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Les pétitions peuvent faire avancer l’évangélisation

Quelle surprise de trouver sur le blog d’Edmond Prochain ce qui ressemble fort à une attaque en règle contre les pétitions et leurs coreligionnaires. Si d’ordinaire je suis et demeure assez largement d’accord avec notre blagueur en verve, je suis ici très étonné de découvrir cette sortie, que j’ai peut-être, il est vrai, mal comprise.

Il n’empêche. Déjà, au billet précédent, Edmond Prochain s’attaquait – sans vraiment le faire – à Jean-Marc Nesme, député de Saône-et-Loire, accessoirement maire de Paray-le-Monial. Du coup, Raymond Parquet n’a pas pu s’empêcher de lui répondre avec force et arguments via le blog Poil au nez.com. Et voilà que maintenant, c’est au tour des pétitionnaires d’en prendre plein leur grade, sous prétexte que certains ratent parfois leur timing(!).

Nous avons d’abord dans ce billet une reprise assez réussie de la Cigale et la fourmi, la cigale ayant bien sûr le rôle du signataire invertébré non repenti. Puis une description du catholique qui signe une pétition comme étant un vulgaire mouton à plusieurs pattes (l’histoire ne dit pas combien) ; « il faut bien avouer, dit-il, que c’est une habitude assez répandue chez les grenouilles de bénitiers, d’aller croasser en groupe à coups de signatures sous des textes écrits par d’autres ». Ce n’est pas très très cool pour ceux qui prennent la peine, d’une manière générale, de mouiller officiellement leur chemise. Mais Edmond Prochain va plus loin : il suggère même que le « catho pétitionnaire » rejoigne la série pas toujours très flatteuse de Révélateur TV, avec le « catho excessif charismatique », le « catho distrait » et le « catho parano ». Pas très sympa non plus pour tous nos frères cosignataires des mouvements de masse online !

Et puis alors quoi ? Je ne vois pas où est le problème de signer multitude de pétitions. En l’espèce, on ne peut pas dire qu’on se bat trop sur les lois de bioéthique… Et puis il y a quand même un certain nombre de pétitions qui ont eu de beaux résultats, utiles pour prendre conscience et réfléchir sur des sujets de société, utiles pour faire entendre la voix des catholiques, utiles pour faire avancer les choses… Lorsqu’il y a derrière une sérieuse stratégie d’influence, avec un volet lobbying, le succès n’est pas loin d’être au rendez-vous, et la cause entendue. Je pense par exemple à la pétition du Lundi de Pentecôte (racontée dans le livre de Marc Baudriller, Les réseaux cathos), qui fut une grande réussite. Je pense aussi à celle de Nous voulons KTO, racontée dans ce même livre (Frigide Barjot en parle aussi dans ses Confessions d’une catho branchée, paru ces jours-ci chez Plon) : ces 150.000 signatures permirent de faire annuler une décision laïciste du CSA par le Conseil d’Etat, ouvrant la porte à l’obtention d’une fréquence sur la TNT… Je pense encore à d’autres plus récentes, sans un immense succès apparent mais avec de belles retombées en terme de communication, comme Benoît j’ai confiance en toi ou l’Appel à la Vérité. Toutes celles-ci ont, n’en doutons pas, joué un rôle pour l’annonce du Christ. Et pour le soutien fraternel.

Mais je me pose alors cette question : à force de crier au loup à propos des pétitions – qui c’est vrai, ‘dérangent’ les parlementaires – à force d’agiter le chiffon rouge quand on voit grimper le nombre de signatures sans pouvoir le contrôler, ne risque t-on pas de décourager tous ceux qui signent régulièrement et qui, ainsi, participent, à leur façon, même modeste, aux grands combats d’aujourd’hui ?