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Peut-on être catholique et franc-maçon?

Peut-on être catholique et franc-maçon?

C’est une question d’actualité et il faut être sans ambigüité sur le sujet : impossible de danser sur plusieurs pieds. Il est des choix à faire.

1.Qu’est-ce que la franc-maçonnerie ?

Le Petit Larousse Illustré définit la franc-maçonnerie comme « un ordre initiatique universel fondé sur la fraternité et visant à réunir les hommes par-delà leurs différences. »

Donc les apparences semblent prometteuses : fraternité, universalité, réunion des hommes par-delà leurs différences… Autant d’éléments qu’on peut retrouver dans la foi catholique.

Pour autant, quand on y regarde de plus près, la franc-maçonnerie ne s’affirme pas comme croyant en Dieu. Par exemple, sur le site de « La Grande Loge de France », qui est une des représentations de la franc-maçonnerie au niveau national, sous l’onglet « valeurs », on peut lire ceci : « Les frères de la Grande Loge de France travaillent à la gloire du Grand Architecte de l’Univers. Elle laisse à ses membres, le soin d’interpréter le Grand Architecte de l’Univers, principe créateur, selon leur propre sensibilité. » Autrement dit, chacun a ses propres convictions. Donc, difficile d’expliquer qu’à titre personnel on croit en Dieu, mais, qu’en tant que franc-maçon, on croit au grand architecte de l’univers…

2.Catholique et franc-maçon ?

L’Église est très claire à ce sujet : « l’adhésion active à la franc-maçonnerie par un fidèle est interdite, en raison de l’inconciliabilité entre la doctrine catholique et la franc- maçonnerie »[1]

[1] Déclaration de la Congrégation pour la doctrine de la foi de 1983

Il n’est pas possible d’être chrétien et franc-maçon : en choisissant la franc-maçonnerie, vous devenez, de facto, hors de l’Église.

 Tout récemment, Mgr Staglianò, président de l’Académie pontificale de théologie a rappelé, dans une interview, l’incompatibilité entre chrétiens et francs-maçons : « L’hérésie maçonnique est une hérésie fondamentalement alignée sur l’hérésie arienne ».

[2] Interview accordée aux médias du Vatican : cf.».[2]

https://www.vaticannews.va/fr/vatican/news/2024-02/mgr-stagliano-eglise-et-franc-maconnerie-sont-profondement-in.html

La culture du secret, propre aux francs-maçons, n’a jamais été de mise dans l’Église catholique. De même, les prises de positions de la franc-maçonnerie dans les derniers débats sociétaux, indiquent clairement les divergences de fond.

Pour aller plus loin, il est possible de consulter deux ouvrages :

  • Maurice Caillet : J’étais franc-maçon, éditions Salvator 2009
  • Mgr Dominique Rey : Peut-on être chrétien et franc-maçon ? éditions Salvator 2021

La conclusion parle d’elle-même… Si vous voulez débattre, rejoignez-nous par chat.

« Arrière, Satan ! Car il est écrit : « C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, à lui seul tu rendras un culte. » »

                Matthieu 4 ; 10

[1] Déclaration de la Congrégation pour la doctrine de la foi de 1983

[2] Interview accordée aux médias du Vatican : cf. https://www.vaticannews.va/fr/vatican/news/2024-02/mgr-stagliano-eglise-et-franc-maconnerie-sont-profondement-in.html

le diable existe-t-il?

Le diable existe-t-il?

L’enfer est pire que la canicule car la canicule passe, alors que l’enfer… C’est le lieu où réside le diable. Mais le diable existe-t-il réellement ? Sa plus grande ruse est de faire croire qu’il n’existe pas, que c’est juste une illusion. Pourquoi alors toutes ces guerres, ces catastrophes, ces haines, si ce n’est pas le diable… Il ne s’agit pas de le voir partout, ni de le minimiser, mais d’être conscient qu’il existe bien et qu’il agit dans le monde, à la mesure des pouvoirs qu’il possède devant Dieu.

