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Fr. Humbrecht : « La foi naît d’une annonce explicite de l’Evangile »

Fr. Thierry-Dominique Humbrecht, o p

Fr. Thierry-Dominique Humbrecht, o p

Fr. Thierry-Dominique Humbrecht est religieux dominicain, docteur en philosophie, du couvent de Bordeaux.  Son dernier ouvrage paru est Lire saint Thomas d’Aquin (nouvelle édition), Ellipses, déc. 2009. Pour lui, l’évangélisation est une urgence, car la foi se transmet et s’enseigne. Un entretien sans concession publié dans le numéro du 10 avril de l’Homme Nouveau, que nous republions ici.

Jean-Baptiste Maillard : En 2006, vous avez écrit un livre intitulé « L’avenir des vocations ». Quel était votre constat ?

Fr. Thierry-Dominique Humbrecht : Que l’on n’osait pas en parler en public, ou sous cape, ou avec trop peu de profondeur et même de courage. Il fallait libérer le discours et, à travers lui, l’analyse des causes, des effets, des problèmes et des solutions.

J.-B. M. : Ce constat a-t-il changé depuis ?

T.-D. H. : Trop peu ! Tout le monde a la trouille : les clercs de ce qui va arriver dans les prochaines années, les laïcs de ce que cela pourrait exiger d’eux. Il y a aussi des résistances, comme l’introduction d’une théologie où le rôle du prêtre est modifié en profondeur, relativisé quant à son pouvoir sacramentel d’agir « dans la personne du Christ », au profit d’une fonction d’animation. Ce qui prélude au remplacement des prêtres par des laïcs. Ce n’est alors plus le sacerdoce catholique.

J.-B. M. : « La foi s’enseigne », disiez-vous : est-ce toujours vrai ?

T.-D. H. : La foi se transmet et s’enseigne. La foi ne se réduit pas à l’expérience qu’on a d’elle. Elle nous est commune, elle n’est pas seulement individuelle, elle se reçoit du Christ, de l’Église, se professe dans le Credo.

J.-B. M. : Comment naît la foi ?

T.-D. H. : D’une annonce explicite de l’Évangile, de la célébration de la liturgie, de la vie sacramentelle, de la charité théologale vécue dans l’Église. Comme depuis le mandat de Jésus à ses Apôtres. À cela s’ajoute la vie chrétienne en famille et la relance de l’école catholique, les deux en péril grave.

J.-B. M. : Quels sont les symptômes d’une crise de la foi ?

T.-D. H. : L’apostasie silencieuse dont parlait Jean-Paul II. On est passé en quarante ans, en France, de 30 à 3% de pratiquants réguliers. En outre, les chrétiens se sont laissés intimider par le laïcisme. Ils n’osent plus vivre en chrétiens dans la sphère publique. La culture a changé de bord, les médias distillent un certain anti-catholicisme, et nous avons laissé la culture chrétienne tirer sa révérence. On parle aujourd’hui d’une « exculturation » des catholiques. Il faut privilégier les métiers de transmission de la culture (professeurs, chercheurs, éducateurs, journalistes, écrivains, artistes), plutôt que ceux seulement lucratifs. Je dis cela pour les garçons, pas seulement pour les filles !

J.-B. M. : Comment y remédier ?

T.-D. H. : La fidélité à l’Église, la prière instante, la formation catéchétique personnelle (lisons le Catéchisme de l’Église Catholique en entier !), un zeste de culture tout court, et l’évangélisation.

J.-B. M. : Que pensez-vous du débat sur la visibilité de l’Église et l’évangélisation ?

T.-D. H. : Dans un monde post-chrétien, rendons l’Église visible. Finissons-en avec la clandestinité.

J.-B. M. : Que diriez-vous à un jeune qui se pose la question de la vocation à la prêtrise ?

