aller à leur rencontre. C’est pourquoi, je suis partie une année aux Philippines comme volontaire « bambou » en 2004. Cette joyeuse aventure, simple et quelque fois difficile, est donc la première raison qui m’a inspirée pour courir le fameux Défi du Mékong : continuer à servir l’Asie ! Car on a beau être marraine, il faut se faire violence de temps en temps pour écrire régulièrement à sa filleule. Voilà donc, me suis-je dit, une bonne occasion de compléter mes maigres efforts de fidélité avec ce bon vieux continent…

Quel lien voyez-vous entre évangélisation et humanitaire ?

Quand j’étais à Manille et ses environs, j’ai vite compris que j’étais regardée non seulement comme une volontaire, mais surtout comme une personne à valeur d’exemple. Les philippins sont de fervents catholiques, avec une foi très ancrée dans leur vie quotidienne. Cependant, ils commencent à se laisser influencer par les images que notre société occidentale leur envoie… et se profile à l’horizon une dégradation de la qualité de leur foi. Une volontaire européenne qui prie et qui croit en Dieu est donc le simple témoignage que j’ai pu leur donner. Essayer de les aimer malgré les moments où l’on n’est plus très en forme, être à leur écoute et tenter de passer un peu d’espoir… un petit pas vers l’Espérance.

Pour moi, l’humanitaire sans la foi, c’est un arbre sans fruit. C’est pas mal, mais ça ne suffit pas ! Or les Philippins ont un grand besoin de découvrir plus profondément la relation personnelle à Dieu, car personne ne leur en parle. Enfin, je n’ai pas dit grand chose, ce n’était pas mon travail, alors je me suis juste agenouillée…

Soutenez ma collecte ! 20km.aiderdonner.com/krabida
Aller, un petit dépaysement ! agnes.manille.free.fr

Cet été, bronzez-vous l’âme avec Holy Beach

Holy Beach est une semaine d’évangélisation de plage et de formation proposée pour les 18-30 ans par la pastorale des jeunes du diocèse de Nanterre, avec la participation de Mgr Nicolas Brouwet, évêque auxiliaire.

Les dates :

Holy Beach se déroulera en Bretagne sud, du dimanche 25 juillet 2010 au samedi 31 juillet 2010.

L’invitation :

Que tu t’appelles Pierre, Maxime, Antoine, Cédric, Clément, Guillaume, Arthur, Sébastien, Paul, Stéphane, Anthony ou Geoffroy ; Claire, Clémence, Carine, Anne, Sixtine, Isabelle, Jessica, Camille, Valentine, Virginie, Marie, Pauline, ou autrement…
Que tu habites Paris, Boulogne, ou Nanterre…
Que tu sois étudiant(e) ou jeune pro, entre 18 et 30 ans…
Que tu sois blond(e) ou brun(e)…

Qui que tu sois, et comme tu es, le staff de Holy Beach t’invite à aller t’inscrire sur www.holybeach.fr, pour profiter des 2 jours qu’il te reste avant la deadline du 30 juin !

« N’ayez pas peur ! Ayez le courage de vivre l’évangile et l’audace de le proclamer. Pour cela, je vous encourage à avoir les mots qu’il faut pour annoncer Dieu autour de vous », Benoît XVI.

Apprends à témoigner de ta confiance en Dieu : une semaine avec Mgr Nicolas Brouwet, des formations le matin, la plage l’après-midi…

Apprends à témoigner de ta confiance en Dieu : le staff de Holy Beach s’occupe de tout ; pour nous rejoindre, tu n’as plus qu’à faire quelques clics sur www.holybeach.fr.

Apprends à témoigner de ta confiance en Dieu : il reste encore des places, alors profites-en, invite tes potes et venez rejoindre tous les jeunes bacheliers, étudiants, ou jeunes pros qui sont déjà inscrits à Holy Beach !

« Portez la Bonne Nouvelle aux jeunes de votre âge et aussi aux autres. Témoignez de Dieu, car, en tant que jeunes, vous faites pleinement partie de la communauté catholique en vertu de votre baptême et en raison de la commune profession de foi (cf. Eph 4, 5). L’Église vous fait confiance, je tiens à vous le dire ! » C’est le message qu’a adressé Benoît XVI à tous les jeunes de France, lors de sa visite à Paris en septembre 2008.