1. Qui est le diable ?

Le terme grec diabolos signifie « diviseur », ce qui veut tout dire. De même, un autre nom qui lui est donné, Lucifer, signifie « porteur de lumière », ce qui est paradoxal.

Pour expliquer qui est le diable, il est intéressant de se référer au Catéchisme de l’Église Catholique, au n°391 : « Derrière le choix désobéissant de nos premiers parents il y a une voix séductrice, opposée à Dieu qui, par envie, les fait tomber dans la mort. L’Écriture et la Tradition de l’Église voient en cet être un ange déchu, appelé Satan ou diable. L’Église enseigne qu’il a été d’abord un ange bon, fait par Dieu. «  Le diable et les autres démons ont certes été créés par Dieu naturellement bons, mais c’est eux qui se sont rendus mauvais  » »

Donc, le diable est un ange déchu. Les anges, contrairement à nous, voient Dieu. Et ils ont eu un choix à faire de servir Dieu, un choix irréversible. Le diable a fait ce choix de refuser, entraînant à sa suite d’autres anges. Il n’a pas voulu être dominé par Dieu.

Il a donc été rejeté par Dieu et de là est né l’enfer.

2. Comment le diable agit-il ?

Pour le comprendre, c’est très simple. En effet, il suffit de relire, dans la Genèse, le récit de la chute, le péché originel . Dieu a permis à Adam et Ève de goûter à tous les fruits de la création. Sauf celui de la connaissance du bien et du mal. Le diable, qui est au courant de cela, commence par insinuer le doute dans leur esprit, par le biais d’une question simple : « Dieu vous a dit que vous ne mangeriez aucun arbre du jardin ? »Car Il sait très bien que c’est faux. Mais il veut faire apparaître Dieu, comme un privateur de liberté et, surtout menteur, qui voudrait garder la main. 

Ainsi, le diable existe et fait croire que, manger des fruits de l’arbre de la connaissance du bien et du mal est anodin. Au contraire, en le faisant, ils se retrouveront à l’égal de Dieu. Il flatte, par là-même, leur ego. Ainsi, il  les fait entrer dans un désir malsain… Et le résultat est que, après en avoir mangé, leurs yeux s’ouvrent… Et ils découvrent qu’ils sont nus ! C’est-à-dire qu’ils sont limités, fautifs et coupés de la relation directe avec Dieu.

Voilà le principe du diable : nous faire prendre des vessies pour des lanternes et ainsi nous abuser. Nous en faisons tous l’expérience. Saint Paul le dit lui-même dans la Lettre aux Romains « Je ne fais pas le bien que je voudrais, mais je commets le mal que je ne voudrais pas. » 

3. Le diable est déjà définitivement vaincu

Mais quelques versets plus loin, saint Paul ajoute : « Ainsi pour ceux qui sont dans le Christ Jésus, il n’y a plus de condamnation. Car la loi de l’Esprit qui donne la vie dans le Christ Jésus t’a libéré da la loi du péché et de la mort. »  Donc, même si le diable existe, il est déjà vaincu… Et pour cause ! Jésus, en mourant sur la croix, a assumé tous nos péchés, Il l’a définitivement vaincu et, par sa Résurrection, il nous a rouvert les portes du Paradis.

https://saintebible.com/1_corinthians/15-20.htm

Ce que nous voyons aujourd’hui encore dans le monde, ce sont des effets, des conséquences de la désobéissance première. Mais, croyons-le, le mal est déjà vaincu. La souffrance, même si elle est encore, hélas, bien présente dans le monde, n’aura jamais le dernier mot.

Alors, tenons bon et restons fermes dans la foi. Si vous souhaitez aller plus loin, discutons-en par chat.

« Dieu avec eux sera leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur : ce qui était en premier s’en est allé. »

Apocalypse 21 ; 3-4

Différences entre miracles, apparitions et paranormal

Différences entre miracles, apparitions et paranormal.