T.-D. H. : Aimes-tu le Christ au point de lui donner ta vie, renonçant à la vie de tout le monde, celle que tes parents et tes amis (même chrétiens…) rêvent pour toi ? Aimes-tu l’Église au point de faire ton « métier » de la servir ? Aimes-tu les âmes, que tu veuilles passer ta vie à chercher à les sauver ? Tout cela, au lieu d’une vie chrétienne mariée, celle d’un laïc dont le métier restera profane pendant un demi-siècle, quoi qu’on en dise ? Considérons l’agenda d’une vie.

J.-B. M. : Que pouvez-vous nous dire de votre vie de prêtre ?

T.-D. H. : Comme prêtre, tout tient dans la messe et dans la confession. Comme religieux dominicain, dans la consécration, la vie contemplative, la vie commune, le travail de la théologie et la prédication doctrinale.

J.-B. M. : Avez-vous un souvenir marquant ?

T.-D. H. : Une confession est toujours marquante. Comme me le disait un magistrat, nous, prêtres, avons face à nous un pénitent qui se repent, alors que les juges ont un coupable qui se débat !

J.-B. M. : Les vocations naissent des familles chrétiennes : que faut-il, selon vous, pour être une famille vraiment chrétienne ?

T.-D. H. : Prier, si possible ensemble ; montrer Jésus par des choses à voir, des gestes, une transmission, une parole. C’est simple d’empêcher les enfants de se poser la question d’une vocation consacrée : n’en parler jamais, les enfouir sous les priorités matérialistes, l’ambition, la mondanité et le sexe. L’année du prêtre est une bénédiction pour nos esprits rouillés.

J.-B. M. : Pensez-vous que l’Église de France a réellement emboîté le pas d’une nouvelle évangélisation ?

T.-D. H. : Oui, mais avec beaucoup de retard. Paul VI l’a lancée, en 1975, et Jean-Paul II lui a donné son nom en 1979. Trente ans pour se bouger, c’est deux générations perdues de trop. Les initiatives apostoliques les plus originales sont venues des mouvements spirituels récents plus que des institutions assises et financées.

J.-B. M. : Que manque-t-il à l’Église de France pour évangéliser davantage ?

T.-D. H. : Pour les nouveaux évangélisateurs, une formation spirituelle et théologique. Nous Français, gens de culture, restons anti-intellectualistes pour les choses de la foi, et donc des sous-doués du message, avec une fausse opposition entre intellectuel et spirituel. Manque la conviction d’avoir à s’y mettre de façon continue. Ce courage change une vie.

J.-B. M. : L’évangélisation est-elle un sujet tabou au point qu’on entend encore peu ce terme, au profit de la mission ?

T.-D. H. : La mission est un terme équivalent, dès qu’il s’agit d’être envoyé pour prêcher l’Évangile. Ce qui ne l’est pas, c’est « le levain dans la pâte », le mutisme, le soi-disant exemple qui prétend suffire à la transmission, le dialogue où l’on ne dit rien de constructif. Avec cette chape de silence, on a déchristianisé la France, au moment où, au contraire, sous la pression des idées les plus corrosives, il fallait d’un côté, affronter et, de l’autre, annoncer, dire au nom du Christ. La foi s’annonce ou meurt.

J.-B. M. : Réfléchissons-nous assez aux cibles de notre évangélisation et à la façon dont nous pouvons les toucher ?

T.-D. H. : Pas assez quand on en reste aux schémas mort-nés des années 60. Trop quand on se focalise sur les instruments et non sur la vérité du message, ni sur la vérité de la vie du témoin. Primauté du spirituel ! Il faire tout ce que l’on peut, le faire bien et avec les instruments intellectuels, spirituels et aussi techniques les plus affûtés. Mais la seule vraie question est : qui s’y met ?

Glorious, ça pulse !

Glorious en concert à Meaux

Glorious, ça pulse ! Cinq ans après leur premier concert à Meaux et trois albums plus tard, le groupe mythique revient donner un concert* à Meaux (77) dans la cour de la Cité épiscopale. Ils présenteront leur 5ème album.

