Benoît XVI en France : quelles réponses lui donnerons-nous ?

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Et si le véritable enjeu de la visite du pape en France n’était pas celui que nous croyons ?

La question n’est pas de savoir si Benoît XVI sera apprécié des Français… et des catholiques. Elle n’est pas non plus de savoir si les médias feront de son voyage en France un bon ou mauvais écho, si ses discours « passeront bien » ou si les autres confessions religieuses se sentiront parfaitement comprises dans un œcuménisme nécessaire – mais pas prioritaire. Bien entendu, la question n’est pas non plus de connaître l’interprétation des enseignements donnés par le pape par tel ou tel évêque ou tel homme politique, ni de discuter de la couleur des vêtements pontificaux (vous remarquerez, d’ailleurs, que les messes seront dites en français) ou encore de discourir de la beauté des lieux visités par le Saint Père – la beauté, qui, de toute façon, sert la vérité. Pas non plus de mieux appréhender le contexte de la laïcité bien que la compréhension de ce contexte est tout à fait nécessaire pour une annonce vivante de notre foi.

La question est tout autre. Elle concerne d’abord notre foi, justement : allons-nous chercher dans la visite du pape une occasion de prier, d’affermir notre foi, au delà de pures réflexions intellectuelles sur les valeurs morales du christianisme ? Je veux dire : allons-nous chercher l’occasion d’une rencontre personnelle avec le Christ ? Allons-nous chercher à nous entretenir personnellement avec notre sauveur, par exemple au cours d’une veillée d’adoration avec Jésus présent dans l’Eucharistie ? Chercherons-nous sinon un autre moment plus recueilli que les mouvements de foules pour essayer de comprendre ce qu’Il attend de chacun de nous, très pratiquement ? Allons-nous aussi nous décider – définitivement, si possible – à vouloir la sainteté de tout notre coeur, de toutes nos forces ? Allons-nous prendre des résolutions – de celles que l’on tient – pour mieux AIMER ? (Et pas seulement ceux qui nous plaisent).

Deuxièmement, sur le plan de notre mission : quel écho donnerons-nous, nous croyants, à l’appel de Benoît XVI s’il nous envoie – et il le fera sans doute – évangéliser nos contemporains comme l’a fait en son temps Jean-Paul II lors de sa première visite en France, il y a presque trente ans, en nous lançant ce vibrant appel : « France, fille aînée de l’Eglise, qu’as-tu fait des promesses de ton baptême ? ».

Quelle réponse donnerons-nous à Benoît XVI s’il nous demande d’évangéliser le monde de la culture – aux Bernardins ? – de la politique, de l’économie…, comme il vient de le faire en Sardaigne (lire ici), tout en nous conseillant de prier Marie, « Etoile de la nouvelle évangélisation », pour apporter le Christ à nos contemporains ?

La foi et l’évangélisation, tels sont les seuls véritables enjeux de la visite de Benoît XVI, pour nous, catholiques. Puissions-nous chercher dès maintenant de vraies réponses à ces deux questions !

Encore un mot...
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4 réflexions sur « Benoît XVI en France : quelles réponses lui donnerons-nous ? »

  1. Edmond Prochain

    Comme (presque) toujours, on peut parier sur le fait qu’il y aura un décalage entre la perception « médiatique » et la perception « immédiate » de cette visite.
    Vue à travers le filtre de la presse, elle sera probablement ce qu’on nous annonce : un grand rassemblement où tous les gestes et paroles donneront matière à commentaire et interprétation.
    Pour les participants « directs », au contraire, Benoît XVI lui-même semblera sans doute peu présent physiquement, et l’essentiel résidera alors dans les différentes manifestations organisées à l’occasion de sa venue. Evidemment, c’est là que se situe l’enjeu principal pour tout un chacun.
    Cet enjeu est spirituel, bien entendu, mais la présence du pape lui donne malgré tout une dimension qu’on ne peut pas (qu’on ne doit surtout pas !) éluder : il est aussi ecclésial.
    C’est de la vitalité qu’on saura tirer d’un tel rassemblement que dépend l’élan missionnaire qui doit en découler.

  2. Iconoclaste

    L’oecuménisme est non seulement nécessaire mais encore prioritaire !

    Arrêtons de ne regarder que notre nombril ! Nous avons besoin des autres et il nous faut cesser de penser que nous sommes les seuls à être les meilleurs !

    Avant de faire quoi que ce soit, nous devrions nous poser cette question : « Qu’aurait fait Jésus ? »

    Quant à notre « occasion de prier » parce que BXVI vient en France, honnêtement, l’argumentation est bien légère !

    Je n’attends pas la visite du pape en France pour prier près d’une heure trente par jour en récitant laudes et prière du soir, rosaire, te deum…

    Qu’il vienne ! Il sera accueilli ! Mais qu’il n’attende pas des Français qu’ils acceptent ses théories rétrogrades sur la laïcité… et sur sa vision de notre Eglise.

  3. esperedansles

    réponse à iconoclaste: comparaison n’est pas raison!
    « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » Certes nous ne sommes pas les meilleurs!…
    La seule comparaison souhaitable est de faire comme Jésus. Or avant ses grands choix comme de choisir ses apôtres, il passe la nuit à prier le Père. Donc avant , pendant et après la visite du pape, nous avons à prier pour pouvoir entendre et mettre en musique les paroles du successeur de Pierre, qui comme St Paul nous visite pour fortifier notre foi et nous exhorter à évangéliser. Il apportera non ses théories mais sa parole inspirée par l’Esprit-Saint . L’essentiel n’est pas la durée de notre prière mais d’offrir la disponibilité de notre coeur, comme Samuel: »Parle, Seigneur, ton serviteur écoute ».Le 1° oecuménisme est la charité.

  4. veri

    Bien sûr que je partage ton avis sur le fait qu’il ne faut pas attendre le pape pour prier, je ne suis pas parfait et il m’arrive parfois de m’endormir alors si la venue du pape peut me réveiller et me renouveler dans la prière, c’est une grâce.
    En revanche ton propos sur la laicité me semble un peu agressif. Le problème étant de savoir ce qui est vraiment rétrograde: « les théories du pape », que nous devrions plutôt appeler « l’enseignement constant de l’Eglise » sur la laicité, ou notre vision franco-française d’une religion qui ne doit surtout pas influencer autre chose que notre vie privée. (Car contrairement à ce qui semble une évidence pour les Français, la majorité des Catholiques du monde ne partage pas notre vision trés laiciste de la religion)
    Qu’y a t’il de plus privé, de plus intime que la relation dans un couple? Alors imaginons un homme marié qui, lorsqu’il quitte son épouse pour aller travailler, pour avoir une vie publique se comporterait comme s’il n’était plus engagé dans le mariage, comme s’il n’aimait pas son épouse?
    Or le Christ est bien plus que notre épouse, notre engagement envers Lui devrait être bien plus fort que celui vis à vis de nos proches. Et il faudrait que dans la vie de tous les jours nous fassions comme s’Il n’existait pas?
    Je suis Français moi aussi, et j’accepte sans aucun souci l’enseignement de l’église sur la distinction qui n’est pas séparation entre le domaine temporel et le domaine spirituel. Je l’accepte parce que le Christ l’a enseigné, je l’accepte parce que l’Eglise (épouse du christ) l’a toujours enseigné, et je l’accepte surtout parce qu’il en va de la cohérence de ma foi en la personne du Christ (et non en une vague philosophie catholique).

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