Comment s’y retrouver entre les miracles de Dieu, les apparitions et le paranormal ? Nous allons mettre cartes sur tables, sans pour autant vous prédire l’avenir, et vous expliquer quelles sont les différences.

1. Les miracles de Dieu

Le Petit Larousse Illustré définit le miracle comme « un phénomène interprété comme résultant d’une intervention divine. » Donc, c’est un fait qui n’est pas d’ordre humain et qu’on ne peut attribuer qu’à une action de Dieu. Lisez les Évangiles et vous verrez tous les miracles accomplis par Jésus : guérisons, multiplication des pains, tempête apaisée…

À Lourdes, comme dans d’autres lieux, il se produit chaque année des guérisons. Mais l’Église dans sa sagesse, a mis en place une commission constituée de nombreux experts. Notamment des médecins, pour étudier les faits de certaines des guérisons. Et en effet, ils déclareront, parfois, après de longues expertises,  non pas des miracles, mais des guérisons inexplicables . Après, l’Église peut alors déclarer ceux-ci, comme des miracles.

 Pensons également à tous les miracles eucharistiques dans lesquels, de façon incompréhensible, l’hostie consacrée se transforme en sang. Pour plus d’informations, vous pouvez consulter.

https://www.miracolieucaristici.org/fr/Liste/list.html

Nul n’est tenu de croire à ces miracles, mais pourtant, ils sont bien réels et ils visent à fortifier notre foi.

2. Les apparitions

Les apparitions, sont des manifestations, le plus souvent de la Vierge, (mais il en existe aussi de Jésus, comme à Paray-le-Monial) pour nous soutenir dans la foi, nous inviter à la conversion, la prière pour les pécheurs et garder nos lampes allumées en attendant le retour de Dieu.

Une des apparitions les plus célèbres est celle de Lourdes où, en 1858, une jeune fille, Bernadette Soubirous, a des apparitions de la Vierge Marie entre le 7 février et le 16 juillet, dans une grotte, au bord du Gave de Pau. Elle invite à la pénitence, révèle qu’elle est l’Immaculée Conception, dogme qui vient d’être défini, quelques années auparavant par le pape Pie IX.

 D’autres ont eu lieu comme à Pontmain en 1871 ou Fatima, au Portugal, en 1917. Dieu, par ce moyen, veut nous rappeler à notre devoir premier de vigilance dans la foi, de conversion et d’intercession.

3. Le paranormal 

Le paranormal concerne des phénomènes inexplicables naturellement, Le phénomène paranormal est un phénomène qu’une méthode scientifique permet d’authentifier mais que la science n’explique pas« .Sans pour autant admettre qu’ils viennent de Dieu. Au moyen âge, le paranormal était attribué au diable, Lucifer (« ange de lumière » selon l’étymologie). Car,  il sait très bien faire illusion, lui aussi.

https://www.lavieapreslamort.com/adepte-de-magie-noire-jesus-lui-ouvre-les-yeux/

Le danger est de tomber dans un mysticisme qui nous fait voir des manifestations de Dieu partout. Jésus lui-même a dit que beaucoup de faux prophètes se manifesteraient dans les derniers temps, se prétendant être Dieu ou affirmant que la fin du monde est pour demain. Nul n’en sait rien. Ce qu’il nous faut, simplement, c’est rester vigilant dans l’amour.

https://www.rcf.fr/articles/actualite/le-vatican-ne-reconnait-plus-les-phenomenes-presumes-surnaturels-avec-jeanmarie

À l’inverse, gardons-nous aussi d’un rationalisme étriqué qui refuse toute intervention surnaturelle. Ayons un cœur d’enfant qui fait confiance en ses parents.