D’autres concerts sont prévus à Mercurol (26) le 15 mai, à Beauvais le 22 mai, à Melle le 23 mai, à Vourles le 5 juin, ou encore à Davezieux (07) le 12 juin…

Glorious continue sur la lancée du Lyon Centre (les jeudis soirs à 20h) avec un autre « centre » ouvert à Albi sur le même concept (voir ce reportage sur Youtube), d’autres villes étant sur les rangs.

Le  1er mai, ils ont réuni 1.000 personnes à Dijon. Ils sont passés également sur Canal + (voir ici). Actuellement en cours, la préparation d’un DVD avec un enregistrement live le 18 mai à Lyon Centre et ce nouvel album bientôt dans les bacs !

L’évangélisation des jeunes n’attend plus !

* à 25 min de Paris via la gare de l’Est – réservations sur gloriousmeaux@gmail.com  – 8€ en pré-vente, 12€ sur place – tarif groupes ou familles

Anuncio on fire !

Il ne reste que 4 places pour la mission Anuncio au festival de Cannes, du 12 au 16 mai prochains, avec une quarantaine de jeunes ! (Inscriptions ici).

Demain soir, tous ceux qui sont intéressés par le festival qui a lieu du 20 au 28 août sont invités à la Barbec’Party Anuncio à Paris, au jardin de l’église Saint Séverin, 20h précises. C’est ‘Open-potes, ça va envoyer de la brochette ! », précise l’invitation.

Anuncio, c’est aussi une école d’évangélisation qui ouvre l’an prochain à Madrid dans l’optique des JMJ.

Un scoop : cette année la messe de clôture du festival, sur la butte Montmartre, sera présidée par le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la conférence des évêques de France.

Pour en savoir plus : le site du Festival Anuncio

Comment évangéliser à la fac ?

Tee-shirt Jesus first in my life

C’est la question du mois, envoyée par Béatrice :

« J’ai 19 ans et j’aimerais beaucoup évangéliser ; en septembre je serai étudiante et  je rentre à l’université. Il n’y aura pas beaucoup de catholiques, alors j’en profiterai pour évangéliser. Mais je suis timide et je ne sais pas comment m’y prendre. Est-ce que j’aborde immédiatement les étudiants en leur disant que je suis catholique, etc. ? Ou je m’habille de telle façon qu’on remarque que suis catho, avec un chapelet autour du poignet ? Comment je peux faire concrètement ? Car j’ai envie de commencer dès le premier jour de la rentrée, car si j’attends je n’évangéliserai pas. »

Notre réponse :

Bravo pour ton désir d’annoncer le Christ. Le mieux, pour apprendre à évangéliser, est de faire un « stage » d’évangélisation avec d’autres jeunes, sur le terrain. Il y a par exemple le Festival Anuncio (19 – 20 août), ou encore l’évangélisation de plages avec la Communauté de Béatitudes (10 – 25 juillet, regarde là). Dans ces camps de jeunes, on est formé à évangéliser : tu apprendras les « bases » de l’évangélisation, tu la pratiqueras en vrai. Forte de cette expérience – qui est aussi une expérience d’Eglise – à ton retour là où Dieu t’a placée, tu arriveras mieux à annoncer son nom, que ce soit à la fac auprès de tes copains mais aussi dans ton entourage plus ou moins proche, auprès de ceux que tu rencontres… Tu peux aussi commencer dès maintenant.

Maintenant, pour répondre plus concrètement à ta question.

