« Foudroyé » par la grâce

Dans une interview publiée dans un journal canadien, Mgr Frederick Dolan, vicaire régional de l’Opus Dei au Canada, raconte la découverte de sa vocation. Un témoignage du site de l’Opus Dei en France.

OTTAWA, Canada (Canadian Catholic News, par Deborah Gyapong, 6 janvier 2007) – Comme bien d’autres petits garcons catholiques, le vicaire de l’Opus Dei au Canada, Mgr Frederick Dolan, « jouait à la messe » pendant son enfance; mais il ne pensait pas devenir prêtre pour autant.

Tandis qu’il participait aux activités de l’Opus Dei pendant ses études secondaires, il fréquentait des filles « comme tout le monde à cet âge », pensant qu’il allait un jour se marier et fonder une famille, a-t-il affirmé dans l’interview qu’il nous a accordée.

Alors que Mgr Dolan étudiait à l’Université Columbia et résidait dans un centre de l’Opus Dei à Manhattan, le directeur du centre lui a demandé un jour s’il avait déjà envisagé le célibat apostolique comme vocation.

Après deux semaines de prière et de réflexion, le jeune étudiant lui a répondu : « Je ne perçois pas l’appel. »

Mais Dieu avait d’autres visées. Le 5 décembre 1975, Frederick Dolan est passé, comme saint Paul, par le « chemin de Damase ». Ce jour-là, il rédigeait un travail sur Les voyages de Gulliver et décida de faire une pause. Il tira des rayons de la bibliothèque du centre l’ouvrage Le grand divorce entre le ciel et la terre, de C. S. Lewis. Un ami lui avait parlé d’une scène du livre où il est question d’un homme dont l’ange-gardien, au-dessus d’une de ses épaules, est en pleine dispute avec un lézard au-dessus de l’autre épaule. L’étudiant repéra le passage immédiatement.

« Le Saint Esprit m’a foudroyé lorsque je lisais ces pages de C. S. Lewis », dit-il. Frederick Dolan a tout de suite vu deux voies s’ouvrir devant lui.

La voie de « numéraire », c’est-à-dire de membre de l’Opus Dei engagé au célibat pour la vie, qui s’annonçait « remplie de bonheur et de fécondité ».

L’autre voie, se marier et fonder une famille, lui paraissait tout aussi pratiquable. Cependant, il s’aperçut sur-le-champ que Dieu l’appelait au célibat.

Fred Dolan n’a jamais douté de son choix et est certain d’être tout à fait à sa place.

« Quand on donne carte blanche à l’Esprit Saint, c’est désormais lui qui est aux commandes, dit-il. On n’a qu’à boucler sa ceinture et à s’accrocher pour le voyage. »

Mgr Dolan ajoute que dans l’Opus Dei, grâce à une excellente orientation spirituelle et à l’importance accordée au sacrement du pardon, on reçoit le soutien voulu pour faire échec à tout doute ou conflit. « Avec cette aide, on arrive à mater la moindre escarmouche dès son apparition », affirme-t-il.

Né en 1952, Frederick Dolan a grandi à Bethesda, au Maryland (États-Unis). Il est l’aîné de six enfants. Dans sa famille, la foi avait une place importante. Son père allait à la messe tous les jours et sa mère est devenue catholique lorsqu’elle était adolescente. « J’ai connu l’Opus Dei quand j’avais 16 ans, juste au bon moment, par l’intermédiaire de mon meilleur ami », se souvient-il. Opus Dei signifie « œuvre de Dieu » en latin.

Dans l’Opus Dei, il a reçu les conseils voulus pour apprendre à mettre de l’ordre dans sa vie de prière, à étudier avec professionalisme et à « viser haut dans tout ce que je fais ».

Le pape Jean-Paul II l’a ordonné à la prêtrise en 1983 à Saint-Pierre de Rome. Dans les années 1980, le pape conférait parfois l’ordination à des candidats qui n’appartenaient pas au diocèse de Rome. Frederick Dolan était parmi les 76 prêtres ordonnés par lui cet année-là, avec 36 autres fidèles de l’Opus Dei.

Mgr Dolan a eu un autre contact unique avec Jean-Paul II, juste avant de quitter Rome en 1998 pour commencer à remplir ses fonctions de vicaire de l’Opus Dei au Canada. À l’époque, il vivait et travaillait depuis cinq ans au siège central de la prélature personnelle. Le prélat de l’Opus Dei lui avait demandé s’il serait disposé à aller au Canada et l’invita à prier sur la question avant de répondre.

« Je peux vous dire immédiatement que j’accepte », avait-il répondu.

Avant de partir pour le Canada, il a demandé de concélébrer la messe avec le pape dans sa chapelle privée. Ce janvier-là, l’horaire du pape étant particulièrement chargé notamment à cause d’un voyage à Cuba, les chances de voir son vœu exaucé étaient pratiquement nulles.

Mais deux jours avant de quitter Rome, il reçut un appel d’une religieuse lui disant de se présenter le lendemain à 6 h 30. « Vous devez avoir prié un saint très efficace », lui avait-elle dit.

« Effectivement », de répliquer Mgr Dolan, lui expliquant qu’il avait eu recours à l’intercession de saint Josémaria Escriva, qui a fondé l’Opus Dei en 1928.

« Voilà qui explique tout », répondit la religieuse.

Le prêtre se rendit à la chapelle privée du pape et revêtit dans la sacristie les vêtements liturgiques de mise, avec huit autres concélébrants. Le secrétaire du pape entra pour demander qui pouvait « célébrer la messe en latin d’une voix forte ».

Mgr Dolan leva immédiatement la main, pensant que tous les autres prêtres feraient de même, mais il était le seul ! Lorsqu’ils pénétrèrent dans la chapelle, qui loge une trentaine de personnes, le prêtre aperçut le pape agenouillé sur son prie-Dieu.

S’attendant toujours à ce que les autres prêtres montent à l’autel avec lui pour concélébrer, il fut étonné de voir qu’il était le seul à se joindre au Saint Père. « C’était comme dans un rêve. Il respirait la profondeur. »

En juin, l’Opus Dei a fêté ses 50 ans au Canada, et l’an prochain, Mgr Dolan célèbrera le 10e anniversaire de son arrivée au pays.

Le vicaire porte toujours son col romain. L’an dernier, il a accordé à Evan Solomon, de la télévision anglaise de Radio-Canada, une interview en pleine controverse sur le film Da Vinci Code. Dans la très modeste chambre à coucher de Mgr Dolan à Montréal, on a alors vu au petit écran sa garde-robe dégarnie, où pendaient tout au plus quelques chemises et pantalons noirs.

Il dit que par sa tenue cléricale, le prêtre communique un message à son entourage : « J’existe pour vous. Comment puis-je vous servir? »

« Et le message passe », ajoute-t-il en souriant. Que ce soit dans la rue ou d’autres endroits publics, on vient souvent le trouver pour lui confier des intentions de prière. De telle sorte qu’il se fait maintenant un devoir d’arriver à la gare au moins une heure avant le départ de son train ou de son avion, afin d’être accessible aux gens. « Si les prêtres passent inaperçus, rien ne va plus », conclut-il.

Source : Opusdei.fr

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