En conclusion, si nous gardons comme ligne de crête, l’amour de Dieu et de l’Église, nous n’avons rien à craindre, car Dieu s’occupe de nous. Vous voulez en discuter ? Rejoignez-nous par chat…

« Je suis l’Immaculée Conception. »

Message de la Vierge Marie à Bernadette Soubirous, à Lourdes

La nouvelle évangélisation doit rééquilibrer annonce du kérygme et catéchèse (II/II)


En lui donnant un Conseil pontifical et en annonçant la réunion d’un synode en 2012 sur ce thème, la nouvelle évangélisation apparaît comme un défi majeur pour l’Eglise en ce début de XXIe siècle. ZENIT a interrogé Alex et Maud Lauriot Prévost, couple missionnaire et formateur à la mission, acteurs de la nouvelle évangélisation en France et à l’étranger depuis près de 30 ans. Nous reproduisons ici la deuxième partie de l’entretien avec Alex et Maud Lauriot Prévost que nous avons réalisé pour Zenit. (La première partie, c’est ici).


ZENIT – Un autre volet de la nouveauté méthodologique est le recours au témoignage ?

Alex et Maud Lauriot Prévost – Cette nouvelle pédagogie missionnaire est avant tout centrée sur l’authenticité du message annoncé, et pas sur la seule présentation des dogmes ou des pratiques religieuses : elle est assise sur le témoignage humble et l’expérience personnelle de l’amour de Dieu. Paul VI a beaucoup insisté sur cette exigence désormais incontournable pour évangéliser nos contemporains car « aujourd’hui, dit-il, le monde écoute davantage les témoins que les maîtres, ou s’il écoute des maîtres, c’est avant tout parce qu’ils sont des témoins ». Toutes les écoles d’évangélisation aujourd’hui de par le monde forment les missionnaires – jeunes, couples, prêtres, religieux – à donner leur témoignage.

Le dernier volet de la nouveauté méthodologique est de viser la conversion de ceux qui sont évangélisés. Mais est-ce vraiment nouveau ?

La reconnaissance de cet objectif de la mission n’est pas, bien entendu, une nouveauté apostolique, mais un retour aux sources, rendu nécessaire lorsque certains dans l’Eglise sont touchés par le sécularisme, et même le relativisme et le doute : Paul VI réfutait déjà des «alibis insidieux » soi-disant inspirés du Concile. Il rappela la honte de Paul à l’égard de ceux qui « rougissent de l’Evangile » ; il regretta chez certains « le manque de ferveur d’autant plus grave qu’il vient du dedans de l’Eglise et qui se manifeste dans la fatigue et le désenchantement, la routine et le désintérêt, et surtout le manque de joie et d’espérance ». C’est pourquoi, Jean-Paul II était si attaché à bien préciser que l’objectif de l’évangélisation est de conduire – dans la grande liberté des enfants de Dieu – à la conversion, qui est don de Dieu, renoncement explicite et public au mal et aux faux dieux par un acte libre et le choix personnel du Christ. C’est là un thème-clé de sa lettre apostolique – testament « Au début du nouveau millénaire », où il met en garde contre « une indifférence, malheureusement très répandue parmi les chrétiens et souvent fondée sur des conceptions théologiques inexactes et imprégnées d’un relativisme religieux, qui porte à considérer que toutes les religions se valent ».

Pouvez-vous présenter la dernière caractéristique de la nouvelle évangélisation selon Jean-Paul II : « un nouveau langage » ?

Pour comprendre, il nous faut regarder avant tout Jésus, le premier et le plus grand des évangélisateurs : il va à la rencontre de ses contemporains, aussi bien dans le Temple et les synagogues que sur les routes et dans leurs maisons ; il transmet l’Evangile de manière simple et directe, attestant ses propos par des signes messianiques : « Jésus parcourait la Galilée, proclamant la Bonne Nouvelle, guérissant toute maladie et toute langueur parmi le peuple. » L’évangélisation à l’école du Christ est donc assise sur trois piliers : l’inculturation du message, l’annonce de la Parole de Dieu et la guérison des malades.

Qu’est ce que l’inculturation du message ?