  1. Il faut essayer d’avoir un témoignage cohérent entre ce que tu vis et le message annoncé. Pour le vivre, il faut que tu aimes tout azimut.
  2. Effectivement, une médaille bien visible (sans provoquer) peut aider, mais aussi par tes prises de position, en hésitant pas à rendre compte de l’espérance qui est en toi, avec douceur et respect (Cf 1, Pierre 3-15)
  3. Pour annoncer, c’est très simple, il s’agit d’ouvrir les yeux pour repérer les occasions de dire que tu es catho, et plus important encore, que tu as la foi et que tu aimes le Seigneur. C’est le témoignage de ta relation avec Jésus. C’est beaucoup plus important à donner qu’un débat qui peut être sans fin, tu dois le faire passer en priorité.
  4. Sois attentive aux « feux verts », c’est-à-dire quand tes perches sont accueillies favorablement. C’est peut-être le moment pour cette personne de faire un pas de plus, de venir à un groupe de prière, par exemple ? Si le feu est rouge, attend encore pour aller plus loin, laisse toujours l’autre libre et donne-lui du temps.
  5. Prie le Seigneur de te donner des occasions et tu verras qu’elles ne tarderont pas : une conversation entre potes sur la sexualité ou un sujet de société, une sortie qui ne tourne pas comme tu l’espérais, une discussion en tête à tête avec une copine sur sa life qui part en vrille, ou des opportunités comme la Toussaint, Noël, Pâques… Par exemple, si on te demande « que fais-tu à Noël ? », tu peux répondre « je vais la messe de minuit, c’est hyper beau, on fête la naissance de Jésus… » et proposer de t’accompagner avec des amis sympas. Laisse ensuite le Seigneur agir.
  6. Un autre point : évite si tu peux de parler politique, c’est le meilleur moyen de te fâcher avec certains copains ou de les agacer inutilement
  7. Sois toi-même, ne leur dit pas ce qu’ils veulent entendre, mais annonce-leur que Jésus veut les sauver, qu’Il les aime chacun infiniment plus que n’importe qui d’autre (c’est ce qu’on appelle le « kérygme », cf Jn 3,16). Dis-leur personnellement, droit dans les yeux, avec douceur. Demande à l’Esprit Saint de t’éclairer, parle-leur avec tout ton cœur. Dieu fera le reste. Bonne mission !

Vous aussi posez-nous votre question en nous l’envoyant sur anuncioblog@gmail.com.

Patrice de Plunkett : « La nouvelle évangélisation sera l’évangélisation d’une France et d’une Europe radicalement nouvelles »

Débat étonnant dans Témoignage chrétien, sur la question « L’Eglise est-elle encore influente ? » Patrice de Plunkett y signe une tribune très intéressante :


La « nouvelle évangélisation » sera l’évangélisation d’une France et d’une Europe radicalement nouvelles, où il n’y aura ni trace ni écho des nostalgies (progressistes ou conservatrices) d’une bourgeoisie marquée par le passé plus ou moins proche.

La nouvelle évangélisation, c’est vivre la foi chrétienne plénière dans une société européenne devenue mondiale, où le passé culturel ne veut plus rien dire. La foi vit dans l’instant présent. Le passé n’évangélise pas. Et la prêtrise n’est pas le passé : c’est la Cène, aujourd’hui, hier et demain, jusqu’à la consommation des siècles.

En France et ailleurs, la seule influence que cherche l’Église est celle du Christ dans chaque âme.

Lire l’intégralité de l’article : Témoignage chrétien

Pour en savoir plus sur Patrice de Plunkett : voir son blog

Evangéliser la culture ?

Culture

Comment peut-on évangéliser la culture, ou plutôt les cultures ? La réponse est donnée dans la fantastique exhortation apostolique de Paul VI sur l’évangélisation dans le monde moderne, Evangelii Nuntiandi, au numéro 20. Avec à la clef, la nécessité de proclamer la Bonne Nouvelle du salut.

Evangélisation des cultures

20. Nous pourrions exprimer tout cela en disant : il importe d’évangéliser — non pas de façon décorative, comme par un vernis superficiel, mais de façon vitale, en profondeur et jusque dans leurs racines — la culture et les cultures de l’homme, dans le sens riche et large que ces termes ont dans Gaudium et spes(1), partant toujours de la personne et revenant toujours aux rapports des personnes entre elles et avec Dieu.

