Archives de l’auteur : Elisabeth Phillibert

Evangéliser par SMS ?

Moi, personnellement, cela ne me gêne pas que les gens écrivent comme ils veulent sur leur téléphone portable. Et tous les moyens (honnêtes) sont bons pour faire connaître le Christ. Mais je ne suis pas sûre qu’on fera passer habituellement la Bonne Nouvelle, en écrivant à ses copains : Gzu é 1mec simpa. En tout cas, cela demandera quelques explications.

Je ne suis pas en train de pendre le ton des vieux bonzes qui nous bassinent avec la fin de la culture, les dangers d’Internet et tout cela. Les chrétiens ont réussi à vivre et à transmettre leur foi au moment du naufrage de la culture antique, et ils en ont suscité une nouvelle. Pourquoi pas nous ? Mais pour cela, il faudra deux choses : que nous soyons suffisamment accrochés à notre amour de Jésus pour le mettre au premier plan et d’autre part que nous capables d’exprimer, avec les moyens du bord, notre foi dans des termes qui ne la réduisent pas à un slogan ou à une idéologie, mais qui en fassent au contraire ressortir la richesse et la beauté.

Le danger de nos moyens de communication rapides, c’est qu’ils sont faits pour réduire au minimum la forme au profit du message, lui-même ramené souvent à une information brute : telle heure, tel lieu, tel numéro de téléphone, etc… Notre message à nous, il n’est évidemment pas de ce type : faut entrer dans une certaine familiarité avec la manière de faire de Dieu, il s’agit de se laisser renouveler par lui. C’est pourquoi le langage ne peut être instrumentalisé jusqu’au bout, il doit devenir l’occasion pour la Parole de se dire, à travers des mots qui sont les miens, mais qui deviennent porteurs de plus.

Il y a des gens pour prétendre que la parole ne sert à rien, que les gens n’écoutent pas. C’est totalement faux. Il y a des paroles qu’on n’écoute pas, parce que c’est une manière de se raconter ou de se justifier, il y a en a d’autres qu’on écouterait jusque tard dans la nuit. Quand un cœur est possédé par Jésus, il y a quelque chose qui sort de lui, des phrases toutes simples qui traduisent une expérience et qui laissent transparaître la beauté d’un visage. J’ai connu un garçon qui avait eu pas mal de problèmes et qui avait été converti par un copain partageant la même galère que lui, or celui-ci lui avait appris à prier, en lui expliquant beaucoup de choses à propos du Seigneur Jésus, autour d’une image qu’ils avaient longuement regardés ensemble.

Pour que la parole, la mienne, la vôtre, ce soit cela, il faudra certes prier avant tout, mais il faudra aussi des mots, et un medium pour les porter. Alors bonne évangélisation !

Elisabeth PHILIBERT

Nous ne sommes pas des bêtes

Nous avons vu dans les kiosques cette semaine la couverture d’un magazine politique de grand tirage, auquel je ne ferai pas de publicité, et qui nous invitait à faire l’amour « comme les bêtes ». Je ne l’ai évidemment pas acheté et je n’ai aucune envie de le lire, mais je me dis que c’est quand même un comble qu’une publication émanant de la gauche éclairée avoue, avec une telle impudeur, où mène un humanisme sans Dieu. Jadis la confrontation avec le christianisme se déroulait sur un terrain plus civilisé et les avocats de la morale laïque ne voulaient pas être en reste par rapport aux curés en matière de valeurs. Mais ce temps apparemment est révolu.

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Dieu voilé ou Dieu dévoilé ?

Il y a eu un chrétien (je crois que c’est Olivier Clément) pour dire que les femmes d’aujourd’hui n’ont souvent le choix qu’entre le voile et l’impudeur : femmes voilées en Orient, femmes dévoilées en Occident, livrées dans les deux cas sans défense au désir du mâle. Il faut dire que nous y avons aussi notre part de responsabilité, nous les femmes … Mais c’est une autre histoire.

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Les valeurs sont en baisse

Je ne parle pas de la bourse, évidemment. Je parle de ces fameuses « valeurs », que certains persistent à chercher dans un christianisme vidé de toute dimension mystique : la tolérance, l’ouverture aux autres, le sens du devoir, la solidarité, l’optimisme, que sais-je encore ?

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Demander l’impossible

Je voudrais défendre cette idée, complètement à contre-courant, que seule l’exigence nous préserve d’être déçus. D’habitude, on nous invite, quand on est jeune, à limiter nos ambitions. N’en demandez pas trop à la vie, nous répètent les vieux barbons à longueur de temps, sans ça vous risquez d’être déçus ! Mais je n’ai pas du tout envie de leur sagesse, elle me parait la triste suite d’une vie, où, au contraire, on n’a pas visé assez haut ! Limiter ses désirs, ne travailler qu’à coup sûr, se contenter des joies et des plaisirs à la petite semaine, vous trouvez cela digne d’un cœur qui bat ? Moi pas.

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Ouverture ou fermeture, cela dépend de quel côté on regarde

Pour le non-croyant/non-pratiquant, les cathos sont des gens qui sont un peu emprisonnés, qui ont des convictions, des certitudes, des dogmes, qui leur bouchent l’horizon : il faut faire comme ci, il ne faut pas faire comme cela, voilà ce qu’il faut penser etc…

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