Les catholiques lyonnais mettent leur foi en lumière

Lyon - Fête des lumières

1 000 « missionnaires du 8 » décembre accueilleront quatre millions de visiteurs, à l’occasion de la Fête des lumières – une fête aux origines chrétiennes, voir ci-dessous – qui débute vendredi soir, à Lyon. C’est aussi l’occasion pour les Lyonnais d’évangéliser. Un formidable article de Bénévent Tosseri pour La Croix, que nous reprenons ici.

Emergeant de la foule compacte, six stands à l’effigie de la Vierge, le visage éclairé par la paisible lueur des lumignons, se dresseront ce soir dans les lieux névralgiques de Lyon, où débute la Fête des lumières.

De véritables tables d’orientation qui guideront les quatre millions de visiteurs attendus vers les églises, pour rappeler que la fête n’est pas qu’une vaste intervention artistique urbaine, mais un moment où toute une cité remercie Marie. Nom de code de l’opération, « MI8 », clin d’œil à la série télévisée Mission impossible.

D’autres y verront une référence au « Rien n’est impossible à Dieu » de saint Luc. Car si la Fête des lumières attire chaque année plus de monde, l’évangélisation prend également plus d’ampleur, jusqu’à former un précieux moment d’unité, ralliant paroisses et communautés nouvelles dans un même élan. Ils étaient 150 « missionnaires du 8 » (décembre) en 2004, ils seront 1 000 cette année.

100 000 cartes éditées cette année

Certaines paroisses installent un petit oratoire à la sortie d’une bouche de métro ; d’autres vont au-devant des gens en les accostant sur le parvis ; la plupart, une vingtaine de clochers en tout, laissent grandes ouvertes leurs portes où s’engouffrent les promeneurs s’extirpant de la cohue. Là les attendent les missionnaires, repérables à leur tee-shirt blanc, qui, comme Christophe, informaticien de 31 ans, veulent « témoigner, ensemble, de la foi qui (les) porte ».

Premier geste, apprécié par les badauds frigorifiés, une tisane fumante est offerte, accompagnée d’une petite carte rappelant les origines de la Fête des lumières. Inscrits au dos, le « Je vous salue Marie » et le « Notre Père ».

100 000 cartes ont été éditées cette année. La conversation peut ensuite s’engager, à partir de la figure de la Vierge, ou de l’une des deux cents paroles de saint Paul, apôtre de la Mission, tirée dans une corbeille, « au sort ou à la Providence », sourit Étienne Piquet-Gauthier, délégué épiscopal à la pastorale du tourisme.

Une formation de deux heures à l’évangélisation

« En fonction de l’attente sous-jacente, rarement formulée, que les gens laissent percevoir, on peut prier avec eux, ou les inviter à déposer une intention de prière », qui rejoindra en procession la basilique de Fourvière le 8 décembre au soir, témoigne Laure, 52 ans. « Il y a une très forte émotion qui se dégage de ces rencontres, poursuit cette missionnaire. Beaucoup prient sans même savoir qu’ils prient… Ensuite, à chacun de poursuivre son chemin, l’Esprit fait son travail. »

« Il n’est pas question de faire une évangélisation à coups de crucifix, explique Étienne Piquet-Gauthier, mais de se laisser porter par le vent spirituel qui souffle lors de cette fête au cours de laquelle les gens franchissent plus facilement que d’ordinaire les portes des églises. » Certains entrent par curiosité. D’autres un peu vindicatifs. Et beaucoup vivront là leur premier contact avec l’Église.

Pour s’y préparer, les missionnaires ont reçu, pour la première fois, une formation de deux heures, qui s’est achevée par une messe d’envoi et une catéchèse du cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon. Restera aux Lyonnais à participer de cet élan, en déposant aux rebords de leurs fenêtres des lumignons. Des milliers d’affiches ont été placardées dans les cages d’escalier pour les y encourager.

Source : La Croix

Origine de la fête des lumières

Les illuminations sont liées au culte de la Vierge Marie, dont la colline de Fourvière est le haut-lieu. Chapelle et basilique s’y sont succédées depuis le Moyen Age. Les Lyonnais y implorèrent le secours de Marie dans les calamités publiques et donnèrent une grande solennité à la fête de la naissance de la Vierge, le 8 septembre.

En 1852, on achevait à Lyon la reconstruction du clocher de la vieille chapelle de Fourvière. Au sommet de l’édifice, on avait placé une statue de la Vierge Marie en bronze doré. Elle devait être inaugurée le 8 septembre, mais une inondation dans l’atelier du fondeur retarda la cérémonie au 8 décembre, autre fête de la Vierge : tous les êtres humains, dit la foi catholique, sont marqués, à leur conception, du péché d’Adam. Pourtant les Chrétiens croient que Marie, qui a donné naissance à Jésus, a été préservée de la tache originelle. Ils célèbrent donc, le 8 décembre, l’Immaculée Conception de la Vierge Marie.

Ce jour-là, des feux d’artifice étaient prévus mais une pluie torrentielle s’abattit sur la ville. A la tombée de la nuit, le ciel s’éclaircit et la pluie s’arrêta. « Tout à coup, selon le récit d’un chroniqueur, apparaissent à quelques fenêtres inconnues des lignes de feu… La ville s’était embrasée en un instant. Bientôt, il ne restait plus, sur la vaste étendue des quais, des rues, des passages ignorés et des cours invisibles, aucune fenêtre obscure. Les petits marchands, les clochers, illuminaient leurs baraques, leurs voitures et jusqu’aux bordures des trottoirs… Quelques feux de Bengale s’allumèrent sur les toits de la chapelle de Fourvière, la statue de la Vierge apparaît et la grosse cloche de Saint-Jean, cet éloquent interprète des joies publiques, est lancée à toute volée. A huit heures, la population entière était dans la rue, circulant, paisible, joyeuse et attendrie. On se serrait la main sans se connaître, on chantait des cantiques, on applaudissait, on criait : “Vive Marie !” Les étrangers n’en revenaient pas de leur surprise, et les Lyonnais, tout remplis qu’ils étaient de cette fête improvisée, se demandaient comment, en un instant, une population de trois cent mille âmes avait pu être saisie de la même pensée ».

L’événement éphémère d’une nuit devint institution. On prépara avec soin les illuminations de 1853. Quant à celles de 1854, elles furent un triomphe, car elles coïncidaient avec la proclamation par le Pape, à Rome, du dogme de l’Immaculée Conception. Les Lyonnais avaient la fierté des précurseurs. Depuis, chaque année, le soir du 8 décembre, les Lyonnais illuminent leur ville pour la fête de l’Immaculée Conception. (Source : Cathédrale de Lyon).

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