L’Evangile, et donc l’évangélisation, ne s’identifient certes pas avec la culture, et sont indépendants à l’égard de toutes les cultures. Et pourtant le Règne que l’Evangile annonce est vécu par des hommes profondément liés à une culture, et la construction du Royaume ne peut pas ne pas emprunter des éléments de la culture et des cultures humaines. Indépendants à l’égard des cultures, Evangile et évangélisation ne sont pas nécessairement incompatibles avec elles, mais capables de les imprégner toutes sans s’asservir à aucune.

La rupture entre Evangile et culture est sans doute le drame de notre époque, comme ce fut aussi celui d’autres époques. Aussi faut-il faire tous les efforts en vue d’une généreuse évangélisation de la culture, plus exactement des cultures. Elles doivent être régénérées par l’impact de la Bonne Nouvelle. Mais cet impact ne se produira pas si la Bonne Nouvelle n’est pas proclamée.

(1) Cf. n. 53 : AAS 58 (1966), p 1075.

Source : Evangelii Nuntiandi

Evangéliser les musulmans, selon Charles de Foucauld

Bienheureux Charles de Foucauld

Bienheureux Charles de Foucauld

Voici une lettre de Charles de Foucauld adressée en 1907 à René Bazin, de l’Académie française. Parlant du risque d’un empire africain musulman indépendant, il explique comment pratiquer l’évangélisation des musulmans dans ces pays : « tendrement, discrètement, par persuasion, bon exemple, bonne éducation, instruction, grâce à une prise de contact étroite et affectueuse, oeuvre surtout de laïcs français qui peuvent être bien plus nombreux que les prêtres et prendre un contact plus intime. » Extrait.

« Ma pensée est que si, petit à petit, doucement, les musulmans de notre empire colonial du nord de l’Afrique ne se convertissent pas, il se produira un mouvement nationaliste analogue à celui de la Turquie : une élite intellectuelle se formera dans les grandes villes, instruite à la française, sans avoir l’esprit ni le cœur français, élite qui aura perdu toute foi islamique, mais qui en gardera l’étiquette pour pouvoir par elle influencer les masses ; d’autre part, la masse des nomades et des campagnards restera ignorante, éloignée de nous, fermement mahométane, portée à la haine et au mépris des Français par sa religion, par ses marabouts, par les contacts qu’elle a avec les Français (représentants de l’autorité, colons, commerçants), contacts qui trop souvent ne sont pas propres à nous faire aimer d’elle. Le sentiment national ou barbaresque s’exaltera dans l’élite instruite : quand elle en trouvera l’occasion, par exemple lors de difficultés de la France au dedans ou au dehors, elle se servira de l’islam comme d’un levier pour soulever la masse ignorante, et cherchera à créer un empire africain musulman indépendant.
L’empire Nord-Ouest-Africain de la France, Algérie, Maroc, Tunisie, Afrique occidentale française, etc., a 30 millions d’habitants ; il en aura, grâce à la paix, le double dans cinquante ans. Il sera alors en plein progrès matériel, riche, sillonné de chemins de fer, peuplé d’habitants rompus au maniement de nos armes, dont l’élite aura reçu l’instruction dans nos écoles. Si nous n’avons pas su faire des Français de ces peuples, ils nous chasseront. Le seul moyen qu’ils deviennent Français est qu’ils deviennent chrétiens.
Il ne s’agit pas de les convertir en un jour ni par force mais tendrement, discrètement, par persuasion, bon exemple, bonne éducation, instruction, grâce à une prise de contact étroite et affectueuse, oeuvre surtout de laïcs français qui peuvent être bien plus nombreux que les prêtres et prendre un contact plus intime.