Jean-Paul II souligne combien «le christianisme du troisième millénaire devra répondre toujours mieux à cette exigence d’inculturation », c’est-à-dire au souci permanent « d’aller au-devant des exigences de chacun en ce qui concerne la sensibilité et le langage », en rejoignant chacun sur leur lieux de vie et au travers de leurs modes culturelles ou d’expression. D’où toute l’importance aujourd’hui d’évangéliser par exemple sur Facebook, par la musique, dans les boites de nuit, dans la rue ou au travers du porte-à-porte et en abordant de front toutes les questions existentielles qui habitent souvent douloureusement et nourrissent la « langueur » des hommes : la justice, l’amour, le sexe, la famille, le travail, les conflits, la souffrance, la vie, la mort…

Comment l’annonce de la Parole de Dieu peut-elle recouvrir une nouveauté ?

Là encore, c’est un retour aux sources : n’a-t-on pas trop souvent présenté la foi de manière avant tout catéchétique, en proposant une morale, des valeurs, des questions de pratique religieuse ou des dogmes ? C’est bien sûr important, mais surtout utile pour des croyants. L’évangélisation des non-croyants chez les apôtres s’appuie sur l’annonce de la personne de Jésus, sur sa vie et le cœur de sa mission, sur la Parole de Dieu qui sont en eux-mêmes puissance évangélisatrice. D’où l’importance de s’appuyer explicitement sur la Révélation faite en Jésus-Christ, dont les textes évangéliques, les Actes et les Epîtres sont dépositaires : combien de fois avons-nous expérimenté depuis près de 30 ans qu’il n’y a pas plus « efficace » pour conduire au Christ qu’une prédication qui présente et traduit en langage d’aujourd’hui les textes néo-testamentaires !

Vous évoquez enfin que le langage nouveau de la mission passe par la guérison ? N’est-ce pas aller trop loin ?

La guérison des maladies, physiques et intérieures, est le 3ème pilier de l’évangélisation de Jésus lui-même. Certes, elle est la plus dérangeante, et, lorsqu’elle fut minimisée ou oubliée dans la pratique et l’histoire de l’Eglise, ce fut à chaque fois lorsque la prédication kérygmatique était marginalisée ou oubliée. Pourtant, ouvrons les yeux ! Nos contemporains sont las de belles paroles, de belles conférences savantes ou pieuses sans effet sur leur vie : ils veulent être témoins des « merveilles de Dieu » qui sont annoncées dans la foi de l’Eglise, ils attendent de toucher de près l’authenticité et l’efficacité de l’Evangile du Christ. D’où l’importance pour ces personnes d’écouter et de voir des témoins de la foi pour illustrer cette authenticité, et d’être témoin de guérisons pour attester de cette efficacité. La guérison au nom de Jésus est la manifestation où se révèle le triomphe du Christ sur la maladie, le péché et la mort que nous confessons dans le Credo ; et le témoignage ou la constatation de ces guérisons interpellent et édifient croyants et incroyants : ils sont alors d’autant mieux disposés à écouter et à accueillir le message du Salut par adhésion à la personne de Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur.

Pouvez-vous préciser l’articulation entre évangélisation et guérison ?

Si la prédication est pour sa part « Parole de Dieu », la guérison est « manifestation de Dieu », c’est-à-dire authentification de la Parole, attestation pratique que Jésus-Christ est le Messie, qu’il est ressuscité, bien vivant et agissant aujourd’hui dans les vies de ceux qui l’accueillent. Dans les périodes les plus riches de l’histoire de l’Eglise, prédication et guérison ont toujours été associées ; les opposer est un non-sens et peut produire deux dérives : prédication sans guérison risque de dériver vers l’intellectualisme qui n’intéresse plus grand monde ; la guérison sans prédication ou dans le cadre de fausses croyances dérive vers la manipulation, la magie ou le charlatanisme.

Etre témoin de guérisons liées à la mission, n’est-ce pas exceptionnel ?