Evangéliser : « si nous ne le faisons pas, qui le fera ? »

Actuellement et jusqu’au 4 juillet, se déroule la semaine missionnaire de la fraternité d’Adveniat à Ermont (diocèse de Pontoise). Ils sont originaires de tout le 95 et en invitent d’autres à les aider (possibilité de les rejoindre en route !). La responsable missions, Camille Gérard, a donné une interview que nous reprenons ici avec leur aimable autorisation.

Camille, vous êtes responsable de la mission cette année. Pourquoi évangéliser ?

Nous le savons, nous sommes «le sel de la terre», «la lumière du monde». Nous désirons suivre les pas de Jésus, vivre en chrétien et donc vivre dans la charité, l’accueil, le partage. Fort de sa foi, le chrétien est heureux, il est dans la joie de l’Amour sans limite de Dieu. Mais quelle est cette joie si elle n’est pas partagée ?

Chez Adveniat, nous sommes des jeunes, de parcours différents, de milieux différents. Certains sont issus de famille chrétienne, d’autres ont accompli leur cheminement seuls, d’autres ont découvert Jésus il y a peu. Nous avons nos vies, et elles ne sont pas irréprochables. Seulement, Dieu en fait partie et c’est pour Lui que nous voulons changer nos vies, changer notre monde. Nous voulons éduquer nos yeux et notre cœur au non-jugement, éduquer nos yeux et notre cœur à voir en chaque personne le visage de Jésus. Voir le visage de Jésus en toute autre personne nous pousse à lui faire connaître Celui qui peut le sauver et Celui qui l’aime plus que tout. Voilà pourquoi, encouragés par la prière, nous allons dans la rue pour parler à nos frères, nous qui avons «revêtu le Christ» par notre baptême comme le dit Saint Paul dans sa lettre aux Galates.

L’annoncer ! Oui, ce n’est pas toujours évident, il y a déjà nos familles, notre travail, nos amis. Et pourtant est-ce suffisant ? Qui ira annoncer Jésus à ceux qui n’ont aucun chrétien autour d’eux ? Qui ira annoncer Jésus à ceux qui sont seuls ? Qui ira annoncer Jésus à ceux qui ont une autre confession ?

« Qui regarde vers Lui resplendira » permet de faire découvrir à ceux qui ne connaissent pas Dieu ou s’en sont éloignés un Dieu qui s’intéresse à eux, un Dieu qui aime, un Dieu qui écoute, un Dieu qui a une confiance absolue en chacun de nous, un Dieu qui est le Dieu de tous.

Source : d’après le site du diocèse de Pontoise

Pour en savoir plus : le site d’Adveniat

Voir aussi : le profil Facebook « Martine à Adveniat »

Lire aussi : le témoignage de Clotilde sur Facebook : « en évangélisant, j’ai reçu le centuple »

Frère Jean-Claude : « Evangéliser, c’est ce que j’ai toujours désiré le plus dans ma vie »

Le témoignage de Frère Jean-Claude, cofondateur de la communauté de l’Agneau, qui a participé à la mission Adveniat 2009.

Frère Jean-Claude, co-fondateur de la Communauté de l'Agneau, sur les marches de l'église d'Enghien

Frère Jean-Claude, co-fondateur de la Communauté de l'Agneau, sur les marches de l'église d'Enghien

Bien évidemment ce qui m’a le plus marqué dans cette mission d’Enghien-les-Bains ça a été l’évangélisation !
Oui ! Évangéliser ! C’est ce que j’ai toujours désiré le plus dans ma vie. Partager la bonne nouvelle à tous, absolument tous ! Or dans la grande crise qui a frappé l’église et se manifestait déjà dans ma première formation, c’était un soupçon et un doute touchant Jésus lui-même : son historicité, sa divinité, ses miracles, sa résurrection et même sa mort ! Et puis le grand slogan, qui nous venait des marxistes, c’était : « Faisons un monde juste, mettons les hommes debout et de lui-même l’Évangile jaillira ! » Et l’évangélisation était remise à demain ! Et pendant ce temps les églises se vidaient et on se demandait pourquoi ?
Évangéliser c’est annoncer Jésus, son royaume, son bonheur, son amitié, l’amour fou de son père pour chacune de ses créatures ! Pour cela il faut connaître et aimer Jésus, ne faire qu’un avec Lui. Puis Le laisser, Lui, mener les affaires. Et c’est précisément ce que nous avons fait pendant la mission d’Enghien-les-Bains. De longs moments dans la liturgie et l’adoration de jour et de nuit. Le grand contact avec Jésus. Recherchant son amitié, son intimité. Puis nous sortions dans les rues, avec les T-shirts annonçant Jésus, nous efforçant de le laisser Lui, Jésus, agir au milieu de nos peurs et de nos inquiétudes rencontrant et nous adressant à ceux que nous croisions. Petites sœurs, et petits frères de l’agneau privilégiaient les rencontres à l’occasion de la mendicité du pain.