Des musulmans peuvent-ils être vraiment français ? Exceptionnellement, oui. D’une manière générale, non. Plusieurs dogmes fondamentaux musulmans s’y opposent ; avec certains il y a des accommodements ; avec l’un, celui du medhi, il n’y en a pas : tout musulman, (je ne parle pas des libre-penseurs qui ont perdu la foi), croit qu’à l’approche du jugement dernier le medhi surviendra, déclarera la guerre sainte, et établira l’islam par toute la terre, après avoir exterminé ou subjugué tous les non musulmans. Dans cette foi, le musulman regarde l’islam comme sa vraie patrie et les peuples non musulmans comme destinés à être tôt ou tard subjugués par lui musulman ou ses descendants ; s’il est soumis à une nation non musulmane, c’est une épreuve passagère ; sa foi l’assure qu’il en sortira et triomphera à son tour de ceux auxquels il est maintenant assujetti ; la sagesse l’engage à subir avec calme son épreuve;  » l’oiseau pris au piège qui se débat perd ses plumes et se casse les ailes ; s’il se tient tranquille, il se trouve intact le jour de la libération « , disent-ils ; ils peuvent préférer telle nation à une autre, aimer mieux être soumis aux Français qu’aux Allemands, parce qu’ils savent les premiers plus doux ; ils peuvent être attachés à tel ou tel Français, comme on est attaché à un ami étranger; ils peuvent se battre avec un grand courage pour la France, par sentiment d’honneur, caractère guerrier, esprit de corps, fidélité à la parole, comme les militaires de fortune des XVIe et XVIIe siècles mais, d’une façon générale, sauf exception, tant qu’ils seront musulmans, ils ne seront pas Français, ils attendront plus ou moins patiemment le jour du medhi, en lequel ils soumettront la France.

De là vient que nos Algériens musulmans sont si peu empressés à demander la nationalité française : comment demander à faire partie d’un peuple étranger qu’on sait devoir être infailliblement vaincu et subjugué par le peuple auquel on appartient soi-même ? Ce changement de nationalité implique vraiment une sorte d’apostasie, un renoncement à la foi du medhi… »

Charles de Foucauld

(Merci à JM)

Faut-il évangéliser l’Occident ? (Oui, pour Samuel Pruvot)

Samuel Pruvot

Le rédacteur en chef actualités de l’hebdomadaire Famille Chrétienne, Samuel Pruvot, revient sur la bonne nouvelle que nous étions les premiers à annoncer en France sur la création d’un dicastère pour la nouvelle évangélisation :

Bruit de réseaux sur Internet. (…) Un dicastère consacré à l’évangélisation de l’Occident. L’Occident où l’Évangile a été annoncé, mais où sa trace s’est estompée au fil du temps. Au point de sombrer sous la barre des 1 % de pratiquants dans certains diocèses français. Les catholiques passent aujourd’hui pour une espèce en voie de disparition, au même titre que les ours blancs.

Pour l’éditorialiste, c’est une très bonne nouvelle :

Ce nouveau dicastère est donc bienvenu. « France, pays de mission », tel était déjà le titre d’un best seller imprimé pendant la guerre (ndlr : plutôt en 1947 ?). Entre temps la prophétie s’est réalisée. Évangéliser ou disparaître, telle est désormais la question.

Il revient d’ailleurs sur le forum Communion-Evangélisation :

Cependant, la fille aînée de l’Église n’a pas dit son dernier mot. À preuve le congrès Communion et Évangélisation qui s’est déroulé du 23 au 25 avril à Avignon. Une initiative chaleureusement soutenue par Mgr Rey et par Mgr Cattenoz. Le thème ne faisait pas peur : « L’évangélisation pour les nuls ». Mais les intervenants donnaient le frisson en racontant leurs exploits apostoliques. Des bordels de Pigalle aux plages de Saint-Tropez, des myriades de conversions inattendues et consolantes.

Lire la suite : Famille Chrétienne

A propos de la troisième vague

Evêque auxiliaire de Reims, Mgr Joseph Boishu est responsable du groupe épiscopal d’accompagnement du Renouveau charismatique. Dans un entretien accordé au portail de l’Eglise catholique de France, il présente un ouvrage publié suite à une rencontre organisée à Paris en mai 2009 pour les délégués diocésains au Renouveau et des responsables de communautés charismatiques.