Certes, si les guérisons physiques sont souvent d’ordre exceptionnel, liées à des ministères charismatiques singuliers (les saints ou des personnes comme le père Emiliano Tardif plus récemment), à des lieux de grâces particulières (Lourdes par exemple), à certaines assemblées liturgiques, spirituelles ou missionnaires (messes pour les malades, rassemblements ou groupes de prière), d’innombrables guérisons intérieures ou relationnelles sont aujourd’hui le fruit de la nouvelle évangélisation, comme l’illustrent depuis 40 ans des centaines de livres ou d’interview, sans parler des innombrables anonymes qui témoignent si régulièrement à leurs proches ou dans divers groupes des merveilles de Dieu dans leur vie.

Vous-même, dans le cadre de vos missions auprès de jeunes ou de couples, êtes-vous témoins de guérisons ?

L’évangélisation des relations affectives, amoureuses et conjugales est d’une grande urgence aujourd’hui, vu les innombrables et profondes blessures en matière d’affectivité ou de sexualité : dans quasiment toutes nos missions, nous sommes témoins de guérisons intérieures car telle parole du Christ, telle prédication, tel exemple concret aura touché, retourné et ouvert les cœurs. La première des guérisons que nous constatons vient tout d’abord des pardons si longtemps refusés, qui sont enfin reçus ou donnés ; elle ouvre la voie à la réconciliation, à l’échange amoureux, à l’accueil de la vie, à la justesse des comportements ou à un bien plus grand respect l’un de l’autre ; dernièrement, un couple blessé depuis longtemps dans sa sexualité, a pu enfin revivre une vraie lune de miel et ils témoignent aujourd’hui d’un bonheur et d’une complicité qu’ils ne connaissaient pas.

L’évangélisation «nouvelle dans son expression » dont parle Jean-Paul II s’accompagne donc logiquement, comme dans l’Evangile et les Actes des Apôtres, par la manifestation de la puissance de Dieu ‘ici et maintenant’, et donc par « des signes et des prodiges » (Ac 2, 22) que l’Esprit-Saint veut répandre. Ce n’est là que réponse au commandement du Christ : « Allez, prêchez, et dites ‘Le royaume des cieux est proche’. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux » (Mt 10, 8).

Pourquoi cette nouvelle évangélisation est-elle une réponse pastorale majeure pour notre temps ?

Avec nos papes, aux côtés de nos pasteurs et théologiens les plus avertis, il nous faut considérer comme dépassé l’ancrage chrétien de nos sociétés occidentales, alors que « l’humanité est en recherche et bien souvent malade », comme le soulignait saint Paul à son époque. Les comportements amoureux et sexuels de nos contemporains en sont un exemple criant. D’où l’importance méthodologique pour les missionnaires du XXIe siècle, d’être avant tout à l’écoute du vécu des hommes et des femmes, de leurs souffrances et de leurs « maladies » intérieures, de leurs attentes existentielles et des voies de traverse si souvent utilisées pour compenser leur méconnaissance de l’amour et du don immense de Dieu pour chacun de nous.

Vous évoquez également certaines exigences ecclésiales pour la mise en œuvre de la nouvelle évangélisation…

En effet, car «la mission est le signe le plus clair de la maturité de la foi » dit Jean-Paul II puisqu’elle témoigne d’une « conversion radicale de son état d’esprit tant au niveau des personnes que des communautés ». Ce n’est donc selon lui qu’« en devenant missionnaire que la communauté chrétienne pourra dépasser ses divisions et ses tensions internes et retrouver son unité et la vigueur de sa foi », et donc que l’Eglise « devra apprécier la valeur des organismes, des mouvements, des paroisses et des œuvres apostoliques de l’Eglise à la lumière de l’impératif missionnaire ». Vous comprenez combien Jean-Paul II voit loin et met la barre haute puisqu’il définit ainsi de véritables critères de discernement pour mesurer – à partir de la mise en œuvre ou non de cette dynamique personnelle et collective de la nouvelle évangélisation – la « valeur » des différentes institutions ecclésiale et la « maturité » chrétienne des baptisés.

Vous semblez tous deux nourrir un très grand espoir dans le développement de la nouvelle évangélisation ?