Retrouvez de nombreux témoignages (rencontres poignantes) sur le site d’Adveniat ou en cliquant ici.

Plus d’infos sur la Communauté de l’Agneau.

Fr. Humbrecht : « La foi naît d’une annonce explicite de l’Evangile »

Fr. Thierry-Dominique Humbrecht, o p

Fr. Thierry-Dominique Humbrecht, o p

Fr. Thierry-Dominique Humbrecht est religieux dominicain, docteur en philosophie, du couvent de Bordeaux.  Son dernier ouvrage paru est Lire saint Thomas d’Aquin (nouvelle édition), Ellipses, déc. 2009. Pour lui, l’évangélisation est une urgence, car la foi se transmet et s’enseigne. Un entretien sans concession publié dans le numéro du 10 avril de l’Homme Nouveau, que nous republions ici.

Jean-Baptiste Maillard : En 2006, vous avez écrit un livre intitulé « L’avenir des vocations ». Quel était votre constat ?

Fr. Thierry-Dominique Humbrecht : Que l’on n’osait pas en parler en public, ou sous cape, ou avec trop peu de profondeur et même de courage. Il fallait libérer le discours et, à travers lui, l’analyse des causes, des effets, des problèmes et des solutions.

J.-B. M. : Ce constat a-t-il changé depuis ?

T.-D. H. : Trop peu ! Tout le monde a la trouille : les clercs de ce qui va arriver dans les prochaines années, les laïcs de ce que cela pourrait exiger d’eux. Il y a aussi des résistances, comme l’introduction d’une théologie où le rôle du prêtre est modifié en profondeur, relativisé quant à son pouvoir sacramentel d’agir « dans la personne du Christ », au profit d’une fonction d’animation. Ce qui prélude au remplacement des prêtres par des laïcs. Ce n’est alors plus le sacerdoce catholique.

J.-B. M. : « La foi s’enseigne », disiez-vous : est-ce toujours vrai ?

T.-D. H. : La foi se transmet et s’enseigne. La foi ne se réduit pas à l’expérience qu’on a d’elle. Elle nous est commune, elle n’est pas seulement individuelle, elle se reçoit du Christ, de l’Église, se professe dans le Credo.

J.-B. M. : Comment naît la foi ?

T.-D. H. : D’une annonce explicite de l’Évangile, de la célébration de la liturgie, de la vie sacramentelle, de la charité théologale vécue dans l’Église. Comme depuis le mandat de Jésus à ses Apôtres. À cela s’ajoute la vie chrétienne en famille et la relance de l’école catholique, les deux en péril grave.

J.-B. M. : Quels sont les symptômes d’une crise de la foi ?

T.-D. H. : L’apostasie silencieuse dont parlait Jean-Paul II. On est passé en quarante ans, en France, de 30 à 3% de pratiquants réguliers. En outre, les chrétiens se sont laissés intimider par le laïcisme. Ils n’osent plus vivre en chrétiens dans la sphère publique. La culture a changé de bord, les médias distillent un certain anti-catholicisme, et nous avons laissé la culture chrétienne tirer sa révérence. On parle aujourd’hui d’une « exculturation » des catholiques. Il faut privilégier les métiers de transmission de la culture (professeurs, chercheurs, éducateurs, journalistes, écrivains, artistes), plutôt que ceux seulement lucratifs. Je dis cela pour les garçons, pas seulement pour les filles !

J.-B. M. : Comment y remédier ?