La question du discernement est sous-jacente :

Nous voyons apparaître depuis quelques années comme un nouvel élan charismatique qu’on a appelé « Troisième vague » ou « Mouvement de la Gloire ». Ce nouvel élan se manifeste surtout par de grands rassemblements qui se déroulent dans une ambiance émotionnelle forte et avec des phénomènes comme des guérisons, des « repos dans l’Esprit » (état de paix, de sérénité et d’abandon, NDLR), des spasmes, des rires… La Parole y est annoncée par divers orateurs, catholiques, réformés, évangéliques…

Il perçoit l’évangélisation commune comme une chance :

Même si ce n’est pas toujours facile, cette collaboration œcuménique est une chance pour l’évangélisation aujourd’hui. Dans son encyclique « Ut unum sint », Jean-Paul II écrivait « Les relations entre chrétiens… demandent dès maintenant les collaborations pratiques possibles à divers niveaux, pastoral, culturel, social et aussi dans le témoignage du message de l’évangile… Cette collaboration est aussi une épiphanie du Christ lui-même » (n° 40). Cette évangélisation commune est alors une chance.

Et en même, temps, à propos de cette évangélisation pratiquée ensemble (comme entre évangéliques et catholiques), il précise qu’il faut aussi un discernement théologique :

Cette collaboration est aussi une épiphanie du Christ lui-même » (n° 40). Cette évangélisation commune est alors une chance. Bien sûr, elle demande à être réfléchie et accompagnée d’un vrai travail de discernement théologique.

Enfin, il rappelle aussi que c’est toute l’Eglise qui est charismatique, puisqu’elle vit aussi du charisme de ses membres :

Nous savons, comme l’a dit Jean-Paul II, que « la dimension institutionnelle et la dimension charismatique sont co-essentielles à la constitution divine de l’Eglise ». (Message aux participants du Congrès des Mouvements ecclésiaux, D. C. du 5-07-1998.)

Lire la suite : l’entretien sur le portail Catholique.fr

Au nom du Père

Au nom du Père

Ce n’est pas un nouveau film du genre, mais un documentaire de Virginie Ledoyen et Jean-Marc Coudert diffusé ce soir sur France 4. Ils ont rencontré plusieurs séminarites pour comprendre le sens de leur vocation. On parlera sans doute de la mission première de l’Eglise, l’évangélisation…

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A Malte, Benoît XVI a lancé un appel à l’« exaltant défi de la nouvelle évangélisation »

Malte - évangélisation

A l’approche du Forum Communion-Evangélisation – « la nouvelle évangélisation pour les nuls » qui a lieu en Avignon ce week-end (lire cet article du Dauphiné Libéré), comment ne pas voir dans l’appel de Benoît XVI à Malte un écho à cette pressante urgence d’évangéliser nos contemporains en quête de sens en employant des moyens nouveaux ? « Je lance un appel à chacun de vous à faire sien l’exaltant défi de la nouvelle évangélisation », a en effet déclaré le pape.

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Benoît XVI aux jeunes maltais : « manifester à tous l’amour de Dieu »

Benoît XVI - évangélisation

Dimanche, en fin d’après-midi, Benoît XVI s’est adressé aux jeunes réunis dans le port de la Valette, capitale de l’île de Malte où le pape s’est rendu pour une visite de deux jours à l’occasion du 1950e anniversaire du naufrage de saint Paul (17-18 avril). Dans la vie consacrée, mais aussi comme chrétiens, il a appelé à manifester l’amour de Dieu à tous, sans exception. Extraits.

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Mgr Cattenoz : « Pour évangéliser, remettre le Christ à la première place »

Mgr Jean-Pierre Cattenoz - évangélisation

Mgr Jean-Pierre Cattenoz est archevêque d’Avignon depuis octobre 2002. A quelques jours du forum Communion-Evangélisation qu’il accueille à nouveau cette année dans son diocèse, voici un extrait de l’entretien paru dans mon livre Dieu est de retour, la nouvelle évangélisation de la France (*).