Nous sommes certains que l’Esprit-Saint suscite aujourd’hui dans toute l’Eglise un nouvel élan missionnaire. Notre pape invite les pasteurs à y être attentifs et ajoute que la vitalité de l’Eglise gagnerait «à un peu moins d’organisation, un peu plus d’Esprit-Saint » ; par ses décisions, notre pape décide de faciliter au cœur de l’Eglise universelle et de ses institutions l’accueil d’un souffle spirituel et évangélisateur puissant, espérant par là donner toute la bénédiction et l’appui à un renouveau, certes dérangeant, mais puissant et salutaire pour l’Eglise et le monde qui a tant besoin de connaître le Christ. Deo Gratias !

Propos recueillis par Jean-Baptiste Maillard

Pour découvrir les émissions, prédications, livres d’Alex et Maud Lauriot Prévost, cf. www.evangilepourlecouple.fr

Catéchèse : Mgr Fruchaud appelle à une « nouvelle évangélisation »

Mgr Lucien Fruchaud - Diocèse de Saint Brieuc Treguier.

C’est ce que révèle un article de Ouest-France. Par ailleurs, un dépliant mis en ligne sur le site du diocèse Saint-Brieuc et Tréguier (Côtes d’Armor) invite les paroisses à bâtir un nouveau projet diocésain de catéchèse, basé sur l’annonce de la foi chrétienne.

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Le vrai défi de l’Enseignement catho : l’évangélisation

Catéchisme

Nul doute maintenant que le premier défi de l’Enseignement catholique – tout comme la catéchèse – est l’évangélisation. On apprend ainsi que le secrétariat général de l’Enseignement catholique vient d’envoyer à tous les chefs d’établissement un document dont tout le monde parle, intitulé Annonce explicite de l’Evangile dans les établissements catholiques d’enseignement. Une très bonne nouvelle, mais un chantier immense. Premiers éléments d’explication.

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Catéchèse : il urgent de changer de braquet en vue de l’évangélisation kérygmatique !

La Croix

Dans un article de La Croix, François Moog, directeur de l’Institut supérieur de pastorale catéchétique (Institut catholique de Paris), explique que les conférences épiscopales se préoccupent actuellement de la catéchèse. « Il y a urgence à modifier nos pratiques en matière de catéchèse », résume-t-il. Mais dans quel sens ? Même s’il apparaît que l’évangélisation devient une priorité de l’action à accomplir dans ce domaine, il semble qu’il y ait encore beaucoup de chemin à parcourir avant d’arriver à la question de la proclamation du kérygme dans la catéchèse qui est à l’oeuvre aujourd’hui auprès des enfants. Explications.

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Ecole catholique : un point crucial pour la mission de l’Eglise

« Dans une société toujours plus sécularisée », le secrétaire de la Congrégation pour l’éducation catholique a invité les responsables de l’Eglise à ne pas perdre de vue que l’école catholique pourrait devenir « le seul lieu de contact avec le christianisme », rappelant ainsi comme bien d’autres le rôle important de l’école catholique dans l’évangélisation des jeunes.

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L’école catholique doit évangéliser

La mission fondamentale de l’école catholique, comme celle de toute autre institution liée à l’Eglise, est d’« indiquer la présence du Christ dans notre temps et dans notre histoire ». En d’autres termes, elle doit évangéliser. Ce sont les propos tenus par le cardinal Zenon Grocholewski, préfet de la Congrégation pour l’éducation catholique, à l’homélie de la messe célébrée à la fin des travaux du congrès sur l’école catholique en Europe qui a eu lieu à Rome ces jours-ci.

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La pédagogie du Pélican

« L’Eucharistie : source et sommet de la vie et de la mission de l’Eglise. » Tel est le titre du Synode sur l’Eucharistie qu’avait lancé notre bien-aimé pape Jean-Paul II en octobre 2005…

Autant dire qu’évangéliser revient à transmettre notre amour fou de la Sainte Messe et de Jésus présent au plus haut point dans le Très Saint Sacrement appelé Sacrement de l’Amour.