T.-D. H. : La fidélité à l’Église, la prière instante, la formation catéchétique personnelle (lisons le Catéchisme de l’Église Catholique en entier !), un zeste de culture tout court, et l’évangélisation.

J.-B. M. : Que pensez-vous du débat sur la visibilité de l’Église et l’évangélisation ?

T.-D. H. : Dans un monde post-chrétien, rendons l’Église visible. Finissons-en avec la clandestinité.

J.-B. M. : Que diriez-vous à un jeune qui se pose la question de la vocation à la prêtrise ?

T.-D. H. : Aimes-tu le Christ au point de lui donner ta vie, renonçant à la vie de tout le monde, celle que tes parents et tes amis (même chrétiens…) rêvent pour toi ? Aimes-tu l’Église au point de faire ton « métier » de la servir ? Aimes-tu les âmes, que tu veuilles passer ta vie à chercher à les sauver ? Tout cela, au lieu d’une vie chrétienne mariée, celle d’un laïc dont le métier restera profane pendant un demi-siècle, quoi qu’on en dise ? Considérons l’agenda d’une vie.

J.-B. M. : Que pouvez-vous nous dire de votre vie de prêtre ?

T.-D. H. : Comme prêtre, tout tient dans la messe et dans la confession. Comme religieux dominicain, dans la consécration, la vie contemplative, la vie commune, le travail de la théologie et la prédication doctrinale.

J.-B. M. : Avez-vous un souvenir marquant ?

T.-D. H. : Une confession est toujours marquante. Comme me le disait un magistrat, nous, prêtres, avons face à nous un pénitent qui se repent, alors que les juges ont un coupable qui se débat !

J.-B. M. : Les vocations naissent des familles chrétiennes : que faut-il, selon vous, pour être une famille vraiment chrétienne ?

T.-D. H. : Prier, si possible ensemble ; montrer Jésus par des choses à voir, des gestes, une transmission, une parole. C’est simple d’empêcher les enfants de se poser la question d’une vocation consacrée : n’en parler jamais, les enfouir sous les priorités matérialistes, l’ambition, la mondanité et le sexe. L’année du prêtre est une bénédiction pour nos esprits rouillés.

J.-B. M. : Pensez-vous que l’Église de France a réellement emboîté le pas d’une nouvelle évangélisation ?

T.-D. H. : Oui, mais avec beaucoup de retard. Paul VI l’a lancée, en 1975, et Jean-Paul II lui a donné son nom en 1979. Trente ans pour se bouger, c’est deux générations perdues de trop. Les initiatives apostoliques les plus originales sont venues des mouvements spirituels récents plus que des institutions assises et financées.

J.-B. M. : Que manque-t-il à l’Église de France pour évangéliser davantage ?

T.-D. H. : Pour les nouveaux évangélisateurs, une formation spirituelle et théologique. Nous Français, gens de culture, restons anti-intellectualistes pour les choses de la foi, et donc des sous-doués du message, avec une fausse opposition entre intellectuel et spirituel. Manque la conviction d’avoir à s’y mettre de façon continue. Ce courage change une vie.

J.-B. M. : L’évangélisation est-elle un sujet tabou au point qu’on entend encore peu ce terme, au profit de la mission ?

T.-D. H. : La mission est un terme équivalent, dès qu’il s’agit d’être envoyé pour prêcher l’Évangile. Ce qui ne l’est pas, c’est « le levain dans la pâte », le mutisme, le soi-disant exemple qui prétend suffire à la transmission, le dialogue où l’on ne dit rien de constructif. Avec cette chape de silence, on a déchristianisé la France, au moment où, au contraire, sous la pression des idées les plus corrosives, il fallait d’un côté, affronter et, de l’autre, annoncer, dire au nom du Christ. La foi s’annonce ou meurt.

J.-B. M. : Réfléchissons-nous assez aux cibles de notre évangélisation et à la façon dont nous pouvons les toucher ?

T.-D. H. : Pas assez quand on en reste aux schémas mort-nés des années 60. Trop quand on se focalise sur les instruments et non sur la vérité du message, ni sur la vérité de la vie du témoin. Primauté du spirituel ! Il faire tout ce que l’on peut, le faire bien et avec les instruments intellectuels, spirituels et aussi techniques les plus affûtés. Mais la seule vraie question est : qui s’y met ?