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Spiritus Dei : des prêtres qui déménagent !

C’est une méthode « nouvelle évangélisation » qui conciste à prendre des moyens nouveaux – ici le clip – pour annoncer le Christ, une idée venue de l’autre côté de l’Atlentique. L’évangélisation de ces prêtres ne fait donc que commencer. Un article de Benjamin Coste pour Famille Chrétienne.

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Quelle est la priorité de Benoît XVI ?

Cardinal Ruini

Dans un entretien accordé au quotidien italien La Repubblica, Le cardinal Camillo Ruini, vicaire général émérite du pape pour le diocèse de Rome, auteur des méditations du Chemin de Croix du Colisée et responsable de la Commission sur Medjugorje, rappelle la priorité de Benoît XVI : l’évangélisation.

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Une nouvelle église va être construite à Vaulx-en-Velin

Nouvelle église Vaulx-en-Velin - première pierre

Les sacristains seront contents, voici une nouvelle qui les réjouira en cette période de marasme médiatique : une nouvelle église va être construite à Vaulx-en-Velin, et donc une nouvelle sacristie… dont bien sûr on espère qu’ils sortiront pour aller évangéliser sur le parvis ! Le cardinal Barbarin pose la première pierre le 30 avril. Une pastorale d’engendrement, ou comment développer la mission première de l’Eglise, l’évangélisation, en construisant de nouveaux édifices ?

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Benoît XVI : « Le prêtre propose la vérité qui est le Christ »

Benoît XVI - évangélisation

« Souvent la voix du prêtre semble résonner dans le désert, et c’est là sa force prophétique, celle de ne pas se laisser homologuer par les cultures ou mentalités dominantes » a souligné le pape. Pour Benoît XVI, le sacerdoce est une « réponse en vue de devenir annonciateur de la vérité du Christ », donc à participer à l’évangélisation, être la voix du Bon Pasteur.

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Evangélisation au Kazakhstan

Un pays qui fait deux fois l’Europe et qui ne dit rien à personne. Pour Mgr Scheineder, évêque du diocèse de Karaganda « l’évangélisation de ces contrées est avant tout une évangélisation de présence, de témoignage et donc la tâche des laïcs est très importante ». Un article paru sur le site de l’Opus Dei.

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Pâques doit nous pousser à l’évangélisation

Mgr Raymond Centènes - évangélisation

Pour Mgr Centène, évêque de Vannes, Pâques est l’occasion d’évangéliser « sans cesse, à temps et à contretemps, sans peur et sans honte ». C’est ce qu’il écrit dans la revue diocésaine Chrétiens en Morbihan.

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Benoît XVI à propos d’Internet : « Ouvrir un espace à ceux pour qui Dieu est encore inconnu »

Internet - Benoît XVI - évangélisation

À l’occasion de la 44e Journée mondiale des communications sociales, qui aura lieu le 16 mai prochain, le pape a publié le 23 janvier dernier un message résolument positif. Pour Benoît XVI, il s’agit « d’aider les hommes d’aujourd’hui à découvrir le visage du Christ », autrement dit, d’évangéliser.

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Prêtres : ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain

Don Camillo

La pédophilie d’une infime minorité de prêtres, par la gravité de ce crime, est un drame pour toute l’Eglise. Après les victimes, c’est aussi un drame pour le monde à qui les chrétiens doivent témoigner de la bonne nouvelle du salut par un témoignage de vie authentique. Cela entâche particulièrement la mission d’évangélisation du prêtre, qui doit être un « alter christus », c’est-à-dire un « autre Christ » (cf cette vidéo). Mais il ne faut pas non plus jeter le bébé avec l’eau du bain. Sur 400.000 prêtres dans le monde, 300 au total ont été incriminés, nous rappelle un article du journal espagnol Al mundi dont nous reprennons ici un extrait.

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