Mais, comment rendre compte de l’intégralité de ce mystère de manière simple ?

Le Moyen-âge chrétien a choisi le symbole d’un oiseau pour éclairer les chrétiens, de façon analogique- et forcément imparfaite- sur ce si grand mystère.

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Benoît XVI aux salésiens : « l’évangélisation est la frontière principale et prioritaire »

« L’évangélisation est la frontière principale et prioritaire » de la mission des salésiens, a déclaré Benoît XVI dans un message adressé lundi au recteur majeur, le P. Pascual Chávez Villanueva, à l’occasion de leur 26e chapitre général. Il a ajouté que « dans les situations de pluralisme religieux et de sécularisation, il convient de trouver des chemins inédits pour faire connaître, spécialement aux jeunes, la figure de Jésus, afin qu’ils en perçoivent la fascination éternelle ». Pour le pape, « l’annonce de Jésus Christ et de son Evangile, et l’appel à la conversion, à l’accueil de la foi et de l’insertion dans l’Eglise » ont un caractère central.

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Comment garantir l’annonce de l’Evangile à tous, en particulier à l’école ?

Nous poursuivons la série de questions posées à Benoît XVI le 7 février dernier, lorsqu’il recevait les curés et le clergé du diocèse de Rome pour la rencontre traditionnelle du début de Carême.

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Mgr Cattenoz sur KTO : « pour un Grenelle de l’enseignement catholique »

Hier soir, au cours d’une édition spéciale de KTO intitulée « Où va l’enseignement catholique ? », Mgr Cattenoz a évoqué sa « charte diocésaine pour l’enseignement catholique » qui avait suscité un électrochoc en septembre 2006, appelant l’école catholique à retrouver sa véritable identité chrétienne. Aujourd’hui, l’archevêque d’Avignon lance l’idée d’organiser un Grenelle de l’enseignement catholique, dans l’optique de proposer à tous les jeunes une première annonce de la foi.

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« Ecclesia 2007 » : Le symptôme de la mutation difficile de l’Eglise en France

L’événement Ecclésia 2007 à Lourdes fin octobre a nourri à juste titre une grande espérance, mais il a également témoigné qu’il reste encore un important chemin à parcourir à l’Eglise en France pour retrouver une dynamique missionnaire pertinente au plan de la foi et efficace au plan apostolique. Tentons de décrypter.

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Ecclesia 2007 : Tous missionnaires !

Présents à Ecclesia 2007, nous reproduisons ici l’homélie de la messe célébrée la semaine dernière à Pondichery en l’église Notre-Dame-des-Anges, par le père Shanti Das. Quel rapport avec la rencontre Ecclesia 2007 des catéchistes, réunissant ce week-end à Lourdes plus 7.000 participants ? Ou celle, au même moment et au même endroit, des 9.000 membres de l’Institut du Christ-Roi ? Si nous sommes tous missionaires, c’est justement que nous sommes tous prêts à annoncer l’Evangile aux jeunes et aux moins jeunes, sans complexes et sans détours, de façon kérygmatique.

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Benoît XVI : « la catéchèse est inséparable du témoignage de vie »

Alors que se prépare la session Ecclesia 2007 à Lourdes qui réunira plus de 7.000 catéchistes de toute la France du 26 au 28 octobre, le pape Benoît XVI donne pour exemple Saint Ambroise dans sa catéchèse donnée au cours de l’audience générale, ce mercredi, place Saint-Pierre. Pour Benoît XVI, « la catéchèse est inséparable du témoignage de vie ». Il ajoute : « Celui qui éduque à la foi ne peut pas risquer d’apparaître comme une sorte de clown, qui récite un rôle « par profession ». Il doit plutôt être comme le disciple bien-aimé, qui a posé sa tête sur le cœur du Maître, et qui a appris là la façon de penser, de parler, d’agir. Le vrai disciple est celui qui annonce l’Evangile de la manière la plus crédible et la plus efficace ».

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