Comment évangéliser à la fac ?

Tee-shirt Jesus first in my life

C’est la question du mois, envoyée par Béatrice :

« J’ai 19 ans et j’aimerais beaucoup évangéliser ; en septembre je serai étudiante et  je rentre à l’université. Il n’y aura pas beaucoup de catholiques, alors j’en profiterai pour évangéliser. Mais je suis timide et je ne sais pas comment m’y prendre. Est-ce que j’aborde immédiatement les étudiants en leur disant que je suis catholique, etc. ? Ou je m’habille de telle façon qu’on remarque que suis catho, avec un chapelet autour du poignet ? Comment je peux faire concrètement ? Car j’ai envie de commencer dès le premier jour de la rentrée, car si j’attends je n’évangéliserai pas. »

Notre réponse :

Bravo pour ton désir d’annoncer le Christ. Le mieux, pour apprendre à évangéliser, est de faire un « stage » d’évangélisation avec d’autres jeunes, sur le terrain. Il y a par exemple le Festival Anuncio (19 – 20 août), ou encore l’évangélisation de plages avec la Communauté de Béatitudes (10 – 25 juillet, regarde là). Dans ces camps de jeunes, on est formé à évangéliser : tu apprendras les « bases » de l’évangélisation, tu la pratiqueras en vrai. Forte de cette expérience – qui est aussi une expérience d’Eglise – à ton retour là où Dieu t’a placée, tu arriveras mieux à annoncer son nom, que ce soit à la fac auprès de tes copains mais aussi dans ton entourage plus ou moins proche, auprès de ceux que tu rencontres… Tu peux aussi commencer dès maintenant.

Maintenant, pour répondre plus concrètement à ta question.

  1. Il faut essayer d’avoir un témoignage cohérent entre ce que tu vis et le message annoncé. Pour le vivre, il faut que tu aimes tout azimut.
  2. Effectivement, une médaille bien visible (sans provoquer) peut aider, mais aussi par tes prises de position, en hésitant pas à rendre compte de l’espérance qui est en toi, avec douceur et respect (Cf 1, Pierre 3-15)
  3. Pour annoncer, c’est très simple, il s’agit d’ouvrir les yeux pour repérer les occasions de dire que tu es catho, et plus important encore, que tu as la foi et que tu aimes le Seigneur. C’est le témoignage de ta relation avec Jésus. C’est beaucoup plus important à donner qu’un débat qui peut être sans fin, tu dois le faire passer en priorité.
  4. Sois attentive aux « feux verts », c’est-à-dire quand tes perches sont accueillies favorablement. C’est peut-être le moment pour cette personne de faire un pas de plus, de venir à un groupe de prière, par exemple ? Si le feu est rouge, attend encore pour aller plus loin, laisse toujours l’autre libre et donne-lui du temps.
  5. Prie le Seigneur de te donner des occasions et tu verras qu’elles ne tarderont pas : une conversation entre potes sur la sexualité ou un sujet de société, une sortie qui ne tourne pas comme tu l’espérais, une discussion en tête à tête avec une copine sur sa life qui part en vrille, ou des opportunités comme la Toussaint, Noël, Pâques… Par exemple, si on te demande « que fais-tu à Noël ? », tu peux répondre « je vais la messe de minuit, c’est hyper beau, on fête la naissance de Jésus… » et proposer de t’accompagner avec des amis sympas. Laisse ensuite le Seigneur agir.
  6. Un autre point : évite si tu peux de parler politique, c’est le meilleur moyen de te fâcher avec certains copains ou de les agacer inutilement
  7. Sois toi-même, ne leur dit pas ce qu’ils veulent entendre, mais annonce-leur que Jésus veut les sauver, qu’Il les aime chacun infiniment plus que n’importe qui d’autre (c’est ce qu’on appelle le « kérygme », cf Jn 3,16). Dis-leur personnellement, droit dans les yeux, avec douceur. Demande à l’Esprit Saint de t’éclairer, parle-leur avec tout ton cœur. Dieu fera le reste. Bonne mission !

Vous aussi posez-nous votre question en nous l’envoyant sur anuncioblog@gmail.com.

Evangéliser la culture ?

Culture

Comment peut-on évangéliser la culture, ou plutôt les cultures ? La réponse est donnée dans la fantastique exhortation apostolique de Paul VI sur l’évangélisation dans le monde moderne, Evangelii Nuntiandi, au numéro 20. Avec à la clef, la nécessité de proclamer la Bonne Nouvelle du salut.

Evangélisation des cultures

20. Nous pourrions exprimer tout cela en disant : il importe d’évangéliser — non pas de façon décorative, comme par un vernis superficiel, mais de façon vitale, en profondeur et jusque dans leurs racines — la culture et les cultures de l’homme, dans le sens riche et large que ces termes ont dans Gaudium et spes(1), partant toujours de la personne et revenant toujours aux rapports des personnes entre elles et avec Dieu.

L’Evangile, et donc l’évangélisation, ne s’identifient certes pas avec la culture, et sont indépendants à l’égard de toutes les cultures. Et pourtant le Règne que l’Evangile annonce est vécu par des hommes profondément liés à une culture, et la construction du Royaume ne peut pas ne pas emprunter des éléments de la culture et des cultures humaines. Indépendants à l’égard des cultures, Evangile et évangélisation ne sont pas nécessairement incompatibles avec elles, mais capables de les imprégner toutes sans s’asservir à aucune.

La rupture entre Evangile et culture est sans doute le drame de notre époque, comme ce fut aussi celui d’autres époques. Aussi faut-il faire tous les efforts en vue d’une généreuse évangélisation de la culture, plus exactement des cultures. Elles doivent être régénérées par l’impact de la Bonne Nouvelle. Mais cet impact ne se produira pas si la Bonne Nouvelle n’est pas proclamée.

(1) Cf. n. 53 : AAS 58 (1966), p 1075.

Source : Evangelii Nuntiandi

Evangéliser les musulmans, selon Charles de Foucauld

Bienheureux Charles de Foucauld

Bienheureux Charles de Foucauld

Voici une lettre de Charles de Foucauld adressée en 1907 à René Bazin, de l’Académie française. Parlant du risque d’un empire africain musulman indépendant, il explique comment pratiquer l’évangélisation des musulmans dans ces pays : « tendrement, discrètement, par persuasion, bon exemple, bonne éducation, instruction, grâce à une prise de contact étroite et affectueuse, oeuvre surtout de laïcs français qui peuvent être bien plus nombreux que les prêtres et prendre un contact plus intime. » Extrait.

« Ma pensée est que si, petit à petit, doucement, les musulmans de notre empire colonial du nord de l’Afrique ne se convertissent pas, il se produira un mouvement nationaliste analogue à celui de la Turquie : une élite intellectuelle se formera dans les grandes villes, instruite à la française, sans avoir l’esprit ni le cœur français, élite qui aura perdu toute foi islamique, mais qui en gardera l’étiquette pour pouvoir par elle influencer les masses ; d’autre part, la masse des nomades et des campagnards restera ignorante, éloignée de nous, fermement mahométane, portée à la haine et au mépris des Français par sa religion, par ses marabouts, par les contacts qu’elle a avec les Français (représentants de l’autorité, colons, commerçants), contacts qui trop souvent ne sont pas propres à nous faire aimer d’elle. Le sentiment national ou barbaresque s’exaltera dans l’élite instruite : quand elle en trouvera l’occasion, par exemple lors de difficultés de la France au dedans ou au dehors, elle se servira de l’islam comme d’un levier pour soulever la masse ignorante, et cherchera à créer un empire africain musulman indépendant.
L’empire Nord-Ouest-Africain de la France, Algérie, Maroc, Tunisie, Afrique occidentale française, etc., a 30 millions d’habitants ; il en aura, grâce à la paix, le double dans cinquante ans. Il sera alors en plein progrès matériel, riche, sillonné de chemins de fer, peuplé d’habitants rompus au maniement de nos armes, dont l’élite aura reçu l’instruction dans nos écoles. Si nous n’avons pas su faire des Français de ces peuples, ils nous chasseront. Le seul moyen qu’ils deviennent Français est qu’ils deviennent chrétiens.
Il ne s’agit pas de les convertir en un jour ni par force mais tendrement, discrètement, par persuasion, bon exemple, bonne éducation, instruction, grâce à une prise de contact étroite et affectueuse, oeuvre surtout de laïcs français qui peuvent être bien plus nombreux que les prêtres et prendre un contact plus intime.

Des musulmans peuvent-ils être vraiment français ? Exceptionnellement, oui. D’une manière générale, non. Plusieurs dogmes fondamentaux musulmans s’y opposent ; avec certains il y a des accommodements ; avec l’un, celui du medhi, il n’y en a pas : tout musulman, (je ne parle pas des libre-penseurs qui ont perdu la foi), croit qu’à l’approche du jugement dernier le medhi surviendra, déclarera la guerre sainte, et établira l’islam par toute la terre, après avoir exterminé ou subjugué tous les non musulmans. Dans cette foi, le musulman regarde l’islam comme sa vraie patrie et les peuples non musulmans comme destinés à être tôt ou tard subjugués par lui musulman ou ses descendants ; s’il est soumis à une nation non musulmane, c’est une épreuve passagère ; sa foi l’assure qu’il en sortira et triomphera à son tour de ceux auxquels il est maintenant assujetti ; la sagesse l’engage à subir avec calme son épreuve;  » l’oiseau pris au piège qui se débat perd ses plumes et se casse les ailes ; s’il se tient tranquille, il se trouve intact le jour de la libération « , disent-ils ; ils peuvent préférer telle nation à une autre, aimer mieux être soumis aux Français qu’aux Allemands, parce qu’ils savent les premiers plus doux ; ils peuvent être attachés à tel ou tel Français, comme on est attaché à un ami étranger; ils peuvent se battre avec un grand courage pour la France, par sentiment d’honneur, caractère guerrier, esprit de corps, fidélité à la parole, comme les militaires de fortune des XVIe et XVIIe siècles mais, d’une façon générale, sauf exception, tant qu’ils seront musulmans, ils ne seront pas Français, ils attendront plus ou moins patiemment le jour du medhi, en lequel ils soumettront la France.

De là vient que nos Algériens musulmans sont si peu empressés à demander la nationalité française : comment demander à faire partie d’un peuple étranger qu’on sait devoir être infailliblement vaincu et subjugué par le peuple auquel on appartient soi-même ? Ce changement de nationalité implique vraiment une sorte d’apostasie, un renoncement à la foi du medhi… »

Charles de Foucauld

(Merci à JM)

Wilfrid d’Angleville : « Quelle joie d’annoncer le Christ ! »

Wilfrid

Alors que le curé de la paroisse de la Trinité, le Père Jacques Benoit-Gonnin, vient d’être nommé évêque de Beauvais, nous publions un entretien avec Wilfrid d’Angleville, responsable des nocturnes de la chapelle Saint Rita, qui dépend de cette paroisse, sur la question de l’évangélisation de rue. Un entretien paru sous une version plus réduite dans les pages locales du journal L’1visible.

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Sans Dieu, l’humanité perd de sa grandeur et de sa beauté

« Celui qui prétend substituer sa propre autonomie à Dieu, perd sa vie car il refuse celui qui l’a créé et mis sur la voie de l’achèvement définitif et glorieux selon son projet de salut ». Ces paroles prononcées par le cardinal secrétaire d’Etat, Tarcisio Bertone, sont une invitation aux membres du Conseil national de l’association des médecins catholiques italiens (AMCI) à réfléchir sur la crise morale qui tenaille la société moderne. Raison de plus pour apporter Dieu à l’humanité, par l’évangélisation.

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L’apostolat, une impétueuse nécessité

Voici un très beau texte sur l’évangélisation, reçu hier, dans lequel le Père Jean d’Elbée, ancien supérieur général de la Congrégation des Sacrés-Coeurs de Jésus et de Marie (Picpus), souligne que « l’apostolat extérieur des laïcs n’est pas une chose facultative, un luxe, mais une obligation, une impétueuse nécessité ».

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Evolution ou création, faut-il choisir ?

Genèse - main de Dieu

A l’occasion du 10ème colloque de Résurrection sur le thème « Evolution ou création, faut-il choisir ? », nous avons interrogé le Père Michel Gitton, directeur de la revue. Il nous explique pourquoi débattre sur ce thème participe à l’évangélisation de nos contemporains en quête de sens à leur vie.

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Unis pour évangéliser ?

L’exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi du pape Paul VI sur l’évangélisation dans le monde moderne, souvent citée ces temps-ci par Benoît XVI, précise au paragraphe 77 l’importance d’être unis pour évangéliser. Extrait.

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Il n’y a pas d’évangélisation sans annonce explicite

Pour continuer avec Evangelii Nuntiandi, le paragraphe 22 nous précise une des modalités pratiques de la mission : il n’y a pas d’évangélisation sans annonce explicite du kérygme. L’enfouissement de la foi et les initiatives qui l’encouragent plus ou moins consciemment se trouvent ici mis à mal par Paul VI.

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L’Eglise existe pour évangéliser !

Reprenons ensemble l’exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi du pape Paul VI sur l’évangélisation dans le monde moderne. Le paragraphe 14 rappelle clairement que l’Eglise existe pour évangéliser. Nous sommes en 1975…

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Le darwinisme est une théorie scientifique, pas une idéologie

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Le 12 février dernier était célébré le 200e anniversaire de la naissance du scientifique et observateur anglais Charles Darwin, auteur de « L’origine des espèces » et de la seconde théorie de l’évolution, après celle de Lamarck. Cet anniversaire a été une occasion de dialogue ouvert entre scientifiques et théologiens, permettant de concilier la vision de la foi avec celle de la science, souvent considérées à tort comme s’opposant.

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Peut-on évangéliser avec Facebook ?

Capture d'Anuncioblog sur Facebook

Facebook, Second Life, Youtube… qu’ont-ils à voir avec l’évangélisation ? Beaucoup, selon l’ingénieur Xavier Debanne qui souhaite que l’Eglise, pour marquer sa présence sur Internet, soit « promotrice d’une évangélisation interactive, menée par des chrétiens qui interagissent avec d’autres chrétiens et non chrétiens par e-mail, messageries instantanées, chat, blog, podcast, présence dans Second Life, etc. ». Un entretien de Zenit avec Xavier Debanne, expert en Eglise et Internet, intitulé Vers une évangélisation interactive.

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Benoît XVI affirme qu’il est urgent de témoigner de l’Evangile dans tous les milieux

Benoît XVI affirme « l’importance et l’urgence de témoigner de l’Evangile dans tous les milieux de la société ». Le pape s’est adressé en ces termes samedi dernier 22 novembre, lors d’une audience au diocèse italien d’Amalfi-Cava de Tirreni. L’urgence de l’évangélisation est en effet un priorité du Saint Père.

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L’Eglise dans dix ans : quelle unité pour quelles missions ?

Keyphas

Dans sa septième année d’existence, la revue trimestrielle de prospective catholique Kephas organise ses premières rencontres le samedi 29 novembre prochain, à Notre-Dame de Grâce de Passy (Paris XVIe). Le thème du colloque, « L’Eglise dans dix ans : quelle unité pour quelles missions ? », propose à tous de réfléchir à ce que Benoit XVI nommait la « réconciliation interne au sein de l’Eglise ». Comment ? Pourquoi ? Quels en sont les obstacles ? Les atouts ? Les enjeux ? Anuncioblog a interrogé le Père Bruno Le Pivain, Vicaire à la cathédrale d’Angers et directeur de la revue.

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Résurrection 2008 à la Sorbonne : « Du scandale de la Croix au scandale de l’Eglise »

Henri de Lubac

A l’occasion de l’année Saint Paul, qui a diffusé largement la foi chrétienne à travers tout le bassin méditerranéen, diverses manifestations sont prévues à Rome et dans le monde entier du 28 juin 2008 au 29 juin 2009. A Paris, la revue Résurrection organise une conférence à la Sorbonne le 3 décembre prochain sur le thème « Du scandale de la Croix au scandale de l’Eglise », une méditation paulinienne du cardinal de Lubac. Interview du Père Michel Gitton, l’un des organisateurs.

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Notre Dame de l’Autostop, priez pour nous !

Notre Dame de l'Autostop, priez pour nous !

Alexandre évangélise par le stop. Portrait d’un séminariste atypique dont nous avons été obligé de protéger l’anonymat. Il regrette en effet le manque de formation pratique à l’évangélisation, dans son séminaire. Un article paru initialement dans l‘Homme Nouveau, partenaire d’Anuncioblog.

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